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Embryon de guide mis à jour de temps en temps par Thierry Le Peut
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La période 30 minutes : saison 1 - saisons 2 à 6
La période 50 minutes noir et blanc : saisons 7 à 11
La période 50 minutes couleur : saison 12 - saisons 13 à 15 - saison 16 - saisons 17 et 18 - saison 19 - saison 20
(1961-1962)
Avec James Arness (Marshal Matt Dillon), Dennis Weaver (Chester Goode), Milburn Stone (Doc Adams), Amanda Blake (Kitty).
7.03 Miss Kitty
CBS, 14 octobre 1961
Produit par Norman MacDonnell
Ecrit par Kathleen Hite
Réalisé par Harry Harris, Jr

Amanda Blake et Roger Mobley
Il est trois heures du matin quand Moss Grimmick est réveillé par un bruit dans l’écurie dont il s’occupe, à Dodge City. Il entend quelqu’un s’éloigner à cheval dans la nuit. Or, le seul cheval qui ait disparu de sa stalle est celui de Miss Kitty. Moss se demandera durant des heures où diable Miss Kitty a pu partir ainsi, seule, en pleine nuit. La question intriguera beaucoup Doc et Chester, qui la transmettront au marshal Dillon, mais aussi le boutiquier, M. Jonas, qui racontera avoir aperçu Miss Kitty durant la nuit à un endroit insolite. Mais, même à Matt, Kitty ne dira pas le fin mot de sa sortie nocturne, lui demandant de la discrétion.
Kitty est en fait allée au relais de diligence de Willow Bend accueillir un petit garçon, Thad, qui a voyagé dans la même diligence que M. Jonas. Elle l’a confié à un modeste couple de fermiers, Horace et Mattie Kelk, avant de revenir à Dodge City. Ailleurs, autour d’un feu, deux hommes discutent. Ils se partagent une belle somme d’argent, sans doute gagnée malhonnêtement. L’un d’eux, Tucker, parle d’une femme qu’il aimerait revoir à Dodge, une femme aux cheveux roux, pleine de feu, qui le déteste. Une femme nommée Kitty. Charlie, intrigué par cette description, se rendra seul à Dodge pour se rendre compte par lui-même, et Chester, rencontré au Long Branch Saloon, lui apprendra que Miss Kitty n’est plus en ville. Charlie est persuadé que cette fascinante Kitty est la femme qu’il a croisée sur la route de Dodge, menant un chariot, et qui l’a menacé d’un revolver quand il s’est montré trop audacieux.
Il ne se trompe pas. Kitty était en route pour la ferme des Kelk, où elle séjourne quelques jours. Elle confie au couple la vérité sur Thad : il est le fils d’une fille qui travaillait pour elle, Emily, et qui a été battue une fois de trop par la brute dont elle a eu cet enfant, Tucker Ferrin. Durant des années, elle a caché l’enfant à son père, et elle avait demandé à Kitty de s’occuper de lui si elle mourait.
Hélas, Charlie apprend à Tucker la direction qu’a prise Kitty. Tucker le remercie en l’abattant froidement sur la route et en lui reprenant l’argent qu’il avait partagé avec lui. Quand il arrive à la ferme et y trouve Kitty, seule, il la frappe et annonce qu’il s’apprête à le faire encore, autant qu’il faudra, pour qu’elle lui dise où est son fils. Kitty s’empare d’un fusil et avertit Tucker qu’elle s’en servira. Mais quelle femme aurait assez de cran pour tuer un homme ? Aucune, selon Tucker. En quoi il se trompe.
Kitty arrive à Dodge City avec Thad. Elle explique à Matt qui est l’enfant et ce qui est arrivé à son père, Tucker Ferrin, qui était recherché…
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Avec Harold Stone (Horace [Kelk]), Linda Watkins (Mattie [Kelk]), John Lasell (Tucker [Ferrin]), Frank Sutton (Charlie), Roger Mobley (Thad [Ferrin]), Dabbs Greer (Mr. [Wilbur] Jonas), George Selk (Moss Grimmick), Joseph Breen (driver), Andy Albin (proprietor), Glenn Strange (Sam).
L’épisode, au rythme lent, accorde à Kitty une place prépondérante. Amanda Blake trouve là l’occasion de montrer les différentes facettes de son personnage : tendre, maternelle, sincère, redoutable au besoin, et impitoyable s’il le faut. Tucker Ferrin, méchant intégral, n’est qu’esquissé mais c’est tout ce qui lui est demandé : il est la menace qui pèse sur la femme et l’enfant durant tout l’épisode, et que Kitty élimine en démontrant qu’elle est femme à se défendre et à défendre ceux qu’elle aime. Harold Stone et Linda Watkins campent un couple de fermiers immédiatement sympathique, auquel l’arrivée d’un enfant apporte une tendresse nouvelle et l’occasion de montrer leur amour. Il n’est pas dit à la fin que Thad restera avec eux mais ce serait une conclusion logique. A un moment donné, Mattie Kelk pose à Kitty la question que le public se pose sans doute : « Est-il votre enfant ? » Enfin, Roger Mobley joue le petit Thad avec une douceur et une sincérité touchantes qui donnent envie de le revoir dans la série. Mais ce sera la seule participation de Mobley à Gunsmoke.
Kitty vue par Tucker : « She ain’t no ordinary woman. Kitty has red hait and eyes that can laugh. And she’s full of fire. »
Kitty à Matt : « Matt, nobody ever knew me like you do. I never let anybody. »
![]() Amanda Blake et John Lasell |
![]() Dabbs Greer, James Arness, Amanda Blake |
7.06 Long, Long Trail
CBS, 4 novembre 1961
Produit par Norman MacDonnell
Ecrit par Kathleen Hite
Réalisé par Andrew V. McLaglen
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James Arness et Barbara Lord
Sarah Drew se présente au bureau du marshal Dillon et annonce son intention de se rendre à Fort Wallace. De Dodge à Fort Wallace, ce sont 150 miles de prairie peuplée de dangers, un voyage difficile que le marshal ne saurait conseiller à une femme seule, aussi déterminée Sarah puisse-t-elle paraître. Quand elle apprend qu’il part pour Hays City, cependant, qui est sur la route de Fort Wallace, Sarah insiste pour accompagner Dillon, qui refuse. Son fiancé Jamie l’attend au Fort et elle passe outre le refus du marshal. Elle quitte donc Dodge en chariot et s’arrange pour croiser la route du marshal qui n’a plus d’autre choix que de l’escorter. Ils font une halte chez Gody Baines, qui vit seule dans une cabane au milieu de la prairie. Gody est heureuse de la compagnie et son instinct de femme lui souffle qu’un sentiment lie déjà Matt et la jeune femme, bien qu’il s’en défende. Peu de temps après avoir repris la route, les deux voyageurs sont surpris par un feu de prairie. Il n’y a rien à faire que se protéger au mieux. Quand le feu est passé, le chariot n’est plus que cendres et Matt a libéré les chevaux avant l’arrivée des flammes. Ils sont donc contraints de continuer à pied ; par chance, ils retrouvent les chevaux. Lors d’une nouvelle halte à l’abri d’un bosquet, Matt parti chasser est surpris par des Indiens ; atteint d’une flèche à l’épaule gauche, il est laissé pour mort et délesté de ses armes. Sarah, restée cachée dans les buissons, soigne le marshal et extrait la flèche, mais il n’est pas sauvé pour autant. Inquiète, elle le laisse pour aller chercher du secours et s’adresse à un couple de colons, Lou et Fan Hacker. Elle revient avec l’homme et apportent de nouveaux soins à Matt, heureusement toujours en vie. Mais l’homme n’est pas venu sans intentions malveillantes ; considérant Sarah comme son obligée, il attend d’elle des faveurs particulières…
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Avec Barbara Lord (Sarah Drew), Mabel Albertson (Gody Baines), Alan Baxter (Lou Hacker), Peggy Stewart (Fan Hacker), Robert Dix (Jamie).
La découverte des dures réalités de la prairie par une jeune femme bien éduquée de Boston est la ligne directrice de ce scénario qui souffre de la concentration en cinquante minutes d’une histoire qui aurait pu occuper un long métrage. Les fans semblent apprécier cet épisode, malgré le caractère caricatural des situations et des caractères. Sarah Drew, fière et déterminée à la ville, crie et pleure à la première alerte, incarnant si bien une certaine image de « la femme » (en vigueur à l’époque dans toutes sortes de genres, notamment le western) qu’elle s’excuse auprès du marshal de se comporter… « comme une femme ». A quoi le sage Dillon répond que se comporter comme une femme est justement ce que l’on attend d’une femme. Si chacune des péripéties rencontrées sur le chemin est crédible en soi, la nécessité de réduire chacune à quelques minutes de film accentue la caricature, jusqu’au dénouement. Il y a dans cet épisode une forme de rigidité qui l’empêche d’atteindre à l’excellence d’autres segments du show.
En dînant avec Sarah Drew au Delmonico’s, Matt lui fait des confidences sur son enfance : à dix ans, il cuisinait, notamment le « son-of-a-gun stew » dont le scénario ne donne pas la recette, et son premier poney s’appelait Tortilla et adorait les flageolets (« My first pony was a paint named Tortilla. He used to like beans. »).
Miss Kitty n’apparaît pas dans l’épisode. Doc partage une scène avec Chester.
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Peggy Stewart et Alan Baxter encadrent Barbara Lord : un brin inquiétants...
(1962-1963)
Avec James Arness (Marshal Matt Dillon), Milburn Stone (Doc Adams), Amanda Blake (Kitty), Burt Reynolds (Quint Asper).
8.03 Quint Asper Comes Home
CBS, 29 septembre 1962
Produit par Norman MacDonnell
Ecrit par John Meston
Réalisé par Andrew V. McLaglen

Burt Reynolds et Angela Clarke
Asper, qui vit dans une ferme avec sa femme indienne Topsanah et leur fils Quint, est assassiné par deux hommes qui, passant par là à la recherche d’or, n’ont pas aimé voir une Indienne. Les deux hommes sont tués par Quint qui ne peut sauver son père. Topsanah décide alors de retourner vivre avec les Comanches, où Quint recevra l’éducation d’un guerrier. Le jeune homme n’a qu’un désir : venger la mort de son père en tuant autant de Blancs qu’il en croisera sur sa route.
