Guide réalisé par Thierry Le Peut
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Le générique de la série met en scène les étapes de la fabrication d’un journal, depuis la découpe des arbres jusqu’à l’arrivée chez l’abonné… et ce qu’il en fait ensuite. Le sérieux et la gravité de la presse écrite sont d’emblée replacés dans un contexte global qui les relativise. Un petit oiseau ouvre et ferme la séquence : celui qui pépie librement dans la forêt où se dresse l’arbre encore vivant et celui qui pépie dans une cage pendant que sa maîtresse change le papier journal qui protège le fond de la cage. Avant, le journal n’existe pas ; après, il est recyclé d’une manière qui ne tient plus compte de l’importance de ce qui y a été imprimé. Le journal est éphémère, comme les nouvelles qu’il publie, quel que soit le travail fourni par les journalistes et tous les acteurs de sa fabrication. Entre les crédits des acteurs principaux et la fin du générique, l’étape de la distribution du journal est significative de son traitement avant même qu’il ne soit lu : jeté par le livreur sans souci de son point de chute, il finit dans une flaque, sur un toit, n’importe où à vrai dire, et quelle importance ? puisqu’il servira finalement à recueillir les déjections d’un oiseau en cage.
Avec Edward Asner (Lou Grant), Robert Walden (Joe Rossi), Rebecca Balding (Carla Mardigian - eps 1 à 3), Linda Kelsey (Billie Newman - ep 4 et suivants), Mason Adams (Charlie Hume), Jack Bannon (Art Donovan), Daryl Anderson (Dennis ‘Animal’ Price) et Nancy Marchand (Margaret Pynchon).
Première diffusion française : Antenne 2, du 22 juin 1985 au 7 septembre 1985
(12 épisodes, 10 de la saison 1 et 2 de la saison 2).
Période précédente sur le même créneau : Les Têtes brûlées. Période suivante : Cannon.
Saison 1
(1977-1978)
CBS, 20 septembre 1977 – Antenne 2, samedi 22 juin 1985
Ecrit par Leon Tokatyan
Produit et réalisé par Gene Reynolds
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Lou Grant débarque à Los Angeles pour un entretien d’embauche avec son vieil ami Charlie Hume qui dirige le Los Angeles Tribune. Il croyait se présenter pour un poste de journaliste mais il apprend que c’est celui de rédacteur en chef des nouvelles locales qui est concerné. Charlie pense qu’il en a les épaules mais la décision finale revient à Margaret Pynchon, la propriétaire du journal, veuve de feu le fondateur du titre, une femme au caractère bien trempé redoutée par Charlie lui-même. Le premier contact n’est pas des plus chaleureux mais il semble que ce soit naturel avec Mrs Pynchon, qui autorise malgré tout Charlie à engager Lou. Le voilà assis au bureau du rédacteur en chef et d’emblée le reporter Joe Rossi, un jeune loup aux dents longues, lui apporte une histoire délicate : un scandale sexuel impliquant des policiers et des filles mineures. Rossi accuse le journaliste George Driscoll, chargé des relations avec la police, d’étouffer l’affaire, ce que Lou pense également après avoir rencontré Driscoll. Il met donc celui-ci en vacances et donne carte blanche à Rossi. Quand vient le moment d’imprimer, cependant, Charlie est réticent ; ce n’est pas le genre de nouvelle que Mrs Pynchon veut lire dans son journal. Lou monte donc au sommet, dans « la tour », où Mrs Pynchon siège avec son petit chien perpétuellement couché sur son bureau. Son impression quand il ressort est que l’article ne sera pas publié et que lui-même sera viré ! Contre toute attente, l’article paraît, et en première page. Mais pas celui écrit par Rossi : Driscoll, après avoir regardé en face ses démons – dont celui de l’alcool – a finalement entendu l’appel du reporter et a écrit son propre compte rendu, dans lequel il dénonce le silence délibéré des journalistes, dont lui-même, pour couvrir les amis et informateurs qu’ils ont dans la police…
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Avec Peter Hobbs (George Driscoll), James Whitmore, Jr (Sgt Lester Trask). Et avec Norman Bartold (Commander Phillips), Paul Larson (Watch Commander), George Cooper (Deputy Chief), Michael Irving (Jayson), Gordon Jump (National Editor), Laurence Haddon (Foreign Editor), Gary Pagett (Assistant Photo Editor), Wallace Rooney (Tim Butterfield), Fred Stuthman (Photo Editor), Larry Hankin (cab driver), Michael Bond (Sam), Jason Wingreen (reporter [in the elevator]), Rachel Bard (Miss Apthorp), Vivian Brown (waitress).
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Lou (en entendant un aboiement derrière la porte du bureau de Mrs Pynchon) – Is it her ?
Charlie – No. Her dog, who she keeps with her constantly.
Lou (en entendant un aboiement derrière la porte du bureau de Mrs Pynchon) – C’est elle ?
Charlie – Non. Son chien, qu’elle a tout le temps avec elle.
Mrs Pynchon – A ten letter word meaning ‘High ground’.
Lou – Why don’t you get a dictionary ?
Mrs Pynchon (retirant ses lunettes et levant les yeux vers Lou) – Are you trying to impress me with rudeness ?
Charlie – May I present Lou Grant ? This is Mrs Pynchon. I think he may just be possibly the man for the City desk.
Mrs Pynchon – Are you recommending him, Mr Hume ?
Charlie – Naturally, your instincts in these matters are infallible.
Mrs Pynchon – Nonsense. Only my husband was infallible, he was wrong sixty percent of the time. (sourires gênés ; Mrs Pynchon observe Lou) You look like you’re about to throw a punch.
Lou – It’s the suit.
Mrs Pynchon – We’ve had three men at the city desk in the last eight months.
Charlie – I told him.
Mrs Pynchon – One of them died in the men’s room, one quit and I fired the third.
Lou – Why did you fire him ?
Mrs Pynchon – I didn’t like him. I didn’t like the one who died in the men’s room either. (Barney couine, Mrs Pynchon le prend dans ses bras et lui fait des mamours) You like dogs ?
Lou – Yeah, I like dogs. Big dogs.
Mrs Pynchon (le regardant) – Thank you for coming, Mr Grant.
Charlie intervient et plaide en faveur de Lou, tout en faisant des risettes au chien.
Mrs Pynchon – Then hire him.
Charlie félicite Lou. En partant, Lou se retourne vers Mrs Pynchon :
Lou – Promontory.
Mrs Pynchon – I beg your pardon ?
Lou – Ten letter word meaning ‘High ground’.
Mrs Pynchon – The word is Escarpment.
Lou – That doesn’t strictly mean ‘High ground’.
Mrs Pynchon – Perhaps not, Mr Grant, but I happen to like it.
Lou – Won’t fit the other words.
Mrs Pynchon – You don’t know me very well. I’ll make it fit.
Mrs Pynchon – Un mot de dix lettres signifiant ‘Terrain surélevé’.
Lou – Pourquoi ne prenez-vous pas un dictionnaire ?
Mrs Pynchon (retirant ses lunettes et levant les yeux vers Lou) – Essayez-vous de m’impressionner en étant grossier ?
Charlie – Puis-je vous présenter Lou Grant ? Voici Mrs Pynchon. Je pense qu’il pourrait bien être l’homme qu’il nous faut pour les nouvelles locales.
Mrs Pynchon – Est-ce une recommandation, M. Hume ?
Charlie – Naturellement, votre instinct en la matière est infaillible.
Mrs Pynchon – Absurde. Seul mon mari était infaillible, il se trompait soixante pour cent du temps. (sourires gênés ; Mrs Pynchon observe Lou) Vous avez l’air d’un boxeur prêt à frapper.
Lou – C’est le costume.
Mrs Pynchon – Nous avons eu trois hommes aux nouvelles locales dans les huit derniers mois.
Charlie – Je le lui ai dit.
Mrs Pynchon – L’un d’eux est mort dans les toilettes des hommes, un autre a démissionné et j’ai renvoyé le troisième.
Lou – Pourquoi l’avez-vous renvoyé ?
Mrs Pynchon – Je ne l’aimais pas. Je n’aimais pas non plus celui qui est mort dans les toilettes. (Barney couine, Mrs Pynchon le prend dans ses bras et lui fait des mamours) Vous aimez les chiens ?
Lou – Oui, j’aime les chiens. Les gros chiens.
Mrs Pynchon (le regardant) – Merci d’être venu, M. Grant.
Charlie intervient et plaide en faveur de Lou, tout en faisant des risettes au chien.
Mrs Pynchon – Alors embauchez-le.
Charlie félicite Lou. En partant, Lou se retourne vers Mrs Pynchon :
Lou – Promontoire.
Mrs Pynchon – Je vous demande pardon ?
Lou – Mot de dix lettres pour ‘Terrain surélevé’.
Mrs Pynchon – Le mot est Escarpement.
Lou – Ça ne veut pas exactement dire ‘Terrain surélevé’.
Mrs Pynchon – Peut-être, M. Grant, mais il se trouve que je l’aime bien.
Lou – Ça ne collera pas avec les autres mots.
Mrs Pynchon – Vous me connaissez mal. Je ferai en sorte que ça colle.
Lou – Getting back on a newspaper is like, hu… , well it’s like being with a woman who doesn’t shave her legs.
Driscoll – That’s beautiful.
Lou – Yeah. Reality. Maybe you don’t like it but it’s real.
Lou – Travailler de nouveau dans un journal, c’est comme, euh…, c’est comme être avec une femme qui ne se rase pas les jambes.
Driscoll – C’est joli.
Lou – Ouais. La réalité. On peut ne pas l’aimer mais c’est réel.
Rossi – It’s a good story, George. I wish I had written it. As a matter of fact, it’s so good people will probably think I did !
Rossi – C’est un bon papier, George. J’aurais aimé l’écrire. D’ailleurs, c’est tellement bon que les gens croiront probablement que c’est de moi !
CBS, 27 septembre 1977 – A2, 31 août 1985
Produit par Gene Reynolds
Ecrit par Seth Freeman
Réalisé par Charles S. Dubin
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Rossi écrit un article sur un vétéran du Vietnam, Agee, qui a tiré sur un jeune homme cambriolant sa boutique. Agee est le héros d’un jour mais l’article provoque la colère du frère de la victime, Andrew Martin, qui prétend qu’Agee a assassiné son frère qui était venu lui réclamer de l’argent qu’il lui devait. Andrew prend en otage Rossi chez lui, en le menaçant d’une arme, et l’emmène dans la salle de rédaction du Tribune, où il exige qu’il écrive un démenti réhabilitant son frère. Quand la police intervient, Andrew se retranche dans le bureau de Charlie avec plusieurs otages, dont Rossi, Charlie et Carla. La salle de rédaction est évacuée mais Lou reste, pour parler avec Andrew par téléphone. Il s’agit de retenir le chef du SWAT, le Sgt Pierce, qui veut passer à l’action tout en évitant qu’Andrew ne blesse les otages. Très vite, cependant, le jeune homme se révèle inoffensif et les otages le prennent en sympathie. Lou temporise en faisant imprimer plusieurs exemplaires du journal avec le nouvel article de Rossi en Une… mais les reporters présents devant l’immeuble du Tribune révèlent la supercherie (la véritable édition du Tribune ne présente pas l’article de Rossi) et Andrew en est informé par la télévision ! Lou parvient à le calmer et écrit lui-même un démenti qu’il s’engage à publier, avec l’assentiment de Mrs Pynchon qui est descendu de « la tour » pour donner sa parole au preneur d’otages. Andrew finit par se rendre et ce sont les otages qui lui font un rempart pour empêcher les policiers de le blesser. Sitôt la crise terminée, Lou met ses journalistes au travail, décidé à publier en Une le récit de ces heures d’angoisse ; mais Mrs Pynchon s’y oppose, arguant du fait que ce serait encourager le terrorisme que de lui offrir une telle exposition. Le récit sera publié, mais à l’intérieur du journal, non à la Une. Et Lou admet que, « cette fois », elle a raison…
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Avec John Rubinstein (Andrew Martin), Austin Stoker (Frank Carey). Et avec Patrick Tovatt (Sgt Pierce), Joyce Jillson (Cathy Anne Wills), Robert Phalen (Agee), Richard Sanders (Richard T. Hardy), Donegan Smith (Boyle), Gordon Jump (National Editor), Michael Irving (Jayson), Laurence Haddon (Foreign Editor), Fred Stuthman (Photo Editor), Ruth Manning (salesperson), Rachel Bard (Miss Apthorp), Pepe Hern (Navarro), Bruce Hayes (TV announcer), Tonyo Melendez (parking lot attendant), Tim Reid (TV cameraman), Rochelle Balin (operator).
