publié en décembre 2000 (ASS 3)

par Thierry Le Peut

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Le concept est facilement étiquetable : Sydney Fox, jeune et séduisante professeur d’archéologie au très respectable Trinity College, délaisse volontiers les salles de classe pour se lancer sur les traces de reliques diverses avec un credo clair et simple : l’amour de l’art et de l’aventure. Proche de Lara Croft par sa plastique, sa ténacité et sa connaissance des arts de combat, elle est le pendant féminin d’Indiana Jones. D’où l’apposition à son patronyme du nom « l’aventurière », tandis que le titre original est plus axé sur l’aventure que sur l’héroïne : Relic Hunter. Pas de créateur au générique de la série, qui est une fabrication maison de Gaumont Television, déjà à l’origine du très rentable Highlander avec Adrian Paul. Autant ce dernier était quasiment inconnu avant de succéder à Christophe Lambert (on l’avait vu dans Les Colbys, mais seulement sur La Cinq et plus tard sur le satellite), autant Tia Carrere constitue un choix fédérateur de la part des producteurs. Vue dans de nombreuses productions télé, notamment des séries (elle fut la fille du Général Fullbright dans l’épisode « Les orages du souvenir » d’Agence Tous Risques), mais aussi au cinéma dans True Lies avec Arnold Schwarzenegger et Soleil Levant avec Sean Connery, la jolie Tia se donne corps et âme à son personnage d’audacieuse aventurière. A défaut de lui donner une épaisseur que lui refusent de toute façon les scénaristes, elle parvient à en faire un personnage convaincant, suffisamment pour porter à bout de bras la série.

Aux commandes de Sydney Fox (coproduite par M6), on trouve donc le tandem français Christian Charret - Denis Leroy, doublé de l’autre côté de l’Atlantique par Jay Firestone et Adam Haight, directeurs de Fireworks Entertainment. Firestone fut un temps vice-président de la société Alliance, à qui l’on doit des séries comme Invasion Planète Terre. On retrouve son nom sur La Femme Nikita aussi bien que Pacific Blue et FX Effets spéciaux. Côté acteurs, Christien Anholt, entrevu dans Felicity et au cinéma dans L’Ami Retrouvé et le Hamlet de Mel Gibson, joue les faire-valoir maladroits et coincés en suivant partout le professeur Fox dont il est (secrètement) amoureux. Lindy Booth, petite blonde aperçue dans des programmes pour la jeunesse, complète le casting en incarnant la secrétaire curieuse mais pas très futée condamnée aux besognes d’arrière-garde.

Sydney Fox n’est pas désagréable à regarder mais ne brille pas par la complexité de ses intrigues (ça finit par devenir une phrase-type...) ni par l’originalité. Chaque épisode s’ouvre sur une « reconstitution d’époque » à la Highlander : ici l’épopée viking, là la chute de Fort Alamo, ailleurs encore le Paris des années folles. Car, coproduction internationale oblige (comme jadis pour Médecins de Nuit et plus récemment... Highlander), Sydney et son assistant Nigel voyagent jusque dans nos contrées européennes, côtoyant des Français porteurs de bérets et de baguettes (on ne s’en sortira jamais !) ou de fourbes Teutons. Malheureusement, chaque histoire ou presque se passe en partie dans les profondeurs obscures d’une grotte ou d’un souterrain dont les parois sentent le carton-pâte. L’ambition du concept se heurte à la modestie des moyens mis en oeuvre, et l’on regrette forcément des productions plus abouties comme le Jeune Indiana Jones de la maison Lucas. Même regret du côté de la structure narrative, à peu près identique d’un opus à l’autre : après l’ouverture historique, un plan du Trinity College, un petit tour dans le bureau du professeur ou une salle de classe, départ pour l’aventure et retour au bercail. A peu de choses près, une écriture à la Drôles de Dames, sauf que le concept se voulait plus ambitieux. On ne boudera pas son plaisir en regardant quelques épisodes, mais seuls les inconditionnels risquent de trouver leur compte dans l’intégralité de la série !

Tag(s) : #Arrêt sur Télé
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