Trois ans plus tard, au cours d’un raid, Quint est blessé. Le marshal Dillon, qui est intervenu pour aider les chasseurs de bisons attaqués par un groupe de Comanches, ramène en ville l’Indien blessé et le confie aux soins de Doc. Il se méfie cependant d’un certain nombre d’habitants qui sont indignés de voir un Indien soigné comme un homme blanc et qui n’attendent qu’une occasion d’appliquer leur propre justice. Quint met une semaine à se rétablir, trépignant d’impatience de reprendre sa vie de Comanche et de tuer d’autres Blancs. Quand il est en état de repartir, Matt lui fournit des vêtements « de Blanc » et l’accompagne en secret hors de la ville, en lui donnant un cheval et un fusil. Il a dans l’idée que, peut-être, son attitude affectera l’image des Blancs qui s’est formée dans l’esprit du jeune homme.
Rendu à la liberté, Quint se défait immédiatement des vêtements blancs et endosse de nouveau sa tunique comanche pour retourner parmi les siens. Le temps passé chez l’homme blanc, cependant, rend sa tribu méfiante ; le Chef lui remet un couteau et lui demande de tuer un fermier blanc, Jim Grant, capturé et ligoté. Mais Quint, au lieu de le tuer, parle avec lui et se sent incapable, désormais, de tuer ce Blanc de sang froid. Il est alors méprisé par la tribu qui lui impose des travaux de femme en le surveillant constamment. Une nuit, il s’échappe en libérant Grant, qu’il remet sur la route de son foyer tandis que lui-même entraîne les Comanches à sa suite.
A Dodge City, un posse se constitue pour traquer un Indien que l’on a aperçu dans la région, seul. Matt, soupçonnant qu’il s’agit de Quint, suit le posse dans l’espoir de porter secours au jeune homme. Il ramène une nouvelle fois celui-ci en ville, revêtu de vêtements volés à l’un des cow-boys. Quint n’appartient plus désormais à la tribu mais a-t-il davantage sa place parmi les Blancs ? Matt se dit prêt à lui trouver un travail s’il décide de rester en ville…
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Avec Burt Reynolds (Quint Asper), Angela Clarke (Topsanah), Michael Keep (Chief), William Zuckert (Asper), Myron Healey (Mike), Harry Carey, Jr ([Jim] Grant), Lane Bradford (Bob), Earle Hodgins (Dobie), Dabbs Greer (Jonas), Robert Hinkle (cowboy), Foster Brooks (Ed), Michael Barrier (brave), Henry Beckman (Duff), John Vari (leader), James Doohan (Davit), Ed Peck (Semple), Robert Gravage (Charlie), Glenn Strange (Sam).
L’épisode introduit Quint Asper, le sang mêlé. La présence de Burt Reynolds est indéniable ; il reste que le rôle lui-même et le traitement dont il bénéficie sont caricaturaux. La haine sans partage de Quint à l’égard des Blancs après le meurtre de son père par deux d’entre eux, puis son changement radical après l’expérience de Dodge et son assimilation finale au sein de la communauté sont traités comme des péripéties sans âme, un pur jeu de rôles. On en retiendra l’engagement de Matt Dillon en faveur de l’Indien – un Indien blessé est d’abord un homme à ses yeux -, en contraste avec l’attitude d’une partie des habitants de Dodge, racistes et vindicatifs, tout en constatant que les Comanches eux-mêmes sont montrés uniquement comme des « tueurs de Blancs », sans épaisseur.
8.08 The Trappers
CBS, 3 novembre 1962
Produit par Norman MacDonnell
Ecrit par John Dunkel
Réalisé par Andrew V. McLaglen

Doris Singleton et Strother Martin
Billy Logan et Tug Marsh sont deux trappeurs. Leur amitié a été mise à l’épreuve par l’intrigante Irma Watkins, couturière en cheville avec l’escroc Idaho Slate, mais ils se sont réconciliés et sont repartis dans les montagnes. Alors qu’ils en reviennent avec un stock de fourrures, Tug est attaqué par un Indien qui le blesse. Billy l’abat mais d’autres Indiens restent à rôder autour du fourré où ils se sachent et l’état de Tug n’est guère encourageant, au point qu’il demande à Billy de mettre fin à ses souffrances. Incapable de lui trancher la gorge, Billy reste avec lui mais, voulant saisir sa chance quand les Indiens s’éloignent, il laisse son ami dans le fourré et s’en va, pensant qu’il n’y a pas moyen de sauver Tug.
Revenu à Dodge City, il raconte l’histoire en la modifiant quelque peu, prétendant après enterré Tug après l’avoir vu mourir. Puis il vend leurs fourrures et en tire 6000 $ qui éveillent aussitôt l’intérêt d’Irma et Idaho. Comme Billy, habillé de beaux vêtements, lui fait une cour empressée et est prêt à avaler toutes ses minauderies, l’occasion est trop belle. Billy se berce de projets de mariage et se prépare à emmener sa bien-aimée pour s’établir quelque part. Le retour de Tug vient contrarier les plans d’Irma et de son amant et complice. Tug en effet a survécu, il s’est traîné jusqu’à la bordure de la ville où un couple de jeunes gens l’a découvert, alertant aussitôt le marshal. Soigné par Doc, Tug n’a qu’une idée en tête : retrouver Billy et lui loger une balle dans le corps pour le remercier de l’avoir abandonné là-bas sans même une arme pour se défendre ou mettre fin à ses jours.
Billy est bouleversé d’avoir abandonné son ami ainsi mais, somme toute, heureux qu’il soit encore en vie. Irma et Idaho, en revanche, après une démarche sans effet d’Irma auprès de Tug – autant parier sur celui qui a le plus de chances de s’en tirer vivant ! -, voient la nécessité de hâter les choses avant que Billy n’ait plus ses 6000 $. Ils parviennent à les lui soutirer pour paiement de faux diamants dont Idaho estime la valeur à plus du double. Consterné d’apprendre par Miss Kitty que ces diamants sont faux et qu’il s’est fait berner depuis le début, Billy achète une arme et empêche la diligence de quitter Dodge en emmenant Irma et son complice. Tug, qui s’est traîné hors de son lit avec une arme, se présente alors devant Billy, mais celui-ci est assommé par Idaho. Le marshal arrive à ce moment, prévenu par Kitty, et met de l’ordre dans la situation : il fait rendre ses 6000 $ à Billy et laisse partir les deux escrocs par la diligence en leur conseillant de ne jamais revenir en ville. Entre-temps, Tug a disparu.
Ce soir-là, Matt trouve Billy auprès d’un feu derrière la grange de Moss Grimmick. Il attend le retour de Tug et a même prévu de faire en sorte que son ami ne soit pas arrêté pour l’avoir tué. Billy confie ses sentiments sur la situation à Matt, sans savoir que Tug les écoute, dans l’ombre. La contrition sincère de Billy touche Tug, qui entre-temps a perdu de toute façon le désir de se venger. Les deux hommes au fond sont toujours amis et partenaires, et Matt se joint à eux pour boire le café de la réconciliation…
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Avec Strother Martin (Billy [Logan]), Richard Shannon (Tug [Marsh]), Doris Singleton (Irma [Watkins]), Robert Lowery (Idaho [Slate]), Lane Chandler (Luke), Chal Johnson (Tom), Robert Brubaker (Jim Buck [the stagecoach driver]), Glenn Strange (Sam).
L’histoire aurait pu faire un conte de Noël, diffusée en décembre. L’amitié en est le ferment et, à défaut d’être palpitante, la mésaventure de Billy Logan en proie à sa lâcheté et à sa naïveté peut toucher un public en mal de beaux sentiments, puisque tout se termine au mieux pour les gens honnêtes et que les méchants escrocs sont bannis de la ville.
8.13 Us Haggens
CBS, 8 décembre 1962
Produit par Norman MacDonnell
Ecrit par Les Crutchfield
Réalisé par Andrew V. McLaglen
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James Arness et Ken Curtis : quand Dillon rencontre Festus
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Denver Pyle et Elizabeth MacRae : une histoire de loyauté(s)
Le petit Timmy voit un homme abattre son grand-père Dietzer et s’enfuit à cheval pour prévenir le marshal, avec lequel il revient sur les lieux. L’étranger a disparu, emmenant la vache et le chariot, mais un autre homme est caché dans la grange. Il se présente sous le nom de Festus Haggen et propose rapidement au marshal de l’aider à traquer le meurtrier. Celui-ci est en réalité de sa famille : c’est son oncle Black Jack Haggen, déjà recherché pour plusieurs meurtres. Il est responsable de la mort de l’un des frères de Festus, Fergus. La famille Haggen semble compter son lot de hors-la-loi, pourtant Dillon choisit de faire confiance à Festus, qui paraît un homme honnête – même s’il n’en convient pas lui-même – et connaît très bien la région. Grâce à lui, ils retrouvent bientôt Black Jack, installé dans une petite ferme avec une jeune femme, April, qui lui semble toute dévouée. Elle ne croit rien des accusations que profèrent Festus et le marshal. Black Jack n’en est pas moins menotté et le groupe prend la route de Dodge City. Le marshal a reçu une balle dans le bras gauche, cependant, et n’est pas au meilleur de sa forme. Black Jack ne manquera pas d’en tirer profit pour tenter de s’échapper, sans succès. Il poussera ensuite April dans les bras de Festus dans l’espoir de le retourner. Festus ne s’y laisse pas prendre mais ne s’avise pas que la jeune femme lui a subtilisé les clés des menottes, grâce auxquelles Black Jack a bientôt les mains libres…
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Avec Ken Curtis (Festus [Haggen]), Denver Pyle ([Black Jack] Haggen), Elizabeth MacRae (April [Clomley ou Crumley]), Billy Hughes (Timmy), Howard Wright (Dietzer).
Le personnage de Festus Haggen est introduit sous les traits de Ken Curtis, inspiré d’un personnage apparu dans deux épisodes de Have Gun Will Travel réalisés aussi par Andrew V. McLaglen, en 1959 et 1960. A la fin de l’épisode, il ne sait pas ce qu’il va faire de lui-même. On le reverra l’année suivante, dans l’épisode 9.16. Si, ici, il n’a que James Arness pour partenaire, rencontrant Milburn Stone dans la dernière scène et brièvement, il sera dans le 9.16 mêlé au reste de la distribution. Il deviendra alors l’un des réguliers de la série, remplaçant officiel de Dennis Weaver à partir de la saison 10.
Pour l’heure, Festus Haggen est un solitaire qui se joint au marshal Dillon pour traquer son oncle, meurtrier de son frère. On apprendra les détails de l’histoire au cours de l’épisode. On y apprend aussi que Festus eut un autre frère, Jeff, également décédé. Festus a déjà une façon de parler très caractéristique et on devine en lui un humour qui contraste avec la gravité du marshal Dillon. Il est cependant ici un partenaire à part entière, non l’acolyte comique qu’il sera par la suite. On lui devine une vie assez sombre et il est animé par une colère et un désir de vengeance qui rendent incertain son positionnement à l’égard de la Loi, que représente Dillon. Son intégrité repose sur le respect de la parole donnée et sur sa capacité à tenir la bride à ses pulsions vengeresses pour se ranger au côté de Dillon. A la fin de l’épisode, il déclare qu’il n’est plus un Haggen, à présent qu’il a trahi son « clan » pour livrer son propre oncle à la justice, et il s’éloigne, visiblement perdu, à la main d’Alice, aussi perdue que lui. Doc et Dillon se demandent, à voix haute, de quel côté il tournera.
