Guide réalisé par Thierry Le Peut
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Créé par Robert Specht
d’après le livre Les Immortels de James Gunn
Produit par Howie Horwitz (sauf le pilote et les épisodes 1.12 et 1.13), Richard Caffey (1.12, 1.13)
Producteur exécutif Anthony Wilson
Producteur associé Gregg Peters
Musique de Dominic Frontiere
Pilot. The Immortal (Destinée) (74’)
ABC, 30 septembre 1969
Produit par Lou Morheim
Scénario : Robert Specht
Réalisé par Joseph Sargent
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Jordan Braddock, riche et puissant propriétaire de Braddock Industries, a un accident d’avion qui nécessite une transfusion sanguine. Or, le sang qu’on lui injecte a des effets étonnants : Braddock rajeunit littéralement et se porte mieux qu’avant son accident. Intrigué, son médecin, le Dr Matthew Pearce, analyse le sang du donneur et découvre que celui-ci est doté de capacités extraordinaires : le donneur, Ben Richards, un pilote de course, paraît plus jeune que ses quarante ans, n’a jamais été malade et semble destiné à vivre ainsi bien plus longtemps que n’importe qui, au point que Pearce le croit quasiment immortel ! Très vite, cependant, les effets sur Braddock non seulement s’atténuent mais entraînent ensuite un vieillissement accéléré. Le magnat de l’industrie comprend alors que sa santé, et même sa vie, dépendent du sang de Ben Richards. Or, Richards peut très bien mourir dans un accident. Braddock le fait donc enlever et le retient prisonnier dans une véritable forteresse souterraine aménagée au-dessous de sa résidence. Il réussit à s’en évader grâce au concours de sa fiancée, Sylvia Cartwright, et du Dr Pearce, et n’a d’autre choix ensuite que de disparaître, fuyant toujours les hommes que Braddock a lancés à ses trousses, sous les ordres de Locke. Un jour, pourtant, il accepte de revoir Sylvia, et Locke immédiatement retrouve sa trace. Blessée par balle, Sylvia sera sauvée grâce à une transfusion de son sang, mais Ben, lui, doit disparaître à nouveau, fuir toujours, et tenter de retrouver le frère qu’il n’a jamais connu et dont le sang a probablement les mêmes vertus que le sien, pour le prévenir du danger qui le menace si quelqu’un d’autre le trouve avant lui…
Avec Christopher George (Ben Richards), Jessica Walter (Janet Braddock), Barry Sullivan (Jordan Braddock), Carol Lynley (Sylvia Cartwright), Ralph Bellamy (Dr Matthew Pearce) et avec Vincent Beck (Locke), William Sargent (the pilot), Joseph Bernard (the mechanic), Garry Walberg (the detective), Lillian Adams (A nurse), Claudia Bryar (A nurse), Mimi Dillard (A nurse) et Marvin Silbersher (the doctor).
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1.01 Sylvia
ABC, 24 septembre 1970
Ecrit par Robert Malcolm Young
Réalisé par Don McDougall
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Ben apprend que Sylvia va épouser le fils d’une riche famille, David Hiller. Ils parviennent à se voir chez les Hiller durant une garden party, mais le nouvel ennemi de Ben s’y révèle aussi : le puissant Arthur Maitland, à la santé chancelante, a en effet été contacté par un homme du nom de Fletcher qui lui a offert une promesse d’immortalité si Maitland finançait sa traque de Ben Richards. Après des mois, la réception des Hiller est l’occasion de capturer enfin Ben Richards. Celui-ci reçoit pourtant l’aide non seulement de Sylvia mais également de David et de sa sœur Sherry. Grâce à eux, il parvient à échapper au piège, même lorsque Fletcher et ses hommes le traquent dans les collines. Au terme de l’aventure, cependant, Sylvia comprend qu’elle ne peut vivre ainsi ; Ben lui fait de nouveaux adieux…
Avec Carol Lynley (Sylvia), Don Knight (Fletcher), Sherry Jackson (Sherry Hiller), David Brian (Maitland), Glenn Corbett (David Hiller), Paul Langton (Walter Hiller), Angela Greene (Mrs Hiller), Joey Tata (monitor), Richard Shelfo (attendant).
Un épisode bien pauvre, qui se passe essentiellement en deux lieux (la maison des Hiller puis les collines) et aligne des situations improbables et bavardes.
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1.02 White Elephants Don’t Grow on Trees (Les éléphants blancs ne poussent pas sur les arbres)
ABC, 1er octobre 1970
Ecrit par Shimon Wincelberg
Réalisé par Michael Caffey
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Alors qu’il est poursuivi par Fletcher et ses hommes en noir, Ben Richards rencontre un homme et son fils qui réparent leur camion en panne ; l’homme, Eddie Yeoman, l’invite à se cacher dans son camion puis il déclare à Fletcher, qui s’est arrêté pour le questionner, que le fugitif est peut-être monté dans un camion blanc qui est passé peu de temps auparavant. Fletcher parti, Ben met son nez dans le moteur du camion d’Eddie et réussit à le faire redémarrer ; il accepte alors de faire un bout de chemin à l’arrière du camion. Il y découvre plusieurs dizaines de conteneurs explosifs provenant d’un surplus de l’armée ; Eddie doit les livrer à une usine chimique à 40 miles de là. Etant donné le danger que représentent ces conteneurs, Ben songe d’abord à laisser Eddie et son fils. Mais il choisit d’accompagner le jeune Jud chez sa tante Marge, où son père le renvoie pour ne pas le mettre davantage en danger, et de revenir tenir compagnie à Eddie jusqu’à l’usine chimique.
En chemin, ils croisent, à une station-service, un employé de l’usine chimique qui reconnaît le visage de Ben pour l’avoir vu affiché à l’usine, et ils doivent également semer Fletcher qui a repéré Ben. L’explication apparaît à Ben Richards à l’arrivée à l’usine : elle appartient aux industries Maitland. En le voyant, Ben descend du camion et se cache. Mais l’employé qui l’a reconnu sur la route a prévenu l’usine, qui attend de pied ferme la venue d’Eddie ; celui-ci se voit proposer par Fletcher plus de 10.000 $ pour dire où est Ben Richards. De l’argent qui permettrait à Eddie de sortir de la précarité où il se trouve et d’offrir à son fils Jud une vie plus stable, en réalisant quelques-uns de ces rêves qui grouillent dans son esprit comme des éléphants blancs, autant de chimères auxquelles il s’accroche depuis toujours.
