en cours de construction

Guide réalisé par Thierry Le Peut (et complété au fil des ans !)

Découvrez les épisodes déjà en ligne :

saison 1  (complète)  -  saison 2  -  saison 3  -  saison 4  (vide)  -  saison 5  -  saison 6  -  saison 7  -  saison 8  (vide)  -  saison 9  -  saison 10  (vide)  -  saison 11  (vide)  -  saison 12  (complète)  -  saison 13  (complète)  -  saison 14  (complète)

 

La série et les photos sont © CBS-Paramount (Bonanza) et/ou NBCUniversal (DVD). All rights reserved.

 

 

Les saisons 1 à 8 ont été éditées au Royaume-Uni sous forme de coffret par Revelation Films, sous licence NBCUniversal, le titre Bonanza étant la propriété de CBS-Paramount. Chaque saison comporte des interviews et une collection  rare d'images d'archives. 

 

Saison 2

(1960-1961)

- Première partie -

aller à saison 2, 2e partie

 

2.01  Showdown (La revanche)

NBC, 10 septembre 1960

Ecrit par Dean Riesner

Réalisé par Lewis Allen

Ben Cooper

La banque de Virginia City a été pillée durant la nuit par le gang de John Pardo. Celui-ci se cache dans les montagnes mais a laissé un complice en arrière, Sam Kirby, qui a pour mission de se faire embaucher à Ponderosa afin d’avoir un œil sur les recherches organisées par le shérif Coffee et les volontaires, au rang desquels sont évidemment les Cartwright. Kirby n’a aucun mal à gagner la confiance des Cartwright en disant avoir travaillé pour un rancher qu’ils connaissent, Ed Lemp, et en démontrant d’emblée son aptitude à dresser les chevaux. Little Joe, pourtant, a quelques soupçons, d’autant que Tudy le télégraphiste lui confie avoir aperçu – croit-il – Kirby en ville la veille de l’attaque de la banque. Joe croit, lui, avoir surpris Kirby sur le point de sortir son arme contre Hoss alors que ce dernier s’intéressait à la piste effectivement suivie par Pardo. Mais Hoss et Adam pensent que leur jeune frère ne pardonne tout simplement pas à Kirby d’avoir maté un cheval qui venait de désarçonner Joe et ils se moquent de ses doutes. L’animosité entre les deux hommes monte d’un cran quand Kirby a le malheur d’approcher de trop près Ellie McClure lors d’un pique-nique organisé par le père d’Ellie, le banquier Tom McClure. Joe et Kirby se battent et la chemise déchirée de l’étranger révèle un dos marqué par de profondes lacérations. De toute évidence, Sam Kirby a une histoire difficile qui peut expliquer l’agressivité dont il fait brusquement preuve devant la sollicitude des autres Cartwright. Le suivant pour s’excuser de son attitude, Joe le voit rejoindre le gang de Pardo et tombe entre les mains des bandits. Kirby, lui, retourne à Ponderosa où l’attend le shérif Coffee ; celui-ci s’est renseigné auprès d’Ed Lemp et a appris que Lemp s’était séparé de Kirby à cause de son passé de détenu : il a purgé une peine de huit années pour le meurtre de son beau-père, qui l’avait battu durant des années. Cela suffit au shérif pour le placer en détention, par prudence, mais Ben s’y oppose, arguant que l’homme a purgé sa peine et n’a pas à souffir encore d’un passé révolu. Kirby, de plus en plus déchiré entre la confiance que lui témoignent les Cartwright et sa loyauté envers le gang, s’enfuit de Ponderosa et rejoint les bandits dans la montagne. Il va devoir choisir son camp, car Pardo n’a pas l’intention de laisser Joe en vie…

Ben Cooper
Jody Warner

 

Jack Lambert
John Maxwell (à g.)

 

Ray Teal
Norman Leavitt

 

Avec Ben Cooper (Sam Kirby). Et avec Jack Lambert (John Pardo), Ray Teal (Sheriff Roy Coffee), Jody Warner (Ellie McClure), John Maxwell (Tom McClure), Norman Leavitt (Rudy le télégraphiste), Red Morgan (Linc).

Ben Cooper incarne un bandit pas si mauvais que cela, que l’influence des Cartwright amène à remettre sa vie en perspective en lui montrant qu’il n’est pas condamné à être un « méchant ». Indirectement, le scénario évoque les violences sur les enfants et la réinsertion des anciens détenus.

Ray Teal entre dans la peau du Sheriff Coffee, qu’il occupera jusqu’à la fin de la saison 13.

Michael Landon et Jody Warner

John Maxwell et Jody Warner (les plus à gauche)

Ben Cooper et Jody Warner

Ben Cooper, Pernell Roberts, Lorne Greene et Ray Teal

 

2.02  The Mission (La mission)

NBC, 17 septembre 1960

Ecrit par Robert E. Thompson

Réalisé par James Neilson

Dan Blocker et Henry Hull, 

 du saloon au désert

 

Hoss prend la défense de Charlie Trent, un ivrogne invétéré, ennuyé par plusieurs hommes au saloon. Hoss est dépité : il a offert à Charlie un emploi à Ponderosa pour l’aider à vaincre le démon de l’alcool mais à la première occasion Charlie retrouve le chemin de la bouteille, racontant jusqu’à plus soif de vieux exploits auxquels personne ne croit vraiment, datant de l’époque où il fut éclaireur pour le glorieux John C. Fremont. Il a pourtant une médaille sur lui, que découvre Hoss à l’occasion de cet incident, attestant la vérité de ces histoires. Un capitaine de l’armée, Pender, a d’ailleurs participé à l’une des expéditions guidées par Trent, des années plus tôt, et il est peiné de voir l’ivrogne que le grand homme est devenu. Pender, cependant, doit se défaire de son éclaireur, Lewt Cutter, alors qu’il a absolument besoin d’un guide pour le mener à travers le désert avec un chargement d’or. Les rumeurs de guerre continuent de circuler dans l’Ouest et ce convoi est d’une importance capitale. Pender offre donc le job à Trent. Mais celui-ci, qui n’a cessé de clamer qu’il cherchait une occasion de prouver sa valeur, est si effrayé qu’il se cache. Hoss doit le secouer pour le convaincre de saisir cette opportunité, et accepte de l’accompagner pour lui donner le courage qui lui manque. Le convoi quitte très vite Virginia City mais il est suivi par Cutter et ses trois acolytes, Buck, Morgan et Latigo, qui avaient prévu de s’emparer de l’or pendant le voyage. Connaissant la route que va suivre Trent, Cutter l’y précède afin d’empoisonner les points d’eau. Incapable de se réapprovisionner, les soldats mourront ou devront laisser mourir leurs montures, devenant une proie facile pour les gredins…

Henry Hull
Harry Carey, Jr (à g.)
Dale Van Sickle

 

John Dehner
Don Collier (à g.)
Don Rhodes & Lane Bradford

 

Peter Whitney
Lane Bradford
Carey Jr, Collier & Ray Hemphill

 

Avec Henry Hull (Charles Trent). Et avec John Dehner (Captain Pender), Peter Whitney (Lewt Cutter), Don Collier (Sergent), Harry Carey, Jr (Caporal Burton), Lane Bradford (Buck), Dale Van Sickle (Morgan), Don Rhodes (Latigo), Michael Ragan (Kelly), Ray Hemphill (Johnson), Robert Adler (O’Hara) et Al Silvani (Joe le barman – non crédité).

L’histoire de Charlie Trent est un récit de rédemption, dans lequel un ivrogne cherche à retrouver sa dignité perdue en renouant avec un passé glorieux. Hoss joue le rôle d’adjuvant, donnant au vieux Trent la force de démontrer sa valeur, en dépit de l’opposition d’un quatuor de méchants. John Dehner incarne un officier honnête, lui aussi adjuvant du vieux Trent. Le désert offre un décor aride et mortel à l’aventure.

Les rumeurs de guerre, dont on entendait parler dans la saison 1, servent de toile de fond à cet épisode où il est question d’un personnage historique, le Général Fremont, qui n’apparaît cependant pas (contrairement à la saison 1 où plusieurs personnalités historiques sont passées à Virginia City).