Incident dramatique mais traité de façon à en éclairer la dimension satirique : c’est le fonctionnement de la presse qui est mis en lumière, du besoin de héros (quitte à décorer un homme qui ne le mérite pas) à la mise en danger d’autrui (en révélant à l’antenne le stratagème de Lou pour gagner du temps, la presse télévisée informe le preneur d’otages et fait courir un risque à tous les otages). Mrs Pynchon intervient in fine pour délivrer une leçon de morale à Lou lui-même, en refusant de donner raison au terroriste en publiant ses actes en Une. La police est également épinglée : le chef du SWAT trépigne d’impatience (« C’est lui qui a commencé », déclare-t-il ingénument à Lou en parlant du preneur d’otages) et se prend pour Serpico en endossant l’habit d’un livreur pour approcher le « terroriste » (c’est le négociateur de la police, Carey, qui mentionne Serpico). Carey évoque aussi le syndrome de Stockholm pour expliquer à Lou l’attitude des otages envers Andrew : aujourd’hui classique, le syndrome de Stockholm a été théorisé en 1973.
A la fin de l’épisode 1, Lou attendait le bus pour aller visiter une maison à louer. Ici, il achète des meubles et choisit des motifs pour la tapisserie ou les rideaux (avec un goût discutable…). Il évoque sa fille, mariée et mère de quatre enfants.
Produit par Gene Reynolds
Ecrit par Gordon Dawson
Réalisé par Jay Sandrich
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La presse fait grand bruit de la disparition du riche Luther Cardell, après vingt-trois demandes de rançon qui se sont révélées des tentatives d’escroquerie. Et voilà que Jack Riley, un vieil ami de Lou, jadis journaliste au Chicago Dispatch, obligé par un grave problème d’arthrite à abandonner le métier, se présente au Tribune et annonce à Lou qu’il sait où se trouve Cardell. Il aurait eu avec le millionnaire des échanges téléphoniques et le disparu serait prêt à accorder un entretien exclusif à un journaliste, un seul. Jack a donc choisi d’en faire part à son vieux complice. Cardell, selon lui, se serait envolé pour Cuba, non pour des raisons idéologiques mais pour s’y installer dans le plus grand secret. L’entretien devra donc avoir lieu à la Jamaïque, où Cardell descendra dans un hôtel luxueux et rencontrera le journaliste amené par Jack.
L’histoire de Riley soulève évidemment la suspicion générale, d’autant que le bonhomme n’est pas des plus fiables, de l’aveu de Lou lui-même. On le soumet donc à une volée de questions sur Luther Cardell, l’homme public et l’homme privé, afin de vérifier qu’il sait de quoi il parle. Jack répond à tout, y compris à des questions d’ordre intime dont Norma Cardell a accepté de parler à Carla et Rossi. Lou obtient donc l’autorisation de se rendre à la Jamaïque, aux frais du journal, mais il impose d’emmener Rossi, quand bien même le millionnaire s’y serait-il opposé. Voilà donc Lou, Rossi et Jack envolés pour les Caraïbes, installés dans un hôtel de luxe, habillés de somptueux costumes blancs commandés par Jack et attendant le millionnaire dans un bar…
Le millionnaire ne vient pas et les trois compères attendent toute la nuit en buvant des verres de rhum. De retour à l’hôtel, Lou apprend par Charlie, au téléphone, que le corps de Cardell a été retrouvé en Californie, dans la carcasse de sa voiture, avec sa maîtresse. Ils étaient là depuis des semaines. Lou confronte son vieil ami qui ne manifeste aucun remords. Il a voulu renouer avec la grande époque de son métier et s’offrir un baroud d’honneur, avec un vieil ami. Un baroud embarrassant et bien risqué pour Lou, qui doit maintenant rentrer au journal avec Rossi et affronter les conséquences…
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Avec Eugene Roche (Jack Riley), Diana Douglas (Norma Cardell). Et avec Ivan Bonar (Dale Jurgenson), Booth Colman (Mr Curtis), Rod McCary (Ron Allen), John Stephenson (Norm Crowder), Michael Irving (Jayson), Gordon Jump (National editor), Richard Seff (Malcolm Baur), John Alvin (Foreign editor), Wallace Rooney (Tim Butterfield), Fred Stuthman (Photo editor) et Allen Williams (Assistant Foreign editor), Vivian Brown (waitress), Chet Norris (TV technician), Peter Weiss (TV technician), Jim Driskill (security guard).
Le retour de Lou et Rossi au journal se fait sous les regards de tous, dans un silence suspendu que Lou rompra par cette sage parole : « Quoi ? Vous n’avez jamais vu un pigeon ? » A quoi Donovan répond, achevant de détendre l’atmosphère : « Pas un de 200 livres ! »
Humour de Lou Grant : voulant s’enquérir des raisons de la présence d’un journaliste du Times dans le bar où il attend avec Rossi et Jack, Lou prétend être en vacances. Le collègue de s’étonner : « Avec deux hommes ? » Et Lou de répondre, pris au dépourvu : « Je suis gay ! » Revenant vers Rossi, il lui demande : « Que représente cet article pour toi ? » Rossi : « Beaucoup, pourquoi ? » Lou : « Tu pourrais avoir à danser avec moi. »
CBS, 11 octobre 1977 – A2, 17 août 1985
Produit par Gene Reynolds
Ecrit par Leonora Thuna
Réalisé par Richard Crenna
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Lou heurte une femme en descendant du bus et est immédiatement attiré par elle, au point qu’il la suit jusque dans un café où il tente, maladroitement, d’engager la conversation. Il ne s’en doute pas encore mais cette femme travaille au Tribune, où elle dirige la section féminine, rebaptisée Today. Quand il répond sèchement au téléphone à Irene Mott, il est loin d’imaginer qu’il parle à la femme dont ses rêves se nourrissent déjà. Irene en effet a envoyé une journaliste, Billie Newman, couvrir un festival culturel au Nouveau Mexique, où elle s’est trouvée aux premières loges quand un célèbre auteur dramatique a été retrouvé mort et que l’on a arrêté un peintre, Victor Gary, ex-petit ami de la victime, accusé de meurtre. Lou a envoyé Rossi sur place mais il refuse catégoriquement que Billie l’assiste, alors qu’Irene ordonne à Billie de rester sur l’affaire. Le clash se produit dans le bureau de Charlie, tout heureux de présenter Lou à Irene. Les rêves de Lou s’effondrent sous la douche froide et il se bute, refusant toute discussion.
Au Nouveau Mexique, cependant, Rossi, d’abord hostile et volontiers odieux avec Billie, finit par s’ouvrir à sa contribution, surtout quand il commence à douter de l’hypothèse du meurtre. Il se trouve que Billie, qui a parlé à l’entourage de la victime, en est arrivée aux mêmes doutes : elle pense que le dramaturge s’est suicidé. C’est ensemble qu’ils vont convaincre le shérif du bien fondé de leur intuition, au point que Rossi exigera finalement que le nom de Billie apparaisse avec le sien sur l’article. Quant à Lou, il finit lui aussi par revoir son jugement sur la section féminine (qu’il s’obstinait à appeler ainsi en dépit des objections d’Irene) et sur Irene, avec laquelle il partage… une omelette préparée dans la cuisine de Today. Et il souhaite faire entrer Billie Newman dans son équipe, au moins pour un temps…
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Avec Claudette Nevins (Irene Mott), Geoffrey Lewis (le shérif), Anthony Costello (Victor Gary). Et avec Judy Kahan (Cathy), Joe diReda (bartender), Patricia Mattick (Cecile), Read Morgan (deputy), David Starwalt (Mark), Ivy Bethune (waitress), Charles C. Howerton (reporter), Marcus Mukai (Vince).
Première apparition de Billie Newman. Mrs Pynchon n’apparaît pas, l’Animal non plus.
Lou Grant amoureux ? Tous aux abris ! Son comportement avec l’inconnue dans la rue est embarrassant et confine au harcèlement : force est de constater que Lou est un gros bourrin, maladroit, invasif et même pas drôle, qui vire au goujat quand il entre en conflit ouvert avec Irene, dénigrant sans retenue et avec une misogynie non dissimulée la « section féminine ».
La signature d’un article est appelée « by line » et l’anglais l’emploie comme un nom (« your by line »).
CBS, 18 octobre 1977
Produit par Gene Reynolds
Ecrit par Robert Schlitt
Réalisé par Alexander Singer
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Rossi et Animal captent une communication radio de la police et se rendent sur les lieux d’une altercation : des militants nazis se sont invités à un meeting en mémoire de la Shoah et sont pris à partie par le public. Animal, perché dans un arbre, prend une excellente photo des militants nazis mais l’article se voit refuser la première page par le comité de rédaction. Billie Newman, cependant, demande à Lou de l’autoriser à aller plus loin. Elle voudrait enquêter sur ces Nazis et voir s’il y a matière à un article intéressant. Elle se rend donc au siège du Parti national-socialiste américain et parle avec un membre, Wilson, qui dit être en charge de la propagande du parti et lui montre quelques brochures. Elle revient pour assister à une réunion au cours de laquelle sont projetées des images d’archives d’Hitler et de célébrations nazies. Le chef du parti fait alors une entrée remarquée suivie d’une profession de foi qui prédit le retour en force d’un véritable parti nazi aux Etats-Unis, afin de rendre sa fierté et sa pureté au peuple américain. Billie approche cet homme, Donald Stryker, et lui demande un entretien mais il lui tourne le dos dès qu’elle annonce qu’elle est journaliste.