Mais en dépit des éléphants blancs Eddie est un homme foncièrement honnête. Il refuse de dénoncer l’homme qui l’a aidé malgré le danger et au contraire il l’aide à s’enfuir. Ensemble, ils se débarrassent du chargement dangereux et Eddie se résout à abandonner ses errances et à chercher une stabilité qui lui répugne. Même si, alors qu’il fait du stop au bord d’une route, Ben l’aperçoit avec Jud, sur la piste d’un nouvel éléphant blanc…
Avec Ross Martin (Eddie), Don Knight (Fletcher), Mitch Vogel (Jud), William Wintersole (plant manager), Elizabeth Harrower (aunt Marge), Read Morgan (Tucker), Karl Lukas (superintendent), Ed Begley, Jr (attendant).
L’expression qui donne son titre à l’épisode est prononcée par un bonimenteur dans l’épilogue, avec le sens : il faut se donner du mal pour réaliser ses rêves. Les mots « éléphant blanc » sont employés aussi par Eddie pour désigner ses chimères.
La séquence de poursuite qui marque l’apparition de Ben Richards est une épure, qui vaut pour toutes les poursuites qui rythment la vie du fugitif. L’épisode commence sur Eddie et son fils occupés à réparer leur camion à proximité d’une usine ; puis la caméra prend de la hauteur et révèle l’usine au-delà de la butte au pied de laquelle sont arrêtés Eddie et Jud ; on aperçoit alors un homme qui court au loin et la caméra se rapproche de lui. Nous voilà avec Ben Richards pour plusieurs minutes de poursuite où l’on oublie Eddie et son fils. La quintessence de la vie de Ben Richards. Au terme de cette séquence, Ben les rencontre et mêle son destin au leur le temps d’un épisode.
1.03 Reflections on a Lost Tomorrow
ABC, 8 octobre 1970
Ecrit par Robert Hamner
Réalisé par Leslie H. Martinson
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Entendant à la télévision les déclarations du Dr Koster, qui prétend être en mesure d’assurer l’immortalité par ses travaux sur le sang, Ben Richards décide de se faire embaucher dans la clinique privée du médecin. Il pense qu’en aidant Koster à mener à bien ses recherches il se libèrera de la traque constante dont il est l’objet, puisque Maitland n’aura plus besoin de lui. A la clinique, Ben fait la connaissance de la fille du médecin, Anne. Mais Maitland et Fletcher font bientôt leur apparition, Maitland voulant s’assurer le contrôle des recherches de Koster en lui offrant un million sans condition et les ressources de sa société. De plus en plus souffrant, Maitland a aussi besoin de l’aide de Koster. Ce dernier refuse d’abord l’offre de l’industriel, d’autant que Ben lui a permis d’étudier son sang, dont il pense tirer le secret qu’il recherche depuis vingt ans. Hélas, les lapins auxquels il a inoculé un sang de synthèse produit à partir du sang de Ben ne tardent pas à mourir. Dans le moment de découragement qui suit, le Dr Koster accepte l’aide de Maitland et permet à Fletcher de s’emparer de Ben. Alice, déçue par son père, aide Ben à échapper aux hommes de Fletcher, et Koster lui-même, repentant, leur apporte son concours…
Avec Jack Albertson (Dr Koster), Don Knight (Fletcher), David Brian (Maitland) et Rosemary Murphy (Anne Koster). Et avec Philip Bourneuf (Dr Hubner), Walt Davis (Arnie), Alice Borden (waitress), Gene O’Donnell (moderator), Treva Frazee (mother).
L’essentiel de l’épisode se déroule à la clinique du Dr Koster. La péripétie de l’évasion de Ben Richards est assez improbable : drogué par Alice (pour donner le change à Fletcher), Ben est chancelant et à la limite de l’évanouissement pour échapper aux hommes de Fletcher ; sur le plan dramatique, cet état renforce bien sûr le suspense… mais on n’y croit guère.
On voit Maitland au sein de son entreprise ; l’un des murs de la salle de conférence est une baie vitrée que l’industriel peut faire coulisser pour ouvrir la pièce sur la salle adjacente. Maitland apparaît ici en état de grande faiblesse et le Dr Koster prend plaisir à lui faire remarquer à la fin de l’épisode qu’il n’a plus guère le temps de poser ses conditions mais intérêt, plutôt, à le laisser mener ses recherches comme il l’entend.
1.04 The Legacy (Le secret des Chicanos)
ABC, 15 octobre 1970
Ecrit par Bob et Wanda Duncan
Réalisé par Robert Douglas
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Dans la ville de Rio Seco où il s’est arrêté pour faire réparer sa voiture, en route pour un ranch où il a passé du temps jadis avec son frère, Ben Richards est pris en chasse par deux hommes de Fletcher. Blessé au bras, il se cache à l’arrière du camion d’Annie Williams, une jeune femme de Houston venue ici pour aider des travailleurs mexicains qui vivent dans le dénuement. Elle s’est attachée à un jeune garçon, Luis, dont le grand-père est malade. Ben les accompagne jusqu’à la mine où travaillent plusieurs ouvriers sous la direction de Ramos. Ce dernier s’oppose à la venue d’un médecin et le grand-père ne tarde pas à mourir. Annie et Ben comprennent qu’ils sont eux-mêmes prisonniers : Ramos, en effet, ne veut pas que leur présence dans cette mine soit découverte avant qu’ils aient fini d’en extraire assez de minerai pour en tirer un bon profit. De cela dépend la survie de sa communauté.
Les tentatives de Ben sont un échec, en partie à cause d’Annie qui a conclu un marché avec Ramos : elle espère en effet adopter Luis et lui donner une éducation, même si le garçon préfèrerait rester avec Ramos, qui n’a guère d’avenir à lui offrir.
