Guide réalisé par Thierry Le Peut
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La série et les photos sont © CBS-Paramount. All rights reserved.
Saison 14
(1972-1973)
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Avec Lorne Greene (Ben Cartwright), Michael Landon (Joe Cartwright), Mitch Vogel (Jamie Hunter Cartwright), David Canary (Candy Canaday), Tim Matheson (Griff King).
Créé par / producteur exécutif David Dortort
Produit par Richard Collins
14.01 Forever Part I (Pour la vie, 1e partie)
NBC, 12 septembre 1972
Ecrit par Michael Landon
Réalisé par Michael Landon
Michael Landon et Bonnie Bedelia
Un soir, Joe et Candy interviennent pour empêcher John Harper d’être battu voire abattu après une partie de cartes au saloon, dans laquelle il a laissé toutes ses économies. Joe ramène Harper à sa chambre d’hôtel et le laisse en compagnie d’Alice Harper. Alice est une jeune femme charmante et, par chance, elle est la sœur de John, non sa femme. Par malchance, John est un joueur compulsif qui vient de perdre l’argent qui devait leur permettre un nouveau départ à Virginia City. Alice prend un travail dans une boutique de vêtements pour femme, où Joe entre malgré sa gêne pour lui demander un rendez-vous, qu’elle accepte avec joie. L’entente est parfaite entre eux, ils se revoient et tombent bien vite amoureux, au point que Joe demande sa main. Entre-temps, John a quitté la ville à la demande d’Alice, fatiguée de le voir se soûler et remettre toujours au lendemain la recherche d’un travail. Il est allé s’établir à Carson City, encore qu’il n’y établisse pas grand-chose, restant fidèle à ses habitudes. L’endroit qu’il fréquente le plus est le bar où il avale verre après verre pour oublier qu’il ne fait rien de sa vie, et qu’il doit de plus en plus d’argent, emprunté pour jouer et survivre.
Joe épouse Alice dès qu’il a terminé la construction de la maison où ils vivront, avec l’aide de son père, de Jamie et de Candy. C’est là qu’il travaille dur, désormais, pour s’occuper de son lopin de terre et de sa jeune épouse. « Pour la vie » est la formule qu’ils se répètent inlassablement, plus amoureux de jour en jour. Le bonheur est complet le jour où Alice annonce à Joe qu’elle est enceinte…
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Avec Bonnie Bedelia (Alice Harper Cartwright), Andy Robinson (John Harper), Roy Jenson (Mr Hanley), Robert Doyle (Sloan), Lee de Broux (Krater). Et avec Jay Jones (Carver), Ivan Bonar (the minister), Joan Lemmo (Gloria), Helen Kleeb (Miss Grayson), John J. Fox (Jack), William Challee (Jake).
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Bien que le frère dessine une menace dont on comprend qu’elle assombrira le bonheur d’Alice, l’ensemble de l’épisode est la peinture de l’amour qui unit Joe et Alice, jusqu’à leur mariage puis l’annonce de la grossesse. Une évocation idyllique qui met en place un bonheur parfait, avant la chute pressentie.
Joe emmène Alice sur une hauteur surplombant le lac. Il y évoque le souvenir de son frère Hoss, qu’il aimait et que, dit-il, tout le monde aimait, et avec qui il venait là quand ils étaient enfants.
Joe offre à Alice, sitôt mariés, un pendentif qui appartenait à sa mère, conservé dans une boîte à musique.
14.02 Forever Part II (Pour la vie, 2e partie)
NBC, 12 septembre 1972
Ecrit par Michael Landon
Réalisé par Michael Landon
Joe travaille à la construction de la chambre du bébé. Un jour, alors qu’il est parti chercher du bois à Ponderosa, cinq hommes s’invitent dans la maison. L’un d’eux est John Harper. Les autres sont Damion et les trois hommes qui travaillent pour lui. Damion est venu réclamer l’argent que lui doit John. Lorsque Mr Hanley trouve la boîte à musique et le pendentif qu’elle contient, Damion décide d’emporter l’objet comme premier paiement. Alice reprend la boîte et tente de s’échapper, en vain. John est abattu par Damion en esquissant un geste pour aider sa sœur. Quand Joe arrive avec Jamie et Candy, il découvre la maison en flammes, déjà en grande partie brûlée. Il tente d’y entrer mais Candy doit le faire sortir pour l’empêcher d’y mourir lui aussi.
Joe est bouleversé par la mort d’Alice. Rien ne permet de déterminer les causes de l’incendie. Rester est trop dur pour Joe, qui décide de prendre la route, sans but défini. Une nuit, dans un hôtel où il s’apprête à passer la nuit, il entend une musique. Celle de la boîte de sa mère, offerte à Alice. Forçant la porte de la chambre d’où elle provient, il fait dire à la femme qui s’y trouve, une fille de saloon, qui lui a donné cette boîte. Un homme élégant prénommé Damion. Joe emporte la boîte et retourne à Ponderosa, d’où il repart bien armé et accompagné de Candy. Les deux hommes suivent la piste de ce Damion et finissent par arriver dans un hôtel qu’il a quitté seulement quelques heures plus tôt. Ils voyagent de nuit pour le rattraper. Les torches dont ils s’éclairent attirent l’œil de Damion qui, se pensant suivi, laisse derrière lui Sloan et Krater pour s’assurer des deux cavaliers. Sloan et Krater essaient de les abattre au matin, sans succès. Joe abat Krater et laisse Candy avec Sloan, qui n’a pas tardé à faire des aveux : ce sont Damion et Mr Hanley, son âme damnée, un tueur impassible qui n’ouvre jamais la bouche, qui ont tué Alice et mis le feu à la maison.
Joe les rattrape mais il est attendu. Désarmé, il doit se battre avec Mr Hanley bien plus puissant que lui. La brute est assommée cependant en étant violemment poussée sur un rocher ; brandissant une pierre au-dessus de la tête de son adversaire, Joe est sur le point de l’achever quand, prenant conscience de sa haine, il suspend son geste. Mais Damion est armé et Joe ne l’est pas. Contre toute attente, Mr Hanley se relève et se tourne contre son patron, qu’il jette dans le cours d’eau voisin, avant de le noyer, sans mot dire. Hanley et Sloan seront ramenés par Joe et Candy pour être livrés à la justice…
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Avec Bonnie Bedelia (Alice Harper Cartwright), Andy Robinson (John Harper), Roy Jenson (Mr Hanley), Robert Doyle (Sloan), Lee de Broux (Krater). Et avec Bing Russell (Clem), Luana Anders (Julie), Ivan Bonar (the minister), Don Haggerty (bartender), Toby Andersen (hotel clerk) et pour la première fois Larry Golden (Damion).
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Bonheur, perte, douleur et vengeance : cette structure reviendra sous la plume de Michael Landon dans La Petite maison dans la prairie. On retrouve ici le sens aigu du mélodrame qui s’exprime dans les histoires écrites par Landon, avec une efficacité certaine. Le visage éploré de Joe et son changement physique (la barbe) seront repris plus tard pour le personnage de Charles Ingalls.
Les photos de Hoss et Joe sont posées dans la chambre de Joe et la caméra s’y arrête un moment (19’42’’). Des trois frères du début de la série ne reste que Joe. Les scènes de douleur qu’il partage avec son père n’en sont que plus émouvantes car les larmes qui y sont versées sont aussi destinées à Hoss – et à Dan Blocker. Elles le sont d’autant plus que Michael Landon avait à l’origine écrit cette histoire pour Hoss, avant que la mort soudaine de Dan Blocker ne l’amène à réécrire le scénario pour Joe.
La scène où John Harper est tabassé dans une allée est filmée en caméra subjective du point de vue de l’agresseur (comme le seront quelques plans du début de « Le chasseur », 14.16).
Même si la maison de Joe et Alice est entièrement brûlée dans cet épisode, c’est bien son intérieur qui sera réutilisé pour l’épisode 14.15 (la cabane où s’installeront Griff et Theodora). L’extérieur, en revanche, sera différent.
14.03 Heritage of Anger (Libéré sur parole)
NBC, 19 septembre 1972
Ecrit par Don Ingalls
Réalisé par Nick Webster
Robert Lansing avec Fionnu(a)la Flanagan |
et avec Lorne Greene |
A la demande de sa femme, Meg, Ben attend John Dundee, un ami, à sa sortie de la Nevada State Prison, lorsqu’il est libéré sur parole après avoir purgé cinq ans pour avoir tué un homme. John est connu pour son tempérament bouillant et Ben, comme Meg, craint qu’il n’arrive quelque chose. Ils s’arrêtent une journée à Ponderosa où John donne un coup de main à Joe, Candy et Jamie, puis ils repartent pour Stafford, où John a sa ferme. Ils y trouvent Meg au travail ; elle a survécu seule, tant bien que mal, durant ces années, les anciens associés de John, Fancher et Bartlett, n’ayant pas tenu leur promesse de l’aider. John est furieux de voir dans quel état elle est ; ses mains, jadis si belles, si douces, sont aujourd’hui marquées par le travail. Meg est heureuse de revoir son mari, mais tout aussi inquiète. Elle demande à Ben de rester quelques jours. Il commence par retirer à John l’arme qu’il a achetée discrètement quand ils se sont arrêtés en ville avant de venir à la ferme. John, furieux que Meg ait été livrée à elle-même tout ce temps, voulait en effet aller demander des comptes à ses associés. Une autre déconvenue l’attend lorsque Meg lui demande de reprendre sa place progressivement, pour qu’elle se réhabitue, elle aussi, à vivre avec lui ; en particulier, elle ne veut pas qu’ils partagent le même lit, pas encore. Pour un tempérament impulsif et colérique comme celui de John, tout cela est déjà beaucoup, mais il accepte.
En se rendant en ville pour faire télégraphier à sa famille qu’il ne rentre pas tout de suite, Ben rencontre le shérif Garth, qui semble décidé à ne laisser guère de chances à John. Au moindre écart, il l’arrêtera et le renverra en prison. Venu en ville à son tour pour exiger de ses associés une compensation financière pour les cinq années passées en prison, John se heurte au refus de Lesser, qui prétend qu’il n’y a guère eu de profits au début de son absence, et qu’il n’est de toute façon plus associé aujourd’hui. John s’en tient à sa demande. En sortant, il constate que le shérif l’observe, mais surtout deux hommes le provoquent et il doit se contenir pour ne pas répondre à leurs coups. Ben intervient pour mettre fin à la bagarre et emmener John avec lui.
Les soupçons que Ben confie à Meg, lorsqu’il se demande si la bagarre qui a valu de la prison à John n’était pas un coup monté par ses associés pour se débarrasser de lui, sont fondés. Il sait sur leurs affaires des choses qu’ils ne veulent pas voir révélées et, avec la complicité de Garth, ils comptent se débarrasser une nouvelle fois de John. Ils envoient un homme, Anders, pour le provoquer chez lui, utilisant le même stratagème qu’il y a cinq ans. Mais cette fois John ne perd pas son sang-froid ; il maîtrise l’homme et le ligote. Quand le shérif arrive avec Fancher et Bartlett, persuadé qu’il n’aura qu’à arrêter John, ils ont la surprise de constater qu’il n’a pas tué Anders mais aussi que Ben prend les armes pour le défendre, annonçant qu’il va s’adresser à l’US Marshal, voire au Gouverneur, pour faire la lumière sur le complot qui a envoyé John en prison. Une fusillade éclate, au terme de laquelle Ben et John emmènent en ville les trois hommes qu’ils ont arrêtés.
Constatant que les choses s’annoncent bien mieux à présent pour John, qui a repris sa place dans la chambre conjugale, Ben n’a plus rien à faire à Stafford. Il reprend la route de Ponderosa…
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Avec Robert Lansing (John Dundee), Fionnuala Flanagan (Elizabeth ‘Meg’ Dundee), Warren Kemmerling (Sheriff Garth). Et avec Len Lesser (Fancher), Roydon Clark (Bartlett), Ed Long (Anders), Harry Harvey Sr (Sangster), Henry Oliver (telegrapher).
Un scénario dans la tradition généreuse des Cartwright : Ben prend en charge un ami pour l’accompagner dans ses premiers pas à sa sortie de prison, veille sur lui et son épouse, surgit dans les moments périlleux et fait le coup de feu pour redresser les torts. Après quoi, content, il s’éclipse discrètement : la dernière scène le voit partir heureux après un dernier regard à la ferme des Dundee.
Michael Landon et David Canary |
Robert Lansing et Mitch Vogel |
14.04 The Initiation (L’initiation)
NBC, 26 septembre 1972
Ecrit par Douglas Day Stewart
Réalisé par Alf Kjellin
Ronny Howard, Sean Kelly et Mitch Vogel |
W. Bramley et L. Greene : deux pères |
Jamie et plusieurs de ses copains ont formé un club qui se réunit dans une grotte à proximité de la ville. Chaque nouveau membre doit subir un rite d’initiation par lequel les anciens cherchent à faire peur au nouveau, mais qui se limite à un jeu inoffensif. Jusqu’au jour où Sonny Moeller perd connaissance et ne se réveille pas. Paralysés par la consternation, les garçons suivent l’avis de Ted Hoag, qui pense qu’il ne faut rien dire et déposer le corps quelque part pour qu’on le retrouve sans les soupçonner. Selon lui, ils n’ont rien à se reprocher mais les adultes ne comprendront pas et ils risquent d’être jugés et envoyés en prison. Jamie se range au choix du groupe mais il est tourmenté par le remords. Ted, cependant, est sans famille et a fait de la prison, ce qui le rend particulièrement effrayé par les conséquences de ce qui s’est passé. Pour ne pas trahir leur amitié et le mettre en danger, Jamie, comme Josh, Ron, Corky et les autres, continue de se taire, même quand un vagabond, Loomis, est arrêté en possession du cheval de Sonny et accusé de l’avoir tué. Loomis, incapable de prouver qu’il a trouvé le cheval et n’est pour rien dans la mort du garçon, passe en jugement. Jamie, alors, refuse de se taire plus longtemps et se confie à Ben. Ensemble, ils interrompent l’audience et parlent au juge, qui demande à Jamie de conter l’histoire en s’asseyant sur le banc des accusés. Mais le père de Sonny refuse de croire que la mort de son fils soit un accident causé par les propres amis de son garçon et il persiste à chercher un coupable, rejoint par le père de Ron, et c’est Ted qu’ils accusent d’être le chef du groupe et d’avoir orchestré cette initiation meurtrière. Les autres garçons, effrayés, se rangent auprès de Jamie pour prendre la défense de Ted et former un rempart autour de lui quand les hommes le traquent. C’est leur solidarité qui empêche le drame de faire une nouvelle victime innocente et prouve à Ted qu’il peut compter sur le renfort de ses amis…
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Avec Ronny Howard (Ted Hoag), Ed Bakey (Loomis), William Bramley (Mr Moeller), Biff Elliot (Harley Lewis). Et avec Bing Russell (Clem), Victor Sen Yung (Hop Sing), Sean Kelly (Josh Adams), Nicolas Beauvy (Ron Lewis), Jeff Smart (Sonny Moeller), Jimmy Van Patten (Corky Sibley), Al Barker, Jr (Billy Newton), James Chandler (George Adams), Pitt Herbert (Mr Cropin), John Zaremba (Judge), Ivor Barry (preacher), Sam Javis (bailiff), William Challee (stableman), Harry Basch (prosecutor), Jim Moore (Ray) et Phyllis Love (Miss Criggs).
Le choix des jeunes acteurs réunis autour de Mitch Vogel est déterminant dans la réussite de cet épisode qui dépend essentiellement de leur prestation, Ronny Howard, Sean Kelly et Nicolas Beauvy en particulier. La conclusion, soulignée par une musique dramatique, est de nature à toucher le cœur des moins endurcis (et des autres aussi ?), comme elle touche celui des adultes témoins de la solidarité des adolescents.
La mort de Hoss est évoquée dans le dénouement, accentuant le caractère dramatique de la mort d’un fils en impliquant Ben personnellement. Ben : « Je sais ce que c’est que de perdre un fils » (« I know what it means to lose a son »), « Je viens d’enterrer un de mes garçons » (« I just buried one of my boys »).
14.05 Riot (L’émeute)
NBC, 3 octobre 1972
Ecrit par Robert Pirosh
Réalisé par Lewis Allen
Joe et Candy cherchent un plan d'action |
Ben otage du criminel Plank (M. St John) |
Ben Cartwright se rend à la prison d’Etat du Nevada avec MM. Vannerman et Kirby pour une mission d’inspection mandatée par le Gouverneur. L’inspection ayant été annoncée, on leur montre de quoi les rassurer mais Ben a des doutes qui se confirment lorsqu’une révolte des prisonniers fait de lui un otage et que Cooper, l’organisateur de cette rébellion, exige un meilleur traitement pour les détenus. La bonne nourriture qu’on a montrée aux inspecteurs, affirme-t-il, est exceptionnelle et Vannerman lui-même, qui fournit la prison, n’ose le contredire. Le gardien Heiser est accusé de mauvais traitements qui vont du fouet à la réclusion dans la « boîte de l’enfer », une cellule où règne une chaleur étouffante et où certains prisonniers peuvent passer des jours entiers. L’un d’eux vient d’en mourir. Ben constate que Cooper, qui paraît de bonne foi, parvient à calmer les velléités de violence des prisonniers, notamment Plank, qui s’en est pris à Cartwright en l’accusant d’être responsable de son incarcération.
Joe et Candy se rendent à la prison dès qu’ils entendent parler de la révolte. Avec le shérif et le garde Calhoun qui désapprouve visiblement les méthodes du Directeur, ils essaient de trouver un moyen de libérer les otages. La situation empire lorsque Plank tue Cooper et prend la tête des prisonniers révoltés. Ce ne sont plus des améliorations qu’il exige mais des chevaux, des armes et de la nourriture pour quitter la prison. Un jeune prisonnier, Griff King, qui était en quelque sorte le protégé de Cooper, emprisonné pour avoir frappé son beau-père violent, se montre bienveillant avec Ben et permet à Candy de se faire passer pour un prisonnier, en prétendant l’avoir connu à Billings, dans le Montana, quand il y était emprisonné. Candy a prévu de mettre les otages à l’abri pour permettre à Joe de faire sauter la porte du bloc et d’y mater la rébellion à l’aide d’une mitrailleuse.
Une fois la prison remise sous le contrôle des gardiens, le Gouverneur promet d’améliorer le sort des prisonniers et de commencer par remplacer le Directeur. Ben lui suggère de faire libérer sur parole le jeune Griff. Le Gouverneur accepte mais a besoin que quelqu’un se porte garant du jeune homme et c’est sur Ben qu’il porte son choix. Ben, Joe et Candy repartent donc en emmenant avec eux une nouvelle recrue pour Ponderosa, Griff King…
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Avec Tim Matheson (Griff) et Aldo Ray (Heiser), Gregory Walcott (Will Cooper), Marco St. John (Johnny Plank), Denver Pyle (warden / le directeur de la prison). Et avec Barney Phillips (Asa Calhoun), Bob Delegall (Willie Noon), William Paterson (Mr Vannerman), Noble Willingham (Mr Kirby), William Bryant (Governor), Biff Manard (Scoggins), Morton Lewis (Idaho), Red Morgan (Kelly), Charles Wagenheim (Donovan), Nolan Leary (Old Charlie) et John Milford (le shérif - non crédité).
La révolte de prisonniers est l’un de ces sujets qui passent de série en série avec plus ou moins de bonheur. L’intérêt du scénario de Robert Pirosh est d’éviter l’outrance et de donner la parole à des personnages nuancés et réalistes. Cooper est un prisonnier sincèrement préoccupé par le sort des plus faibles et dont la révolte n’a d’autre but que de réclamer des améliorations et de corriger les injustices et les mauvais traitements pratiqués par l’actuel Directeur. Griff est un jeune prisonnier condamné pour avoir répliqué aux coups portés par son beau-père ; sachant écrire, bienveillant, il ne peut, selon Cooper, qu’être malmené et corrompu par un séjour plus long en prison. Même Plank, le criminel pur et dur, dont on sent l’envie de tuer, est traité sans caricature. De même, du côté des gardiens, l’honnête Calhoun apporte un contre-poids au cruel Heiser et à la lâcheté coupable du Directeur, tandis que parmi les trois inspecteurs de la prison se cache une « pomme pourrie », Vannerman, coupable lui aussi de tirer profit des mauvais traitements infligés aux détenus. Ben, qui a toujours plaidé pour la loi, trouve en la personne du Gouverneur un interlocuteur honnête et responsable, tandis que Joe et Candy reçoivent le concours du shérif également honnête.
L’épisode introduit le personnage de Griff, qui rejoint le casting régulier de la série. Il apparaît dans neuf épisodes de cette dernière saison.
Lorne Greene et Tim Matheson
Michael Landon emploie les grands moyens
14.06 New Man (Le nouveau)
NBC, 17 octobre 1972
Ecrit par Jack B. Sowards
Réalisé par Leo Penn
Griff doit trouver sa place parmi les hommes... |
... et dans le clan Cartwright |
Ben, Joe et Candy reviennent à Ponderosa avec Griff. Celui-ci a quelques difficultés à accepter la situation ; il est sorti de prison, certes, mais personne ne lui a demandé son avis et il craint d’être toujours privé de sa liberté. Son premier contact avec les gars du dortoir est tendu car il est sur la défensive et les hommes le remarquent très vite. Il réagit violemment à la blague qui accueille tous les nouveaux et se bat avec l’un des employés, Lucas. Candy lui fait la leçon, l’exhortant à se montrer plus amical et à faire confiance aux autres et Griff finit par coucher dehors, seul.
Le lendemain, le shérif adjoint Clem Foster passe à Ponderosa et demande à voir « le nouveau ». Un vol a eu lieu la nuit précédente à Virginia City et Clem, ayant été prévenu de la situation de Griff par une lettre officielle, le soupçonne en premier lieu. Ben prend la défense de son protégé, qui reçoit un alibi inattendu de la part de Lucas : celui-ci dit l’avoir vu dormir sous un arbre à l’heure où a été commis le vol.
La vie continue à Ponderosa et Griff essaie de s’y faire une place, acceptant les contraintes, se pliant au travail et prenant patience pour s’adapter à la vie en communauté, les hommes étant désormais plus distants et prudents avec lui. Voulant se faire bien voir, il propose à Lucas, un jour, de se rendre en ville à sa place pour y prendre un paquet qui l’attend à l’agence Wells Fargo. A peine entré dans le bureau, il est assommé, un coup de feu est tiré et la lumière éteinte. Les gens présents dehors ne voient qu’une chose : Griff entrant et ressortant précipitamment après le coup de feu. Comme il se voit soupçonné, il saute sur son cheval et s’enfuit, donnant à tous l’impression qu’il est coupable. L’employé a été tué et l’argent volé.
Un posse est réuni et les alentours sont inspectés mais c’est dans le bureau du shérif que Clem et Ben ont la surprise de retrouver Griff. Il pointe un fusil sur eux et leur apprend qu’il est innocent mais qu’il a trouvé le coupable : il leur montre Lucas enfermé dans une cellule. Il accuse ce dernier de l’avoir piégé, profitant de son passé de prisonnier pour faire de lui le coupable idéal en l’envoyant à l’agence Wells Fargo à sa place. Ce serait lui qui aurait commis le vol, entrant et sortant du bureau par la porte de derrière. Il n’aurait fourni un alibi à Griff après le premier vol que pour se couvrir lui-même. On apprend bientôt, cependant, que le véritable voleur a été arrêté à Carson City et Griff n’a plus qu’à faire profil bas auprès de Lucas qui, cependant, ne lui en tient pas rigueur. La leçon sert à tous, aussi bien à Clem qui a trop vite accusé le « nouveau » qu’à Griff qui s’est hâté, lui aussi, de trouver un coupable…
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Avec Ronny Cox (Lucas). Et avec Bing Russell (Clem), Charles Dierkop (Shorty), Jeff Morris (Tulsa), Carol Vogel (Amy), Chuck Hayward (guard), Bill Clark (man).
La première scène de l’épisode est la dernière de l’épisode précédent (les Cartwright quittant la prison avec Griff).
Après l’introduction du personnage dans l’épisode précédent, « Le nouveau » présente réellement Griff King, mis ici en situation de révéler sa personnalité et d’en explorer les contradictions et les limites. Le résultat est une histoire d’hommes présentée sans caricature et qui délivre une leçon aux uns comme aux autres, appelant à se méfier des apparences et à faire confiance aux autres.
Griff dit à Candy qu’il a quinze ans. Bien que son âge véritable ne soit pas donné, on peut penser à une plaisanterie. Tim Matheson avait alors 24 ans (25 en décembre 1972).
Le thème musical qui accompagne les crédits d’ouverture (à 4’) sera repris pour La Petite maison dans la prairie.
14.07 Ambush at Rio Lobo
NBC, 24 octobre 1972
Ecrit par Joel Murcott
Réalisé par Nicholas Colasanto
Sian Barbara Allen et Lorne Greene |
Michael Landon et Mitch Vogel |
Laissant Joe et Jamie conclure l’acquisition de bétail à Rio Lobo, Ben fait un détour par une ferme qui était récemment à vendre. Il est surpris de n’y trouver personne alors que l’intérieur montre qu’il y a visiblement de la vie à la ferme. Il découvre une jeune femme sans connaissance dans la chambre. Teresa Burnside, enceinte, s’est évanouie. Une fois relevée et hydratée, elle se révèle une femme charmante, pleine de vie, mais en proie à de vives douleurs abdominales. Son mari Zachariah est parti chercher un docteur et elle attend son retour. Ben lui apporte l’aide qu’il peut afin de lui éviter de se fatiguer. Pendant ce temps, Zachariah est tombé entre les mains de trois malfrats récemment libérés de prison, qui ont reconnu en lui l’un des témoins responsables de leur incarcération. Vance, Stretch et Gabe le retiennent dans l’intention de le tuer mais, avant cela, de se servir de lui pour commettre un nouveau forfait en attaquant une diligence. Quand ils apprennent qu’il a une femme enceinte qui l’attend seule à la ferme, ils décident de se servir d’elle aussi : qui oserait tirer sur une femme enceinte ? Stretch se rend donc à la ferme et en ramène Teresa et Ben, sous la menace. Tous deux se retrouvent otages avec Zachariah dans une cabane où le bébé de Teresa n’est manifestement pas prêt à attendre le terme de la grossesse. De leur côté, Joe et Jamie s’en reviennent de Rio Lobo et, surpris de ne trouver personne à la ferme, entreprennent de se lancer à la recherche de leur père. Quand ils arrivent à la cabane des malfrats, Ben, Zachariah et Teresa ont réussi à maîtriser Vance et Stretch, Gabe étant tombé sur Joe et Jamie en s’enfuyant. Il reste à Ben à mettre au monde le bébé de Teresa, qui s’appellera Zachariah Benjamin…
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Avec Sian Barbara Allen (Teresa Burnside), James Olson (Vance), Albert Salmi (Stretch), Murray MacLeod (Zachariah Burnside). Et avec Douglas Dirkson (Gabe).
Sur le motif du huis clos et de la prise d’otages (voir Starksy & Hutch « Monty viendra à minuit », Matt Houston « Le huis clos » ou encore Agence Tous Risques « Soirée de détente »), Joel Murcott tisse une parenthèse dans la vie du clan Cartwright, où Ben joue les anges gardiens pour une jeune femme en proie aux douleurs de la grossesse avant de tomber entre les mains d’un trio de malfrats mi-patibulaires mi-ridicules. Teresa et Zachariah Burnside sont, eux, de charmants jeunes fermiers qui attirent aisément la sympathie du public.
Hoss est évoqué brièvement : quand Vance se souvient de s’être vu refuser un travail à Ponderosa par Hoss, Ben en parle au passé.
Candy et Griff sont absents de l’épisode.
14.08 The Twenty-Sixth Grave (La 26e tombe)
NBC, 9 janvier 1973
Ecrit par Stanley Roberts
Réalisé par Leo Penn *
Lorne Greene et Ken Howard |
Les Cartwright déterrent les morts |
« The first twenty-six graves in the Virginia City Cemetery were occupied by murdered men. »
« Les vingt-six premières tombes du cimetière de Virginia City furent occupées par des hommes assassinés. »
Samuel Clemens (Mark Twain)
Ben a convaincu M. Goodman, le directeur du journal Territorial Enterprise, de donner sa chance à un jeune journaliste, Samuel Clemens, en lui confiant le poste de rédacteur en chef pendant son absence. Mais il se demande vite s’il a bien fait : car le premier article de Sam accuse l’honorable H.V. Prentiss d’être le cerveau d’une conspiration pour s’emparer de concessions minières en faisant disparaître des mineurs dont la mort n’inquiète personne. Cet article, qui cite plusieurs complices de Prentiss, vaut au journal une assignation en justice. Comme Sam refuse de livrer le nom de sa source, le journal est condamné à verser les 10.000 $ réclamés par Prentiss et son avocat Merrick. Le Juge Hale exige en outre la publication d’excuses en bonne et due forme. Ben vérifie en personne le communiqué rédigé par Samuel ce soir-là… mais le journaliste décide ensuite de ne pas le publier. Au lieu de cela, il accuse le tribunal d’approuver le détournement de concessions ! Le juge n’apprécie guère et fait fermer le Territorial Enterprise, mettant au chômage son personnel. Une belle réussite pour Samuel Clemens après une journée à la tête de la rédaction !
Se sentant responsable, Ben assure à M. Goodman qu’il sera garant des 10.000 $. Et, tant qu’à faire, il paye aussi l’ardoise de Sam au saloon. Ce que lui dit alors Bert, le barman, l’amène à penser que la fameuse source de Sam était un mineur nommé Dan Hutchins ; parti le trouver, Ben le trouve mort sur sa concession, une balle dans le dos. C’est, pense-t-il, la preuve que Samuel disait la vérité et qu’il existe bien une conspiration. Ben persuade le juge Hale de le laisser examiner le courrier non réclamé au bureau de poste : il espère y trouver une lettre adressée à John Burrows, l’un des mineurs assassinés selon Sam. Ce serait la preuve qu’il existait bien un Burrows et qu’il a bien disparu. La lettre existe bien, non au bureau de poste mais au saloon, où arrive une partie du courrier. Elle a été écrite par l’épouse de Burrows. Ben se met alors en tête de creuser toutes les tombes des inconnus récemment enterrés dans le cimetière, afin de retrouver celui… qui porte une alliance ! Il entraîne sa famille, Samuel et l’adjoint Clem dans une expédition nocturne sur Boot Hill. Il leur faut creuser plusieurs tombes avant de trouver la bonne. C’est alors que des coups de feu sont tirés sur eux par plusieurs hommes ; ceux-ci prennent la fuite mais Sam est sûr d’avoir reconnu McNabb, l’un des complices de Prentiss. Et il a reçu une balle. On le retrouvera chez le Dr H.C. Webb, la nuit même, et il passera aux aveux.
La conspiration étant démontrée, le Territorial n’aura pas à payer la somme demandée. Sam, lui, décide de tenter sa chance ailleurs, même si M. Goodman serait prêt à le garder avec lui, et il commence à écrire sous le nom de Mark Twain…
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Avec Ken Howard (Samuel Clemens / Mark Twain), Dana Elcar (Mr Merrick), Phillip Kenneally (McNabb), Walter Burke (Campbell). Et avec Richard Bull (Mr Goodman), Wayne Heffley (Bert [the bartender]), Stacy Keach, Sr ([H.V.] Prentiss), Bing Russell (Clem [Foster]), Staats Costworth (Judge Hale), Harlan Warde (Osgood), Curt Conway (Caldwell), Arthur Peterson (Martin), Britt Leach (postal clerk), Victor Izay ([Jury] foreman), Owen Bush (station agent) et Sean Kelly (Petey).
Troisième et dernière apparition de Mark Twain dans la série, après les épisodes 1.05 et 7.23, où il était joué respectivement par Howard Duff et William Challee. Bien que des années aient passé depuis l’épisode 1.05, il est toujours présenté ici comme un « jeune journaliste » prometteur, dont le scénario ne dit pas pourquoi Ben Cartwright en a fait son protégé. A la fin de l’épisode, il signe un article sous le nom de Mark Twain, dont Jamie s’étonne. Historiquement, Samuel Clemens a pris un emploi permanent au Territorial Enterprise de Virginia City en 1862. Il avait alors vingt-six ans.
Si Ken Howard donne à Mark Twain une malice et une désinvolture qui rendent le personnage sympathique, le scénario prend la forme d’une enquête policière qui n’est pas des plus convaincantes. La façon dont la conspiration est démontrée est plutôt… invraisemblable.
C’était l’un des tout premiers rôles de Ken Howard, qui serait deux ans plus tard la vedette de la série Manhunter (Le justicier), pour une saison (1974-1975). Ce fut aussi le premier épisode tourné pour cette dernière saison, trois mois après la mort soudaine de Dan Blocker. Michael Landon fit sur le tournage un discours en hommage à l’acteur et à l’ami défunt.
Griff n’apparaît pas.
* Imdb indique Nicholas Colasanto mais c’est bien Leo Penn qui est crédité au générique.
14.09 Stallion (L’étalon)
NBC, 14 novembre 1972
Adaptation : Jack B. Sowards, histoire de Mort Zarcoff et Juanita Bartlett
Réalisé par E.W. Swackhamer
Clu Gulager (le pauvre) et Lorne Greene (le riche) |
Joe et Alice au chevet du petit Tommy |
Ben offre à Joe un superbe étalon noir pour son anniversaire. Parmi les personnes qui voient l’animal débarquer du train se trouve Billy Brenner, qui vient d’emménager avec sa femme Alice et son fils Tommy dans une ferme des environs et qui cherche du travail. N’en trouvant pas dans le chemin de fer, il offre ses services à Ben Cartwright mais celui-ci n’a pas besoin de main d’œuvre supplémentaire. Aigri, porté à rendre le monde responsable de ses échecs au lieu d’assumer son rôle de soutien de famille, Brenner décide de voler l’étalon pour le vendre. Il s’introduit dans la grange des Cartwright de bon matin et assomme Joe qui s’est lui aussi levé de bonne heure pour profiter de son étalon. Joe suit la trace du voleur et arrive à la ferme des Brenner. Billy sort aussitôt son revolver et, au cours de la fusillade, il tire sur son propre fils sorti dans l’intention de l’aider. Joe aide Alice Brenner à panser la blessure du garçon mais il faut absolument un docteur et Virginia City se trouve à une vingtaine de miles. Joe décide alors de passer par la montagne, ce qui réduit la distance de moitié. Mais c’est un chemin difficilement praticable. L’étalon parvient pourtant à passer, attendant même son cavalier quand celui-ci est désarçonné. L’effort est tel, cependant, que sitôt parvenu dans la plaine, de l’autre côté, le cheval s’effondre, à bout de forces, et meurt. Candy et Griff retrouvent à ce moment Joe après l’avoir longuement cherché. Griff va jusqu’à la ville chercher le docteur et tous les trois se retrouvent chez les Brenner, où Billy est bouleversé par son geste. Le garçon est sauvé grâce aux soins que lui prodigue le médecin et Joe laisse de l’argent à Alice pour payer les médicaments et la nourriture qui remettront le petit sur pieds. A Billy, en revanche, il ne pardonne pas, même s’il renonce à porter plainte contre lui…
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Avec Clu Gulager (Billy Brenner), Mitzi Hoag (Alice Brenner), Vincent Van Patten (Tommy Brenner). Et avec Lew Brown (Seth), Michael Greene (Travis), Wallace Chadwell (doctor).
Le héros de l’histoire est l’étalon. Le thème est la bravoure de l’animal, qui donne sa vie pour sauver celle d’un enfant, mais aussi la lâcheté d’un homme et d’un père qui, incapable de subvenir décemment aux besoins de sa famille, reporte son amertume sur le monde entier et sur sa femme en particulier, prenant en haine les Cartwright parce qu’ils sont riches. Le trait est caricatural, tant dans l’attitude de Brenner que dans son opposition aux Cartwright, Ben puis Joe, lequel n’est à ses yeux qu’un fils de riche à qui l’on offre un animal de prix sans qu’il ait à travailler pour le mériter. Le premier acte de l’épisode, cependant, montre les Cartwright sous un jour également ambigu, en particulier dans la scène de la course entre l’étalon et le train. C’est certes un défi classique, où l’on peut lire la puissance de l’animal capable de rivaliser avec ce qui est alors le symbole de la puissance mécanique, l’instrument de la révolution industrielle. Mais (et cette lecture est subjective, car je doute que ce soit là la volonté des scénaristes) la scène souligne aussi la griserie de Joe qui apparaît bien, durant quelques minutes, comme le gosse de riche fier d’éprouver sa propre puissance à travers celle de l’étalon. Le champ-contrechamp entre Joe et le conducteur du train illustre en lui-même le malaise : d’un côté un Joe Cartwright fier de lui et de son cheval, qui fait des signes au conducteur pour l’encourager à accélérer, de l’autre un conducteur qui obtempère tout en considérant Joe de manière impassible, indifférent peut-être ou blasé. Joe parvient certes à dépasser le train et à sauter par-dessus les rails juste devant la locomotive, mais en risquant sa vie et surtout celle de son cheval. Cette irresponsabilité, même liée à la « beauté » de l’exploit, offre un contraste saisissant (et selon moi dérangeant) avec la fin de l’épisode, où Joe pleure sur l’animal, qui a cette fois poussé ses limites jusqu’à l’épuisement. Et c’est bien ce qui fait de l’étalon le héros de l’histoire, qui est l’histoire du sacrifice d’un bel animal sur l’autel de la bêtise et de l’irresponsabilité humaines.
La paresse et l’orgueil mal placé de Billy Brenner contrastent avec l’humilité de sa femme (qui essaie de faire entendre raison à son mari en dépit du mépris et de la brutalité dont il est capable) et avec la gentillesse et le courage de son garçon : alors que le père ne parvient pas à trouver du travail (le chef de train le renvoie à Ben Cartwright qui le renvoie à la mine, un travail de forçat dont Brenner ne veut pas, estimant ses compétences à plus haut prix) et se fait voleur en croyant résoudre ses problèmes, le fils est prêt (avec naïveté, certes) à parcourir vingt miles matin et soir pour travailler à Virginia City dans l’espoir de prendre sa part des charges de la famille. La scène où il en parle avec sa mère met en contraste le regard de l’enfant sur son père (il l’admire et pense que c’est la vie qui est difficile, non son père) et celui de la mère sur son mari, dont elle connaît l’orgueil et la paresse.
13’40’’ et 34’-39’ et 41’ : le thème musical est celui qui deviendra le thème de La Petite maison dans la prairie.
Mitch Vogel n’apparaît pas.
14.10 The Hidden Enemy (L’ennemi invisible)
NBC, 28 novembre 1972
Adaptation : Stanley Roberts et Jack B. Sowards, histoire de Stanley Roberts
Réalisé par Alf Kjellin
Gary Busey et David Huddleston, père et fils |
Lorne Greene et Melissa Murphy |
En l’absence du Dr Martin, le nouveau docteur James Wills est mandé à Ponderosa pour soigner le bras cassé de Griff, victime d’une plaisanterie de ses camarades qui a mal tourné. Ben le raccompagne ensuite chez lui où l’on a amené un autre blessé, David Johnson, le fils d’un voisin des Cartwright, Myles Johnson, piétiné par un troupeau. Wills, qui ne se sent pas bien, s’isole un instant, causant l’inquiétude de l’infirmière Evie Parker qui ne parvient pas à arrêter l’hémorragie du blessé, et quand il reparaît il est étrangement calme, affirmant à l’infirmière que tout ira bien. Le blessé meurt. Myles et son fils Henry ne comprennent pas ; selon eux, la blessure était certes sérieuse mais pas au point d’entraîner la mort de David. Ils accusent le Dr Wills d’en être responsable. Le shérif cependant n’a pas autorité pour donnersuite à leur plainte et le Dr Martin ne veut pas mettre en cause son confrère. Wills a été médecin dans l’armée et a sauvé bien des vies, démontrant son sang-froid et ses compétences. L’infirmière confie ses doutes à Henry Johnson, qu’elle fréquente, en décrivant la curieuse attitude du médecin, mais elle se le reproche aussitôt, voyant qu’elle a donné au frère du défunt de nouvelles raisons d’accuser Wills. Henry tente de tuer celui-ci en pleine rue. Pendant qu’on s’efforce de l’arrêter, Clem fait garder Wills par son adjoint Dawson. Celui-ci est témoin d’une violente crise de panique et de convulsions de Wills, qui cherche à quitter de force le bureau du shérif. Le Dr Martin reconnaît un effet de l’addiction à la morphine, révélant le secret du Dr Wills qui, depuis la guerre, doit s’injecter une dose quotidienne de morphine. Nancy Wills, l’épouse du médecin, a depuis longtemps connaissance de cette addiction, responsable déjà de plusieurs déménagements consécutifs à la mort de patients, mais Wills lui-même refuse de la considérer comme un problème.
Un procès a lieu pour déterminer la responsabilité de Wills dans la mort de David Johnson. L’avocat Evans parvient à convaincre le jury que la prise de morphine, que n’interdit aucune loi, ne met pas en cause la capacité du médecin à pratiquer. Acquitté par le tribunal, Wills n’en est pas moins mis au pied du mur par sa femme, qui refuse d’en accepter davantage et choisit de confier son enfant, Chris, aux soins du Dr Martin lorsqu’il est souffrant. La dispute avec sa femme met Wills dans un tel état de colère et de panique qu’il s’injecte une dose mortelle de morphine. Henry Johnson, venu une nouvelle fois s’en prendre à lui, le découvre mort dans son cabinet…
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Avec Mike Farrell (Dr James Wills), Melissa Murphy (Nancy Wills), David Huddleston (Myles Johnson), Clifford David (Evans, l’avocat de Wills), Gary Busey (Henry Johnson). Et avec Mons Kjellin (Chris [Wills]), Bing Russell (Clem), Mel Gallagher (Smitty), Russell Thorson (Judge Phelps), Jason Wingreen (Graham [the prosecutor]), Harry Holcombe (Dr Martin) et Ayn Ruymen (Evie Parker).
Histoire d’addiction empruntant la voie judiciaire, sur le modèle de ce que fera plus tard David E. Kelley de façon systématique dans Picket Fences (High Secret City). L’addiction à la morphine du Dr Wills est au cœur de l’épisode, mettant en jeu la responsabilité du médecin autant que les émotions des personnages impliqués. Le scénario décrit une crise au sens strict : à partir de la mort d’un patient, il développe les conséquences qui exposent le secret du médecin jusqu’à un dénouement dramatique.
Mitch Vogel n’apparaît pas dans cet épisode.
14.11 The Sound of Sadness (L’écho de la solitude)
NBC, 5 décembre 1972
Ecrit par Michael Landon
Réalisé par Michael Landon
Un vieil homme seul et deux enfants en mal d'amour |
Tim Matheson et Lorne Greene |
Jonathan May, un veuf qui vit dans sa petite ferme qu’il ne travaille plus mais qui lui fournit le peu dont il a besoin pour vivre, trouve un soir dans son appentis deux jeunes garçons, Tim et Robbie. Ils sont frères, seul le plus grand parle et ils viennent de s’enfuir de l’orphelinat de M. Dawson parce que celui-ci s’apprêtait à confier Tim au couple Holcombe en le séparant de son petit frère : les Holcombe en effet ne souhaitent pas s’embarrasser d’un garçon qui ne parle pas. En vain Miss Gaines, l’assistante de Dawson, a-t-elle plaidé pour ne pas séparer les deux enfants, expliquant le silence de Robbie par les malheurs qu’ils ont vécus. Jonathan, qui ne partage sa solitude de chaque jour qu’avec le souvenir de sa femme Alice, à qui il continue de parler, accueille volontiers les deux garçons. Mais il apprend bientôt qu’on les recherche activement. Ne voulant pas qu’ils soient séparés, et ne voulant pas s’en séparer lui-même, il se tait et leur offre le refuge de sa ferme. Griff, cependant, aperçoit l’un des garçons et découvre leur secret. A la demande de Jonathan, il se tait lui aussi. Jonathan fait une démarche auprès de M. Dawson en déclarant son désir d’adopter mais le directeur l’éconduit en lui expliquant sans manières qu’il n’a pas les qualifications pour être retenu comme parent adoptif. Si encore, ajoute-t-il, sa ferme était en activité… Il n’en faut pas plus à Jonathan pour s’imaginer qu’il peut retravailler sa terre et ainsi se qualifier. Le résultat est qu’après plusieurs heures de travail au-dessus de ses forces, il est épuisé et s’effondre. Tim court chercher du secours, révélant ainsi leur secret. M. Dawson emmène les garçons et convoque les Holcombe pour finaliser l’adoption de Tim. Jonathan vient alors plaider leur cause et se montre si touchant et convaincant que les Holcombe acceptent finalement d’adopter les deux garçons. Serrant Jonathan contre lui, le petit Robbie prononce les seuls mots qu’on l’a jamais entendu former jusqu’alors : « Je t’aime »…
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Avec Jack Albertson (Jonathan May), John Randolph (Mr Dawson), Marty McCall (Tim), Carol Lawson (Mrs Holcombe). Et avec Irene Tedrow (Miss Gaines), Dan Ferrone (Mr Holcombe), Jerry Harper (Silas), Harry Holcombe (Dr Martin), Bing Russell (Clem), Timothy Marshall (Robbie) et Penelope Gillette (Mrs Farmer).
L’épisode certainement le plus touchant de la dernière saison, dans la veine mélodramatique qui deviendra l’une des tonalités de La Petite maison dans la prairie. Ecrit et réalisé par Michael Landon, l’épisode ne craint pas le pathos mais se montre sensible et oblige ses personnages à affronter une question aussi simple qu’embarrassante : au nom de quelle « logique » inhumaine peut-on séparer deux frères qui ont déjà perdu père et mère ? Si l’adoption par le vieux Jonathan, un veuf que tout le monde considère comme sénile – mais qui se révèle d’une lucidité que ne possèdent pas ses cadets et qui surtout apporte aux enfants l’unique chose qu’ils désirent : un amour inconditionnel -, peut sembler déraisonnable, l’attitude des parents adoptifs, qui rejettent le plus jeune des garçons au motif qu’il ne parle pas et qu’il pose donc un « problème », est dénoncée ici comme le véritable « problème ». Les scènes que partagent Jack Albertson et les deux enfants sont d’une grande délicatesse, touchantes, et parfois amusantes. Certains plans forcent le pathos, certes, mais on y sent aussi le sourire compatissant d’un artiste conscient de ses effets, qui joue sans complexe sur la corde sensible avec un but avoué : arracher quelques larmes à son public (comme il en arrache au vieux Jonathan et – presque – à ceux qui écoutent sa plaidoirie finale). Même M. Dawson, le directeur de l’orphelinat, qui veut séparer les deux enfants, est plus embarrassé que véritablement mauvais.
Michael Landon réalisateur aime décidément la caméra subjective : comme en 14.02 et 14.16, il l’inclut dans l’épisode, ici lorsque Griff poursuit le petit Robbie après l’avoir aperçu sur la route.
Michael Landon n’apparaît qu’un instant (32’), portant blue jeans. Mitch Vogel et David Canary n’apparaissent pas.
14.12 The Bucket Dog (Le chien d’arrêt)
NBC, 19 décembre 1972
Ecrit par John Hawkins
Réalisé par William F. Claxton
Don Knight et William Sylvester
En rentrant de l’école, Jamie rencontre un homme et son chien : l’homme s’appelle Tim Riley, le chien April, c’est un Irish setter, une race inconnue de Jamie, très rare d’ailleurs dans cette partie du monde. Or, Riley est décidé à vendre la chienne ; il en demande d’abord cent dollars mais est prêt à la céder à Jamie pour les vingt dollars que le garçon dit pouvoir réunir. Le lendemain, après avoir emprunté à Joe, Candy, Ben et même Hop Sing, Jamie retrouve Tim Riley et la vente d’April est conclue. Reste à présent à habituer la chienne à son nouvel environnement, ce qui nécessite la patience de toute la famille et le respect d’une règle stricte : ne pas empiéter sur le territoire de Hop Sing ! L’éducation de la nouvelle venue n’est pas toujours facile mais la famille se montre indulgente avec Jamie qui fait de son mieux. Mais voilà qu’un dimanche Tim Riley passe à proximité de Jamie et April en compagnie de son employeur, Horace Kingston. Ce dernier remarque immédiatement la chienne et pour cause : il a introduit l’Irish setter à l’ouest du Mississippi et il possède tous les chiens de cette race dans cette partie du monde. Aussi est-il certain qu’April est l’un de ses chiens, et exige-t-il de la récupérer. Le refus de Jamie les conduit devant le juge Wilcox pour une audience informelle dans le bureau du shérif. Tim Riley explique alors qu’il a toujours considéré April comme lui appartenant car M. Kingston lui avait promis de lui donner un chiot ; or, April était considérée par Kingston comme une disgrace, indigne du reste de ses chiens dressés à débusquer les oiseaux, et il avait ordonné de la noyer. Riley a préféré la garder et l’a dressée lui-même. Kingston n’en réclame pas moins l’animal, quand bien même il a toujours l’intention de le tuer ! Il accepte cependant un défi : une compétition de chasse aux oiseaux entre April et l’un de ses chiens. Si April gagne, Jamie pourra la garder. Si elle perd, elle reviendra à Kingston. Le verdict du juge Wilcox sera souverain. Jamie et Riley (qui a été renvoyé par Kingston) entraînent la chienne d’arrache-pied…
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Avec Don Knight (Tim Riley), William Sylvester (Horace Kingston). Et avec Bing Russell (Clem), Victor Sen Yung (Hop Sing), Ivan Bonar (minister), Don Harris (Mr Turner), Carl Pitti (George Spencer) et John Zaremba (Judge [Jack] Wilcox).
William Sylvester se tient, dans le bureau du shérif, près d’une affiche au nom de Bronco Layne (recherché pour vol à main armée et meurtre). C’était le nom du personnage joué par Ty Hardin dans la série Bronco de 1958 à 1962. On voit la même affiche dans au moins un autre épisode (4.10).
Michael Landon porte de nouveau des blue jeans (fin de l’épisode).
Don Knight et la chienne April
Mitch Vogel et Lorne Greene devant le plan de Ponderosa
Mitch Vogel et Michael Landon
14.13 First Love (Premier amour)
NBC, 26 décembre 1972
Ecrit par Richard Collins
Réalisé par Leo Penn
Pamela Franklin et Mitch Vogel |
Mitch Vogel et Lorne Greene |
Jamie tombe peu à peu amoureux de Kelly Edwards, la jeune épouse du nouvel instituteur Dan Edwards, hébergé quelque temps à Ponderosa. Il lui offre d’abord son amitié qu’elle accepte avec d’autant plus de joie que son mari n’est guère patient avec elle. En peu de temps, Jamie lui apprend à vaincre sa peur des chevaux et à monter, ce dont Dan s’était montré incapable. Malheureusement, il est aussi intransigeant et impatient à l’école, au point que plusieurs élèves le détestent et finissent par conspirer contre lui. Un soir, alors qu’il est resté corriger des copies dans l’école, ils emmènent son cheval et profitent de ce qu’il est contraint de rentrer à pied pour l’agresser à la faveur de l’obscurité. Jamie vient à son secours. Son amitié pour Kelly s’est déjà changée en amour, même si la jeune femme choisit de n’en rien voir. Il vient après l’école l’aider à tenir la ferme, la liste des travaux que Dan s’attend à voir accomplis à son retour le soir étant trop longue pour elle. L’époux finit cependant par en faire le reproche à la jeune femme, qui ouvre les yeux et met fin à cette relation ambiguë. Jamie en est bouleversé. Il est furieux, cependant, quand il constate que Dan Edwards frappe sa femme, et il lui jette ses quatre vérités au visage sans ménagements, sur l’homme et sur l’enseignant. Le couple ne tarde pas à quitter Virginia City. Kelly passe à Ponderosa faire ses adieux à Jamie…
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Avec Pamela Franklin (Kelly Edwards), Jordan Rhodes (Dan Edwards). Et avec Lisa Eilbacher (Eloise), David Doremus (Gene), Steve Benedict (Henry), Michael Blake (Lew), Dennis Robertson (Harve), Eileen Ryan (Emily), Victor Sen Yung (Hop Sing), Brenda Smith (Mary).
Le « premier amour » de Jamie se porte sur la jeune femme du nouvel instituteur de Virginia City, qui vit une amitié naïve avec le jeune garçon sans vouloir penser aux sentiments qu’il éprouve en secret. L’histoire, tendre et délicate, est assombrie par la jalousie maladive du mari qui reproche à sa femme le moindre regard ou le moindre sourire en direction d’un autre homme et qui finit par prendre ombrage de l’amitié de sa femme pour l’un de ses élèves. Une scène évoque la violence conjugale en montrant Edwards giflant brutalement son épouse, honteuse ensuite d’être vue par Jamie avec la marque sur son visage.
Le scénario montre aussi l’effet du mépris d’un enseignant sur ses élèves. Prenant de haut quelques fils de fermiers qu’il se plaît à prendre en défaut, Edwards finit par être agressé par ceux-ci à la faveur de la nuit. Jamie refuse de prendre part à l’embuscade et vient même au secours du professeur. A la fin de l’épisode, cependant, choqué par l’ecchymose sur le visage de Kelly, il dira à l’enseignant sa manière de penser.
Plusieurs scènes sont tournées au Golden Oak Ranch (en particulier sur ou près du fameux pont couvert que l’on voit dans tant de séries, de Les Bannis à La Petite maison dans la prairie).
14.14 The Witness (La créance)
NBC, 2 janvier 1973
Adaptation : Joel Murcott et Arthur Heinemann, histoire d’Arthur Heinemann
Réalisé par Lewis Allen
Tim Matheson et Sally Kemp
En déplacement, Candy rencontre une femme charmante, Kate Fallon, avec qui il partage un dîner dans un hôtel. Il a tout juste regagné sa chambre qu’il est assommé par un homme qui l’attendait à l’intérieur et qui vole son argent ainsi qu’une lettre de créance qu’il transportait avec lui. Cette lettre était destinée à Mrs Ella Peterson, une veuve censée remettre à Candy trois mille dollars que feu son mari devait à Ben Cartwright. Mais lorsque Candy se présente au rendez-vous chez la veuve, il la trouve morte dans son salon. Elle vient d’être bousculée par l’homme qui s’est présenté avec la lettre de créance en se faisant passer pour Candy, et qui s’est enfui en voyant arriver le véritable Candy, en emportant l’argent. Mrs Peterson est morte d’une crise cardiaque. Découvrant Candy auprès du corps, le banquier Harvey Walters pense qu’il a tué la vieille dame et appelle le shérif, qui l’arrête. Que l’on n’ait pas retrouvé l’argent sur lui ne semble gêner personne. Quant à Kate Fallon, avec laquelle se trouvait Candy juste avant de frapper à la porte de la veuve, elle est introuvable et l’hôtel où elle est descendue n’a aucune personne de ce nom sur son registre. Et pour cause : Kate se nomme en réalité Gardner et c’est son mari Louis qui a assommé Candy pour le voler. Ils n’en sont pas à leur premier forfait mais personne n’a jamais été tué et Louis assure qu’il n’y a eu aucun problème particulier avec la veuve Peterson.
Ben, Joe et Griff arrivent en ville et rencontrent l’avocat engagé par Candy, Oscar Hamner. Son âge (24 ans) laisse Ben perplexe sur ses compétences mais le jeune homme démontre vite sa combativité en parlant au procureur Schulte et au banquier Walters. Hélas, Hamner a beau avoir du répondant, il lui manque des preuves pour corroborer le récit de Candy. S’il n’y a pas trace de Kate Fallon, l’hôtel a cependant enregistré une Kathryn Gardner qui a quitté la ville. Griff parvient à la retrouver et, apprenant ce qui arrive à Candy, elle est prête à témoigner qu’elle était bien avec lui. Malheureusement, le procureur Schulte prend connaissance de son dossier criminel et promet de n’en faire qu’une bouchée devant le juge et le jury. Hamner ne s’en laisse pas désarmer, il compte au contraire gagner la sympathie du jury en laissant Schulte la malmener. Louis Gardner, cependant, arrive en ville à son tour. Il veut empêcher Kate de témoigner et lui demande au contraire de se parjurer. Devant son refus, il la bouscule, elle crie, Griff et Joe accourent, Louis est arrêté. Candy pourra être libéré…
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Avec Sally Kemp (Kate Fallon / Kathryn Gardner), Stephen Nathan (Oscar Hamner), Byron Mabe (Louis Gardner). Et avec William Wintersole ([Frank] Schulte), Shirley O’Hara (Ella Peterson), Ross Elliott (Harvey Walters), David McLean (Sheriff Touhy), Sam Javis (Buford), Mark Allen (Barnes), Dick Ryal (Will Reilly).
L’intrigue est policière et plutôt légère. Il n’y a effectivement aucune preuve contre Candy et la tension dramatique tient finalement à des tergiversations assez anecdotiques, même si l’on peut toujours considérer que l’absence de preuve n’est pas une garantie absolue devant un jury (mais est-ce une vérité ou un autre cliché de scénariste ? Chacun jugera…). L’intérêt de l’histoire, même s’il est mineur, réside plutôt dans le personnage de Kate, épouse et complice d’un escroc antipathique, certes, mais elle-même sympathique. Elle est sensible à la gentillesse de Candy puis à celle de Griff et la scène qu’elle partage avec ce dernier durant un bivouac nocturne montre une détresse sincère qui suggère (mais sans l’expliciter) une complexité secrète. L’autre élément qui retient l’attention est le personnage du jeune avocat Oscar, victime du jugement préconçu de Ben sur l’inexpérience de la jeunesse. Il déclare, à la fin de l’épisode, qu’il ambitionne de devenir un jour juge à la Cour Suprême.
Le simple fait de rendre visite à Candy en cellule cause un profond malaise chez Griff, qui éprouve le besoin urgent de sortir. « Jail fever », commente Candy.
Jamie n’apparaît pas dans cet épisode.
Stephen Nathan et Lorne Greene
14.15 The Marriage of Theodora Duffy (L'épreuve du mariage)
NBC, 9 janvier 1973
Ecrit par Ward Hawkins
Réalisé par William F. Claxton
Karen Carlson et Tim Matheson
Theodora Duffy se présente à Ponderosa en prétendant être la femme que Griff aurait abandonnée des années plus tôt. Elle veut reprendre la vie avec lui et ils s’installent aussitôt dans une petite ferme à la limite du ranch. Dès qu’ils ne sont plus exposés aux regards, cependant, les masques tombent : si Griff ne cache pas son attirance pour la jeune femme, celle-ci lui rappelle que ce n’est qu’un « jeu ». Mais de quel « jeu » est-il question ? Bientôt, Griff fait tomber une barrière de Ponderosa et y vole un bœuf. Il est observé par des hommes que ce geste semble satisfaire : voleur un jour, voleur toujours. Ces hommes, dirigés par Jonas Holt, entrent rapidement en contact avec Griff et font pression sur lui pour qu’il entre dans leurs projets, qui restent encore obscurs. Cependant, Candy, en découvrant la barrière à terre, vient demander des explications à Griff qui se comporte de façon inhabituellement agressive et le renvoie sans lui répondre. Quand il en parle à Ben, celui-ci demande à Candy de laisser courir. Joe ne cache pas à son père que le secret lui pèse et qu’il voudrait pouvoir en parler au moins à Candy mais Ben veut s’en tenir à la promesse qu’il a faite à Taylor de n’en parler à personne. Griff lui-même s’inquiète pour Theodora à mesure que la présence de la bande de Holt se fait plus dangereuse : leur dernière recrue, en effet, Dody Hendrickson, est un homme contre lequel a témoigné Theodora et qui pourrait la reconnaître.
Theodora Duffy est en réalité un agent du gouvernement sous les ordres du marshal Taylor. La petite ferme, abandonnée, doit servir de lieu de réunion à la bande de Jonas Holt et au Colonel Stanton, un criminel que le marshal veut arrêter. C’est la raison pour laquelle Griff a été recruté, à cause de son passé de criminel, pour jouer les jeunes mariés avec Theodora et s’installer dans la ferme, obligeant les bandits à les intégrer dans leurs plans. Quand le Colonel se présente à la ferme, Candy, revenu voir Griff, se retrouve otage et croit que Griff est complice des malfrats. Quant à Theodora, elle est effectivement reconnue par Hendrickson…
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Avec Karen Carlson (Theodora Duffy), Ramon Bieri (Jonas Holt), Robert Yuro (Dody Hendrickson), Richard Eastham (Colonel Stanton), Rayford Barnes (Shaw). Et avec Willard Sage ([Marshal] Taylor), Victor Sen Yung (Hop Sing), Bill Clark (Bates), Jerry Gatlin (Barnes), Hal Burton (Read).
Le scénario emprunte la voie du récit policier : d’emblée, la curieuse attitude de Griff et son « jeu » avec Theodora créent un mystère que l’épisode dévoile peu à peu, par touches, plutôt que de livrer l’explication d’entrée de jeu ; ensuite, la « mission » de Theodora et le rendez-vous secret des criminels reprennent un schéma policier et d’espionnage classique, que d’autres westerns ont d’ailleurs déjà utilisé (Les Mystères de l’Ouest par exemple).
Ce fut le dernier épisode tourné mais non le dernier diffusé, NBC tenant à ce que chaque saison se termine par un épisode mettant en scène les Cartwright.
Mitch Vogel apparaît quelques instants au début de l’épisode.
14.16 The Hunter (Le chasseur)
NBC, 16 janvier 1973
Ecrit par Michael Landon
Réalisé par Michael Landon
Tom Skerritt
Le Caporal Bill Tanner, condamné pour avoir massacré des femmes et des enfants, purge sa peine dans une cellule. Il parvient à s’en évader en grattant la pierre autour des barreaux de l’unique fenêtre. Il commence alors une errance au cours de laquelle il tue ceux qui croisent sa route pour voler leurs affaires, ou simplement pour tuer.
La route de Bill Tanner croise celle de Joe, en voyage à travers le désert. Joe l’invite à partager son repas et à passer la nuit à la chaleur de son feu. Au matin, il découvre que l’homme est parti en emportant son cheval et toutes ses affaires, le laissant seul au milieu de nulle part. Depuis les collines environnantes, l’étranger tire à ses pieds et lui crie qu’il est maintenant sa proie et qu’il le traquera sans relâche, pour le tuer. Il lui laisse quatre heures d’avance. Joe commence alors à courir et ne s’arrêtera plus durant de longues heures, incapable de semer le chasseur. En faisant une chute, il se casse l’avant-bras droit. Il doit se nourrir de racines extraites du sol avec l’unique arme qui lui reste, un couteau qu’il avait dans sa botte. Lorsqu’enfin il arrive dans une ferme isolée, il demande l’aide du fermier qui est prêt à lui vendre son vieux cheval, mais l’homme est abattu à distance par le chasseur et Joe doit se remettre à courir. Sous un soleil écrasant, épuisé, ne rencontrant que rarement un point d’eau et n’ayant aucune gourde pour en emporter avec lui, il ne parvient jamais à se reposer car toujours l’homme est sur ses traces. Il a l’idée de concevoir un piège de fortune qui, par chance, réussit à surprendre l’homme et à le blesser, mais cette blessure le ralentit à peine. Une ville, enfin… mais elle est déserte, abandonnée. Joe n’a pas l’intention pourtant d’attendre la mort passivement. Il réussit à attirer l’homme dans une cellule et à l’y enfermer, avant de s’évanouir.
Il est réveillé par un vieil homme qui lui apprend que l’autre, dans la cellule, est mort. Il semble avoir été foudroyé par une crise cardiaque…
Avec Tom Skerritt (Caporal Bill Tanner). Et avec Phillip Avenetti (Mexican), Peter O’Crotty (Old man), Grizzly Green (Harve), Hal Burton (man).
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Etrange épisode de conclusion. Ce fut l’avant-dernier épisode tourné en novembre 1972. Ecrit et réalisé par Michael Landon, il reprend la trame (souvent utilisée par les séries) de la nouvelle The Most Dangerous Game de Richard Connell (1924), adaptée au cinéma dès 1932 (Les Chasses du Comte Zaroff en français) : l’homme devenu gibier d’un chasseur impitoyable. Le script comprenait, dit-on, 39 pages seulement, tant l’histoire est simple, réduite à la situation décrite ci-dessus. Les deux personnages s’expriment parfois en voix off, n’ayant personne à qui s’adresser. Les péripéties ne sont pas toujours convaincantes : le bras cassé de Joe ne semble le faire souffrir qu’un instant, ensuite on le voit s’en servir d’appui comme si de rien n’était, même s’il porte toujours son ceinturon en guise d’attelle (particulièrement lâche et sans doute totalement inefficace). Comme dans M le Maudit ou La Nuit du chasseur, le tueur se signale par une mélodie sifflée : ici, le chasseur siffle « Frère Jacques », dont l’air poursuit Joe tout au long de sa course, mais plusieurs plans plaquent la musique sur des images de Tom Skerritt bouche fermée, produisant une curieuse impression de décalage.
Lorne Greene et Mitch Vogel apparaissent au début puis Michael Landon occupe seul le reste de l’épisode.
La toute dernière image (inédite) de la série est donc celle de Bill Tanner, le Caporal fou, gisant sur le sol de sa dernière cellule, le corps traversé par l’ombre des barreaux. Fondu au noir.