Hoss est le seul Cartwright apparaissant dans cet épisode.

 

2.03  Badge without Honor (Les orgueilleux)

NBC, 24 septembre 1960

Ecrit par John Twist

Réalisé par Arthur Lubin

Pernell Roberts et Lorne Greene avec Dan Duryea

Pris pour cible par les frères Clevenger dans les montagnes, Adam est sauvé par Gerald Esketh, un US Deputy Marshal, qui abat les frères. Sans savoir pourquoi ces derniers lui ont tiré dessus, Adam ramène le marshal avec lui à Ponderosa, où il reçoit l’hospitalité. Il se révèle un bretteur talentueux qui parvient à désarmer Little Joe et égaye la famille de quelques anecdotes. Le lendemain, il se rend à Virginia City pour y voir Jason Blane, qui se trouve être un ami des Cartwright, qui a épousé un an plus tôt Mariette, voisine et en quelque sorte pupille de Ben. Esketh a prétendu être un ami de Jason mais, en vérité, il est là pour l’emmener à Sacramento où son témoignage est requis dans un procès contre Hadley Murdoch, un criminel notoire. La présence d’Esketh bouleverse Jason et inquiète Mariette. En fait, Jason a été le complice des magouilles de Murdoch avant de se retirer et il a fui Sacramento afin d’échapper aux hommes de Murdoch. Il a refait sa vie à Virginia City et voit soudain son bonheur s’écrouler à cause d’Esketh. Mariette ne comprend pas, d’abord, la nervosité de Jason, jusqu’à ce qu’il lui apprenne que Esketh est au service de Murdoch, et que sa mission est de de se débarrasser de son « témoin » avant l’arrivée à Sacramento. Ignorant ce fait, Adam propose de se joindre aux deux hommes afin d’offrir son aide contre les hommes de Murdoch ; ce faisant, il contrarie les plans d’Esketh. Sur ces entrefaites arrive en ville Gideon Clevenger, qui réclame vengeance pour le meurtre de ses deux fils ; ignorant le juge Rand, Clevenger défie Esketh dans la rue principale et Esketh, par la ruse, l’abat. Il ne le tue pas, cependant, et Clevenger est en mesure de raconter toute l’histoire au juge Rand et à Adam et Ben ; Esketh a tué un troisième de ses fils à Sacramento, et c’est pour l’intercepter avant son arrivée à Virginia City que les deux autres frères s’étaient postés dans la montagne, tirant sur Adam par erreur. Adam se met alors à la recherche d’Esketh qui, entre-temps, a poursuivi Jason dans une vieille mine…

Dan Duryea
Wendell Holmes

 

Fred Beir
Richard Warren

 

Christine White
Bob Miles (à dr.)

 

Avec Dan Duryea (Gerald Esketh). Et avec Fred Beir (Jason Blane), Christine White (Mariette Blane), Wendell Holmes (Juge Rand), Richard Warren (Gideon Clevenger), James Hong (Cousin n°1) et Bob Miles (Bill Clevenger - non crédité).

Dan Duryea campe un représentant de la loi insidieux, au comportement reptilien : on devine dès son apparition que son air mielleux dissimule une fourberie et une violence qu’il cherche à masquer et qui se révèlent progressivement, au fil des situations, en commençant par le duel à l’épée contre Little Joe, qui frôle dangereusement la limite entre distraction et combat à mort.

Hop Sing est remplacé par son « Cousin n°1 » et Ben explique que son cuisinier est reparti pour Hong Kong, sans autre précision. Le Cousin n°1 évoque San Francisco, où on l’a rencontré à la fin de la saison 1 (1.28, où il était en fait Cousin n°3).

Michael Landon et Pernell Roberts

Arthur Lubin, le réalisateur, donne des instructions à Dan Blocker et Michael Landon

James Hong est "Cousin n°1", remplaçant (provisoire) de Hop Sing

Pernell Roberts, Dan Duryea et Lorne Greene

Pernell Roberts et Dan Duryea

 

2.04  The Mill (Le moulin)

NBC, 1er octobre 1960

Ecrit par Halsted Welles

Réalisé par John Rich

Harry Townes et Claude Akins

Dianne Foster et Pernell Roberts

Ben aime Joyce qui est fidèle à son époux...

 ... dont un conseiller perfide attise la jalousie.

 

Joyce Edwards débarque un jour impromptu à Ponderosa, suivie d’un homme à cheval qu’elle présente comme Ezekiel, un employé de son mari. Elle explique à Ben que ce dernier, devenu hémiplégique à la suite d’un accident, passe ses nuits à boire et jouer aux cartes avec Ezekiel, qui a pris sur lui un ascendant effrayant, au point qu’elle se sent surveillée dans sa propre maison. Ben prend à cœur la situation de Joyce, pour laquelle il nourrit de tendres sentiments. Il était par ailleurs présent lorsque Tom Edwards s’est blessé accidentellement avec son revolver. Amer, diminué, Tom rend parfois Ben responsable de son état, en plus de rendre son épouse malheureuse. Adam a une idée qui se transforme aussitôt en projet : la région manquant d’un moulin, pourquoi ne pas en construire un sur le cours d’eau qui traverse la propriété de Tom Edwards ? Cela donnerait à celui-ci une occupation et résoudrait ses soucis d’argent. Ben propose la chose à Tom dès le lendemain, offrant de construire le moulin avec ses fils et n’exigeant que le remboursement de son investissement et un profit de 12,5 % ensuite. Tom accepte et la construction commence aussitôt. Ezekiel, cependant, craignant de perdre l’influence qu’il a acquise, fait son possible pour semer la discorde et le doute dans l’esprit de Tom, alors même que celui-ci s’enthousiasme pour le projet. Ezekiel parvient à le convaincre qu’Adam a des vues sur Joyce, et Ben également. Tom se remet à boire et va jusqu’à tirer un coup de fusil dans la porte de sa maison alors qu’Adam y frappe. Inquiet pour Joyce, Ben se rend ce soir-là chez les Edwards. Il découvre Ezekiel assis dans le fauteuil roulant de Tom et ce dernier mort sur le sol. Ezekiel a poussé Tom à jouer sa maison, le moulin et même… sa femme. A présent maître des lieux, il a abattu Tom qui voulait revenir sur leurs accords et il entend jouir de tous les biens de la maison, y compris Joyce…

Dianne Foster

 

Harry Townes

 

Claude Akins

 

Avec Harry Townes (Tom Edwards), Dianne Foster (Joyce Edwards), Claude Akins (Ezekiel).

Le scénario est bâti comme un drame exemplaire autour de trois personnages et des Cartwright, qui trouvent ici l’occasion de se montrer comme un clan uni, où l’on se querelle parfois mais où l’on s’inquiète les uns des autres et où l’on se soutient. L’intrigue s’inspire de l’Othello de Shakespeare : un mari, sa femme et un intrigant qui cherche à tourner le premier contre la seconde. Tous les acteurs sont parfaitement dans le ton et le drame se noue autour de la construction du moulin, jusqu’à un dénouement pris en charge par Ben. Un possible mariage est évoqué entre Ben et Joyce, avec la bénédiction d’Adam qui ne se soucie que du bonheur de son père. Comme dans l’épisode 2.06, cependant, une fois le drame achevé, la promise préfère quitter la région, laissant le héros pleurer un nouvel amour perdu.

Alors que Hop Sing était censé être reparti à Hong Kong dans l’épisode précédent, Ben le mentionne ici comme s’il n’était jamais parti. Il n’apparaît pas, cependant, à l’écran.

C’est la première fois que trois guest stars apparaissent sur le même carton, incrustés sur une vue du lac, au lieu des cartons individuels montrant chaque acteur dans son rôle.

Le thème musical principal sera repris par David Rose comme l’un des thèmes récurrents de La Petite maison dans la prairie.