Ben menace alors de faire exploser la mine si Ramos ne le laisse pas partir. Les hommes de Fletcher arrivent sur ces entrefaites à la mine, ayant pisté le camion d’Annie qu’ils ont vu en ville alors qu’ils cherchaient Ben. Annie aide ce dernier à les neutraliser et Ramos finit par l’autoriser à s’en aller. Quant à Annie, elle a compris que son intérêt pour Luis était égoïste et renoncé à son projet d’adoption. Elle préfère demeurer avec la communauté quelque temps et aider les ouvriers autant qu’elle le pourra…
Avec Mario Alcalde (Ramos), Susan Howard (Annie Williams), Manuel Padilla (Luis), Armand Alzamora (Martinez), Michael Vandever (Jensen), Felipe Turich (Rodriguez), Chuck Taylor (Smith).
Annie à Ben : « Vous essayez de me protéger, n’est-ce pas ? – Je ne fais que vous retourner un service rendu. – C’est le problème avec les héros. Ils pensent toujours qu’ils sont immunisés contre tout. – Non, pas tout. Juste plus que vous. » En l’occurrence, c’est contre la maladie du vieux Rodriguez qu’il est question d’immunité, Ben voulant s’occuper du vieil homme pour en éloigner Annie. Evidemment, ce dialogue met en lumière la particularité de Ben, qu’Annie a constatée un peu plus tôt en voyant que l’éraflure causée par une balle avait déjà pratiquement cessé de saigner.
Ramos à Ben : « Vous êtes un de ces fous qui veulent sauver le monde. Le grand héros anglo-américain, hein ? » Annie : « Ce n’est pas ça. Ben fait ce qu’il pense devoir faire. Et il a raison, je pense que vous le savez. » Ramos : « Raison ? Que savez-vous de ce qui est bien ? Vous venez pendant un an, vous vous intéressez aux Chicanos et vous vous dites : Oh ! les pauvres gens qui vivent dans la misère ! Peut-être que je peux apprendre à l’un d’entre eux à dessiner et à vivre la bonne vie de la classe moyenne anglo-saxonne ? Et ensuite vous repartez d’où vous êtes venue. Eau chaude, draps propres, télévision couleurs, et vous vous sentez toute pénétrée de votre propre importance, mais rien n’a changé ! Vous comprenez ? Rien ! » Ben : « Ça vous arrange. Elle échoue, et ça vous arrange bien. Et qu’en est-il de ce garçon ? » Ramos : « On prendra soin de lui. » Ben : « Mais il vient en second. » Ramos : « Personne ne vient en premier. » Ben : « Non. C’est l’argent qui vient en premier. Laissez-moi vous dire quelque chose, Ramos : il y a mille manières de faire de l’argent, et cent nouvelles arnaques, si c’est ce que vous voulez. Mais qui rendra à ce gamin sa vie quand il l’aura perdue ? Et c’est ce qui arrivera, si vous attendez trop longtemps. »
1.05 The Rainbow Butcher (Le boucher de Danon City)
ABC, 22 octobre 1970
Ecrit par Jack Turley
Réalisé par Nicholas Webster
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Pris en auto-stop par une femme, Martha, Ben lui permet de se reposer en prenant le volant à sa place. En traversant la ville de Damon, il est arrêté par le shérif Dan Wheeler qui l’accuse d’avoir ignoré un passage pour piétons et lui réclame 50 dollars. Ni Ben ni Martha n’ont autant d’argent sur eux. Le shérif tend alors une enveloppe à Martha et la laisse partir après qu’elle a glissé quelques billets dans cette enveloppe et l’a déposée dans une boîte aux lettres ; c’est, dit-il, un « don » pour le parc Wheeler qui permet à des enfants de découvrir la nature. En revanche, il retient Ben qui, visiblement sans attaches et sans argent, n’a pas les moyens de résister.
Ben doit travailler avec d’autres prisonniers à l’aménagement du parc Wheeler, qui pour l’instant ressemble davantage à un camp de travail forcé qu’à un lieu destiné aux enfants, même si Wheeler en laisse quelques-uns s’ébattre dans la nature. Ben y rencontre Clarice Evans, la mère de l’un de ces enfants, Donny ; elle est courtisée par le shérif Wheeler, dont Ben comprend vite que tous à Damon le craignent, au point qu’aucun autre homme n’ose approcher Clarice.
Celle-ci, élevant seule son enfant, est vulnérable ; elle vit dans la peur de se voir retirer la garde du garçon par ses beaux-parents et le shérif Wheeler a sur elle un dossier susceptible de les y aider, dont il se sert pour la tenir en son pouvoir. Elle demande à Ben de prendre ce dossier. Ce faisant, il découvre les plans du parc Wheeler, un petit paradis personnel que se fait construire le shérif en s’étant approprié illégalement des terres publiques. L’un des détenus, Charley, est au courant de ses malversations et, après l’avoir entendu en parler avec Ben, Wheeler le tue en faisant passer sa chute mortelle pour un accident. Ben en est témoin, aussi devient-il dangereux lui aussi.
Alors que Wheeler s’apprête à tuer Ben de la même manière que Charley, Clarice se dresse contre lui. Elle tire finalement sur lui. C’est une transfusion du sang de Ben qui le sauve. L’ère Wheeler semble cependant bien révolue à présent que Clarice est déterminée à témoigner contre lui. Ben Richards, lui, reprend sa route à la recherche de son frère…
Avec Vic Morrow (Sheriff Daniel W. Wheeler), Collin Wilcox-Horne (Clarice Evans), Jerry Ayres (Charley), Byron Mabe (Deputy Collis), Jimmy Bracken (Donny) et Tani Phelps (Martha Anderson).
Remarque de Martha en entrant dans Damon : elle n’avait pas remarqué cette ville sur les cartes. Autant dire que Ben et Martha pénètrent dans une sorte de no man’s land, ou de quatrième dimension, où les lois du reste du monde ne fonctionnent plus. Un terrain de jeu idéal pour un homme qui fait de la Loi une arme à son profit personnel.
Le frère de Ben est évoqué dans sa conversation avec Martha au début de l’épisode.
Pas de Fletcher ni de Maitland, ni aucun de leurs hommes, qui ne sont pas évoqués. Le danger est néanmoins présent lorsque le shérif relève les empreintes de Ben et menace de les faire circuler pour découvrir s’il n’a pas quelque chose à cacher.
