work in progress

Guide réalisé par Thierry Le Peut (et complété au fil des ans !)

Découvrez les épisodes déjà en ligne :

saison 1  (complète)  -  saison 2  -  saison 3  -  saison 4  (vide)  -  saison 5  -  saison 6  -  saison 7  -  saison 8  (vide)  -  saison 9  -  saison 10  (vide)  -  saison 11  (vide)  -  saison 12  (complète)  -  saison 13  (complète)  -  saison 14  (complète)

 

La série et les photos sont © CBS-Paramount. All rights reserved.

 

Saison 6

(1964-1965)

 

6.04  Thanks for Everything, Friend (Merci pour tout, mon ami)

 

NBC, 11 octobre 1964

Ecrit par Jerry Adelman

Réalisé par Christian Nyby

 

Linda Foster et Rory Calhoun

 

Adam est emporté par la rivière alors qu’il aidait un veau à remonter sur la rive et il doit la vie au secours que lui apporte Tom Wilson, qui passait par là. Les Cartwright lui offrent l’hospitalité d’un soir, après quoi il continue sa route vers Virginia City. C’est là qu’Adam le retrouve quelque temps plus tard, profitant de la vie à une table de poker en compagnie d’une fille du saloon, Matilda. La partie manque mal se terminer quand un autre joueur, Grimes, accuse Tom de tricher. La querelle se réglera au poing, sans plus de gravité. Tom accepte ensuite l’invitation d’Adam à un barbecue au Ponderosa. C’est là qu’il rencontre la jeune et jolie Sue Miller, fille d’un rancher, qui est venue au bras de Jerry mais est très vite séduite par la force et l’assurance de Tom. Jerry n’est pas de taille et en est réduit à constater bientôt que sa dulcinée s’est éclipsée en compagnie du bel étranger. Il reviendra au Ponderosa quelques jours plus tard pour se plaindre à Joe du fait que Tom a continué de sortir avec Sue. Voulant rendre service et s’excuser en quelque sorte qu’un invité du ranch ait agi de cette façon cavalière, Joe se rend en ville et obtient de Tom qu’il cesse sa relation avec Sue. Mais la suite de l’histoire n’est pas celle qu’il escomptait : Ben rentre au ranch en annonçant à ses fils que le père de Sue a été abattu de sang froid, sous son propre toit, par Tom Wilson.

C’est Jerry qui, en entrant chez les Miller, a entendu un coup de feu et trouvé Tom près du corps. Questionné par Adam à la prison, Tom ne confirme ni n’infirme. Adam s’adresse alors à Sue Miller, qui lui apprend que Tom était venu lui annoncer qu’il ne la verrait plus mais qu’il a fini par demander sa main à son père. Elle était dans une autre pièce quand le coup de feu a été tiré et elle a trouvé Tom et Jerry dans la pièce en y entrant. Mais, après avoir vu Tom dans sa cellule, elle change de version et prétend que c’est elle-même qui a tué son père, accidentellement, en voulant lui arracher son revolver. Elle demande au shérif de libérer Tom et de l’arrêter, elle ! Jerry ne croit pas à cette version et il s’en ouvre à Adam. Il prétend que Sue n’était pas dans la pièce quand le coup de feu a été tiré. La balle qu’Adam retrouve dans la pièce en allant l’examiner confirme sa version en désignant Tom comme le tireur. Adam essaie d’arrêter lui-même Tom mais ce dernier parvient à lui prendre son arme et s’enfuit en le laissant ligoté et bâillonné. Sitôt libéré, Adam se lance à sa poursuite… (La conclusion est révélée dans les notes ci-dessous, te voilà prévenu, lecteur.)

 

Rory Calhoun
John Mitchum

 

Linda Foster
R. Calhoun & Barbara Wilkin

 

Tom Skerritt
P. Roberts & Bill Clark

 

Avec Rory Calhoun (Tom Wilson). Et avec Linda Foster (Sue [Miller]), Tom Skerritt (Jerry), Barbara Wilkin (Matilda), Ray Teal (Sheriff Coffee), John Mitchum (Grimes). Et Bill Clark (Deputy Jim – non crédité).

 

Une autre de ces histoires d’amitié malheureuse qui émaillent la série et cette saison (voir 6.12 et 6.27). Certains fans s’opposent sur la question de savoir si le comportement d’Adam dans cet épisode est cohérent avec le personnage. Le dialogue ci-dessous résume la divergence de point de vue qui oppose Adam et Tom Wilson. Mais c’est surtout la dernière scène du dénouement qui suscite la controverse par sa brutalité, son caractère expéditif et l’attitude passive d’Adam.

