Guide réalisé par Thierry Le Peut
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Guide réalisé par Thierry Le Peut (et complété au fil des ans !)
Découvrez les épisodes déjà en ligne :
saison 1 (complète) - saison 2 - saison 3 - saison 4 (vide) - saison 5 - saison 6 - saison 7 - saison 8 (vide) - saison 9 - saison 10 (vide) - saison 11 (vide) - saison 12 (complète) - saison 13 (complète) - saison 14 (complète)
La série et les photos sont © CBS-Paramount (Bonanza) et/ou NBCUniversal (DVD). All rights reserved.
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Les saisons 1 à 8 ont été éditées au Royaume-Uni sous forme de coffret par Revelation Films, sous licence NBCUniversal, le titre Bonanza étant la propriété de CBS-Paramount. Chaque saison comporte des interviews et une collection rare d'images d'archives. |
Saison 1
(1959-1960)
- Première partie -
Voir la saison 1, 2e partie
Avec Lorne Greene (Ben Cartwright), Pernell Roberts (Adam Cartwright), Dan Blocker (Hoss Cartwright), Michael Landon (Joe Cartwright).
En français, Lorne Greene est doublé par Jean Michaud, Dan Blocker souvent par Jean-Henri Chambois, Pernell Roberts par Gabriel Cattand ou Jean-Claude Balard, Michael Landon parfois par Philippe Ogouz (mais, hormis celle de Lorne Greene, les voix françaises des acteurs changent selon l'époque de doublage).
Les voix françaises épisodiques indiquées dans ce guide sont repérées par mon oreille donc à prendre avec les précautions d'usage. Lorsque j'ai vraiment un doute, j'accompagne le nom d'un "?". Le lecteur qui repère une erreur est invité à m'en faire part.
Créé et produit par David Dortort
1.01 A Rose for Lotta (Une rose pour Lotta)
NBC, 12 septembre 1959
Ecrit par David Dortort
Réalisé par Edward Ludwig



Ce matin-là, Ben Cartwright prend un moment pour contempler les terres de son ranch de Ponderosa avec son fils aîné Adam. Puis ils rentrent à la maison où Adam veut demander des comptes à son jeune frère Joe, le cadet de la famille, qui était censé convoyer mille têtes de bétail et qu’il trouve à s’amuser dans le salon avec une épée. Les deux garçons se querellent en insultant leurs mères respectives et Ben doit ordonner à son deuxième fils, Hoss, une force de la nature, de les séparer. Adam et Joe font la paix une fois que Joe a appris à son frère que le bétail a déjà été convoyé et qu’il n’en a pas perdu une tête ! Une autre querelle naît alors : entre Ben et son cuisinier chinois Hop Sing, qui en a assez de l’entendre crier après lui. Mais c’est une querelle de façade, qui amuse toute la famille et se termine dans les rires.
Plus tard, alors que Ben et ses fils débourrent des chevaux dans le corral, ils voient passer une voiture. Le sang de Ben ne fait qu’un tour : aucune voiture n’est autorisée à traverser Ponderosa sans permission. Le clan Cartwright enfourche donc quatre chevaux et se lance à la poursuite de ce véhicule impudent, qui finit par perdre une roue. Ben et ses fils en voient alors sortir une dame élégante qui se présente comme Lotta Crabtree, la célèbre actrice. Cette apparition a de quoi adoucir les Cartwright mais n’endort pas pour autant leur défiance. Tandis que Joe accompagne la dame à la maison, les autres font parler le cocher, qui reconnaît avoir été payé par Alpheus Troy pour conduire la dame à travers Ponderosa. Alpheus Troy, riche propriétaire de mines d’argent, veut depuis longtemps acheter plus de bois à Ben Cartwright qui refuse d’en vendre plus qu’il ne le fait déjà, voulant préserver la forêt naturelle sur ses terres. Les deux hommes sont ennemis déclarés et de toute évidence Troy a quelque projet précis en tête. La chose se précise quand les Cartwright apprennent par Hop Sing que Joe est parti pour la ville, où il escorte l’actrice.
Joe est indéniablement tombé sous le charme de Lotta Crabtree, ignorant qu’elle a été grassement payée par Alpheus Troy pour entrer en contact avec les Cartwright et amener l’un des fils jusqu’à la ville, afin de le retenir dans ses filets. Troy et ses associés, qui ont les mêmes intérêts, veulent garder en otage le fils afin d’amener le père à leur donner satisfaction. La mission de Miss Crabtree est de retenir Joe à dîner après son spectacle, jusqu’à ce que deux hommes de main prennent en charge le jeune homme. Mais Joe n’est pas si naïf et Miss Crabtree n’a pas le cœur assez dur et insensible pour mener à terme ce projet. Quand les deux hommes forcent sa porte pour s’emparer du jeune homme, elle l’aide à leur échapper.
Entre-temps, Ben, Adam et Hoss sont arrivés en ville. Ils trouvent Alpheus et ses associés dans l’un des hôtels, où ils comptent sur le gunfighter Langford Poole pour les protéger et impressionner les Cartwright. Sans succès. Adam se révèle plus rapide et blesse le tireur à l’épaule. Il laisse ensuite son père et son frère garder un œil sur les hommes d’affaires tandis qu’il cherche Joe. Celui-ci s’est réfugié dans le quartier chinois, chez le père de Hop Sing, Hop Ling, où le suivent les deux hommes de main. Ils mettent tout sens dessus dessous et incendient même une tente, sans que cela leur profite car les Chinois se liguent contre eux et Joe se mêle joyeusement à la bagarre.
Il est tard quand les Cartwright retrouvent enfin Joe : il danse avec Miss Crabtree dans un restaurant où ils ont visiblement partagé un agréable dîner ! Le clan Cartwright, au complet, peut regagner son domaine, le ranch de Ponderosa…
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Avec Yvonne De Carlo (Lotta Crabtree). Et avec George Macready (Alpheus Troy), Barry Kelley (Aaron Hooper), Willis Bouchey (George Garvey), Christopher Dark (Langford Pool), Victor Sen Yung (Hop Sing), Sammee Tong (Hop Ling), Ned Glass (coach driver).


Une ouverture qui campe efficacement les personnages et le contexte. La guerre est ouverte entre Ponderosa, un Paradis sur Terre où les Cartwright vivent en harmonie (une harmonie querelleuse et bruyante, pleine de vie) autour du Patriarche (Ben Cartwright cite la Bible en parlant à Troy : « Le Seigneur dit : ‘Œil pour œil, dent pour dent’. »), et Virginia City, la grande ville, repaire des hommes d’affaires prêts à toutes les ruses pour dévorer la terre afin de nourrir leur commerce. Que Troy soit propriétaire de mines n’a rien d’un hasard : il symbolise la puissance capitaliste aveugle qui déchire la terre pour en prendre les richesses, indifférente aux dégâts qu’elle cause pour s’enrichir. La ville est aussi le lieu de l’élégance, symbolisée ici par l’actrice Lotta Crabtree et le somptueux théâtre où elle se produit, un lieu de passage qui attire des voyageurs de partout, souvent fortunés, comme l’atteste le grand hôtel International House. A côté des lieux d’affaires et des lieux de plaisir vivent les mains ouvrières, ici les Chinois blanchisseurs qui sont regroupés dans un quartier. On ne s’étonne pas que la sympathie des Cartwright aille clairement vers cette partie de la population, celle qui travaille de ses mains.
Chacun des membres du clan Cartwright est également caractérisé dès la première séquence. Ben est le chef incontesté, capable de bienveillance comme d’autorité, même si ses fils ont assez de fougue pour ne pas toujours l’entendre quand il les rappelle à la concorde. Une bonne dispute exprime les sentiments négatifs et une bagarre franche remet les idées en place : c’est ce que démontrent Adam et Joe dans le beau salon de la maison principale, avant de se réconcilier et d’aller travailler ensemble. L’occasion d’apprendre que tous deux n’ont pas la même mère, puisque chacun stigmatise celle de l’autre : Joe est le fils d’une dame de la Nouvelle-Orléans tandis qu’Adam eut pour mère une aristocrate de Boston, fille d’un Capitaine. Joe en dira plus long en répondant plus tard aux questions de Lotta Crabtree : Ben Cartwright s’est marié trois fois et chacun de ses fils est issu d’une mère différente, celle de Hoss ayant la particularité de mesurer 1m80, ce qui tendrait à expliquer la corpulence remarquable de son rejeton. « Hoss », « le gars », « le bon gars » ou « le bourrin », d’ailleurs, n’est pas son vrai prénom, même si l’on ne nous dit pas encore quel est celui-ci.
Si Hoss est la force incarnée dans un corps imposant, tout intimidé devant la grâce et l’élégance féminine (sa rencontre avec Miss Crabtree le montre assez), Adam représente l’autorité et la raison, c’est ce qu’indique sa façon de s’inquiéter de la bonne marche du ranch et de rappeler à son jeune frère ses responsabilités (« Il est un Cartwright », que diable !). Face au gunfighter, il est impavide et son geste est sûr. Pas de mot superflu ni de mouvement inutile. Joe, lui, symbolise la vie, la vie sautillante, gaie, arrogante et non dénuée d’élégance : il prend plaisir à apprendre le maniement de l’épée fine, même remplacée par un parapluie (lors du combat dans l’appartement de Lotta), bondissant sur les tables et par-dessus les obstacles, mais il est capable aussi de porter des coups de poing sûrs et efficaces. Le rire l’accompagne même dans l’adversité, rire du jeune garçon qui aime se distraire et ne craint pas le danger. Téméraire, peut-être, on attendra pour le savoir, mais courageux également, et moins écervelé que ne le prétend Adam – sincèrement ou pour jouer son rôle de grand frère ? Et si Adam fait montre de dureté envers son cadet fougueux et un brin irresponsable, Ben et Hoss sont visiblement pleins d’indulgence et fiers de l’agilité et de la fougue du petit dernier, qui, incidemment, montre qu’il ne rechigne pas au travail et qu’il sait se tirer d’affaire tout seul. Ce ne sont pas les Cartwright qui le sauvent à Virginia City, il le fait lui-même et, par-dessus le marché, « emballe » la fille !
On trouve ici, pour la première fois et à plusieurs reprises, une scène que le générique rappellera chaque semaine : les Cartwright chevauchant côte à côte, à la poursuite de l’intrus qui pénètre sur leurs terres ou pour rentrer chez eux, réunis et saufs, à la fin de l’épisode.
Une fin alternative montre les Cartwright interprétant en chœur la chanson « Bonanza » en quittant Lotta et en s’éloignant de Virginia City. C’est la seule fois où l’on entend(ait) la version chantée du générique composé par Jay Livingston et Ray Evans.
L’actrice Lotta Crabtree a bien existé. Elle est née en 1847. Sa présence apporte à l’épisode son seul élément féminin, fait d’élégance, d’ambition et de sincérité.