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1.06 Man on a Punched Card (Une programmation spéciale)
ABC, 29 octobre 1970
Ecrit par Shimon Wincelberg
Réalisé par Don Weis
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Ben Richards quitte son travail sur un chantier de construction après avoir aperçu deux hommes de Fletcher. Au siège de l’institut de recherches Maitland, Duane Hollenbeck et Terry Kerwin ne tardent pas à intégrer cette étape dans la base de données du super-ordinateur Univac qu’ils ont conçu pour établir un algorithme capable de prévoir les déplacements du fugitif. Maitland les paye une petite fortune pour cet algorithme, qui impatiente Fletcher. L’ordinateur envoie tout de même ce dernier dans la ville où Ben Richards s’est arrêté pour revendre sa voiture et en acheter une autre. Il n’échappe à Fletcher que grâce au secours providentiel de Terry Kerwin. Celle-ci lui permet de s’enfuir et prétend s’être peu à peu identifiée à lui à mesure que l’ordinateur dressait son portrait. Il peine à la croire et pressent une autre raison, peut-être un piège. Terry pourtant l’aide une seconde fois à échapper aux sbires de Fletcher et en subit les conséquences : son compte en banque gelé, sa carte de crédit déclarée volée, elle ne sera bientôt plus libre de circuler aussi aisément.
Terry finit cependant par avouer à Ben qu’elle a une raison très personnelle et égoïste de l’aider : sa petite fille Bonita, âgée de six ans, est atteinte d’une maladie incurable ; elle compte sur le sang de Ben pour lui redonner les forces qu’elle perd inexorablement. Ben accepte de transfuser son sang mais la partie n’est pas gagnée : Fletcher a découvert l’existence de Bonita, admise dans l’institut de Maitland, et il tend une souricière à Ben Richards. Celui-ci ne s’en sortira qu’avec le concours de Terry et du Dr Joseph Lacey, après avoir transfusé son sang à la petite Bonita.
En échange, Terry lui confie une carte électronique qui lui permettra, s’il arrive jusqu’à l’ordinateur, d’obtenir toutes les données sur son frère et ensuite de les effacer de la mémoire de l’ordinateur. Duane, par amour pour Terry, l’y aide, avant de démissionner de sa mission pour Maitland…
Avec Lynda Day George (Terry Kerwin), Don Knight (Fletcher), Lee Patterson (Dr Duane Hollenbeck), Karen Arthur (Betty), Dave Willock (Brokaw), Barry Cahill (Dr Joe Lacey), Hal Riddle (Morton), Ford Lile (deputy), Jim Wagerman (attendant), Lori Busk (Bonita Kerwin).
Petite romance entre Christopher George et son épouse Lynda Day George, par personnages interposés. Amoureuse de Ben Richards, Terry Kerwin ne l’est pas réellement et elle partira finalement avec un autre homme, certainement plus accessible, son associé Duane. Les derniers mots de l’épisode leur reviennent : « Ben Richards, un homme invisible… - Non, pas invisible. Juste, peut-être… un homme qu’il faut chercher… »
Quel séducteur, ce Ben Richards ! Dans le même épisode, il embrasse deux femmes : Betty, sa patronne sur le chantier de construction, et Terry Kerwin. Moralité : tant qu’à passer sa vie à fuir, autant ne pas perdre de temps.
Le frère de Ben se prénomme Jason.
Variations sur la musique des Envahisseurs pour accompagner un épisode que le super-ordinateur tire vaguement vers la science-fiction.
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1.07 White Horse, Steel Horse (Une moto pour la liberté)
ABC, 5 novembre 1970
Scénario : Gene L. Coon et Stephen Kandel, histoire de Gene L. Coon
Réalisé par Leslie H. Martinson
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Ben travaille temporairement pour George Allison, propriétaire d’une ferme. Ce jour-là, le shérif Mort Anderson apporte la paye des ouvriers journaliers, à laquelle Allison veut procéder minutieusement. Mais deux employés, Nat et Ray, contre lesquels Allison a un préjugé très fort à cause de leur allure et de leur comportement « hippies », protestent quand il déclare retenir une partie de leur paye le temps de vérifier qu’ils n’ont pas causé des dommages aux machines durant leur séjour. La dispute dégénère lorsque Allison les menace d’une arme et que le shérif est grièvement blessé en luttant avec l’un des deux journaliers. Ceux-ci s’enfuient sur leurs motos en s’étant servis dans la caisse. Allison accuse alors Ben d’être leur complice, parce qu’il semblait fraterniser avec Nat en attendant la paye, et il le tient sous la menace de son arme. Robert, le fils de George, étudiant en visite à la ferme, n’approuve pas l’attitude de son père et donne à Ben l’occasion de s’enfuir. Ben retrouve Nat, blessé, à peu de distance de la ferme et ils enfourchent ensemble la moto de Nat. Le shérif étant immobilisé, George prend la tête d’un posse, avec le juge Atkins, pour traquer ceux qu’il désigne comme des criminels dangereux et sur lesquels il recommande de tirer sans attendre qu’ils tirent les premiers. Ben et Nat ne tardent pas à être repris et gardés dans une cabane en attendant le retour en ville ; en entendant les différentes versions de l’incident, spécialement celui de Robert qui accable son propre père, le juge comprend qu’Allison a exagéré la culpabilité des fuyards.
Mais un invité surprise s’invite à la fête : Fletcher, qui prétend être un agent « du gouvernement » et demande à ce qu’on lui remette Richards. Et Nat, apprenant que Ray a été tué et refusant de porter seul la responsabilité de la mort du shérif, survenue pendant la traque, accuse Ben d’avoir planifié dès le début le vol de la paye ! Tandis que Fletcher propose de les aider à s’évader, George Allison projette, lui, de les abattre « en état de légitime défense ». Allison se voit littéralement en guerre contre les « hippies », qui ne respectent rien et menacent la « bonne » manière de vivre, et essaie en vain de convaincre son fils de se ranger à son côté. Quand Nat sort de la cabane, Allison lui tire dessus alors qu’il n’est pas armé, et perd sa crédibilité auprès du posse. Ben reprend sa liberté…
Avec John Dehner (George Allison), Don Knight (Fletcher), Warner Anderson (juge Atkins), Stephen Oliver (Nat King), Robie Porter (Robert Allison) et John Pickard (Katcher), Fredric Gavlin (sheriff Mort Anderson), Bill Burton (Ray).