 

Tom à Adam : « Why are you always so serious, old buddy ? » Pourquoi es-tu toujours si sérieux, vieux frère ?

 

Dialogue final (extrait) :

Adam – I’m gonna have to take you back, Tom. Je vais devoir te ramener, Tom.

Tom – Well, you don’t seem very happy about it. Çn'a pas l'air de te rendre très heureux. 

Adam – I’m not. C'est vrai. 

Tom – That’s the trouble with you. You’re always doing things that make you unhappy. C'est le problème avec toi. Tu fais toujours des choses qui te rendent malheureux. 

Adam – I can only do what I think is right, Tom. That’s all any man can do. Je ne pense faire que ce que je pense être juste, Tom. C'est tout ce que peut faire n'importe qui. 

Tom – Not me. Pas moi. 

Adam – No, I guess not. Not you. Why do you do things, Tom ? Non, je suppose. Pas toi. Pourquoi fais-tu les choses, Tom ?

Tom – For enjoyment. Pour m'amuser. 

Adam – There must be more to life than that. Il doit y avoir plus que cela dans la vie. 

Tom – Like what, Adam ? Comme quoi, Adam ?

Adam – Like being of some use. Like being of some service to somebody besides yourself. Comme d'être utile. De pouvoir rendre service à quelqu'un d'autre que toi-même. 

Tom – Friends ? Les amis ? 

Adam – Friends. Les amis. 

Tom – You’re not a very good friend, are you, Adam ? Tu n'es pas un très bon ami, pas vrai, Adam ?

Adam – Well, I tried to be your friend too, Tom. En tout cas j'ai essayé d'être ton ami, Tom. 

Tom – No, I saved your life and now you’re trying to take mine. Non, je t'ai sauvé la vie et maintenant tu veux prendre la mienne.

Adam – We have different ideas about friendship. You wanted to be my friend for the fun you got out of it. I was your friend because of what I could do for you. Nous avons des visions différentes de l'amitié. Tu voulais être mon ami pour autant que je t'amusais. J'étais ton ami à cause de ce que je pouvais faire pour toi. 

Tom – Well, you can do something for me right now. Eh bien, tu peux faire quelque chose pour moi tout de suite. 

Adam – What ? Quoi ?

Tom – Just walk away. Simplement t'en aller. 

Adam – No, I can’t do it, Tom. Don’t ask me. This isn’t easy for me. I liked you. Non, je ne peux pas, Tom. Ne me demande pas ça. Ce n'est pas facile pour moi. Je t'aimais bien. 

Tom – I liked you too. Moi aussi je t'aimais bien.

 

Le titre est la dernière phrase prononcée par Tom Wilson à l’intention d’Adam avant de sombrer dans la rivière, où il a plongé pour échapper au posse. L’adjoint du shérif, Jim, l’a abattu d’un coup de fusil alors qu’il était dans l’eau.

 

15’09’’ : quand Grimes est à terre, frappé par Tom, on aperçoit en bas à droite du cadre la croix blanche qui marque sur le sol la place où il se tenait un instant plus tôt.

 

Barbecue à la Cartwright avec Lorne Greene et Pernell Roberts à la manoeuvre

 

 

6.12  The Underdog (Opprimé)

 

NBC, 13 décembre 1964

Ecrit par Donn Mullally

Réalisé par William F. Claxton

 

Michael Landon et Charles Bronson

 