Le réalisateur John Rich prépare une scène avec Dianne Foster, Harry Townes et Claude Akins

 

2.05  The Hopefuls (La Terre promise)

NBC, 8 octobre 1960

Ecrit par E. Jack Neuman

Réalisé par James Neilson

Dennis Patrick et Pernell Roberts

Un convoi de quakers passe par Virginia City et Adam leur propose de passer la nuit sur les terres de Ponderosa. Il a immédiatement remarqué la femme qui marche en avant, Regina, la fille du chef du convoi Jacob Darien, et lui a porté secours en la débarrassant de deux ivrognes à l’humour insistant. Il présente aussi au groupe un homme qu’il vient tout juste de rencontrer, Sam Bord, qui décide le lendemain de les accompagner vers l’Ouest quand le convoi repart. Adam et Hoss sont également du voyage, le premier pour passer plus de temps avec Regina dont il tombe amoureux, le second parce qu’il a été séduit par la bienveillance de ces gens. Bord en revanche ne tarde pas à les quitter, malgré l’offre de travail que lui a faite Adam. Il a en fait été retrouvé par trois complices de quelque mauvais coup, qui réclament leur part d’un butin qu’il n’a plus. Il compte payer sa dette en volant toute la fortune des quakers, fruit d’années de dur labeur et espoir d’un nouveau départ sur la terre promise vers laquelle ils cheminent. Adam et Hoss ne tardent pas à relever les traces de quatre hommes qui semblent avoir suivi le convoi et organisent la troupe de façon à ne pas être surpris par une attaque. Ils n’en sont pas moins surpris de découvrir Sam Bord parmi les bandits. Si Bord hésite à agir, son complice Shenandoah en revanche ne s’embarrasse pas de scrupules. Sam parvient à voler la caisse des quakers et Shenandoah abat Jacob Darien sans sourciller. Leurs deux complices sont abattus par Hoss et Adam mais eux parviennent à s’enfuir. Sitôt Jacob mis en terre, Adam et Hoss se lancent sur leur piste. Ils retrouvent bientôt le corps de Shenandoah, abattu par Sam alors qu’il tentait de le tuer pour garder la totalité du butin. Suivant la piste de Sam Bord, ils parviennent dans une ville où les quakers doivent aussi arriver bientôt…

Pernell Roberts
Larry Gates
Jason Johnson & Larry Gates

 

Dan Blocker
Dennis Patrick
Dick Reeves & Clegg Hoyt

 

Patricia Donahue
Charles Maxwell
Hank Patterson

 

Avec Larry Gates (Jacob Darien) et Patricia Donahue (Regina Darien). Et avec Dennis Patrick (Sam Bord), Charles Maxwell (Shenandoah), Jason Johnson (Matthew), Paul Genge (Mr Blair), Dick Reeves (l’ivrogne blagueur #1), Clegg Hoyt (l’ivrogne blagueur #2), Hank Patterson (blacksmith / maréchal-ferrant), Clarence Straight (livery stable man), Tom Newman (card player).

David Rose propose un thème musical plein d’élan et d’espoir pour accompagner les quakers à leur arrivée à Virginia City et durant tout l’épisode. Si la romance entre Adam et Regina est fleur bleue, elle contribue à dédoubler l’enjeu du scénario, dont le motif principal est la bienveillance des quakers et leur foi profonde en la non-violence, qui constitue le principal obstacle à l’amour entre Adam et Regina. Il vit avec une arme qu’il est prêt à utiliser pour se défendre, elle cherche un homme capable de renoncer à ce mode d’expression. Le suspense, alors, consiste pour le téléspectateur à découvrir si Regina restera en vie à la fin de l’aventure, ou pas.

Sam Bord a beau être l’un des méchants de l’histoire, il n’est pas foncièrement antipathique. La façon dont il fait la connaissance d’Adam n’est pas exempte de soupçons mais le trait principal de son caractère reste la fierté et le refus de devoir quoi que ce soit à qui que ce soit. C’est pourquoi son rêve de devenir un jour propriétaire d’un ranch ne peut se réaliser que par des moyens malhonnêtes, tout tout de suite ou rien, même s’il accomplit son larcin avec un sentiment de culpabilité. De la rencontre à l’affrontement final, la relation entre Bord et Adam est l’autre fil rouge de l’épisode.

On apprécie la relation fraternelle que l’histoire dessine entre Adam et Hoss, qui est plus souvent associé à Joe. Adam est ici plus naturel que dans beaucoup d’épisodes et il ne donne de leçons à personne. Son parcours néanmoins met en exergue la rigidité – ou la puissance – de son code d’honneur : ayant amené Bord vers les quakers, il se considère comme responsable de ce qui arrive ensuite et rien ne peut alors le détourner d’une réparation qui prend la forme de la vengeance.

Ben et Joe n’apparaissent que pour saluer les quakers qui font halte à Ponderosa. On notera la méfiance de Ben jusqu’à ce que Jacob l’assure que les quakers ne resteront qu’une journée.

La présence de Hank Patterson en maréchal-ferrant (blacksmith) est un clin d’œil à Gunsmoke, diffusée sur CBS : Patterson y joue depuis 1959, et jusqu’en 1973, le maréchal-ferrant et propriétaire de l’écurie (livery stable)… Hank.

Adam et Hoss relèvent les traces d'un gang qui les suit

Patricia Donahue, Michael Landon et Lorne Greene pendant la pause

Michael Landon et Dan Blocker

Pernell Roberts et Patricia Donahue avec le réalisateur James Neilson

 

2.06  Denver McKee (Le voisin)

NBC, 15 octobre 1960

Ecrit par Fred Freiberger et Steve McNeil

Réalisé par Jacques Tourneur

Franchot Tone et Lorne Greene

Natalie Trundy et Michael Landon

Les frères Cartwright entendent des coups de feu du côté de la mine du vieux Pete Redfern. Lorsqu’ils y arrivent, ils assistent à la mort du vieux prospecteur, qui a le temps de décrire ses meurtriers : quatre hommes masqués dont un avait des cheveux roux, et qui ont pris tout ce qu’il possédait. Ben demande à un voisin, Denver McKee, ancien marshal, d’aider à pister les meurtriers, mais la piste se perd sur un sol trop dur pour avoir gardé des traces. Ben organise par ailleurs à Ponderosa une petite fête en l’honneur de Connie, la fille de Denver : de retour de l’Est où elle est allée étudier, elle fait la joie de son père, mais aussi de Little Joe qui ne tarde pas à réaliser qu’il est amoureux d’elle. Ils se voient à plusieurs reprises et Joe finit par évoquer le mariage. Ses sentiments sont partagés par l’intéressée et un avenir favorable semble se dessiner. Les attaques, cependant, ne cessent pas, et les Cartwright finissent par relever des traces qui laissent penser que les cavaliers sont toujours dans la région et qu’ils y vivent certainement. Leurs soupçons ont tôt fait, alors, de se porter sur Denver McKee, qui refuse de participer davantage aux recherches. Il en a assez, dit-il, de sacrifier son bonheur personnel aux affaires des autres. Les soupçons se changent bientôt en certitude : c’est bien Denver qui a recruté des hommes pour attaquer des mines ou de petites fermes, fatigué d’une vie au service des autres qui ne lui a pas rapporté grand-chose. Au départ, cependant, il ne devait y avoir aucun mort. Mais le rouquin Harley, qui a pris l’ascendant sur les hommes, n’a pas les scrupules initiaux de Denver et de son ami Miles, associé à l’affaire, et il entend à présent imposer ses vues à Denver. C’est le moment où les Cartwright viennent demander des comptes à leur voisin, chez qui ils trouvent Harley…

Franchot Tone
Stephen Courtleigh

 

Natalie Trundy
Bob Barker (à g.)

 

Ken Mayer
William Fawcett

 

Avec Franchot Tone (Denver McKee). Et avec Natalie Trundy (Connie McKee), Ken Mayer (Miles Briscoe), Stephen Courtleigh (Harley), Bob Barker (Mort), William Fawcett (Pete Redfern), Jim Galante (un invité des Cartwright).

Franchot Tone, acteur de cinéma dans les années 1930-1940, passé à la télévision dans les années 1950 (il sera notamment un médecin récurrent dans la série Ben Casey en 1965-1966), incarne ici un personnage devenu « canonique » dans les séries US : le représentant de la loi passé du mauvais côté après une vie au service des autres, animé par la rancœur accumulée et le désir de réaliser enfin des profits pour lui-même. La présence d’une fille qui vit une histoire d’amour avec Little Joe ajoute un enjeu personnel pour les Cartwright, qui sont par ailleurs les amis du père.