Le conflit de générations incarné par George Allison et son fils – et plus généralement entre le vieil Allison et la nouvelle génération – forme le nœud de ce scénario. Intéressant en soi, peut-être, ce nœud est décliné par un enchaînement de circonstances assez extravagant. Le scénario se traîne en fait dès le début et peine à donner une réelle ampleur aux sentiments des protagonistes : George Allison est monolithique, son fils Robert et le juge Atkins si ternes qu’ils échouent à donner de vrais antagonistes au vieil homme intransigeant et vindicatif, les autres personnages se contentent de réagir aux situations, Richards compris. Quant à l’intégration de Fletcher, elle est étonnamment artificielle : il lui suffit de dire « I’m with the government » pour être accepté sans débat et le juge Atkins lui-même, en voyant le prétendu avis de recherche qu’il produit contre Ben Richards, se contente de dire que le document « est singulièrement peu spécifique »… et de prendre pour argent comptant la parole de Fletcher qui n’a à produire, en sus de l’avis, que sa carte de « détective » du National Research Institute. On goûtera l’ironie de voir Fletcher s’offrir en allié de Richards pour tenter de le soustraire à la milice, mais le personnage est ensuite évacué de manière aussi artificielle qu’il a été introduit : Richards refuse de s’enfuir avec lui, Fletcher part donc seul… et c’est tout.
L’épilogue, enfin, prend le contre-pied du dénouement : alors qu’Allison a été isolé et que sa rupture avec son fils semble consommée, leur dialogue off, sur les images traditionnelles de Richards reprenant son errance au bord des routes, esquisse une réconciliation peu crédible.
1.08 The Queen’s Gambit (Prisonnier de la jungle)
ABC, 12 novembre 1970
Ecrit par Stephen Kandel
Réalisé par Robert Douglas
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Ben vient en aide à une automobiliste en panne, Sigrid Bergen ; apercevant tout près une voiture qui a tout d’une voiture de Fletcher, il prend brusquement le volant de Sigrid pour quitter l’endroit. La jeune femme, qui concède un goût pour le mystère, se prend d’intérêt pour l’auto-stoppeur indélicat et lui propose même un travail. En vérité, Ben est tombé dans le piège qu’elle lui a tendu ; elle renseigne elle-même Fletcher sur l’endroit où il se trouve mais, au lieu de le lui livrer, elle fait de Ben le spectateur d’un faux accident destiné à faire croire à Fletcher que Ben Richards est mort. Puis elle tire sur Ben un projectile somnifère. Il se réveille pour découvrir qu’on l’a conduit au cœur d’une jungle, dans une somptueuse propriété appartenant à Simon Brant. Celui-ci lui offre une hospitalité qui a toutes les apparences d’une captivité en échange de sa « coopération » ; le but de Brant est le même que celui de Maitland : avoir le sang de Ben à sa disposition, mais, plus jeune, il a des ambitions mégalomaniaques sur le monde.
Après avoir vainement tenté de soudoyer un homme de Brant avec l’argent que lui a donné ce dernier (Brant a fait tuer son employé pour dissuader Ben de recommencer), Ben veut obtenir l’aide du Dr DiLorenzo, qui opère une transfusion de son sang vers Brant, en lui donnant l’opportunité d’étudier son sang dans son laboratoire à l’insu du mégalomane. En se transfusant à lui-même du sang de Ben et en rajeunissant ostensiblement, DiLorenzo attire l’attention de Fletcher qui retrouve la trace de Ben. Celui-ci en profite pour s’enfuir avec Sigrid, qui trahit son employeur par intérêt pour Ben, et Brant et Fletcher les traquent en hélicoptère. Ben découvre alors qu’ils ne sont pas du tout au milieu d’une jungle… mais à quelques dizaines de miles de Los Angeles ! Brant, qui n’a pas l’intention d’honorer son partenariat avec Fletcher, tire sur celui-ci un projectile somnifère et l’abandonne en pleine nature. Sigrid et Ben réussissent cependant à faire s’écraser son hélicoptère et Ben retrouve la liberté… de continuer de fuir…
Avec Lee Meriwether (Sigrid Bergen), Don Knight (Fletcher), Nico Minardos (Simon Brant), Karl Swenson (Dr Dom DiLorenzo), Dom Tattoli (Casey), James O’Hara (Benson), Joe Thomas (man), Jane Brechenridge (girl).
Une fois de plus, Fletcher est le dindon de la farce de cette aventure puisqu’il est manipulé par Brant et finalement laissé au milieu de nulle part au pays des rêves. L’idée du richissime mégalomane installé au cœur de la jungle a de beaux jours devant elle (et derrière, puisque c’est au fond le postulat des Chasses du comte Zaroff en 1932, et on la retrouve dans L’Age de cristal, L’Incroyable Hulk ou Pour l’amour du risque notamment) et permet à la production d’utiliser le charmant cottage du Baldwin Lake de l’Arboretum de Los Angeles, qui servira de décor à L’Ile fantastique de 1977 à 1984. Pas de nain Tattoo à l’horizon mais le riche Simon Brant a quand même un petit quelque chose du futur Mr Roarke ! L’intrigue, toutefois, n’est pas plus convaincante que celle des épisodes précédents : un zeste de complot, une pincée de charme agrémentée d’une dose de misogynie de Ben Richards à l’égard des « filles de Brant », quelques touches d’action (avec voiture et hélicoptères) et le contrat scénaristique est rempli… laissant au spectateur le soin de décider s’il s’en satisfait ou pas.