Ben engage Harry Starr, un sang mêlé, à moitié Comanche, arrivé à Ponderosa avec sa selle pour seul bagage. Aussitôt, l’un des nouveaux employés, Lee Burton, s’en prend à lui en l’appelant « Indien » et quand Ben prend son parti Burton s’en va. Le même Burton et trois acolytes retrouvent Harry au saloon alors qu’il accompagne Joe et Hoss en ville, ils le passent à tabac et lui volent les bottes qu’il venait d’acheter. Harry demande pourtant aux Cartwright de laisser courir. Ses origines l’ont habitué à ce genre d’incident et il ne pense pas que la Loi se donnera la peine de prendre son parti comme les Cartwright l’ont fait. Ben lui propose un travail qui lui permettra d’être tranquille : il occupera seul une cabane dans Perdido Canyon et s’occupera des tâches qu’il y a à faire là-bas. Joe l’y accompagne. Il n’est pas plus tôt parti que Harry remonte en selle et va retrouver Burton et ses acolytes du saloon, Warren, Stokey et Klawson. Les cinq hommes ont monté toute l’histoire ensemble et Ben a donné à Harry exactement ce qu’il leur fallait. Ils commencent à voler des chevaux dans les environs et les cachent dans le canyon. Les vols devenant nombreux, le shérif Coffee s’en alarme. C’est alors que Burton accuse Harry Starr d’être le voleur de chevaux. Il persuade Joe et Ben de l’accompagner jusqu’à la cabane de Perdido Canyon ; Harry n’y est pas mais Burton, en fouillant les lieux, trouve un fer de marquage permettant de transformer la marque de Ponderosa en une marque différente, arborant un dollar. Ben retrouve dans les environs un Palomino qu’on lui a volé, portant cette marque. Joe a peine à croire que Harry, en qui il avait confiance, puisse être le criminel décrit par Burton. Celui-ci n’a pas de mal en revanche à convaincre le shérif et un avis de recherche est édité, qui passe bientôt de 2000 à 4000 $, les vols de chevaux se poursuivant. Le plan de Harry et de ses complices est de toucher cette récompense, plus ce que les éleveurs accepteront de payer quand ils récupéreront leurs chevaux.

Après avoir laissé ses complices dans les collines, en désaccord avec eux sur la suite du plan, Harry rencontre Joe au ranch. Il affirme n’avoir pas volé de chevaux et accepte de se rendre au shérif Coffee, à condition que Joe et Ben l’accompagnent en ville. Il les retrouvera le lendemain à midi pile à Furnace Creek. Quand Ben et Joe y arrivent, le lendemain, c’est pour voir Harry pendu à un arbre par Burton et ses acolytes, en train de lui creuser une tombe. Burton réclame ensuite de toucher la prime. Le shérif veut d’abord examiner la tombe de Starr et Ben, Joe et Hoss l’y précèdent, voulant offrir une sépulture décente à Harry. Il semble hélas que les loups les aient devancés : il ne reste qu’un trou vide et un foulard que portait Harry.

Ayant touché la prime, Burton et ses complices font la fête au saloon puis retournent dans les montagnes. Joe, qui les soupçonne de quelque mauvais coup, les suit. Alors qu’il cherche à les surprendre auprès des chevaux volés, il est lui-même surpris par Harry. La pendaison n’était qu’une ruse et faisait partie du plan d’ensemble. Joe et Harry se battent et Harry, au cours de la lutte, fait uen chute mortelle. Joe se rend alors maître de ses complices, qu’il oblige à creuser une sépulture pour Harry Starr. Qui, cette fois, y reposera effectivement…

 

Tom Reese
Ray Teal

 

Henry Wills
Charles Bronson

 

Bill Clark
Mimi Walters

 

Avec Charles Bronson (Harry Starr). Et avec Tom Reese (Lee Burton), Ray Teal (Roy Coffee), Bill Clark (Warren), Robert Hoy (Klawson), Henry Wills (Stokey), Mimi Walters (Marie).

 

Dialogue final :

Joe – I just can’t believe I could have been so wrong about him. I wanted to be his friend. Je n'arrive pas à croire que j'aie pu me tromper à ce point à son sujet. Je voulais être son ami. 

Ben – I’m afraid that isn’t what Harry had in mind. J'ai peur que ce ne soit pas ce que Harry avait en tête. 

Joe – I hope I’m never that stupid again. J'espère ne jamais plus être aussi stupide. 

Ben – You weren’t stupid. Tu n'as pas été stupide.

Joe – I wasn’t ? Vraiment ?

Ben – No. Non.

Joe – You have to admit, Pa, I sure made it easy for him. Reconnais-le, Pa, je lui ai vraiment facilité la tâche.

Ben – Try asking yourself why you did. Essaie de te demander pourquoi tu l'as fait. 

Joe – Why, I thought I was the only friend he had in the world. That he was alone, taking a beating, he couldn’t help himself. Eh bien, je pensais être son seul ami au monde. Qu'il était seul, malmené par la vie, incapable de s'en sortir tout seul.