L’histoire elle-même conte la traque d’un fugitif, schéma classique dans la série. Elle s’attarde sur les sentiments des personnages épisodiques (ceux du marshal étant toujours limpides et monolithiques), Festus et Alice étant indécis alors que le meurtrier Black Jack ne songe qu’à sauver sa peau. « Certains Haggen parlent trop », dit à un moment Festus en pensant à son oncle : de fait, le dénouement n’est possible que parce que l’oncle Jack perd du temps à parler au lieu d’abattre simplement Festus et le marshal.
L’action se déroulant à l’extérieur de Dodge, les acolytes de James Arness n’apparaissent pas, à l’exception de Doc dans l’épilogue.
8.25 Quint’s Indian
CBS, 2 mars 1963
Produit par Norman MacDonnell
Adaptation de John Meston, histoire de Marian Clark
Réalisé par Fred Jackman

Burt Reynolds et James Arness
Deux bons à rien, Stope et Feeney, arrivent en ville. Pas finauds mais fiers de leur bêtise, ils refusent de payer Quint après avoir appris qu’il était à moitié indien, puis ils imaginent un plan destiné à leur ouvrir une jolie opportunité aux dépens de « l’Indien ». Ils demandent à Gus Syker d’envoyer le maréchal-ferrant chercher un cheval laissé paître près de la rivière et de le préparer pour le moment où il viendra le chercher. Voyant Quint torse nu (il vient de se baigner dans la rivière) emmener le cheval, le petit Jimmy Houser court prévenir ses parents : il vient de voir un Indien voler leur cheval ! Bob Houser se rend aussitôt chez le marshal pour l’en informer ; Stope et Feeney déclarent alors qu’ils viennent de voir le cheval de Houser dans la grange de Quint, où ils trouvent en effet l’animal. L’histoire de Quint ne convainc guère que le marshal, d’autant que Syker n’a donné aucun nom en s’adressant à Quint. La rumeur s’empare de Dodge City, où la seule présence de Quint suscite l’inquiétude et la colère de certains habitants, et l’on accuse le marshal de protéger son ami l’Indien au détriment de la justice. Un soir, Quint est roué de coups par huit hommes dans sa forge. Ecœuré, il quitte la ville en se disant qu’il n’y a pas sa place, en dépit de ce que veut continuer de croire Dillon.
Quand Will Grissom vient informer Dillon que des chevaux ont été volés et que l’on a retrouvé sur les lieux des traces de pas laissées par des mocassins, Quint est évidemment le coupable idéal. Parti à sa recherche, Matt croise un éclaireur, Jake Sooner, que l’armée a chargé de reprendre un groupe de Comanches qui ont quitté la terre sur laquelle on les a parqués, puis il rencontre ces Comanches, qui ont décidé d’aller chasser sans tenir compte des règles imposées par l’homme blanc. Surtout, il finit par retrouver les chevaux volés, et les voleurs : Stope et Feeney. Il peut ainsi faire la lumière sur leur conspiration, dont Syker était complice, et faire connaître la vérité aux habitants de Dodge City. Voulant retrouver Quint, enfin, Dillon tombe entre les mains des Comanches : trois seulement ont survécu quand Sooner les a retrouvés et ils pensent que Dillon les a trahis. L’intervention de Quint les convainc du contraire…
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Avec Will Corry ([Jim] Stope), Patrick McVey ([Bob] Houser), James Brown ([Mark] Feeney), James Griffith (Bettis), James Nusser (Louie Pheeters), Michael Hinn (Jake Sooner), Michael Keep (leader [Comanche]), Mark Murray (Jimmy [Houser]), Raymond Guth ([Will] Grissom), Ruth Phillips (Mary [Houser]), Roy Engel ([Gus] Syker), Shug Fisher ([Oasis Saloon] barkeep), Glenn Strange (Sam), Eddie Little Sky (Brave [Comanche]), Mathew McCue (waiter).
Bien que diffusé tardivement dans la saison, cet épisode est la suite logique de la première apparition de Quint, ici en butte au racisme de certains habitants de Dodge, dont le « respectable » Bettis (dont le nom est plus qu’approprié en français !) auquel Dillon déclare : « Il y a différentes sortes d’idiots, Bettis. Vous appartenez à la pire : celle qui est dangereuse. » C’est Bettis qui, en apprenant à Stope et Feeney que Quint est à demi-Indien, provoque l’enchaînement de circonstances qui conduit au départ de Quint. Les Comanches constituent une trame secondaire raccrochée de façon artificielle à la trame principale : on y retrouve bien sûr la persécution des Indiens (pour lesquels Matt Dillon affiche sa sympathie) mais les deux scènes qui les concernent ne servent guère qu’à permettre un dernier acte ad hoc dont l’histoire aurait pu se passer.
![]() Mark Murray et Ruth Phillips : "An Indian !" |
![]() Burt Reynolds et James Arness |
8.26 Anybody Can Kill a Marshal
CBS, 9 mars 1963
Produit par Norman MacDonnell
Ecrit par Kathleen Hite
Réalisé par Harry Harris
![]() George Selk et Milburn Stone |
![]() Burt Reynolds et James Arness |
C’est la nuit sur Dodge City. Matt Dillon fait une ronde dans la ville après avoir quitté Kitty et Sam au Long Branch Saloon. Soudain, un cavalier arrive au galop, s’arrête à proximité du marshal et tire dans sa direction, plusieurs fois, avant de repartir au galop. Dillon n’est pas blessé mais il n’a guère eu le temps de voir autre chose qu’une vague silhouette. Le tireur, Cleed, rejoint son compagnon Lucas auprès d’un feu aux abords de la ville et lui annonce, triomphant, qu’il a tué le marshal Dillon. La ville est à eux : ils pourront dès le lendemain aller voler tranquillement la banque ! Mais, à leur arrivée en ville au matin, ils voient le marshal Dillon « droit comme un pin » (« tall as a pine »). Cleed n’en croit pas ses yeux : quel diable d’homme est-ce là ? Il en vient à penser que cet homme ne peut pas mourir. Lucas est plus réaliste et les deux hommes en parlent autour d’un verre au saloon. Un homme qui boit seul à la table voisine les entend et leur propose de faire le travail pour 200 $. Il ne paye pas de mine, ses vêtements sont usés et miteux, pourtant Lucas lui trouve un quelque chose de désespéré qui lui fait croire qu’il est très sérieux. Ils lui donnent donc les 200 $ et s’en retournent auprès de leur feu en attendant la mort du marshal. L’homme, Painter, agira le lendemain.
Pour l’heure, Painter s’achète un costume, un revolver et une enveloppe, à la grande joie de Howard, le commerçant, qui fait sa journée avec ce seul client. Puis, Painter passe des heures à boire et parler avec Molly, l’une des filles du Bull’s Head Saloon. Il lui demande d’écrire une adresse sur l’enveloppe : « Miss Betsy Burgess, Pretty Prairie, Kansas ». Puis il s’en va. Le lendemain, monté sur un cheval, il suit paisiblement le marshal Dillon dans sa ronde. Au moment qui lui paraît opportun, il sort son revolver et tire. Dillon est touché à la jambe, il réplique, Painter tombe et passe ensuite sous la roue d’un chariot qui ne peut l’éviter. Il meurt entre les mains de Doc.
A peine debout, Matt tient à faire la route jusqu’à Pretty Prairie pour voir cette Miss Burgess qui est sa seule piste, après avoir parlé à Molly qui lui a simplement dit que Painter était, pour elle, « un gentleman », un homme honnête (« a decent man »). Betsy Burgess est une toute jeune femme qui boite et se déplace avec une canne ; en découvrant les 150 $ glissés dans l’enveloppe, son visage s’illumine. Painter lui avait promis cet argent pour payer l’opération qui guérirait sa jambe mais le voir là, sous ses yeux, est comme un rêve. Elle est peinée cependant d’apprendre que Painter est mort. En revenant à Dodge City, Matt en sait plus sur l’homme mais pas sur la personne qui l’a payé pour le tuer. Cleed et Lucas, eux, sont toujours aussi embêtés et Cleed plus tourmenté que jamais. N’y tenant plus, il revient en ville une autre nuit, décidé à découvrir une fois pour toutes si le marshal est vraiment indestructible. Aussi le hèle-t-il dans la nuit pluvieuse, avant de sortir de l’ombre et de lui tirer dessus. Il le manque et c’est Dillon qui le tue. Et il n’en sait toujours pas plus sur les raisons pour lesquelles on veut le tuer. Cleed, en mourant, a simplement demandé au marshal d’aller dire au « vieux Lucas » que personne ne peut tuer le marshal Dillon…
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Avec Milton Selzer (Painter), Joyce Van Patten (Molly), James Westerfield (Cleed), Warren Stevens (Lucas), James Nusser (Louie Pheeters), Howard McNear (Howard [Rudd]), Brenda Scott (Betsy [Burgess]), George Selk (Moss Grimmick), Tom Lutz (Cowboy).
La première scène donne le ton : un travelling dans Front Street, déserte, la nuit, suivant un chien qui passe sous l’enseigne du Long Branch. Un sentiment d’étrangeté baigne tout l’épisode, habité par la conviction superstitieuse de Cleed que personne ne peut tuer le marshal Dillon. Il a vidé son barillet sur lui, en vain. « Anybody can kill a marshal », affirme Painter, l’ombre d’un homme plus qu’un homme, un fond brusquement animé qui s’empare du premier plan avant de disparaître de nouveau, comme cet éclair qui illumine un instant la rue dans la scène finale, sous la pluie nocturne. La litanie incrédule de Cleed traverse tout l’épisode et devient une affirmation surnaturelle au moment où il meurt, persuadé à présent que le marshal ne peut pas être tué.
Milton Selzer s’empare de l’épisode dès qu’il s’anime. Mystérieux, résigné jusqu’à l’indifférence, il offre de tuer le marshal et son plan se révèle petit à petit. Le plan généreux d’un homme abattu qu’une opportunité soudaine, inattendue, fait renaître le temps de quelques heures. La réalisation de son plan implique très probablement sa mort et il le sait. Essaie-t-il vraiment, d’ailleurs, de tuer le marshal, ou s’arrange-t-il plutôt pour être tué ? La réponse n’a pas d’importance car le but qu’il recherchait est de toute façon atteint. La scène que James Arness partage avec Brenda Scott est elle aussi un moment lumineux : l’innocence de la jeune femme éclaire la scène d’une lumière semblable à celle qui émane du personnage de Painter. Honnête, simple, généreuse.