1.09 By Gift of Chance (Drogue ou poison)
ABC, 19 novembre 1970
Ecrit par Ken Trevey
Réalisé par Irving J. Moore
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Au Mexique, Ben est attaqué par deux hommes dans une allée alors qu’il cherche à semer Fletcher. Blessé par balle, il est aidé par Garland Colley, un hippie qui lui permet de quitter le pays illégalement avec lui en se joignant à un groupe d’ouvriers clandestins conduits jusquà la ferme d’Alpha Henderson, gérée d’une main de fer par le contremaître Monte Loomis. Celui-ci possède la moitié de l’exploitation de tomates, en mauvaise situation financière, et a des vues sur Alpha. Il fait travailler durement les ouvriers cependant que Ben est soigné dans la maison d’Alpha dès son arrivée. La vitesse de sa guérison surprend tout le monde et il prend vite sa place dans les champs. Loomis, cependant, met en danger la vie des ouvriers en leur faisant ramasser des tomates trop récemment traitées à l’aide d’un produit illégal, considéré comme un poison. Devant la grogne des travailleurs, et pour faire une démonstration d’autorité, Loomis oblige Ben et Garland à croquer dans une tomate. Si Ben est immunisé par son sang, Garland, lui, tombe vite malade mais Loomis refuse de prévenir un docteur ou de laisser Alpha le conduire à l’hôpital. Garland succombe rapidement à l’empoisonnement. Alpha, refusant d’être plus longtemps complice, met elle-même le feu à la récolte…
Avec Jacqueline Scott (Alpha Henderson), Don Knight (Fletcher), Michael Conrad (Monte Loomis), Herbert Jefferson, Jr (Garland Colley), Art Lewis (Portland Bill), Don Haggerty (Danson), Paul Nuckles (Peters).
L’attention accordée aux personnages secondaires donne de l’épaisseur à cette histoire, en maintenant Fletcher dans la marge pour laisser se développer l’intrigue propre à la ferme. Conrad, Scott et Jefferson Jr apportent tous les trois de la crédibilité à leurs personnages.
1.10 Dead Man, Dead Man (Un mort en sursis)
ABC, 3 décembre 1970
Ecrit par William Wood
Réalisé par Allen Baron
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Ben a été pris en stop par Tom McWade mais leur voiture quitte la route et va se perdre dans la rivière en contrebas. Ejecté, Ben est transporté au bureau du shérif de Vernal Park, une petite ville qui n’a pas d’hôpital. Indemne, il se rend vite compte que le shérif Holley et sa sœur Helen Stoner le prennent pour le conducteur, McWade, parce qu’on a retrouvé à côté de lui le portefeuille de ce dernier. Le shérif répondant à un appel de Fletcher qui se renseigne sur Ben Richards, celui-ci trouve plus prudent de ne pas lever le quiproquo et de laisser le shérif dire à Fletcher que si Richards était dans la voiture accidentée il est probablement mort.
Assumant donc l’identité de McWade, Ben apprend qu’il n’est pas forcément le bienvenu pour une partie des habitants de Vernal Park : McWade en effet est un policier de Philadelphie envoyé pour ramener le Dr Andrew Kennison qui doit être jugé pour fraude car il exerce la médecine sans diplôme. En ville, on se moque bien des diplômes et l’on sait gré à Kennison d’avoir sauvé des vies. Helen fait partie d’un comité de soutien qui veut éviter une condamnation au praticien. Ce dernier est au demeurant un homme charmant qui n’a pas l’intention de résister à son arrestation. Ben s’emploie à éviter Fletcher tout en jouant son rôle de policier jusqu’à ce qu’il puisse quitter la ville. Kennison, en revanche, rencontre Fletcher qui lui remet une photo de Ben Richards. Kennison propose alors à Ben un marché : il ne le dénoncera pas mais lui demande de le laisser s’enfuir au Canada dès qu’ils auront quitté la ville.
La voiture est finalement retrouvée et la supercherie dévoilée car McWade porte sur lui son insigne de police, avec une photo. Kennison se laisse cueillir sans résistance mais permet à Ben de disparaître…
Avec Henry Beckman (Dr Andrew Kennison), Joan Hotchkis (Helen Stoner), Don Knight (Fletcher), Byron Keith (Sheriff Dave Holley), Lee Stanley (deputy Barry), Lal Baum (Frye), Kem Dibbs (Bryer), John Garwood (Tom McWade).
De nouveau, le scénario accorde suffisamment d’importance aux personnages secondaires pour leur permettre de porter l’histoire. La romance entre Ben et Helen est certes téléphonée mais le portrait d’Hlelen est fait avec suffisamment de subtilité pour qu’on ferme les yeux. Kennison et Holley sont eux aussi campés avec une sobriété et une sincérité qui les rendent sympathiques et convaincants.
1.11 Paradise Bay
ABC, 10 décembre 1970
Scénario : Ben Masselink et Stephen Kandel, histoire de Ben Masselink et Dan Ullman
Réalisé par Don Weis
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Ben Richards arrive à Paradise Bay, qui n’est même plus une petite ville côtière : le lieu, construit autour de l’industrie d’Arthur Cameron, a été vendu à des promoteurs et la plupart des habitants sont déjà partis. Il ne reste que quelques âmes que visiblement la présence de Ben dérange. Quand il mentionne le nom de Jason Richards, Arthur Cameron le conduit devant une pierre tombale : Jason Richards a été enterré là après un accident de plongée. Venu faire des relevés pour déterminer la pollution de l’eau pour le compte des promoteurs, il a rendu un rapport rassurant pour ces derniers mais est mort bêtement avant d’avoir quitté la ville.
Ben ne peut se contenter de cette information, d’autant que le nom de Jason embarrasse manifestement les gens à qui il parle. Nancy Dudley, qui tenait le motel dans lequel était descendu Jason, prétend avoir brûlé toutes ses fiches ; le shérif se contente de suivre la version de Cameron ; et le fils de ce dernier rosse copieusement Ben avec ses amis en le surprenant à parler avec sa petite amie Julie, la sœur jumelle de Nancy. Ils le replacent ensuite dans sa voiture et le reconduisent à la sortie de la ville. Mais Ben fait demi-tour et revient ennuyer le monde comme un taon poursuivant une vache. Il parle de nouveau à Julie, une fille étrange, lunaire, qui semble en savoir plus qu’elle ne dit ; et, se retrouvant de nouveau face à Pete Cameron, mais seul cette fois, il lui inflige la correction qu’il n’a pu lui donner plus tôt.
Le patron de Jason, à qui Ben rend visite, est formel : ce qu’il savait de Jason lui permet de dire avec assurance qu’il n’était pas le frère de Ben. Mais ce dernier n’en continue pas moins de rechercher la vérité. C’est bien Julie qui la détient, mais elle en est dévorée intérieurement ; c’est elle qui a tué Jason, accidentellement, et les autres ont tu la vérité en pensant la protéger, et parce qu’ils craignaient qu’elle ne compromette le rachat de la ville. Ben rend finalement service à Julie en lui permettant de se libérer du poids de la culpabilité, et aux autres par la même occasion…
Avec Howard Duff (Arthur Cameron), Tisha Sterling (Julie / Nancy Dudley), Scott Brady (Sheriff Frank Brady), Aron Kincaid (Pete Cameron), Don Diamond (Warren), Joe Hooker (Eddie), Ron Rondell (Ralph).