Ben – In other words, he was an underdog. You had no way of knowing that he was anything else. Joe, never feel guilty about having warm human feelings toward anyone. If it’ll be of any comfort to you, I felt exactly the same way about Harry as you did. For the same reasons. That doesn’t make the reasons wrong. Just Harry. Autrement dit, c'était un paria. Tu n'avais aucun moyen de savoir autre chose de lui. Joe, ne te sens jamais coupable d'éprouver des sentiments humains et chaleureux envers une autre personne. Si ça peut te réconforter, je ressentais exactement la même chose que toi à l'égard de Harry. Pour les mêmes raisons. Ce ne sont pas les raisons qui étaient mauvaises. C'était Harry. 

 

Le « truc » de la marque de Ponderosa transformée en un dollar a déjà été utilisé dans l’épisode 2.24, « The Dark Gate ».

Adam n’apparaît pas dans cet épisode.

 

 

 

6.27  Dead and Gone

 

NBC, 4 avril 1965

Ecrit par Paul Schneider

Réalisé par Robert Totten

 

Pernell Roberts et Hoyt Axton

 

Adam porte secours au fermier Johann Brunner et à sa sœur Hilda attaqués au retour de Virginia City par un homme armé, Howard Meade. Mis en cellule, celui-ci en est tiré par Adam qui s’est pris d’amitié pour cet étranger qui s’exprime en chantant, accompagné de sa guitare, au point de convaincre Johann et Hilda de retirer leur plainte. Adam offre un travail à Ponderosa à Howard mais ce dernier disparaît bientôt en volant un cheval, un fusil et l’argent de la caisse. Adam le rattrape sans grande peine et le trouve à chanter près d’un feu. Howard n’ose pas se servir du fusil contre lui et Adam décide de lui donner une autre chance. Il le ramène avec lui au ranch et Howard semble effectivement s’amender, trouvant du plaisir en la compagnie de Hilda, qui est d’ores et déjà séduite par ses chansons, l’émotion tendre-amère qu’elles expriment, et qui retrouve elle-même le plaisir de jouer du clavecin qu’elle a apporté avec elle de son Allemagne natale. Johann en revanche n’a aucune confiance en Howard, qu’il soupçonne de se servir de Hilda pour arriver jusqu’à son argent durement gagné. Blessée par l’attitude de son frère, Hilda brave sa désapprobation pour accepter l’invitation de Howard à aller danser en ville.

Ce soir-là, Joe rentre d’un voyage d’affaires à Sacramento et apporte à Adam, qui l’accueille à son retour à Virginia City, une mauvaise nouvelle : Howard Meade est recherché en Californie, pour au moins un meurtre et d’autres crimes. Arrive Johann, le visage grave ; il annonce à Adam que son « protégé » vient de voler ses économies sous le prétexte de rendre visite à Hilda. Johann va trouver Howard et s’en prend à lui ; Howard saisit alors un revolver et le tue, sous le regard horrifié de Hilda.

Cette fois, le sort de Howard semble bel et bien scellé et déjà l’on dresse la potence devant la prison. Pourtant, Hilda, déchirée entre la peine que lui cause la mort de son frère et l’amour qu’elle éprouve pour Howard, aide celui-ci à s’évader. Il tire sur le shérif Coffee et s’enfuyant, croisant la route d’Adam qui lui tire dessus et le blesse. Howard se retranche dans une écurie où Adam le retrouve. Il s’éteint en prononçant une dernière fois les paroles de l’une de ses chansons. Celle-là même que chanteront les enfants de Virginia City lorsqu’Adam, quelque temps plus tard, fera ses adieux à Hilda en regardant s’éloigner la diligence qui la ramènera vers l’Allemagne, une fois la ferme vendue…

 

Hoyt Axton

 

Steve Ihnat

 

Susanne Cramer

 

Avec Hoyt Axton (Howard Meade). Et avec Susanne Cramer (Hilda [Brunner]), Steve Ihnat (Johann [Brunner]), Ray Teal (Roy Coffee).

 

Le dernier épisode tourné par Pernell Roberts, même s’il fut diffusé avant deux autres où il apparaît encore. Le postulat du scénario est une variation sur le thème illustré quelques semaines plus tôt par « The Underdog » (6.12).