Natalie Trundy et Pernell Roberts

Dan Blocker et Michael Landon : la dernière part de gâteau

Natalie Trundy et Franchot Tone

Natalie Trundy et Michael Landon

Lorne Greene

 

2.07  Day of Reckoning (Règlement de comptes)

NBC, 22 octobre 1960

Adaptation de Leonard Heideman et R. Hamer Norris, histoire de Leonard Heideman

Réalisé par Richard Bartlett

Ricardo Montalban et Madlyn Rhue (Matsou et Hatoya)

Seul à l’extrémité de ses terres, Ben est attaqué par Lagos, un Bannock. Le frère de Lagos, Matsou, l’empêche d’achever Ben, qu’il recueille ensuite dans le tipi où il vit avec sa femme Hatoya, une Shoshone. Bannis de leurs peuples respectifs quand ils ont décidé de vivre ensemble, Matsou et Hatoya ont installé leur tente sur ce bout de Ponderosa qui appartenait jadis aux Indiens. Hatoya, qui a vécu plusieurs années avec un prêtre blanc et sa femme, a conservé une Bible qu’elle lit assidument, et elle souhaite vivre en paix avec l’homme blanc. Lorsque Ben va mieux, ils le reconduisent jusqu'au ranch où ils sont bien accueillis par les trois fils Cartwright. Beaucoup moins bien, en revanche, par Ike Daggert, un voisin, qui avait prévenu Ben que deux « sauvages » rôdaient sur ses terres. Lorsque Ben décide de donner à Matsou et Hatoya la terre sur laquelle ils se sont installés, Ike est furieux. Il refuse d’avoir pour voisins des « sauvages » et jure, au mieux de les ignorer, au pire de les tuer s’ils mettent seulement un pied sur sa ferme.

Durant des mois, les Cartwright aident Matsou et Hatoya à construire une ferme et à travailler leur terre. Matsou, qui a hésité avant d’accepter l’offre de Ben, incertain de sa capacité à travailler la terre, à « devenir comme les Blancs », se révèle un fermier capable, au bonheur de sa femme qui est bientôt enceinte. Ils vivent désormais dans une maison, s’asseyent à une table, mangent avec des couverts, et Hatoya vit toujours dans le respect de la Sainte Parole. Mais Lagos, un jour, leur rend visite. Il annonce à son frère, le traître à son peuple, que leur père le chef vient de mourir et que lui, Lagos, le remplace désormais. Il a l’intention de soulever les Indiens et de mener une guerre à l’homme blanc.

Matsou prévient les Cartwright et prend le risque ensuite de passer avertir Ike Daggert chez lui. Il arrive trop tard pour empêcher Lagos de tuer Martha Daggert et de mettre le feu à la ferme. Ike tue Lagos mais la perte de sa femme est un coup trop dur, qui ne fait que confirmer ses craintes et réveiller sa haine des Indiens. Dans un moment de chagrin et de colère, lors de l’enterrement de sa femme, il saisit un fusil et tue Hatoya. Rien ne peut alors empêcher la haine de se déchaîner des deux côtés. Matsou, fou de chagrin, poursuit Ike Daggert et le torture, ne lui laissant qu’assez de vie pour qu’il puisse délivrer à Ben un message. Matsou attendra Ben à l’endroit qu’il a indiqué.

Ben s’y rend seul, sans arme. Il met sa vie entre les mains de celui qu’il considère comme son ami. Matsou entreprend de le torturer comme il a torturé Daggert. Mais il découvre qu’il en est incapable. Incapable de trahir l’amitié que lui a montrée Ben Cartwright. Banni de son propre peuple, incapable finalement de vivre à la manière des Blancs, que lui reste-t-il ?…

Ricardo Montalban
Anthony Caruso

 

Madlyn Rhue
Gail Bonney

 

Karl Swenson
Roy Engel (à dr.)

 

Avec Ricardo Montalban (Matsou) et Madlyn Rhue (Hatoya), Anthony Caruso (Lagos), Karl Swenson (Ike Daggert), Roy Engel (Dr [Paul Martin]), Gail Bonney (Martha Daggert).

Lire le commentaire de cet épisode

Madlyn Rhue sur le plateau, entourée de Michael Landon et Pernell Roberts

Ricardo Montalban et Madlyn Rhue sur le plateau

 

2.08  The Abduction (L’enlèvement)

NBC, 29 octobre 1960

Ecrit par Herman Groves

Réalisé par Charles F. Haas

Gerner le lanceur de couteaux (Jerry Oddo) menace Jennifer (Jackie Russell)

Joe et Hoss servent de chevaliers servants à Jennifer Beale et son amie Harriet, deux charmantes jeunes filles dont la première est la fille de Joshua Beale, l’une des plus grosses fortunes du Comstock (pour cette expression, voir 1.09). L’un des artistes de la fête foraine où ils déambulent, Gerner, est très intéressé d’apprendre par le patron de la troupe, Phil Reed, l’identité de cette jeune fille. Quand Jennifer, toujours prête à quelque espièglerie, flirte en toute insouciance avec Reed, en se soustrayant à la surveillance de ses amis, Gerner saisit l’occasion de l’enlever. Il persuade Reed que c’est un coup sans risque qui peut leur rapporter un million de dollars de rançon et, ensemble, ils ligotent Jennifer dans la roulotte de la Grosse Dame, Daisy, au milieu de toute une garde-robe. Joe, Hoss et Harriet la cherchent en vain dans toute la foire. Questionné par Joe, cependant, Della Thompson, Miss Little Egypt, qui fond d’amour pour Phil Reed en dépit du peu de considération que celui-ci lui montre, soupçonne Reed d’être derrière la disparition. Quand elle tente d’en parler à Joe, elle est abattue par un tireur dissimulé et Joe, accusé du meurtre, doit s’enfuir pour échapper au shérif et aux artistes furieux. Hercule, en particulier, transi d’amour pour Della, jure de le tuer de ses mains s’il le retrouve. Joe reçoit l’aide de Roudin, qui ne croit pas à sa culpabilité, et Roudin, contre toute attente, veut convaincre Hercule de leur prêter main forte…

Gerald Mohr
Theodore Marcuse
Laurie Mitchell (au centre)

 

Barbara Lawrence
Jerry Oddo
G. Mohr & Stafford Repp

 

Jackie Russell
Robert Maffei
Mary Orozco

 

Avec Gerald Mohr (Phil Reed), Barbara Lawrence (Della Thompson) et Jackie Russell (Jennifer Beale), Theodore Marcuse (Roudin the Great Mystic), Jerry Oddo (Gerner), Bob Hopkins (Carnival announcer), Laurie Mitchell (Harriet), Stafford Repp (Sheriff Brady), Robert Maffei (Hercules), Mary Orozco (Daisy the Fat Lady).

Toute série a son épisode de carnaval. Comme celui-ci, entièrement tourné en studio (les personnages ne quittent qu’à un seul moment, et pour une scène, l’enceinte de la fête foraine), il présente l’avantage de permettre des économies en limitant les déplacements et les moyens de tournage. A charge au scénariste de concocter une intrigue à tiroirs qui tiendra cinquante minutes. Herman Groves s’en acquitte ici sans génie et sans craindre les (très) grosses ficelles. Certains des comédiens, non professionnels, comme Hercule et Daisy, contribuent à faire de cette parenthèse un épisode à réserver aux amateurs.

Ben et Adam ne font qu’une apparition dans la séquence pré-générique, avant de laisser Hoss et Joe conduire l’action dans le reste de l’épisode.

Joe évoque l’expédition à San Francisco l’année précédente, dans l’épisode 1.28.

