Guide réalisé par Thierry Le Peut
Série américaine de 1 x 71’ et 23 x 50’ diffusée sur ABC du 23 février 1971 au 2 mars 1972.
Longstreet est copyright Paramount Pictures Corporation - CBS. All rights reserved.
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L'intégrale de la série (le téléfilm pilote et les 23 épisodes) est éditée par Visual Entertainement Incorporated sous licence Paramount Pictures Corporation - CBS DVD. Zone 1, VO sans sous-titres. |
Marlyn Mason et Peter Mark Richman entourent James Franciscus
Pilot – Longstreet (71’)
ABC, 23 février 1971
Ecrit par Stirling Silliphant
D’après des personnages créés par Baynard Kendrick
Produit et réalisé par Joseph Sargent
Nouvelle Orleans. Une bombe explose au domicile de Mike Longstreet, enquêteur pour une compagnie d’assurances, la Great Pacific Casualty. La femme de Longstreet, Ingrid, est tuée sur le coup, lui-même est hospitalisé et apprend bientôt qu’il restera aveugle. Il lui faut apprendre à vivre avec ce handicap tout en surmontant la perte de sa femme. Il s’installe dans un appartement d’Oakhurst, un établissement pour aveugles dirigé par le Dr Dan Stockton, qui lui enseigne comment s’adapter à la cécité. Puis Nikki Bell lui apprend à lire le Braille, tandis qu’il apprend à vivre avec un nouveau compagnon : Pax, un chien d’aveugle.
Dans le même temps, il discute avec Duke Paige, son ami et contact au sein de la Great Pacific, et avec le Lt Kirk Gantry de l’enquête sur l’attentat qui a coûté la vie à Ingrid. Il apprend qu’un cambriolage a eu lieu le soir de l’attentat, selon le même mode opératoire qu’un précédent coup à New York. Bientôt, un autre cambriolage similaire est commis à Los Angeles, où Longstreet se rend avec Duke. En inspectant le toit de l’immeuble cambriolé, il y relève des indices suggérant que les auteurs du larcin sont arrivés par le toit, aussi demande-t-il à Duke de procéder aux mêmes vérifications sur l’immeuble de la Nouvelle Orléans. Sans succès. Il reste pourtant convaincu que son intuition est juste et se rend lui-même sur le toit de l’immeuble, où il finit par trouver ce qui a échappé aux enquêteurs de Duke. Il est certain que les cambrioleurs sont passés du toit d’un immeuble voisin à celui de l’immeuble où le cambriolage a eu lieu. Renseignements pris, il découvre qu’un cirque était présent dans les villes cambriolées à chaque nouveau coup, et anticipe le suivant, à Chicago. Où les cambrioleurs, un trio d’acrobates, seront pris en flagrant délit. Ils avoueront avoir envoyé la bombe censée les débarrasser de Longstreet pour empêcher qu’il n’enquête sur les cambriolages.
En quittant Oakhurst, Longstreet décide de tenter de rouvrir son agence et de reprendre son activité d’enquêteur, aussi difficile que cela paraisse avec son handicap. Il demande à Nikki de travailler avec lui et de lui trouver de nouveaux bureaux…
John McIntire et James Franciscus
Avec James Franciscus (Mike Longstreet) et Martine Beswick (Nikki Bell), Bradford Dillman (Duke Paige), John McIntire (Dr Dan Stockton), Jeanette Nolan (Alice Longstreet). Et avec Barry Russo (Lt [Kirk] Gantry), Judy Jones (Ingrid Longstreet), Barney Phillips (Doctor [Richards]), Martin Kosleck (Von Marks), Lincoln Demyan (Inspector), Lisabeth Field (Nurse), James De Closs (Police Sergeant), Frances Spanier (Woman).
L’essentiel du téléfilm se concentre sur la situation personnelle de Longstreet et sa difficile réadaptation, de la perte de sa femme jusqu’à l’ouverture de ses nouveaux bureaux. L’attirance que semble éprouver Nikki Bell pour le héros est esquissée mais reste discrète, le souvenir de l’épouse perdue étant encore trop vivace pour que Longstreet envisage une autre relation. L’enquête ne vient au premier plan que dans la dernière demi-heure, les cambrioleurs étant arrêtés hors-champ, dans une autre ville, et leur arrestation seulement rapportée par Duke à la fin de l’épisode.
Les nouveaux bureaux de Longstreet tels qu’ils apparaissent dans la dernière séquence ne seront pas conservés dans la série. Longstreet occupera finalement une maison semblable à celle qu’il habite au début du téléfilm, avec une cour intérieure, une fontaine centrale, un escalier. Les rôles de Duke et Nikki seront redistribués, ni Bradford Dillman ni Martine Beswick ne participant à la série.
L’originalité du téléfilm est son cadre, la Nouvelle Orléans, qui sera conservé dans la série mais en partie seulement : la série en effet sera tournée non sur place comme le téléfilm pilote mais à Los Angeles, et des scènes tournées à la Nouvelle Orléans seront (souvent maladroitement) ajoutées pour donner l’illusion que l’on se trouve toujours en Louisiane.
Mike Longstreet a été inspiré par Duncan Maclain, le héros d’une série de romans et nouvelles policiers écrits par Baynard Kendrick des années 1930 à 1960, mais les deux personnages sont très différents : leur point commun est le gimmick des deux séries, le détective aveugle.
James Franciscus avec Bradford Dillman, qui interprète Duke Paige dans le pilote
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John McIntire, James Franciscus et le chien Pax
James Franciscus, Martine Beswick et le portrait d'Ingrid
FICHE TECHNIQUE – Executive producer Stirling Silliphant. In Charge of Project Development Thomas L. Miller. Associate producer James H. Brown. Director of photography Howard Schwartz ASC. Music by Robert Drasnin. Music supervisor Kenyon Hopkins. Art director William Campbell. Film editor George J. Nicholson ACE. Supervising music editor Jack Hunsaker. Supervising sound editor Douglas H. Grindstaff. Unit manager / Assistant director Norm August. Assistant director Alan Rudolph. Set decorator Richard Friedman. Wardrobe / Men Jerry Alpert. Wardrobe / Women Marilyn Matthews. 2nd unit director James H. Brown. Sound mixer Glen Anderson. Recorded by Glen Glenn Sound. Special photographic effects Cinema Research. Makeup artist Lee Harmon. Hairstylist Kaye Pownall. Property master Ted Cook. Special effects Richard Webb. Chrysler vehicles furnished by Chrysler Corporation. Chevrolets furnished by General Motors Corporation. A Paramount Production in association with Edling Productions, Inc. Copyright © MCMLXXI by Paramount Pictures Corporation. All rights reserved. For Paramount Television : Supervising art director Bill Ross Post Production supervisor Edward Milkis Casting supervisor Mildred Gusse Executive production manager Ted Leonard Production manager Sam Strangis. Douglas S. Cramer Executive Vice President In Charge of Production.
Saison 1
(1971-1972)
Avec James Franciscus (Mike Longstreet), Marlyn Mason (Nikki Bell), Peter Mark Richman (Duke Paige).
Développé pour la télévision par Stirling Silliphant
D’après des personnages créés par Baynard Kendrick
Producteur exécutif Stirling Silliphant
Produit par Joel Rogosin
Thème musical d’Oliver Nelson
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1.01 The Way of the Intercepting Fist
ABC, 16 septembre 1971
Musique d’Oliver Nelson
Ecrit par Stirling Silliphant
Réalisé par Don McDougall

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James Franciscus et Bruce Lee, qui lui apprend "la méthode du poing qui intercepte"
En sortant de chez lui, Longstreet est agressé par trois hommes qui le molestent en lui ordonnant de rester loin des docks. Il est secouru par Li Tsung, qui met les hommes en fuite en utilisant un art martial qu’il a lui-même conceptualisé : le Jeet Kune Do, ou « Voie du poing qui intercepte ». Longstreet demande à Li Tsung d’aider à identifier les agresseurs en regardant les albums de la police, mais il lui fait également une demande personnelle : celle de lui apprendre à se battre comme lui. Il espère ainsi être en mesure de se défendre mais il veut aussi affronter et vaincre ceux qui l’ont agressé.
L’injonction formulée par les agresseurs indique clairement que leur action est liée à l’enquête que menait Longstreet sur des vols survenus sur les docks, et en particulier au quai 6. Elle confirme aussi, pense le détective, qu’il était sur la bonne voie en soupçonnant Arvin, un entrepreneur, d’être impliqué dans ces vols. Le témoignage de Li Tsung permet d’identifier le leader des agresseurs, Jim Bolte, un employé des docks.
Li Tsung accepte d’initier Longstreet. Les deux hommes se rencontrent donc à plusieurs reprises, mais il est difficile à Longstreet de maîtriser aussi vite qu’il le voudrait un art aussi complexe que le Jeet Kune Do. Nikki, Duke et Mrs Kingston s’inquiètent de l’obstination de Longstreet et de son désir de provoquer Bolte. C’est pourtant bien ce qu’il fait, allant trouver Bolte dans un bar où se réunissent les dockers et le mettant au défi de le rencontrer sur les quais. Là, sous les yeux effrayés de Nikki, Longstreet se dresse, seul et aveugle, devant le solide et arrogant Bolte qui n’a pas l’intention, devant ses pairs, de retenir ses poings…
Avec Lou Gossett (Sgt Cory). Et avec John Milford (Bolte) et Bruce Lee (Li Tsung). Et Ann Doran (Mrs Kingston), Johnny Haymer (Harv), Del Monroe (gunman), Brett Pearson (Pete), Bruce Kirby (truck driver), Eugene Peterson (Arvin), Ray Galvin (pier guard).
Le Jeet Kune Do est le concept martial inventé par Bruce Lee en 1967.
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1.02 A World of Perfect Complicity
ABC, 23 septembre 1971
Musique d’Oliver Nelson
Ecrit par Stirling Silliphant
Réalisé par Jud Taylor
Longstreet décide d’enquêter sur des cambriolages touchant un immeuble de haut standing, Bel Gardens, et qui laissent supposer une complicité intérieure. Un résident, Albert Duval, vient d’être tué par le cambrioleur. Mike s’installe dans un appartement avec Nikki, sous l’identité d’Edgar Elliott et de son épouse. Ils donnent très vite une réception à laquelle sont conviés tous les résidents, afin de faire connaissance et de se faire une première idée des complicités éventuelles. Dès ce soir-là, l’un des appartements, celui des Hazelton, est visité par le cambrioleur. Le Lt Hank Broidy conduit l’enquête de police en liaison étroite avec Duke et Longstreet ; mais, un soir, il est assassiné devant la résidence. Quelle piste suivait-il ? Il n’en avait informé personne. L’idée se fait jour cependant que l’un des vigiles patrouillant aux abords de la résidence soit complice du cambrioleur, ce qui expliquerait la grande liberté avec laquelle celui-ci opère. Bientôt, Longstreet soupçonne les Hazelton d’être les complices et informateurs du cambrioleur. Mais Sue Hazelton, apercevant Longstreet en ville avec Duke Paige, perce le secret de sa fausse identité. Elle cherche à en avertir le cambrioleur, Bob Houston, un mécanicien qui entretient les bateaux de plusieurs résidents, mais ne parvient pas à le joindre. Les Hazelton et Houston ont planifié le cambriolage de l’appartement des Elliott lors d’une petite fête donnée chez elle par Mrs Duval. Ce soir-là, Hazelton réussit in extremis à avertir Houston du piège, mais Longstreet se trouve affronté à Houston quand celui-ci opère sa retraite. Dans le parking souterrain de l’immeuble se joue alors un jeu du chat et de la souris entre un Houston qui croit venir facilement à bout d’un aveugle et un Longstreet qui tire profit des heures passées à s’entraîner au tir en se fiant au moindre son…
Avec James Broderick (Lt Hank Broidy), Josephine Hutchinson (Lydia Duval) et Beverlee McKinsey (Sue Hazelton). Et avec Fred Beir (Tom Hazelton) et Ann Doran (Mrs Kingston) et Douglas Henderson (Mr Benbrook), Mark Roberts (Mr Courtney), Darlene Conley (Mrs Benbrook), Patricia Winters (Mrs Courtney), Geoffrey Lewis (Houston), Jennie Blackton (secretary), Alex Gerry (Albert Duval), Mike Kopcha (private patrolman), Brad Williams (range officer).
Après l’art martial, Longstreet démontre sa capacité à percevoir une cible sans la voir (on est plusieurs années avant Luke Skywalker et la Force).
Nikki s’interroge sur le sens de la vie que s’impose Longstreet, se mettant lui-même en danger pour coincer des voleurs. Quelques images de son accident soulignent le traumatisme toujours vivace de Longstreet, qui a besoin, justement, de se mettre à l’épreuve pour surmonter la cécité et donner un sens à sa vie.
Plusieurs scènes tournées en extérieurs montrent Longstreet et Nikki ou Paige marchant dans la rue tout en parlant. Les paroles échangées ne correspondent pas au mouvement des lèvres et le « plaquage » est flagrant, produisant un effet « décalé » un peu gênant. Le même procédé est utilisé dans le reste de la série pour maintenir l’illusion que l’action se passe à la Nouvelle-Orléans, en utilisant des scènes tournées sur place et disséminées dans l’ensemble de la saison, certaines étant utilisées plusieurs fois avec des dialogues différents (notamment les scènes montrant les personnages en voiture, filmés de dos pour que leurs lèvres ne soient pas visibles).
1.03 One in the Reality Column
ABC, 30 septembre 1971
Musique composée et dirigée par Benny Golson
Ecrit par Lionel E. Siegel
Réalisé par Don McDougall
Longstreet est enlevé dans un taxi, drogué et abandonné dans un paquebot désaffecté. Ses ravisseurs espèrent qu’il se tuera en essayant d’en sortir mais il parvient à le faire et à retourner jusque chez lui, dans un état déplorable. Nikki, Duke et Mrs Kingston le soignent et il tente de retrouver la mémoire que la drogue et le traumatisme ont effacée. Il refuse de reporter le témoignage qu’il doit porter dans le procès pour meurtre de Ben Cottle, sans savoir que c’est précisément ce témoignage qui a motivé son enlèvement. Le frère de Cottle, Hank, a en effet voulu l’empêcher de se présenter devant la cour et il s’est assuré la complicité de Marcella Pierce, la fiancée de son frère qui, infirmière, a volé à l’hôpital la drogue injectée à Longstreet. Celui-ci doit finalement reporter son témoignage à cause du trouble dans lequel il est encore, des flashes de son enlèvement se bousculant dans sa tête à chaque instant. La mémoire lui revient peu à peu et lui fournit des indices qui permettent de remonter jusqu’à l’infirmière et de retrouver le paquebot où il a été abandonné. Il confronte alors seul Hank Cottle...
Avec Victor French (Hank Cottle), Tyne Daly (Marcella Pierce). Et Murray Mac Leod (Ben [Cottle]), Ann Doran (Mrs Kingston), Wesley Lau (Defense Attorney), Fred Holliday (Prosecuting Attorney), Mark Tapscott (Lt Martinson), Med Flory (Charlie), Ed Prentiss (Judge), Norman Leavitt (truck driver), Nick Dennis (Nick), Jerome Guardino (cab driver), Claude Johnson (policeman).
18’ : c’est cette fois Mrs Kingston qui s’interroge sur la profession de Longstreet ; pourquoi exercer ce métier plutôt qu’une activité plus ordinaire et moins dangereuse, comme l’enseignement ? Il y prouverait tout aussi bien qu’il vaut autant qu’un autre. Pourquoi a-t-il besoin de plus que cela ? Réponse de Nikki : « Because he is more than that. »
Le chien Pax est à compter au nombre des amis chers de Longstreet ; il le prouve ici en montrant son affection pour le détective. Et il adore aussi les fish cakes de Mrs Kingston – même si elle n’est pas heureuse de découvrir que c’est le chien qui mange ces délicieux cakes qu’elle prépare pour Longstreet !
La phrase du titre est prononcée par Longstreet (33’).
Le dénouement n’est pas très crédible – Longstreet confrontant seul le criminel armé d’un fer à souder – mais reste cohérent avec la série, qui fait de cet affrontement final une scène récurrente.
1.04 So, Who’s Fred Hornbeck ?
ABC, 7 octobre 1971
Musique d’Oliver Nelson
Ecrit par Sandor Stern
Réalisé par David Lowell Rich
James Franciscus et Victor Jory
Longstreet est abordé par un homme, Fred Hornbeck, qui lui demande d’enquêter sur une affaire déjà classée. Devant la perplexité de Longstreet, l’homme montre de la déception et de l’impatience et commence à s’éloigner ; il est alors renversé par une voiture qui s’éloigne aussitôt. Longstreet pense qu’elle a heurté volontairement Fred Hornbeck, qui est transporté à l’hôpital. Il n’a heureusement qu’une blessure au bras. Là, Hornbeck raconte son histoire à l’enquêteur : il a purgé dix ans de prison pour le meurtre de Richard Kingsman, un industriel, abattu devant la porte de Fred et avec le fusil de ce dernier. A priori rien à voir avec les assurances et Longstreet ne voit pas ce qu’il peut ajouter à cette affaire ; mais selon Hornbeck le versement de l’assurance-vie de Kingsman pourrait être indu si la vérité est faite sur sa mort. Mike entraîne donc Nikki et Duke dans cette enquête.
La femme de Kingsman s’est remariée avec Henri De Carie et son fils Richard Jr a été rebaptisé David De Carie. Agé aujourd’hui de 24 ans, il est celui qui montre le plus d’hostilité à Mike quand celui-ci commence à poser des questions et à réveiller le drame ancien. Longstreet se rend compte aussi que Fred n’a pas tout dit ; l’ami mystérieux qui était avec lui le soir du meurtre et qui aurait pu l’innocenter, mais dont il n’a jamais voulu révéler l’identité, se révèle être une femme, Abby Villanueva, dont Fred était amoureux en secret : fille de son meilleur ami, aujourd’hui décédé, elle était beaucoup plus jeune que lui. Peu à peu, Abby se révèle aussi être la clé de cette affaire. Elle a disparu peu de temps après la condamnation de Fred et Longstreet découvre qu’elle est morte deux ans plus tôt. Tout le monde cependant l’ignore et l’enquêteur veut tirer profit de cette ignorance. En faisant courir le bruit qu’il a retrouvé Abby et qu’elle est prête à dire ce qu’elle a tu dix ans plus tôt, sans doute après avoir été payée pour quitter la ville, il espère pousser le véritable coupable à sortir de l’ombre…
Avec Victor Jory (Fred Hornbeck), Martha Scott (Louisa De Carie). Et avec Michael Ontkean (David De Carie), Leonard Stone (Stewart Means) et Ann Doran (Mrs Kingston), Lynn Hamilton (Mary Rose Carter), William Patterson (Henri De Carie), Len Wayland (Sheriff Pyke), Virginia Capers (the nurse), Walter S. Baldwin, Jr (Mr Porter), Jimmy Pelham (Red Carter), Bert Kramer (Officer Grove).
La figure de Fred Hornbeck domine cet épisode : l’homme a purgé dix ans de prison pour un crime qu’il n’a pas commis et pour ne pas révéler l’identité de la femme avec qui il était au moment du meurtre. Seul, sans ami, considéré comme un meurtrier, il découvre auprès de Longstreet, Nikki et Duke le bonheur de l’amitié.
Le dénouement révèle bien un meurtrier mais qui est également une victime ; s’il n’a purgé aucune peine pour son crime, il en a malgré tout payé le prix, d’une autre manière, et la conclusion de l’épisode ne peut être que douce-amère.
Plusieurs scènes extérieures sont accompagnées de dialogues enregistrés à part : la qualité du son n’est pas la même que dans les autres scènes et les voix des acteurs ne coïncident pas avec le mouvement des lèvres, parfois même les comédiens ne parlent pas à l’image alors qu’on entend leur voix. Ce sont des scènes tournées à la Nouvelle-Orléans avant le tournage de la série elle-même et artificiellement intégrées à l’épisode ensuite. La qualité de l’image diffère également du reste de l’épisode. On a relevé ce procédé en 1.02 et on le retrouve dans d’autres épisodes.
Len Wayland et James Franciscus |
![]() James Franciscus et Victor Jory |
1.05 Elegy in Brass
ABC, 14 octobre 1971
Musique d’Oliver Nelson
Ecrit par Stephen Lord
Réalisé par David Lowell Rich
James Franciscus et Brock Peters (Danny)
Longstreet se rend ce soir-là à la Crescent City Jazz Society pour rencontrer son directeur, Charles Doucette, au sujet d’une question touchant à l’assurance. Il trouve la porte ouverte mais les lieux apparemment vides, bien que la veste de Doucette soit encore sur le dossier de son fauteuil. Soudain un bruit sourd arrive de la pièce voisine, en même temps que de la musique. En s’y rendant, Longstreet découvre une vitrine d’exposition brisée, et peu après le corps de Doucette, mort.