Séduction toujours : Ben n’a guère passé qu’une poignée de minutes avec Nancy Dudley, ça ne l’empêche pas de l’embrasser quand il la trouve dans sa chambre, ni de flirter avec sa jumelle !
Le principe de l’enquêteur qui se met à dos toute une ville en cherchant une vérité que tout le monde veut étouffer est un classique (dont le film de John Sturges, Un Homme est passé, constitue l’une des illustrations canoniques). Il permet de mettre Ben Richards en présence de plusieurs personnages plus ou moins curieux et antipathiques tout en dévoilant peu à peu la vérité cachée. Ce scénario remplit le contrat, sans originalité particulière (sinon le cadre, un tantinet exotique).
1.12 The Return (Le retour)
ABC, 17 décembre 1970
Produit par Richard Caffey
Ecrit par Robert Specht
Réalisé par Michael Caffey
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Fletcher recrute une nouvelle équipe de traqueurs pour suivre la piste de Ben Richards dans la région de Middale, une ville du nord de la Californie où il a passé une partie de son enfance dans la maison de Joe Carver, un garagiste. Les prédictions de Fletcher sont justes : Ben est en effet de passage à Middale, où il veut demander à Joe s’il a quelque piste pour le conduire jusqu’à son frère. Il veut quitter la ville très vite mais entend à la radio, à la station de bus, que Joe a été arrêté à la suite d’une altercation avec un jeune homme, Steve Adkins, qui est dans le coma à l’hôpital. Ben ne peut partir sans tenter de l’aider. Joe hélas s’enferme dans un mutisme que ne s’expliquent ni le shérif ni Ben ni Roy Adkins, un ami de Joe, père de Steve, qui voudrait savoir ce qui s’est passé pour que Joe frappe son fils si brutalement.
Remis en liberté, Joe raconte à Ben ce qui s’est passé. Après que Ben est passé le voir, la veille, il a reçu la visite de Steve : le jeune homme est amoureux de Carol, la fille de Joe, et ni ce dernier ni Roy Adkins ne voient d’un bon œil cette relation interraciale. Mais les jeunes gens projettent de se marier et Steve voulait en parler avec Joe ; la discussion s’est envenimée lorsque Steve a traité Joe d’« oncle Tom ». Joe l’a bousculé, Steve est tombé et s’est heurté violemment la tête sur une caisse en fer. Joe est bouleversé par l’incident et craint de perdre ses amis alors qu’il était si fier d’avoir été intégré au groupe de poker de Roy, ses amis depuis des années. L’incompréhension de Roy se mue en colère et en haine, au point qu’il quitte l’hôpital pour aller demander des comptes à Joe, avec une arme.
Ben, qui a parlé au Dr Arliss de son sang et proposé d’en transfuser à Steve, est capturé par Fletcher alors qu’il cherche à prévenir Joe. Drogué et emmené, il réussit à échapper à Fletcher et à se rendre chez Joe avant qu’il ne soit trop tard. Par téléphone, Roy apprend que son fils, après transfusion du sang de Ben, a repris connaissance, et sa colère s’apaise enfin…
Avec Harry Townes (Roy Adkins), Richard Ward (Joe Carver), Martine Bartlett (Mrs Adkins), Don Knight (Fletcher), Marlene Clark (Carol Carver), Ford Rainey (Sheriff Billy), Ted Knight (Dr Arliss), John Gallaudet (Ralph), Patience Cleveland (nurse), William Benedict (poker player).
Prenant comme postulat le motif classique du retour au pays d’enfance, Robert Specht (scénariste du téléfilm pilote) conçoit un scénario qui joue habilement de l’urgence (l’une des meilleures scènes Ben – Fletcher de la série) pour accroître le suspense de l’intrigue principale.
Ben parle plusieurs fois de son frère ; le prénom Jason n’est prononcé que dans l’épilogue. Le prologue évoque les années d’orphelinat partagées par Ben et son frère, le premier ayant été repéré alors qu’il cherchait des informations à l’orphelinat (situation que développera « My Brother’s Keeper »).
1.13 To the Gods Alone (Le dernier voyage)
ABC, 31 décembre 1970
Produit par Richard Caffey
Ecrit par Ken Trevey
Réalisé par Leslie H. Martinson
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Fletcher a réussi à surprendre Ben dans une cabane perdue au milieu des neiges ; tandis qu’ils partagent un repas, ils discutent et évoquent la mort de Jordan Braddock, le premier employeur de Fletcher.
Ce dernier avait réussi à s’emparer de nouveau de Richards et Braddock les accompagnait dans la voiture qui reconduisait Ben vers sa prison quand il a réussi à neutraliser Fletcher et ses hommes. Il n’a pu se résoudre malheureusement à abandonner Braddock, mourant, et il l’a emmené jusqu’à une ferme où la gentille Grace Lee a laissé le vieil homme reprendre quelques forces puis leur a prêté un chariot et une mule pour se rendre chez le médecin le plus proche. En chemin, Ben a voulu confier le vieillard à deux rednecks avant de changer d’avis, ne pouvant toujours pas se résigner à le laisser dans une situation délicate : les deux frères Slocombe en effet n’avaient pas vraiment l’air fiable… Il a finalement mis au tapis les deux bouseux et a emprunté leur camion pour conduire Braddock au cabinet du Dr Strom. Là, une transfusion du sang de Ben aurait pu sauver le vieux misanthrope mais, dans son délire, celui-ci a brisé la bouteille de sang et une ultime crise cardiaque l’a emporté.
L’histoire rend Fletcher un rien philosophe… et Ben en profite pour le neutraliser et reprendre sa fuite, cette fois dans la neige…
Avec Barry Sullivan (Jordan Braddock), Don Knight (Fletcher), Lynn Loring (Grace Lee Canby), Bruce Dern (Luther Seacombe), Robert Sampson (Check Hutchins), Bucklind Noah Beery (Wesley Seacombe), Peggy Rea (Mrs Strom).