Le scénario de Paul Schneider est cependant plus original que celui de « The Underdog » et l’épisode se rapproche de la ballade en confiant le rôle principal à Hoyt Axton qui interprète lui-même les chansons qui ponctuent l’histoire de son personnage. La relation qui se tisse entre Howard Meade et Adam repose essentiellement sur la musique, les deux hommes se donnant la réplique à plusieurs reprises. Les paroles des chansons sont toujours en lien avec l’action et explicitent les émotions des personnages, la tristesse et le tragique des situations. Le titre, « Dead and Gone » (« Mort et enterré »), est aussi le refrain qui scande tout l’épisode par la bouche de Howard et, dans la dernière scène, celle des enfants qui le reprennent comme un air populaire, indiquant que l’histoire d’Howard Meade a commencé à devenir une sorte de légende. Sans doute l’un des épisodes les plus fins et les mieux joués de la série jusqu’alors.

 

« Poor Howard’s dead and gone / Left me here to sing his song » (chanté par Howard lors de son premier séjour en prison) devient « Poor Howard’s dead and gone / Who’ll be here to sing his song ? » (second séjour en prison) puis « Poor Howard’s dead and gone / Who’ll be left to sing his song ? » (ses dernières paroles) et de nouveau « Poor Howard’s dead and gone / Left me here to sing his song » (la chanson des enfants qui jouent à la fin de l’épisode).

Faux raccord : quand Adam intervient sur la route durant l’attaque de Johann et Hilda par Howard, il porte son habituelle chemise sombre. Dans le plan rapproché qui clôt le prégénérique quelques instants plus tard, il porte un manteau jaune.

Ben met en garde Adam en citant ce qu’il présente comme un proverbe indien : « Fool me once, curse on you. Fool me twice, curse on me. »

Un soupçon d’inceste teinte la relation de Hilda avec son frère Johann, qui exerce sur elle une autorité sèvère et réagit vivement à la cour que lui fait Howard Meade. Si la défiance de Johann est expliquée par son rapport à l’argent (durement gagné, il doit être économisé et gardé jalousement), l’amour qu’il ressent pour sa sœur est également manifeste. Quand il lui dit, peiné : « Hilda, what about me ? You are leaving me all alone ? » (« Hilda, et moi ? Tu me laisses tout seul ? »), elle lui répond : « Johann, I love you very much but… you are my brother. » (« Johann, je t’aime beaucoup mais… tu es mon frère. »)

 

Pernell Roberts et Susanne Cramer

 

 

6.29  To Own the World (L'homme le plus riche du monde)

 

NBC, 18 avril 1965

Ecrit par Ed Adamson

Réalisé par Virgil W. Vogel

 

Telly Savalas et Linda Lawson

 

Les Cartwright reçoivent la visite de Charles Augustus Hackett, accompagné de sa femme Maria et de son homme d’affaires Carl Davis. Hackett est l’une des plus grandes fortunes du pays et il voudrait parler bois avec Ben, qui n’a qu’une réponse à lui offrir : il n’a pas de bois à vendre. Hackett repart bredouille mais une idée toute différente germe dans son esprit quand Maria lui dit combien elle aimerait avoir un lieu tel que Ponderosa, que Joe lui a fait visiter. Hackett se met en tête d’acquérir Ponderosa et le refus de vendre de Ben Cartwright n’est pas une réponse acceptable pour un homme qui peut acheter tout ce qu’il désire. Maria tente d’avertir Joe : rien n’arrêtera son mari. Mais la seule réaction envisageable à ses yeux est de lui céder, ce que ne fera jamais Ben Cartwright. Hackett achète le magasin où se fournissent les Cartwright, non seulement à Virginia City mais également à Carson City, puis il achète le ranch voisin de Harry Towers et fait construire un barrage qui prive d’eau la partie nord de Ponderosa. Ben a peine à croire que Towers ait vendu seulement pour l’argent et il ne se trompe pas : Hackett a un moyen de pression sur Towers, un secret exhumé de son passé. Ben prévient son adversaire qu’il ne cédera pas sans un rude combat mais la menace n’impressionne guère Hackett qui imagine un autre moyen encore d’embarrasser les Cartwright : il se sert de Maria pour tendre un piège à Joe qui y plonge tête baissée. Maria lui ayant annoncé qu’elle quittait son mari, il a accepté de la conduire à Carson City pour qu’elle y prenne une diligence mais Hackett les guettait dans la rue et, d’une voix calculée pour faire impression sur tous les gens présents, il a accusé Joe d’avoir voulu fuir avec sa femme ! Une partie de la ville ne demande pas mieux que de se moquer des Cartwright et le tempérament susceptible de Joe fait de lui une proie facile. Après qu’il a frappé un homme qui se moquait de lui, forçant Hoss à en frapper un second, Joe est sermonné par son père qui voit clair dans le jeu de Hackett : en essayant de porter atteinte à l’harmonie qui fait de Ponderosa bien plus qu’un ranch, il espère arriver plus vite à ses fins.

