publié en mars 2001 (ASS 4)

par Thierry Le Peut

 

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Après Inspecteur Frost, rapidement déplacé des soirées dominicales au samedi après-midi, France 3 poursuit son exploration du policier britannique en programmant depuis quelques semaines un autre enquêteur so british que les Anglais, eux, fréquentent depuis plusieurs années. Ce Barnaby est inspiré des nouvelles de Caroline Graham, qui en signe d’ailleurs à l’occasion l’adaptation pour le petit écran. Commissaire flegmatique soutenu dans ses investigations par une femme aimante, une fille compréhensive et un assistant malheureusement pas très futé et particulièrement malhabile au volant, le héros éponyme (en français seulement, puisque le titre original met l’accent sur le cadre et non sur la personne) possède un don certain pour débusquer les vérités cachées. Et il en a bien besoin car le Midsomer, paisible campagne du sud de l’Angleterre, recèle bien des secrets et des tensions dissimulées sous les dehors les plus anodins et les plus respectables. Adultères, parricides, chantages, meurtres en série constituent le lot habituel de l’inspecteur-chef Barnaby et chaque enquête le met en présence de gens ordinaires dont l’occupation la plus naturelle est l’observation des voisins et la recherche des secrets inavoués. Chaque enquête s’ingénie à multiplier les fausses pistes jusqu’à la résolution finale du puzzle à grands coups de retours en arrière. En chemin, la caméra nous aura invités dans l’intimité de gens souvent très communs, vieille dame tranquille, professeur de théâtre raté, assureur, etc.

Séduisante au premier abord, la série peine cependant à se renouveler et reprend invariablement le même schéma, l’intérêt que l’on prend à chaque épisode dépendant finalement des personnages secondaires, plus ou moins réussis. D’un opus à l’autre se dessine une galerie de portraits parfois distrayants mais le plus souvent antipathiques, incarnés par des comédiens heureusement convaincants. Le rythme lent et la mise en scène statique évoquent avant tout le théâtre, d’ailleurs référence omniprésente qui fournit parfois la clé d’une énigme particulièrement tortueuse. A consommer, peut-être, avec modération.

Tag(s) : #Arrêt sur Télé
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