L’intérêt majeur de cette histoire est le retour de Jordan Braddock, présent dans le téléfilm de 1969 puis remplacé par Maitland en 1970. On saura ainsi comment l’homme est mort. Pour le reste, guère d’originalité notable dans cet épisode qui aligne des personnages et des situations caricaturaux.
1.14 Sanctuary (Le territoire des Indiens)
ABC, 7 janvier 1971
Ecrit par William Eastlake
Réalisé par Michael Caffey
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Ben travaille dans un garage lorsque Fletcher et ses hommes arrivent dans la ville où il se cache. Il abandonne sa paye à son patron et saute dans un buggy pour prendre la fuite dans le désert. Il y rencontre trois Indiens dont le jeune Tsinnajinni qui est fier d’avoir connu la Ville et y a appris au moins une chose : monnayer le moindre service, surtout aux Blancs. Ben lui verse quelques billets pour remorquer son buggy en panne mais la situation se complique lorsque Fletcher apparaît au loin. Ben demande alors à suivre les Indiens dans leur réserve pour pouvoir s’y cacher ; Tsinnajinni refuse, heurte Ben avec son cheval et le croit mort au point de creuser une fosse pour l’y enterrer. C’est le chef de la communauté, Klabo, qui ordonne de recueillir et de soigner le blessé. Revenu à lui, Ben entreprend de réparer son buggy. Fletcher, lui, décide d’attaquer la communauté pour s’emparer de Ben, en faisant tirer des gaz dans le camp ; mais les Indiens se portent au secours de Ben qui, le buggy réparé, reprend son chemin en laissant derrière lui un Tsinnajinni finalement sympathique et qui, il l’avoue, n’a en fait jamais vu la Ville…
Avec Sal Mineo (Tsinnajinni), Don Knight (Fletcher), Paul Picerni (Klabo), Donald Barry (Reese), Iron Eyes Cody (Djanni), Fred Lerner (Delgado).
On aimerait connaître l’idée originale de l’écrivain William Eastlake, probablement modifiée pour se plier au format de la série. Le résultat final ne donne malheureusement aux Indiens qu’un rôle très convenu, confiant les deux rôles principaux à deux acteurs qui n’ont pas grand chose d’Indien, Sal Mineo et Paul Picerni.
On goûtera l’esprit d’à propos de Ben Richards : plutôt que de simplement se cacher de Fletcher et d’attendre son départ, c’est tellement plus simple de sauter dans un buggy et de se faire poursuivre dans le désert ! Bon, c’est sûr, c’est plus fun…
Où l’on constate une fois encore que la fortune de Maitland n’a pas de limite : Fletcher aligne mille dollars en liquide pour avoir raison des réticences d’un garagiste à lui laisser sa Jeep (« Bien sûr, vous êtes un ami de Ben Richards. Je lui dirai que vous avez protesté », commente, laconique et cynique, Fletcher), puis il offre aux Indiens une terre boisée, un véritable eldorado, au lieu de leur coin de désert en échange de Ben Richards. Les Indiens ont plus d’honneur que le garagiste : ils refusent.
1.15 My Brother’s Keeper (Un frère sans famille)
ABC, 14 janvier 1971
Scénario : Stephen Kandel et Bob & Wanda Duncan, histoire de Bob & Wanda Duncan
Réalisé par Charles Rondeau
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A l’orphelinat Amos D. Fitzgerald, Ben Richards cherche en vain des informations sur son frère Jason, avec lequel il s’enfuit à quatorze ans. Il parvient tout de même à retrouver un Jason Richards qu’il pense être son frère ; mais Fletcher a suivi sa piste et se présente bientôt chez Jason, alors que Ben a juste eu le temps d’effrayer celui-ci et sa femme Allison, sans avoir celui de leur expliquer la situation. Fletcher fait à Jason et Allison une offre difficile à refuser : 20.000 $ contre six mois de leur vie, qu’ils passeront au National Research Institute de Maitland où des tests seront pratiqués sur Jason. Ils décident de croire la parole de Fletcher plutôt que celle du prétendu frère surgi de nulle part. Jason, en effet, a eu un accident bien longtemps auparavant, qui l’a laissé amnésique ; il ignore tout de son enfance, même s’il sait qu’il a grandi dans l’orphelinat Amos D. Fitzgerald.
Ben les suit jusqu’à l’Institut où il parvient à pénétrer ; lorsqu’il les retrouve, ils ont compris que Fletcher les gardait prisonniers et qu’ils n’avaient pas même le droit de téléphoner. Ils suivent alors Ben et retournent chez eux. Ils décident qu’Allison partira de son côté se mettre en lieu sûr pendant que Ben et Jason iront se cacher dans une vieille caravane, au bord d’un lac. Mais Fletcher s’empare d’Allison et lui fait dire où ils sont en lui administrant une drogue. Il se rend avec ses hommes jusqu’au lac. Il détient Allison, aussi Jason refuse-t-il de fuir. Ben réussit à se rendre maître de Fletcher assez longtemps pour qu’ils s’enfuient tous les trois ; mais Jason, dont le front a été éraflé au cours de la bagarre, ne guérit pas aussi vite que le ferait Ben, qui comprend alors que son sang n’a probablement pas les mêmes caractéristiques que le sien. Jason et Allison décident alors de rester, puisqu’ils n’ont plus d’intérêt pour Fletcher ; et Ben, lui, reprend sa fuite…
Avec Michael Strong (Jason Richards), Don Knight (Fletcher), Marj Dusay (Allison Richards), James Sikking (Administrator), Michael Masters (Dalby), Frank Orsatti (heavy), Tom Stewart (assistant) et avec Charles Picerni (homme de main de Fletcher – non crédité).
Il est difficile d’avaler l’enchaînement invraisemblable des événements : le frère retrouvé, son amnésie, la proposition de Fletcher si vite acceptée par les Richards, leur départ immédiat pour l’Institut, l’irruption de Ben quelques minutes après dans un Institut qu’on imaginerait mieux gardé (il précise quand même qu’il a pris des risques pour arriver jusque là…), la fuite des trois Richards, la négligence stupide d’Allison qui permet à Fletcher de lui remettre la main dessus… Le scénario exige du spectateur un effort de crédulité plutôt conséquent ! Au final, on ne sait pas vraiment si Jason est bien le frère de Ben. La série s’arrête mais la quête pourrait continuer.