La situation atteint son paroxysme lorsque Harry Towers, en voulant racheter son ranch pour réparer le tort qu’il a fait à Ben, tue accidentellement Carl Davis. Blessé dans sa fuite, il vient mourir chez les Cartwright. Ben, alors, va de nouveau trouver Hackett. Ce dernier jubile. La mort de Davis ne l’a guère affecté, au grand désespoir de Maria. Mais une faiblesse qu’il porte en lui le pourrait bien : alors qu’il parle avec Ben, une douleur étreint sa poitrine et il doit s’asseoir. Il supplie Maria de lui apporter ses pilules mais elle prétend qu’elle ignore de quoi il parle. Il faut que Hackett la supplie de l’aider pour qu’elle tende à Ben les pilules dont dépend la vie de son mari. Cet épisode affecte enfin Hackett, qui abandonne la bataille et ouvre les yeux sur l’amour de sa femme, qu’il a toujours traitée avec condescendance, comme l’une de ses possessions. Il n’en faut pas davantage pour qu’il quitte la ville, laissant Ponderosa aux Cartwright…

 

Telly Savalas

 

Linda Lawson

 

John Hubbard

 

Avec Telly Savalas (Charles Augustus Hackett) et Linda Lawson (Maria Hackett). Et avec John Hubbard ([Carl] Davis), Curt Conway ([Harry] Towers), J. Edward McKinley (Mayor / le Maire), Phil Chambers (Sam), Bruno Ve Sota (Norm). Et (non crédités) Bill Clark (Luke), Bob Hoy (Phil), Murray Pollack (bartender).

 

Telly Savalas et Lorne Greene

 

Telly Savalas incarne un baron de l’industrie dont la fortune est si grande qu’il a perdu le goût d’acquérir. Seul compte désormais le « jeu », la lutte contre tous ceux qui lui résistent. Il suffit d’un mot de sa femme sur la beauté de Ponderosa pour qu’il décide d’acheter le ranch, non pour elle, ni même pour lui, mais simplement parce qu’il l’a décidé. Indifférent aux sentiments comme aux arguments, il commence une guerre contre les Cartwright qui ne peut, à ses yeux, avoir qu’une issue. La vie d’un homme « de confiance », qui se révèle avoir été un homme aussi riche que lui et passé à son service après qu’il l’eut ruiné, ne compte pour rien dans son entreprise, sinon pour l’avantage supplémentaire qu’elle peut lui donner. A ses côtés, Linda Lawson est une épouse non dénuée d’ambiguïté. A première vue, elle souffre de n’être qu’une chose aux yeux de son mari, qu’elle voudrait quitter. Mais, outre le fait qu’il n’y a pas d’endroit au monde où elle pourrait échapper aux hommes qu’il lancerait après elle, comme il le lui rappelle avec délices, un lien d’amour l’attache encore à lui. Malheureuse, déçue, elle ne semble pas terrifiée par cet homme et l’on voit mal quelle pression, au fond, la pousse à l’aider en piégeant Joe, alors même qu’elle notait le prix de l’entente et du bonheur des Cartwright. Bien plutôt, elle semble si convaincue de la toute-puissance de son mari qu’elle ne voit rien d’autre à faire que de l’aider, pour mettre un terme plus rapide, peut-être, à son obsession. Mais c’est aussi l’amour, tout simplement, qui la fait agir ainsi. Un constat que le monde bien ordonné (et moral) de Bonanza s’emploie à faire admettre au cynique et impitoyable Hackett avant que ne résonne une fois encore la ballade de Bonanza.

 

Le dernier épisode diffusé auquel ait participé Pernell Roberts, mais ce n’est certes pas son attrait principal puisque Roberts n’y apparaît que très peu, quelques scènes seulement.

 

Ben – What is Ponderosa ? It’s not just a house or a ranch or land or trees. It’s us working together, living together, respecting each other.

 

Michael Landon et Linda Lawson

Curt Conway et Lorne Greene

 

 

Tag(s) : #Guide d'épisodes, #Guide d'épisodes 1960s
Partager cet article
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :