HAWAII FIVE-0, saison 2

un article de Thierry Le Peut paru dans Arrêt sur Séries 41 (printemps 2013)

 

Regardée par plus de 3 millions de téléspectateurs sur M6, la série a battu en France les scores d’audience de sa première saison. Déclinant la recette sun and fun 100% action de NCIS Los Angeles  sous le climat tropical d’Hawaii, Hawaii 5-0  fait oublier son modèle et s’impose comme l’un des chouchous du public.  Achevée le 14 mai aux States, la saison 2 s’est terminée le 14 juillet sur M6. De plus en plus vite, comme les aventures de ses héros.

 

McGarrett in jail

 

La production d’une saison 3 de Hawaii 5-0 n’a rien d’étonnant : la deuxième saison a attiré environ 10 millions de téléspectateurs chaque semaine, confirmant son excellent départ en 2010. Riche en action, la série a offert aux fans de la série originelle (l’Hawaii Police d’Etat de 1968-1980, pour mémoire) un joli cadeau en rappelant l’une des guest stars d’alors, le vétéran Edward Asner, pour lui faire reprendre le rôle qu’il avait tenu en 1975 dans l’épisode « Une mauvaise copie » ! Cela s’est passé le 19 mars sur CBS, dans l’épisode « Kalele (Foi) », et la production a repris des images de l’épisode de 1975 pour faire le lien entre les deux séries. Plus de trente-cinq ans après la diffusion de l’épisode « Une mauvaise copie », Asner interprète le même homme, qui a passé l’intervalle en prison. Pour donner à cet épisode particulier un intérêt supplémentaire, la production y a fait revenir un personnage de la première saison, la sœur de McGarrett. Et la conclusion de l’épisode vaut son pesant de cacahuètes. Le procédé est rare en télévision et avait déjà créé l’événement dans Diagnostic meurtre où Mike Connors avait repris le rôle de Joe Mannix pour donner suite à une enquête menée quelques décennies plus tôt dans Mannix (épisode 4.17, « Hard Boiled Murder » / « Vingt ans après »). Si le reboot d’Hawaii 5-0 est très différent de la série qui l’a inspiré, du moins les producteurs confirment-ils leur volonté de rendre hommage à leur modèle, sans craindre qu’on prenne leur travail pour… « une mauvaise copie ». Cet épisode d’exception est d’ailleurs dédié à la mémoire de Rose Freeman, la veuve du créateur de la série en 1968, Leonard Freeman. Décédée le 4 mars 2012, quelques jours avant la diffusion de l’épisode, Rose Freeman aurait eu au téléphone Peter Lenkov, créateur et producteur exécutif de la nouvelle série, deux jours plus tôt. Gardienne de la mémoire de son époux, notamment à travers la promotion de Hawaii Police d’Etat, Rose Freeman ne cachait pas sa fierté de voir la série redevenue un succès populaire pour une nouvelle génération.


couleur locale

 

Hawaii 5-0 réalise donc une deuxième saison à la hauteur des espérances qu’elle avait fait naître lors de sa première saison. La recette reste inchangée : fondée sur l’action mais surtout sur le mouvement, la série enchaîne les intrigues à tiroirs, à base d’apparences trompeuses et de rebondissements qui ne laissent guère de place aux temps morts. Chaque histoire commence par une scène choc, conclusion d’une séquence prégénérique en général courte. On notera d’ailleurs, cette saison, une prédominance des teasers se terminant sur un cri de femme, gimmick idéal pour lancer le générique ouvert sur un roulement de tambour. La scène choc – un cadavre ligoté à une chaise s’enfonçant lentement dans une piscine, un guerrier hawaiien sorti d’un autre âge s’effondrant aux pieds d’une touriste, un enfant plongeur effrayé par une main flottant dans l’océan, etc. – constitue le point de départ de l’enquête, qui d’indice en indice conduit les policiers souvent assez loin des premières impressions. L’inattendu est ainsi l’autre face de la médaille à l’avers de laquelle est imprimé le mouvement, moteur du show. Efficace, la technique conduit le spectateur d’un rebondissement à l’autre sans lui laisser le temps de réfléchir.


o'quinn taylor wily

 

La « mythologie » s’empare parfois d’un épisode entier mais s’inscrit le plus souvent dans les interstices d’enquêtes « standard », redoublant ainsi la dynamique de l’écriture. Là encore, il s’agit de ne pas « lâcher » le spectateur, en lui offrant une histoire achevée chaque semaine, sans abandonner l’aspect feuilletonnant. S’il était question dans la première saison de la traque du meurtrier de John McGarrett, le père du héros, couplée à la découverte progressive du grand méchant Wo Fat, la saison 2 s’oriente vers un « secret » niché dans le passé du même John McGarrett : une video découverte dans le premier épisode révèle qu’il a rencontré ensemble Wo Fat et le Gouverneur félon Jameson, assassiné au terme de la première saison. Pour quelle raison ? John McGarrett était-il lui-même corrompu ? En cherchant les réponses à ces questions, McGarrett pousse Wo Fat à agir de nouveau et met plusieurs vies en danger, dont la sienne. Ce fil rouge de la saison 2 est rehaussé par l’introduction dès le premier épisode d’un nouveau personnage récurrent, Joe White, ancien instructeur de McGarrett (le fils) dans les Seals, ami très proche de feu John McGarrett. Un personnage joué par Terry O’Quinn (John Locke dans Lost, qui retrouve ainsi Daniel Dae Kim alias Chin Ho Kelly dans Hawaii 5-0 et Jin dans Lost), qui possède un capital sympathie important mais également une face cachée.

 

A suivre dans ASS 41


fatherhood


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