Billie décide alors d’enquêter sur Stryker en particulier. Elle découvre que son vrai nom est Donald Sturner et qu’il est juif. Elle rencontre alors une série de personnes qui l’ont connu enfant puis adolescent et reconstitue l’histoire de cet homme encore jeune, essayant de comprendre pourquoi il a renié la religion juive et ses parents, tournant le dos à ce qui le définissait durant son enfance et son adolescence pour finalement créer et diriger ce Parti nazi qui est aujourd’hui toute sa vie. Le matériau ainsi réuni fait l’objet d’un excellent article que Lou souhaite publier, non sans prévenir Charlie que cela pourrait avoir des conséquences : Billie est finalement parvenue à convaincre Stryker de lui accorder un entretien mais il a très mal réagi quand elle lui a renvoyé sa véritable identité à la figure et il a ensuite appelé Billie chez elle, la nuit, pour lui dire qu’il savait où elle habitait et qu’il pourrait s’en prendre à elle et au journal si elle publiait ce qu’elle avait appris. La sécurité du Tribune est renforcée. Stryker vient lui-même parler à Billie et Lou au journal ; il leur demande de ne pas publier cet article et leur propose même une autre histoire, au sujet d’homosexuels au sein du KKK. Billie est touchée par sa détresse, qui hésite entre la sincérité et la menace. Ce parti, dit-il, est tout pour lui et l’article le détruira. Lou décide malgré tout de publier.
Au lendemain de la publication, Lou attend Billie à son arrivée au journal et la prend à part. Donald Stryker s’est suicidé…
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Avec Peter Weller (Donald Stryker / Sturner), Brian Dennehy (Wilson). Et avec Lee Wallace (Mr Kelso), Than Wyenn (rabbi), Davis Roberts (caretaker), Nancy Parsons (woman), Gordon Jump (National Editor), Michael Irving (Jayson), Laurence Haddon (Foreign Editor), Fred Stuthman (Photo Editor), Allen Williams (Assistant Foreign Editor) et Janet Brandt (Mrs Sturner), Peter Brocco (Mr Sturner), Daniel Chodos (young rabbi), Ed Deemer (guard).
Inspiré par un fait réel : le 31 octobre 1965, le New York Times publiait un article de McCandish Phillips, « State Klan Leader Hides Secret of Jewish Origin », au sujet de Dan Burros, membre du Parti nazi américain puis recruteur du Ku Klux Klan, révélant qu’il était juif. Burros, alors, se suicida. (NYTimes)
Le scénario est exemplaire. L’enquête de Billie est traitée avec sobriété et méthode, sans aucune esbroufe. Si menace il y a dans le dernier acte, elle ne convoque aucun effet dramatique superflu et le scénario s’en tient aux faits. L’émotion n’en est pourtant pas absente et le dilemme moral de Billie est rendu sensible en quelques plans et quelques scènes. Lou, dans ce contexte, tient avec fermeté le rôle du guide, assumant la responsabilité morale du choix final et prenant le temps de réconforter Billie en lui annonçant le suicide de Donald Stryker. Le spectateur reste libre de son jugement en ayant sous les yeux les éléments factuels aussi bien que les émotions induites chez les différents protagonistes.
Mrs Pynchon est mentionnée mais n’apparaît pas dans cet épisode.
Lou – If the story is there, we have got to print it. It’s our job. If you’re gonna be in this business, you’ll have to learn to handle it. Okay ?
Billie – You mean, I should just… shrug this one off and go on to the next ?
Lou (pesant ses mots) – A man is dead. A sad, twisted, tormented man, but a human being nevertheless. By writing about him, you’ve helped us understand him and maybe ourselves a little better. You’ve done a great job, and I’m proud of you.
Lou – Si l’histoire est là, nous devons l’imprimer. C’est notre travail. Si vous devez faire ce travail, vous devez apprendre à gérer cela. D’accord ?
Billie – Vous voulez dire que je devrais juste… hausser les épaules et passer au suivant ?
Lou (pesant ses mots) – Un homme est mort. Un homme triste, complexe, tourmenté, mais un être humain malgré tout. En écrivant sur lui, vous nous avez aidés à le comprendre et peut-être à nous comprendre nous-mêmes un petit peu mieux. Vous avez fait un excellent travail, et je suis fier de vous.
CBS, 25 octobre 1977
Produit par Gene Reynolds
Ecrit par Del Reisman
Réalisé par Jud Taylor
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Un journaliste du Tribune, Duncan Aldridge, meurt dans les bras de sa maîtresse dans un hôtel. Comme personne n’a envie d’être le porteur de la nouvelle auprès de la veuve, Charlie envoie Lou, qui ne sait pas très bien comment gérer la chose. Il parvient néanmoins à si bien réconforter Gloria Aldridge qu’elle se met à lui demander conseil sur tout ce qu’elle doit entreprendre. Il se retrouve à prononcer un discours lors de la cérémonie religieuse, que tous s’entendent à trouver consternant mais dont Gloria le remercie chaleureusement. Quand son fils de quinze ans s’enfuit de la maison en déclarant qu’il va prendre le bus pour San Francisco, ne supportant plus la charge que lui fait porter sa mère, c’est encore Lou qu’elle appelle et il se rend à la gare routière où il réussit à persuader le garçon de rentrer. Mais tout cela perturbe Lou et devient pénible à porter : non seulement elle l’appelle à son travail pour demander son aide mais voilà qu’elle se met en tête de revenir au Tribune, où elle a travaillé autrefois, et qu’elle nourrit manifestement à l’égard de Lou des sentiments plus qu’amicaux. Il ne sait plus comment s’en sortir pour l’écarter sans la heurter.
Dans le même temps, un léger tremblement de terre braque les projecteurs de la presse sur Ralph Tumora, un chercheur qui prétend que ses cafards sont capables de prédire les secousses. En observant attentivement le comportement de ces insectes qu’il élève et examine chez lui, Tumora avait en effet prédit le récent tremblement de terre et il annonce maintenant une réplique avec la même précision. La rédaction du Tribune, prenant ses affirmations au sérieux, se prépare à la nouvelle secousse…
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Avec Joyce Van Patten (Gloria Aldridge), Clyde Kusatsu (Ralph Tumora), Michael LeClair (Roger Aldridge). Et avec Betty Anne Rees (Laurette Wycliffe), Noble Willingham (hotel manager), Gary Pagett (Harding), David Himes (reporter), Gordon Jump (National Editor), Michael Irving (Jayson), Laurence Haddon (Foreign Editor), Fred Stuthman (Photo Editor) et Allen Williams (Assistant Foreign Editor), Vivian Brown (waitress [Vivian]), Charles Bracy (copy boy), William S. Dyer, Jr (reporter).
Pour gérer son problème avec Gloria Aldridge, Lou reçoit les conseils de Mrs Pynchon, qui lui confie qu’elle s’est comportée de la même manière que Gloria après la mort de son propre mari, avant de comprendre brutalement ce qu’elle faisait subir à l’ami qu’elle avait élu pour la soutenir.
CBS, 1er novembre 1977 – A2, 24 août 1985
Produit par Gene Reynolds
Ecrit par Seth Freeman
Réalisé par Mel Damski
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Lou envoie Billie enquêter dans le barrio, le quartier hispanique, en dépit du peu d’intérêt de Charlie pour cette histoire (les quartiers ouest qui achètent le Tribune ne veulent pas lire ce genre d’histoires et les hispaniques… ne lisent pas le Tribune). Une mère de famille, Erlinda Ramirez, a été blessée par balle par le membre d’un gang. Billie rencontre Jorge Delgado, le travailleur social qui vit et travaille dans le barrio, essayant de contenir la violence et d’empêcher une guerre des gangs, qui s’affrontent entre rues. Or, le fils d’Erlinda, Henry, un adolescent de quatorze ou quinze ans, veut faire justice lui-même, pour ne pas laisser l’affront impuni. Billie dîne chez les Ramirez quand des coups de feu sont tirés dans leurs fenêtres. Puis elle accompagne Jorge un soir, pour une rencontre avec le gang rival, dont le chef déclare que les coups de feu étaient un avertissement à Henry, pour qu’il se tienne tranquille, en ajoutant qu’il va se charger lui-même de punir celui qui a tiré sur Mme Ramirez. Mais Billie révèle bêtement à Henry le nom du coupable et Jorge doit essayer de l’empêcher de sortir avec une arme.
La relation de Billie avec son petit ami David ne résistera pas à son implication dans cette enquête. Pas plus d’ailleurs que l’espoir de Lou de dîner avec une femme, Lynn, rencontrée dans une supérette. Il restera quelques moments de détente partagés par Lou et Henry sur la plage (aucun d’eux n’avait encore vu la plage), et un excellent article écrit par Billie sur cette expérience…
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Avec Joe Santos (Jorge Delgado), Guillermo San Juan (Henry). Et avec Elaine Princi (Lynn Enders), Dennis Howard (David), Margarita Cordova (Erlinda Ramirez), Wallace Rooney (Tim Butterfield), Bert Rosario (Manuel, le caissier de la supérette), Natasha Ryan (Felicia), Edward Gallardo (Claudio), Allen Williams (Assistant Foreign Editor), Felipe Turich (grandfather), Rosa Turich (grandmother), Angelina Estrada (woman), Jeannette Gaitan (Rosa).
Lou Grant essaie de séduire, suite : ce n’est toujours pas facile mais il y a de l’espoir. A condition que le travail n’empiète plus sur la vie privée !
Mrs Pynchon n’apparaît pas.
CBS, 8 novembre 1977
Produit par Gene Reynolds
Ecrit par Gene Kearney
Réalisé par Harry Falk
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La course au scoop peut avoir des conséquences néfastes. Lou va le découvrir à ses dépens et à ceux de Rossi. Ce dernier en effet apporte coup sur coup deux exclusivités dont il est sûr à cent pour cent, et qui se révèlent fausses l’une et l’autre, et Lou, pour l’avoir suivi, essuie les reproches de Charlie et de Mrs Pynchon. Aussi accueille-t-il avec prudence les « révélations » de Billie au sujet du kidnapping de Terry Hall, fils de bonne famille récemment libéré en échange d’une rançon de 200.000 $. Elle pense en effet que l’enlèvement était un coup monté par le fils lui-même pour financer l’association de défense des mers dont fait partie sa petite amie. Lou met Rossi sur l’affaire avec Billie, non pour la surveiller mais parce qu’il s’inquiète de voir Rossi se morfondre après ses deux ratés journalistiques. Le problème est qu’ils sont filés par un reporter d’un autre journal, Jim Keenan, qui est persuadé qu’ils sont sur un gros coup et qui s’invite carrément à la table du restaurant où ils font le guet pour ne rien perdre de ce qu’ils mijotent. Quand la petite amie quitte le local de Preserve Our Seas avec une grosse valise et qu’une voiture banalisée de la police lui file le train, Rossi et Billie jouent un mauvais tour à Keenan pour le laisser en plan pendant qu’ils bondissent sur le scoop et recueillent les confidences du Sgt Winowsky au moment même de l’arrestation de la fille transportant l’argent de la rançon…
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Avec Reni Santoni (Jim Keenan), George Murdock (Sgt Irwin Winowsky). Et avec Ted Gehring (Chief Rankin), Rod Colbin (Warren Woods), Alan Hamel (Councilman Garbers), David M. Haskell (Dr Ken Jones), Laurence Haddon (Foreign Editor), Michael Irving (Jayson), Billy Beck (Photo Editor), Gary Pagett (Assistant National Editor), Allen Williams (Assistant Foreign Editor) et William L. Erwin (old man), Jed Mills (parking lot attendant), Tony Russel (Mr Hall), Daniel Millington (Terry Hall), Vivian Brown (waitress), Cheryl Gormley (Jennifer Walker).
Charlie : « Today it’s more important to be right than first », et cela rend le métier plus éthique. C’est toute la problématique de cet épisode. La tonalité choisie est celle de la comédie : la deuxième fausse exclusivité de Rossi est une séquence farcesque où l’on voit un motard de la police se lancer sur les chapeaux de roue dans une démonstration d’habileté aux commandes d’un nouveau modèle de moto et finir dans un fossé pour avoir voulu en faire trop, puis Rossi et un autre reporter se chamailler comme des gamins pour atteindre les premiers un téléphone et livrer l’information à leur journal avant de se lancer dans une course-poursuite qui se termine sous le porche d’un vieil homme que Rossi paye cinquante dollars pour utiliser son téléphone… avant de céder la place à son rival qui découvre… qu’il a coupé le fil.
Réunion du comité de rédaction : des terroristes ont détourné un avion. Que réclament-ils ? demande Charlie. Un demi-million de dollars… « and Star Wars for the in-flight movie » (« et la projection de La Guerre des Etoiles durant le vol »), ajoute l’assistant de la section International (9’).
CBS, 15 novembre 1977
Produit par Gene Reynolds
Ecrit par Leon Tokatyan
Réalisé par Irving J. Moore
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En débarquant dans la salle de rédaction pleine de colère, Louisa Sanchez attire l’attention de Lou sur le sort de son fiancé Estaban Murillo : il a été condamné à quatre ans de prison au terme d’un procès qui, selon Louisa, était une farce scandaleuse orchestrée par un juge « fou », l’honorable Felix Rushman. Billie propose à Louisa de lui exposer l’affaire autour d’un café pendant que Lou contacte le journaliste Simmons en charge de la section judiciaire et assiste avec lui aux sessions du Juge Rushman. Ce qu’il voit le scandalise : le juge se moque ouvertement de l’avocat de la défense et des témoins, profère des jugements lapidaires en intervenant dans les débats, abuse de son pouvoir pour éteindre toute contestation et, quand il s’ennuie trop, dort en plein tribunal. Se levant quand il en a assez vu pour retourner à son travail, Lou est interpellé par le juge soudain réveillé, qui l’accuse d’outrage simplement parce qu’il tente de quitter la salle et le fait conduire en cellule par l’huissier. Lou y passe trois heures avant d’être libéré. De retour au Tribune, il met Billie et Rossi sur une enquête destinée à dresser un portrait bien informé de ce juge de 74 ans, peut-être devenu sénile. Ce que ramènent les journalistes confirme la première impression de Lou et l’avocat d’Estaban Murillo ne cache pas que c’est la personnalité même du juge Rushman qui l’a dissuadé de tenter un appel, démarche qu’il estime inutile puisque c’est Rushman lui-même qui doit statuer sur une telle requête et que jamais de toute sa carrière il n’a remis en cause l’une de ses décisions. Inquiète des conséquences de l’enquête initiée par Lou, Mrs Pynchon invité un avocat célèbre, Lindsay, à lui confier ses impressions sur le juge au cours d’un déjeuner avec Lou et Charlie. L’homme a la prudence d’un bretteur de cour mais ses propos vont dans le même sens que l’enquête. Les seuls partisans du juge semblent être son huissier et sa greffière, qui travaillent avec lui depuis très longtemps, et un D.A. adjoint qui lui sait gré d’être systématiquement du côté de la partie civile.
La démarche du Tribune ne tarde pas à venir aux oreilles du juge Rushman qui se déplace en personne jusqu’au bureau de Mrs Pynchon et fait savoir qu’il utilisera son pouvoir pour châtier les auteurs de cette campagne hostile à son encontre. Mrs Pynchon est choquée de ses propos sans fard et volontiers cyniques. Lou, lui, refuse de se laisser intimider. Il considère néanmoins que le juge a le droit d’avoir connaissance de l’article avant publication et le lui fait lire personnellement. Poussé par le Tribune, l’avocat d’Estaban tente, lui, bien que sans espoir, un recours en appel. A sa grande surprise, comme à celle de Lou présent dans la salle, le juge rend une décision positive. Il annonce aussitôt après à Lou sa décision de se retirer. La bataille, si elle a d’abord éveillé son ardeur combative, lui a aussi ouvert les yeux sur une réalité qu’il pressentait déjà et sur le danger de siéger plus longtemps. Lou prend alors la décision de publier la décision du juge mais pas l’article initial…
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Avec Barnard Hughes (Juge Felix Rushman), Joe Mantell (Simmons), Victoria Racimo (Louisa Sanchez), Timothy Jerome (Murray). Et avec Guy Raymond (bailiff / huissier [Richard]), Richard Angarola (Jesus Alcorte), June Dayton (Emily Patterson), Paul Tully (deputy D.A.), Phillip E. Pine (Lindsay), Tonyo Melendez (Estaban Murillo), Roger Newman (Mr Baylo), Lila Teigh (Mrs Dussault), Candace Howerton (court clerk), Theodore E. Lehmann (male witness), Phil Macias (Ramirez), Patrick Cambell (wino), Ray Oliver (prisoner).
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Leon Tokatyan s’intéresse au système judiciaire par le biais d’une personnalité singulière, celle d’un juge âgé que l’épreuve du tribunal a fini par rendre cynique et vindicatif. Le juge cependant n’est jamais une figure totalement antipathique ; si l’aspect scandaleux de son attitude est établi par le jugement initial de Lou Grant, qui le constate lui-même au tribunal, il y a aussi dans le personnage une légèreté et un humour qui expliquent la sympathie qu’il inspire à certains. C’est qu’en tant qu’homme le vieux Felix Rushman est pittoresque et amusant, disant tout haut ce que l’on n’est pas censé dire dans une cour de justice. « Eccentric », « weird », « lunatic » sont les mots employés tour à tour à son sujet. L’ennui est qu’une telle franchise, agrémentée de remarques désobligeantes voire racistes et assortie d’abus de pouvoir manifestes, est incompatible avec l’exercice d’une justice objective et impartiale. Les reparties du juge amusent la salle et font pouffer les jurés mais transforment aussi le tribunal en une salle de spectacle où la loi est bafouée. Dialogue de Rossi avec le Deputy D.A. : « Well, I mean all of us have our little idiosyncrasies that might seem odd to someone else. Even you might have some, Mr Rossi. – Oh, listen, I’ve got some great ones ! (Son visage passe de l’amusement à la gravité : ) But I’m not a Superior Court judge. » (« Allons, nous avons tous nos petites marottes qui peuvent sembler étranges aux autres. Même vous, vous avez sans doute les vôtres, M. Rossi. – Oh, ça, j’en ai de belles ! Mais je ne suis pas un juge de la Cour Supérieure. »)
Ce genre de personnage fait le bonheur d’une comédie et pourra être l’un des postulats d’une série d’action-aventure mâtinée de comédie comme Le juge et le pilote ; en faire le moteur d’un scénario de Lou Grant est donc un moyen idéal pour souligner que cette série est un drama, non une sitcom, en dépit du fait que son personnage principal (Lou Grant) est issu d’une série comique (le Mary Tyler Moore Show). A la distrayant et dramatique, « Judge » est en ce sens une pierre importante de la construction de Lou Grant.
Pour parler avec Louisa, Lou appelle Billie.
Louisa – Why are you calling her ? Pourquoi vous l’appelez ?
Lou – She speaks Spanish. Elle parle espagnol.
Louisa – But I’m speaking English. Mais je vous parle en anglais !
Lou – She speaks that too. Elle le parle aussi.
Lou (au sujet du juge Rushman) – I throw my garbage out with more sympathy and compassion than he showed me. Je sors mes poubelles avec plus de gentillesse et de compassion qu’il n’en a montré envers moi.
Art Donovan – There was a small fire over on Melrose. I sent Rosenthal. He put it out. Il y avait un petit feu du côté de Melrose. J’ai envoyé Rosenthal. Il l’a éteint.
Lou – Good man, Rosenthal. We ought to send him to the Middle East. Un bon gars, Rosenthal. On devrait l’envoyer au Moyen Orient.
CBS, 22 novembre 1977 – A2, 6 juillet 1985
Produit par Gene Reynolds
Ecrit par Seth Freeman
Réalisé par Alexander Singer
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Alors que tout le journal est sur le pied de guerre à cause d’une campagne contre l’emploi de mots obscènes, qui pourrait valoir des procès au Tribune, Lou charge Rossi d’une enquête sur les hôpitaux psychiatriques. Des personnels se mettent en grève, un collectif d’anciens patients alerte l’opinion publique sur le traitement inhumain des résidents au sein des établissements psychiatriques et Rossi a bien du mal à se faire une idée, chaque interlocuteur tenant un discours différent. Un psychiatre, Heiler, refuse au journaliste la possibilité d’entrer dans l’un de ces établissements, aussi Rossi décide-t-il de s’y faire admettre sous un faux nom (Carl Woodward !)* afin d’enquêter de l’intérieur. Malheureusement, quand il se met à critiquer devant un médecin et une infirmière la manière dont sont traités les patients, certains étant bourrés de médicaments au point de ne plus pouvoir s’exprimer normalement, la plupart étant ignorés et considérés comme des meubles et non comme des êtres humains, et qu’il révèle sa véritable identité, il est pris pour un schizophrène et lui-même mis sous médicaments.
Ses collègues mettent du temps à s’inquiéter de son absence car il n’a informé personne de sa décision. Les appels à tous les établissements psychiatriques de la ville ne donnent rien puisqu’il s’est inscrit sous un faux nom. Mais une patiente qui vient de sortir de l’hôpital de Glenview et à qui Rossi a parlé se présente au journal et leur livre l’information désespérément recherchée, qui leur permet de se rendre en délégation à Glenview, sous le commandement de Lou, et de faire sortir Rossi, qui produira un article explosif…
* Woodward et Bernstein (Carl Bernstein et Bob Woodward) étaient les deux journalistes du Washington Post ayant révélé le scandale du Watergate.
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Avec Harry R. Townes (James Heiler), Phillip R. Allen (Fred Sackler), Ann Sweeny (Dorothy), Larry Hankin (Halsey), Michael Zaslow (Doug). Et avec Tom Tarpey (Dr Stanford), Lisle Wilson (resident), Zitto Kazann (Coblentz), John Petlock (counsel), Macintyre Dixon (Moore), Bill Quinn (Judge [Arthur L. Byrnes]), Gordon Jump (National Editor), Michael Irving (Jayson), Allan Migicovsky (Mack), Jack Lukes (picketer / manifestant), Bonita Walsh (Amy), Linda Ryan (nurse Linden), Jessica Rains (housewife), Sandy Martin (psych-tech), Allen Williams (Assistant Foreign Editor).
La ligne secondaire de l’épisode, liée aux mots obscènes, permet à chacun de découvrir des mots nouveaux (même un juge, durant une audience, s’interroge sur le sens de certains d’entre eux, mais aucun n’est prononcé) et met Lou Grant en conflit avec un juriste, Sackler, dont l’avis éclairé sur chaque article publié dans le journal tendrait à ne plus rien publier du tout ! Jusqu’à ce que Lou lui impose de relire ensemble, phrase par phrase, l’article que vient d’écrire Rossi. Le scénario stigmatise ainsi l’absurdité de certaines campagnes bien-pensantes et de la judiciarisation à outrance de tous les actes publics.
On notera que c’est le jugement de Lou et Billie sur son travail et sa personnalité qui pique Rossi au vif et lui fait s’immerger à ce point, et en solitaire, dans son enquête : ils lui ont reproché en effet de manquer d’humanité et d’écrire des articles dénués de compassion. Compassion et humanité sont deux expériences qu’il va faire au premier chef durant son internement, en prenant notamment le temps d’écouter un patient tellement assommé par les médicaments que la prononciation du moindre mot est devenue pour lui une épreuve.
Animal : « I feel naked without my camera. » (Réponse de Billie car ils sont au tribunal, couvrant une audience sur les obscénités : « Hush… Don’t say words like ‘naked’ in front of these people. »)
Le chien de Rossi est de nouveau évoqué.
Billie a un nouveau petit ami, Doug, qui a abandonné son internat en psychiatrie pour se tourner vers la médecine générale.
Rossi – Do you think I’m a pretty good reporter ? Tu penses que je suis un bon journaliste ?
Billie – Yes. Oui.
Rossi – Do you think I lack sensitivity ? Tu penses que je manque de sensibilité ?
Billie – Yes. Oui.
Rossi – Let me get this straight. Do you think that it’s that I don’t get personnally involved enough in my stories or that they lack a degree of humanity ? Soyons clairs. Tu penses que c’est parce que je ne m’implique pas assez personnellement dans mes articles ou qu’ils manquent d’une certaine humanité ?
Billie – Yes. Oui.
Rossi – You mean… I lack humanity ? Tu veux dire… que je manque d’humanité ?
Billie – Yes. Oui.
Rossi – Or that I don’t… Ou que je ne…
Billie – Yes. Oui.
Rossi – You’re certainly agreeable today. T’es vraiment pas contrariante, aujourd’hui.
CBS, 29 novembre 1977
Produit par Gene Reynolds
Ecrit par Leonora Thuna
Réalisé par Mel Damski
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Rossi, qui accompagne deux policiers dans leurs patrouilles, est amené à entrer avec eux dans la maison de Jerry et Alice Merrin. Celle-ci est battue par son mari mais trop effrayée pour porter plainte. Les policiers calment la situation et s’en vont mais les coups reprennent peu de temps après. Billie, indignée d’entendre ses collègues mâles plaisanter sur les femmes battues, est ravie quand Lou lui confie une enquête sur le sujet. Elle contacte Alice Merrin et la pousse à accepter de lui parler ; mais quand elle se présente chez elle le mari est là et elles ne peuvent pas parler. Billie s’arrange pour rencontrer Alice plus tard, à la laverie automatique, et elle l’encourage à réagir. Elle a du mal à comprendre la passivité d’Alice.
Lou invite ses collègues à une petite réception chez lui, une sorte de pendaison de crémaillère. Billie y est harcelée par Roger Trent, dont elle remarque aussi l’œil poché qu’arbore sa femme Dorothy. Mécontent que Billie ne réponde pas à ses avances insistantes, Roger l’attend près de sa voiture à la fin de la soirée et finit par réagir brutalement devant ses nouveaux refus et lorsqu’elle l’accuse de frapper sa femme. Alerté par les cris de Billie, Lou fait fuir Roger.
Alice Merrin, elle, finit par quitter son mari et, comme le refuge pour femmes n’a pas de place pour elle, elle se présente chez Billie avec ses deux jeunes enfants. Mais Jerry l’y retrouve très vite et s’invite dans l’appartement pour emmener sa famille. Alice refuse et lui tient tête. Il s’en va. Quant à Roger, c’est Lou qui va lui parler. Il ne lui cache pas son dégoût mais il lui conseille de consulter un psychiatre…
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Avec Edward B. Winter (Roger Trent), John Reilly (Jerry Merrin) et Julie Kavner (Alice Merrin). Et avec Joey Aresco (Officer Filroy), Fredi Olster (Dorothy [Trent]), Robert Rothwell (Sid Arby), Allen Williams ([Adam] Wilson), Janice Kent (Louise), Connie Sawyer (woman), Susan E. Miller (Animal’s date).
Le scénario évolue entre vie professionnelle et vie privée d’une façon un peu erratique qui illustre le thème des violences conjugales sans lui donner cependant une grande force dramatique. Celle-ci s’accorde mal avec la recherche d’un équilibre entre drame et comédie, qui illustre peut-être encore l’indécision des producteurs quant à la tonalité de la série.
Le titre, « Housewarming », désigne littéralement la pendaison de crémaillère de Lou mais il renvoie aussi aux violences conjugales.
Mais qui est cette grande blonde sculpturale qui évolue entre les invités de Lou ? Elle attire l’œil d’un certain nombre de ces messieurs, notamment Rossi, et tout le monde est surpris de la voir repartir au bras d’Animal qui n’en a fait aucun cas de toute la soirée, plongé dans les délices éthérées de l’herbe qu’il a fumée. Un sourire béat sur les lèvres, il a inquiété Charlie et Mrs Pynchon en leur déclarant, chaleureux en diable : « You are beautiful » !
Le numéro 1418 sur la porte de Lou est en noir sur fond blanc (28’) puis en blanc sur fond noir (35’).
Lou (à Billie) – You don’t wanna cause any problems. That’s very nice, Billie. Very sweet. A very bad habit for a reporter to get into. Take Rossi. There’s someone who doesn’t care at all about other persons’s feelings. He’s arrogant, pushy, abrasive, obnoxious, uncaring, insensitive. That’s what make him a good reporter.
Rossi – Come on, Lou, you make me blush.
Lou (à Billie) - Vous ne voulez pas causer de problèmes. C'est très gentil, Billie. Vraiment adorable. Une très mauvaise habitude pour un journaliste. Prenez Rossi. Voilà quelqu'un qui ne se préoccupe pas du tout des sentiments des autres. Il est arrogant, agressif, incisif, odieux, indifférent, insensible. C'est ce qui fait de lui un bon journaliste.
Rossi - Oh, Lou, vous me faites rougir.
CBS, 6 décembre 1977 – A2, 27 juillet 1985
Ecrit par Leon Tokatyan
Produit et réalisé par Gene Reynolds
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Lou est désigné pour accompagner Mrs Pynchon à une réception. Elle y rencontre un multi-millionnaire, Russell Grainger, avec lequel elle noue une relation sentimentale. Charlie s’en inquiète : Grainger en effet a déjà pris le contrôle de plusieurs journaux qu’il a transformés en feuilles de choux. Margaret ne s’en inquiète pas, même lorsque les comptables de Grainger s’intéressent à la santé financière du Tribune : Russell en effet a proposé de s’assurer pour elle de la solidité du journal. Mais bien vite les soupçons de Charlie se vérifient. Même s’il repousse l’offre d’alliance que viennent lui faire les neveux de Margaret, Colin et Freddie, qui depuis des années cherchent à détourner le Conseil d’administration de Margaret pour en prendre le contrôle, Grainger commence à avancer ses pions. Margaret contrôlant 49 % des parts du Tribune, sa victoire face à ses neveux repose essentiellement sur la voix favorable de Norman McCallister, propriétaire de 2 % des parts. Grainger noue donc une alliance avec celui-ci en lui promettant le poste de Senior Editor. Les journalistes, sentant la menace, se révoltent et tentent de faire entendre leur voix, portée par Lou. Margaret, elle, découvre avec amertume qu’elle s’est trompée et McCallister porte le coup de grâce en permettant à Grainger d’entrer dans le Conseil d’administration après le renvoi de l’un des membres. L’attitude des neveux et de Grainger, cependant, produit un effet inattendu, le revirement in extremis de McCallister…
Avec John Anderson (Russell Grainger), Michael Prince (Norman McCallister). Et avec William Bogert (Colin), Jerry Fogel (Freddie), Paul Kent (Mathews), Wallace Rooney (Tim Butterfield), Allen Williams (Adam Wilson).
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L’implication sentimentale de Margaret suffit à donner une coloration particulière à cet épisode, qui délaisse les enquêtes journalistiques au profit des luttes intestines du Tribune, révélant la fragilité du pouvoir de Mrs Pynchon, et sa vulnérabilité personnelle, autant que la solidarité du personnel qui va du vigile, Tim (que Mrs Pynchon appelle par erreur Mike, révélant sa méconnaissance des gens qui travaillent pour elle), aux journalistes, unis pour défendre la qualité de leur journal. Les remerciements de Mrs Pynchon à l’équipe, dans l’épilogue, ne font pas l’économie des larmes et elles démontrent combien la « patronne », en apparence toute-puissante dans sa « tour », est en réalité fragile.
Deux épisodes antérieurs sont évoqués dans les dialogues : « Hoax » et « Nazi ».
CBS, 13 décembre 1977
Produit par Gene Reynolds
Ecrit par David Lloyd
Réalisé par James Burrows
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Lou a le cafard à l’approche de Noël, un Noël insolite pour lui puisqu’il fait une chaleur insupportable à Los Angeles et qu’il n’est évidemment pas question de voir tomber de la neige. Aussi propose-t-il de faire une soirée de réveillon au Tribune, à laquelle ses collègues se sentent obligés d’assister pour ne pas l’abandonner ! En attendant, Billie écrit un article sur une mère et ses quatre enfants qu’un policier de la route a découverts campant en bordure d’une autoroute. Leur histoire émeut les lecteurs du Tribune qui écrivent en masse en envoyant de l’argent pour aider la pauvre famille. Billie remet l’argent à Emily, la mère, mais constate bientôt qu’elle a tout dépensé pour louer un bel appartement et acheter à ses enfants des jouets coûteux et même une voiture. C’est sa vision d’un joyeux Noël et l’argent permet en fait de payer les premières traites seulement… Rossi, lui, est puni par Lou après avoir transgressé une règle inviolable et cité dans un article des propos qu’on lui avait confiés en off. Il se voit confier un article dénué d’intérêt sur un fonctionnaire à la veille de quitter un poste qu’il a occupé durant vingt-cinq ans. Sans intérêt, jusqu’à ce que Rossi découvre que l’homme a une double vie et entretient deux familles, l’une à L.A., l’autre à Sacramento. L’embarras du fonctionnaire, Malcolm Findlay, et le bouleversement de deux familles ne peuvent dissuader Rossi d’écrire un si bel article, ce à quoi il s’attelle pendant la petite fête organisée par Lou. Celui-ci a reçu une douche froide en apprenant qu’Emily et sa famille avaient déjà bénéficié de la générosité des lecteurs de journaux à la suite d’un précédent article, dans un autre Etat. En fait, elle n’éprouve aucun remords : c’est même un art de vivre, qu’elle compte conserver ! Et l’Amérique est un grand pays, avec un nombre incalculable de journaux… A chacun son esprit de Noël. Rossi, finalement, s’en laisse pénétrer en renonçant à écrire son article sur Findlay…
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Avec Verna Bloom (Emily), Tim O’Connor (Malcolm Findlay). Et avec Ben Hayes (Walter Harper), Carol O’Leary (Kay Findlay), Bob Basso (Santa Claus), Vivian Brown (waitress [Vivian]) et Allen Williams ([Adam] Wilson), Patricia Van Patten (Alma Findlay), Corrie Lyn Washburn (Betsy), Kelly Farley (Jimmy), Stephen Cassidy (Wally), Charles Bracy (copy boy), Ian Altman (Butch), Gina Merrick (Sweetie).
On sent dans cet épisode, comme dans d’autres de la première saison, une hésitation entre sérieux et légèreté. Le blues de Lou à l’approche de Noël baigne les deux lignes narratives de l’épisode et le spectateur ne peut se fier qu’à lui-même pour apprécier la morale des deux histoires : d’un côté une femme qui se sert sans vergogne de la crédulité généreuse des lecteurs de journaux pour capitaliser sur une misère à la Raisins de la colère (le titre est cité par Billie), de l’autre un homme qui entretient deux familles, marié dans deux villes différentes. Peut-être qu’à jouer sur les deux tableaux, on ne sait plus sur quel pied danser… mais qui a dit qu’il fallait forcément délivrer une morale claire ?
CBS, 3 janvier 1978
Produit par Gene Reynolds
Ecrit par Charles Einstein
Réalisé par Mel Damski
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A la fin de la journée, chacun aspire à se détendre pour oublier le travail : Billie en prenant une douche, Donovan en passant la soirée avec Carole, mère célibataire d’un garçon de dix ans, Lou en dormant enfin, ses dernières nuits ayant été perturbées par un oiseau chanteur infatigable. Mais la nouvelle qu’un avion transportant 300 passagers est dans l’incapacité d’atterrir à cause d’un problème technique contrarie tous ces projets et oblige l’équipe à revenir au bureau pour suivre les développements de l’incident. Rossi est déjà à l’aéroport où il est allé accueillir sa tante Rose de retour d’Hawaii. Il l’installe bien vite dans une cabine téléphonique avec mission de discuter avec Billie pour occuper le téléphone en permanence, afin qu’il puisse à tout instant communiquer les informations les plus récentes. L’examen de la liste des passagers révèle que la fille de Charlie, Joanie, vingt ans, étudiante à Paris, est à bord : elle voulait surprendre ses parents en rentrant deux semaines plus tôt que prévu. Lou doit apprendre la nouvelle à Charlie, qui vit des heures d’angoisse en attendant le dénouement à l’aéroport. Des décisions doivent aussi être prises dans l’urgence et l’une d’elles oppose Lou à Hal Pearson, responsable du département publicité : Lou en effet a déplacé une publicité alors que Hal s’était engagé à la publier sur une page précise. Comme le remarque Mrs Pynchon en venant elle aussi passer cette nuit dans la salle de rédaction, ce qui se passe à la faveur de cet incident particulier révèle l’essence d’un journal, où des gens dévoués à leur travail s’affairent pour répondre à l’actualité et, simplement, faire leur travail, dût-il mettre leur vie personnelle entre parenthèses…
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Avec Peggy Stanton (Tante Rose), Allan Miller (Hal Pearson), Jack Grapes (Mel Brunner). Et avec Lee Bryant (Carole), Lou Cutell ([Ray] Haskins), Laurette Spang (Joanie Hume), Rod Gist (Harley Clayton), Grayce Spence (Evelyn Harper), Lewis Arquette (Airline official), Robbie Rist (Josh), Buck Young (Airplane pilot [Robert Hopkins]), Robert Bell (reporter #1), Hettie Lynne Hurtes (reporter #2), Charles Bracy (copy-boy), Albert Henderson (night guard).
L’épisode commence comme une parenthèse sans intrigue, où les personnages échangent des propos anodins, entre légèreté et comédie. Atmosphère de fin de journée, où chacun s’apprête à reprendre sa vie suspendue par le travail. Puis l’incident relance la machine mais maintient les personnages dans un état d’incertitude, entre action et suspension.
Penny Santon (créditée ici sous le nom de Peggy Stanton), habituée aux rôles de Mamma exubérante qui s’exprime en partie en italien, trouve ici l’occasion d’un rôle plus gratifiant, empreint d’une certaine sensibilité.
Où l’on découvre qu’Animal parle le français (et l’acteur Daryl Anderson se débrouille plutôt bien, le temps d’une conversation).
CBS, 10 janvier 1978
Produit par Gene Reynolds
Ecrit par Bud Freeman
Réalisé par Harvey S. Laidman
En discutant avec Mike Kessler, un journaliste du département Sports, Lou apprend que la NCAA (National Collegian Athletics Association) est sur le point d’ouvrir une enquête sur des soupçons d’illégalité dans les pratiques de recrutement de l’Université de Los Angeles (LAU), en particulier sur le Coach Diehl, une véritable institution locale. Mike accuse son collègue Sid Locke, la « star » de la rubrique sportive, une institution lui aussi, de fermer les yeux sur tous les scandales à cause de ses relations de copinage avec la plupart des élus et des responsables locaux, dont le coach Diehl. Mike a tenté de convaincre son patron Eddie Talbert de le laisser enquêter mais Locke a toujours torpillé ses efforts. Lou relève donc le défi de dévoiler cette affaire, si du moins ses propres journalistes trouvent de quoi étayer les allégations de Kessler. Mais il a à peine effleuré le sujet qu’un vent de protestation ébranle le Tribune : des abonnés menacent de résilier leur abonnement, des annonceurs de retirer leurs publicités et Lou reçoit même des appels menaçants, suffisamment pris au sérieux pour qu’un agent de sécurité soit affecté à sa protection. Sid Locke se montre tout sauf coopératif, ne se privant pas de stigmatiser publiquement la « croisade » de Lou Grant. Ce dernier, avec le soutien de Mrs Pynchon et de Charlie, décide de ne pas céder aux pressions et de faire la lumière sur les faits en recherchant des témoins fiables…
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Avec John A. Randolph (Sid Locke), David Ackroyd (Mike Kessler), Sandy Kenyon (Eddie Talbert), Keene Curtis (Coach Diehl). Et avec Michael D. Henry (Frank), Grand Lee Bush (Henry Spence), Vaughn Armstrong (Rick Waterhouse) et Laurence Haddon (foreign editor), Michael Irving (Jayson), Lewis Arquette (national editor), Allen Williams (Sacramento editor) et Elizabeth Herbert (Ruth Eisle), Joe Di Reda (bartender), Vivian Brown (waitress [Vivian]), Michael Booth Morgan (Tom).
Enquête à risques pour le Tribune lorsqu’il s’agit de s’attaquer au monde du sport local : collusions entre la presse et les acteurs locaux, intimidations, réactions hystériques du public qui ne tolère pas que l’on touche au sport, contraintes économiques d’un grand journal, tels sont les ingrédients mis en jeu ici. Lou endosse le rôle du journaliste qui refuse de céder aux pressions, tenable grâce à l’équipe soudée qui l’entoure, du sommet jusqu’à la salle de rédaction.
1.16 Hero
CBS, 17 janvier 1978
Produit par Gene Reynolds
Ecrit par Seth Freeman
Réalisé par Mel Damski
Rossi et Animal, qui couvrent un séminaire de juges, sont aux premières loges pour voir un quidam désarmer un homme lorsqu’il pointe un revolver sur l’honorable juge Marston. Le héros cependant disparaît si vite que personne n’a le temps de l’interroger – mais Animal a pris une photo et Lou décide de la publier en Une en invitant le public à identifier le mystérieux bienfaiteur. On découvre ainsi qu’il s’appelle William Danvers et qu’il est chef d’entreprise à San Francisco. Danvers, qui a purgé une peine de prison, est un si bel exemple de réinsertion réussie que Lou décide de publier son histoire. Un choix qui, hélas, a des conséquences inattendues : alors que Lou voulait faire l’éloge de Danvers, celui-ci se présente au Tribune en accusant le journaliste d’avoir ruiné sa vie. Plusieurs de ses clients, apprenant son passé, ont décidé de rompre leur contrat, et sa propre fiancée Leslie le quitte en lui reprochant de ne pas lui avoir fait suffisamment confiance pour lui dire la vérité sur son passé. Lou en perd le sommeil et réalise bientôt que son idée d’un nouvel article pour défendre Danvers n’est pas davantage du goût de l’intéressé.
Pendant ce temps, Billie fait un papier sur le foyer tenu par Joanne Bartlett, qui s’efforce d’offrir un refuge à des femmes qui ont fait de la prison et ont du mal à se réinsérer. Elle est dépitée d’apprendre que son article n’a pas touché le public au point de sauver le foyer qui, faute de financement, doit fermer ses portes…
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Avec Jim McMullan (Bill Danvers), Marlene Warfield (Joanne Bartlett), Doria Cook (Leslie Williams). Et avec William Bryant (Marston), Marilyn Coleman (Corrie), Shirley Jo Finney (Pat), Hazel Medina (Janey), Kerry Sherman (Barbara) et Laurence Haddon (foreign editor), Michael Irving (Jayson), Lewis Arquette (national editor), Allen Williams (financial editor) et Herbert Braha (Larry Arno), Barbara Edelman (Maxine), Lola Mason (Ellen), Abi Young (secretary), Bill Dalziel (floury), Peter Lempert (assassin).
Tout en donnant la lumière à des héros du quotidien qui tentent de retrouver une place dans la société malgré une peine de prison qui les poursuit comme une lettre écarlate, le scénario questionne l’influence de la presse. L’affaire Danvers illustre l’adage selon lequel la voie des Enfers est pavée de bonnes intentions – en l’occurrence celles de Lou Grant qui provoque une réaction contraire à celle qu’il recherchait – et l’enquête de Billie démontre qu’il ne suffit pas d’un bon article pour intéresser le public à une bonne cause. La conclusion des deux intrigues se veut cependant optimiste grâce aux retournements de situation qui, même en demi-teinte, dissipent in fine les nuages amoncelés en cours de route.
Il fait froid et gris à Los Angeles et Lou s’en étonne auprès de Charlie, qui lui explique que le climat californien n’est pas que soleil et chaleur ! Il est lui-même, d’ailleurs, la proie d’un vilain rhume.
Donovan et Billie se découvrent des atomes crochus et nouent une idylle. Lou juge l’aventure dangereuse – une romance dans une salle de rédaction ! – et les deux intéressés découvrent bientôt qu’ils n’ont pas les mêmes priorités, mais l’idylle ne semble pas pour autant enterrée à la fin de l’épisode.
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1.17 Renewal
CBS, 30 janvier 1978 – A2, 29 juin 1985
Ecrit par Ken Trevey
Produit et réalisé par Gene Reynolds
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Mrs Pynchon voudrait faire une série d’articles sur ces parties de la ville promises à la démolition pour laisser place à des bâtiments neufs. L’un d’eux, acheté par le promoteur Tyler Armitage, est encore habité par un vieil homme qui refuse de s’en aller : Earl Humphrey, le vendeur de journaux du coin de la rue, juste devant le Tribune. Earl n’a que les journaux et l’Armée du Salut pour vivre, et quand Lou essaie de lui parler il doit le poursuivre jusque dans son appartement, sous les toits de l’immeuble décrépit qu’il habite. Là, il découvre un spectacle inattendu et bouleversant : les murs et les portes de l’appartement sont recouverts de peintures qui représentent la vie d’Earl mise en images. La mort de sa femme, ses tourments intérieurs sont fixés sur les surfaces de son appartement comme un témoignage poignant de sa vie et de son être. Mrs Pynchon se prend d’amour pour cet art vivant et utilise le Tribune pour s’opposer aux projets immobiliers d’Armitage, bien que celui-ci assure une part importante des revenus du journal, et elle brandit la peinture d’Earl comme étendard de ce combat. Armitage, lui-même amateur d’art, acquéreur récemment d’un Botticelli qu’il a révélé au public, partage le respect de Mrs Pynchon pour l’œuvre d’Earl et, contre toute attente, le Tribune obtient une décision de justice retardant la démolition d’un mois. Mais les ouvriers, ce sera en tout cas la version officielle d’Armitage, n’ont pas été prévenus à temps et l’immeuble est détruit malgré cela. Les ouvriers expulsent Earl de son appartement manu militari. Bouleversé, le vieil homme décide de s’attaquer au Botticelli avec un couteau pour se venger d’Armitage. Il faudra tout l’art de la persuasion de Lou pour tenter de l’arrêter…
Avec Robert Earl Jones (Earl Humphrey), James Karen (Tyler Armitage), Lou Frizzell (Captain), Phillip R. Allen (Sackler). Et avec Ray Oliver (hardhat #1 / ouvrier n°1), Michael Mancini (hardhat #2 / ouvrier n°2), Laurence Haddon (Foreign Editor), Bill Zuckert (National Editor), Michael Irving (Jayson), Billy Beck (Photo Editor), Allen Williams (Financial Editor), Brett Ericson (kid), John Terry Bell (stockbroker), Rachel Bard (Miss Apthorp), David Bond (bum).
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Plaidoyer en faveur de l’art, y compris contemporain et pariétal comme celui d’Earl Humphrey, en même temps que parabole sur les inévitables dégâts collatéraux du progrès et le combat inégal entre « intérêts désintéressés » et intérêts financiers. Le portrait d’Earl Humphrey est touchant, comme le sont les peintures exposées ici (réalisées par Rozzell Sykes), témoignage de sa vie entière, mises sur le même plan qu’un Botticelli. Lou prête sa voix, dans le dénouement, à la défense de l’art, témoignage immortel des sentiments de l’artiste.
L’image d’Earl Humphrey menaçant le Botticelli d’un couteau peut évoquer la mutilation de la Pieta de Michel Ange dans la Basilique Saint Pierre, au Vatican : le 21 mai 1972, un homme s’attaqua à la sculpture avec un marteau.
CBS, 6 février 1978 – A2, 7 septembre 1985
Produit par Gene Reynolds
Ecrit par Michele Gallery
Réalisé par Alexander Singer
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Tout le monde a remarqué combien Charlie semble préoccupé depuis quelque temps, ce qui le rend irascible au point de jeter une menace de démission à la figure de Mrs Pynchon. Lou finit donc par lui demander ce qui le tracasse à ce point et Charlie l’emmène constater le problème de visu : son fils Tommy, hier un jeune homme qui ne pensait qu’aux filles et à sa moto, a intégré une communauté hindouiste. Il s’est rasé le crâne, a pris le nom de Vishnu Das adopté le vêtement et le mode de vie idoines et mendie dans la rue en psalmodiant des mots étranges ! Charlie n’accepte pas ce choix. Lou accompagne son ami et Marian Hume lors d’une journée où les familles sont invitées à venir au temple partager quelques heures avec leur parent. Tommy semble tout à fait sain d’esprit et surtout très heureux de son choix. Si Marian se montre compréhensive, Charlie, lui, se met en colère et s’en va. Lou les accompagne également chez un couple, Bill et Shirley Ballard, qui a traversé la même épreuve et réussi à faire sortir son enfant, Kim, de cette « secte ». Kim paraît heureuse d’en être sortie et les Ballard suggèrent aux Hume de faire comme eux : ils sont allés en justice en plaidant la folie passagère de leur fille. Charlie et Marian consultent un ami magistrat, Ken Harrelson, mais celui-ci estime que Tommy est tout à fait sain d’esprit. Charlie se tourne alors vers Orrin Houston, qui prétend être capable de lui ramener son fils, moyennant finances. Lou accepte de prêter son appartement à une rencontre entre Charlie et Tommy ; mais il amène Houston à dire sans ambages de quelle façon il va procéder et Charlie réalise que Houston s’apprête ni plus ni moins à kidnapper Tommy et à le brutaliser s’il n’accepte pas de renoncer à la vie qu’il a choisie. Il décide alors de se passer de Houston et de parler, simplement, à son fils, en lui disant ce que Lou a durant des années dit à ses trois filles : « Tu es mon fils et rien ne changera cela »…
Intrigue secondaire : Lou ne sait pas comment parler à un journaliste, Mal Cavanaugh, qui rend fous ses collègues et qui est visiblement très fatigué. Il finit par lui proposer un poste dont il ne veut pas et Mal, indigné, annonce sa démission !
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Avec Richard Erdman (Mal Cavanaugh), Peggy McCay (Marian Hume), David Hunt Stafford (Tommy Hume / Visnu Das), James Beach (Orrin Houston). Et avec John Carter (Ken Harrelson), Jean Gillespie (Shirley Ballard), William Boyett (Bill Ballard), Melissa Newman (Kim Ballard), Bucklind Beery (Mitch Collins), Bill Zuckert (National Editor), Michael Irving (Jayson), Laurence Haddon (Foreign Editor), Allen Williams (Financial Editor).
L’approche est sensible et centrée sur le dilemme des parents. Les attitudes de Charlie et de Marian contrastent suffisamment pour offrir deux approches au sein de la famille et les personnages secondaires permettent d’aborder d’autres façons de réagir au problème que pose le choix de vie très particulier de Tommy. Manipulation d’un esprit vulnérable, encore adolescent, ou choix adulte fait en connaissance de cause ? L’approche radicale et dénuée de sensibilité d’Orrin Houston souligne qu’à tout problème correspond une « entreprise » qui, moyennant finances, propose la solution, sans toujours se soucier de la méthode, et surtout de l’humain. On appréciera la manière, toute en ironie, dont Lou ouvre les yeux de Charlie sans aborder de front le problème et en laissant Houston se démasquer lui-même.
Lou évoque ses trois filles et les discussions (nombreuses) qu’il a pu avoir avec elles au fil des années.
CBS, 13 février 1978
Produit par Gene Reynolds
Ecrit par Seth Freeman
Réalisé par Mel Damski
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Rossi enquête sur le County Supervisor Corwin, qui travaille à sa réélection. L’homme est un animal politique talentueux mais sa relation avec Rossi est devenue tendue et Charlie suggère à Lou de lui retirer l’enquête pour la confier à Liz Harrison, du sang neuf que le Tribune vient d’embaucher. Journaliste douée venue de Sacramento, Liz a été recommandée à Charlie par Lou lui-même. Très vite, elle semble confirmer l’intuition de Charlie en portant sur Corwin un regard nouveau et en cherchant ses propres sources plutôt que de se fier à celles de Rossi. Ce dernier, après avoir mal pris son éviction, s’absorbe dans le nouveau dossier que lui a donné Lou : une enquête sur la gestion de plusieurs maisons de retraite où des cas de mauvais traitements ont été recensés. Il en vient bientôt à découvrir un lien avec Corwin, qui serait propriétaire, de façon plus ou moins nette, de plusieurs de ces établissements. Il en a à peine parlé à Lou, en présence de Liz, que Corwin annonce son intention d’enquêter lui-même sur ces établissements. Rossi soupçonne Liz Harrison de collusion avec le politicien, d’autant que ses articles sur Corwin sont étonnamment élogieux. En suivant Corwin, il découvre qu’il a une liaison avec Liz, dont celle-ci n’a rien dit. Questionnée par Lou, elle reconnaît avoir connu Corwin à Sacramento et avoir effectivement une liaison avec lui. Cette révélation pourrait discréditer le Tribune dans son ensemble, même si Liz persiste à ne pas y voir un conflit d’intérêt. Mrs Pynchon, pressée par Lou et Charlie, doit décider si elle licencie Liz ou non…
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Avec Gail Strickland (Liz Harrison), James Olson (Archer Corwin). Et avec Brian Farrell (Larry Kean), Paul Jenkins (Jack Efros), Betty McGuire (Stevens), Bobs Watson (Lind) et Sidney Clute (national editor), Michael Irving (Jayson), Laurence Haddon (foreign editor), Allen Williams (financial editor) et Vivian Brown (Vivian), Robert G. Bell (reporter), Virginia Bingham (Marsha).
Après la collusion dans le monde du sport (1.15), cet épisode questionne le rapport des journalistes avec les politiques mais, la journaliste mise en cause étant une femme, c’est aussi l’image des hommes et des femmes dans le monde du travail qui est mise en question, Billie accusant Rossi de soupçons infondés sur Liz précisément parce qu’elle est une femme. De fait, Rossi dénonce explicitement un « avantage » déloyal que sa collègue aurait sur lui dans sa façon d’approcher le politicien Corwin, du simple fait qu’elle est une femme.
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CBS, 27 février 1978
Produit par Gene Reynolds
Ecrit par Leon Tokatyan
Réalisé par Charles S. Dubin
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Joanie, la fille de Charlie, confie à ce dernier son inquiétude après l’arrestation de son ami Ted Morrison par des agents qui l’ont cueilli à la sortie de l’usine Teletex, où il travaille et dont son père est le président. Depuis, elle est sans nouvelles de lui. Charlie se fait tirer la jambe mais demande à Lou de mettre Rossi sur l’enquête. Il n’en faut pas plus pour qu’un agent du Département de la Justice, du service des Stupéfiants, Harold Sohner, se présente au bureau de Charlie pour lui demander de suspendre l’investigation, qui risque de compromettre une opération fédérale. Les propos sibyllins de Sohner instillent en Charlie et Lou le soupçon que le Gouvernement possède un homme infiltré dans le Tribune. Un vent de paranoïa souffle alors dans la rédaction, chacun soupçonnant tout le monde : Rossi surprend Billie à fouiller dans ses tiroirs (elle cherche en fait les barres de friandises qu’il y cache) et Rossi soupçonne Gary Kellum, un journaliste si peu doué que l’on se demande ce qu’il fait au Tribune, où nul ne semble se souvenir de qui l’a embauché, et pourquoi. L’atmosphère de soupçon ne fait que grossir lorsque Sohner, revenu parler à Lou après que celui-ci a refusé de lâcher l’affaire, avoue être… de la CIA. Mrs Pynchon se souvient que son défunt mari Matthew avait, à l’époque où il dirigeait le Tribune, une sorte d’accord avec la CIA : cela confirme-t-il la présence d’une taupe ? Et qui accordera encore crédit au Tribune si une telle collusion est révélée au grand jour ? Apprenant finalement que c’est Charlie qui a embauché Kellum, Lou soupçonne même son ami… qui lui avoue, piteux, qu’il s’est lui-même posé des questions en reconsidérant la façon dont Lou s’est rappelé à lui et l’a convaincu de l’embaucher, quelques mois plus tôt. Pendant ce temps, l’enquête de Rossi et Billie sur Ted Morrison continue : d’abord accusé de trafic de stupéfiants, Ted semble en réalité soupçonné d’avoir transmis des documents confidentiels aux services secrets russes et l’un de ses amis, Michael Carson, a également été arrêté…
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Avec Peter Hobbs (George Driscoll), Michael Strong (Harold Sohner), Laurette Spang (Joanie Hume). Et avec James Ray (Mr Morrison), Sidney Clute (national editor), Michael Irving (Jayson), Laurence Haddon (foreign editor), Fred Stuthman (photo editor), Allen Williams (financial editor) et Robert Casper (Gary Kellum), Thomas H. Middleton (man #1), John Otrin (Carson) et Jean Allison (Gloria Morrison – non créditée).
Les journalistes du Tribune ne mettent pas vraiment les pieds dans les secrets des services secrets : l’intrigue a surtout pour but de montrer comment le soupçon peut s’insinuer dans un groupe et affecter les relations au sein d’une rédaction. Le caractère inquiétant de la « conspiration gouvernementale » cède le pas au comique du soupçon généralisé, non sans ouvrir une réflexion sur le patriotisme : le journaliste Driscoll, un vieux de la vieille du Tribune, affirme à Lou, Billie et Rossi réunis au bar McKenna’s (leur lieu de rendez-vous habituel) qu’il n’hésiterait pas à collaborer avec la CIA si d’aventure elle le lui demandait, car il estime que c’est de son devoir, ce qui ne laisse pas de paraître inquiétant, ou à tout le moins troublant, à ses camarades reporters, fervents défenseurs de l’impartialité du journaliste.
Lou – I’m a very plain man, Mr Sohner – if that’s your name. I don’t like subtlety, makes me nervous. You wanna talk to me, talk plain. Je suis un homme très simple, M. Sohner - si c'est bien votre nom. Je n'aime pas la subtilité, ça me rend nerveux. Vous voulez me parler, parlez simplement.
Mrs Pynchon (à Lou) – Oh, stop acting like you’re so concerned ! You love it when things heat up. Oh, cessez d'avoir l'air aussi embarrassé ! Vous adorez quand les choses se compliquent.
CBS, 6 mars 1978 – A2, 3 août 1985
Ecrit par Michele Gallery
Produit et réalisé par Gene Reynolds
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Un ami de Rossi, Sam Beecher, qui travaille dans une centrale nucléaire, confie au journaliste son inquiétude au sujet de la société qui l’emploie, TwoCore : il a constaté un non respect des règles de sécurité au sein de l’usine et le rejet de substances radioactives dans la nature. Il aimerait que Rossi enquête là-dessus afin de dénoncer ces pratiques dangereuses, quand bien même il y perdrait lui-même son emploi. Il attend Rossi dans la petite ville où est implantée l’usine. Mais quand Rossi y arrive, accompagné de la fiancée de Sam, Carol, il apprend que Sam a été renversé par une voiture alors qu’il sortait d’un bar. Le shérif n’a aucune raison de soupçonner le conducteur, Rindell, apparemment un honnête père de famille qui passait là par hasard, d’intention criminelle. Rossi, en revanche, demande à Lou de prendre des informations sur Rindell. Une enveloppe que Sam avait sur lui, contenant des preuves dont il avait parlé à Rossi, a disparu. Billie découvre qu’en effet Rindell n’est pas le quidam prétendu : il travaille pour une filiale de TwoCore. Un étranger, en outre, surveille le motel où sont descendus Rossi et Carol ; Rossi, en allant lui parler, découvre qu’il s’agit d’un employé de l’usine, qui lui suggère d’enquêter sur un incident qui s’est produit à la centrale en 1972 et dont on a peu parlé. Il ne souhaite ni donner son nom ni s’attarder avec Rossi car il a peur de perdre son job. En discutant par ailleurs avec des ouvriers de la centrale, Rossi se rend compte que son enquête n’est pas bienvenue car leur travail est plus important pour eux que leur propre sécurité. Ses recherches sur l’incident de 72 révèlent qu’une fuite s’est produite alors, qui a probablement provoqué la mort de plusieurs employés, sans qu’aucune action en justice ait été intentée. De son côté, Lou parle au député Phelps, qui enquête lui aussi sur TwoCore ; mais il apprend ensuite que Phelps a brusquement exonéré la compagnie et arrêté son enquête, bien qu’il prétende le contraire quand Lou le questionne à ce sujet, et il semble qu’il soit victime d’un chantage lié à ses relations avec une prostituée.
La découverte soudaine qu’ils ont peut-être eux-mêmes été exposés à la radioactivité cause le départ précipité de Rossi et Carol, qui se présentent d’eux-mêmes à l’hôpital. Rien de ce qu’a découvert Rossi ne constitue une preuve et il n’a pas de quoi écrire un article. Jusqu’à ce qu’il reçoive un courrier adressé par Sam avant son accident : par précaution, il avait fait une copie de ses documents et les avait expédiés à Rossi au Tribune. Il y a là de quoi exposer les pratiques de TwoCore…
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Avec Belinda J. Montgomery (Carol), Guy Boyd (Sam Beecher), Paul Lambert (Congressman Bob Phelps), Jennifer Rhodes (Dr Roberta Giani). Et avec Carolyn Conwell (Mrs Pratt), Arthur Batanides (stranger), Wayne Heffley (sheriff Turner), Michael Alldredge (worker #2), Sidney Clute (National Editor), Michael Irving (Jayson), Allen Williams (Wilson), Nocona Aranda (attendant), Michael Twain (worker #3), Gino Ardito (worker #1), Robert Rothwell (Mr Rindell), Charles Bracy (copy boy).
CBS, 20 mars 1978
Produit par Gene Reynolds
Ecrit par David Lloyd
Réalisé par Charles S. Dubin
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Au milieu des événements ordinaires d’une salle de rédaction – un journaliste, David Sanders, a la mauvaise idée de finir un article par une plaisanterie de mauvais goût que Lou juge sévèrement et qui conduit au renvoi du journaliste, le copy boy Chris exprime son ambition de devenir lui-même journaliste et se fait les dents sur des sujets que lui soumet Lou -, Lou se rebelle contre la visite médicale que veulent lui faire passer Charlie et Mrs Pynchon. Il n’en a passé aucune depuis l’armée et il redoute ce qui pourrait en sortir. Il cède néanmoins et ses craintes se vérifient car le médecin diagnostique un problème de thyroïde qui nécessite une opération chirurgicale pour retirer la glande. Et Lou de traverser les moments angoissants qui précèdent un séjour à l’hôpital, entouré des attentions de ses amis, de Mrs Pynchon à Joe Rossi. Ce dernier a lui-même un motif d’espoir et d’inquiétude car il est sérieusement pressenti pour un Pulitzer grâce à son article sur les hôpitaux psychiatriques (voir 1.10)…
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Avec Thomas Carter (Chris), James Lydon (le médecin), Fred Sadoff (Dr Karp), Garret Pearson (David Sanders). Et avec Laurence Haddon (Foreign editor), Michael Irving (Jayson), Sidney Clute (National editor), Billy Beck (Photo editor), Allen Williams (Financial editor) et Lydia Lei (technician), Robbyn Stuart (anesthesist), Max Keller (John Gilroy), Leonard Ross (Bill).
Consacré essentiellement à Lou, l’épisode referme la saison sur le spectacle de l’amitié qui unit les protagonistes de la série, tous se retrouvant au chevet de Lou dans l’épilogue. Donovan a apporté un cadeau au malade : sa nécrologie, rédigée « au cas où » et dont Donovan est particulièrement fier.
CBS, 4 décembre 1978 – A2, 13 juillet 1985
Produit par Seth Freeman, Gary David Goldberg
Ecrit par Gina Frederica Goldman & Sally Robinson
Réalisé par Michael Zinberg
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Mrs Pynchon a engagé un communicant (media consultant), Michael Barton, pour aider le Tribune à résoudre ses difficultés financières. D’emblée, Lou est sceptique sur son approche : Barton veut rendre le journal « sexy », attractif, et il commence par conseiller une série d’articles sur les célibataires de Los Angeles, traitée non par la section Today mais par les nouvelles locales. Billie et Rossi sont mis sur le coup et s’impliquent personnellement mais d’une façon qui n’était pas prévue : Rossi enregistre lui-même une vidéo dans une agence et est réellement séduit par la femme qu’il rencontre, tandis que Billie est harcelée par un « romantique » qui, après avoir été éconduit, la poursuit de ses assiduités au point qu’elle se sent harcelée. Pour Barton, le résultat non plus n’est pas celui qu’il escomptait car les articles retenus par Lou sont plus déprimants que réjouissants ! Les deux hommes s’affrontent sur un autre sujet : Barton a envoyé Animal prendre des photos volées d’une vieille star du cinéma et Lou n’apprécie pas du tout cette approche. Il a le soutien de Charlie Hume et Mrs Pynchon va devoir trancher entre les deux visions du journal.
Lou fait aussi l’épreuve de la séduction et de ses aléas. Après s’être persuadé qu’une belle jeune blonde qui lui avait souri en voiture s’intéressait vraiment à lui, il se prend un râteau dans l’ascenseur du Tribune en lui adressant la parole. Entre-temps, sa distraction au volant (causée par la même blonde) lui vaut d’emboutir la petite BMW de Susan… une femme policier, et il doit payer les réparations…
Avec Peter Donat (Michael Barton), Frances Lee McCain (Susan), Sam Freed (M. Ingram), Philip Charles MacKenzie (Philip). Et avec Karen Landry (Erin), Michael Alaimo (Nick), Melodie Johnson (the Blond Woman), Paul W. Davidson (Hal).
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CBS, 8 janvier 1979 – A2, 20 juillet 1985
Produit par Seth Freeman, Gary David Goldberg
Ecrit par Seth Freeman
Réalisé par Roger Young
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Animal se rend (avec sa petite amie Debbie) sur les lieux d’un incendie et ramène des photos qui illustrent un article du Tribune. Celui-ci retient l’attention de Mrs Pynchon qui a vécu dans l’immeuble incendié bien longtemps auparavant, son père en étant l’un des architectes. Elle encourage la rédaction à enquêter sur les incendies dont celui-ci n’est que le dernier en date, tous survenus dans la même zone de la ville sur une période de dix-neuf mois. Billie, en cherchant à parler avec les propriétaires, est systématiquement renvoyée à leur avocat, Mason Cunningham, qui refuse de lui parler. Lou met Rossi avec elle sur l’enquête, qui se révèle plus complexe que prévu. Lou connaît l’un des inspecteurs rattaché aux pompiers, Frank Durning, avec qui il fait du squash, aussi obtient-il de lui des informations. Mais Durning est embarrassé par cette affaire qui comporte visiblement des éléments que l’on cherche à cacher. Les journalistes parviennent à démontrer que tous les immeubles incendiés étaient au nom d’individus distincts qui, en fait, ont des liens de parenté et qui ont servi de prête-noms pour dissimuler qu’il n’y a en définitive qu’un propriétaire. L’hypothèse d’incendies criminels liés et d’une escroquerie à l’assurance se confirme. Durning finit par procurer à Lou un rapport confidentiel dont les journalistes ont quelques dizaines de minutes pour réaliser une copie. Tout indique que les escrocs ont bénéficié d’une complicité à l’intérieur des services municipaux. Durning est en première ligne quand son patron démasque la fuite mais ses informations sont de nature à permettre la révélation de la vérité. Trop tard cependant pour sauver l’immeuble d’Animal, incendié à son tour et dont un résident au moins n’a pu sortir à temps…
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Avec Tom Atkins (Frank Durning), Tom Bower (Lind), Ann Ryerson (Debbie Dexter). Et avec William Joyce (fire marshal), Ellen Blake (Emmaline), Richard Balin (Carlo), G.W. Bailey (Arlo Karp), Janet Brandt (Ella [Schmidt]), Hal Bokar (Kelly), Clarke Gordon (Mason Cunningham), Thomas W. Babson (fireman).
Lou fait une remarque sur Ella Schmidt en la comparant à « Grandma Walton », l’un des personnages de la série The Waltons (La Famille des collines), diffusée aussi par CBS (jusqu’en 1981).