Theodore Marcuse, Barbara Lawrence et Robert 'Big Buck' Maffei

Gerald Mohr et Jerry Oddo

 

2.09  Breed of Violence (La chasse aux loups)

NBC, 5 novembre 1960

Ecrit par David Lang

Réalisé par Johnny Florea

Paul Lukather, John Ericson et Norm Alden

De passage à Mormon Flats, Joe se bat avec Vince Dagen, un « mauvais garçon » qui ennuie Dolly Kincaid, laquelle n’est à la vérité qu’à demi ennuyée. Dolly en effet souffre de la réclusion à laquelle la condamne son père, le shérif Trev Kincaid, rendu amer par le départ de sa femme et d’une intransigeance excessive avec sa fille. Dolly finit par s’enfuir avec Vince Dagen, ignorant que ce dernier vient de cambrioler la banque avec trois complices. S’il dit tenir sincèrement à Dolly, sa présence est certainement aussi une forme de garantie contre le posse que le shérif a réuni pour traquer les bandits. Ceux-ci se réfugient dans la cabane du vieux Trager, où ils retiennent en otages Joe et Hoss, venus chercher l’aide de Trager pour chasser des loups qui attaquent le bétail. Vince abat Trager quand il veut s’enfuir et Dolly ne sait quel parti prendre, attachée à l’homme dont elle espère beaucoup et effrayée par la violence dont il fait preuve. Joe et Hoss essaient, eux, de tirer profit de l’entente fragile entre les quatre complices afin de retourner la situation à leur avantage en attendant l’arrivée du shérif et de ses hommes…

John Ericson
Hal Baylor
Paul Lukather & Hal Baylor

 

Myrna Fahey
Norm Alden
Charles Wagenheim

 

Val Avery
Stuart Randall
Michael Landon

 

Avec John Ericson (Vince Dagen) et Myrna Fahey (Dolly Kincaid), Val Avery (Sheriff Trev Kincaid), Hal Baylor (Clegg), Norm Alden (Poke), Paul Lukather (Robie), Stuart Randall (Deputy Sheriff), Charles Wagenheim (Trager).

Si Myrna Fahey, à 27 ans, peut encore assumer l’innocence supposée de son personnage, les neuf ans qui séparent l’actrice de Val Avery, qui joue ici son père, sont peut-être un peu légers pour rendre leur tandem plausible. Le décor de leur maison a déjà été utilisé dans d’autres épisodes et paraît bien élégant pour figurer la maison d’un shérif. Le scénario, conventionnel, déroule des situations sans surprise et repose essentiellement sur le triangle formé par Myrna Fahey, John Ericson et Michael Landon, qui trouve ici l’occasion de quelques bagarres à mains nues.

Myrna Fahey et John Ericson

Dan Blocker et Myrna Fahey

 

2.10  The Last Viking (Le dernier viking)

NBC, 12 novembre 1960

Ecrit par Anthony Lawrence

Réalisé par Johnny Florea

Neville Brand est l'Oncle Gunnar, "le dernier Viking"

Un cavalier vêtu de couleurs chatoyantes et d’un sombrero mexicain et portant une lance comanche provoque Hoss en le rencontrant dans la prairie. Sans avoir la corpulence de Hoss, c’est un combattant visiblement aguerri et la lutte finit en éclat de rire quand l’étranger apprend à Hoss qu’il est son oncle Gunnar. Gunnar Borgstrom a parcouru le monde en quête d’aventure et de profits et, actuellement aux Etats-Unis, il n’a pas résisté au plaisir de revoir son beau-frère Ben et sa petite famille. Les Cartwright sont heureux de l’avoir à Ponderosa. Quand il quitte, cependant, il part rejoindre sa bande : Gunnar est le chef de Comancheros qui ont commencé à faire parler d’eux dans les parages, pillant et tuant pour revendre ensuite leur butin aux Comanches. L’un de ses hommes, Vaca, ambitionne de le remplacer et lui reproche d’être devenu « une vieille femme ». Pour les empêcher d’attaquer Ponderosa, Gunnar mène ses hommes vers un autre ranch, celui d’Abe McClane, sans savoir que Little Joe s’y trouve. Il aide à construire une barrière et en profite pour faire sa cour à la jolie nièce d’Abe, Carrie. Les Comancheros emmènent Joe et Carrie en otages et Vaca espère se servir d’eux pour démontrer à toute la bande que leur chef est devenu faible, incapable de les commander. Quand il provoque Gunnar, cependant, c’est Gunnar qui l’écrase. Vaca a semé la graine de la discorde, néanmoins, en révélant à Joe que Gunnar était l’oncle de Hoss. Incapable de laisser Joe aux mains de la bande, Gunnar lui permet de s’échapper avec Carrie. Mais Vaca est là, de nouveau ; il blesse Joe et se réjouit de voir Gunnar se battre avec Hoss qui, parti à la recherche de Joe, vient de trouver Carrie effrayée. L’occasion est trop belle d’en finir avec Gunnar…

Neville Brand
Ric Marlow & Louis Mercier

 

Sonya Wilde
Herbert Lytton

 

Al Ruscio
Dan Blocker

 

Avec Neville Brand (Gunnar Borgstrom) et Sonya Wilde (Carrie McClane), Al Ruscio (Vaca), Louis Mercier (Duzzaq), Ric Marlow (Morgan), Herbert Lytton (Abe McClane).

Lire le commentaire de cet épisode

Michael Landon et Sonya Wilde prisonniers des Comancheros

 

2.11  The Trail Gang (La brebis galeuse)

NBC, 26 novembre 1960

Ecrit par Carey Wilber

Réalisé par John Rich

Johnny Logan est plein de haine...

... et Edgar Buchanan plein de joie.

 

Pour convoyer un troupeau jusque dans le Nevada, Ben et Hoss embauchent une équipe dont ils n’ont aucun moyen d’être sûrs. Les hommes semblent répondre davantage à celui qui les mène, Brazos, qu’à qui que ce soit d’autre. Un jeune gars se présentant sous le nom de Sam Jackson demande bientôt à intégrer l’équipe et pour une raison qu’il ne s’explique pas Hoss ne parvient pas à se sentir tout à fait à l’aise avec lui. Alors qu’ils stationnent près de la ville de Waycross, le shérif John Logan vient les mettre en garde : une partie de la ville seulement leur sera ouverte. En quittant le camp, il se trouve soudain face à Jackson. Les deux hommes se connaissent visiblement, même si Sam répond à la question du shérif en déclarant qu’il le confond sûrement avec quelqu’un d’autre. Ben et Hoss accompagnent les hommes à Waycross afin de s’assurer qu’ils respecteront les limites imposées par le shérif Logan. Ce dernier ne fait pas l’unanimité auprès des commerçants de la ville, qui lui reprochent de faire fuir la clientèle. Ben et Hoss ne peuvent que constater, par ailleurs, l’animosité qui existe entre Logan, Brazos et Sam. Le second a déjà eu affaire au shérif et n’attend qu’une occasion de prendre sa revanche. Quant à Sam, il paraît attendre, lui, l’occasion de tuer Logan, tout simplement ; questionné par Ben, il avoue être le fils du shérif, Johnny Logan. Plus tard, il s’expliquera sur la haine qu’il ressent pour son propre père : Logan l’a envoyé en prison pendant une année à la suite d’un incident dont il l’a rendu responsable. Il est difficile pour Ben et Hoss de comprendre les motivations du père et d’entendre un tel degré de haine chez le fils.

Quand Johnny passe outre la limite fixée par le shérif, ce soir-là, en raccompagnant à son hôtel l’une des filles du saloon, Melinda Bowers, Logan l’arrête et Hoss doit assommer le jeune homme pour l’empêcher de tuer son père. Le lendemain, Ben paye la caution de Johnny et le ramène au campement. La nuit passée en ville, cependant, qui s’est terminée sans autre incident, ne suffit pas aux hommes ; bravant l’interdiction de Ben, Brazos a bien l’intention d’y retourner et, cette fois, de régler ses comptes. Ben et Hoss s’y opposant, il les désarme et les laisse, ainsi que le cuistot Hallelujah Hicks, sous la garde de deux de ses gars tandis qu’il emmène les autres en ville. Cette fois, Jake Rudabaugh, le propriétaire du saloon Idle Hour, et le Juge Armbruster leur ouvrent la ville entière, après avoir interdit au shérif de s’en mêler. Bien mal leur en prend : Brazos lâche la bride aux hommes et la situation risque fort de dégénérer. Quand Ben et Hoss, ayant maîtrisé leurs gardiens, arrivent en ville, le shérif refuse de sortir de la prison tant que les honorables citoyens ne viendront pas le chercher. Mais n’est-ce pas son fils, au fond, qu’il refuse d’affronter, de peur d’avoir à le tuer ?…

Edgar Buchanan
Linda Lawson

 

Dick Davalos
James Westerfield

 

Robert Wilke
Harry Antrim & Richard Devon

 

Avec Edgar Buchanan (Hallelujah Hicks), Dick Davalos (Johnny Logan / Sam Jackson), Robert Wilke (Brazos), Linda Lawson (Melinda Bowers), James Westerfield (Sheriff John Logan), Richard Devon (Jake Rudabaugh), Harry Antrim (Judge Armbruster).