Une scène intéressante entre Dillon et Kitty, qui, après qu’on a tenté de le tuer la première fois, vient le trouver au bureau du marshal et lui assène, par deux fois : « You make me sick ! » (« Vous me rendez malade ! ») Elle lui reproche de ne pas engager d’adjoints et de mettre sa vie en danger en continuant d’exercer seul son métier. A quoi Dillon répond qu’il y aura toujours quelqu’un pour tenter de le tuer, c’est le badge qui fait cela, et toujours une foule assez dense pour que le tueur s’y cache. Plus tard, échange du même genre entre Dillon et Doc : ce dernier lui reproche son entêtement, Dillon lui répond « J’y suis habitué ».
La musique n’est pas attribuée mais on reconnaît des morceaux composés par Bernard Herrmann pour Twilight Zone, qui s’accordent à la tonalité étrange et mélancolique du scénario.
Quint - Everybody wants you dead, nobody gets the job done.
Dillon – If only I knew who he was, or why he wanted to do it.
Quint – You looking for somebody ?
Dillon – Yeah, I guess so. I don’t know who he is or what he looks like. Could be in any window, behind any door. Well… I guess there’s a lot of men that’d like to kill me.
8.28 I Call Him Wonder
CBS, 23 mars 1963
Produit par Norman MacDonnell
Ecrit par Kathleen Hite
Réalisé par Harry Harris
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Edmund Vargas et Ron Hayes : the drifter and the boy
Jud Sorrel vient d’être délesté de l’argent qu’il a gagné au poker par les trois hommes avec qui il a joué, Docker, Holt et Keogh, dans la ville de Caldwell, Kansas. Il a établi son camp à l’écart de la ville quand un jeune Indien tente de lui voler le peu de nourriture qu’il a. Il nourrit l’enfant et tente de communiquer avec lui. Le garçon le conduit jusqu’au camp de sa tribu. Il n’en reste que des cendres et des cadavres. Jud n’a pas le cœur d’abandonner le garçon, qui manifestement s’est déjà attaché à lui. Comme l’enfant ne fait que répéter un seul mot, Jud lui donne le nom qui ressemble le plus à ce mot : Wonder. Il se présente à la ferme d’Enoch Miller, près de Dodge, mais le fermier ne veut pas l’embaucher tant qu’il aura cet enfant indien avec lui. C’est donc accompagné de Wonder que le vagabond fait son entrée au Delmonico’s de Dodge dans l’espoir d’y prendre un bon repas, avant de chercher un endroit où laisser l’enfant. Mais le serveur refuse de servir un Indien ; il propose à Jud d’attendre dans la ruelle à l’arrière des cuisines qu’on lui apporte de quoi manger. Tout irait bien si le cuisinier ne renversait pas exprès l’assiette de Wonder, poussant Jud à le corriger. Le marshal le met donc en cellule, et puisqu’il ne sait que faire du garçon il l’enferme avec lui. Le cuisinier ne porte pas plainte et Jud est bientôt libéré. L’enquête de Dillon au Fort Dodge, où un éclaireur indien, Charlie, parvient à communiquer avec l’enfant, leur apprend que ce dernier est Arapaho. Dillon le confie à Charlie, en attendant qu’une expédition vers la Solomon River permette de le confier à des Arapahos. Mais l’enfant s’échappe et attend Jud à sa sortie de prison. De nouveau, le vagabond n’a pas le cœur de le repousser. Sur ce, Docker, Holt et Keogh arrivent à Dodge et Jud, qui a besoin d’argent pour payer à Moss Grimmick une semaine de pension pour son cheval, a la désastreuse idée de jouer de nouveau au poker avec eux, et de les délester de nouveau de leur argent ! Les trois hommes s’en prennent alors de nouveau à lui tandis qu’il dort dans la paille de l’écurie en compagnie de Wonder…
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Avec Ron Hayes (Jud [Sorrel]), Sandy Kenyon (Docker), Edmund Vargas (Wonder), Harry Bartell (Colonel), Leonard Nimoy (Holt), Duane Grey (Keogh), William Zuckert (Enoch [Miller]), Gilman Rankin ([Delmonico’s] waiter), Eddie Little Sky (Charlie [Fort Dodge’s scout]), George Selk (Moss Grimmick), Alex Sharp ([Delmonico’s] cook).
Le scénario appartient à la veine familiale de la série. On pourrait l’intituler aussi « The drifter and the (Indian) boy ». C’est l’histoire attachante de l’affection qui unit un vagabond solitaire et un Indien orphelin. Ron Hayes est le vagabond, un brave gars plutôt naïf doté d’un bon cœur, et le jeune Edmund Vargas est l’enfant, mutique et mutin. Tous deux forment un couple sympathique qui, bon gré mal gré, reste uni jusqu’à la fin, le vagabond décidant finalement de garder un œil sur son protégé, pour s’assurer, dit-il à Dillon, qu’il reste « de notre côté ». Le tandem sera de nouveau au centre d’un scénario, « Wonder », quatre ans et demi plus tard (13.14), mais incarné par deux acteurs différents.
Chester s’offre une escapade à dix miles de Dodge chaque vendredi. Il explique à Enoch Miller qu’il veut fuir la ville qui devient trop peuplée. Mais il rend visite, aussi, à la veuve Feemster qui lui prépare à chaque fois une tarte différente. Il se défend toutefois, quand Dillon lui en parle, de faire la cour à la veuve.
Quint est absent de Dodge ; Dillon dit qu’il est parti chasser quelque part. On ne peut donc pas faire appel à lui pour tenter de communiquer avec Wonder, ce qui oblige Dillon à aller jusqu’à Fort Dodge.
Ce n’est pas Sam mais Freddy qui est derrière le comptoir du Long Branch (joué par Fred McDougall, non crédité).
![]() Edmund Vargas : "Wundah means Help" ![]() Ron Hayes et Leonard Nimoy ![]() Ron Hayes et Edmund Vargas |
![]() Ron Hayes et William Zuckert ![]() Dennis Weaver et James Arness ![]() Amanda Blake et Dennis Weaver |
8.38 The Quest for Asa Janin
CBS, 1er juin 1963
Produit par Norman MacDonnell
Ecrit par Paul Savage
Réalisé par Andrew V. McLaglen
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Deux hommes... (Anthony Caruso et James Arness)
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... et un couffin
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... et un shérif enrhumé (Harry Carey, Jr)
A regret, Dillon remet à un adjoint de Hays City son prisonnier Dave Ingalls, condamné à la pendaison pour le meurtre de Lucy Firth. Dave affirme être innocent et Dillon le croit mais il n’a pu le prouver. Quand, ce soir-là, un nommé Owen Pardee le défie dans la rue et affirme être le véritable meurtrier de Lucy, Dillon n’a d’autre choix que de répliquer et de l’abattre. Le compagnon de Pardee, Leroy, affirme qu’Owen n’a pas réellement tué Lucy, il n’a dit cela que pour surprendre le marshal et en profiter pour le tuer ; il sait, en revanche, qui a vraiment commis le meurtre, un homme nommé Asa Janin qui porte un cache-œil et se terre à Valeda, au Texas. Le marshal se met aussitôt en route et accepte bientôt un compagnon de voyage, Ward Macklin, qui dit exercer la fonction de shérif à Tulamee, Colorado. Ils s’arrêtent ensemble à Bromley, Texas, où ils remettent au shérif Colridge un bébé qu’ils ont recueilli dans la prairie : ses deux parents étaient morts de la variole mais le bébé semble en bonne santé. Dillon repart seul en direction de Valeda, après avoir reçu les avertissements du shérif : Valeda est un trou à mauvais gars où l’on n’aime guère les représentants de la loi. Dès son arrivée, Matt a maille à partir avec un querelleur à l’accent écossais, à qui il inflige une correction ; l’incident aurait pu tourner plus mal si Macklin n’avait surgi pour calmer les ardeurs des autres clients de la cantina. Avant de s’asseoir à une table avec le marshal, qui aimerait savoir pour quelle raison il l’a suivi jusqu’à Valeda, Macklin dit au barman de prévenir Asa Janin de la présence à la cantina de « deux amis de Leroy et Owen Pardee ». Janin vient très vite les trouver et Dillon l’oblige à les suivre, non sans devoir régler son compte à l’Ecossais. Matt quitte Valeda avec son prisonnier et Macklin, qui ne tardera plus à révéler sa véritable motivation…
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Avec Anthony Caruso ([Ward] Macklin), Richard Devon ([Asa] Janin), Jack Lambert (Scotsman [l’Ecossais]), George Keymas ([Owen] Pardee), Joseph Sirola (Leroy), James Nusser (Louie Pheeters), Gene Darfler (Dave [Ingalls]), Harry Carey, Jr ([Sheriff Hank] Colridge), Lane Chandler ([Hays City prison] warden), Ed Faulkner (deputy), Pedro Gonzalez-Gonzalez (bartender [Manolo, at Valeda]).
Le marshal Dillon voyage jusqu’au Texas pour trouver et ramener un meurtrier qui peut empêcher un innocent d’être pendu. L’idée n’a rien d’original mais le traitement rend cet épisode attachant. Anthony Caruso incarne un homme aux motivations secrètes qui semble hésiter sur l’attitude à adopter avec Dillon : guette-t-il une occasion de le tuer ? Lorsque les deux hommes découvrent un bébé dans un chariot (réminiscence de Le Fils du désert de John Ford, 1948), la tendresse de l’homme est manifeste et surprend même le marshal, imposant l’idée que cet homme ne peut pas être un tueur. La séquence fournit aussi l’indice qui prépare la révélation de ses motivations. Le méchant de l’histoire est un stéréotype assumé, sombre, taciturne, capable d’un rire démoniaque (forcément), sournois (dans son regard, ses postures, sa façon de se glisser comme un serpent vers Dillon qu’il croit endormi), incarné avec aisance par Richard Devon. Le voyage vaut aussi par les figures secondaires qui le ponctuent : l’Ecossais de la cantina, bad boy au visage en lame de couteau, dont les grimaces appellent un châtiment (mérité, cela va sans dire), et Harry Carey Jr en shérif amical affecté d’un mauvais rhume. Sans compter le bébé, adorable, qui ajoute une émotion supplémentaire, tendre et chaleureuse. Enfin, l’aventure est encadrée par la figure sympathique d’un homme simple, visiblement incapable de méchanceté et pourtant accusé du meurtre de sa fiancée, Dave Ingalls. Avec lui, Dillon affronte le spectre de l’erreur judiciaire et la culpabilité qui l’étreint, celle de n’avoir pas su prouver l’innocence de Dave, est exacerbée par Louie Pheeters, l’ivrogne de Dodge, qui d’un air grave déclare au marshal qu’il aurait dû faire quelque chose pour Dave. La conclusion n’a pas besoin d’être alourdie par des paroles inutiles. L’épisode se referme sur Dillon chevauchant seul face caméra et se remémorant les derniers mots que lui a adressés Dave Ingalls au début de l’épisode, répétés en voix off : « I know it’s the law that’s turning me over to him [l’adjoint venu de Hays City pour l’emmener], not you. The law says this has to be, and I understand. And I understand something else. Wearing that badge ain’t the easiest but it’s the right man wearing it. » Le procédé produit un effet de perspective qui s’achève avec l’image du marshal s’éloignant, de dos. On peut songer à la séquence liminaire de la plupart des premiers épisodes, montrant le marshal sur Boot Hill (le cimetière de Dodge, d’ailleurs évoqué dans le dialogue par Dillon, face à Asa Janin) avec un commentaire off mettant en exergue la tâche du marshal et le destin souvent tragique de ceux qui viennent mourir à Dodge City, mais l’effet est ici plus grave, le propos porte davantage car il appuie la thématique centrale de l’épisode et souligne le poids que porte sur lui le héros, constamment.
L’ombre de Liberty Valance plane aussi dans cet épisode, avec la séquence de Pardee voulant être « l’homme qui tua Matt Dillon ». Le film de John Ford était sorti l’année précédente.
Dillon est blessé au bras gauche (juste une éraflure) par Pardee, puis à la jambe droite par Macklin.
Kitty et Doc apparaissent, pas les autres acolytes. Dans la scène avec Miss Kitty, celle-ci fait remarquer à Dillon qu’elle ne l’a pas vu beaucoup « ces dernières nuits ». On sait bien sûr que c’est en général à une table du Long Branch qu’ils se voient mais l’évocation de leurs nuits peut évidemment suggérer d’autres images.
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Richard Devon rampe comme un serpent pour surprendre le marshal Dillon (le naïf !)
(1963-1964)
Avec James Arness (Marshal Matt Dillon), Dennis Weaver (Chester Goode), Milburn Stone (Doc Adams), Amanda Blake (Kitty), Burt Reynolds (Quint) et Ken Curtis (Festus Haggen - à partir de 9.16).
9.16 Prairie Wolfer
CBS, 18 janvier 1964
Produit par Norman MacDonnell
Ecrit par John Dunkel
Réalisé par Andrew V. McLaglen
![]() Ken Curtis et Dennis Weaver |
![]() Ken Curtis et Holly McIntire |
Festus Haggen est de retour à Dodge City, pour y vendre les peaux des loups qu’il a tués dans la prairie. Un éleveur, Charlie, décide de l’engager au noms de l’Association des Eleveurs pour chasser les loups qui attaquent les troupeaux. L’un des fermiers, Nate Guthrie, s’y oppose, sans succès. C’est que Guthrie s’est associé avec un nommé Wendt pour tuer des bœufs et vendre la viande à l’un des forts de la région. Ils s’attaquent aux bêtes des autres éleveurs et, jusqu’ici, ce sont les loups que ces derniers ont accusés. Or, en venant à Dodge, Festus l’a aperçu avec Wendt alors qu’ils chargeaient un lot de carcasses dans un chariot, et Huthrie craint qu’il ne les dénonce. Ce n’est pas le genre de Festus, cependant, et il accepte l’offre des éleveurs, commençant à chasser les loups après avoir établi son campement près de la rivière, sans s’occuper d’autre chose. L’inquiétude de Guthrie le pousse à tenter de se débarrasser de l’étranger, mais le marshal refuse de faire quoi que ce soit sur la base des déclarations de Guthrie. Celui-ci prétend s’inquiéter de voir Festus rôder autour de sa ferme, où il élève seul sa fille Sarah, âgée de dix-huit ans. Il dit même le soupçonner de voler du bétail. Quand Dillon lui parle des soupçons de Guthrie, Festus se rend à la ferme de ce dernier pour lui parler ; il y trouve Wendt prêt à se jeter sur Sarah dans la grange. Wendt en effet s’est mis en tête d’épouser la jeune fille, Guthrie a cru bon de le laisser y croire, et le refus de la jeune fille l’a quelque peu irrité, aussi s’est-il cru autorisé à se montrer plus entreprenant. Festus se bat avec lui, avant qu’ils ne soient séparés par Guthrie. Les deux complices, échauffés, ont alors l’idée de dissimuler des peaux de bœufs près du camp de Festus, afin de le faire accuser du vol du bétail. L’affaire se complique lorsque le marshal, Guthrie et quelques fermiers rameutés par Guthrie surprennent Sarah au camp ; elle est venue d’elle-même, pour parler avec Festus, mais les hommes s’imaginent bien autre chose. Festus se retrouve accusé non seulement d’avoir volé les bœufs mais fait violence à Sarah. Dillon, qui a toujours confiance en lui et voit clair dans le plan de Guthrie, ne peut néanmoins l’innocenter si Sarah ne dit pas la vérité. C’est précisément ce que craint Guthrie, qui réalise qu’il est allé trop loin et est prêt à dire la vérité. Wendt, en revanche, cherche à exciter contre Festus une petite foule déjà mal disposée à l’égard du chasseur de loups, perçu comme un vagabond…
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Avec Ken Curtis (Festus [Haggen]), Noah Beery, Jr (Nate [Guthrie]), Don Dubbins (Wendt), Holly McIntire (Sarah), Fred Coby (Charlie), Glenn Strange (Sam), James Drake (Dude).
Festus Haggen revient à Dodge un an après sa première apparition (voir 8.13). Il est toujours vêtu de la même façon, d’une vieille peau élimée, et gagne sa vie en chassant et en vendant les peaux, plus précisément celles de loups. Une fois rasé et habillé de vêtements propres, il prend l’apparence qu’on lui verra ensuite, hormis la barbe (qui repoussera). C’est lui le « Prairie wolfer » du titre et son entrée dans le Long Branch (accompagnée du bruit que font ses éperons, désormais attributs indissociables du personnage) inspire à certains clients une répulsion visible. Ce mépris place Festus au ban de la « bonne » société et facilite la conspiration ensuite ourdie contre lui par Guthrie et Wendt. S’y ajoute une romance naïve qui est, à mon sens, la part la moins réussie de l’épisode. La jeune Sarah (18 ans, mais l’actrice Holly McIntire, qui en a 23, fait plus âgée) est une fille ingénue que l’on dit « simple » mais qui a surtout été tenue à l’écart de toute société par son père, un homme que les années ont rendu acariâtre. Elle s’attache à Festus qui, conscient d’être bien plus vieux qu’elle (bien qu’il dise ignorer son âge exact), la considère comme une enfant. L’insistance de la jeune fille à le suivre jusqu’à son campement, et l’attitude qu’elle adopte ensuite, responsable de la méprise dont sera victime Festus, apparaît bien mélodramatique. Le marshal Dillon, lui, conserve à Festus sa confiance et persiste à le défendre, préfigurant l’amitié qui unira plus tard les deux personnages.
Tous les acolytes apparaissent dans cet épisode : Kitty, Doc et Chester sont présents au Long Branch avec Dillon quand y arrive Festus, Quint partage ensuite une scène avec Chester mais aucune avec Festus. Celui-ci et Chester apparaissent tous les deux dans plusieurs scènes. A la fin de l’épisode, Festus semble de nouveau quitter Dodge mais en déclarant qu’il y reviendra certainement. Le nom de Ken Curtis apparaît à la suite des acteurs réguliers, sur le même carton.
Il n’est pas question cette fois de la (grande) famille Haggen, si ce n’est le père, dont Festus cite une parole (comme il le fera par la suite en évoquant ou son père ou d’autres Haggen).
Festus monte désormais sa mule Ruth. Il tire un cheval auquel il fait porter son harnachement. Il appelle son fusil « old Betsy ».
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Ken Curtis et James Arness
9.18 Once a Haggen
CBS, 1er février 1964
Produit par Norman MacDonnell
Ecrit par Les Crutchfield
Réalisé par Andrew V. McLaglen
![]() Ken Curtis et Slim Pickens |
![]() Elizabeth MacRae et Ken Curtis |
Ce soir-là, Festus et son ami Bucko quittent le Long Branch sans un sou en poche (ils ont tout perdu aux cartes) mais le sourire aux lèvres et une bouteille à la main, prêts à une nuit de beuverie et d’amusement. Quand, au milieu de la nuit, le voyageur qui les a délestés de leur argent est assassiné dans sa chambre d’hôtel et soulagé à son tour de son argent, Festus et Bucko sont des suspects tout désignés car ils ont plaisanté devant tout le monde sur le fait de dévaliser le bonhomme. Un bouton de la veste de Bucko est retrouvé près du mort et l’enveloppe qui contenait l’argent est découverte chez lui par le marshal, qui l’arrête. Le témoignage de Pop Shiller, propriétaire du bar où Festus a passé la nuit, innocente Festus mais Pop affirme que Bucko n’était pas avec lui. Festus a beau s’indigner et protester, rien n’y fait. Pop réitère son témoignage lors du procès, au terme duquel Bucko est condamné à la pendaison. Dillon le replace en cellule en attendant de le transférer. Festus, incapable de prouver l’innocence de son ami, décide de le faire évader. Il profite de la présence du seul Chester à la prison pour commettre son forfait mais les deux hommes ne vont pas loin : une douzaine de lyncheurs masqués les cueillent à la sortie de la prison et les emmènent pour les pendre eux-mêmes. Pendant ce temps, Alice, la petite amie de Festus, voulant se rendre utile, fait boire le vieux Pop jusqu’à lui faire avouer que Bucko était bel et bien avec Festus au moment du meurtre. Il confesse au marshal avoir été menacé par le véritable meurtrier, qui fait partie de la troupe de lyncheurs…
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Avec Ken Curtis (Festus), Slim Pickens (Bucko [Taos]), Elizabeth MacRae (April), John Hudson (Curly), Kenneth Tobey (Fickett), Roy Barcroft (Pop), Howard Wendell (judge) et (non crédités) Albert Cavens (l’hôtelier), Bill Borzage (Elmer le vieux berger).
Quand commence l’épisode, Festus est vêtu comme il le sera désormais toujours, sans la vieille peau élimée qu’on lui voyait dans ses deux premières apparitions. Il est attablé à une table du Long Branch avec d’autres joueurs de poker et a pour acolyte Bucko. Ils forment un tandem de vieux complices. On ne dit rien d’un départ et d’un retour de Festus (qui, à la fin du 9.16, semblait quitter Dodge).
Ken Curtis a l’occasion de montrer ses talents de chanteur en improvisant un concert (de plusieurs heures) à la prison, accompagné à l’harmonica par Bucko.
Alice est la petite amie de Festus : on se souvient qu’à la fin de l’épisode 8.13 ils s’en allaient main dans la main sans trop savoir quoi faire de leurs vies. Elle reviendra en 9.25 et 10.20.
Dans l’épisode 9.16, Festus prononçait le mot Taos en s’adressant à Sam le barman ; ici, son acolyte Bucko est appelé aussi « Bucko Taos ». Plus qu’un nom de famille, cependant, le mot peut désigner une ville du Nouveau Mexique, qui produirait une boisson dont Festus est amateur et que Sam, dans le 9.16, disait n’avoir pas en stock.
Festus : « Papa always said us Haggens is born to be hung. » Ce « us Haggens » rappelle évidemment l’épisode 8.13, dont c’était le titre. Il rappelle aussi que les Haggen comptent un certain nombre de mauvais garçons. Quand Dillon le soupçonne, Festus lui reproche de le voir comme un coupable idéal à cause de la réputation de sa famille. Le titre « Once a Haggen » renvoie à cette réputation (« Once a Haggen… always a Haggen »).
Chester à Dillon : « Sometimes I think you’re just too soft-hearted to be a lawman. »
![]() Ken Curtis, Slim Pickens et Elizabeth MacRae ![]() James Arness et Roy Barcroft ![]() James Arness et Amanda Blake |
![]() Elizabeth MacRae et Bill Borzage ![]() Kenneth Tobey et Albert Cavens ![]() Dennis Weaver et James Arness |
(1964-1965)
Avec James Arness (Marshal Matt Dillon), Milburn Stone (Doc Adams), Amanda Blake (Kitty), Ken Curtis (Festus Haggen).
10.01 Blue Heaven
CBS, 26 septembre 1964
Produit par Norman MacDonnell
Ecrit par Les Crutchfield
Réalisé par Michael O’Herlihy

Kurt Russell et Tim O'Connor
Un homme se cache près d’une ferme abandonnée dans les plaines à l’approche de trois hommes à cheval. Les trois hommes supposent qu’il évitera la ville de Dodge City et qu’il filera plutôt vers l’Arizona, aussi prennent-ils cette direction. Ils sont à peine partis que l’homme avise un gamin en train de fouiller dans ses affaires. Le garçon, Packy, s’est enfui de chez son oncle et sa tante pour aller retrouver sa mère à Dodge City. L’homme a alors une idée : puisqu’ils sont tous les deux recherchés, ils auraient tout intérêt à voyager ensemble en se faisant passer pour père et fils. L’idée enthousiasme le garçon.
C’est ainsi en tant que Slim Kerlin que l’homme fait son arrivée à Dodge City, accompagné de son fils Packy. Il fait la connaissance de Festus qui l’a vu arracher une affiche sur le panneau du bureau du marshal, un avis de recherche au nom de Kip Gilman, recherché pour vol et meurtre. Il se trouve que Kip connaît l’un des cousins de Festus, Catfish Haggen, ce qui le rend immédiatement sympathique aux yeux de Festus, qui le croit sans chercher plus loin quand il prétend que ce Gilman est une connaissance à lui. En réalité, Slim est Kip Gilman et les hommes qui le recherchent ne tardent pas à arriver à leur tour à Dodge City.
Entre-temps, Kip a accompagné Packy chez sa mère. Mais celle-ci n’est plus la belle femme dont rêve encore le garçon. Le visage marqué par une profonde cicatrice, elle a sombré dans l’alcoolisme et occupe une maison presque en ruine dans un coin de la ville peuplé de miséreux, Rat Hole Alley. L’enfant est déçu mais voit bien que sa mère n’est pas dans son état normal. Kip, peiné pour lui autant que pour elle, entreprend de les aider un peu : il fait venir Doc pour examiner Elena Kerlin ainsi qu’une femme pour la rendre présentable, tandis que Packy et lui-même redonnent un air accueillant à l’intérieur de la maison.
En arrivant en ville, Tabe Morley et son associé Ed Sykes se rendent immédiatement chez le marshal. Ils expliquent que Kip Gilman a assassiné le comptable et ami de Morley et s’est enfui avec l’argent du coffre. Festus, qui s’est pris de sympathie pour Gilman, est enclin à penser qu’il est inncoent et qu’il a été piégé. C’est effectivement ce que Kip raconte à Elena, et il sait qui l’a piégé : Sykes, le véritable meurtrier, qui a tout intérêt désormais à le réduire au silence. Matt télégraphie une demande d’informations au shérif du Texas qui s’est occupé de l’affaire. Il apprend alors que, en l’absence de Sykes, des témoins ont raconté la vérité et blanchi Gilman.
Au même moment, Sykes et son acolyte Duster s’apprêtent à liquider Kip qu’ils ont fini par retrouver. Festus, témoin de leur traquenard, abat Duster qui allait tirer dans le dos de Kip et Matt arrive à ce moment, annonçant à Sykes qu’il est en état d’arrestation. L’homme tire, le marshal réplique, Sykes est tué. Tabe Morley est désolé de s’être trompé sur Kip, qu’il connaît pourtant depuis vingt ans et qu’il a pratiquement élevé. Kip refuse néanmoins de lui serrer la main. Il n’a pas l’intention de rentrer au Texas : il a trouvé à Dodge City une nouvelle famille…
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Avec Kurt Russell (Packy [Kerlin]), Tim O’Connor (Kip [Gilman / Slim Kerlin]), Diane Ladd (Elena [Kerlin]), Karl Swenson (Tabe [Morley]), John McLiam (stableman), Eddie Hice (Duster), Ernie Anderson (man), Jan Merlin (Ed Sykes).
Un homme en fuite, une femme qui a fui le monde, un enfant en mal de parents : le trio de cet épisode est immédiatement sympathique et l’on souhaite le voir former une famille unie à la fin de l’épisode. C’est la ligne directrice de ce scénario bien conçu où Festus se fait le porte-parole du public en prenant fait et cause pour l’étranger injustement accusé de meurtre. Dillon, lui, assure l’ordre en exerçant une autorité bienveillante : il est l’instrument de la vérité en obtenant les renseignements qui innocentent le faux coupable et il abat le vrai en rejouant (une fois encore) la scène-symbole du show, le Lawman qui dégaine en état de légitime défense et fait tomber le méchant. La confiance qu’inspire le marshal aux habitants de Dodge City est illustrée par l’attitude de l’homme d’écurie qui vient naturellement le trouver après avoir été menacé par les bad guys.
Kurt Russell, treize ans, avait beau n’en être qu’au début de sa carrière il venait d’être le héros de la série Les Voyages de Jaimie McPheeters avec Charles Bronson, ce qui lui vaut d’être le premier nom du générique de fin, devant Tim O’Connor. On le reverra dans Gunsmoke dix ans plus tard, en 1974, dans l’épisode 19.21. O’Connor devenait, à la même époque, Elliot Carson dans Peyton Place, jusqu’en 1968. Il ferait deux autres apparitions dans Gunsmoke (16.11 et 18.04).
![]() Diane Ladd, Kurt Russell et Tim O'Connor |
![]() Ken Curtis et Tim O'Connor |
10.02 Crooked Mile
CBS, 3 octobre 1964
Produit par Norman MacDonnell
Ecrit par Les Crutchfield
Réalisé par Andrew V. McLaglen
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Katharine Ross et Burt Reynolds
Quint et Susan s’aiment. Mais Susan est la fille du fermier Cyrus Degler, qui l’a élevée seule depuis la mort de sa mère douze ans plus tôt, et il refuse de la voir courtisée par un métis. En vérité, quel qu’eût été l’homme dont elle serait tombée amoureuse, sa réaction eût été la même, selon Susan. Toujours est-il qu’il entend marquer Quint au fouet pour le dissuader de revoir sa fille, et l’affaire eût tourné au pugilat sans l’intervention de Festus. Cyrus Degler demande donc au marshal de tenir Quint éloigné de sa fille, et jure de s’en charger lui-même si la Loi ne l’aide pas à protéger son bien, car c’est ainsi qu’il regarde sa fille. Découragé par Dillon, Cyrus fait venir des montagnes son cousin Praylie. Festus, qui vient lui aussi des montagnes, connaît bien le « cousin Praylie » : c’est celui que les Degler appellent pour régler leurs problèmes. Un méchant. C’est un homme à la mine et à la mise sombres qui débarque bientôt à Dodge City, pour se rendre compte que l’affaire dans laquelle l’a impliqué Cyrus n’est pas si simple qu’il le disait : il constate d’emblée que Quint a le soutien de Festus Haggen, de Miss Kitty et du marshal, ce qui à ses yeux ne facilite pas les choses. Guettant Susan et Quint, il assiste, embusqué dans un buisson, à un de leurs rendez-vous secrets et son fusil est tout prêt à faire un sort au métis, hélas il ne parvient pas à le tenir dans sa ligne de mire. Il combine alors autre chose : un baril de poudre lié à une mèche dont l’extrémité va droit dans le foyer de la forge de Quint. Le baril explose bel et bien, mais la présence de Festus une fois encore sauve Quint. Et cette fois le marshal entend expulser le cousin Praylie de la ville, sans quoi c’est en prison qu’il le jettera. Lorsque Quint et Festus arrivent peu de temps après à la ferme de Cyrus, l’affaire a déjà trouvé un dénouement dramatique…
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Avec Burt Reynolds (Quint) et George Kennedy (Cyrus), Royal Dano (Praylie), Katharine Ross (Susan) et Glenn Strange (Sam – non crédité).
Katharine Ross et George Kennedy donnent à leurs deux personnages un caractère affirmé mais contrasté : borné mais trop faible pour faire respecter lui-même sa volonté, déchiré entre le désir de protéger sa fille et la terreur de la perdre au profit d’un autre, Cyrus Degler se réduit vite à un antagoniste apathique tandis que sa fille Susan, du haut de ses dix-neuf ans, entend revendiquer haut et fort son droit d’être une femme et de choisir son destin. Entre eux, Royal Dano campe un exécuteur des basses œuvres certes inquiétant par son enracinement dans un premier degré intraitable mais presque comique justement par son monolithisme caricatural. Hélas, l’histoire elle n’emprunte pas la voie du comique et s’achemine vers un dénouement inéluctable.
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Katharine Ross
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Ken Curtis et Burt Reynolds
10.04 The Violators
CBS, 17 octobre 1964
Produit par Norman MacDonnell
Ecrit par John Dunkel
Réalisé par Harry Harris
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James Arness et Denver Pyle
Willie Scroggs est agressé un soir dans une ruelle et scalpé. Les habitants accusent les Indiens et réclament vengeance, effrayés à l’idée d’être la prochaine victime. Talbot exhorte la ville à former un posse pour attaquer les Comanches dans leur réserve et le marshal Dillon essaie d’empêcher les débordements. Il n’est pas convaincu qu’un Indien soit le coupable et pense plutôt que le meurtrier a voulu donner cette impression. Quint a aperçu Caleb Nash en ville quelques instants avant l’agression, aussi Dillon se rend-il dans les montagnes afin de rencontrer Caleb, mountain man qui a vécu longtemps avec les Comanches. Caleb est bien descendu en ville la veille mais il prétend ne pas connaître la victime. Tout en restant parfaitement calme avec le marshal, Caleb ne cache pas qu’il n’accepte pas de rendre des comptes à la loi que représente Dillon. Celui-ci conserve ses soupçons mais n’a aucun élément tangible pour les étayer. Quand George Hewitt est assassiné à son tour, le marshal apprend en questionnant sa veuve que Hewitt a participé à une partie de chasse dans la réserve avec Scroggs et Harv Foster, trois semaines plus tôt. Or, il sait par un Colonel qui est venu le trouver auparavant qu’un incident s’est produit précisément à cette époque dans la réserve. Foster reconnaît qu’ils ont eu une dispute avec le chef Buffalo Calf qui les a surpris et les a chassés de la réserve, mais rien de plus. Il est cependant visiblement effrayé à l’idée d’être la troisième victime. Dillon décide alors d’aller parler à Buffalo Calf et demande à Caleb Nash de l’accompagner. Au cours de cet entretien, il apprend ce qui s’est réellement passé dans la réserve : les trois hommes blancs ont attaqué, violé et tué une très jeune Indienne. Mais ce n’est pas Buffalo Calf qui a ordonné des représailles…
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Avec Denver Pyle (Caleb [Nash]), James Anderson ([George] Hewitt), Michael Pate (Buffalo Calf), Amzie Strickland (Mrs Hewitt), Garry Walberg ([Willie] Scroggs), Lee Phillip (Mrs Bell), Douglas Kennedy (Talbot), Martin Blaine (Colonel), Arthur Batanides (Harv Foster) et (non crédité) Russ Bender (store proprietor), Cherokee Landrum (Charlie Lone Horse).
Tension raciale et enquête policière à Dodge City : le marshal Dillon doit contenir le désir de représailles d’une poignée d’habitants qui risquent de déclencher une guerre avec les Comanches, qu’ils accusent sans preuve. A la fin de l’épisode, c’est le témoignage des Comanches qui permet au marshal d’arrêter un meurtrier blanc. Entre-temps, l’enquête du marshal met au premier plan le mountain man Caleb Nash, huitième apparition (et huitième rôle) de Denver Pyle dans la série. Il y apparaîtra encore six fois, dont une pour reprendre le rôle de Nash, étonnamment (voir l’épisode 12.02).
George Hewitt travaille dans la boutique de Wilbur Jonas (dont le nom apparaît sur l’enseigne au-dessus de l’entrée). Russ Bender également, qui est donc soit le propriétaire soit un autre employé.
Miss Kitty n’apparaît pas, même si l’épisode comporte des scènes au Long Branch. Festus se bat avec Talbot pour défendre un Indien pacifique, le vieux Charlie (Imdb l’appelle Rhone Horn, les sous-titres du DVD US Lone Horse, mais la prononciation du « Lone » par Festus est sujette à caution). Quint est ennuyé par le trio Foster-Hewitt-Scroggs au début de l’épisode, à cause de son sang indien. Il prend sur lui pour ne pas réagir à leurs provocations. Dillon prendra plus tard sans défense et ne songera pas à le soupçonner du meurtre de Scroggs.
(1965-1966)
Avec James Arness (Marshal Matt Dillon), Milburn Stone (Doc Adams), Amanda Blake (Kitty), Ken Curtis (Festus Haggen).
11.02 The Storm
CBS, 25 septembre 1965
Produit par Philip Leacock
Ecrit par Paul Savage
Réalisé par Joseph Sargent

James Arness et Forrest Tucker
Cantwell, un homme que pas grand monde n’appréciait à Dodge City, a été tué. Son compère Mel Woodley est arrêté et reconnu coupable au terme d’un procès, bien qu’il clame son innocence. Peu de temps avant le meurtre de Cantwell, les deux hommes s’étaient disputés et Woodley avait juré de récupérer l’argent que, selon lui, Cantwell lui devait. Le marshal conduit Woodley à Hays City, où il sera pendu.
Mais deux hommes savent qu’il est innocent : Ab et Claude Benteen, les fils de Clara et Adam Benteen, de bons amis de Matt Dillon. Si Claude ne s’émeut pas de la pendaison de Woodley, Ab en revanche est tourmenté par la vérité. Elle le ronge tellement qu’il se met à fréquenter les deux saloons de Dodge City pour s’enivrer. Un soir, au Long Branch, il provoque un cow-boy, dégaine et est abattu. Il meurt en confessant la vérité à Matt et au Doc, devant les témoins présents autour d’eux.
Alors qu’une tempête balaie la région, Matt se rend chez les Benteen. Il apporte la terrible nouvelle de la mort d’Ab à Clara et Adam puis emmène Claude, qui ne nie pas sa culpabilité. Le marshal prend la route de Hays City avec Claude. Celui-ci tente de s’enfuir, sans succès. Mais c’est Adam, ensuite, qui les rattrape, pointant son fusil sur Matt en lui demandant de laisser partir son fils. Matt sait toutefois qu’Adam ne tirera pas sur lui, et il ne se trompe pas. Mais quand la foudre frappe un arbre qui s’abat sur Matt, Adam ordonne à son fils de s’enfuir.
C’est à Hays City que se rend Claude. Il regarde le gibet qui a été dressé pour la pendaison, puis il va voir Mel Woodley dans la prison. Il ne peut se résoudre à le laisser pendre, aussi antipathique que soit Woodley. Et il revient avec le shérif et d’autres hommes porter secours à Matt, qu’Adam ne peut pas libérer seul…
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Avec Forrest Tucker (Adam Benteen), Tim McIntire (Claude Benteen), Richard Evans (Ab Benteen), Ruth Warrick (Clara Benteen), Kelly Thordsen (Mel Woodley), Willard Sage (Cantwell), Mary Lou Taylor (Hope Woodley), Lincoln Demyan (cowboy), Charles Seel (Barney [Danches]), Glenn Strange (Sam), Stevan Darrell (judge), Stuart Margolin (sheriff [Hays City]), Victor Izay (bartender), Shug Fisher (Hank Cooters), Rudy Sooter (Rudy).
Histoire d’une culpabilité qui ronge, histoire d’une famille touchée par le malheur, réflexion sur la justice et sur le remords aussi, le tout sur fond de tempête qui matérialise la violence contenue dans les hommes. La fin est morale mais elliptique : Claude refuse de laisser pendre un innocent mais sa reddition et son châtiment ne sont pas montrés. Ce qui clôt l’épisode, c’est le soulagement de Matt de voir Claude assumer ses actes et agir avec honnêteté, tandis que le visage grave d’Adam exprime la cruauté du châtiment resté non-dit.
Parenthèse musicale : Ken Curtis chante Since the Mud Creek Incident (accompagné à la guitare par Rudy Sooter) dans le Long Branch Saloon. Une chanson dont les Haggen sont les héros.
![]() Ken Curtis et Amanda Blake |
![]() Tim McIntire et Forrest Tucker |
11.22 Wishbone
CBS, 19 février 1966
Produit par Philip Leacock
Ecrit par Paul Savage
Réalisé par Marc Daniels
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Ken Curtis et Milburn Stone : Festus porte secours à Doc
Il fait très chaud à Dodge le jour où la diligence arrive après avoir été attaquée. Les deux conducteurs ont été tués et le marshal se lance aussitôt sur la trace des trois bandits. Il passe par la ferme de Tonkins, à Benson Pass, sans se douter que le fermier abrite, à son corps défendant, l’un des hors-la-loi, Spellman, abandonné par ses complices parce qu’il a une balle dans la jambe. Dillon suit la trace des deux autres jusqu’à une ville fantôme où, la nuit tombée, ils sont embusqués à l’attendre.
Pendant ce temps, Doc, sur le conseil de Kitty, part pêcher du côté de Buckner Creek, où il doit aider Pearl Miller à accoucher. Il refuse de dire à Festus où il va, de peur qu’il ne le suive et ne lui gâche le plaisir qu’il attend de cette escapade en solitaire. Mais, près d’un point d’eau, il est mordu par un serpent et son cheval affolé s’enfuit en emportant son buggy et sa sacoche. Il n’a absolument rien pour se soigner et attend la mort sous un soleil accablant. A Dodge, cependant, Festus, qui n’en a pas cru ses yeux ni ses oreilles quand Doc est parti sans l’inviter, finit par apprendre quelle direction il a prise. Il emprunte alors le même chemin et c’est ainsi qu’il le retrouve. Il met tout en œuvre pour le soigner, allant chercher à la ferme de Tonkins un poulet pour appliquer un remède qui pourrait sauver le Doc ; ce faisant, il se heurte à Spellman et l’abat en état de légitime défense, croyant avoir affaire au fermier lui-même. Il n’a guère le temps de s’attarder à cette pensée car il faut sauver Doc Adams…
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Avec Victor French (Travers), Lyle Waggoner (Aikens), Lew Gallo (Spellman), Billy Beck (Tonkins), Michael Fox (Buffalo Hunter), Glenn Strange (Sam), Natalie Masters (first gossip), Joan Granville (second gossip).
Le scénario suit deux pistes différentes, celle de la traque de bandits par Dillon et celle de l’aventure de Doc Adams sauvé par Festus. Les deux intrigues se croisent à l’insu de leurs personnages dans la ferme de Tonkins. L’épisode était le préféré de Ken Curtis, car inspiré, disait-il, d’un incident dans la vie de sa mère. Festus bénéficie de la plus grande présence à l’écran et sauve la vie de Doc. On y voit aussi les deux hommes échanger des propos triviaux autour d’un os de poulet, le bréchet (« wishbone » en anglais), que Festus est incapable de tenir sans faire un vœu, ce qui provoque une discussion avec le Doc qui trouve cette habitude infantile. Festus tiendra plus tard son bréchet au-dessus du Doc mourant pour invoquer la providence. Si le ton devient dramatique au moment où la vie de Doc est en danger, il redevient comique et imagé dès que le danger est passé. La formule sera reprise dans l’épisode 11.32, inversée : ce sera cette fois Doc qui se penchera au-dessus de Festus mourant.