Victor Sen Yung et Dan Blocker
1.02 Death on Sun Mountain (Le troupeau)
NBC, 19 septembre 1959
Ecrit par Gene L. Coon et David Dortort
Réalisé par Paul Landres

Barry Sullivan et Pernell Roberts
Les Cartwright poursuivent un voleur de bétail et découvrent qu’il s’agit de Tukwa, un Paiute qu’ils emploient au ranch. Le Chef Winnemucca leur explique que les Paiutes meurent de faim car les Blancs chassent les antilopes qui sont censées les nourrir. Ben promet alors de voir de quoi il retourne et laisse les bœufs aux Paiutes. En allant à Virginia City, les Cartwright constatent que les mineurs vivent dans une triste misère mais aussi que des « hommes d’affaires » leur vendent de la viande d’antilope à un prix scandaleux. Ces hommes sont Mark Burdette, un homme élégant et calme qui ne voit rien d’anormal à adapter ses prix à la demande, et Early Thorne, une brute qui semble parler davantage avec les poings et les balles qu’avec sa bouche. Ben préfère ignorer la proposition de Burdette de lui acheter des bœufs et vendre ceux-ci directement aux mineurs qui le souhaitent, à un prix raisonnable. Le mineur Carl Harris vient ainsi avec quelques autres acheter cinq têtes à Ponderosa. Mais ils sont attaqués sur la route du retour par Thorne et plusieurs complices déguisés en Indiens, qui laissent Harris pour mort et tuent tous les autres avant d’emporter les bêtes. Virginia City est prête à s’embraser contre les Paiutes et Thorne ne s’arrête pas là : il tue Tukwa, vole les bêtes qu’il gardait et fait circuler le bruit que c’est Tukwa qui a dirigé l’attaque contre les mineurs. C’est ce que Burdette affirme à Joe, qui refuse de le croire. Il n’empêche que Joe est pris à partie par une foule chauffée par Thorne qui accuse les Cartwright d’être complices des Paiutes et il aurait été pendu sans l’intervention de Burdette, qui commence à regretter son association avec Thorne. Glory, une fille du saloon dont Burdette a fait sa compagne, réalise quel plan malhonnête les deux associés sont en train de suivre et elle décide de s’en éloigner ; mais Thorne, craignant qu’elle ne parle trop, pousse Burdette à l’enlever et à l’emmener à la limite du désert de Devil’s Gate, où il veut l’abandonner. Les Cartwright se lancent à leur poursuite et les retrouvent rapidement. Le sauvetage de Glory ne se fera pas cependant sans un échange de coups de feu au cours duquel Thorne tire sur Burdette, qui refuse de sacrifier Glory dont il est sincèrement épris. Avant de mourir, Burdette à son tour tire sur Thorne…
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Avec Barry Sullivan (Mark Burdette). Et avec Karl Swenson (Carl Harris), Leo Gordon (Early Thorne), Bek Nelson (Glory), Harry Bartell ([Chief] Winnemucca), Ron Soble (Tukwa), Jeanne Bates (Stella Harris), Robin Warga (Michael Harris), Jay Hector (Harold Harris), Zon Murray (miner).
Burdette levant son verre au filon Comstock (Comstock Lode) qui a attiré les prospecteurs sur le dos desquels il s’enrichit : « A bonanza. A real bonanza ! » Plus tard, c’est encore le mot « bonanza » qu’utilise Adam pour désigner l’enrichissement de Burdette. Commentaire d’Adam devant le cadavre de Burdette : « He came here to strike it rich, find a bonanza, now he’s dead. » Conclusion de Ben (en off), à la fin de l’épisode : « One place or another, there’ll always be a Mark Burdette. And, for every one like him who makes it, a thousand will fail. But then, what a thousand to one odds for a man who looks up unto the sky and sees… a bonanza ? »
Ben, amer, au sujet des prospecteurs qui déferlent sur le Nevada comme auparavant sur la Californie : « Whatever they touch, they kill it. »
![]() Karl Swenson, Robin Warga et Jay Hector |
![]() Bek Nelson et Pernell Roberts |
1.03 The Newcomers (L’or et l’amour)
NBC, 26 septembre 1959
Ecrit par Thomas Thompson
Réalisé par Christian Nyby

Dan Blocker et Inger Stevens
Ben et ses fils viennent à la rencontre d’un groupe qui séjourne sur leurs terres et qu’ils ont déjà sommé de quitter Ponderosa. Le groupe est conduit par Blake McCall, dont les Cartwright savent qu’il projette de dévaster un terrain qu’il a déjà acheté pour y chercher de l’or, en utilisant une technique de forage hydraulique mise au point par John Pennington. Celui-ci est l’associé de McCall et voyage avec lui, accompagné de sa sœur Emily, très malade et plus ou moins fiancée à McCall. Les Pennington ne comprennent pas l’attitude des Cartwright qui leur paraissent des gens vindicatifs et menaçants, bien que Ben Cartwright leur explique pourquoi il s’oppose aux prospecteurs en tous genres. Emily est cependant surprise et intriguée quand elle voit le gigantesque Hoss, qui l’effraie, s’occuper de la blessure d’un homme qu’Adam a blessé au bras parce qu’il s’apprêtait à tirer sur les Cartwright.
L’idée que se font les Pennington de ces derniers doit beaucoup aux propos de McCall, qui ne les informe pas des dessous de ses affaires et n’a en vue que le profit à réaliser. McCall est en outre poussé à mal agir par son homme de main, Krug, qui a l’idée de tuer un entomologiste, Justin Flannery, qui s’est joint à l’expédition, pour ensuite accuser les Cartwright de l’avoir abattu froidement. McCall et Krug se servent de cet incident pour monter les mineurs des environs contre les Cartwright et fomenter une petite révolte.
La mort de Flannery, cependant, pousse les Cartwright à hâter le départ du groupe de Pennington et Hoss se propose d’accompagner le convoi jusqu’aux limites de Ponderosa pour les remettre sur la route de la Californie. Emily et John découvrent alors un autre visage de Hoss, bien différent de ce qu’ils imaginaient, et réalisent aussi combien McCall est ambitieux et égoïste. McCall et ses hommes assomment Hoss et le ligotent ainsi que les Pennington tandis qu’ils vont soulever les mineurs contre les Cartwright. Hoss parvient à s’enfuir avec Emily. Ils vivent quelques heures ensemble qui sont un vrai bonheur pour tous les deux, Emily étant touchée par la sensibilité de Hoss qui, lui, fond rien qu’en la regardant. La menace que représente McCall oblige cependant Hoss à se jeter dans la bataille avec son père et ses frères.
McCall et Krug arrêtés et les mineurs renvoyés à leurs concessions, Emily annonce à John qu’elle va repartir pour la Californie. Hoss l’accompagne jusqu’à un convoi qui a accepté de l’y emmener et lui fait ses adieux. Mais il rentre tout heureux après qu’elle lui a dit qu’elle l’aimait. Son bonheur est de courte durée, car dès son retour au ranch il apprend ce qu’Emily a voulu lui cacher en partant : elle est condamnée et n’a guère que quelques semaines à vivre encore. Les Cartwright entourent Hoss de leur attention et de leur soutien pour l’aider à surmonter sa tristesse…
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Avec Inger Stevens (Emily Pennington). Et avec John Larch (Blake McCall), Robert Knapp (John Pennington), Charles Maxwell (Krug), George J. Lewis (Jose Moreno), Byron Foulger (Justin Flannery), Duane Grey (Wyoming), John Lormer (Doc Riley), Martin Mason (1st miner), Troy Melton (Merrill).
Vf Marc Cassot (McCall), Jacques Deschamps (Krug)
Emily traite Hoss de « monstre » la première fois qu’elle le voit (« you ugly brute » en VO).
Hoss reconnaît aimer davantage les animaux que les hommes, parce que ceux-ci ont en eux une méchanceté que les bêtes n’ont pas. Il confie plus tard à Emily le plaisir qu’il a à contempler les beautés que recèle la nature, lui parlant d’un canyon où il aime se promener et où il rêve de l’emmener.
Ben évoque les trois femmes qu’il a enterrées, rappelant que ses trois fils sont nés de trois mères différentes.
L’épisode rappelle que les Cartwright sont en lutte contre le reste du monde : non seulement ils protègent leurs terres de ceux qui viennent piétiner leurs pâtures et tuer leurs bêtes mais ils se dressent aussi contre tous les prospecteurs et autres entrepreneurs qui ne rêvent que de dénaturer l’extraordinaire beauté naturelle du site. Accusé de se comporter en maître du monde, Ben objecte qu’il se considère comme maître d’une petite partie de ce monde uniquement : Ponderosa. Les propos de McCall et Krug suggèrent que bien des gens, dans la région, sont hostiles aux Cartwright.

Inger Stevens et Dan Blocker

Michael Landon et George J. Lewis
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George J. Lewis avec le clan Cartwright
1.04 The Paiute War (La guerre des Paiutes)
NBC, 3 octobre 1959
Ecrit par Gene L. Coon
Réalisé par Paul Landres

Ben Cartwright et le Chef Winnemucca essaient d'éviter une guerre.
De gauche à droite : Michael Forest, Anthony Caruso, Pernell Roberts, Lorne Greene, Howard Petrie.
Adam trouve Bruno, un Shoshone, sur la route. Il a été rudement battu par les frères Wilson qui tiennent un relais et qui retiennent sa femme ainsi qu’une autre Indienne. Ils étaient allés au relais pour faire du commerce mais les Wilson, ivres, ont décidé de s’amuser avec les femmes, ont battu l’Indien qui accompagnait Bruno et chassé celui-ci après l’avoir roué de coups. Adam retourne avec lui au relais et oblige les Wilson à laisser partir les femmes. Il leur offre l’asile de Ponderosa. Juste après leur départ, un groupe d’Indiens attaque le relais. Mike Wilson parvient à s’enfuir mais son frère est tué et les Indiens mènent plusieurs raids de représailles qui sèment l’effroi à Virginia City. Wilson monte la population contre les Paiutes bien que ceux-ci n’y soient pour rien : ce sont les Bannock, de la tribu des Shoshones, qui ont mené ces raids. Ben et Adam essaient d’arrêter les choses, sans succès. Le Major à la retraite Ormsby prend la tête d’un « détachement » de volontaires, pour la plupart avinés, qui veulent tuer des Indiens. De son côté, le Chef des Paiutes, Winnemucca, souhaite la paix mais se prépare à la guerre. Son fils, Young Wolf, est prêt à verser le sang des hommes blancs. Ben accompagne le Major et tente de parlementer avec Winnemucca, qui ne demande que cela, mais Wilson abat un Indien et lance le signal d’un massacre. Beaucoup d’hommes sont tués de part et d’autre, Ben est blessé et Adam emmené par les Paiutes.
William Stewart, avocat, envoie chercher l’armée et c’est Wilson qui se propose de porter le message. Il accuse Ben Cartwright d’avoir délibérément mené l’expédition dans un guet-apens. Les Paiutes, eux, se préparent à un plus rude combat. Winnemucca accepte cependant d’écouter Ben : si celui-ci parvient à stopper l’armée, son fils vivra. Dans le cas contraire, le sang d’Adam sera le premier versé. Ben se porte donc avec Joe au devant des troupes venues de Sacramento sous le commandement du Major Hungerford. Ce dernier accepte de suspendre les opérations si Ben lui apporte la preuve que ce sont des Bannock, non des Paiutes, qui ont attaqué les colons. Pour ce faire, Ben et Joe se rendent au camp des Bannock et parlent à leur chef Ring Nose qui, apprenant qu’Adam a sauvé Bruno et les femmes enlevées, accepte de les suivre afin de payer cette dette en disant la vérité.
Hélas, Ben et Joe arriveront trop tard pour empêcher la bataille. Le premier coup de feu est de nouveau tiré par Wilson qui abat Young Wolf en le voyant poursuivre Adam, qui s’est échappé. Winnemucca réplique aussitôt et une fois les hostilités ouvertes la bataille ne prend fin que lorsque beaucoup d’hommes, à nouveau, sont morts. Adam tue lui-même Wilson qui s’apprêtait à l’abattre. C’est devant le spectacle des morts que Hungerford entend Ring Nose, qu’il emmènera avec lui à Sacramento où il devra répondre des attaques devant une cour de justice. L’armée se retire en laissant le Chef Winnemucca pleurer ses morts…
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Avec Jack Warden (Mike Wilson) et Anthony Caruso (Chief Winnemucca), Michael Forest (Young Wolf), Walter Coy (Captain Kelly), Douglas Kennedy (William Stewart), Howard Petrie (Major Ormsby), Peter Coe (Major Hungerford), George Keymas (Ring Nose), Michael Ragan (Vern Wilson), I. Stanford Jolley (Turner), Gregg Martell (Bruno).
David Greenland, dans son livre sur Bonanza, qualifie cet épisode de « mini-épopée pour la télévision ». C’est bien le cas. L’épisode aurait coûté 139.000 $ et nécessité une centaine de figurants pour incarner les Indiens et les soldats. Le scénario est bien mené de bout en bout, sans temps mort, en s’inspirant de faits réels : la guerre des Paiutes de mai 1860 commença bien avec l’enlèvement de deux Indiennes par deux frères qui tenaient un relais (Williams Station, ici Wilson’s Station) et par des actions de représailles des Paiutes (ici des Bannock, afin de présenter les Paiutes comme victimes d’un malentendu tragique). Un rescapé de Williams Station mit en émoi Virginia City et un premier affrontement à Pyramid Lake coûta la vie au Major Ormsby. La riposte fut confiée au Colonel des Texas Rangers John C. Hays et à son régiment appelé le Régiment Washoe, dont le Major Daniel Hungerford était l’un des officiers. Les Paiutes, commandés par Numaga, furent défaits. La mise en scène de cet épisode tient également la route du fait des moyens mis en œuvre ; on est loin bien sûr des vastes reconstitutions possibles au cinéma mais le résultat a néanmoins bonne tenue et se révèle convaincant (si l’on excepte les fausses explosions : le canon tire bien mais les impacts sont simulés par un effet spécial qui évoque davantage un feu d’artifices qu’une explosion). Les Cartwright, évidemment, puisque c’est leur série, sont placés au cœur de l’action.

Pernell Roberts et Michael Forest

1.05 Enter Mark Twain (Mark Twain)
NBC, 10 octobre 1959
Ecrit par Harold Shumate
Réalisé par Paul Landres

Pernell Roberts et Howard Duff
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Howard Duff entouré de Pernell Roberts, Michael Landon et Lorne Greene
Sam Clemens arrive à Virginia City pour travailler au journal local, The Territorial Enterprise, dirigé par Bill Raleigh. Il fait connaissance avec quelques figures locales : les Cartwright, dont il croise deux spécimens, Hoss et Joe, devant le saloon, puis le Juge Jeremy Clarence Billington, réélu à son poste depuis des années. Il échange aussi quelques propos avec un vieux prospecteur qui lui parle d’un « homme sauvage » qu’il a vu alors qu’il traversait Ponderosa. Une créature de plusieurs mètres bondissant d’arbre en arbre. Elle plaît tellement à Clemens qu’il en fait un petit article, lequel attire l’attention des Cartwright mais pas en bien : il leur vaut en effet de voir un millier de curieux venir sur leurs terres et effrayer les bêtes ! Adam se rend donc au journal et exige la publication d’un démenti, ce que Clemens refuse, s’attirant le poing d’Adam qui lui-même persuade Bill Raleigh de publier le démenti demandé. Clemens le fait alors à sa manière, en prétendant que le monstre est mort et que son corps a été jeté dans le lac, ce qui attire le savant Dr Ephram Lovejoy intéressé par la dépouille de cette fascinante créature, et que les Cartwright chassent de leurs terres. Le fameux « homme sauvage », cependant, existe vraiment : Adam l’a rencontré et poursuivi avant de le ramener au ranch. Il s’agit en fait d’une malheureuse jeune fille, Rosemary Lawson, dont les parents ont été tués et qui s’est retrouvée à errer dans la nature en survivant comme elle pouvait. Les Cartwright lui offrent un toit provisoire et lui rendent un aspect présentable qui surprend fort Sam Clemens le jour où celui-ci s’aventure jusqu’au ranch à dos de mulet.
Clemens est venu avertir les Cartwright qu’un mandat d’arrêt avait été émis contre eux après leur visite fracassante au bureau de Daniel Lash, le directeur du Chemin de Fer Sierra & Nevada, qui avait engagé des hommes pour faire des mesures sur leurs terres. Le passage du chemin de fer à Ponderosa pourrait ruiner les Cartwright qui comptent bien le combattre de toutes leurs forces. Or, Lash et le Juge Billington sont comme cul et chemise et Sam Clemens subodore là-dessous quelques affaires douteuses. Le Juge d’ailleurs lui déplaît, tout comme son épouse Minnie qui seconde efficacement sa campagne. Aussi Clemens a-t-il décidé d’utiliser le journal pour soutenir l’adversaire du Juge, Henry Walker, candidat malheureux dont les habitants de Virginia City connaissent à peine le nom. Le journaliste lance donc une campagne d’information qui dénigre à loisir le couple Billington et révèle au grand jour ses turpitudes. De quoi agacer le Juge mais également Lash, qui demande à ses hommes de faire taire définitivement le journaliste. Les Cartwright lui offrent alors le rempart de leurs revolvers pendant qu’il écrit l’article décisif qui emportera la victoire de Walker et la déroute des Billington. C’est à cette occasion que Clemens trouve son nom d’écrivain : Mark Twain, en souven ir de ses voyages sur le Mississippi…
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Avec Howard Duff (Samuel Clemens). Et avec Dorothy Green (Minnie Billington), Patrick McVey (Bill Raleigh), Victor Sen Yung (Hop Sing), Edmund Ryan (Daniel Lash), John Litel (Judge Jeremy C. Billington), Lane Bradford (Lash’s foreman), Ann Whitfield (Rosemary Lawson), Percy Helton (Blurry Jones), Arthur Lovejoy (Dr Ephram Lovejoy), Robert Carson (marshal).
Vf Jean-Claude Michel (Clemens), Jacques Marin (Raleigh)
La figure centrale de l’épisode, comme le titre l’indique assez, est l’écrivain Mark Twain, ou plus justement le journaliste Samuel Clemens qui a déjà parcouru bien des territoires avant d’arriver à Virginia City. Passant aisément des vêtements loqueteux du voyageur des grands chemins au costume élégant du journaliste citadin, Clemens apporte à Virginia City le tranchant de sa plume et la fantaisie d’un esprit libre et rêveur. Pas grand-chose à voir a priori avec les Cartwright et pourtant ils trouvent un terrain d’entente et une lutte commune, au cours de laquelle le journaliste s’invente un nom d’écrivain appelé à une grande postérité.

1.06 The Julia Bulette Story (L’histoire de Julia)
NBC, 17 octobre 1959
Ecrit par Al C. Ward
Réalisé par Christian Nyby

Jane Greer, Robert B. Williams et Michael Landon

Lorne Greene et Jane Greer
Tout juste rentré de voyage, Little Joe entre dans l’établissement de Julia Bulette dont vient d’être éjecté un client. Le responsable de cette éjection brutale est John Millain, qui s’est déjà fait une réputation en ville. Quand Joe le voit lever la main sur Julia Bulette, son sang bouillonnant ne fait pas même un tour et il bondit sur le misérable pour lui administrer la correction qu’il mérite. A ceci près que Joe ne fait pas le poids face à Millain : il ne doit la vie qu’à l’intervention de Julia qui assomme ce dernier alors qu’il dégaine son arme. Il n’en faut pas davantage à Joe pour tomber amoureux de la belle Julia – belle, mais scandaleuse. L’établissement qu’elle tient est un saloon, une maison de jeux et un bordel, et la réputation de la dame est sulfureuse, quand bien même elle compte parmi les notables de Virginia City. Lorsque la ville entend se doter d’un magistrat capable de faire appliquer la loi et l’ordre, elle est au nombre des bienfaiteurs dont le soutien financier est attendu, tout comme Ben Cartwright. Mais celui-ci s’inquiète de voir son fils passer de plus en plus de temps avec Julia, non pas tant parce que le Dr Martin attire son attention sur les commentaires qui se répandent dans la ville, mais parce qu’il craint de voir son fils se commettre avec une femme qui ne lui convient pas, et plus âgée que lui de surcroît. Il a conscience, par ailleurs, que l’attirance que cette femme exerce sur son fils est due en partie à ses origines françaises : comme Julia, la mère de Joe était originaire de La Nouvelle-Orléans, comme elle aussi elle avait du mal à se faire admettre dans tous les milieux car elle était en partie créole. Joe, qui n’a guère connu sa mère, trouve en Julia l’image la plus fidèle à l’image qu’il s’en est forgée. Le jeune homme, cependant, ne tolère pas qu’on lui dise ce qu’il doit faire et il se rebelle contre les mises en garde de son père, au point de disparaître plusieurs jours de suite pour se consacrer à sa belle, au mépris du qu’en-dira-t-on, mais aussi au prix de la haine redoublée de John Millain, qui considère Julia Bulette comme sienne. Julia, elle, après avoir tendu une oreille attentive à l’inquiétude de Ben, semble prendre plaisir à braver l’opinion publique en continuant à voir Joe.
Une épidémie apparue parmi les mineurs fait diversion quelque temps et oblige les citoyens de bonne volonté à unir leurs forces autour du Dr Martin. Julia ouvre généreusement son établissement aux malades, le transformant en hôpital de fortune. Lorsque le danger est passé et que la vie reprend à Virginia City, Joe admet difficilement de voir Julia boire et s’amuser avec les hommes qui fréquentent son établissement. Il ne peut en outre éviter plus longtemps une confrontation avec John Millain, qui le provoque. L’arme de Joe, cependant, est plus rapide cette fois que celle de Millain. Joe pousse ensuite la ville à reconnaître ce qu’a fait Julia pour elle et le conseil des notables décide de lui décerner le titre de membre honoraire des sapeurs pompiers de la ville. Elle décline, en revanche, la proposition de mariage que lui fait Joe. Millain, lui, se vengera bientôt en poignardant Julia et en s’enfuyant avec ses bijoux. Il sera arrêté mais l’état de Julia ne laisse pas présager une issue heureuse pour elle…
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Avec Jane Greer (Julia Bulette - Julia Bataille dans la VF). Et avec Alexander Scourby (John Millain), Roy Engel (Dr Martin), Robert J. Stevenson (George Romley), Kay Kuter (Mr Finch), Victor Sen Yung (Hop Sing), Robert B. Williams (Tom), Mary Munday (Gladys), Ken Dibbs (Sheriff Brad Olins), Rush Williams (Pete).
Vf Martine Sarcey (Julia), René Arrieu (Millain)
C’est cette fois Julia Bulette, prostituée, tenancière d’un élégant bordel à Virginia City, qui inspire la série et contribue à l’ancrer dans la réalité historique. Transformée, certes : le meurtre de Julia par John Millain eut lieu en 1867 et son élection à la qualité de membre honoraire des sapeurs pompiers de la ville en 1861, et les deux événements sont ici rapprochés. Mais les personnages et certains événements n’en sont pas moins respectés et mêlés à l’histoire fictive des Cartwright, offrant à Joe une seconde occasion de courtiser une femme célèbre, après l’actrice Lotta Crabtree dans le premier épisode. C’est cependant ici son premier véritable chagrin amoureux. Ajoutons, pour convoquer l’autre personnage historique que Bonanza a introduit dans l’épisode 1.05, que l’écrivain Mark Twain a assisté, en avril 1868, à la pendaison de John Millain, qu’il a rapportée dans une lettre publiée dans le Chicago Republican le 31 mai 1868. (Millain, que Twain orthographie Melanie, est parfois écrit Milleain ou Millian. En tous les cas, son prénom dans cet épisode est bien John et non Jean, comme on le trouve parfois écrit.)
Une curiosité : alors que les habitants de Virginia City ont offert à Julia Bulette le casque portant le n° 1, c’est ici le n° 2 que Joe lui remet. L’une des rares photos de Julia la montre posant auprès du casque n° 1.