Le scénario combine deux motifs qui s’entremêlent de façon équilibrée : la haine d’un fils pour son père et la difficulté de tenir une troupe de cow-boys lâchés dans une ville avec l’intention de s’amuser et face à eux une autorité fragile. La façon dont le shérif Logan décrit à Ben et Hoss le triste spectacle que peut offrir une ville saccagée par une telle troupe est crédible et rappelle que le passage d’un convoi à proximité d’une ville de l’Ouest n’est pas forcément synonyme de tranquillité ou de sécurité. Le souci d’ordre du shérif se heurte ici aux intérêts commerciaux des propriétaires de saloons et de boutiques. Dans son rôle de garant de l’ordre qui cherche à maîtriser les débordements, Logan flirte avec l’image, récurrente dans le western, du shérif tyrannique. Son histoire personnelle rejoint cette ligne narrative et sous-tend la relation de haine qu’il entretient avec son fils, sans que les faits passés soient explicités autrement que par le récit partial du fils. Cet aspect du scénario entre en résonance avec la complicité qui caractérise au contraire la relation de Ben Cartwright avec ses fils, et l’on sent la difficulté qu’ont Ben et Hoss à comprendre la haine que voue Johnny Logan à son père. Ce dernier, cependant, apparaît davantage comme un homme qui dresse un rempart de discipline et de force entre lui et les autres que comme un tyran véritable, qui serait mû par le goût du pouvoir. Père et fils dissimulent mal les sentiments qui les agitent et cela rend leur relation d’autant plus intéressante. Le personnage de Brazos apparaît alors comme le mauvais démon qui exacerbe la haine du fils pour satisfaire ses propres désirs de revanche.

Edgar Buchanan, dans le rôle du cuisinier Hallelujah Hicks, offre l’une de ses compositions hautes en couleurs, qu’il prenne Ben à témoin des mille difficultés de son métier ou qu’il se donne en spectacle au saloon, complètement ivre (et finissant dans les bras de Hoss qui l’emmène cuver son vin dans l’écurie). 

Ville différente mais ce sont bien les décors de Virginia City qui servent pour Waycross, rue, saloon et prison.

Pernell Roberts et Michael Landon n’apparaissent pas dans cet épisode.

 

2.12  The Savage (Le sauvage)

NBC, 3 décembre 1960

Ecrit par Joe Stone et Paul King

Réalisé par James Neilson

Pernell Roberts et Anna-Lisa

En route pour rendre visite à Ira Fairbanks qui construit des moulins à vent (une élucubration à la Don Quichotte, selon Ben), Adam pénètre dans un territoire sacré des Shoshones, la Montagne des Morts, où deux trappeurs (McGregor et Haddon) ont déjà trouvé la mort et gisent à terre, une flèche dans le dos. Il est témoin de la rencontre d’un Shoshone, Dako, avec l’Esprit du Bison Blanc, une femme blanche vêtue comme une Indienne. Cet Esprit est une légende mais, pour une raison mystérieuse, la femme blanche en a endossé le rôle. Se rendant compte qu’elle n’est qu’une femme de chair, blanche de surcroît, Dako entend l’emmener de force jusqu’à son peuple qui se meurt et qui l’a envoyé ici pour implorer l’Esprit. Adam intervient et, pour sauver la femme, tue Dako. Mais il reçoit une flèche dans le mollet droit, tirée par le frère de Dako, Tolka, qu’il doit abattre aussi. C’est alors la femme qui vient à son secours. Elle l’emmène dans son campement, où elle vit depuis des années. Le caractère sacré de la Montagne des Morts lui assure la tranquillité. Soigné par elle, Adam se rétablit peu à peu. Il apprend que la femme se nomme Ruth Halversen : fille d’immigrants norvégiens, elle grandit avec les Bannocks après la mort de ses parents, jusqu’à ce que les Bannocks soient exterminés par des chasseurs blancs. Elle a pu fuir ceux-ci et vit seule, depuis lors, dans ces montagnes, profitant de la légende de l’Esprit du Bison Blanc pour susciter le respect et la peur chez les Shoshones. Ceux-ci, cependant, sont déterminés à recevoir son aide. Le père de Dako et Tolka, le shaman Chato, entre à son tour dans la Montagne avec des guerriers, tandis que Ben, Hoss et Joe, ayant vu le cheval d’Adam revenir seul, parcourent eux aussi la Montagne à sa recherche.

Leur cohabitation fait naître entre Adam et Ruth un sentiment profond. Ils s’aiment et se jurent fidélité. Adam est décidé à emmener Ruth avec lui et à l’épouser. Mais les Shoshones le capturent pour forcer l’Esprit du Bison Blanc à les accompagner. Pour le sauver, Ruth accepte de partir avec eux. Ben, Hoss et Joe retrouvent Adam dans le campement de Ruth et tous décident qu’il serait dangereux pour Ruth de partir à sa recherche : si les Shoshones croient en son pouvoir, elle est en sécurité avec eux…

Anna-Lisa
Bob Wiensko

 

Hal Jon Norman
Henry Wills

 

Victor Millan
Larry Chance

 

Avec Anna-Lisa (White Buffalo Woman / Ruth Halversen). Et Hal Jon Norman (Chato), Victor Millan (Dako), Bob Wiensko (Kaska), Frank Sentry (Tiowa), Maurice Jara (Tolka), Henry Wills (McGregor) et (non crédité) Larry Chance (Haddon).

Romance sur fond de légendes indiennes, de femme « sauvage » et de Bible. Le shakespearien Adam, capable de citer les Ecritures, vit en quelque sorte une idylle dans le Jardin d’Eden (c’est lui-même qui y pense) avec une Eve descendue du ciel pour lui. C’est naïf, ou primitif, et la crédulité des Indiens laisse perplexe, mais c’est d’un romantisme assumé souligné par une ample partition symphonique.

Adam et Ben se disputent au sujet des inventions modernes. Curieusement, Ben refuse d’en entendre parler alors qu’Adam défend le progrès, qu’il associe à l’éducation (« Education is progress ! »). La raison de cette querelle est le désir d’Adam d’aller voir les moulins à vent de son ami Ira Fairbanks (et Ben cite Don Quichotte). On notera que, si vive que soit cette querelle (que Hoss et Joe écoutent de l’extérieur de la maison, de peur de s’immiscer), père et fils en rient ensuite, comme pour montrer que leur humeur était en partie feinte.

Adam expliquant à Ruth ce qu’est un foyer – I have a stubborn father and two hardheaded brothers. To me, they’re home, wherever they live.

Adam et Ruth citent la Bible de mémoire (Livre de Ruth) et cette connaissance des Ecritures tisse un lien entre eux.

Pernell Roberts, une Bible et trois Cartwright (Landon est-il en train de rire sous cape ?)

Pernell Roberts et Anna-Lisa : romance "sauvage"

Pernell Roberts et Anna-Lisa

Michael Landon, Dan Blocker et Pernell Roberts : les frères Cartwright

Lorne Greene

 

2.13  Silent Thunder (Le mur du silence)

NBC, 10 décembre 1960

Ecrit par John Furia, Jr

Réalisé par Robert Altman

Stella Stevens et Michael Landon

En route pour Placerville, Joe s’arrête chez Sam Croft et sa fille Ann, qui vivent seuls dans les montagnes où ils élèvent des moutons. Ann, dont la mère est morte en la mettant au monde, est sourde et muette. Elle passe de longues heures auprès des animaux et son comportement infantile la fait passer pour attardée aux yeux de son père, qui en souffre. Albie, un trappeur, solitaire et fruste, a vu grandir la jeune fille et attend une occasion de la connaître, au sens biblique. Joe l’a surpris en train d’ennuyer Ann et l’en a dissuadé mais il n’est que de passage et Albie attend son heure. En revenant de Placerville, Joe rapporte à Ann un livre sur la langue des signes. Il parvient à expliquer à Ann de quoi il s’agit et elle se révèle très réceptive, apprenant rapidement au fil des semaines qu’il passe, dès lors, auprès d’elle. Son père, en revanche, regarde ce mode de communication avec scepticisme. Après avoir réussi à les entraîner en ville pour voir un médecin, Joe a dû se rendre à l’évidence : Sam s’est rebellé, effrayé par la ville autant que par l’espoir insensé d’une communication pour lui impossible. Joe a donc pris sur lui tout le travail avec Ann. La jeune fille, très naturellement, pleine de gratitude, se croit amoureuse de Joe qui réagit brutalement, d’autant plus contrarié de ce malentendu que Sam l’accuse d’avoir des intentions malhonnêtes. C’est Ben qui persuade son fils de retourner dans les montagnes pour ne pas en rester sur ce malentendu. Entre-temps, Albie est passé aux actes : pour se débarrasser de Sam, il l’a poussé d’un escarpement dans la montagne et l’a laissé pour mort. Ann a retrouvé son père mais n’a personne à qui demander de l’aide. Quand elle approche Albie, celui-ci se jette sur elle, la contraignant à fuir. Elle rencontre alors Joe, qui se retrouve face à Albie…

Stella Stevens
James Griffith

 

Albert Salmi
Sherwood Price

 

Kenneth MacKenna
S. Price & Harry Swoger

 

Avec Albert Salmi (Albie) et Stella Stevens (Ann Croft). Et avec Kenneth MacKenna (Sam Croft), James Griffith (le prêcheur), Sherwood Price (Eb), Harry Swoger (Tom ‘Pappy’).

Bien que le scénario soit signé par John Furia Jr, il reprend les éléments du film Johnny Belinda (Jean Negulesco, 1948, scénario d’Allen Vincent et Irma von Cube) lui-même adapté de la pièce d’Elmer Blaney Harris qui fut un succès à Broadway en 1940. Le viol de la femme sourde et muette qui constitue le moment le plus choquant du film est ici suggéré mais, étant donné les codes de la télévision de l’époque, d’une façon néanmoins brutale. Le rôle repris ici par Stella Stevens (dont c’était, à vingt-deux ans, l’un des premiers rôles, peu de temps après son apparition remarquée dans Li’l Abner de Melvin Frank) était tenu au cinéma par Jane Wyman, qui fut récompensée par l’Oscar de la meilleure actrice, tandis que le rôle qu’endosse Michael Landon était dans le film celui d’un médecin joué par Lew Ayres. Le père était joué par Charles Bickford et le « violeur » par Stephen McNally.

Adam et Hoss n’apparaissent pas. Ben partage deux scènes avec Joe, dans lesquelles il joue le rôle du père confident et conseiller, qui aide son fils – non sans quelques éclats de voix car Little Joe a la bouche aussi vive que le sang et ne supporte pas que son père le traite de « petit garçon » (little kid) – à apprécier la situation et adopter la meilleure solution. Il lui dit notamment qu’il ne peut pas tourner le dos à Ann et son père après avoir entrepris de les aider : un homme doit aller au bout de ce qu’il a initié.

Robert Altman veut rendre dans une scène le point de vue d’Ann Croft en retirant tout son… excepté la musique, qui certes souligne l’émotion mais contrarie du même coup l’efficacité de la « perception d’une sourde-muette ». Les scènes avec Stella Stevens expriment néanmoins très bien le désarroi d’Ann aussi bien que de ses interlocuteurs (en premier lieu son père et Joe) et la prestation de l’actrice, de fait, repose sur les expressions de son visage et la gestuelle, de ses mains certes, mais aussi de tout son corps.

La Bible est omniprésente, gros volume posé sur la table des Croft ou serré par ce dernier comme un recours désespéré dans une situation qui cause de la souffrance au vieux Croft. Il voit dans le handicap de sa fille une punition divine dont le premier acte était la mort de la mère en couches. Un plan sur une bouteille de whisky renversée sur le Livre Saint retient l’attention, comme le symbole de la double pression exercée sur Ann Croft : la foi pas toujours raisonnée de son père et la brutalité du trappeur Albie, que l’alcool amplifie.

L’épisode, qui donne la vedette à Michael Landon, annonce la veine humaniste de La Petite maison dans la prairie, que Landon étrennera lui-même sur Bonanza en écrivant et réalisant plusieurs épisodes parmi les plus (au choix) humanistes et mélodramatiques. Joe apparaît ici avec la complexité de son caractère, à la fois généreux et impulsif.

Stella Stevens et Michael Landon

Albert Salmi

 

2.14  The Ape (Au bord de la rivière)

NBC, 17 décembre 1960

Ecrit par Gene L. Coon

Réalisé par James P. Yarbrough

Cal Bolder et Dan Blocker

Au saloon Bucket & Blood, Adam et Little Joe ont maille à partir avec Arnie, un colosse à l’esprit d’enfant mais que sa susceptibilité peut rendre violent. L’une des filles du saloon, Sharibelle, provoque sa colère en se moquant de lui et il s’en prend à Joe et Adam qui s’interposent. Hoss, venu à la rescousse, se bat durant plus d’une heure avec cet Hercule aussi fort que lui. Ils finissent par s’embrasser et boire un verre ensemble. Hoss, ému par la solitude et la vulnérabilité d’Arnie, veut l’aider à réaliser son rêve d’acheter une ferme. Aussi l’engage-t-il à Ponderosa, malgré l’avis d’Adam et Joe qui pensent qu’Arnie est incontrôlable. Hoss se charge personnellement d’accompagner son nouvel ami dans l’apprentissage de la vie en société mais ce n’est pas chose facile car la rage qui bouillonne en lui menace d’exploser brusquement en crises de violence. En outre, Arnie s’est entiché de Sharibelle, qui ne s’intéresse qu’à l’argent qu’il dépensera au saloon et le traite comme un objet de moquerie, sans qu’il s’en rende compte. Peiné, Hoss essaie de lui faire entendre raison mais ne réussit qu’à le mettre en colère. Lorsqu’Arnie réalise que Hoss avait raison, il ne supporte pas que Sharibelle se moque de lui sans chercher à dissimuler plus longtemps son mépris, et l’étrangle. Freddy, joueur de cartes et ami de Sharibelle, est témoin du drame et ameute une poignée d’hommes pour traquer l’animal sauvage qui s’est enfui dans les montagnes. Hoss pense savoir où le trouver, là-haut à Granite’s Point, où il l’a emmené récemment…

Karen Sharpe

 

Cal Bolder

 

Leonard Nimoy

 

Avec Karen Sharpe (Sharibelle ‘Sherry’), Cal Bolder (Arnie Guthrie), Ray Teal (Sheriff Coffee), Leonard Nimoy (Freddy), Charles Tannen (Dave Stone the bartender), Rodolfo Hoyos (Pepe).

Little Joe dit de Hoss qu’il aime recueillir les « stray critters », les vagabonds, les paumés, les parias, les aider, les remettre sur pieds. Il évoque un bébé grizzly que Hoss aurait ainsi recueilli l’année précédente, pour faire la comparaison avec Arnie Guthrie. De fait, Hoss comparera Arnie, et lui-même, à des ours, faits pour vivre à l’écart des autres, non pas tant condamnés à la solitude que taillés pour elle, pour une vie dans la nature, selon leurs propres règles (voir citation ci-dessous). Le goût de Hoss pour les animaux et pour la solitude a déjà été souligné dans la série. Avec le personnage d’Arnie, le scénario de Gene L. Coon met de nouveau Hoss en présence d’un autre « ours », aussi fort que lui mais plus sauvage. Comme le dit Hoss à Ben, Arnie est totalement seul, sans famille, sans amis, alors que lui a été élevé au sein d’une famille, guidé par son père et ses deux frères. Arnie est une créature dont l’innocence est semblable à celle de l’animal sauvage : provoqué, apeuré, celui-ci peut se révéler dangereux. En évoquant le grizzly recueilli par Hoss, Joe et Adam précisent que l’animal était un bébé. Ce n’est pas le cas d’Arnie, dont le corps est celui d’un adulte alors que son esprit est celui d’un enfant. Le titre, « The Ape » (le mot sera utilisé par Leonard Nimoy pour désigner Arnie), fait le lien avec King Kong, dont la tragique destinée inspire l’acte final de l’épisode, au sommet de Granite’s Point, près du lac Tahoe. Le rapport d’Arnie à Sharibelle évoque aussi la créature de Frankenstein, qui tue ce qu’elle voudrait aimer, et l’on peut songer également au colosse « innocent » de Des souris et des hommes de John Steinbeck, dont Hoss essaierait d’être l’ami. Si Arnie est le personnage principal du scénario, c’est surtout Hoss qui reçoit ici un éclairage intéressant. Cal Bolder est un Arnie massif, parfois attendrissant, parfois effrayant, parfois pathétique, tandis que Karen Sharpe est une fille de saloon cynique et manipulatrice qui inspire une antipathie immédiate, encouragée par un Leonard Nimoy dont le rôle, pour secondaire qu’il soit en termes de temps d’écran, est néanmoins important dans la dynamique de l’intrigue.

TV Guide donnait à Arnie le nom de Gunn plutôt que Guthrie.

Hoss emmène Arnie à Granite’s Point, sur les berges du Lac Tahoe, l’un de ses lieux favoris, où il goûte la beauté de la nature, loin des hommes. C’est un décor de studio avec projection du lac et la crête qui y mène est le même décor de rochers vu dans l’épisode précédent.

Hoss – This is grizzly country. Old big grizzly, he likes it up here where the air’s clean. He can live and hunt like a grizzly’s supposed to. He likes it by himself, ‘cause he don’t need nobody else. But, you get down lower, you get into the wolf country. The wolf travels in a pack. He’ll track down a herd of deer, and cut out the weak ones and tear ‘em down. The sick ones. The old deers that can’t run no more. People are sort of like that, Arnie. They… There’s them that, like the wolf, they run in packs. And then there’s others that, like the grizzly, they… they like to get up in the country where the air is clean. They can make their own way, ‘cause they don’t need nobody else. Arnie, me and you, we’re bears, we ain’t wolves.

Hoss – Ici, c’est un pays à grizzly. Le grand vieux grizzly, il est bien ici, où l’air est pur. Il peut vivre et chasser comme doit le faire un grizzly. Il est bien tout seul, parce qu’il n’a besoin de personne. Mais, si on redescend, on arrive dans le pays des loups. Le loup se déplace en meute. Il peut traquer une bande de cerfs, isoler les faibles et les mettre en pièces. Les malades. Les vieux cerfs qui ne peuvent plus courir. Les gens sont un peu comme ça, Arnie. Ils… Il y en a qui, comme les loups, voyagent en meutes. Et il y en a d’autres, comme les grizzlys, ils… ils aiment monter là où l’air est pur. Ils peuvent se débrouiller tout seuls, parce qu’ils n’ont besoin de personne. Arnie, toi et moi, on est des ours, on n’est pas des loups.

Charles Tannen, Leonard Nimoy et Karen Sharpe

Karen Sharpe : l'attrait de la virilité...

Karen Sharpe entourée de Pernell Roberts et Michael Landon

Cal Bolder et Karen Sharpe : entre la Belle et la Bête et Frankenstein

Cal Bolder et Dan Blocker devant le General Store

Le réalisateur James P. Yarbrough et le producteur David Dortort devant le décor du General Store

 

2.15  The Blood Line (La querelle)

NBC, 31 décembre 1960

Ecrit par William Raynor et Myles Wilder

Réalisé par Lewis Allen

Dan Blocker et Lorne Greene entourent Jan Sterling

Quand le jeune Todd Grayson arrive à Virginia City par la diligence, il est choqué d’apprendre que son père Luke, qui lui a envoyé l’argent pour venir de Boston, est mort. Il a été tué par Ben Cartwright en état de légitime défense : Luke, ivrogne invétéré, bagarreur irréductible, a provoqué Ben qui cherchait à l’empêcher de voler de l’alcool au magasin et Ben n’a eu d’autre choix que de tirer en retour. Dianne Jordan, une fille du saloon, que son amour pour Luke remplit de haine envers les Cartwright, attise le désir de vengeance du jeune homme de seize ans qui, lors des funérailles de son père, pointe une arme sur Ben et menace de le tuer. Mis en cellule par le shérif Coffee, Todd reste bouleversé par la mort de son père qui, dans ses lettres, lui avait fait croire qu’il avait assez d’argent pour fonder un ranch avec lui. En réalité, l’argent qui payait l’école de Todd dans l’Est, comme l’argent qui a payé son voyage dans l’Ouest, était celui de Dianne, mais Todd pleure l’image idéalisée d’un père qu’il n’a guère connu. Refusant de le laisser croupir en cellule jusqu’à l’arrivée du juge itinérant, Ben persuade le shérif de placer le garçon sous sa garde personnelle, à Ponderosa. Mais Todd n’a qu’hostilité à offrir et, dès la première nuit au ranch, il vole un revolver pour en menacer Ben ; si l’arme avait été chargée, il l’aurait tué. Le garçon s’enfuit en volant un cheval et Ben n’a d’autre choix que d’avertir le shérif le lendemain matin. Todd trouve refuge dans la chambre qu’occupe Dianne à l’hôtel, où un homme qui a voyagé avec lui dans la diligence et a suivi les événements survenus depuis leur arrivée, Appling, offre ses services pour liquider Ben Cartwright, moyennant les 500 $ d’économies de Dianne. Ben s’interpose et, ce faisant, met de nouveau sa vie en danger…

Jan Sterling
Lorne Greene
Norman Leavitt
Ed Prentiss (à dr.)

 

David Macklin
Dan Blocker
Allan Lane
Dan Riss

 

Lee Van Cleef
Ray Teal
Thomas B. Henry
Dan White (à dr.)

 

Avec Jan Sterling (Dianne Jordan) et David Macklin (Todd Grayson), Lee Van Cleef (Appling), Ray Teal (Sheriff Roy Coffee), Norman Leavitt (Bert the storekeeper), Allan Lane (Luke Grayson), Thomas B. Henry (B. Jenkins the undertaker), Ed Prentiss (minister), Dan Riss (Charlie the bartender), Dan White (station agent – non crédité).

Ben trouve ici une occasion de jouer les bons Samaritains et les pères de substitution en voulant prendre sous son aile un adolescent plein de chagrin et de colère qui n’a d’autre idée que de le tuer pour venger la mort de son père. Si l’intrigue suit un déroulement attendu et quelque peu caricatural, David Macklin est convaincant dans le rôle de l’adolescent égaré, en état de choc durant tout l’épisode, jusqu’au dénouement en forme de happy end. Jan Sterling campe une femme d’abord vindicative, qui sort peu à peu de l’aveuglement d’un amour idéalisé pour suivre la voie du cœur et trouver en fin de compte une nouvelle manière d’exprimer son amour. Quant à Lee Van Cleef, il prête sa silhouette filiforme à un personnage qu’il a souvent campé, celui du tueur froid, ici non dénué d’un charme venimeux, dont le destin est de tomber face à Ben Cartwright (dans une scène bien peu convaincante, à vrai dire).

Adam et Little Joe sont absents du ranch, occupés par le rassemblement du bétail avec les autres employés.

Dan Blocker et Lorne Greene

Lee Van Cleef et David Macklin

Jan Sterling et Lorne Greene

Jan Sterling et David Macklin

David Macklin et Lorne Greene

Thomas B. Henry et David Macklin

David Macklin est Todd Grayson

Lorne Greene et Ray Teal, alias le shérif Roy Coffee

Lee Van Cleef, David Macklin et Dan White devant la diligence

Jan Sterling

 

 

 

 

 

.

.

Tag(s) : #Guide d'épisodes, #Guide d'épisodes 1960s
Partager cet article
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :