Guide réalisé par Thierry Le Peut
Revivez les huit saisons de la série :
saison 1 - saison 2 - saison 3 - saison 4 - saison 5 - saison 6 - saison 7 - saison 8
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Mannix est disponible en DVD zone 1 chez CBS-Paramount, en coffret Intégrale proposant les 8 saisons de la série en VO (sous-titrée en anglais pour certaines saisons), ou en coffrets individuels pour chaque saison. En France, seules les saisons 1 et 2 ont été éditées par TF1 Video (en VF). |
Saison 2
(1968-1969)
Audree Norton et Mike Connors dans "Le cri du silence" (2.01)
2.01 (25) The Silent Cry (Le cri du silence)
CBS, 28 septembre 1968
Ecrit par Arthur Weiss
Réalisé par Don Taylor
Laurence Naismith et Audree Norton
Mannix est au poste de police lorsqu’il entend une conversation entre le Lt Hargrove et deux personnes venues dénoncer un kidnapping et un projet d’assassinat. L’une est Anton, directeur d’une troupe de comédiens sourds, l’autre est Jody Wellman, une comédienne sourde-muette. Jody a lu sur les lèvres d’un homme en train de téléphoner dans une cabine publique : il appelait un homme en menaçant de tuer sa femme si une rançon ne lui était pas versée. Malheureusement, Jody ne peut donner ni le nom de la femme ni celui de l’interlocuteur, qu’elle a oubliés, et la police ne peut donner suite à sa déclaration. Mannix, lui, pense y arriver ; il invite Anton et Jody à le suivre jusqu’à son bureau où, à force de pousser Jody à se souvenir des détails de la conversation qu’elle a surprise, il obtient un nom, Roger Wade, et un indicatif téléphonique permettant de retrouver l’adresse de ce Wade. Mannix s’y rend et y trouve Roger Wade qui avoue que sa femme a été enlevée et qu’il s’apprête à déposer la rançon demandée. C’est finalement Mannix qui va déposer la mallette contenant l’argent. Mais lorsqu’il appelle plus tard Wade, la femme n’a pas été libérée par ses ravisseurs. Wade, cependant, n’est pas seul chez lui lorsqu’il répond à Mannix : il est en compagnie du ravisseur, un assassin qu’il a en fait engagé pour tuer sa femme. La demande de rançon n’est qu’un subterfuge pour couvrir Wade. Mais l’intervention de Mannix a changé les projets de l’assassin, qui ne veut laisser derrière lui aucun témoin : il tue Wade et remonte jusqu’à la source de Mannix. Son dessein est de tuer Jody, et le détective…
Mannix à Jody qui lui demande pourquoi il n’est pas marié : « Je crois que j’ai toujours été un solitaire (a loner), même quand j’étais à Intertect. » (S’ensuit une description de ce qu’était Intertect.) « Si je n’ai pas pu supporter d’être lié à Intertect, vous imaginez, une femme ! »
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2.02 (26) Comes Up Rose (Un cas de conscience)
CBS, 5 octobre 1968
Musique de Richard Hazard
Ecrit par Lee Loeb
Réalisé par Gerald Mayer
Gerald S. O'Loughlin et Sheree North
Charlie Anderson, un ancien flic qui lui sauva la mise dans le passé, vient trouver Mannix pour lui demander de retrouver sa femme Rose. Après quelque réticence, il lui confie que Rose « faisait commerce de ses charmes » avant de l’épouser, ce qui donne au détective un point de départ. Grâce à un modèle, Biliie (vf Brigitte), il remonte jusqu’à la disparue, ce qui vaudra plus tard à Billie d’être sévèrement passée à tabac. Mais Rose refuse de suivre Mannix et deux brutes surgissent soudain, assomment Mannix et emmènent la jeune femme. Quand Mannix revient à lui, Rose est revenue auprès de Charlie et son aide n’est plus souhaitée. Le détective comprend alors que ce n’est pas après Rose que les bandits en avaient mais que c’est Charlie qui les intéresse. En charge de la sécurité dans un entrepôt de l’aéroport, Charlie est chargé de la surveillance de cargaisons de valeur qui intéressent semble-t-il l’importateur Harvey Templeton. En menaçant Rose, Templeton s’assure la complicité de Charlie. Mannix ne peut éviter à Charlie de se compromettre qu’en neutralisant d’abord Templeton pour garantir la sécurité de Rose…
Avec Gerald S. O’Loughlin (Charlie Anderson), Sheree North (Rose Anderson), Lee Bergere (Harvey Templeton), Barbara Rhoades (Billie), Ronald Long (Lawrence Carson), Byron Morrow (Nick Jason), Allen Joseph (l’instructeur), John Gallaudet (l’employé), Charles Horvath (Borden), Nicky Blair (Cliff), Arline Anderson (Mrs Templeton). Vf : Edmond Bernard (Charlie), Jacques Berthier (Nick).
17’06’’ et 20’26’’ : gros plan sur la carte professionnelle de J. Mannix 17 Paseo Verde.
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2.03 (27) Pressure Point (Entre la vie et la mort)
CBS, 12 octobre 1968
Ecrit par Warren Duff
Réalisé par John Moxey
Mike Connors et Jay Robinson
Joe est réveillé une nuit par l’intrusion chez lui de Joey Curtis, un jeune homme qu’il a employé autrefois (en 1965) à Cleveland. Joey s’effondre devant lui, sévèrement battu, en murmurant plusieurs mots : « Kelly Green, piège ». Alors que Mannix appelle une ambulance, la ligne téléphonique est brusquement coupée. Mannix n’a que le temps de cacher Joey avant que n’entrent quatre hommes, trois petites frappes commandées par McClure. Celui-ci veut savoir où est Joey. Mannix prend quelques coups mais est sauvé par la sirène de l’ambulance qui met en fuite les malfrats. Hélas, à son réveil, le détective découvre qu’ils ont trouvé et emmené Joey. Le nom de Kelly Green, cependant, conduit Mannix droit chez le juge Green, dont Kelly est la fille rebelle. Ni Kelly ni son père ne veulent écouter Mannix mais celui-ci ne tarde pas à découvrir que Joey a été l’instrument de McClure pour séduire la fille du juge et trouver un moyen de pression sur le magistrat, en charge du procès de Rudy Morico. Lorsque le mafieux Morgan Farrell offre à Mannix un travail très bien payé et assorti de conditions bien tentantes, qui l’obligerait à s’envoler pour Hong Kong, le détective n’a pas à réfléchir beaucoup pour comprendre qu’on cherche à l’éloigner. Il essaie alors de convaincre le juge de se fier à lui et s’emploie à tendre un piège à Farrell et McClure avec le concours du Lt Hargrove…
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L’épisode a tout d’un pilote idéal pour la nouvelle mouture de la série : forte présence de Peggy, qui appelle son patron Mister Mannix et non Joe comme elle le fera ensuite, et qui se révèle une auxiliaire de grande valeur, visite de la même Peggy à Intertect (dont les ordinateurs sont mis à contribution) explicitant le nouveau départ pris par Mannix, utilisation étendue du décor de Paseo Verde donnant une vue d’ensemble des lieux (garage, arcades, rue à l’extérieur, bureau et appartement privé à l’intérieur), tournage on location (poursuite en voiture où la présence réelle de Mike Connors au volant est soulignée, emploi d’un avion et d’un hélicoptère pour la séquence finale), jusqu’à la scène finale qui montre le détective s’éloignant, de dos, en laissant le premier plan au couple formé par Kelly et Joey.
3’43’’ : gros plan de la licence de détective de Mannix (valable jusqu’au 31 mai 1969).
Où l’on voit Mannix en pyjama.
Le nom du Lt Hargrove est orthographié Hargrave au générique de fin.
Peggy à Intertect (Gail Fisher avec Martin Braddock)
Le détective et sa secrétaire, Mike Connors et Gail Fisher
2.04 (28) To the Swiftest, Death (Virages)
CBS, 19 octobre 1968
Ecrit par John Meredyth Lucas
Réalisé par Sutton Roley
Jill Ireland et Mike Connors
Mannix conduit la voiture de Mac Wagner lors d’une course dont l’événement majeur est la sortie de route d’Ed Kovac et la mort de ce dernier dans l’explosion de sa voiture. Mannix reçoit peu de temps après la visite à son bureau d’Ellen Kovac, la veuve, qui est persuadée que son mari a été assassiné, probablement par Mark Harper, l’un des assistants d’Ed. Mannix demande à Mac Wagner d’examiner avec le plus grand soin l’épave de la voiture tandis que lui-même enquête auprès de Roger Kittridge, industriel, père d’Ellen et employeur d’Ed Kovac, qui prétend que Harper est en vacances. Mannix constate à plusieurs reprises que l’un des juristes de Kittridge, Hal Murdock, suit de très près son enquête, au point qu’il le soupçonne d’avoir tenté de le tuer en tirant sur lui dans un garage. Murdock le nie mais annonce bientôt à Mannix qu’Ellen Kovac ne souhaite plus ses services. Mannix est trop avancé dans son enquête, cependant, pour ne pas la poursuivre à son compte. Il s’intéresse à Maureen McGill, que l’on a vue plusieurs fois chez Harper… mais qu’il retrouve bientôt morte chez elle, assassinée. Il rencontre aussi sur les lieux Frank Abbott, ex-agent de l’Air Force, aujourd’hui, selon ses dires, employé par une autre « agence ». Abbott ne souhaite pas que le nom de Harper soit mêlé à la mort de Kovac, mais refuse d’en dire plus à Mannix, qui continue donc ses investigations. C’est en revoyant les images de l’accident qu’il en vient à penser qu’il y a là un mystère : peu avant de quitter la route, la voiture de Kovac a disparu quelques instants derrière un bosquet, avant d’en sortir pour foncer droit dans le vide…
Mannix à Albie qui le poursuit avec son idée d’association : « I am a one man organization ».
Quand Ellen Kovak arrive, Peggy est au téléphone avec son fils Toby (qui est malade).
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2.05 (29) The End of the Rainbow (Au pied de l’arc-en-ciel)
CBS, 26 octobre 1968
Ecrit par Jackson Gillis
Réalisé par Robert L. Friend
Mike Connors et Kathryn Hays
Michael O’Farrell est renversé par une voiture qui prend la fuite. Sur lui, la police trouve une pochette d’allumettes sur laquelle est écrit le numéro de téléphone de Mannix. Ce dernier n’a reçu aucun appel de cet homme qu’il ne connaît pas, mais l’affaire l’intrigue suffisamment pour qu’il enquête à son compte. La veuve d’O’Farrell décrit son mari comme un rêveur toujours en quête d’un trésor au pied de l’arc-en-ciel, et qui a fait plusieurs fois de la prison pour des combines diverses. En passant par la prison, Mannix apprend que son dernier compagnon de cellule, Charnik, est mort. La veuve de Charnik, Betsy, qui travaille dans une société de données informatiques, Atlas Computing Service, se souvient d’avoir vu O’Farrell à son bureau : c’est d’ailleurs là qu’il a pris l’une de ses pochettes d’allumettes, à ses initiales (BC), pour y noter le numéro de Mannix, mais elle n’apporte aucune autre information de nature à comprendre ce qu’O’Farrell avait à faire avec Mannix. Celui-ci réunit toutefois des éléments qui lui permettent de faire le lien avec le casse de la banque Harrison, jamais résolu. Charnik pourrait fort bien y avoir participé, et Mannix soupçonne également un certain Jug Haskins, qui le fait passer à tabac par deux de ses gorilles. Il découvre ensuite que le directeur de la banque, James W. Spencer, n’est pas tout à fait franc au sujet du casse. Accompagné de Betsy Charnik, qu’il a hébergée dans le souci de la protéger, il s’introduit dans la résidence de Spencer et découvre que ses déductions étaient fondées : Spencer est en affaires avec les auteurs du casse pour racheter une partie de l’argent volé, via une banque étrangère…
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4’34’’ : le numéro de Mannix est noté sur une pochette d’allumettes, 555-6644. Dans l’épisode 8.06, ce sera le numéro personnel de Peggy.
Atlas Computing Service est une copie d’Intertect : Mannix y déclare d’ailleurs qu’il a travaillé lui-même dans une agence du même genre.
Mike Connors et George Savalas
2.06 (30) A Copy of Murder (A qui profite le crime ?)
CBS, 2 novembre 1968
Ecrit par Brian McKay
Réalisé par Gerald Mayer
Gerald Price, Clifton James et Allen Jaffe
Mannix assiste à une audition au tribunal de Costa Real, petite ville côtière de Californie. Le shérif Barney Ford atteste à la barre que l’écrivain Lucius Ballinger est mort dans l’explosion accidentelle de son bateau. Ballinger était à Costa Real pour écrire un livre sur un double meurtre irrésolu, celui du pétrolier Eric Bell et de sa secrétaire. Mannix a été engagé par l’éditeur pour retrouver le dernier chapitre du livre de Ballinger, qu’il n’avait pas eu le temps d’expédier et dans lequel il résout l’affaire Bell. La première entrevue de Mannix avec le shérif Ford suffit à lui faire comprendre qu’il n’est pas le bienvenu, ce que le shérif aura garde de lui rappeler durant son séjour, notamment en le faisant tabasser par deux hommes. Ce qui n’empêche pas le détective de lier connaissance avec Celia Bell, la veuve, qui cherche réconfort dans l’alcool mais se révèle d’une compagnie agréable. Un autre homme essaie de lui faire quitter la ville, cette fois en signant un chèque : George Bigelow, devenu président de la société de Bell après la mort de ce dernier. Mannix comprend bientôt que c’est la culpabilité que Celia essaie de diluer dans l’alcool car elle pense être l’auteur du meurtre de son mari et de sa secrétaire, qu’elle a surpris ensemble. Une conviction ancrée dans son esprit par le shérif et Bigelow, les véritables auteurs du double meurtre, qui ont profité du trouble émotionnel dans lequel se trouvait Celia après avoir découvert son mari et sa maîtresse, et après que son mari l’eut frappée…
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Un bon épisode, qui profite d’un tournage en extérieurs. La scène d’ouverture offre une comparaison éclatante entre tournage en studio (la séquence prégénérique de l’épisode précédent, fondée sur le même gimmick que celle-ci : un homme seul poursuivi par d’autres) et un tournage on location : chacun fera son choix, je plébiscite la seconde option.
Les tarifs de Mannix : « hundred dollars a day, plus expenses » (Mannix à Ford). Le tarif aura doublé en 1975 (voir 8.23).
Mike Connors et Barbara Rush
2.07 (31) Edge of the Knife (Au fil du scalpel)
CBS, 9 novembre 1968
Ecrit par Stephen Kandel
Réalisé par Stuart Hagmann
Mike Connors et Gail Fisher
Mannix est engagé par un chirurgien éminent, Cameron McKenzie. Son fils de neuf ans, Brian, a été enlevé par un homme qui lui ressemblait parfaitement et conduisait une Mercedes blanche identique à la sienne. Pourtant le chirurgien refuse catégoriquement de prévenir la police. En interrogeant la professeure de l’école de musique devant laquelle l’enfant a été emmené, Janet Paulsen, Mannix découvre que la femme est terrorisée ; elle finit par admettre que le kidnappeur l’a appelée, menaçant de tuer l’enfant si elle parlait à qui que ce soit. C’est une élève de l’école, Karen Shapiro, qui confie à Mannix les deux premières lettres de la plaque d’immatriculation de la Mercedes, SD, grâce auxquelles Mannix retrouve la voiture dans un garage. Elle a été louée pour une journée et ramenée ensuite par le sosie de McKenzie. En quittant le garage, Mannix est agressé par un homme qui plante un scalpel près de sa tête après l’avoir assommé.
Le Dr McKenzie finit par avouer pourquoi il refuse d’alerter la police. Le kidnappeur l’a contacté par téléphone et, outre les menaces sur la vie de son fils, lui a donné la raison du kidnapping : l’un des trois patients que doit opérer le chirurgien le lendemain devra mourir sur la table d’opération. Mannix prend des informations sur chacun de ces patients et la victimé la plus plausible lui semble être la petite Marian Harriman, une autre élève de Mrs Paulsen. Pourtant, lorsque le kidnappeur rappelle le Dr McKenzie, c’est un autre nom qu’il prononce : Roscoe Bell. Ce n’est qu’en voyant ce dernier, un homme de 78 ans, que Mannix comprend : Roscoe est un détenu qui a passé un accord avec le gouvernement, l’opération dont il a besoin contre son témoignage contre le Syndicat.
Incapable de trouver Brian dans le temps qui lui reste, Mannix persuade McKenzie de se conformer à son plan pour tromper le kidnappeur. Le chirurgien opère Bell et le sauve mais fait croire qu’il est mort durant l’opération. L’infirmier qui emporte le corps à la morgue est le garagiste que Mannix a rencontré en retrouvant la Mercedes, Walter. Il l’affronte puis le laisse s’enfuir, en accord avec l’agent fédéral Henkel chargé de la protection de Bell, afin que l’homme les conduise jusqu’à l’enfant. Celui-ci est en fait gardé par un complice de Walter dans une partie de l’hôpital dédiée à la maintenance…
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Immatriculation de Mannix : NMO 918 (première scène après le générique).
Mannix passe une grande partie de l’épisode à fumer : devant McKenzie quand celui-ci l’engage, au garage où il rencontre Walter, puis en questionnant les Harriman.
Mannix à McKenzie, quand il lui dit qu’il ne peut promettre de ne pas informer la police : « I’m a detective inspected and suspected by the police. »
Mannix à Emil : « I’m a private investigator investigating a private crime. »
Red West, qui joue le complice du kidnappeur, prononce quelques mots mais n’est pas crédité, comme souvent les cascadeurs qui jouent les truands ou les policiers. L’enfant qui joue Brian McKenzie ne l’est pas non plus, comme celle qui interprète la petite Marian, pas plus qu’Emil le créateur de masques ou Mrs Goldberg la femme d’un patient.
Le kidnappeur a un look de hippie (les lunettes rondes à la John Lennon), la cool attitude.
Le finale est grandiloquent (longue course en plans alternés de l’enfant vers sa mère et son père qui courent aussi vers lui) mais néanmoins touchant. Le détective qui vient de sauver l’enfant reste en retrait tandis que parents et enfant s’embrassent, esquissant une réconciliation entre le père et la mère divorcés.
2.08 (32) Who Will Dig the Graves ? (Qui creusera les tombes ?)
CBS, 16 novembre 1968
Ecrit par Daniel Mainwaring
Réalisé par Allen Reisner
Linda Marsh et Mike Connors
Mannix est engagé par le richissime David Blair Phillips pour retrouver sa femme, Susan Ward… qui s’est suicidée. Il se trouve qu’il a découvert qu’elle était en réalité toujours vivante et, mourant, il veut la revoir pour s’excuser de sa cruauté passée envers elle. Mannix se rend vite compte qu’il est suivi dans ses déplacements mais parvient à déjouer la filature. Il retrouve bientôt la trace de Susan, qui travaille dans une réserve du Nouveau Mexique, Table Rock, en tant qu’infirmière, avec le docteur Harvey Roanhorse. Celui-ci affirme au détective que Susan Ward est morte et qu’il ne peut rien pour lui mais Mannix n’en trouve pas moins la jeune femme, qui comprend qu’il est inutile de persister à nier son identité. Elle ne croit pas cependant aux déclarations faites par son mari à Mannix, auquel elle apprend qu’il la torturait et qu’elle a tenté de le tuer. C’est la raison pour laquelle elle a voulu disparaître.
Phillips a envoyé deux hommes, Bledsoe et Travis, sur les traces de Mannix. Il parvient à leur échapper après avoir demandé à Susan de se cacher. De retour à Los Angeles, il cherche à retrouver Henry Talbot, un employé de Phillips qui a mystérieusement disparu au même moment que Susan, et y parvient : du moins trouve-t-il son nom sur une pierre tombale du cimetière de Santa Marta. Il est ensuite conduit chez Phillips où il a la surprise de retrouver Susan : elle a accepté de revenir en échange d’un don généreux de son mari à la réserve, et de la vie de Harvey Roanhorse. Elle découvre cependant, en voulant raccompagner Mannix, qu’elle est bel et bien prisonnière dans la résidence de son mari. Ou du moins de l’homme qui se fait passer pour tel : conduite en sa présence, elle découvre en effet que l’homme qui s’est fait passer pour David Phillips est en réalité Henry Talbot. Il a tué Phillips que Susan avait seulement blessé, et l’a fait enterrer sous le nom de Talbot. Phillips étant un homme secret, personne ne s’est aperçu de la vérité. En faisant tuer Mannix et Susan, il compte s’assurer que cela restera le cas…
Susan : « You have an awful lot of faith in humanity. » Mannix : « I’m a romantic. And sometimes you have to gamble on people. »
Mannix à Susan : « And remember what I said : have faith in humanity. Even your own. »
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Dean Stanton et Mike Connors
2.09 (33) The Need of a Friend (J’ai besoin d’un ami)
CBS, 23 novembre 1968
Ecrit par Chester Krumholz
Réalisé par Sutton Roley
Gail Fisher et Mike Connors avec John Colicos
Mannix attend David Barker à sa sortie de prison. Il y a passé sept ans, accusé d’avoir volé un million de dollars et assassiné le D.A. John Loman qui l’avait découvert. Le corps de Loman n’a jamais été retrouvé mais Barker a été condamné pour le vol de l’argent, que l’on n’a pourtant pas retrouvé non plus. Il en veut encore à Mannix : c’est ce dernier qui, au tout début de sa carrière, a réuni des preuves contre lui. Mannix est aujourd’hui encore tourmenté par cette affaire ; il veut aider Barker à prouver son innocence. Une voiture tente d’écraser Barker sous les yeux du détective, qui le transporte chez lui pour le faire examiner par un docteur.
Le détective entreprend ensuite de voir les gens susceptibles de l’aider à faire la lumière sur l’affaire : Walter Timpkins, le président de Rebecca Cosmetics, Bernard Cord, l’ancien assistant de Barker au sein de la compagnie, qui occupe aujourd’hui son poste de comptable, Lucille Forrest, une autre employée, avec laquelle Mannix eut de tendres rapports, ainsi que Tom Sommers, ancien employé lui aussi, devenu alcoolique. Alors qu’il vient de le retrouver, Mannix est drogué par le barman du bouge où il est venu lui parler ; il se réveille enfermé dans une chambre dont il parvient à s’échapper. Barker, pendant ce temps, retourne voir son ex-femme, elle aussi portée sur la boisson, et sa fille Gloria qui lui crie sa haine au visage. Puis il passe voir Cord, qui se disait son ami. Quand on retrouve Cord mort sur le trottoir au-dessous de son bureau, Barker est le premier suspect. Sommers à son tour meurt, empoisonné.
Barker continue pourtant de dire son innocence, mais avec l’amertume de celui que nul ne croit. Il appelle alors Walter Timpkins et le rencontre au sein des locaux de Rebecca Cosmetics. Timpkins avoue avoir volé l’argent, avec Cord et Lucille, et aussitôt pointe une arme sur Barker : il compte le tuer et prétendre que Barker est venu pour le tuer, lui. Les deux hommes luttent, un coup part, puis un autre. Mannix apprend la mort de Timpkins alors qu’il vient de découvrir la vérité sur la mort de Loman et la façon dont Timpkins a fait disparaître le corps. C’est chez lui, au 17 Paseo Verde, qu’il retrouve Barker, mourant. Il a fait venir sa fille pour la voir une dernière fois…
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Avec John Colicos (David Barker), Paul Stevens (Walter Timpkins), Cloris Leachman (Barker’s ex-wife), Barbara Babcock (Lucille Forrest), Richard Bull (Bernard Cord), Teru Shimada (gardener), Sam Gilman (Tom Sommers), Marie Windsor (Rebecca Timpkins *), Terri Messina (Gloria, Barker’s daughter), Mark Stewart (Toby), E. A. Sirianni (mortuary manager), Brian Wood (doctor), Pete Kellett (second bartender).
* Barbara au générique de fin mais Rebecca dans l’épisode (acte III).
Le scénario accorde un traitement notable au personnage de Peggy. On découvre en elle une amertume qui ne s’exprime que rarement, en lien avec la mort de son mari policier, mais aussi des sentiments complexes à l’égard de Mannix (qu’elle appelle encore « Mr Mannix » dans une scène), à qui elle déclare : « Sometimes it’s not easy to like you. » L’acte III (38’) comporte l’une des rares disputes entre Peggy et son patron, qu’elle n’approuve pas et à qui elle parle franchement. Lui-même se montre brutal envers elle lorsqu’il cherche un exutoire à son dépit de ne pouvoir aider Barker en découvrant la vérité : « Say it and you’re fired ! » dit-il avec humeur en pointant son doigt sur Peggy, dont il sent la désapprobation. Ce qui n’empêche pas Peggy de parler.
Mention spéciale à John Colicos qui donne de l’épaisseur au drame de David Barker, l’homme que tout et tout le monde accuse et qui n’a plus que l’amertume pour exprimer son désarroi.
Mannix dit que l’affaire Barker fut sa première affaire, alors qu’il débutait, sept ans plus tôt.
Peggy mentionne Toby en se parlant à elle-même. Il apparaît ensuite quelques secondes dans l’acte IV (où l’on voit Peggy dans son lit).
Numéro du téléphone de la voiture de Mannix : KG 62114. Son bureau : 555-6644 (déjà donné dans 2.05).
Peggy (à Barker) : « I lost a husband that was a policeman. He worked for peanuts. So don’t tell me about money. »
« I felt the need of a friend » est l’une des dernières paroles de Barker à Mannix, pour expliquer pourquoi c’est chez lui qu’il est revenu, mourant.
Mike Connors et Barbara Babcock
2.10 (34) Night Out of Time (La nuit hors du temps)
CBS, 7 décembre 1968
Scénario : Jerome Ross et Warren Duff, histoire de Jerome Ross
Réalisé par John Moxey
Mike Connors et Mart Hulswit
Cliff Roth, le fils d’un industriel de l’aviation, vient trouver Mannix pour lui demander de découvrir ce qu’il a fait entre la veille au soir et son réveil ce matin-là. Il n’a en effet que des bribes de souvenirs et il craint d’avoir tué sa petite amie Doreen Roberts. Il pense s’être disputé avec elle, il s’est réveillé avec la main tailladée et du sang sur ses vêtements, et Doreen a disparu. Un morceau de sa robe, déchiré, est resté accroché au coffre de la voiture de Cliff. Mannix conseille à celui-ci de se rendre à la police, ce qu’il fait finalement. Entre-temps, le corps sans vie de Doreen est repêché dans la marina. Mais un couple d’amis de la famille, les Webber, se présente également à la police en affirmant que Cliff a passé presque toute la soirée chez eux, à Palm Springs. Voilà qui tire apparemment d’affaire le jeune homme, sauf que l’on découvre bientôt que Doreen a été assassinée… à Palm Springs, dans l’appartement d’un ami de Cliff. Mannix découvre pourtant que la voiture de Cliff n’a pas pu effectuer le trajet aller-retour jusqu’à Palm Springs. Il apparaît que les Webber ont fait un faux témoignage à la demande du père de Cliff. Ce faisant, ils ont placé Cliff précisément là où le meurtre a été commis !
Mannix fait administrer une drogue à Cliff dans l’espoir de lui faire retrouver la mémoire. Les flashes qu’il voit dans un état second conduisent Mannix à une fontaine en face de laquelle se trouve l’appartement de l’avocat de la famille Roth, Charles Hobart. Le détective s’y introduit avec Cliff. Là, ils découvrent des meubles et des objets qui donnent sens à plusieurs des « visions » de Cliff. De toute évidence, c’est là que l’a conduit Doreen alors qu’il était ivre ou drogué, dans un état de semi-conscience. Un homme se trouve là également. Il tire sur Mannix et Cliff, le détective réplique et le tue. Il s’agit de Jonathan Webber. Doreen portait l’enfant de Webber, il l’a tuée pour se protéger…
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Roth père : « That’s how you make your leaving, isn’t it ? Outsmarting the police ? » Mannix : « I’m afraid you’ve been reading too many paperbacks. » (« C’est comme ça que vous gagnez votre vie, non ? En vous jouant de la police ? – J’ai peur que vous ayez lu trop de romans. »)
La révision de la voiture de Cliff Roth est datée du 22 février 1968. C’est le lendemain qu’il se présente au bureau de Mannix pour l’engager.
L’intrigue peut paraître tarabiscotée (le finale dans l’appartement de Hobart fait de ce dernier un suspect durant quelques minutes, de façon assez artificielle) mais l’ensemble de l’épisode baigne dans une atmosphère d’étrangeté et de mystère plutôt séduisante. Constamment vulnérable mais visiblement d’une bonne foi qui le rend très vite sympathique, Cliff Roth traverse l’histoire comme un esprit égaré dont les yeux grand ouverts cherchent à voir une réalité qui lui échappe et que le détective seul lui permet de reconstituer.
2.11 (35) A View of Nowhere (Vue sur le néant)
CBS, 14 décembre 1968
Scénario : Stephen Kandel, histoire de Stephen Kandel et Stanley Adams et George F. Slavin
Réalisé par John Moxey
Kate Woodville et Mike Connors
Mannix n’en démord pas : alors qu’il se rendait à Santa Barbara en hélicoptère, il a vu un homme étrangler une femme sur le balcon d’un penthouse. Il a convaincu le Sgt Kramer de l’accompagner chez les Montford, les élégants britanniques qui habitent le penthouse, et Phillip Montford a consenti, non sans réticence, à les laisser entrer. Mais alors que Mannix l’accuse sans façon d’avoir assassiné sa femme, voici que Barbara Montford sort de la chambre, bien vivante. Kramer, confus, empêche Mannix de pousser plus loin ses accusations. Le détective, incapable d’oublier ce qu’il a vu, retourne seul au penthouse, où Barbara Montford le laisse entrer. Au moment où il remarque sur la moquette les empreintes laissées par un meuble qui a été enlevé, la distinguée Barbara se met brusquement à ébouriffer ses cheveux et à crier, tout en se griffant le bras jusqu’au sang ; entrent alors le manager de l’immeuble et deux policiers en uniforme. Mrs Montford accuse Mannix de l’avoir brutalisée et il est emmené par les policiers. Le sermon et les menaces du Lt Angstrom ne changent rien à sa détermination à découvrir la vérité.
Il suit donc la trace du meuble enlevé, de l’immeuble jusqu’au parking de l’église Sainte Agnès, administrée par un vicaire légèrement hippie. Pendant ce temps, Peggy, missionnée par son patron, s’introduit chez les Montford sous le costume seyant d’une femme de chambre et, sous le prétexte de changer le linge et de refaire le lit, elle photographie une liasse de documents trouvés dans un tiroir de la chambre. Les documents permettent à Mannix d’entrer en contact avec Joanna Salt, une élégante Anglaise qui tient Montford pour un escroc et en explique la raison à Mannix : Montford administrait la propriété de sa grand-tante, propriété valant environ douze millions du vivant de sa propriétaire… et plus rien après sa mort. L’oncle de Joanna, Sir Arnold, a suivi les Montford quand ils ont brusquement quitté l’Angleterre pour s’installer à Los Angeles. Depuis, elle est sans nouvelles de lui. Avec Joanna, Mannix continue de suivre la trace du meuble disparu ; il en retrouve un unique morceau, qu’il porte aussitôt à la police pour le faire analyser, convaincu qu’on y trouvera des traces du sang d’une femme, celle-là même qu’il a vu se faire étrangler sur le balcon. On trouve bien des traces de sang, mais d’un homme ; Sir Arnold ? En fait non : c’est le sang de Phillip Montford, qui se serait blessé sur le meuble.
Mannix ressort bredouille une fois encore du poste de police. Avec l’accord de Joanna, il tente alors un dernier coup. Il envoie Joanna chez les Montford dans l’espoir de les inquiéter. Il y parvient mais Joanna elle-même reçoit un choc : car l’homme qui passait pour Phillip Montford est en réalité… son oncle Sir Arnold ! Il a assassiné Montford avec la complicité de son épouse et s’apprête à quitter le pays avec elle et les douze millions. Ils décident donc de tuer également Joanna, ce qu’ils auraient certes fait sans l’intervention in extremis de Joe Mannix…
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Avec Jack Bannon (Father Daniel Graves)
Peggy enquêtant sous couverture, voilà indéniablement un « plus » de cet épisode qui s’ouvre sur un survol de la côte en hélicoptère, entre Los Angeles et Santa Barbara, et démontre la ténacité (ou l’obstination, diront Angstrom et Kramer) de Mannix : rien ne peut le détourner de la vérité qu’il entend découvrir, quels que soient les obstacles. Un scénario solide, qui maintient le mystère jusqu’au finale.
Angstrom à Peggy, après lui avoir donné des informations : « Just the facts, Ma’am. » Le Lieutenant connaît ses classiques ! (C’est la phrase de Jack Webb dans Dragnet.)
Joanna Salt : « And I thought detectives simply made brilliant deductions ! » Mannix : « Only brilliant detectives. Mostly, it’s work. »
Mannix à Angstrom qui menace de lui retirer sa licence de détective : « Ce n’est pas ma vie. Juste douze années. »
L’expression « A view of nowhere » est employée par Peggy dans l’acte IV (pour décrire le point où en est l’enquête de Mannix : nulle part).
2.12 (36) Fear I To Fall (Modus Operandi)
CBS, 21 décembre 1968
Ecrit par Samuel Newman
Réalisé par Allen Reisner
Mike Connors et Joanna Barnes
Mannix débarque à l’aéroport de Manzana, Nouveau Mexique, pour se voir coller en main propre par le shérif une citation à comparaître au procès pour meurtre de Harry Barlow, un cambrioleur qu’il fit coffrer sept ans plus tôt, alors qu’il travaillait pour une compagnie d’assurances. Barlow est accusé du meurtre de Dobey Dobson lors d’un cambriolage qui aurait mal tourné et le procureur Bartlett a trouvé approprié de faire venir Mannix sous un faux prétexte pour le forcer à témoigner en qualité d’expert : en identifiant le modus operandi du cambrioleur comme celui de Barlow, Mannix aidera à convaincre le jury de la culpabilité de ce dernier. Une fois son témoignage fait devant la cour, Mannix est reconduit à l’aéroport par le shérif Bucola. Quand il décide de ne pas prendre l’avion tout de suite, un homme le menace d’une arme et le passe à tabac en lui ordonnant de prendre le prochain vol. Ce qui ne fait que renforcer la conviction de Mannix qu’il y a anguille sous roche. Il propose donc son aide à Phyllis Richards, l’avocate de Barlow, au moment où celle-ci doute de sa capacité à défendre son client.
Leur enquête indique que Dobson était peut-être impliqué dans une fraude immobilière et que le père de Phyllis, l’avocat Jack Richards, mort récemment dans des circonstances curieuses alors qu’il tentait de faire la lumière sur cette affaire, a peut-être été assassiné parce qu’il cherchait la vérité. Mannix témoigne de nouveau devant la cour mais cette fois à la demande de Phyllis, pour chercher à démontrer que Barlow a difficilement pu commettre le meurtre dont on l’accuse et qu’il a plutôt été piégé. L’unique preuve de cette hypothèse, cependant, a échappé aux recherches : il s’agit d’une femme, Bonnie, avec laquelle Barlow affirme s’être trouvé au moment du meurtre. Mannix tente donc un coup de bluff. Phyllis, déguisée, téléphone au shérif Bucola en se faisant passer pour Bonnie, elle se dit effrayée et accepte d’attendre le shérif dans un endroit qu’il lui indique. Sitôt sur place, Bucola essaie de la tuer… et tombe dans le piège tendu par Mannix qui a prévenu le D.A. et la police d’Etat. D’hypothèse, la complicité du shérif dans le meurtre de Dobson est ainsi établie et il est arrêté…
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Avec Joanna Barnes (Phyllis Richards), Dana Elcar (shérif Conrad Bucola), Richard Anderson (le D.A. Bartlett), Marian Collier (Vera), Tol Avery (Amos Smith), Arthur Peterson (le Juge), Fred Krone (Edward Lewis), Fred Downs (l’employé municipal), Elmer Modlin (l’employé de l’aéroport) et John Considine (Harry Barlow). Vf : Pierre Garin (le shérif).
Episode sans Peggy, loin de Los Angeles.
Mike Connors et Marian Collier
2.13 (37) Death Run (Rencontre à Los Angeles)
CBS, 4 janvier 1969
Ecrit par Edward J. Lakso
Réalisé par Gerald Mayer
John Milford et Beverlee McKinsey
Aaron Kester, un vieux joaillier voisin de Mannix, est tué par un cambrioleur. Parmi les badauds, bloqué dans la circulation, Mannix reconnaît Bill Chase, un copain de Corée qu’il n’a pas vu depuis des années. Bill n’a pas le temps de rester mais il demande à Mannix de le retrouver chez lui, à Pineville, le lendemain matin, ajoutant qu’il a de gros problèmes que Mannix pourra peut-être l’aider à résoudre, et priant le détective de venir le plus discrètement possible, sans que personne ne le voie. Mannix est présent au rendez-vous, Carol Chase lui donne les clés d’une Jeep avec laquelle il pourra monter voir Bill à l’observatoire où il est de service, dans la montagne. En chemin, Mannix est pris pour cible par un tireur invisible ; légèrement blessé, il rebrousse chemin à pied et se rend chez le Dr Stephen Harris. Là, le shérif Hale le questionne avec une rudesse qui étonne le détective. Hale l’emmène chez les Chase afin d’avoir la version de Mrs Chase. Mais la femme qui se présente sous ce nom n’est pas celle qui a donné les clés à Mannix le matin même et elle affirme non seulement qu’aucune autre femme n’était présente chez elle mais que son mari est dans les montagnes depuis deux jours et qu’il ne pouvait se trouver à Los Angeles la veille ! Bill, joint par radio, confirme ce qu’a dit Carol ; mais il utilise aussi deux fois dans ses propos le terme « Mayday », que Mannix prend pour un message voilé.
Ce soir-là, Carol Chase passe voir Mannix au Blue Sky Motel et lui dit, contre toute attente, qu’elle croit à son histoire. Elle lui demande de passer chez elle plus tard dans la soirée. Il ne l’y trouve pas mais voit bientôt arriver le shérif Hale ; sur le conseil de Bill, qu’il joint de nouveau par radio, il se sauve en évitant le shérif et son adjoint Tom. Mais, à quelques pas de la maison, il trouve Carol, morte. Plutôt que de s’enfuir, il appelle alors le shérif. Celui-ci, voyant Carol morte, accuse Mannix, le frappe et sort son arme, forçant le détective à s’enfuir. Il se réfugie de nouveau chez le Dr Harris. Ce dernier n’est guère surpris de l’attitude du shérif ; Hale a été amoureux de Carol et n’a jamais accepté qu’elle épouse Bill Chase. De là à penser qu’il l’a tuée, il n’y a qu’un pas. En attendant, Mannix décide de retrouver la « fausse » Mrs Chase, que le Dr Harris croit avoir identifiée d’après sa description. Il s’agirait de Laura Giles, une amie des Chase. Empruntant la voiture de Harris, Mannix parvient jusqu’à elle et, ensemble, ils se rendent dans la montagne pour trouver Bill et quitter Pineville avec lui avant que le shérif ne les trouve.
Mais une surprise attend Mannix là-haut. Bill est le cambrioleur qui a tué Kester. Nul n’était censé savoir qu’il était à L.A. : il s’y est rendu avec la voiture de Laura et tout le monde devait penser qu’il était à l’observatoire, seul. Reconnu par Mannix, il a fait venir celui-ci à Pineville en lui recommandant une discrétion absolue parce qu’il comptait le tuer. C’est lui aussi qui a tué Carol et c’est avec Laura qu’il s’apprêtait à fuir, avec le butin du cambriolage. L’arrivée du shérif Hale contrarie son projet d’en finir avec Mannix et c’est finalement Hale qui abat Bill…
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Le résumé ci-dessus suffit peut-être à constater que le scénario de Lakso est pour le moins tarabiscoté. Le plan de Bill Chase est d’une grande logique mais repose sur un postulat assez difficile à tenir : que Mannix passe à Pineville sans être vu de personne. Mais ajouter à cela un shérif au tempérament de feu, maladivement jaloux et, disons-le, quasiment psychopathe, pour en faire celui qui finalement sauve la situation, il fallait oser. Edward J. Lakso l’a fait.
Peggy n’apparaît pas.
La première séquence post-générique offre un aperçu panoramique du décor de Paseo Verde et alentours.
2.14 (38) A Pittance of Faith (Elle transporte des montagnes)
CBS, 11 janvier 1969
Ecrit par Blake Ritchie
Réalisé par Gerald Mayer
David Opatoshu et Mike Connors
Le vieux Professeur Mario Carvello veut engager Mannix pour prouver que Gina Lardelli ne s’est pas suicidée en se jetant du balcon de son appartement. On a retrouvé une note sur sa machine à écrire indiquant son intention d’en finir mais le Professeur et les vingt et un amis qui ont sorti de leur poche l’argent pour payer Mannix ont la conviction qu’elle n’a pas pu commettre ce geste. Elle avait foi en la vie, tout comme eux. Mannix choisit de se contenter de cette raison et entreprend de revoir les éléments de l’enquête, avec l’accord du Lt Kramer. Alors qu’il est seul dans l’appartement de Gina, il y voit entrer le petit ami de la défunte, Larry Scott, qui, ne se sachant pas observé, démonte une applique murale pour prendre un rouleau de billets dissimulé derrière. La conversation qu’ils ont ensuite ne donne pas de raison de penser, néanmoins, que Scott ait tué Gina. Mannix se rend ensuite chez le père de Gina, un homme modeste et pieux, réticent à parler de la mort de sa fille et à laisser Mannix parler à la sœur de Gina, Maria. Celle-ci est l’image de sa sœur. En les quittant, Mannix tombe sur deux gros bras qui l’attendent ; il sort victorieux de la lutte et traîne l’un des deux hommes chez son patron, Royal Milliken, un truand auquel est associé Larry Scott. Il fait à Milliken un numéro qui devrait lui ôter l’envie de renvoyer ses hommes ennuyer le détective.
Mannix ignore encore ce qui est précisément arrivé à Gina lorsqu’il comprend que celle-ci, en réalité, n’est pas morte : c’est sa sœur Maria qui a été, par erreur, jetée du balcon. Gina, bien vivante et effrayée, se fait passer pour sa sœur. Mais les truands aussi l’ont compris : c’est de justesse que Mannix empêche l’un des hommes de Milliken de tuer Gina. Elle explique alors qu’elle a vu Milliken tuer un autre malfrat, Frankie Martell, repêché dans la baie quelques heures plus tôt…
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Avec David Opatoshu (Mr Lardelli), Corinne Camacho (Gina & Maria Lardelli), Lawrence Linville (Lt George Kramer) et Joe Mantell (Albie). Et avec Don Eitner (Larry Scott), E.J. André (Prof. Mario Carvello), Woodrow Parfrey (Harry, le concierge), Bart Larue (reporter), Tom Palmer (Royal Milliken – crédité Milikan au générique) et Bobby Troup (lui-même).
Deux curiosités : Mannix s’exprime plusieurs fois en voix off, dans la « pure » tradition du privé, et Bach apporte son aide à la résolution de l’enquête, via l’artiste Bobby Troup. Celui-ci se sert de Bach pour illustrer un propos sur thème et variations, qui conduit Mannix à comprendre que les deux sœurs Lardelli ont échangé leurs places. On notera que Peggy reconnaît un air de Bach joué par Troup au piano (Albie, lui, ne sait même pas qui est Bach). Dans l’un des épisodes précédents, Mannix avouait « un faible pour Bach ».
C’est la deuxième apparition de Joe Mantell dans le rôle d’Albie, qui assiste Mannix (après 2.04). Il reprendra le rôle dans deux autres épisodes de la saison (2.21 et 2.24).
L’expression « Elle transportera des montagnes » (« It shall move mountains ») est utilisée par Mannix quand il accepte l’enquête sur la seule base de la foi du Professeur Carvello et répétée par Peggy en conclusion de l’épisode :
Peggy – It shall move mountains.
Kramer – What ?
Mannix – Faith. A pittance of faith.
Gail Fisher et Joe Mantell
2.15 (39) Only Giants Can Play (Seuls les géants)
CBS, 18 janvier 1969
Ecrit par Al C. Ward
Réalisé par Allen Reisner
Mike Connors et Slim Pickens
Mannix s’invite dans la campagne de Jim Claman pour l’élection au poste de Gouverneur : il a été engagé par la veuve de Richard Newley, un joueur de tennis victime d’un accident mortel peu de temps après avoir téléphoné à Claman. Un hélicoptère a été aperçu dans les environs au moment de la mort de Newley. Mannix pense que ce dernier faisait chanter Claman, aussi enquête-t-il sur ce dernier, s’attirant les foudres de Walter Webb, un avocat responsable de la campagne du candidat, mais aussi l’attention de Claire Hanley, l’un des riches soutiens du futur Gouverneur. Alors qu’il vient de visiter l’appartement de Newley, qui a visiblement déjà été fouillé avant sa venue, et qu’il y a découvert un carnet contenant un relevé de dettes et le numéro de Claman, Mannix est assommé par surprise. Il se réveille dans une allée, une bouteille d’alcool vide à côté de luiet, au-dessus de lui, Webb et un policier. Seule l’évocation de ce qu’il a découvert chez Newley soustrait Mannix à l’arrestation, Webb préférant le conduire auprès de Claman plutôt que de risquer la divulgation d’informations compromettantes. Claman ne voit pas de lien entre le carnet et lui-même mais il s’inquiète néanmoins de ce que Mannix pourrait déterrer en continuant de chercher. Son épouse Rita propose au détective une généreuse enveloppe en échange de l’abandon de ses investigations, qu’il refuse.
Le passé de Claman comporte une période de travail pour la société Coronet Trucking, affiliée à la pègre, mais le candidat prétend avoir ignoré, à l’époque, cette connexion. Un employé du Caribe Hotel, dont le propriétaire Mike Ray tenait Newley par des dettes de jeu, est renvoyé après avoir parlé au détective. De fait, c’est Mike Ray qui abat ses cartes lorsque Mannix découvre l’enveloppe cachée par Newley contenant ce qu’il avait de compromettant pour le candidat. Ray met la main sur l’enveloppe et propose un tour en hélicoptère à Mannix, qu’il compte faire disparaître dans les collines, dans un malheureux accident comme Newley. Ray avait contraint Newley à trouver quelque chose sur le candidat mais Newley avait décidé de jouer en solo, c’est pourquoi Ray l’a fait tuer. Il compte à présent se servir de l’enveloppe pour son profit personnel. Il n’en aura pas l’occasion cependant : Mannix réussit à lui fausser compagnie et l’hélicoptère finit en pièces détachées après s’être écrasé.
Le détective apporte à Jim Claman l’enveloppe qu’il n’a pas ouverte. Ce ne sont pas des documents compromettants pour son intégrité qu’y découvre le candidat mais une révélation sur sa femme et sur Webb que tout le monde aurait préféré garder enterrée…
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Enquête délicate pour Mannix sur le terrain de la politique où, même en l’absence de malhonnêteté avérée, son enquête dérange parce qu’elle fait peser une menace sur les chances du candidat à l’élection. Jim Claman reste un homme droit dans ses bottes qui affirme son intégrité mais le risque de scandale qu’alimente la présence du détective suffit à agiter le monde qui l’entoure et à générer les péripéties qui émaillent l’enquête.
Côté production values, l’épisode est plutôt mineur. En dehors de quelques scènes dans les collines qui font intervenir un hélicoptère et reprennent l’une des péripéties du premier épisode de la série (on comparera le crash des deux épisodes), l’essentiel est tourné en studio dans des décors sans identité particulière et l’intrigue fait jouer des ficelles conventionnelles.
Un épisode sans Peggy. Mannix enquête dans un autre Etat.
2.16 (40) Shadow of a Man (L’ombre d’un homme)
CBS, 25 janvier 1969
Ecrit par Stephen Kandel
Réalisé par Sutton Roley
Antoinette Bower et William Windom
Pourquoi Nils Sanderson, un homme d’affaires, a-t-il tenté de tuer Mannix ? Quand le détective met la main sur lui, quelques instants après avoir essuyé un coup de feu, l’homme paraît complètement égaré et raconte qu’il a des maux de tête et des trous de mémoire depuis la guerre de Corée. Il a, dit-il, une plaque de métal dans la tête. Troublé par la sincérité qui semble émaner de lui, Mannix le reconduit chez lui et prend le café avec Sanderson et son épouse Barbara, puis il repart en déclarant qu’il n’appellera pas la police. Pourtant, le lendemain, la police est devant la maison des Sanderson, dans laquelle Nils s’est retranché avec une arme, refusant de laisser qui que ce soit approcher. Prévenu par un appel de Barbara, Mannix parvient à calmer le forcené, qui semble sur le point de lui montrer quelque chose qui lui permettra peut-être de comprendre pourquoi il a essayé de le tuer. Mais un projectile traverse brusquement l’une des fenêtres du bureau et tue Sanderson. Le Lt Kramer est formel : ce n’est pas un policier qui a tiré.
Mannix décide donc d’en savoir davantage. Il met sur le coup Pete Collier, un détective privé qui vient de perdre sa licence pour s’être laissé corrompre par un homme d’affaires, Morgan Petrie, et en qui Peggy n’a visiblement qu’une confiance modérée. Il fait aussi ouvrir le coffre-fort de Sanderson, qui entre autres documents contient une photo de lui-même, sergent en Corée, avec une famille coréenne, les Suk. Renseignements pris, ceux-ci ont été tués en Corée durant la guerre mais leur fille Joy est étudiante à Los Angeles et Mannix entre en contact avec elle. Elle lui apprend que ses parents ont été assassinés. Elle reconnaît le Sgt Sanderson mais croit qu’il est mort lui aussi durant la guerre, aussi est-elle surprise d’entendre le contraire de la bouche de Mannix. Le détective et l’étudiante rendent visite ensemble à Bradshaw, le banquier qui permit à Sanderson de monter son entreprise après la guerre. Il leur apprend, à demi-mots, que Sanderson avait à l’époque un capital de 30.000 $ provenant probablement d’or rapporté de Corée.
Une fois assemblées, les pièces désignent Sanderson comme le probable meurtrier des parents de Joy, crime pour lequel il aurait reçu un paiement en or, première pierre de sa réussite en tant qu’homme d’affaires. Alors que Mannix et Joy rapportent leurs conclusions à Barbara Sanderson, Joy est enlevée dans la maison des Sanderson par un homme portant un bas sur le visage. Mannix et Barbara Sanderson poursuivent le camion bleu dans lequel il a emmené la jeune fille, jusque dans un entrepôt où Mannix parvient à maîtriser le kidnappeur… pour découvrir que Barbara Sanderson est de mèche avec lui. L’homme n’est autre que Pete Collier : en travaillant pour Petrie, il a eu à enquêter sur Sanderson dont il a découvert le passé. Avec Barbara, ils ont alors conçu un plan pour faire chanter Nils Sanderson et le faire tuer Mannix, que Collier rend responsable de ses malheurs car c’est lui qui a découvert qu’il s’était laissé corrompre…
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Le finale a lieu dans un entrepôt de matériel théâtral (portant le nom de Monet), ce qui permet à Sutton Roley de filmer une partie du combat final à travers la bouche grand ouverte de masques de théâtre, idéal pour conclure un jeu de masques.
Mike Connors et Lawrence Linville
2.17 (41) The Girl Who Came In from the Tide (La fille de nulle part)
CBS, 1er février 1969
Ecrit par Blake Ritchie et Don M. Mankiewicz
Réalisé par Gerald Mayer
Mike Connors et Nancy Kovack
Le corps de Carol Wilson est rejeté par la mer. Pour le Sgt Tobias, les conclusions de l’autopsie confirment la noyade. Mais Mannix se souvient que Carol était la petite amie de l’avocat Alec Ryan, auquel il n’a jamais pardonné de lui avoir fait retirer sa licence durant six mois. Tobias lui reproche de vouloir prendre sa revanche mais Mannix n’en cherche pas moins les preuves que Ryan a tué Carol Wilson. Il a aujourd’hui une nouvelle petite amie, la ravissante Mona, aussi jeune et belle que l’était Carol, et il apprend à Mannix que cette dernière l’a quitté pour le milliardaire Warren Nichols, dont il est l’avocat. Et voilà que Brett Nichols, l’épouse du milliardaire, vient trouver le détective en lui disant que son mari a peut-être disparu. Il n’aura pas à le chercher : Nichols est retrouvé mort. Il aurait été tué le même soir que Carol Wilson et la police retrouve bientôt l’arme : elle est enregistrée au nom d’Alec Ryan, qui en a déclaré la perte des mois plus tôt. Des plongeurs l’ont repêchée autour de Paradise Cove, où l’on pense que Carol s’est noyée. Pour Tobias, de nouveau, les éléments imposent une lecture simple : Carol Wilson a tué Warren Nichols puis s’est jetée à la mer, voulant mourir. Pourtant, Mannix continue de croire en la culpabilité de Ryan, en dépit des preuves, en dépit de Tobias, en dépit aussi de Peggy qui voit bien qu’il refuse de considérer une autre option, parce qu’il a commencé à tomber amoureux de Brett Nichols : cette dernière pourrait aussi avoir tué son mari, et Carol Wilson. C’est d’ailleurs ce que lit le détective sur le mot qu’elle a laissé dans sa machine à écrire juste après avoir avalé des pilules avec de l’alcool. Sauvée in extremis, Brett est soignée à l’hôpital. Mais Mannix n’achète toujours pas la version officielle. Il tente un coup de bluff en parlant à Mona, qu’il soupçonne d’avoir menti en fournissant un alibi à Ryan pour la nuit de la mort de Carol. Il l’effraie en lui faisant valoir qu’elle serait – dans l’hypothèse où Ryan serait le meurtrier – l’unique personne vivante capable de détruire son alibi. Dans ce cas, combien de temps resterait-elle en vie ? Il parvient ainsi à la retourner et elle avoue n’avoir pas passé la nuit entière avec Ryan. La réaction de celui-ci vaut aveu : il tente de s’enfuir mais Mannix l’en empêche…
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Avec Nancy Kovack (Brett Allen Nichols), Robert Reed (Sgt Adam Tobias), Lloyd Bochner (Alec Ryan), David Frank (Tom), Arline Anderson (maid), Rita D’Amico (Ellie) et Salli Sachse (Mona).
Diffusé le 1er février, l’épisode est censé se dérouler autour du 19 : c’est le jour où Brett Nichols tente de se suicider.
Comme dans l’épisode 2.09, la désapprobation de Peggy à l’égard de son patron est sensible. Comme en 2.09, il réagit à son silence avec virulence, en l’exhortant à parler, et elle dit alors ce qu’il cherche lui-même à ne pas entendre. Tout à ses pensées romantiques à l’égard de Brett Nichols, l’a-t-il seulement questionnée, « comme un détective » ?
L’épisode choisit un rythme lent, qui laisse aux personnages l’espace pour s’exprimer. Les personnalités se dessinent sans heurt et Mannix n’a à se défendre d’aucune agression, en dehors du dénouement où il se bat à mains nues avec Alec Ryan. En revanche, la tension est palpable tout au long de l’épisode : du début à la fin, Mannix est déterminé, jusqu’à l’obstination et à la limite de la mauvaise foi, à prouver que Ryan est un meurtrier. Tobias et Peggy l’accompagnent en guise de garde-fou, le policier en mettant constamment les faits au premier plan, Peggy en voyant clair dans les sentiments de son patron, qui obscurcissent son jugement.
2.18 (42) Death in a Minor Key (Mort sur un mode mineur)
CBS, 8 février 1969
Ecrit par Ed Adamson
Réalisé par Stuart Hagmann
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Peggy est dans la boîte The Furnace à écouter son ami le trompettiste Gabe Johnson qui se produit devant les clients. Soudain, son regard croise celui d’un client. Ils se reconnaissent. Interrompant sa performance, Gabe sort un instant. Mais il ne revient pas. Peggy confie son inquiétude à Mannix ; elle est sûre que Gabe a fui pour une raison sérieuse : il a abandonné sur place sa trompette, à laquelle il tient comme à sa vie ! Joe accepte de faire quelques recherches. Il attend patiemment au Furnace que Gabe vienne récupérer son instrument, ce qu’il fait en effet ; Gabe avoue au détective qu’il a fait de la prison dans le Sud, à Marysville, mais il a payé sa dette, et il demande à Mannix de ne pas le suivre. De retour au bureau, Mannix en parle avec Peggy, lorsque celle-ci remarque un homme, dehors, qui les observe à travers la porte. Mannix se glisse furtivement jusqu’à l’homme, qui décline sans résistance son identité : il est le chef de la police de Marysville, Walt Finlay ; c’est lui que Gabe a reconnu au Furnace. Il veut retrouver le trompettiste, qui n’a pas purgé sa peine pour un délit de fuite. Un crime dont il n’a pas parlé à Mannix. Le détective le retrouve à nouveau ; Gabe dit n’être pas coupable du délit de fuite mais il refuse de se rendre car il sait que personne à Marysville ne le croira. Mannix ne peut empêcher Finlay de l’arrêter et de l’emmener à Marysville. En revanche, personne ne peut l’empêcher, lui, de s’y rendre également pour enquêter. Et Peggy lui a déjà réservé un vol !
A Marysville, Mannix n’accorde aucune confiance à Finlay, qu’il soupçonne de vouloir garder Gabe en prison sans chercher plus loin. Il rencontre la victime du délit de fuite, Boylan, invalide depuis l’accident et qui ne change pas une virgule à sa déposition : il affirme que Gabe est le coupable, même si, comprend le détective, il a difficilement pu voir la voiture et encore moins le conducteur. Mannix constate très vite qu’il est suivi par un homme portant chapeau blanc dans une belle Mercedes de collection et reproche au chef de la police de le faire suivre, ce que nie Finlay. Ce dernier arrange, contre toute attente, une entrevue avec Gabe qui refusait de voir Mannix.
En confrontant l’homme au chapeau blanc, Mannix apprend qu’il s’agit d’un autre privé, Charlie Willis, engagé par une femme qu’il ne connaît pas et à laquelle il fait un rapport chaque jour par téléphone. En remontant le numéro, Mannix trouve la femme : Phyllis Judson Garth, épouse d’un entrepreneur local. Elle avoue vite qu’elle agit pour son mari, Roger : c’est lui qui a renversé Boylan dix ans plus tôt, et il ne veut pas que l’enquête du détective vienne aujourd’hui l’inquiéter. Mannix se rend à l’usine de Garth, qui essaie de le tuer avant d’être abattu, mais pas par Mannix. Ce dernier raconte son histoire à Finlay mais a la surprise d’entendre Phyllis Garth prétendre qu’elle ne lui a jamais parlé et ne l’a même jamais vu ! Quant au privé Willis, il n’existe tout simplement pas !
Mannix réussit pourtant à retrouver la voiture si reconnaissable de Willis : elle appartient à Hal Gardner, qui n’est autre que Willis. Mannix retrouve celui-ci chez lui en compagnie de Phyllis Garth. Tous deux ont conspiré pour tuer Garth en utilisant Mannix : c’est Phyllis en effet qui conduisait la voiture qui a heurté Boylan, et Garth la faisait chanter depuis lors. La venue de Mannix a donné à Phyllis et à son amant Gardner l’occasion rêvée pour se débarrasser du mari gênant. Le détective contrarie pourtant l’issue de leur complot en les faisant arrêter tous deux. Et il doit bien reconnaître que Finlay n’était pour rien dans l’affaire ! Gabe, en tous les cas, sort de prison et retrouve sa trompette et les clubs de jazz…
Avec Anthony Zerbe (Chief Walt Finlay), Yaphet Kotto (Gabe Johnson / Gabriel Dillon), Evans Evans (Phyllis Judson Garth), Edmund Gilbert (Hal Gardner / Charles Willis), Conlan Carter (Randall), Lee Weaver (Dave) et Robert Miller Driscoll (Prison Official), Nancy Burnett (Librarian), Johnny Silver (Barney), Jon Lormer (Harvey Boylan), Ann Loos (Clara Boylan).
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« Après tout, ce n’est… » dit Mrs Garth à Mannix. « … qu’un Noir », termine le détective en lisant sa pensée, « juste un autre homme de couleur. » Lui ou un autre, quelle importance qu’il paye pour un crime qu’il n’a pas commis ?
L’épisode baigne dans cette atmosphère de racisme et de discrimination ; le témoin, Boylan, qui est également la victime du délit de fuite, « le seul légume qui parle », se décrit-il avec amertume à Mannix en faisant référence à son état végétatif depuis l’incident, a vu Gabe ce soir-là s’introduire furtivement dans un immeuble et, suspicieux, a noté le numéro de sa voiture, aussi n’a-t-il aucun doute sur l’auto qui l’a heurté quelques instants plus tard, ni sur son conducteur, bien qu’avec la lumière des phares dans les yeux il n’ait pu raisonnablement voir la voiture et encore moins le conducteur, comme le lui fait remarquer le détective. C’est sa haine du Noir – « Nègre, Noir, ou quel que soit le nom qu’on veuille leur donner aujourd’hui… » - qui a forgé sa conviction et qui, des années plus tard, s’exprime encore.
Le chef de la police, lui, est plus ambigu. Neutre lors de sa première apparition dans le bar, il apparaît antipathique lors de sa rencontre, ensuite, avec Mannix et Peggy. A Marysville, dans son fief, il invite Mannix à se montrer moins soupçonneux et stigmatise l’image du policier du Sud que le détective transporte visiblement dans sa tête. « Nous changeons », plaide-t-il », et il y en a même qui approuvent ces changements. » Par la suite, Mannix n’en continue pas moins de le soupçonner, surpris toutefois lorsque Finlay lui arrange une entrevue avec Gabe, qui pourtant refusait de le voir. Il l’accuse même franchement d’être responsable du coup monté contre lui par Phyllis Garth et un faux privé, Willis, parce qu’il ne veut pas voir rouvrir une enquête qu’il a menée lui-même dix ans plus tôt et qui a conduit à la condamnation de Gabe. Mais le dénouement prouve à Mannix qu’il avait tout faux : Finlay arrête les vrais coupables et réserve même au détective une surprise… en lui présentant le policier qui a surveillé Mannix durant tout son séjour à Marysville : Dave, le chauffeur de taxi… noir ! Conclusion laconique du chef de la police : « Comme je vous l’ai dit , nous changeons ! » Au temps pour les préjugés.
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2.19 (43) End Game (Immeuble insalubre)
CBS, 15 février 1969
Ecrit par Cliff Gould
Réalisé par John Moxey
Mannix répond à l’appel du capitaine Griswold et arrive devant un immeuble insalubre où la police a établi un siège. Le Sgt Art Malcolm, ami personnel de Mannix depuis la guerre de Corée, est prisonnier de l’immeuble qui a été piégé par son ravisseur. Ce dernier a exigé que Mannix entre seul et sans arme dans l’immeuble. Ce qu’il fait. La voix d’un homme le guide dans l’immeuble à travers un walkie talkie, jusqu’à une pièce au mur de laquelle a été fixée une photo de l’unité des « Chasseurs de têtes » dont Mannix et Malcolm ont fait partie durant la guerre de Corée. La voix invite Mannix à tracer une croix rouge sur le visage de tous les camarades aujourd’hui morts, jusqu’à ce qu’il ne reste que trois visages non barrés : ceux de Mannix, Malcolm et Gus Keller. Le dernier a attiré les deux premiers dans ce piège avec l’intention de les tuer. Keller en effet est resté prisonnier du camp dont Mannix et plusieurs compagnons se sont évadés ; il veut aujourd’hui se venger en tuant les deux derniers survivants. Pour Mannix, cependant, Keller a trahi ses compagnons durant cet internement, en révélant aux Chinois ce qu’ils voulaient savoir. Keller se montre à Mannix mais refuse de lui dire où est retenu Malcolm. Il joue avec lui un jeu machiavélique en le dirigeant à travers les pièges qu’il a disposés un peu partout. Finalement, Mannix l’ayant blessé en se battant avec lui, Keller lui donne à travers le walkie talkie les instructions pour parvenir jusqu’à Malcolm ; mais c’est pour mieux le conduire là où il a prévu de les faire exploser tous les deux tandis que lui-même se sauvera par l’issue qu’il s’est ménagée…
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Avec Steve Ihnat (Gus Keller), Ward Wood (Sgt Art Malcolm), Joe Breen (sergeant), George Atkinson (policeman) et Arch Johnson (Captain Griswold).
Le principe de ce genre d’épisode en huis clos construit autour de l’affrontement entre le héros et un autre personnage est de tenir la totalité du métrage en respectant l’unité d’action, de temps et de lieu. Difficile d’éviter les longueurs : le postulat est donc le jeu du chat et de la souris auquel Gus Keller se livre avec Mannix, une grande part de la tension se réduisant au dialogue et à des rebondissements parfois tirés par les cheveux. Ici, c’est en particulier la scène où Mannix doit rester immobile avec une haltère dans les mains durant plusieurs minutes, parce que Keller lui dit qu’elle est piégée. Dans le finale, le brusque revirement de Keller qui donne à Mannix les instructions pour se déplacer dans l’immeuble en évitant les pièges qu’il y a disséminés est une autre ruse pour manipuler le détective et le faire exploser au moment même où il croit avoir presque sauvé Malcolm. L’ironie ? l’emplacement de la bombe qui doit les pulvériser à ce moment ultime.
C’est la première apparition de Ward Wood dans le rôle de Malcolm (qui n’est encore que Sergent). Il était apparu dans l’épisode « The Girl in the Frame » (1.24) sous l’identité du Lt Collins. Cet épisode l’introduit comme un compagnon d’armes de Mannix en Corée. Il n’apparaît que dans les toutes dernières minutes (et sans la moustache qu’on lui verra bientôt, jusqu’à la fin de la série).
Mannix a détruit un tank durant la guerre, ce qui lui a valu une Silver Star. L’unité dont il fit partie avec Gus Keller s’était baptisée « The Head Hunters » (Les Chasseurs de têtes). Keller parle de seize ans écoulés depuis qu’ils ne se sont pas vus, ce qui place l’expérience du camp de prisonniers en 1953.
2.20 (44) All Around the Money Tree (L’argent)
CBS, 22 février 1969
Ecrit par Donn Mullally
Réalisé par Murray Golden
Mike Connors et Marianne McAndrew
Roger Bard, qui occupe les bureaux voisins de Mannix au 24 Paseo Verde, enferme son visiteur dans un placard et quitte son bureau par la fenêtre pour passer par celui de Mannix (où il entre par la fenêtre également) afin d’éviter trois autres hommes qui se dirigent vers sa porte. Il laisse la clé du placard à Mannix en lui demandant de bien vouloir libérer son visiteur, puis il se sauve, poursuivi par les trois hommes. Sorti du placard, le visiteur mécontent ne prend pas le temps d’expliquer la situation. Mannix, lui, constate que les classeurs et les tiroirs de Roger sont totalement vides, ou presque. Il reçoit cependant le soir même la visite de la charmante Claudia Redstone, la nièce de Roger, dont elle a reçu un appel téléphonique : il voudrait que Mannix acompagne Claudia au Mexique où son aide lui sera précieuse et où tout sera éclairci. Arrivés à Ensenada, pourtant, ils tombent sur les trois hommes qui ont poursuivi Roger, lesquels enlèvent Claudia et assomment Mannix. A son réveil, il voit entrer le visiteur de Los Angeles, qui se présente sous le nom de Dustin Rhodes, de Scotland Yard. Roger a participé à un vol à Londres, dont le magot est resté entre ses mains ; les hommes qui le poursuivent sont ses complices, qui souhaitent récupérer le butin, d’une valeur de six millions de dollars.
Après avoir mis une nuit de sommeil sur cet imbroglio, Mannix est réveillé par un baiser de la douce Claudia… venue avec ses trois ravisseurs. Leur chef, Benjamin Wish, accepte de laisser partir la belle et propose à Mannix un marché : cinq cents dollars pour lui s’il l’accompagne jusqu’à la résidence où se trouve Roger et accepte d’aller parler à ce dernier. Mannix s’acquitte de la mission et apprend que Roger est – c’est lui qui le dit – prisonnier de cette résidence : il y est protégé, c’est pourquoi Wish n’a pas voulu approcher, mais l’unique route est surveillée par Wish et ses hommes. Mannix et Roger s’arrangent pour se sauver ensemble mais ils sont poursuivis et bientôt rattrapés par Wish. L’astucieux Roger, cependant, retourne la situation et s’enfuit dans la voiture des hommes de Wish, lequel le poursuit dans sa propre voiture tandis que Mannix, laissé seul, est bientôt invité à partager l’hélicoptère de Rhodes, renseigné par Claudia. Mais ils n’ont pas plus tôt rattrapé Roger que Rhodes s’envole avec lui en laissant Mannix sur la route.
Fort heureusement, voici Claudia qui passe en voiture. Elle emmène Mannix jusqu’à un vignoble où l’hélicoptère doit se poser. Mais quand Roger et Rhodes arrivent, Wish s’est invité lui aussi. Mannix retourne la situation et entend s’en aller avec Roger et Claudia… mais celle-ci pointe une arme sur lui et se sauve avec Roger. Prochaine étape : Los Angeles, où Mannix et Peggy accueillent Roger et Claudia à leur arrivée devant le 24 Paseo Verde. Ils leur apprennent que les bureaux ont entièrement brûlé en leur absence : il ne reste plus rien ! En revanche, l’arrivée de Rhodes fait fuir Roger et Claudia, et Mannix se fait un devoir d’envoyer Rhodes sur une fausse piste. Il a pris ses renseignements : l’homme est un imposteur, non un détective du Yard. Mannix et Peggy restent donc seuls et n’ont guère de mal à trouver le magot caché dans le plafond du bureau de Roger, qui n’a pas du tout brûlé…
Un imbroglio en forme de poursuite à tonalité comique où Mannix a à faire à une équipe d’Anglais au comportement aussi élégant que l’accent, qui se disputent un magot. La fin est morale, puisque c’est Mannix qui trouve le magot ! En chemin, il se sera laissé porter par les événements, de rebondissement en rebondissement.
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2.21 (45) The Odds Against Donald Jordan (A dix contre un)
CBS, 1er mars 1969
Ecrit par Chester Krumholz
Réalisé par Stuart Hagmann
Mannix accepte de rechercher Donald Jordan à la demande de sa sœur Frances, persuadée qu’il a disparu et que des hommes lui veulent du mal. Ce faisant, il met le doigt dans un véritable embrouillamini où les personnes les plus proches de Donald finissent par être aussi les plus suspectes. Nonobstant la visite surprise de Donald lui-même à son bureau, qui prétend qu’il n’a pas du tout disparu mais que Mannix sauve juste après des griffes de deux gorilles, le détective soupçonne l’innocente Frances de ne pas être tout à fait honnête avec lui, mais aussi la femme de Donald, Linda, de lui cacher des informations, enfin l’associé, Walter Lucas, de n’être pas davantage sincère. Il n’empêche que Mannix cache Donald dans un motel (Lazyday Motel) le temps d’en apprendre un peu plus, et que bientôt les deux gorilles s’invitent dans son bureau pour lui soutirer le nom de l’hôtel : à ceci près qu’ils se trompent de personne et qu’ils font leur numéro à Albie, que Mannix a engagé pour l’aider dans cette enquête. L’arrivée de Mannix les met en fuite. Avec Albie, il en retrouve un dans le tripot de John O’Keefe, qui détient une dette de 50.000 $ contractée par Donald, joueur invétéré. Voilà le péché que tout le monde semble avoir voulu cacher à Mannix : Frances, Linda, Walter, tous essaient encore d’aider Donald à vaincre sa folie du jeu, en pure perte. La vie de Donald n’a pour l’instant pas été menacée : c’est son argent que O’Keefe cherche à récupérer, et Donald, lui, poursuit toujours le rêve d’un « système » qui lui permettra de rembourser ses dettes, et plus encore. Après l’avoir sorti une nouvelle fois des griffes des gorilles, Mannix doit expliquer aux personnes qui le protègent que leur amour ne fait peut-être qu’encourager Donald dans son vice…
Episode en forme de parabole sur le démon du jeu, mais surtout sur le danger que peut représenter un amour qui, au lieu de pousser quelqu’un à guérir, l’empêche de voir et d’assumer les conséquences de ses actes. L’épilogue place Mannix dans la position du moraliste, ou du directeur de conscience, ou du psychologue (au choix), qui réunit les protagonistes de l’histoire non pour démasquer un meurtrier mais pour leur dire qu’ils ont tous une part de responsabilité dans la « maladie » de Donald. Dernière réplique en demi-teinte échangée par Mannix et son acolyte Albie : Donald et ses proches ont-ils compris ? Ils sont sur la voie, mais l’avenir dépend d’eux…
Deux scènes se déroulent Chez Marcel, le restaurant de Paseo Verde, où Mannix est salué par la serveuse Casey.
2.22 (46) Last Rites for Miss Emma (Les derniers sacrements)
CBS, 8 mars 1969
Ecrit par Albert Beich et William H. Wright
Réalisé par Barry Crane
Des cartons de morphine sont volés à So-Cal Pharmaceutical ; un employé, Floyd Brown, qui s’est opposé aux voleurs, est blessé par balle. Peggy fait sa connaissance en lui rapportant ses lunettes à l’hôpital et une sympathie naturelle se crée immédiatement entre eux. Elle élabore aussi une théorie très personnelle au sujet de la morphine, que les voleurs ont emportée dans un fourgon blanc : à l’aéroport, où elle est allée accueillir Mannix, elle a taché son manteau contre un fourgon bleu fraîchement repeint, qui portait le nom d’une entreprise qui – elle a vérifié – n’existe pas ; et s’il s’agissait du fourgon des voleurs, qu’ils auraient repeint juste après le vol ? Quel meilleur endroit pour cacher la morphine que… au vu de tous ? Mannix, sceptique, se rend quand même sur le parking ; en grattant la peinture, il constate qu’elle dissimule effectivement une peinture blanche. Hélas, le fourgon quitte le parking presque sous son nez et il est incapable de le suivre, bloqué par une autre voiture. Il a cependant noté le numéro de la plaque et parvient à retrouver le fourgon ; vide, malheureusement. Mais il voit une voiture se garer près de l’entrepôt où est le fourgon et cette voiture le conduit jusqu’à George Maple. Or, celui-ci a une employée de maison, Mrs Johnson, dont Mannix découvre bientôt qu’elle est la mère de Floyd Brown. Et ce dernier est, selon lui, le complice le plus vraisemblable à l’intérieur de So-Cal, sa blessure n’ayant été dans ce cas qu’une mise en scène pour écarter de lui les soupçons. Peggy n’accepte pas cette hypothèse car elle a commencé à s’attacher à Floyd, qui la courtise. Mais lorsque Floyd revient la voir chez elle, elle réalise que Mannix a vu juste. Se voyant démasqué, Floyd ligote Peggy et décide de réclamer à Maple l’argent de sa complicité afin de quitter le pays au plus vite, ce qui ne fait pas l’affaire de Maple ni du « Docteur », à qui il est en train de vendre la morphine…
Le téléphone de la voiture de Mannix : KG62114.
Le téléphone du domicile de Peggy : KL56175. Elle habite l’appartement 317. Toby a six ans.
Peggy – Floyd : « What kind of man are you ? - I’m a Black man ! – It’s no good. It’s not an excuse. » Floyd explique que la couleur de sa peau a freiné sa carrière professionnelle, en dépit du travail qu’il a fourni.
Floyd, au sujet de Toby : « Another O.J. Simpson ! » (A l’époque, O.J. Simpson était une star et « l’affaire O.J. Simpson » était encore loin.) Réponse de Peggy : « I see him more like a Senator Brooke », du nom d’Edward Brooke, premier homme noir à être élu au Sénat américain en 1966.
En se querellant avec Mannix au sujet de Floyd, Peggy laisse les mots dépasser sa pensée : quand Mannix lui dit que Floyd est le suspect le plus plausible, elle dit que c’est parce que les autres sont Blancs. Mannix n’apprécie pas la remarque, que Peggy ne réitère pas.
Peggy dit à Floyd qu’elle n’aime pas les héros, parce qu’« ils ont toujours des problèmes ». Question de Floyd : « If you don’t like men who take chances, why do you work for a guy like Mannix ? » Réponse : « Because I’m kind of a nut. » (« Si vous n’aimez pas les hommes qui prennent des risques, pourquoi travaillez-vous pour un homme comme Mannix ? – Parce que je suis un peu stupide. ») Peggy évoque aussi son mari mort, qui était policier, donc une sorte de héros, comme le suggère Floyd.
2.23 (47) The Solid Gold Web (Dianne)
CBS, 22 mars 1969
Ecrit par Blake Ritchie
Réalisé par Sutton Roley
Jason Walker, le père de Diana Walker que Mannix aima plusieurs années auparavant et qui a passé plusieurs années en Europe, fait appel au détective. Il est inquiet pour sa fille. Diana est en pleine souffrance, elle boit plus que de raison pour tenter de chasser ce qui la tourmente, sans succès. Quand elle disparaît brusquement et qu’il la retrouve sur les rochers surplombant la mer, en proie à une crise nerveuse et tentée de se suicider, elle finit par lui avouer qu’elle a tué Johnny Malina, un gangster qu’elle a aimé et avec lequel elle s’était disputée lors d’une soirée chez Macklin Reeves, quelques minutes plus tôt. Elle l’a renversé avec sa voiture alors qu’elle quittait la soirée, si bouleversée qu’elle n’a pas pu l’éviter quand il a surgi brusquement sur la route. Reeves prétend avoir vu l’accident depuis une fenêtre de la maison, ce qui se révèle impossible lorsque Mannix et Diana retournent sur les lieux. Mais Reeves s’est servi de la menace de son témoignage pour faire chanter Jason, qui possède le Los Angeles Observer, et l’obliger à soutenir publiquement la candidature au Sénat du Juge Leigh, un magistrat corrompu. Mannix va droit à la source et se rend chez Reeves pour l’informer qu’il a découvert que son prétendu témoignage ne tiendrait pas devant une cour. Reeves et son gorille Cully tentent alors de le réduire au silence en maquillant le meurtre en accident…
Avec David Fresco (Blind Arnie, le vendeur de journaux – non crédité), John Quade (le barman du Gladhand – non crédité), Charles Picerni (Johnny Malina – non crédité).
Blake Ritchie (alias Ben Roberts) signe de nouveau un épisode où les sentiments de Mannix sont au premier plan. Amour d’antan, femme en pleine détresse émotionnelle, collusions entre le crime organisé et la politique, chantage et mensonges constituent les ingrédients d’un scénario qui dilue l’intrigue dans la confusion des sentiments, voulant créer une atmosphère pesante et un brin mystérieuse. Le tourment de Diana, malheureusement, reste trop convenu pour convaincre vraiment et l’ensemble, au lieu d’être saisissant, est plutôt terne.
Episode sans Peggy.
2.24 (48) Merry Go Round for Murder (Le mauvais élève)
CBS, 5 avril 1969
Ecrit par John Meredyth Lucas et Arthur Dales
Réalisé par Sutton Roley
Mannix rencontre un soir, dans une ruelle, Pete Neal qui lui a donné rendez-vous. Neal lui présente Frank Devereaux, sur lequel il voudrait que le détective veille jusqu’au lendemain. Devereaux a avec lui une mallette contenant un quart de million de dollars, de l’argent que les deux hommes garantissent propre mais qui rend Mannix soupçonneux. Soudain, une voiture surgit dans l’allée ; deux hommes tirent et abattent Neal, puis ils emportent le corps et l’argent avant que Mannix ait pu faire quoi que ce soit. Devereaux, effrayé, prend la fuite. Mannix prévient la police et explique au Lt Kramer ce qui s’est passé.
Dès son arrivée au bureau, le lendemain matin, il demande à Albie d’enquêter sur Pete Neal tandis que lui-même se rend chez Mrs Devereaux. Celle-ci est inquiète pour son mari mais ignore où il est. Neal, cependant, a travaillé comme croupier à Vegas pour Harry Wallachs, aussi Mannix fait-il une visite à ce dernier, soupçonnant que la petite fortune transportée par Neal et Devereaux pourrait avoir été volée à Wallachs, même si celui-ci prétend le contraire. Il n’en surgira pas moins plus tard dans le bureau de Mannix en exigeant que celui-ci lui rende l’argent volé, persuadé que c’est le détective qui l’a. Entre-temps, on aura retrouvé Frank Devereaux : une balle dans la tête, en apparence suicidé mais bien plutôt assassiné.
Avec Albie, Mannix retrouve aussi la voiture qui a surgi dans la ruelle et, à l’intérieur, un bout de papier portant le nom de Jean Johnson. Cette dernière est une institutrice à la retraite qui vit dans la vieille maison où elle accueillit des dizaines d’enfants. Elle est certaine cependant de n’avoir jamais eu de Peter Neal parmi ses écoliers. Lorsqu’Albie découvre que Neal s’appelait en fait Pier Neilson quand il était enfant, Mannix retourne voir la vieille dame et cette fois le nom éveille des souvenirs précis. Non seulement elle a connu Neilson mais celui-ci… est venu lui rendre visite la veille, c’est-à-dire après la « mort » de Peter Neal. Et voilà que la charmante mais quelque peu sénile Miss Johnson a retrouvé dans son sous-sol de l’argent qu’elle ne se souvenait pas d’avoir gardé là, une véritable petite fortune qu’elle a déjà commencé à dépenser en engageant des ouvriers pour restaurer sa maison ! Mannix demande à Miss Johnson de lui montrer cet argent, qui est évidemment celui que portaient Neal et Devereaux dans la ruelle. Wallachs et son gorille Arlan en ont aussi suivi la trace et débarquent dans le sous-sol pour le reprendre. Ils sont abattus tous les deux par Neal, dissimulé dans le sous-sol, et qui essaie de tuer également Mannix, contraint de l’abattre.
La pauvre Miss Johnson est bien dépitée à la suite de ces événements tragiques, et bien triste de constater que l’un de ses garçons a si mal tourné. Mais Mannix lui rend quelque optimisme en suggérant que, peut-être, une part de l’argent retrouvé lui reviendra…
Toby mentionne que le Lt Kramer était l’équipier de son père.
Lors de la première visite de Mannix, Miss Johnson déclare que son téléphone a été coupé car elle ne payait plus les factures ; cela n’empêche pas plus tard Gloria Devereaux de téléphoner chez la vieille dame.
2.25 (49) To Catch a Rabbit (Comment attraper un lapin)
CBS, 12 avril 1969
Ecrit par Shirl Hendryx
Réalisé par Harry Harvey, Jr
Peter Martin, le fils de feu Doc Martin, un médecin respecté notamment dans le quartier latino où il s’est beaucoup occupé des moins fortunés, est retrouvé mort au pied des escaliers de la maison familiale qu’il partage avec sa sœur Katherine. Le Lt Tobias ne voit aucune raison de suspecter autre chose qu’un malheureux accident, dû à l’état d’ivresse de la victime quand elle est rentrée chez elle, tard dans la nuit. Mais sa sœur est persuadée qu’il y avait un cambrioleur dans la maison et que Peter a été assassiné, même si, à première vue, rien n’a été volé alors que Peter avait sur lui des choses de valeur. Mannix est réticent à accepter l’affaire mais la vue d’un jeune garçon qui l’observe visiblement alors qu’il parle avec Katherine Martin l’amène à penser qu’il y a peut-être quelque chose à découvrir. Une allumette abandonnée par terre le conduit au club El Toro, dans le quartier des Chicanos, où les questions qu’il pose sur la mort de Pete Martin lui attirent une hostilité manifeste. Il réussit à sortir indemne du El Toro grâce à l’intervention de Cantero, qui lui conseille cependant de ne pas remettre les pieds dans le voisinage. En partant, il aperçoit de nouveau le jeune garçon, à qui il décide d’essayer de parler ; en s’enfuyant, le gamin, Mele, le conduit jusqu’à l’appartement qu’il partage avec son frère Carlos Valera et l’épouse de celui-ci, Miriam. Dans la poche de Carlos, qui essaie de s’enfuir, il trouve une liasse de billets, 800 $. L’arrivée de deux policiers lui permet d’éviter d’être rossé par Cantero et ses hommes, prévenus par Mele, et d’emmener Carlos au poste.
Carlos refuse de dire quoi que ce soit et est placé en détention car l’argent retrouvé sur lui appartenait à Peter Martin. Mannix ne croit pourtant pas qu’il ait tué ce dernier. Il essaie de lui parler dans sa cellule puis se rend chez Miriam Valera, mais de nouveau Mele et l’un des Chicanos veulent s’en prendre à lui. Les ayant maîtrisés, il peut enfin entendre la version de Miriam Valera. En dépit de sa richesse arrogante, Pete Martin avait volé à Carlos 800 $ que celui-ci a voulu récupérer en se rendant chez les Martin. Il a bien rencontré Martin mais ne l’a pas tué. L’homme est tombé tout seul. Il a simplement pris les 800 $ qu’il était venu recouvrer.
Mannix essaie de faire admettre cette vérité à Katherine Martin, qui s’y refuse. Pendant ce temps, Carlos réussit à s’évader et se réfugie dans un stade désaffecté où il est bientôt cerné par la police. Mannix prend l’initiative d’entrer dans le stade pour le convaincre de se rendre en promettant de l’aider à prouver sa version. Mais c’est l’intervention de Katherine qui convainc finalement Carlos de se rendre : elle a trouvé dans les affaires de son frère des papiers prouvant qu’il avait trompé Carlos…
Avec Charlie Picerni (le Chicano au béret – non crédité), Michael Masters (policier – non crédité).
Un épisode tourné en studio à l’exception du dénouement dans un stade désaffecté. On retrouve un coin de rue (de studio) souvent utilisé dans la série.
Dans la séquence pré-générique, Jack Bannon conduit une Jaguar XKE.
Le mot de la fin, par Carlos : « Mannix, you are the finest Anglo I’ve ever met. »