Festus à Doc tremblant de fièvre : « You stubborn old scudder. Why’d you have to be out here all by yourself, anyhow ? Why’d you do that ? Oh, it’s just like you to lay here and die on me. » A mettre en parallèle avec la situation inversée, dans l’épisode 11.32.
Festus à Doc, qui se plaint d’être attaché à une civière que traîne la mule Ruth : « You’re too dang ornery to die. »
Dialogue final entre Matt et Festus, au sujet de Doc Adams : « Yeah, he’s quite a man, Festus. – He is, to fair. You know something, Matthew ? If that old scudder had a little more hair on his face, I’d swear he was a Haggen. »
Incidemment, Festus réussit à évoquer ici quatre membres de sa famille : deux tantes, Tory et Theodore, et deux cousins, Bummie et Alvrene.
Dillon est blessé au bras gauche (par Victor French). Notons que la séquence d’embuscade dans la ville fantôme bénéficie d’un jeu d’ombres et de lumière qui crée une atmosphère inquiétante très réussie.
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Amanda Blake et Glenn Strange, intrigués par l'attitude de Festus
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Ken Curtis et Glenn Strange
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James Arness et Milburn Stone
11.25 The Brothers
CBS, 12 mars 1966
Produit par Philip Leacock
Ecrit par Tom Hanley
Réalisé par Tay Garnett
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James Arness avec Bobby Crawford
La banque est attaquée par un gang qui réussit à s’enfuir après que le chef a abattu un client, Peter Sommars. Le plus jeune membre de la bande, blessé lors de la fusillade, est arrêté par le marshal Dillon qui le met en cellule après que Doc l’a soigné. Billy est un gamin de seize ans qui joue les hommes mais ne jure que par son grand frère Ed qui, il en est sûr, aura tôt fait de le sortir de là. Ed et ses complices Wat, Okie et Durgen, essaient en effet, à la faveur de la nuit, mais Matt et Thad opposent un feu nourri à leurs tirs et ils repartent sans avoir forcé la porte de la prison et en laissant Durgen, mort, derrière eux. Ed change alors de stratégie ; il fait battre le Doc par Wat et Okie avant de le renvoyer en ville pour informer le marshal qu’ils s’en prendront à ses amis ou à d’autres habitants de Dodge jusqu’à ce qu’il libère Billy. Un ami de Thad, Will Taylor, scandalisé par la situation et bouillant du désir d’aider le marshal en jouant les adjoints zélés, se jette droit dans un piège tendu à Thad. Matt et Thad le retrouvent pendu dans une maison abandonnée en dehors de la ville, un message fixé sur lui, exigeant de nouveau la libération de Billy. Puis ce sont Dave Crandall, qui publie le Dodge City Bulletin, et sa femme Ellen qui sont sévèrement battus, au point qu’Ellen perd l’enfant qu’elle portait. Les notables, dont le directeur de la banque M. Botkin, demandent au marshal de libérer son prisonnier. Il s’y refuse mais ne peut davantage mettre la vie des habitants en danger. Aussi emmène-t-il Billy hors de la ville, afin d’attirer Ed et ses complices après eux. Il attache le garçon à un arbre au milieu des collines et se poste en surplomb en attendant le gang…
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Avec Scott Marlowe (Ed), Bobby Crawford (Billy), Joseph Hoover (Dave Crandall), Mark Sturges (Will Taylor), Warren Vanders (Wat), Edmund Hashim (Durgen), Tom Reese (Okie), Eddie Firestone (Carl Wilkins), Kathryn Harrow (Ellen Crandall), Roy Roberts (Mr Botkin), James Nusser (Louie Pheeters), William Sailor Vincent (Peter Sommars) et Roger Ewing (Thad Greenwood).
L’histoire est simple mais bien construite. Le personnage central en est Billy, le gamin devenu hors-la-loi pour suivre son grand frère qu’il admire – il explique pourquoi dans une tirade qui met Bobby Crawford en valeur -, et dont le marshal essaie d’ouvrir les yeux sur la vraie nature de ce grand frère, assez violent et cruel pour pendre un jeune homme innocent et s’en prendre à une femme enceinte au lieu d’attaquer directement le marshal. Doc Adams passe un mauvais moment affronté à une violence dénuée de scrupules. La scène où le jeune Taylor se retrouve livré à la brutalité de trois bandits est également saisissante, toute en clair-obscur. Thad reçoit davantage de lumière que dans beaucoup d’épisodes, ce qui est un autre atout de cette histoire.
Bobby Crawford, frère de Johnny Crawford qui jouait le fils de Chuck Connors dans The Rifleman (L’Homme à la carabine), fut le jeune Andy Sherman dans Laramie en 1959-1960.
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11.32 Prime of Life
CBS, 7 mai 1966
Producteur exécutif Philip Leacock
Produit par John Mantley
Ecrit par Dan Ullman
Réalisé par Robert Totten
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"Don't you die, old... Don't you die. Don't you die."
Kyle Stoner termine une bagarre au Long Branch en abattant Brad après l’avoir poussé à dégainer le premier. Le marshal le met en cellule pour éviter davantage de problèmes et le lendemain le père du gamin, l’ancien shérif du Texas John Stoner, vient le réclamer avec son autre fils Woody, reprochant à Dillon de l’avoir enfermé sans raison valable. Kyle repart avec sa famille mais garde rancune au marshal, attendant une nouvelle occasion de lui régler son compte. Après une altercation au Long Branch, Kyle est emmené par ses deux amis Brown et Smith mais les trois hommes conçoivent aussitôt un plan pour permettre à Kyle d’avoir sa revanche. Ils attirent Festus, une nuit, dans une allée et le battent si violemment que le Doc n’est pas certain qu’il survivra. Kyle provoque alors Dillon, pensant que le marshal est plus vulnérable sans son adjoint pour le couvrir. Dillon est contraint de l’abattre, en état de légitime défense. Il doit hélas apporter une autre mauvaise nouvelle à John Stoner, avant même qu’il ait mis son fils en terre : Kyle comme Woody sont soupçonnés d’avoir commis plusieurs hold-ups avec Smith et Brown. Dans l’attente de témoins, Dillon n’arrête pas Woody mais le laisse sous la surveillance de son père, qui donne sa parole que le gamin ne se sauvera pas. Il le fait pourtant, en suivant Smith et Brown. John Stoner et Dillon se lancent aussitôt sur leurs traces et les retrouvent à Elm Mills…
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Avec Douglas Kennedy (John Stoner), Jonathan Lippe (Kyle Stoner), Joe Don Baker (Woody Stoner), Martin West (Jack Brown), Victor French (Joe Smith), Lyn Edgington (Wilma), Cal Naylor (Brad), Barbara Wilkin (woman), Glenn Strange (Sam), James Nusser (Louie Pheeters), Ted French (barkeep [at Elm Mills]).
Un bon épisode pour les guest stars (un ancien homme de loi, fier et honnête, découvre que ses deux garçons sont des hors-la-loi) comme pour la distribution régulière. Festus entre la vie et la mort suffit à en faire un « fan favorite » : on voit combien ses amis sont affectés par son sort et Doc répète plusieurs fois au-dessus de son corps inanimé « Don’t you die, old… Don’t you die. » Les sobriquets dont ils s’honorent continuellement ne passent plus, seule demeure l’émotion pure, qui est vite remplacée par les plaisanteries dès que le blessé se porte mieux. L’épisode se termine en éclat de rire général, réunissant les cinq protagonistes autour d’une table du Long Branch, une belle image de fin de saison. Mais Dillon bénéficie lui aussi d’un éclairage « iconique », dans son rôle de rempart ferme et immuable, capable d’un revers de main d’étourdir un jeune arrogant qui le défie (Kyle Stoner puis son frère Woody) mais considérant le revolver comme un ultime recours.
C’est le dernier épisode tourné en noir et blanc.
Ted French, qui joue le propriétaire du Cozy Home Bar & Café d’Elm Mills, dans le dernier acte, était le père de Victor French, qui partage une scène avec lui.
28’ : la croix sur la tombe de Margaret Stoner porte la date de mort de 1869.
![]() Miss Kitty et Doc |
![]() Festus et Thad |
Doc partage ses idées sur le mariage avec Kitty, Wilma et Brad, à une table du Long Branch :
Doc – No, no, now I’ll tell you about marriage. Here, here’s… if a man wants to throw his life away on it, there’s just nothing you can do about it at all. It’s his own business.
Brad – So, the way you figure it is, the woman’s got the best deal ?
Doc – Well, of course, uh… No question about that. Look what a woman gets out of it. She gets to scrub the floors, and she gets to clean the house and do the dishes and have the babies. Now, you couldn’t ask for any more than that. (Probablement ironique, le Doc.)
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Amanda Blake
Kitty et Doc plaisantent aux dépens du pauvre Festus alité, seulement parce qu’ils savent qu’il est maintenant tiré d’affaire et qu’il fait probablement semblant de dormir :
Kitty - Um, you know, Doc, uh, I know Festus didn’t see who did this to him but, um, I think he owes him a favor, you know, he really looks better now than he did before it happened.
Doc – Oh, there’s no question about that, but come to think of it, anything would have been an improvement, wouldn’t it ?
Kitty – Oh, that’s true, yes.
![]() Doc Adams et Thad |
![]() Matt Dillon et Festus |
Conversation au Long Branch dans l’épilogue, réunissant Doc, Thad, Kitty, Matt et Festus :
Doc – Now, you never know about kids. The way I look at raising children is this way : you, you, you just… well, they’re kind of like growing plants, in a way.
Matt – How do you figure that, Doc ?
Doc – Well, it’s this way it’s similar. You, you can do everything in the world for’em, but once they take root they’re on their own, that’s all there is to it. Some of them grow up all right, and others just…
Kitty – That’s the way you got it figured, huh ?
Doc – Yup.
Thad – You really think that’s the truth ?
Doc – Well, of course, it’s the truth. And it holds, too. Now, you… (son regard tombe sur Festus et une idée lui vient, qui l’amuse déjà) Now, you take, uh, Festus, there.
Festus (piqué au vif, lève un œil) – What about me ?
Doc – Well, you kind of fall into a plant classification, you know ? You, you see, for a start, you probably would, uh, resemble, um, a cactus.
Festus – Cactus ?
Doc – Well, for a start, I mean, and then, as you grow, why, you’d probably be… (il commence déjà à rire) be sort of… well, kind of like a skunk cabbage.
Festus – You ornery old scudder, you. Ain’t neither one of them plants no earthly good to nobody.
Doc (aux anges) – You have now begun to get the idea.
Tous éclatent de rire (et Festus – ou Ken Curtis ? – n’arrive pas lui-même à se retenir).
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Fou rire général pour terminer la saison : cinq amis autour d'une table. Une part de l'esprit Gunsmoke.
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