Deux trompettes et un disque ont été volés ; le disque a une valeur de 200 $ mais les trompettes valent au bas mot 100.000 $, ayant appartenu à deux légendes du jazz aujourd’hui décédées, Jojo Miller et Jimbo Rollins. En touchant le coussin sur lequel reposait l’un des instruments, Longstreet sent une odeur caractéristique qu’il n’identifie pas encore mais qui lui semble familière.
Longstreet parle de cette affaire avec son ami Danny, un musicien de jazz aveugle qui se produit dans un club. Il ne peut voir, évidemment, le trouble qui s’empare de Danny en apprenant la mort de Doucette. C’est que Danny sait qui a commis le vol : son propre partenaire Gus Pollack, qui l’a fait pour lui et ignorait que le coup porté à Doucette avait été mortel. Doucette n’était pas censé se trouver là et, surpris, Gus l’a frappé avant de s’enfuir. Molly Richards, qui gère le club et est amoureuse de Danny, est, elle, inquiète parce qu’elle sent que ce dernier lui cache quelque chose.
Longstreet se rend chez Truman Deckbar, le collectionneur qui a fait don de la trompette de Jimbo Rollins à la Jazz Society. Les raisons de ce don intriguent Longstreet : pourquoi se séparer d’une pièce aussi précieuse ? Deckbar ne cache pas qu’il convoitait une place dans le conseil de direction de la Society, place qui ne lui a pour l’instant pas été proposée. Le poste de Doucette est occupé très vite par Ralph Clayton, un autre spécialiste du jazz, qui s’estime d’ailleurs plus compétent à ce poste que ne l’était Doucette.
Longstreet finit par identifier l’odeur qu’il a sentie sur les lieux du crime ; il s’agit de celle d’un produit utilisé pour nettoyer les cordes du violoncelle de Gus Pollack. Questionné à ce sujet, Danny admet que Gus a commis le vol et il en explique la raison : Jimbo Rollins est en réalité encore vivant, soigné dans un hôpital de la prison où il purge une peine pour meurtre ; de plus, il est le père de Danny qui voulait absolument lui permettre de tenir à nouveau sa trompette, dont il ne cesse de parler. En entendant Gus raconter lui-même les événements de ce soir-là, Longstreet comprend que la vérité a pour l’instant échappé à tout le monde ; de la pièce voisine, en effet, il a clairement entendu le coup fatal porté à Doucette, puis la musique, mais nullement le bris de la vitrine dans laquelle se trouvait la trompette. Il pense donc que celle-ci avait déjà été volée quand il est arrivé à la Jazz Society, et que le coup porté par Gus n’a pas tué Doucette. Quelqu’un d’autre était là, qui a achevé la victime, voulant faire porter le chapeau au voleur de la trompette. Longstreet tend donc un piège à celui qu’il soupçonne : Ralph Clayton, dont le désir d’occuper le poste de Doucette aurait pu le pousser aussi loin que le meurtre...
Avec Brock Peters (Danny), Janet MacLachlan (Molly Richards). Et avec Robert DoQui (Gus Pollack), Logan Ramsey (Ralph Clayton) et Ann Doran (Mrs Kingston), Berry Kroeger (Truman Deckbar), Joel Fluelllen (Jimbo Rollins), Bill Walker (Joe The Butcher Powell), Ed Peck (Det. Lt. Toomey).
Le dénouement reprend le gimmick improbable de la série : Longstreet affronte seul le meurtrier et le maîtrise, avec l’aide il est vrai de Pax et en tirant profit de l’obscurité pour déstabiliser son adversaire. Mais l’attrait principal de l’épisode est son ambiance jazz, disques et prestations des musiciens s’ajoutant à la musique d’Oliver Nelson pour composer une partition qui baigne tout l’épisode, jusqu’au finale où la légende Jimbo Rollins retrouve son instrument. Longstreet et Nikki s’éloignent dans les couloirs de la prison au son de la trompette.
Quelques scènes de flashback montrant Longstreet avec sa femme, lorsqu’il écoute une cassette sur laquelle est enregistrée une conversation qu’il a eue avec elle.
Paige n’apparaît pas.
Longstreet et sa femme Ingrid (Judy Jones) au temps du bonheur
James Franciscus et Marlyn Mason
1.06 Spell Legacy Like Death
ABC, 21 octobre 1971
Musique d’Oliver Nelson
Adaptation de Sy Salkowitz et Mark Rodgers, histoire de Sy Salkowitz
Réalisé par Paul Krasny
James Franciscus et Barry Nelson (et ci-dessous avec le chien Pax)
Alors qu’il s’entraîne avec Li Tsung, Longstreet reçoit un appel téléphonique d’un homme qui exige un demi-million de dollars et qui, pour démontrer à quel point il est sérieux, presse un bouton qui provoque aussitôt une explosion. La police confirme bientôt qu’un immeuble, heureusement désaffecté, a été détruit par une bombe. Le téléphone de Longstreet est placé sur table d’écoute et la police s’installe chez lui. L’homme rappelle plusieurs fois, menaçant de faire exploser un endroit autrement plus fréquenté n’importe où dans la ville si ses exigences ne sont pas satisfaites ; il veut que Longstreet porte lui-même l’argent et fixe une heure précise. L’oreille entraînée de Mike et Li relève des sons spécifiques dans l’arrière-plan des échanges avec l’homme. Certains de ses propos permettent en outre à Mike de l’identifier : il s’agit de Les Bailey, un électricien qui incendia sa propre société pour toucher l’argent de l’assurance, ce qui n’arriva finalement pas à cause de Mike. Sa femme Maxine est amenée par la police ; elle révèle que son mari, qui a vécu de différents boulots depuis lors, est aujourd’hui mourant, ce qui confirme une supposition faite par Longstreet en l’écoutant. Il n’a plus rien à perdre. Au cours des heures d’attente entre les appels successifs de l’homme, et en attendant que l’argent soit réuni, Mike se fait enseigner par le Sgt Aubrey comment désamorcer une bombe. Quand vient l’heure imposée par Bailey, Longstreet se rend au lieu dit, un entrepôt désaffecté à proximité d’un pont très fréquenté. Là, il remet l’argent à Bailey. Mais celui-ci, à bout de forces, déclenche accidentellement la minuterie en tombant...
Avec Barry Nelson (Les Bailey), Louise Latham (Maxine Bailey). Et avec Bruce Lee (Li Tsung), Anthony Caruso (Captain Dimirjian), Paul Mantee (Sergeant Aubrey).
Bruce Lee s’entraîne avec Longstreet dans le prologue et l’épilogue ; entre les deux, il fait de la figuration. C’est ce qu’on appelle un sous-emploi !
Le dénouement impose toujours au spectateur la même suspension d’incrédulité : le coup de la bombe à désamorcer est un classique, mais par un aveugle c’est digne de Mission Impossible !
Epilogue : voyant Mike tomber en s’entraînant avec Li, dialogue Duke - Nikki : « Apprendra-t-il un jour ? – A quoi ? – A rester au sol. – Vous voulez vraiment qu’il apprenne ? – Non. »
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1.07 The Shape of Nightmares
ABC, 28 octobre 1971
Musique composée et dirigée par Benny Golson
Ecrit par Stirling Silliphant
Réalisé par James Neilson
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William Smith et James Franciscus
Nikki a le cœur serré quand elle laisse Longstreet en prison. Il y entre pour enquêter sur l’apparent suicide d’un détenu, Harold Singer, à la demande de la jeune veuve, Laura, mère d’une petite fille, qui ne peut accepter que son mari ait mis lui-même fin à ses jours. Si le suicide est l’explication retenue, elle ne touchera rien de la compagnie d’assurance. Le directeur de la prison affecte une cellule à ce visiteur insolite, à l’écart des détenus, et trois gardes, dont le capitaine Montana, l’accompagnent dans tous ses déplacements. Longstreet découvre l’emprisonnement de l’intérieur à mesure qu’il essaie de se faire une idée de ce qu’a vécu Singer et des circonstances de sa mort, par pendaison. Une situation qui l’amène à réfléchir sur sa propre situation et une autre forme d’emprisonnement, dans laquelle l’a placé sa cécité. Il parle au Dr Burlen, le psychiatre de la prison, qui lui apporte bientôt une nouvelle inquiétante : l’un des détenus, Bobby Karp, arrivé seize mois plus tôt et devenu le caïd de la prison (« Head of the yard »), y a été envoyé par Longtsreet et a l’intention de saisir l’opportunité qui lui est donnée, tout à fait par hasard, de se venger. Contre l’avis de Burlen, Longstreet décide pourtant de rester. Il se met en danger en voulant questionner les détenus durant l’une des séances de thérapie de groupe animées par Burlen, en présence de Karp. Celui-ci réussit à s’introduire un soir dans sa cellule en provoquant une diversion qui en éloigne le garde posté à la porte, et le menace d’un couteau ; Longstreet parvient à lui échapper et ne dit rien de l’incident. Il soupçonne cependant Karp d’être responsable de la mort de Singer et un autre détenu, Caleb, lui fournit peut-être l’occasion de le démasquer. A moins qu’il ne cherche à l’attirer dans un nouveau piège…
Avec Dana Elcar (Dr Burlen). Et avec Paul Koslo (Bobby Karp), William Smith (Montana), Scott Walker (Caleb) et Michael C. Gwynne (Harper), Ann Doran (Mrs Kingston), Patricia Mattick (Laura), Myron Healey (warden Hammond), Timothy Scott (Levinson) et Roger E. Mosley (Gordon, prison guard – non crédité).
L’épisode respecte la spécificité de Longstreet en ne cherchant pas à déployer des péripéties invraisemblables et en adoptant un rythme posé, celui de la réflexion et d’une forme de méditation : l’expérience de la prison, en effet, renvoie le héros à sa cécité, à sa propre prison. La vérité qu’il cherche, non pour de l’argent mais pour aider une jeune veuve, est aussi une métaphore d’une forme de lumière. On pourra être critique envers la péripétie centrale : Longstreet, dont la série souligne la grande sensibilité à tout ce qui l’entoure, n’entend pas Karp entrer dans sa cellule et s’approcher de lui jusqu’à le toucher. Mais on retiendra l’arme qui lui permet de s’en sortir : sa canne d’aveugle, et l’obscurité qu’il fait dans la pièce en brisant l’ampoule. Evidemment, on pourra aussi se demander pourquoi Longstreet avait allumé la lumière… Par égard pour le spectateur, sans doute.
Les flashes visuels (inserts d’images du passé pour visualiser les pensées de Longstreet) et les échos de paroles prononcées au cours de l’épisode traduisent tout au long de celui-ci les pensées du héros. Ces échos l’accompagnent pendant les dernières minutes, lorsqu’il quitte la prison, celle en tout cas des détenus puisqu’il continue de porter la sienne propre avec lui. Il demande à Nikki d’arrêter la voiture au bord d’un parc dans lequel il choisit de s’ébattre un moment avec Pax, dont il commence par retirer le harnais.
Dr Burlen, parlant des détenus : « Pouvez-vous imaginer, M. Longstreet, la forme de leurs cauchemars ? » (« Can you imagine, Mr Longstreet, the shape of their nightmares ? »)
Longstreet à Burlen qui lui conseille de partir parce que sa vie est menacée dans la prison : « Un homme qui partirait maintenant serait vraiment aveugle, non ? » Burlen : « Au contraire, un homme qui resterait, lui serait un aveugle. »
Caleb compare la cécité de Longstreet à la vie en prison ; Longstreet acquiesce : ils sont en effet tous deux emprisonnés, mais la question de la forme de prison qui est préférable à l’autre est une question de point de vue.

James Franciscus avec William Smith (à droite) et Roger E. Mosley (à gauche)
1.08 The Girl with the Broom
ABC, 4 novembre 1971
Musique d’Oliver Nelson
Ecrit par Reuben Bercovitch
Réalisé par Lee Philips
La Fille au balai, un tableau de Rembrandt, a été volé chez le Dr Kenneth Franklin, assuré par la compagnie de Duke. Franklin désapprouve le choix de Longstreet pour conduire l’enquête des assurances, en raison de sa cécité. Longstreet parle avec les Kellman, père et fils, qui étaient prêts à payer presque trois fois le prix que Franklin avait déboursé lui-même pour l’acquisition du tableau, mais ils se heurtaient à un obstacle insurmontable : Mrs Franklin a toujours refusé de vendre le moindre tableau de sa collection. En dépit de leur maison somptueuse et de la riche collection de tableaux qu’elle abrite, les Franklin ont de gros soucis financiers que le million et demi du montant de l’assurance résoudrait en grande partie si le Rembrandt n’était pas retrouvé. Ils figurent donc parmi les suspects. Mais Longstreet s’intéresse aussi aux (nombreux) petits amis de leur fille Marianne, toujours étudiante mais qui vit dans son propre appartement, qu’elle partage avec Lenore Crowley qui se trouve être aussi l’assistante du Dr Franklin, et accessoirement sa maîtresse. Le dernier petit ami en date, Casey Davenport, est barman mais il a fait un petit séjour en prison où il a rencontré un nommé Garvey qui fait bonne figure de suspect lui aussi. Aucune preuve cependant ne vient étayer les pistes explorées par Longstreet, qui prend cette affaire très à cœur en raison de la défiance de Franklin à son égard. Aussi, quand arrive une demande de rançon, 200.000 $ contre la restitution du Rembrandt, il insiste pour porter lui-même cet argent, en dépit du peu d’enthousiasme montré par Duke, qui craint de voir disparaître la somme, fournie évidemment par sa compagnie. Longstreet obtient néanmoins gain de cause et se retrouve face à un homme qui ne prononce pas un homme et qui parvient à lui arracher la valise d’argent et à s’enfuir avec. Longstreet est cependant persuadé de l’avoir reconnu…
Avec Tim O’Connor (Dr Kenneth Franklin), Shelley Fabares (Marianne Franklin), Nan Martin (Mrs Franklin). Et avec Michael Bell (Casey Davenport) et Melendy Britt (Lenore Crowley), Gregory Morton (Peter Kellman), Val Bisoglio (Garvey), Stacy Keach, Sr (warden Lewis), Christopher Ashton (William Kellman), John Sebastian (Lt Webber).
La Fille au balai est vraiment un tableau de Rembrandt : peint entre 1646 et 1651 (sans doute par l’un des artistes de l’atelier de Rembrandt, Carel Fabritius, plutôt que par Rembrandt lui-même), il fait partie de la collection Andrew W. Mellon. Acheté en 1931 par le collectionneur, il a été donné en 1937 à la National Gallery of Art de Washington. Auparavant, il est passé entre les mains de Denis Diderot, qui l’a acheté en 1772 pour le compte de Catherine II de Russie.
L’épisode est ponctué de scènes de transition : Longstreet et Nikki ou Marianne en voiture (filmés devant un écran), Longstreet et Nikki marchant dans un parc (plan d’ensemble et dialogue plaqué sur les images), Longstreet et Nikki dans une barque (idem). Deux scènes montrant Longstreet et Marianne discutant devant un écran (montrant le Jackson Square, aka Plaza De Armas, puis une rue de New Orleans) sont d’un effet plutôt calamiteux.
1.09 Wednesday’s Child
ABC, 11 novembre 1971
Musique d’Oliver Nelson
Adaptation de Stephen Kandel et Mark Rodgers, histoire de Howard Browne
Réalisé par Jeannot Szwarc
![]() Tim McIntire et Marlyn Mason |
![]() Gene Evans et Marion Ross |
Nikki aurait mieux fait de ne pas acheter cette antique machine à coudre à une vente aux enchères : un homme armé d’un couteau s’invite chez Longstreet et réclame l’un des tiroirs de la machine ; le tiroir étant en réparation, il emmène Nikki en otage et exige que Longstreet lui apporte le tiroir ! Que contient donc de si précieux ce tiroir ? Difficile de le savoir lorsque Li Tsung rapporte l’objet : il est vide ! Mike se trouve donc privé de monnaie d’échange et pendant ce temps l’homme, Richard Swift, retient Nikki dans un théâtre désaffecté avec ses deux complices, Fred et Ilene Decker.
Longstreet doit mener une enquête sur la machine en rendant visite à ses précédents propriétaires. Il sent bien que l’ami de la vieille Mrs Wyman, Dan Schirmer, lui cache quelque chose mais il n’en tire rien. En faisant dresser un portrait robot d’un couple vu à la vente aux enchères, et qui était visiblement très intéressé par la machine, et avec l’aide de Duke et Li, il parvient cependant à identifier Fred et Ilene ; or, le premier a fait de la prison pour fabrication de fausse monnaie et il a eu pour compagnon de cellule Richard Swift, dont la description correspond à l’homme qui a enlevé Nikki.
Les pièces se mettent alors en place : Schirmer fut le complice de Decker et il s’en est tiré avec les plaques de faux billets, qu’il a cachées. C’est ce que Swift et les Decker comptaient trouver dans le fameux tiroir en achetant la machine, lorsque Nikki a contrarié leurs plans. Mais les plaques ne s’y trouvaient pas : Schirmer confie à Mike où il les a cachées, rendant ainsi au détective sa monnaie d’échange. Il reste à se rendre au rendez-vous de Swift, et Mike n’y va pas seul : Li Tsung lui sert de renfort…
Avec Tim McIntire (Richard Swift). Et avec Gene Evans ([Fred] Decker), Bruce Lee (Li Tsung), Marion Ross (Ilene [Decker]), Virginia Vincent (Dora), Nellie Burt (Sara Wyman) et Paul Fix (Schirmer).
Nikki est née le 20 mars, un mercredi, c’est pourquoi Swift l’appelle « Wednesday’s child », en référence à la comptine Monday’s Child (« Wednesday’s Child is full of woe », cite Swift).
Enfin on songe à donner quelque chose à faire à Bruce Lee : ce ne sont que quelques instants du dénouement (il met Decker et Swift au tapis) mais c’est déjà ça !
![]() James Franciscus et Bruce Lee |
![]() Bruce Lee en action |
1.10 ‘I See’ Said the Blind Man
ABC, 18 novembre 1971
Musique d’Oliver Nelson
Ecrit par Sandor Stern
Réalisé par Leslie H. Martinson
![]() James Franciscus et Bert Freed |
![]() Pax va mieux, merci. |
En sortant de chez lui, Longstreet entend une femme attaquée par un homme. Pax, son chien, grogne et veut attaquer l’homme, qui le poignarde. L’animal doit subir une opération dont l’issue est incertaine et Longstreet se reproche non seulement l’état de son chien mais aussi son incapacité à sauver la femme, Mavis Rustin, une serveuse. La police arrête bientôt celui qu’elle considère comme coupable, Gary Stephens, petit ami de la victime, mais Longstreet n’a pas le sentiment qu’il ait vraiment commis le meurtre. Il se souvient d’une façon de marcher particulière, qu’il a distinctement entendue, et qui n’est pas celle de Stephens. Par ailleurs, Longstreet et Nikki apprennent qu’un petit garçon, Rudy Krim, dont la fenêtre de la chambre donne sur l’allée où le crime a eu lieu, a peut-être vu ou entendu quelque chose ; mais le garçon a peur d’avouer à son père, Don Krim, un homme irascible, qu’il désobéit en lisant en cachette des bandes dessinées (notamment Green Lantern) dans son lit, à la lueur d’une lampe torche, aussi continue-t-il de prétendre qu’il n’a absolument rien vu. L’insistance de Longstreet à enquêter attire cependant l’attention du meurtrier, Burt Oaks ; celui-ci a assassiné la serveuse qui menaçait de briser son mariage, et il a une jambe plus faible que l’autre. Longstreet reconnaît son pas derrière lui un jour qu’il rentre chez lui. Le Lt Ryder, toutefois, a du mal à croire en l’intuition de Longstreet. Oaks, un soir, téléphone à ce dernier et menace de faire du mal au petit Rudy s’il n’abandonne pas son enquête. Longstreet, en parlant de nouveau au garçon, réussit à lui faire avouer la vérité : Rudy, en effet, n’a pas seulement entendu ce qui s’est passé cette nuit-là, il a également distinctement vu Oaks…
Avec Lee Harcourt Montgomery (Rudy Krim). Et avec Bruce Lee (Li Tsung), Bert Freed (Lt Ryder), George Murdock (Burt Oaks), John Lupton (Don Krim) et Ann Doran (Mrs Kingston), Francine York (Ella), Nora Marlowe (Mrs Metcaff), Kip King (Dr Fowler), Frances Spanier (Sylvia Krim), Darwin Joston (Gary Stephens), Kasey Rogers (Nancy Oaks), Jerry Hausner (Arnie), Bartlett Robinson (Executive), Frank Farmer (veterinarian).
1.11 This Little Piggy Went to Marquette
ABC, 2 décembre 1971
Ecrit par Robert Malcolm Young
Réalisé par Charles S. Dubin
Barry Sullivan et James Franciscus
Jordan Anderson, un vieil homme que Longstreet trouve immédiatement sympathique, possède une compagnie de transport dont plusieurs camions ont été volés récemment (les remorques, « piggy-backs »). Il engage Longstreet pour découvrir comment et par qui. La disparition concomitante de Ward Blakeman, le comptable de la compagnie, est vraisemblablement liée aux vols. Longstreet entreprend donc de le rechercher tout en se renseignant sur Anderson lui-même et en prêtant attention à sa femme Kim, de trente ans plus jeune que lui. Il découvre rapidement que Kim avait une aventure avec Ward mais aussi que la compagnie bat de l’aile. Deux raisons pour Duke de soupçonner le vieil Anderson d’être lui-même derrière les vols et la disparition de Blakeman. Longstreet n’est pas satisfait de cette hypothèse. Il découvre que l’un des employés, Max Jackowitz, responsable notamment de la pesée des camions, doit louer pour sa femme un appareil à dialyse extrêmement coûteux qu’il n’a certainement pas les moyens de payer. Un chauffeur, Marty Thorpe, semble également tremper dans le trafic. La piste des camions mène à la ville de Marquette, où se rend Nikki pour enquêter…
Avec Barry Sullivan (Jordan Anderson), Madlyn Rhue (Kim Anderson), Michael Strong (Max Jackowitz). Et avec Lloyd Gough (Dr Kenbrook), Larry Pennell (Ward Blakeman) et Ann Doran (Mrs Kingston), Anne Barton (Mrs Jackowitz), Ted Gehring (Marty Thorpe), Sandra Balson (secretary), Jack Manning (building manager).
Un scénario qui laisse de l’espace aux personnages et évite les péripéties invraisemblables pour donner à Longstreet une efficacité tout humaine, faite de psychologie et d’attention au détail.
Jackowitz : « How clearly, Mr Longstreet, you see things. You’re blind to all distractions, and so the truth reveals itself. »
James Franciscus avec Madlyn Rhue et Barry Sullivan
1.12 There Was a Crooked Man
ABC, 9 décembre 1971
Adaptation de John Joseph et Mark Rodgers, histoire de John Joseph
Réalisé par Don McDougall
Mike Longstreet se fait déposer dans une rue où, au bout d’un moment, il est abordé par un homme armé qui le fait monter dans un camion conduit par une autre personne, un homme selon Longstreet, même s’il ne fait jamais entendre sa voix. Durant le trajet qui les conduit jusqu’à une vieille ferme, Longstreet prête attention à tous les indices qui pourraient lui permettre plus tard de retrouver l’endroit. Là, il s’assure de la bonne santé du cheval By Count. Mike en effet sert d’intermédiaire entre le propriétaire de l’animal, Nelson Woodley, et les ravisseurs du cheval, assuré par Duke. Ils ont insisté pour qu’il joue ce rôle car sa cécité l’empêchera de les identifier. Une fois de retour chez lui, au grand soulagement de Nikki et Duke mais aussi de Woodley, Mike commence aussitôt à réfléchir sur chaque circonstance de son escapade. Il tient à retrouver les deux hommes qui l’ont emmené, surtout le seul qui a parlé, et chez qui il a perçu une forme de sadisme à son égard qui le tourmente. Il échoue cependant à retrouver la ferme en suivant avec Duke les indices qu’il a relevés. Il commence, aussi, à soupçonner Woodley d’être impliqué dans l’enlèvement de son propre cheval, dans une tentative d’escroquer à l’assurance de l’argent dont il a besoin, au moment où il est en instance de divorce avec son épouse Julia. Mike soupçonne également un jeune employé mexicain des écuries de Woodley, Eddie Gomez, qui pourrait être le deuxième homme qui l’a emmené. Il parvient, enfin, à déterminer, avec l’aide de Nikki, qu’un numéro de téléphone appelé par le premier homme est celui de Michelle, qui se trouve être la maîtresse de Nelson Woodley. Lorsqu’enfin Mike retrouve la ferme, il apparaît qu’elle appartient à Woodley. Et Mike et Nikki y découvrent Eddie Gomez… pendu. Les soupçons de Mike se confirment l’un après l’autre et Nelson Woodley disparaît, confirmant sa culpabilité sinon dans le meurtre d’Eddie du moins dans l’enlèvement de By Count. Mais l’autre complice, Charles Murphy, n’a pas l’intention de laisser lui échapper l’argent que cette escroquerie devait lui rapporter…
Avec Murray Hamilton (Nelson Woodley), Pippa Scott (Julia Woodley). Et avec Mills Watson (Charles Murphy), Rafael Campos (Eddie Gomez) et Danielle de Metz (Michelle). Et Ann Doran (Mrs Kingston), James Sikking (Lt Madison), Johnny Silver (groom #2), William Harmatz (groom #1).
L’enquête repose uniquement sur les perceptions et les intuitions de Longstreet. Pas de morceaux d’action invraisemblables mais un processus méthodique d’exploration des pistes. Les personnages secondaires sont traités avec sobriété et vraisemblance, le seul véritablement antipathique étant Murphy, qui prend en charge la tension exacerbée par le dénouement.
Danielle de Metz et James Franciscus
1.13 The Old Team Spirit
ABC, 16 décembre 1971
Ecrit par Robert Hamner
Réalisé par James Sheldon
La compagnie de transports de fonds Gulf Coast, assurée par la compagnie de Duke, a subi des pertes de 100.000 $ du fait de récents braquages de fourgons blindés. L’inspecteur en charge de l’enquête, Harold Kemp, fut le mentor de Mike Longstreet, et il n’a jusqu’ici rien trouvé, aussi Duke demande-t-il à Mike de l’assister. Un convoyeur, Frank Glendon, vient d’abattre un homme, Neal Porter, qui tentait de nouveau d’attaquer un fourgon. En examinant les circonstances de la fusillade et en questionnant Glendon, Mike se demande si ce dernier, héros de la guerre de Corée, n’a pas délibérément abattu Porter et, partant, s’il n’a pas quelque chose à cacher. Porter était un drogué notoire, dont Mike interroge la veuve, Leona. Une nouvelle attaque ne tarde pas à se produire et Duke s’impatiente. Harold n’est plus, de toute évidence, l’enquêteur énergique et efficace qui forma Mike, mais ce dernier finit par nourrir des soupçons à son égard : fatigué, buvant trop, Harold ne fait-il pas traîner l’enquête délibérément, pour dissimuler sa propre implication ? Les soupçons de Mike sont fondés : Harold est en effet de mèche avec Glendon, qui a abattu leur propre complice, Neal Porter, lorsque l’attaque de ce dernier a mal tourné. Une souricière préparée par Mike et la police, destinée à prendre les braqueurs en flagrant délit durant un transport co-assuré par Glendon, inquiète Harold, qui n’a cependant d’autre choix que d’y participer. Lorsque des hommes attaquent le fourgon et que la police intervient, Glendon abat les braqueurs puis pointe son arme sur Mike, posté à l’entrée d’une ruelle avec Harold et un lieutenant de police…
Avec Leif Erickson (Harold Kemp), John Ericson (Frank Glendon). Et avec Grace Albertson (Frances Kemp), Laura Miller (Leona Porter) et Ed Lauter (Detective), Chuck Tayler (Gibson), Sean Morgan (dispatcher), Gina Lance (waitress), Eugene Price (Neal Porter).
Le cœur de l’histoire est la relation amicale, quasi filiale, de Longstreet avec Kemp. Les soupçons de Mike à l’égard de son ancien mentor sont décrits en même temps que les tourments ambigus de Kemp, accentués par l’inquiétude de la femme de ce dernier. Le rythme est lent et l’action plutôt lymphatique ; les actes 3 et 4 sont assez laborieux et l’ensemble de l’épisode fait grand usage des voix off pour figurer les réflexions intérieures de Longstreet, qui tourne dans son esprit des paroles prononcées par les autres personnages. Tout cela donne l’effet de tergiversations remplaçant une véritable progression de l’intrigue.
Plusieurs scènes tournées à la Nouvelle-Orléans montrant Mike et Nikki ou Mike et Duke échangeant des propos ajoutés en post-synchronisation et pas toujours synchronisés avec les mouvements des lèvres des acteurs. Plusieurs autres scènes semblent avoir été post-synchronisées, ce qui ajoute à un sentiment de décalage général, et finalement au caractère un peu lymphatique de l’action.
1.14 The Long Way Home
ABC, 30 décembre 1971
Ecrit par Richard Landau
Réalisé par Don McDougall
Mike tient à enquêter sous couverture dans l’entreprise Harper Electronics où plusieurs vols ont eu lieu impliquant des employés handicapés, recrutés dans le cadre d’un programme d’insertion. Lors du dernier vol, un employé, Claridge, a été tué. Sous le nom de Mike Long, Mike prend une chambre au sein de la pension d’Emma Brinkley, qui accueille des handicapés, chambre qui se trouve être celle qu’occupait Claridge. Il se fait embaucher à Harper Electronics où travaillent le mari d’Emma, Frank, et sa fille Paula, qui est la personne responsable de superviser son travail. Rapidement, cependant, le chef de son service, Ben Carson, s’inquiète de le voir fureter un peu partout, et en fait part au chef du personnel, Walter Glenn. Durant son séjour à la pension, Mike a du mal à se lier avec les autres pensionnaires, qui remarquent sa réticence. Il en connaît lui-même la raison : il a du mal à se penser handicapé, à se sentir comme « eux ». Emma, dont le fils aujourd’hui décédé rencontrait les mêmes difficultés, tente de l’amener à rompre cette solitude, difficilement. Bientôt, un vol a lieu, précisément à son poste de travail, et Mike apprend que la même chose s’est produite auparavant, notamment avec Claridge et d’autres pensionnaires d’Emma. Il comprend que les responsables des vols font porter délibérément les soupçons sur le personnel handicapé, et il en vient à suspecter Carson et Glenn. Ceux-ci sont effectivement complices mais c’est une tierce personne qui dirige véritablement leur opération et qui, comprenant le danger que représente Mike, décide de l’éliminer…
Avec Susan Oliver (Paula Brinkley). Et avec Rosemary De Camp (Emma Brinkley), John McLiam (Frank Brinkley), David Huddleston (Walter Glenn), Skip Homeier (Ben Carson) et Ann Doran (Mrs Kingston), Frank Whiteman (Charlie), John Harmon (manager), Mike Griswold (Mitchell), Judith Doty (Sue), Jerry Cook (elle-même), Tony Thomas (cab driver), William J. Couch (Charles Claridge).
L’enquête est le prétexte à décrire les difficultés de Mike Longstreet à assumer son handicap, et introduit également le public dans un programme d’insertion des personnes handicapées au sein des entreprises. Des scènes d’archives sont parfois utilisées et mêlées à celles tournées pour la série, de façon à renforcer l’impression d’authenticité en montrant non pas seulement des acteurs mais de vrais handicapés. Le handicap joue aussi un rôle dans les motivations de différents personnages : Emma Brinkley a ouvert une pension pour handicapés afin de faire quelque chose d’utile, après la mort de son fils lui-même handicapé, et le « cerveau » des vols au sein de Harper Electronics éprouve une haine refoulée envers eux. D’emblée, l’enquête sous couverture représente pour Mike un défi personnel, comme c’est aussi le cas dans d’autres épisodes : il veut se prouver à lui-même qu’il en est capable. A la fin de l’épisode, il semble prêt à accepter son handicap.
Duke Paige n’apparaît pas dans cet épisode. Quelques flashbacks montrent Ingrid Longstreet.
1.15 Let the Memories Be Happy Ones
ABC, 6 janvier 1972
Adaptation de Mark Rodgers, histoire de Dick Nelson
Réalisé par Jeffrey Hayden
Rosemary Forsyth |
avec James Franciscus |
Nikki et Mike accueillent à l’aéroport la belle-sœur de Mike, Hannah, et son époux Sven Aalborg. Ils en sont encore aux formules de politesse quand soudain Sven se fige puis s’effondre. Personne n’a remarqué l’homme chauve et moustachu qui, en passant près d’eux, a tiré sur Sven avec une arme dissimulée sous son manteau, et qui a continué son chemin comme si de rien n’était. Sven subit une opération à laquelle il survit et le Dr Slater est optimiste ; bientôt, d’ailleurs, le blessé se porte visiblement mieux et est en mesure de parler à Mike. Encouragé par ce dernier, il se souvient de cet homme chauve qu’ils n’avaient aucune raison de remarquer. Pendant ce temps, Hannah s’installe bien sûr chez Mike, où Nikki et Duke sont présents pour les soutenir l’une et l’autre. L’associé du bureau new-yorkais de Sven, John Lang, arrive aussi à la Nouvelle-Orléans. Ils ont travaillé ensemble à une importante conférence internationale dans laquelle le rôle de Sven est essentiel. Nul ne s’en doute encore mais c’est John Lang qui a engagé un tueur à gages (l’homme chauve) pour assassiner Sven et faire échouer cette conférence. Le travail n’ayant pas été fait jusqu’au bout, Lang saisit la première opportunité qui lui est donnée lorsque, se trouvant seul un moment avec Sven dans sa chambre d’hôpital, il ferme son accès à l’oxygène, causant sa mort. Il quitte ensuite la chambre sans être inquiété. Lorsque la nouvelle de la mort de Sven parvient chez Mike, celui-ci, Nikki et Duke ont déjà beaucoup réfléchi à la situation, et leurs soupçons se tournent bientôt vers Lang, suspect également du meurtre de son tueur à gages. Mike et Duke s’efforcent de convaincre le Lt Crane de la validité de leurs conclusions. Mais, en l’absence de preuves décisives, il va leur falloir jouer de ruse pour démasquer Lang…
Avec Rosemary Forsyth (Hannah Aalborg). Et avec Lonny Chapman (Lt Crane), Milton Selzer (Dr Slater), Karl Swenson (Sven Aalborg), Jim Antonio (John Lang) et Ann Doran (Mrs Kingston), Ed Lauter (uniformed officer), James Lemp (gunman) et (non créditée car images extraites du téléfilm pilote) Judy Jones (Ingrid Longstreet).
Le rythme est de nouveau lent, le scénario laissant autant d’espace aux émotions des personnages, et à leurs silences, qu’à l’intrigue policière. L’arrivée d’Hannah et de son mari exacerbe les souvenirs d’Ingrid, l’épouse que Mike a perdue dans le téléfilm pilote, en même temps que la vue. Hannah, qu’il n’a encore jamais rencontrée, lui rappelle Ingrid, et la même remarque vaut pour elle. De là une certaine mélancolie qui s’exprime notamment par les images d’Ingrid extraites du pilote, mais aussi par les paroles autant que par les silences, les gestes et les regards.
Hannah perçoit la profondeur de la relation qui lie Mike et Nikki, « associée et professeure », mais surtout une personne en qui Mike a confiance. « La confiance n’est-elle pas une forme d’amour ? » demande judicieusement Hannah à Mike, sans obtenir de réponse.
En aidant Sven à se souvenir de détails auxquels, sur le moment, il n’a pas prêté attention, Mike applique à quelqu’un d’autre ce qui est devenu son mode de perception et de réflexion depuis qu’il a perdu la vue, à ceci près que Sven peut se souvenir d’images autant que de sons et de sensations.
James Franciscus auprès de Karl Swenson, qui vient de s'effondrer inexplicablement
Rosemary Forsyth, James Franciscus et Marlyn Mason autour de Karl Swenson
1.16 Survival Times Two
ABC, 13 janvier 1972
Adaptation de Mark Rodgers, histoire de Ron Bishop
Réalisé par James H. Brown
Duke et Mike sont dans le bayou en compagnie d’un guide cajun, George Fourchet. Ils prétendent être là pour pêcher mais en réalité veulent questionner un homme qui vit en solitaire dans une cabane, Pete Labrienne. Celui-ci a acheté beaucoup de dynamite trois ans plus tôt et ils le soupçonnent d’être le responsable d’une explosion survenue sur une plate-forme pétrolière assurée par la compagnie de Duke. Mais, alors qu’ils sont occupés à pêcher, Fourchet vole la radio et l’arme de Duke avant de repartir avec le bateau, les abandonnant dans le bayou. Pour ne rien arranger, Duke est mordu par un mocassin d’eau. Mike lui donne les premiers soins mais seul le temps dira la gravité de la morsure. Quand il se réveille, au matin, Duke affirme être d’attaque pour qu’ils partent à pied, à la recherche d’une habitation ou de secours. En réalité, il est encore faible et n’est bientôt plus en mesure de marcher. Pendant ce temps-là, Labrienne a tué Fourchet : il l’avait payé pour abandonner Mike et Duke mais Fourchet, sentant l’aubaine, s’est montré trop gourmand. Labrienne s’est ensuite mis en route pour le campement des intrus, avec l’intention de les tuer, comme il est prêt à tuer tous ceux qui tenteront de changer le bayou, en particulier les représentants de la compagnie pétrolière. Tandis qu’il arrive jusqu’au campement, Mike et Duke arrivent, eux, à une cabane qui se trouve être la sienne. Là, Duke peut s’étendre mais la fièvre très vite le prend et le fait délirer. En l’absence de moyen de communication, comment contacter les secours ? A la Nouvelle-Orléans, Alice Paige a rejoint Nikki chez Mike et elles s’inquiètent, avec Mrs Kingston, de n’avoir aucune nouvelle…
Avec Neville Brand (Pete Labrienne). Et avec Robert Donner (George Fourchet), Jan Shepard (Alice Paige) et Ann Doran (Mrs Kingston).
Opération survie pour un aveugle et un homme en proie à la fièvre au milieu du bayou, un territoire habité par les serpents et les crocodiles. Etant le plus valide des deux compagnons piégés dans cette situation, Mike fait la preuve de ses capacités de survie pendant que les femmes se rongent les sangs en ville. Dans son délire, Duke évoque Ingrid comme si elle était encore vivante.
C’est la seule apparition d’Alice Paige dans la série. On apprend que Duke et elle ont des enfants, dont Carol Ann. Alice évoque les années durant lesquelles Duke était enquêteur, comme Mike aujourd’hui, et l’inquiétude perpétuelle dans laquelle elle vivait à cette époque.
Pax est aussi de la partie dans le bayou et se montre un allié essentiel, pour survivre comme au moment du dénouement.
1.17 Eye of the Storm
ABC, 20 janvier 1972
Ecrit par Shimon Wincelberg
Réalisé par Don McDougall
Phillip Pine, Collin Wilcox-Horne, Lisabeth Hush et James Callahan entourent James Franciscus
Mike Longstreet est déposé par le bus devant le café de Verna, sur une route de campagne. Il y entre avec Pax et un sac bleu contenant de l’argent qu’il est censé remettre à un nommé « Smith » en échange d’un objet volé, un plateau d’échec en jade. Verna l’accueille avec gentillesse mais ne connaît pas de Smith. L’unique client du café passe un coup de téléphone pour avertir quelqu’un de l’arrivée de Longstreet puis quitte les lieux. Bientôt arrive un soldat, Dunstan, soulagé d’être rendu à la vie civile. Tandis qu’une tempête est annoncée par la radio, quatre autres personnes entrent dans le café, déposées aussi par le bus : un représentant itinérant, Flecker, un enseignant, Aiello, un couple, Edward et Liz Royce. L’une de ces personnes est-elle « Smith » ? Longstreet prête l’oreille à tout ce qui se dit afin de se faire une idée mais personne ne fait un geste vers lui. Arrive enfin un dernier homme, vêtu d’un ciré. Lui fait un geste d’approche, mais l’électricité est brusquement coupée et, quand la lumière revient, l’homme gît sur le sol, un couteau planté dans le dos. Personne n’a rien vu ni rien entendu mais une chose est sûre : le mort porte une plaque de shérif adjoint et… le meurtrier est l’une des personnes présentes dans le café. L’inquiétude et la peur se répandent instantanément et Longstreet avoue la raison de sa présence. Aiello, alléché par l’argent que Longstreet a enfermé dans l’un des casiers de consigne du café, propose bientôt d’aider l’enquêteur à quitter les lieux en échange de la moitié de la somme. Longstreet, évidemment, refuse. Il s’agit maintenant de savoir qui est le meurtrier et quel sera son prochain geste…
Avec Claude Akins (Flecker), James Callahan ([Edward] Royce), Lisabeth Hush (Mrs [Liz] Royce), Jonathan Lippe (Dunstan), Phillip Pine (Aiello), Collin Wilcox-Horne (Verna).
Tension en huis clos dans le café de Verna. Dans ce genre de scénario, à l’action feutrée, l’intérêt provient des personnages réunis dans le même lieu. Le soldat démobilisé, le voyageur de commerce, le couple peut-être mal assorti, l’enseignant qui prend des notes sur son calepin sans que l’on sache ce qu’il écrit, la serveuse aimable ouvrent des pistes qui les désignent l’un et l’autre comme des suspects plausibles, jusqu’à ce que le dénouement lève le voile du mystère. Rien d’extraordinaire dans cette version d’une formule éprouvée, dont l’unique originalité est la cécité du héros.
1.18 Please Leave the Wreck for Others to Enjoy
ABC, 27 janvier 1972
Ecrit par Stirling Silliphant
Réalisé par Alexander Singer
Nikki est heurtée par une voiture dont le conducteur prend la fuite, alors qu’elle est en compagnie de Mike. Elle est transportée à l’hôpital dans un état grave et Mike se reproche ce qui est arrivé, comme s’il aurait pu l’éviter. Il remet en question les progrès qu’il a faits depuis qu’il a perdu la vue, ses raisons de rester enquêteur et le fait d’avoir entraîné Nikki dans son aventure hasardeuse. Duke s’inquiète de le voir s’enfoncer dans une dépression dont il pourrait ne plus sortir. Aussi appelle-t-il le Dr Daniel Stockton, qui consacra six mois de son temps à enseigner à Mike la façon de vivre avec sa cécité. Stockton rend visite à Mike et le trouve en colère, s’apitoyant sur lui-même et refusant toute aide. Il lui oppose donc sa propre détermination et le force littéralement à l’accompagner à la Fondation pour les Jeunes Aveugles, où il veut le présenter à un jeune homme qui vient de perdre la vue, Russ Larsen. Russ n’accepte pas sa nouvelle condition et veut mourir. Il ne bouge pas de sa chambre où il est prostré jour et nuit. Stockton veut que Mike passe une semaine dans la même chambre que lui, espérant que cette promiscuité sera profitable aux deux hommes : elle donnera quelque chose à faire à Mike, un challenge à relever, et aidera peut-être Russ à sortir de son attitude de refus systématique. L’effet escompté ne tarde pas à montrer ses premiers signes ; la compagnie de Mike a un effet salutaire sur Russ, qui s’attache surtout à Pax et ressent de nouveau le plaisir d’une présence affectueuse. L’état de Nikki cependant, après s’être amélioré, se détériore et Mike réagit avec véhémence, se reprochant d’avoir fait confiance à Stockton et de s’être laissé embarquer dans sa « mission » avec Russ. Nikki fort heureusement se remet et son pronostic vital n’est plus engagé. Mike revient alors à de meilleurs sentiments et retourne à la Fondation parler à Russ, et tenter de l’aider encore…
Avec John McIntire (Dr Dan Stockton) et Wendell Burton (Russ Larsen). Et Ann Doran (Mrs Kingston), Dean Harens (Doctor), Norman Kaplan (lui-même) et les étudiants et le personnel de la Fondation pour les Jeunes Aveugles.
Pas d’enquête policière ici mais une situation purement dramatique. La vie de Nikki, la survie de Mike et celle du jeune Russ forment un triptyque servi par une écriture et une réalisation intelligentes, adaptées au rythme de la convalescence. On apprécie le retour de John McIntire dans le rôle de Dan Stockton qu’il tenait dans le téléfilm pilote et son parler franc, instrument de guérison autant que sa dévotion sincère à ses patients. La dépression de Mike est traitée de façon réaliste et la nécessaire concentration de l’action dans le temps réglementaire n’empêche pas la pertinence et la sobriété.
James Franciscus et John McIntire, qui reprend le rôle qu'il tenait dans le pilote
1.19 Anatomy of a Mayday
ABC, 3 février 1972
Ecrit par Robert W. Lenski
Réalisé par James H. Brown
Un ami de Mike, Barry Knox, est porté disparu après l’explosion de son ketch l’Ingrid. Avant qu’elle ne se produise, les garde-côtes ont reçu un appel de détresse mentionnant un feu à l’intérieur du bateau. Mike est intrigué par les circonstances de l’accident, notamment par le fait que les coordonnées indiquées dans l’appel de détresse ne correspondent pas à celles des débris retrouvés, ce qui lui paraît incohérent avec la personnalité de Barry, qui ne se serait pas trompé sur sa localisation. Il demande à Nikki de se procurer une copie de l’appel de détresse et, en l’écoutant, remarque immédiatement que la voix n’est pas celle de Barry. Il parle aux personnes de l’entourage de ce dernier : son futur beau-père, Gilman, son associé Eugene Riles, son principal concurrent en affaires Emory Taggart, l’homme qui entretenait le ketch, Carl Tesman, afin de recueillir des informations. Riles lui apprend qu’il venait de découvrir que 230.000 $ avaient été détournés et il soupçonnait Barry d’être l’auteur de ce détournement. Taggart se montre indifférent au sort de Knox, dont la disparition est évidemment une bonne chose pour ses affaires. Un soir, un homme s’introduit chez Mike et vole l’enregistrement de l’appel de détresse ; l’original est également volé dans les locaux des garde-côtes, ce qui démontre que Mike a vu juste quant à la voix, qu’il n’a cependant pas reconnue. Mike finit par découvrir qui est l’auteur du détournement de fonds mais ce dernier n’est pas responsable de l’explosion. Mike soupçonne par ailleurs que Barry pourrait être en vie : dans ce cas, a-t-il lui-même organisé sa fausse mort ou a-t-il survécu à l’explosion ? La connaissance qu’il a de son ami l’amène à le chercher dans un endroit où il pourrait, selon lui, se cacher…
Avec Jeremy Slate (Barry Knox), Stephen McNally (Gilman), Kathie Browne (Connie Gilman). Et avec Harold J. Stone (Emory Taggart), Arch Johnson (Eugene Riles), John Kellogg (Lt LeBeau), Ross Hagen (Carl Tesman), Ann Doran (Mrs Kingston).
Mike est impliqué personnellement par le fait que la victime est un ami proche, qui connaissait très bien le couple qu’il formait avec Ingrid, au point qu’il a nommé son bateau comme cette dernière. Le scénario suit un schéma policier logique, proposant des hypothèses et une galerie de suspects que l’enquêteur rencontre plusieurs fois, dans un effort méthodique pour trouver la vérité.
Ingrid apparaît de nouveau, dans un flashback de l’explosion qui l’a tuée, dans l’épilogue, au moment où Barry Knox évoque l’explosion qui a failli le tuer lui aussi.
1.20 Sad Songs and Other Conversations
ABC, 10 février 1972
Adaptation de Sandor Stern, histoire de Sandor Stern et Joel Rogosin
Réalisé par Don McDougall
Un feu a ravagé une chambre de l’hôpital Evangeline, tuant trois patients et brûlant gravement l’infirmière de garde, Kelly Brandon. Mike compatit avec les souffrances et la culpabilité de cette dernière car il se souvient de sa propre convalescence. Le directeur de l’hôpital, Daniel Bates, qui a investi des années de sa vie dans la rénovation de ce lieu, fait porter la faute de négligence sur l’infirmière, qui n’a pas appelé les pompiers quand l’alarme a retenti. Tout en enquêtant en liaison avec le Lt Ed Palucci sur les circonstances exactes de l’incendie, Mike attend que l’infirmière soit prête à parler de ce qui s’est passé. Un quatrième patient, Arnold Zaduck, aurait dû se trouver dans la chambre mais il l’avait quittée, à trois heures du matin, souffrant d’insomnie, pour aller jouer du violon dans le solarium. La présence d’un pot de porcelaine suspect dans la pièce indique peut-être que le feu a été déclenché délibérément. Les analyses démontrent que le pot a contenu de l’acide picrique, un déclencheur de feu naturel. Or, Zaduck était, en Pologne, un chimiste. Il possède les connaissances nécessaires pour déclencher un feu et la police découvre dans son placard un autre pot en porcelaine ayant contenu de l’acide picrique. Le Lt Palucci veut l’arrêter. Pourtant, Mike ne croit pas à sa culpabilité : Zaduck a une leucémie incurable et Mike ne veut pas que lui soit imposée l’épreuve d’une arrestation…
L’attention qu’il montre à l’égard de Kelly Brandon suscite la confiance de celle-ci, qui finit par sortir de son silence. Elle avoue à Mike qu’elle n’était pas à son poste quand l’incendie s’est déclaré, raison pour laquelle elle se sent coupable, responsable de la mort des trois patients. En enquêtant sur ces derniers, Mike et Duke apprennent que le neveu d’Anthony Woodman, Andy, qui est un ami de Zaduck, est bénéficiaire de son héritage. Plusieurs suspects demeurent donc : Bates, qui aurait pu vouloir escroquer l’assurance, Zaduck et Andy Woodman, mais aucune preuve contre aucun d’eux, seulement des éléments accusant Arnold Zaduck. Mike demande à Kelly Brandon de l’aider à tendre un piège aux trois hommes afin de pousser le coupable à se démasquer lui-même…
Avec John Colicos (Arnold Zaduck), Brooke Bundy (nurse Kelly Brandon), Richard Anderson (Daniel Bates). Et avec Frank Maxwell (Lt Ed Palucci), Jeanne Cooper (nurse Emory), Dennis Olivieri (Andy Woodman), William Wellman, Jr (doctor), Ann Doran (Mrs Kingston).
Le titre l’annonce assez, l’épisode tend vers une atmosphère mélancolique, due à l’identification de Mike avec l’infirmière brûlée, mais aussi aux sentiments qui tourmentent cette dernière. Mike enquête en parlant aux différentes personnes impliquées et, comme à son habitude, réfléchit longuement à leurs paroles et à leurs comportements, se débattant lui-même avec ses intuitions et ses doutes. Duke le regarde faire, sans toujours l’approuver mais en lui apportant son soutien indéfectible. Le Lt Palucci joue sensiblement le même rôle que plus tard le Lt Monahan avec Quincy dans Quincy M.E. : « Je vous donne des faits et vous me donnez des hypothèses », reproche-t-il à Mike qui, comme Quincy, suit ses émotions et ses intuitions quand les faits lui semblent trompeurs. Il est plusieurs fois décrit comme soucieux des autres (« you care ») et c’est cette compassion qui caractérise sa manière d’enquêter.
Kelly Brandon – Longstreet : « Who are you ? – I’m a friend. – Why ? – Because I was once inside those bandages. »
1.21 Field of Honor
ABC, 17 février 1972
Adaptation de Herman Groves, histoire de Herb Meadow
Réalisé par Charles S. Dubin
Bernie Casey, James Franciscus, Robert Horton |
Franciscus et Horton (photos de tournage) |
Mike, Nikki et Duke fêtent les victoires remportées par l’équipe de football des Jaguars dont font partie leurs amis Jim Collins et Ray Eller. Durant la soirée, un incident se produit : Jim passe à travers une fenêtre. Il n’y a pas de témoin et il prétend avoir glissé bêtement. L’un de ses pieds est cependant si sérieusement blessé que les médecins ne savent pas s’il pourra un jour remarcher. Mike lui offre l’hospitalité de sa maison, où il pourra prendre le temps de la convalescence. Mais il apparaît très vite qu’il ne fait aucun effort pour aller mieux, préférant passer ses journées devant la télé, un verre à la main, à ruminer ses pensées. Mike, cependant, a des doutes sur la façon dont s’est produit l’incident, aussi fait-il quelques recherches, sans en parler d’abord à son ami. Il apprend que le contrat de Jim ne sera pas renouvelé par les Jaguars, ce qu’il savait depuis des semaines, sans en avoir jamais parlé. Il découvre aussi que son ami est ruiné et a des dettes qu’il ne peut rembourser. Raison pour laquelle il a peut-être accepté de truquer un match pour Alex Roebling, qui, furieux qu’il n’ait pas rempli sa part du marché, aurait envoyé deux gorilles, Delano et Reager, le lui faire regretter. Mis devant les faits par Mike, Jim les reconnaît. D’une certaine façon, cet aveu lui rend un peu d’estime pour lui-même et il prend enfin au sérieux les exercices qui lui permettront d’aller mieux et de marcher à nouveau. Il accepte aussi de témoigner contre Roebling, en dépit des risques : Roebling, en effet, a déjà fait éliminer Delano et Reager...
Avec Robert Horton (Jim Collins), Bernie Casey (Ray Eller). Et Ann Doran (Mrs Kingston), Robert Mandan (John Holt), Tol Avery (Alex Roebling) et Byron Mabe (Delano), Charles Picerni (Reager), David Young (Dave Winslow), Keith Walker (reporter), Art Kevin (reporter).
Un sportif professionnel qui découvre que sa carrière s’arrête à 36 ans et qui, au même moment, apprend qu’il ne marchera peut-être plus : la situation de Jim Collins fait écho à celle de Mike Longstreet, comme c’est le cas dans d’autres épisodes. Cette fois, cependant, le parallèle ne cause aucune mélancolie chez Mike, préoccupé surtout de faire la lumière sur ce qui tourmente son ami, afin de l’aider à « repartir du bon pied ».
L’occasion, aussi, de mettre Nikki au premier plan car elle prend également à cœur la situation de Jim et un parfum de romance passe comme une brise dans la maison de Longstreet.
Peter Mark Richman démontre ses talents de gymnaste à la double barre, prestation inattendue pour le téléspectateur comme pour Nikki.
1.22 Through Shattering Glass
ABC, 24 février 1972
Ecrit par Jackson Gillis
Réalisé par James H. Brown
Nikki dépose Mike devant le bâtiment de Globe Airfreight où il a rendez-vous avec Leonard Ames, le directeur de la compagnie, qui désire lui parler de vols survenus récemment. Ames le conduit vers son bureau mais, réalisant que quelqu’un s’y trouve, il demande à Mike de l’attendre et s’avance seul jusqu’au bureau. Il y est accueilli par Jim Carlton accompagné de deux hommes de main, Vic et Fred. De l’endroit où il se trouve, dans le noir, Mike n’entend que des bribes de ce qui se passe dans le bureau. Ames est frappé par Fred et jeté dans une cage d’ascenseur. Carlton et ses hommes s’en vont et Mike découvre le cadavre d’Ames. Il prévient alors la police. Il ignore, cependant, qui étaient les hommes présents dans le bureau. En revanche, il y a trouvé des cendres de cigare, qu’il retrouve plus tard chez la veuve d’Ames, laquelle identifie le fumeur comme Jim Carlton, venu présenter ses condoléances. En contactant Carlton sous un faux prétexte, Duke permet à Mike de reconnaître la voix de l’homme qui a parlé à Ames dans son bureau, fournissant à la police de quoi le convoquer. Malheureusement, Carlton a plusieurs témoins prêts à jurer qu’il se trouvait à Los Angeles au moment de la mort d’Ames.
Mike, ne pouvant se résoudre à laisser un criminel s’en sortir, décide de dresser un piège insensé : il se rend à Los Angeles sous une fausse identité, M. Bell, accompagné de Nikki se faisant passer pour sa femme, et contacte Carlton en prétendant avoir été témoin du meurtre d’Ames et être en mesure de l’identifier. Pour que cela fonctionne, il faut que Carlton soit persuadé que Mike… voit. Mike doit donc réussir à faire illusion, en contrôlant autant que possible chaque rencontre, et l’environnement dans lequel elle se déroule. Carlton envoie d’abord une employée, Miss Cooper, puis se déplace en personne. Mike parvient à les tromper l’un et l’autre. Jusqu’à ce que Carlton envoie Vic et Fred pour se débarrasser de lui…
Avec Lee Meriwether (Miss Cooper), Peggy McCay (Mrs Ames). Et avec Stacy Harris (Jim Carlton), John Kellogg (Lt LeBeau), Kenneth Tobey (Lt Gifford) et Ann Doran (Mrs Kingston), William Bramley (Leonard Ames), Ron Masak (Vic), Don McGovern (Fred), Eldon Quick (bellboy), Dallas Mitchell ([Detective impersonating a] tourist), Sharyn Wynters (waitress), Beverly Moore (second waitress).
Il faut suspendre son incrédulité pour croire à la capacité de Longstreet de passer pour un voyant, et Nikki souligne cet écueil en soulignant à quel point le plan conçu par Mike est insensé et voué à l’échec. Il faut pourtant bien qu’il réussisse pour que l’intrigue avance vers un dénouement où, l’illusion étant tombée, Longstreet se retrouve réellement en danger de mort. L’ensemble reste un peu « téléphoné » mais s’inscrit dans le credo de la série : mettre son héros dans des situations où il doit triompher de son handicap.
1.23 The Sound of Money Talking
ABC, 2 mars 1972
Adaptation de Richard Shapiro, histoire de Lionel E. Siegel et Richard Shapiro
Réalisé par Don McDougall
Virgil Willis, agent d’entretien à la 1st National Bank de la Nouvelle-Orléans depuis deux mois, petit employé sans histoire, pointe un jour une arme sur le vigile, enferme tout le personnel dans le coffre de la banque et se sauve avec plus de 200.000 $ dans… une poubelle. Mike conduit l’enquête pour le compte de Duke et Nikki a la surprise de reconnaître parmi les employés de la banque un homme qu’elle a aimé autrefois, Roy Landers, alors qu’ils travaillaient tous deux en Allemagne. Il semble désireux de reprendre leur histoire là où elle s’est arrêtée et elle prend plaisir à sortir avec lui, à plusieurs reprises. Elle ignore, bien sûr, que Roy Landers est complice de Virgil Willis et d’un troisième homme, Arnold Murphy. Ce dernier vient de passer cinq ans en prison pour s’être associé avec Landers durant la guerre du Vietnam dans un trafic pour lequel Landers n’a jamais été poursuivi. Murphy estime que son ancien Capitaine a une dette envers lui et il lui demande de se servir de Nikki pour connaître les progrès de l’enquête. Willis, cependant, n’a jamais eu l’intention de devenir un criminel ; il a suivi Landers et Murphy sur ce coup pour voir s’il en était capable mais, inquiet de la tournure des événements, il téléphone à Mike pour négocier une reddition. La conversation est interrompue et Mike ne retrouve Willis que pour recueillir son dernier soupir. Il a néanmoins laissé un indice qui permet d’identifier Murphy. Le nom de celui-ci apparaît dans le dossier militaire de Landers, dont Mike apprend que c’est lui qui a recommandé Willis à la banque. Les pièces du puzzle s’assemblent de façon limpide et Mike ne peut pas laisser Nikki dans l’ignorance…
Avec Peter Haskell (Roy Landers). Et avec Luke Askew (Arnold Murphy), Walter Burke (Virgil Willis), Simon Scott (Henry Benton), Vic Tayback (Victor Thanatos) et Ann Doran (Mrs Kingston), Bing Russell (Police Lieutenant), Herb Vigran (bartender) et Norman Leavitt (motel manager), Barbara Bosson (teller), Bill Scully ([Harold, security] guard]), Bette Lou Palivoda (secretary).
Virgil Willis a un côté Robin des Bois ou, pour reprendre la comparaison que fait Longstreet, Jesse James : il prend aux riches pour donner aux pauvres, utilisant une partie de l’argent qu’il a volé pour aider des voisins ou des amis. Pas l’étoffe d’un criminel, ce qui n’est pas le cas en revanche d’Arnold Murphy, qui représente la véritable menace de cet épisode. L’implication personnelle de Nikki ajoute un élément dramatique à un scénario méthodique, sans surprise mais qui s’intéresse aux motivations et aux sentiments des personnages, selon le credo de la série.
Mike chante une vieille chanson folklorique sur Jesse James, La ballade de Jesse James, qui devint populaire rapidement après la mort du « brigand bien-aimé ».
FICHE TECHNIQUE (partielle) - Script consultant Howard Browne (1, 2, 3, 4, 5, 8), Mark Rodgers (6, 7, 9 à 23). Assistant to the producer James H. Brown. Music supervisor Kenyon Hopkins. Director of photography Al Francis. Art director William Campbell. Film editor Frederick Baratta ACE (1, 5, 10, 12, 13, 17, 20, 23), Budd Small (2), Joseph Dervin, Sr ACE (3, 4, 6, 14, 15, 19, 21), John Sheets ACE (7, 8, 9, 11, 16, 18, 22). Chrysler vehicles furnished by Chrysler Corporation. Chevrolets furnished by General Motors Corporation. Consultant services provided by The Insurance Information Institute. A Paramount Production in association with Edling Productions, Inc. and Corsican Productions, Inc. Copyright © MCMLXXI-MCMLXXII by Paramount Pictures Corporation and Edling Productions, Inc. All rights reserved. Pour Paramount Television : Post Production supervisor Edward Milkis Supervising art director Bill Ross Casting supervisor Mildred Gusse Executive production manager Ted Leonard Production manager Sam Strangis. Thomas D. Tannenbaum Senior Vice President In Charge of Production.
[ Première mise en ligne : vendredi 6 décembre 2019. Version complétée : lundi 8 mai 2023. ]
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