Michael Landon et Jane Greer

Pernell Roberts, Michael Landon et Lorne Greene
1.07 The Saga of Annie O’Toole (La concession)
NBC, 24 octobre 1959
Ecrit par Thomas Thompson
Réalisé par Joseph Kane

Alan Hale, Jr avec Ida Lupino et Pernell Roberts
Les Cartwright prêtent leurs poings au règlement de différends entre les mineurs, à Washoe, lorsqu’ils voient arriver un chariot conduit par une femme, Annie O’Toole, venue de Californie avec son vieux père pour s’installer sur l’une des deux concessions de Swede Lundberg. Le vieillard n’a pas résisté au voyage et les Cartwright offrent la force de Hoss pour lui creuser une tombe sur la concession, après quoi Adam essaie de convaincre Annie de repartir en Californie en arguant du fait qu’une femme seule ne peut pas rester au milieu des mineurs – Swede étant pour l’instant introuvable. Mais Annie, qui ne sait ni lire ni écrire, a un caractère déterminé et il faut bien de la patience à Adam pour essayer de lui faire entendre raison. Voyant que les mineurs sont attirés par l’odeur alléchante du petit repas qu’elle prépare à Hoss pour le remercier de ses efforts, Adam a une idée brillante : il propose à Annie de cuisiner pour les mineurs avec les produits offerts par Ponderosa, dans l’idée qu’au bout de quelques jours elle aura de quoi s’offrir le voyage du retour. Il l’aide à installer son restaurant et à en trouver le nom, The Square Meal (Au Bon repas). Mais l’affaire marche si bien et Annie se révèle une femme d’affaires si avisée que le départ n’est plus pour elle une priorité, d’autant que son vieux père repose ici et qu’elle n’a pas envie de l’y abandonner. Mais voilà que Swede fait son retour, avec une nouvelle embarrassante : il a vendu l’une de ses concessions à Gregory Spain mais il ne sait plus laquelle, et Spain affirme que c’est celle sur laquelle Annie s’est installée. Il exige donc le départ d’Annie, qui, elle, s’accroche à sa concession, refusant de déplacer le restaurant et la tombe de son père. Adam se retrouve de nouveau en première ligne dans ce conflit mais pas seulement : Ben également, car il a accepté d’être le juge provisoire des différends entre mineurs. La querelle entre Spain et Annie connaît diverses péripéties et Adam comprend très vite que c’est elle qui est dans son tort, ayant falsifié l’acte de vente. Elle s’accroche cependant et finit par obtenir gain de cause, forçant Spain à lui racheter la concession à un prix d’or, et même à payer l’enterrement de luxe offert à son vieux père pour l’installer sur l’autre concession. La concession portera bonheur à Spain… mais pas autant que l’autre concession, qui se révèlera plus riche encore. Annie épousera Swede et ils feront construire une somptueuse maison pour y passer leurs vieux jours…
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Avec Ida Lupino (Annie O’Toole). Et avec Alan Hale, Jr (Swede Lundberg), Henry Lascoe (Gregory Spain), Victor Sen Yung (Hop Sing), John Patrick (Himself O’Toole), Richard Reeves (Clayton), Ollie O’Toole (Simpson).
Vf Claude Bertrand (Swede), Louis Arbessier (Kevin ‘Himself’ O’Toole), Fernand Rauzena (Spain)
Un épisode de comédie où les Cartwright délaissent Ponderosa pour s’occuper des affaires des mineurs, dans lesquelles ils voudraient pourtant n’avoir rien à voir. Adam et Ben sont mis à contribution en particulier, jouant les conciliateurs au milieu des querelleurs, et le personnage d’Annie O’Toole emporte le premier plan. Après tout, c’est son histoire et les producteurs ont confié le rôle à Ida Lupino qui, à presque trente ans de carrière, se tournait vers la télévision (elle venait d’avoir sa propre série, Mr Adams and Eve, avec Howard Duff, en 1957-1958).

Ida Lupino avec Dan Blocker et Pernell Roberts
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Ida Lupino, Michael Landon et Pernell Roberts sur le tournage
1.08 The Phillip Diedesheimer Story (Les dangers de la mine)
NBC, 31 octobre 1959
Ecrit par Thomas Thompson
Réalisé par Joseph Kane

John Beal avec Dan Blocker et Pernell Roberts
Adam est présent chez les Holloway pour la soirée de fiançailles de Helen Holloway avec Gil Fenton, le chef d’exploitation de la mine d’argent dont Andrew Holloway est le propriétaire. Lorsque retentit la sirène d’alerte indiquant un accident dans la mine, Adam y descend avec Gil dans l’espoir de sauver des hommes ; hélas, ils en sauveront peu. Gil reproche à son futur beau-père d’avoir fait redescendre les mineurs dans une galerie pourtant fragile et il voudrait fermer la mine le temps de procéder à des tests de sécurité avec l’ingénieur responsable des coffrages en bois qui étayent les galeries, l’Allemand Phillip Diedesheimer. Alors que les trois hommes se trouvent dans la mine, un nouvel éboulement se produit. Hoss participe aux travaux qui permettent de sauver Adam et Diedesheimer mais pas Gil. Helen éprouve alors la douleur des femmes et mères de mineurs dont elle voit les visages tristes dans le village mais elle ressent aussi la colère de Gil à l’égard de son père, qui n’a en tête que les profits et la réaction des actionnaires de sa compagnie. Quand enfin Diedesheimer réussit à concevoir un nouveau système de coffrage pour rendre les galeries plus sûres, Holloway balaie son idée d’un revers de main au prétexte qu’elle coûterait trop cher à mettre en œuvre. Adam et Hoss présentent l’idée à d’autres propriétaires de mines dans l’espoir de la faire adopter mais ils ont la même réaction et les traitent avec condescendance. Hoss et Adam décident alors de passer outre les hommes d’affaires et d’aider Diedesheimer à tester malgré tout sa méthode dans la mine de Holloway. Ponderosa fournit le bois et Diedesheimer dirige la construction du coffrage. Il faut pour cela se dresser face aux propriétaires et aux hommes qu’ils ont engagés pour les empêcher d’agir mais Holloway leur apporte un soutien inattendu. Eprouvé en dépit des apparences par la mort de Gil et la colère de sa fille, Holloway a décidé de redescendre dans la mine et ce qu’il y a vu l’a amené à réviser son jugement. Les tests réalisés par Diedesheimer démontrant l’efficacité de son système, il sera bientôt adopté dans les autres mines…
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Avec John Beal (Phillip Diedesheimer), Mala Powers (Helen Holloway). Et avec R. G. Armstrong (Andrew Holloway), Charles Cooper (Gil Fenton), Paul Birch (Tregallis), Robert Osterloh (Casey), William Forrest (mine owner), Alan Reynolds (mine owner), Howard Negley (doctor), Mae Marsh (Mary).
Vf François Chaumette (Holloway), Monique Thierry (Helen)
Phillip Diedesheimer a réellement existé et a effectivement mis au point un nouveau système de coffrage des mines en 1860, sur les gisements d’argent du Comstock Lode (voir 1.09). Il refusa de déposer un brevet pour cette invention, renonçant à de substantiels profits, comme à la fin de cet épisode.
Gil Fenton parlant de Ponderosa à Diedesheimer dit que le ranch occupe 1600 hectares et que les plans de la maison ont été conçus par Adam.
Hoss, essayant de consoler Helen, évoque un « amour fou » qui l’a laissé avec sa douleur quand la femme qu’il aimait est morte. Il est logique de penser qu’il pense à Emily, qu’il a aimée dans l’épisode 1.03, « L’or et l’amour », également écrit par Thomas Thompson.
Ben et Joe n’apparaissent pas mais ils sont évoqués dans les dialogues.
1.09 The Henry Comstock Story (Monsieur Henry Comstock)
NBC, 7 novembre 1959
Ecrit par David Dortort
Réalisé par John Brahm

Charles Wagenheim et Jack Carson
Les Cartwright se désaltèrent sur les rives du Lac Tahoe lorsqu’un vieil homme tenant une mule et un fusil les accuse d’avoir pénétré sur sa terre. Pour preuve de sa bonne foi, il leur tend un document signé Henry Comstock, auquel il a acheté ce lieu 25 $. Le nom seul fait bien rire les Cartwright, qui se souviennent de leur première rencontre avec cet escroc au verbe fleuri qu’était Henry Comstock. Il avait été poursuivi depuis la Californie par quatre hommes résolus à le pendre, sous la conduite de Heck Turner, et les Cartwright l’avaient tiré de ce mauvais pas en testant leur habileté au tir aux dépens des quatre poursuivants, parce qu’il leur paraissait juste de prendre la défense d’un homme seul menacé par quatre autres. Henry Comstock avait largement profité ensuite de leur table bien fournie avant de courir l’aventure en entendant parler d’or. Il avait alors rejoint un gisement et avait convaincu un prospecteur de s’associer avec lui, dans l’intention d’en tirer ensuite un substantiel profit. Il comptait en effet faire croire que son associé, Pike, avait trouvé là de l’or, après quoi il ne lui resterait qu’à vendre des parcelles du gisement à un prix phénoménal. Ce qu’il n’avait pas prévu, c’est que Pike trouverait vraiment de l’or et que l’argent récolté à la faveur de cette mise en scène ne serait finalement que broutille à côté des richesses extraites plus tard de la vallée. En l’honneur de l’un des prospecteurs présents alors, Ol’ Virginny, et de son Etat natal la Virginie, l’endroit fut appelé Virginia City, sur proposition de Comstock !
C’était aussi l’époque où Joe, dans sa témérité de jeune cabri, s’était mis en tête de courtiser la jolie princesse Saratucci (rebaptisée par lui Princesse Sarah), fille du Chef des Paiutes Winnemucca, et de l’amener dans le saloon de Pete le Danois (Dutch Pete) pour danser avec elle au milieu des prospecteurs de la vallée. Une fantaisie qui aurait provoqué un incident avec les Paiutes si Ben et ses deux autres fils n’étaient intervenus pour remettre le gamin à sa place.
Après avoir évoqué ces souvenirs avec le vieil homme, les Cartwright le consolent de la perte de ses 25 $ en lui en offrant autant, sinon plus, avant de le quitter…
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Avec Jack Carson (Henry Comstock). Et avec Richard Cutting (Ol’ Virginny), Jack Mather (Heck Turner), Bruce Gordon ([Chief] Winnemucca), Victor Sen Yung (Hop Sing), Terrence deMarney (Pat O’Riley), John Dierkes (Pat McLaughlin), Charles Wagenheim (Pike), Joanna Sages (Princess Sarah [Saratucci]), Abel Fernandez (Lean Knife).
Vf Claude Bertrand (Comstock), Jacques Balutin (Heck), Jean Clarieux ? (Ol’ Virginny), Georges Atlas (Winnemucca)
Ben Cartwright évoque les années passées avec John Sutter dans la vallée de Sacramento avant que le pays ne soit envahi et saccagé par les chercheurs d’or. Il en a gardé une haine farouche pour les prospecteurs et jure qu’il tuera quiconque osera venir creuser sur ses terres. Ce serment est prononcé avant que la découverte d’or (contée dans cet épisode) n’attire quantité de prospecteurs et ne donne naissance à Virginia City.
On voit les Cartwright abattre un arbre et en replanter un : chaque arbre coupé est aussitôt remplacé par un arbrisseau planté, de manière à préserver la nature. En accomplissant cet acte, Ben cite la Bible et lève l’arbrisseau vers le ciel, comme une offrande à Dieu.
On retiendra le souci des Cartwright de vivre en bonne entente avec les Paiutes mais le traitement des Indiens est ici bien naïf. Joe n’a qu’à se présenter au camp de Winnemucca pour offrir une pièce de soie à la princesse et le voilà entrant dans un saloon plein de rustres prospecteurs en tenant l’Indienne par la main. Un moment plus tard, le Chef et quelques braves font irruption avec plumes et peintures. Et Adam de tirer sur la main de l’un d’eux pour en faire tomber un couteau… sans qu’aucune égratignure n’apparaisse sur la main du Paiute et sans que ce coup de feu soit perçu comme une attaque. Le « concours » de tir des Cartwright utilisant le « fusil à écureuils » de Hoss pour toucher qui le chapeau qui la gourde des hommes poursuivant Comstock est du même acabit : invraisemblable, purement fonctionnel et « symbolique ». Il s’agit d’abord de montrer l’habileté des Cartwright et leur inclination au jeu, sans faire la moindre victime.
Henry Comstock a réellement existé (1820-1870) ainsi qu’un gisement portant son nom à Virginia City. Il n’a effectivement pas profité des richesses de ce gisement parce qu’il avait vendu ses parts trop tôt. Cet épisode livre une version romancée d’événements qui se produisirent en 1859 et initièrent le développement de Virginia City.



1.10 The Magnificent Adah (Aimée et aimante)
NBC, 14 novembre 1959
Ecrit par Donald S. Sanford
Réalisé par Christian Nyby
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Ruth Roman et Lorne Greene
L’actrice Adah Menken est de passage à Virginia City pour une représentation de Mazeppa à la Piper’s Opera House. En cachette de leur père, dont ils craignent la désapprobation, Hoss et Joe se faufilent hors de la maison, sur leur trente-et-un, afin d’y assister… et ils ont la surprise d’y retrouver Adam, le grand frère qu’ils auraient cru moins débauché. Car les actrices, comme chacun sait, sont des femmes de peu de moralité et l’on peut goûter le plaisir d’une belle représentation à condition de ne pas avoir l’air de frayer avec cette population ! Les frères Cartwright, en tout cas, sont vivement impressionnés par la pièce et par l’actrice. Mais quelle n’est pas la surprise de voir ensuite celle-ci entrer dans le saloon au bras… de leur père ! Ben en effet connaît Adah depuis des années et apprécie de la revoir. Il est aux petits soins pour elle, au point qu’on pourrait croire qu’il la courtise, allant jusqu’à l’inviter à Ponderosa où les garçons, inquiets, lui font grise mine. Leur père doit les remettre à leur place en privé avant de raccompagner Adah en ville, où il passera la nuit lui aussi, dans une chambre du même hôtel (l’International House). Les fils Cartwright entreprennent alors d’ouvrir les yeux de leur père en prouvant la basse moralité d’Adah Menken : pour ce faire, Adam puis Joe se mettent en peine de la séduire. Elle ne voit que trop clair dans leur jeu et s’en ouvre vivement au pauvre Joe, pris à son propre piège.
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Un souci plus inquiétant, cependant, menace bientôt les Cartwright. Car le boxeur déchu John C. Regan, pilier de bar mais aux poings toujours meurtriers, qui fut brièvement le mari de la belle Adah et la fit souffrir, est également à Virginia City où il ne quitte pas des yeux la séduisante comédienne. Prenant ombrage de l’intérêt que lui porte Ben Cartwright, et furieux que celui-ci l’ait humilié en le menaçant de son révolver et en déclarant son intention de demander la main d’Adah, Regan profite d’un moment où Joe est seul pour le battre presque à mort et l’abandonner dans une allée. C’est là que Hoss retrouve son frère en triste état. Ben confronte alors Regan au saloon, le défiant au révolver. Mais c’est à mains nues que Regan veut se battre. Adam alors ceinture son père afin de laisser Hoss affronter le géant. Le combat est inégal entre le professionnel du ring et le puissant mais fruste Hoss, jusqu’à ce qu’Adam encourage son frère à serrer plutôt que boxer : Hoss applique alors les leçons d’Hercule et ceinture si puissamment son adversaire qu’il l’étouffe presque, avant de le mettre proprement au tapis. Adah Menken entre soudain dans le saloon et se précipite au chevet de son ex-mari, pour qui elle éprouve encore de tendres sentiments qui sont un vrai mystère aux yeux de Hoss…
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Avec Ruth Roman (Adah Isaacs Menken) et Don Megowan (John C. Regan), Hal Smith (Durwood Watkyns), Victor Sen Yung (Hop Sing), Bill Mims (Mineru), Fay Roope (Castellan / le gouverneur du château), Nancy Root (l’actrice incarnant Olinska) et Roy Jenson (Sledge – non crédité)
Vf Jean Michaud (Ben), Jean-Henri Chambois (Hoss), Jean-Claude Ballard (Adam) et René Arrieu (John Regan), Edmond Bernard (Mineru), Jacques Dynam (Durwood), William Sabatier (le gouverneur du château)
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Adah Isaacs Menken (1835 – 1868) est une actrice restée associée à sa performance dans Mazeppa, qu’elle joua de New York à Paris. Elle joua effectivement le rôle à Virginia City en 1864, pour 29 représentations (source : bonanzaboomers.com). Elle est morte prématurément à la suite d’un accident de cheval. La scène qui marque tant Hoss, où le page Mazeppa est déshabillé et attaché sur le dos d’un cheval lancé ensuite au galop, était bel et bien le finale de la pièce : l’actrice y semblait nue et Hoss demande à ses frères si elle l’était vraiment ; Adam doit lui expliquer qu’elle portait une combinaison couleur chair. La représentation d’une femme nue fixée derrière le comptoir du saloon évoque des photos d’époque montrant Adah Menken dénudée dans Mazeppa, justement, même si le lien n’est pas fait dans l’épisode. Menken fut aussi connue pour ses liaisons supposées avec des hommes célèbres tel que l’écrivain français Alexandre Dumas ou le poète anglais Algernon Swinburne.
John C. Regan, le boxeur amoureux d’Adah, est inspiré du boxeur John C. Heenan (1834 – 1873), auquel l’actrice fut mariée brièvement (en quatrièmes noces).
Le scénario suit deux trames qui s’entrecroisent : l’inquiétude des fils Cartwright pour l’honneur de leur père, qu’ils jugent menacé par la moralité douteuse des gens de spectacle, spécialement les femmes, première trame qui évolue en comédie ; et l’amour vivace de l’actrice raffinée et du boxeur bestial, qui introduit une menace réelle pour les Cartwright (on craint un instant que Joe ne reste aveugle après avoir été rossé presque à mort par le boxeur). On ne peut que noter l’inégale répartition des forces entre Regan et Ben Cartwright : l’un a la bravoure de sa force brute, l’autre celle du révolver, sans laquelle il fait pâle figure face au boxeur. La solidarité familiale l’emporte donc dans le dénouement, où Adam retient Ben contre son gré mais pour son bien tandis que Hoss affronte le colosse d’acier. Une occasion de voir Hoss en situation de vulnérabilité pendant la plus grande partie du combat.
Les personnalités des Cartwright sont mises en contraste dans cet épisode : si Hoss est la force brute, à laquelle sont associées naïveté et spontanéité, Adam incarne l’autorité de l’aîné (redoutée ou respectée par ses cadets !) et la séduction de l’homme mûr, Joe la fougue primesautière et la séduction naïve et encore inexpérimentée (en tout cas face à une experte comme Adah Isaacs Menken), qui vont avec une certaine vulnérabilité. Quant à Ben, il est l’assurance et la fermeté de décision du patriarche, dont l’autorité s’affirme avec tranquillité sur ses fils et bravoure devant l’adversaire.
1.11 The Truckee Strip (Deux familles ennemies)
NBC, 21 novembre 1959
Ecrit par Herman Groves
Réalisé par Christian Nyby

James Coburn fait face à Adrienne Hayes et Michael Landon
Un de leurs employés, Willard Trump, vient prévenir les Cartwright que des hommes ont abattu un arbre dans la Réserve, qu’une décision de justice a reconnue propriété des Cartwright mais que revendique leur voisin Luther Bishop, avec lequel ils sont en conflit depuis longtemps. Alors qu’il poursuit deux hommes à cheval, Joe découvre une fille dévêtue près d’un point d’eau où elle se baignait avant qu’il n’arrive. Il s’agit d’Amy, la fille de Bishop, et les deux jeunes gens sont immédiatement séduits l’un par l’autre. Aussi se revoient-ils, prenant plaisir à se retrouver, au point d’envisager de se marier, décision qu’aucun d’eux ne sait facile à faire admettre à leurs deux familles. Joe est fatigué de la querelle, qui porte sur les arbres, que les Cartwright veulent protéger et Bishop couper pour vendre le bois. A son insu, son contremaître Pete Jessup complote avec l’homme d’affaires Jason Carter, dont Bishop pour l’instant refuse les offres. Pour le pousser à changer d’avis, Jessup vole trois chevaux de Ponderosa, portant la marque des Cartwright, et les utilise pour attaquer deux hommes de Bishop avec deux complices, masqués comme lui ; ils abattent l’un des hommes et s’arrangent pour que l’autre témoigne qu’il a vu la marque de Ponderosa. La ruse fonctionne et Bishop fait affaire avec Carter, voulant avant tout se venger des Cartwright. Carter envoie donc des bûcherons dans la Réserve et la situation dégénère lorsque Trump tue un garçon de cuisine chinois, Soon, fils de Lo Chow. L’ayant vu faire, Ben décide de le livrer à la jutsice mais Trump résiste et Hoss doit l’affronter. Joe, bouleversé par la mort du jeune garçon, s’oppose à son père avec virulence, l’accusant d’être responsable de la violence employée par Trump. Il tient à rapporter le corps du Chinois à son père, au ranch de Bishop. Là, il se heurte à Pete Jessup. Joe et Amy avouent leur amour à Luther Bishop, qui bien sûr s’y oppose. Ben, de son côté, ne veut pas interférer dans les choix de son fils. Il accepte de rencontrer Luther Bishop afin d’essayer de trouver un accord. Pete Jessup révèle alors son vrai visage et, en l’absence de Bishop parti parler avec Cartwright, s’en prend à Amy, affirmant qu’il ne laissera jamais Joe Cartwright l’épouser. Nul autre que lui n’aura la fille du patron, et ensuite le ranch. Joe intervient pour l’arrêter mais, dans la bagarre, une fourche lancée par Jessup blesse Amy, qui ne survivra pas à sa blessure…
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Avec Adrienne Hayes (Amy Bishop), Carl Benton Reid (Luther Bishop), James Coburn (Pete Jessup), Charles Horvath (Willard Trump), S. John Launer (Jason Carter), John Merrick (man), Jim Hayward (man), Peter Chong (Lo Chow).
Vf André Valmy (Bishop), Serge Sauvion (Jessup), René Bériard (un homme de Jessup)

Roméo et Juliette au Nevada. L’amour impossible entre jeunes gens de familles ennemies, aussi classique au pays du western que dans l’Italie de Shakespeare (dont Amy lit des poèmes à Joe au cours d’un pique-nique romantique au bord de l’eau), ne peut avoir qu’une fin tragique. Dans le rôle du méchant rival comploteur et jaloux, James Coburn fait sa première apparition dans la série (il y en aura trois autres entre 1961 et 1966) et le personnage lui va comme un gant.
Joe confirme la chaleur de son tempérament et s’oppose ici à son père au point de dégainer son revolver face à lui.
C’est le premier épisode à présenter non plus un générique de fin où les crédits se déroulent sur une carte de Ponderosa mais une suite de cartons peints représentant Virginia City et des tableaux de la vie des mineurs.

Amour, eau et poésie entre Adrienne Hayes et Michael Landon

Little Joe pointe son arme sur son père devant ses deux frères perplexes

Michael Landon affronte James Coburn
1.12 The Hanging Posse (Course à la potence)
NBC, 28 novembre 1959
Ecrit par Carey Wilber
Réalisé par Christian Nyby

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Pernell Roberts et Michael Landon : les Cartwright seuls contre tous ?
Vannie Johnson est seule à la ferme quand elle voit arriver trois cavaliers qui lui demandent de la nourriture pour continuer leur route. Méfiante, elle accepte mais leur interdit l’entrée de sa maison. L’un d’eux, Blackie, passe outre l’interdiction, tente de la violenter et la tue. Les trois hommes sont vus s’éloignant de la ferme et Flint Johnson, après avoir porté en ville le corps de sa femme, organise un posse en engageant comme pisteur Paiute Scroggs. L’adjoint Jeb Clanton, se sentant dépassé, demande à Adam et Joe qui sont justement là de se joindre à eux. Ils acceptent, quoique réticents à l’idée de se mêler à une bande dont les intentions semblent être de pendre les trois hommes, non de les ramener pour qu’ils soient jugés. C’est en tout cas ce qu’a en tête Flint Johnson, qui choisit de suivre les conseils de Paiute Scroggs plutôt que ceux d’Adam. Or, Paiute prend visiblement plaisir à exciter les hommes pour leur faire désirer la pendaison, et Adam et Joe se sentent de plus en plus mal à l’aise à mesure que les heures passent. S’arrêtant au relais de Lil McSween, Flint laisse les hommes boire, de toute évidence pour attiser encore leur haine. Jeb Clanton est trop faible pour prendre en charge les choses et il laisse faire.
Pendant ce temps, dans les montagnes, les trois hommes, Blackie, ‘Kid’ et Shuster, se séparent, ‘Kid’ faisant le choix de revenir en arrière et de se livrer tandis que Shuster suit Blackie. Revenant sur ses pas, ‘Kid’ rencontre bientôt Flint Johnson et son fils Billy et Flint ne lui laisse pas l’opportunité de se rendre, il l’abat, demandant ensuite à Billy de confirmer sa version selon laquelle l’autre aurait dégainé le premier. Adam et Joe décident d’enterrer le garçon puis se séparent du posse et empruntent un autre chemin afin de trouver les deux autres fugitifs avant le groupe de Flint Johnson. Mais ce dernier, en arrivant, abat Shuster sans provocation. Adam et Joe s’interposent entre lui et Blackie, répétant à Johnson ce que le meurtrier leur a appris : ‘Kid’ et Shuster étaient innocents. Mais le désir de vengeance de Flint ne s’arrête pas à la vérité et il entend terminer son œuvre. Assommant Adam et Joe, le posse s’empare de Blackie et s’apprête à le pendre. Joe et Adam les en empêchent et reprennent le prisonnier, qu’ils veulent emmener et faire juger légalement. Billy Johnson a visiblement des doutes quant à l’action de son père, de même Clanton et un autre homme, qui décident de repartir, à l’instar de Shuhofer. Quand Billy refuse à son tour d’aller plus loin, Buford et Timmons se montrent également hésitants et les frères Cartwright emmènent finalement leur prisonnier…
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Avec Arthur Hunnicutt (Paiute Scroggs), Andy Williams (Blackie Marx), Onslow Stevens (Flint Johnson), Alan Reed, Jr (Billy Johnson), Ron Haggerty (‘Kid’), Robert E. Griffin (Deputy Jeb Clanton), John Harmon (Shuster), Roy Hemphill (Buck Timmons), Robert Kline (Charles ‘Blue’ Buford), Dick Rich (Shuhofer), George Sawaya (membre du posse), Evelyn Scott (Vannie Johnson), Barbara Pepper (Lil McSween).
(L’attribution des rôles sur Imdb comporte des erreurs que j’ai corrigées ici, concernant Alan Reed Jr, Ron Haggerty et Robert Kline.)
Adam et Joe Cartwright se font ici les défenseurs de la Loi, que le shérif adjoint lui-même n’est ni assez déterminé ni assez courageux pour imposer face au désir de vengeance de Flint Johnson et à l’influence du posse. L’éclaireur Paiute Scroggs (‘Paiute’ est un surnom, il n’est pas indien), qui pousse à la pendaison, est fourbe et sournois. Quant aux autres hommes qui composent le groupe, ils ne sont pas sanguinaires mais surtout indécis, constituant une majorité silencieuse et passive sous l’influence de Flint Johnson. Lorsque Blackie avoue être le meurtrier et ne montre aucun remords, Joe lui-même a des doutes quant à la légitimité de sa défense : ce serait si simple, dit-il à Adam, de le laisser aux autres. Seul Adam montre une détermination sans faille, prêt à se dresser contre tous pour garantir au meurtrier un procès dans les règles.
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Andy Williams, Pernell Roberts et Michael Landon
1.13 Vendetta (Vendetta)
NBC, 5 décembre 1959
Ecrit par Robert E. Thompson
Réalisé par Joseph Kane
Après le départ d’Adam et Joe pour la Californie, Ben et Hoss se retrouvent pris au milieu d’un braquage de banque par trois des frères Morgan, qui dégénère en fusillade au cours de laquelle Ben reçoit une balle près de l’épaule tandis que le jeune Billy Morgan est blessé. Les braqueurs prennent la fuite et le shérif Toller conduit un posse à leur poursuite tandis que Ben est allité dans l’appartement d’Ann Samuels. Celle-ci est encore habitée par une profonde amertume à l’égard des habitants de Virginia City qui tous, à l’exception de Ben, ont laissé mourir son mari Eddie lorsque le procureur Tom Pryor a requis la pendaison. Pryor, rongé par le remords, est devenu un ivrogne qui traîne sa misère dans la ville. Ben et Hoss auront bientôt l’occasion de vérifier le peu de crédit qu’ils doivent accorder à l’amitié des gens de la ville : lorsque les hommes du posse sont tous ramenés en ville, morts, sur leur cheval, assortis d’un mot de Carl Morgan qui promet de revenir se venger avant le coucher du soleil, les habitants se barricadent qui chez soi, qui au saloon, et refusent de se joindre à Hoss pour défendre la vie de Ben. Seul Tom Pryor se porte volontaire. Un autre, Standford, voyant que tous ont renoncé, se désiste et les autres se retranchent derrière les paroles bravaches au saloon. Hoss se prépare donc à l’arrivée des bandits avec le seul Pryor, auquel s’ajoute in extremis le Doc Travis, et Ben lui-même qui finit par se lever pour tenir lui aussi un fusil. Les bandits, cinq hommes au total, font leur entrée dans une ville apparemment déserte. Pryor tombe après en avoir abattu un, Doc aide à piéger les autres dans la rue principale et Hoss et Ben se chargent du reste. Le dernier duel a lieu entre Ben et Carl Morgan sous les yeux des habitants apeurés…
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Avec Whitney Blake (Ann Samuels), Simon Scott (Tom Pryor), Mort Mills (Carl Morgan), Grant Richards (Standford), Bartlett Robinson (Ralph Carter), William Quinn (Doc Travis), Harry Carey, Jr (Zack Morgan), John Milford (Ned Morgan), Maurice Manson (Mr Martin), Steve Rowland (Billy Morgan), William Pullen (Sheriff Sam Toller), James Gavin (townsman / un habitant), Baynes Barron (Skinner), Kay Stewart (Mrs Martin) et Ron Nyman (l’un des habitants assis au saloon – non crédité).
Vf Jean Michaud (Ben), Jean-Henri Chambois (Hoss), Jean-Claude Ballard (Adam), Philippe Ogouz (Joe) et Claude Joseph (Standford), René Bériard (Doc Travis)
Le scénario reprend la trame du film High Noon (Le train sifflera trois fois), 1952, scénario de Carl Foreman d’après la nouvelle « The Tin Star » de John W. Cunningham, 1947. On en reconnaît donc assez vite les critères et le dénouement ne réserve pas de surprise. Les dialogues insistent lourdement sur la lâcheté des habitants, qui s’inscrit bien dans le discours dominant de la saison 1, à savoir la solitude du clan Cartwright contre l’ennemi. La mort de Pryor illustre, elle, le motif (également traditionnel) de la rédemption.
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Whitney Blake et Lorne Greene
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Dan Blocker et Simon Scott
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Lorne Greene et Dan Blocker
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Gunfight at Virginia City
1.14 The Sisters (Les deux sœurs)
NBC, 12 décembre 1959
Ecrit par Carey Wilber
Réalisé par Christian Nyby
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Buddy Ebsen et Pernell Roberts
Adam se bat en duel contre John Henry à cause d’une femme, Sue Ellen Terry, une fille du saloon qui vit avec sa sœur Amelia dans une maison de Virginia City. Personne n’est blessé mais Adam défend devant son père à la fois la pertinence du duel et son intérêt pour Sue Ellen, que Ben n’apprécie pas. Il continue donc de la fréquenter et l’invite même à Ponderosa où, il est vrai, elle se rend ridicule en s’inventant une vie et un père richissime à Saint Louis. Ce dont elle est embarrassée elle-même et s’excuse ensuite auprès d’Adam, qui trouve cela absolument charmant. Moins charmante est la balle qui vient brusquement frapper Sue Ellen, qui s’effondre dans les bras d’Adam alors qu’il la raccompagne chez elle ce soir-là. Adam se lance à la poursuite du tireur qui a déjà disparu dans la nuit, mais un ivrogne, Dixie, affirme qu’il a vu Adam tuer la jeune femme, aussi le shérif l’arrête-t-il pour meurtre.
Le shérif, Jesse Sanders, un vieil ami de Ben Cartwright, affirme avoir de bonnes intentions mais son comportement est des plus singuliers. Il semble en effet prendre bien peu à cœur le sort d’Adam, quoi qu’il en dise. Ben cependant réussit à mettre la main sur Dixie et lui fait avouer qu’il a inventé son histoire, qui lui a valu un moment de gloire et du whisky à volonté au saloon. Sanders prétend pourtant qu’Adam est plus en sécurité en cellule, avec à la porte du bureau du shérif des habitants en colère prêts au lynchage. Il lui donne néanmoins un petit revolver de poche, au cas où. Adam s’en sert pour s’évader. Il va trouver John Henry mais croit à la sincérité de celui-ci quand il affirme n’être pour rien dans la mort de Sue Ellen. Il invite Adam à aller parler à Amelia, qui à peine Sue Ellen défunte s’est montrée au saloon dans une robe de sa sœur, apparemment décidée à prendre sa place. Or, John Henry connaît la jalousie secrète et dévorante qu’éprouvait Amelia pour Sue Ellen. En arrivant chez elle, cependant, Adam la trouve morte : elle vient d’être étranglée par un homme qui s’est déjà enfui. Adam commence à son idée sur l’identité du meurtrier, mais il risque d’être difficile de la prouver…
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Avec Buddy Ebsen (Sheriff Jesse Sanders), Fay Spain (Sue Ellen Terry) et Jean Willes (Amelia Terry), Malcolm Atterbury (Dixie), John Stephenson (John Henry), Victor Sen Yung (Hop Sing), Charles Meredith (l’arbitre du duel), Clarke Alexander (l’homme au saloon) et Bill Clark (adjoint du shérif – non crédité).
Un épisode en forme d’intrigue policière qui fait figure de « cheveu sur la soupe » dans cette première saison. On se demande d’où sort ce shérif : certes, il y en a une belle brochette dans la seule saison 1 mais celui-ci, campé par Buddy Ebsen, est présenté comme un ami de longue date de Ben Cartwright, amitié surprenante étant donné la personnalité d’emblée antipathique et sournoise du personnage. On s’étonne aussi de voir deux sœurs apparemment sans ressources habiter une grande maison dans la ville même. Le duel « à l’européenne », avec mousquets, arbitre et distance réglementaire entre les adversaires, introduit dès la séquence pré-générique une impression de décalage, nous transportant dans une sorte d’univers alternatif où se déroulera toute l’aventure. Le dénouement est à l’aune de cette étrangeté : facile (ou paresseux ?) et invraisemblable, pour ne pas dire grotesque. La mort du meurtrier (qu’on ne dénoncera pas ici) pourrait figurer au palmarès des morts ridicules à côté de celle de Marion Cotillard dans Dark Knight Rises.
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Buddy Ebsen et Lorne Greene
1.15 The Last Hunt (La dernière chasse)
NBC, 29 décembre 1959
Ecrit par Donald S. Sanford
Réalisé par Christian Nyby

Hoss et Little Joe mettent un enfant au monde
Hoss et Joe sont partis chasser dans les hauteurs enneigées. La chance ne leur sourit pas puisqu’ils ont traqué longtemps un mouflon sans parvenir à le surprendre. Eux en revanche sont surpris par l’attaque d’un Indien armé d’un couteau, qui se révèle une Indienne attendant un bébé, et bien mal en point. Que fait-elle seule dans les montagnes, et dans cet état ? Son silence ne permet pas de le savoir mais Hoss et Joe prennent soin d’elle : ils la nourrissent, lui construisent un abri et finalement mettent au monde le bébé quand il arrive, tout en se nourrissant de ce qu’ils trouvent, c’est-à-dire bien peu de chose. Ils en sont réduits à manger le fourrage que l’on donne aux troupeaux ! Ils se rendent compte bientôt que l’Indienne comprend leur langue mais qu’elle refuse de parler. Ils pensent qu’elle se dirigeait vers Virginia City mais pourquoi ? La découverte d’un talisman indien laisse penser que des hommes les suivent ou les surveillent. C’est le bébé qui, en révélant des yeux bleus, apporte à Hoss et Joe un indice : son père serait un homme blanc et c’est sans doute lui que l’Indienne cherchait à retrouver.
Un matin, en se réveillant, Hoss et Joe découvrent qu’elle s’est enfuie avec son bébé. Les Shoshones ne tardent pas à apparaître, traquant la jeune mère, mais Hoss et Joe les mettent en fuite, au moment où Ben et Adam, partis à leur recherche, les retrouvent. Ils emmènent l’Indienne à Ponderosa où elle est soignée. Elle ne survit pas, malheureusement, à son état de grande faiblesse. Alors qu’elle vient de s’éteindre, Ben reçoit la visite de Summer Kyle et de son fils Jason. Celui-ci est le père de l’enfant. Il aurait voulu revoir la mère en vie mais son père s’opposait à leur amour. A présent, il souhaite prendre soin de l’enfant. Les Shoshones, cependant, se présentent aux funérailles de l’Indienne. Ils sont là pour réclamer leur fils. Jason Kyle, qui ne veut pas renoncer à son fils, prend la décision d’aller vivre avec lui parmi les Shoshones…
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Avec Chana Eden (l’Indienne Shoshone), Raymond Bailey (Summer Kyle), Victor Sen Yung (Hop Sing), Steve Terrell (Jason Kyle), Carlyle Mitchell (doctor).
Les trois quarts de l’épisode se déroulent dans les montagnes, entre scènes tournées en extérieurs dans la forêt nationale de San Bernardino et Big Bear Lake, d’une part, et site naturel reconstitué en studio d’autre part. Michael Landon et Dan Blocker ont l’occasion de montrer la complicité de leurs personnages et leur potentiel comique – notamment lors d’une scène de « chasse au canard » dans le lac glacé.
En rencontrant Summer Kyle, Ben évoque une querelle d’affaires qu’ils ont eue auparavant et une tentative de corruption faite par Kyle.
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1.16 El Toro Grande (Le Grand Rouge)
NBC, 2 janvier 1960
Ecrit par John Tucker Battle
Réalisé par Christian Nyby
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Michael Landon et Barbara Luna sous le regard d'Armand Alzamora
Hoss et Joe partent pour la Californie afin d’y acheter à Don Xavier Losaro un taureau de grande valeur. Leur voyage sera une aventure riche en péripéties. Tout commence par deux bandits qui, dans la banque de Virginia City, ont vu Ben Cartwright retirer 15.000 $ et les remettre à Hoss ; ils cherchent donc à s’en emparer et Hoss et Joe n’ont d’autre choix que de les tuer pour se défendre. Ils arrivent ainsi sains et saufs chez Don Xavier, où ils reçoivent un accueil généreux mais doivent très vite se lancer à la recherche du taureau : celui-ci en effet a disparu. L’enfant qui s’occupe de lui et qui s’est attaché à lui, Epifanio Lopez, l’a emmené pour qu’il ne soit pas mangé par les Américains ! Surpris par la pluie durant les recherches, Joe se réfugie dans une vieille bergerie mais il y est suivi par Cayetana, la fille de Don Xavier, qui, bien que fiancée au fier don Eduardo El Montalban, désire épouser un bel Américain : elle a donc jeté son dévolu sur Joe dont elle exige un baiser avant de déclarer qu’il l’a compromise. Joe file par la fenêtre avant que don Eduardo ne retrouve sa belle et il croit l’avoir échappé belle. Pendant ce temps, Hoss a retrouvé le taureau mais il a dû affronter un ours à mains nues pour protéger l’enfant. Quoi qu’il en soit, l’animal est retrouvé et Hoss et Joe prennent la route du retour, non sans avoir déboursé 500 $ supplémentaires pour payer le somptueux chariot dans lequel va voyager le taureau, surnommé El Toro Grande (ou Big Red, El Rojo Grande, « le Grand Rouge »). Le petit Epifanio tient à accompagner l’animal durant son périple… mais Hoss et Joe ne tardent pas à réaliser qu’avec l’enfant ils emmènent ses deux parents, Valiente et Esmeralda (fort heureusement excellente cuisinière), ainsi que leurs deux ânes ! Et si ce n’était que ça ! Mais il apparaît bientôt que Cayetana elle aussi s’est cachée dans le chariot d’El Toro Grande, car elle a bien l’intention d’épouser Joe. Ce dernier n’a d’autre choix que d’affronter Eduardo en duel quand la famille de la belle les rejoint, accusant Joe d’avoir attenté à l’honneur de la jeune femme. Eduardo cependant ne se doute pas, en choisissant l’épée pour se battre, qu’il a affaire à un bretteur émérite (Joe l’a démontré dans le tout premier épisode) qui n’a aucun mal à le dominer. Le malentendu finalement éclairci, Cayetana rentre à la maison avec sa famille et son fiancé, qui après tout s’est battu pour elle, au préil de sa vie.
Est-ce la fin des péripéties ? Pas encore. Car voilà que le taureau et l’enfant disparaissent à nouveau : ils ont été emmenés par un groupe d’Indiens qui, trouvant l’animal, ont vu en lui de quoi nourrir leur tribu. Ils ne font aucune difficulté, toutefois, à laisser repartir la bête et l’enfant, qui les a séduits par son courage. Enfin Ponderosa est en vue et le taureau parvient à son nouveau foyer. Il reste à annoncer à Ben de quelle « famille » la bête est accompagnée…
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Avec Ricardo Cortez (Don Xavier Losaro) et Barbara Luna (Cayetana Losaro), Armand Alzamora (Eduardo El Montalban), Alan Roberts (Epifanio Lopez), Jose Gonzales-Gonzales (Valiente Lopez), Penny Santon (Esmeralda Lopez), Alma Beltran (Maria Theresa Losaro), Tina Menard (Floriana), Ralph Moody (Indian Chief), Rod Red Wing (Indian Brave), Don Kelly (2nd bandit), Duane Cress (1st bandit).
Vf Jean Michaud (Ben), Jean-Henri Chambois (Hoss), Jean-Claude Balard (Adam) et Serge Lhorca (Eduardo), Gérard Hernandez (Valiente), Jacques Balutin (l’un des bandits), Georges Atlas (le Chef indien), Jean-Claude Balard (le brave indien)
1.17 The Outcast (Les hors-la-loi)
NBC, 9 janvier 1960
Ecrit par Thomas Thompson
Réalisé par Lewis Allen
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Jack Lord et Susan Oliver
Les Cartwright hébergent durant quelques jours Leta Malvet, dont le père et le frère ont été pendus par la population de Virginia City. Ben est indigné par ce lynchage, qui sanctionne la participation des Malvet à plusieurs attaques, mais la ville, indignée elle aussi, non seulement ne remet pas en question son acte mais considère que Leta est aussi coupable que sa famille. Son fiancé, Clay Renton, qui lui rend visite à Ponderosa, est lui-même soupçonné d’être membre du gang dont faisaient partie les Malvet, et Leta est victime d’un ostracisme au sein de la population. Mrs Buford, en particulier, l’épouse du commerçant Harvey Buford, la traite avec un mépris ostentatoire, tandis que Buford, profitant de la situation, prend avec elle des libertés scandaleuses en lui faisant des avances inconvenantes.
Le gang, cependant, s’oppose sur la suite de ses activités : Spence reproche à Clay de les entraîner dans des coups risqués et qui ne rapportent rien. Clay, fatigué de l’opposition de Spence, finit par l’abattre. Il persuade ses complices de forcer le coffre-fort de Buford pendant la fête de charité annuelle de Virginia City. Hélas, le coffre ne contient qu’une poignée de dollars et Buford, de surcroît, surprend Clay dans son magasin. Agressé brutalement, Buford a le temps de dire le nom de son meurtrier avant de pousser le dernier soupir. La ville de nouveau s’enflamme et veut pendre les coupables. Elle se dirige donc vers la ferme de Leta Malvet, qu’elle veut pendre aussi bien que Clay.
Ben et ses fils s’emparent des complices de Clay pour les livrer à la justice, non à la vindicte populaire. Ils prennent le parti de Leta et Ben essaie de la convaincre de ne pas se laisser entraîner par les crimes de Clay. Leta, que l’attitude des citoyens de Virginia City remplit d’amertume, s’accroche à la conviction que Clay est, comme elle, victime de la haine des gens. Amoureuse, elle rêve de l’épouser et de mener avec lui une vie honnête. Mais sa conviction est bien fragile devant l’évidence de la culpabilité de Clay et elle finit par décider de le livrer aux Cartwright. Clay est si convaincu de l’amour de Leta qu’il pense, lui, qu’elle a imaginé ce moyen de le soustraire à la vindicte de la foule. Quand il réalise son erreur, il veut s’emparer du fusil qu’elle tient et le diriger vers Ben, qui réagit en l’abattant…
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Avec Jack Lord (Clay Renton) et Susan Oliver (Leta Malvet). Et avec Edward Platt (Harvey Buford), Irene Tedrow (Mrs Buford), Robert Lieb (Spence), Roy Engel (Dr Martin), Joel Ashley (Boyd), Mark Allen (Garth).
Vf Jacques Thébault (Clay), Michèle Bardollet ? (Leta), Michel Gatineau (Spence), Henri Djanick (Garth), Albert Augier (Boyd), Louis Arbessier (Dr Martin)

Le cœur de l’épisode n’est pas le gang de hors-la-loi mais l’attitude des habitants de Virginia City. La dignité de façade dont se drapent les notables de la ville s’oppose à la dignité blessée de Leta, victime de leur haine. Ses seuls alliés sont les Cartwright, qui refusent la loi du nombre et plaident pour la légalité contre une justice expéditive. On mesure alors la versatilité de la communauté : si Ben Cartwright compte au nombre des notables dont on sollicite la générosité (par exemple à l’occasion de la fête de charité), il est également mal vu parce qu’il se désolidarise des autres. Lui-même joue le jeu social, jusqu’à un certain point : il se montre aimable avec Mrs Buford, qu’il méprise dans son for intérieur.
Cet épisode inaugure le carton-titre : le titre de l’épisode s’affiche sur un carton portant le titre de la série, juste après le générique.
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Susan Oliver et Michael Landon
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Susan Oliver et Lorne Greene
1.18 A House Divided (Les uns contre les autres)
NBC, 16 janvier 1960
Ecrit par Al C. Ward
Réalisé par Lewis Allen
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Cameron Mitchell et Lorne Greene
Frederick Kyle, à peine descendu de la diligence, demande à Tom Madigan à l’Hôtel International où il peut trouver Joe Cartwright. Ce dernier est justement attablé dans la pièce à côté, au saloon, et Kyle lui évite d’être plumé par deux tricheurs, Regis et Gorman, à qui il administre une correction en dépit de son unique bras. Il attire ainsi l’attention de Joe qui, pour le remercier, l’invite à déjeuner à Ponderosa où il le présente à toute la famille. Kyle, qui reste évasif sur son passé, dit être venu à Virginia City pour parler aux propriétaires de mines d’or et d’argent, à qui il a une affaire à proposer. Joe offre donc de l’introduire et l’assiste dans ses négociations. Adam, cependant, s’inquiète de découvrir que Kyle a discuté avec Regis et Gorman et, apprenant qu’il a cherché Joe dès son arrivée, cherche à en savoir plus. Il apparaît que Kyle est un fervent partisan du Sud qui s’emploie à réunir de l’argent pour aider son camp dans la guerre civile qui s’annonce et qui commence à agiter Virginia City comme elle agite déjà l’Est du pays. Ben s’en inquiète, en voyant à quel point les discours d’Abraham Lincoln divisent la nation et combien vive est l’opposition qui se dessine entre les partisans du « Nord » et ceux du « Sud », jusqu’au sein des mineurs qui vont jusqu’à se battre au saloon en raison de leurs préférences politiques. La venue de Kyle attise la querelle au sein même de la famille Cartwright, où Adam finit par quitter la maison parce qu’il ne supporte plus de vivre sous le même toit que Joe. Ce dernier, au demeurant, quitte également le ranch afin de se ranger au côté de Kyle, et Ben assiste impuissant à l’éclatement de sa famille.
Le comportement de Kyle inquiète Ben pour une autre raison : l’homme a donné à Joe un portrait de sa mère, qu’il dit avoir connue à la Nouvelle-Orléans. Ce geste lui a attaché Joe plus sûrement qu’aucun autre et Ben doit ouvrir les yeux de son fils sur les véritables motivations de l’étranger afin de le ramener à lui. Kyle a paru très durement affecté par la mort d’une femme, Lily Van Cleet, qui lui a rendu visite durant son passage à Virginia City, et qui est morte ensuite dans un accident de diligence survenu alors qu’elle se rendait en Californie avec un autre passager, Hennessy, un propriétaire de mine qui venait de menacer Kyle de démasquer ses intrigues en faveur du Sud. Lily était en réalité l’épouse de Kyle, la mère du jeune Joe qui a été tué des années plus tôt à cause de la guerre larvée entre partisans du Nord et du Sud. L’accident de la diligence a été causé par Regis et Gorman qui, soucieux de s’associer à Kyle, ont cru lui rendre service en le débarrassant de Hennessy. Kyle leur a administré une nouvelle correction mais il n’en porte pas moins une responsabilité dans la mort de sa femme, comme hier dans celle de son fils. En l’entendant discuter avec Ben, Joe comprend à quel point son engagement politique est plus important pour lui que toute autre chose, y compris sa famille. Il choisit de s’éloigner de lui et de retourner au ranch. Comme, d’ailleurs, Adam, qui n’est pas allé bien loin dans son désir de fuite…
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Avec Cameron Mitchell (Feredrick Kyle) et Stacy Harris (Regis), John Anderson (Gorman), Marianne Stewart (Lily Van Cleet Kyle), Howard Wendell (Hennessy), Dan Riss (Tom Madigan), Mickey Simpson (Northern miner), John Locke (Southern miner), Kenneth MacDonald (Sheriff), J. Stafford Repp (mine owner), Barry Cahill (Luke) et Ron Nyman (habitant visible au fond du saloon – non crédité).
Vf Jean Michaud (Ben), Jean-Henri Chambois (Hoss), Gabriel Cattand (Adam) et Jean-Claude Michel (Kyle), Jacques Thébault (Gorman), Claude Joseph (Tom), Marc de Géorgi (mineur), Louis Arbessier (Hennessy)
Ben lit au saloon un extrait d’article de journal évoquant le discours de Lincoln à Springfield, « le mois dernier ». Ce discours eut lieu le 16 juin 1858. La Maison divisée du titre (et de l’article de Lincoln : « Une maison divisée ne peut pas tenir debout ») est la famille Cartwright, dont la cohésion est plus menacée que jamais. Le thème musical dominant de l’épisode est d’ailleurs le thème écrit par David Rose et qui sera supplanté durant quasiment toute l’histoire de la série par la Bonanza Song d’Evans et Livingston. Ben se bat ici non pour sauver Ponderosa mais pour garder sa famille unie. L’opposition entre Adam et Joe existait également entre Pernell Roberts et Michael Landon qui auront, durant les premières années de la série, des mots parfois vifs pour exprimer leur conception différente du travail et de la série.
On ne sait jamais exactement quelle relation Frederick Kyle partagea avec la mère de Joe mais on peut supposer qu’elle fut intime, puisque Kyle a gardé depuis lors un portrait de la mère de Joe, qu’il offre à ce dernier avec une émotion visible. Etant marié à Lily Van Cleet depuis vingt ans, c’est probablement plus tôt qu’il a connu la mère de Joe.
La conversation autour de la table des Cartwright permet de rappeler que, si Joe est né dans le Sud, Adam, lui, est né dans le Nord, tandis que Hoss est né au milieu du Missouri, sur la route de l’Est à l’Ouest, au milieu d’une prairie puisque sa mère était enceinte durant le voyage. Ces distinctions géographiques se révèlent également symboliques du positionnement politique des personnages : tandis que Joe prend position pour le Sud, plus par attachement pour Kyle que par conviction politique, Adam affirme sa préférence pour le Nord (davantage, lui, par conviction) alors que Hoss reste neutre, se tenant de ce fait au côté de leur père.
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Michael Landon et Dan Blocker avec Kenneth MacDonald
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La mère de Joe
Voir la saison 1, 2e partie