Guide réalisé par Thierry Le Peut

The Rockford Files / Deux cents dollars plus les frais la série et les photos sont © NBC-Universal

 

La saison 6 est disponible en DVD, comme le reste de la série, en VO chez Universal (sans sous-titres) ou en VF chez Elephant Films (sans VO).

starring James Garner as Jim Rockford

Noah Beery (Joseph 'Rocky' Rockford), Joe Santos (Lt Dennis Becker)

 

associé à : Deux cents dollars plus les frais - saison 6 : l'analyse

 

Saison 6

(1979 – 1980)

 

Executive producer Meta Rosenberg

Supervising producers Stephen J. Cannell (2 à 11), Chas. Floyd Johnson (1 à 5, 8, 10), Juanita Bartlett (1, 5, 10)

Produced by Stephen J. Cannell (1), Juanita Bartlett (2, 3, 4, 6 à 9, 11), Chas. Floyd Johnson (6, 7, 9, 11), David Chase (3, 4, 5, 10)

Created by Roy Huggins and Stephen J. Cannell

 

6.01  Paradise Cove (De l’or en barres)

NBC, 28 septembre 1979

Ecrit, produit et réalisé par Stephen J. Cannell

Mariette Hartley et James Garner

Rockford est furieux contre son voisin C.C. Calloway, un vieux grigou qui passe ses journées à parcourir la plage avec son détecteur de métaux et à creuser des trous, mais qui vient d’obtenir gain de cause devant la Justice en accusant Rockford de lui avoir causé des dommages physiques sérieux en le heurtant avec son véhicule. Le détective est condamné à lui verser 35.000 $ de dommages et intérêts ! Une contrôleuse, Althea Morgan, débarque chez lui pour faire l’inventaire de ses biens et comme il n’a pas de quoi payer il sera probablement obligé de tout vendre, y compris son mobile home. Du coup, Althea croit judicieux, en assistant avec lui à la réunion du comité de la plage, entre voisins, à proposer à la communauté d’engager Rockford pour assurer la sécurité des lieux, en effectuant des rondes quotidiennes et régulières ! Il n’ose refuser, puisqu’après tout il a besoin d’argent, et le voilà contraint de patrouiller de jour comme de nuit autour de la plage. Il surprend bien vite trois hommes occupés à creuser près du stand de hot dogs et, en les prenant en chasse, il pulvérise une cabane et fait de sa propre voiture une épave !

Il retrouve ces trois hommes la nuit suivante et les met de nouveau en fuite – au prix d’une nouvelle dégradation. Mais le détective s’intéresse aussi de près à C.C. Calloway car il espère trouver un moyen d’échapper à l’obligation de le payer. Cet escroc a certainement des choses à cacher. Avec le concours d’Angel, Jim découvre ainsi qu’il était un flic redouté dans les années 1930, mis à la retraite après une blessure – qui pourrait être la cause réelle de ses ennuis actuels de santé. C’est aussi à cette époque qu’un stock d’or a été volé à l’Armée et enterré… à Paradise Cove. Voilà donc la raison des perpétuelles recherches de Calloway sur la plage et des trous creusés par les trois intrus. L’un des voleurs, Roscoe Ragland, est aujourd’hui un très vieil homme soigné dans un hospice, aussi Rockford lui fait-il une petite visite, accompagné d’Angel et d’Althea (qui se prend au jeu des enquêtes privées !). Il n’en tire qu’une parole : « Hot dog ! » Il est obligé ensuite de fuir dans la voiture d’Althea, poursuivi par les trois chercheurs de trésor en ambulance… et la voiture d’Althea en prend un coup.

En étudiant les plans de la plage dans les années 1930, Rockford, Angel et Althea en arrivent à la conclusion que l’or est enterré… précisément sous le mobile home de Jim, où se trouvait à l’époque le stand du vendeur de hot dogs. La découverte de l’or va tirer Rockford d’embarras : la récompense lui permettra de payer ses dettes et Calloway, lui, n’aura aucune part du trésor qu’il convoite depuis cinquante ans, puisqu’il est récupéré par l’Armée !

Mariette Hartley
Frederick Herrick

 

Leif Erickson
Stuart Margolin

 

Byron Morrow
Christine Avila

 

Avec Mariette Hartley (Althea Morgan), Leif Erickson (Carl Colton ‘C.C.’ « Come with Cash » Calloway), Byron Morrow (John McLinton), Frederick Herrick (Cliff Calloway) et Stuart Margolin (Angel). Et avec Christine Avila (nurse), John Davey (Rudy), Raymond O’Keefe (Jake Sands), Branscombe Richmond (Frankie Reva), Jerry Summers (Mick Jarrow), Tony Brubaker (Kermit Wilson), Luis Delgado (Officer Billings) et Peter Brocco (Roscoe Garland – non crédité).

 

6.02A  Lions, Tigers, Monkeys and Dogs Part I (A chacun sa couronne, 1e partie)

NBC, 12 octobre 1979

Ecrit par Juanita Bartlett

Réalisé par William Wiard

James Garner et Lauren Bacall

Jim emmène Linda Hassler dans un restaurant français réputé. Si elle s’efforce d’apprécier la soirée, Jim, lui, est contrarié par l’attitude du maître d’hôtel qui occasionne un moment désagréable avant que le couple ne soit finalement placé autour de la table la plus proche des cuisines, tandis qu’une « Princesse », arrivée sans réservation avec ses invités, a droit à une excellente table sans discussion. Jim n’en fait pas moins porter à la « Princesse » une bouteille d’un vin californien pour s’excuser du dérangement causé. A priori, personne ne s’intéresse à sa bouteille mais l’amie de la Princesse, au moment du départ, l’emporte néanmoins et fait un signe à Jim pour l’en remercier.

Tout aurait pu en rester là si Jim n’avait reçu le lendemain un appel de ladite princesse, qui se nomme Irene Rachevsky et semble être une véritable princesse, ce qui ne manque pas d’impressionner Rocky. Recevant Jim en partageant avec lui son vin californien, elle l’engage pour veiller sur son amie Kendall Warren qui, après le dîner, a manqué être renversée par une voiture qui a de toute évidence foncé délibérément sur elle. Jim loue donc un costume pour accompagner la princesse et son compagnon Freddie à un bal costumé qu’organise Blake Sternlight sur son yacht, en pleine journée. Kendall s’y trouve et Jim a l’occasion de mettre en fuite un homme dissimulé sous une soutane qui, poignard à la main, s’apprêtait à l’attaquer. Il noue alors contact avec Kendall et l’invite à partager une assiette mexicaine dans un restaurant qu’il a découvert en mars dernier. Elle est partante mais, aucune table n’étant libre, ils se retrouvent à celle de Gus Fairfield, un patron de presse auquel la princesse a intenté un procès, qui a mené là quelques amis enlevés à la fête de Sternlight. Jim et Kendall n’en ont pas moins l’opportunité de bavarder et il la raccompagne ensuite à son hôtel, le Beverly West. 

Le lendemain, elle se présente à son mobile home avec un pique-nique puis insiste pour l’accompagner lorsqu’il s’en va quérir des informations sur le mystérieux « frère » au poignard. C’est elle en fait qui l’aide à obtenir ce qu’il cherche dans la boutique de location de costumes de M. Pantazzi : le nom de Richard Soderling, un barman, qui a loué le costume de religieux. C’est aussi l’occasion de connaître un peu mieux Kendall : loin d’être une aristocrate au portefeuille plein à craquer, c’est une femme sans argent, originaire de Simi Valley, qui se débrouille pour vivre dans une certaine aisance en tirant parti de ses connaissances, notamment son amie la princesse ; une « survivante », selon le mot qu’elle utilise elle-même.

C’est seul que Jim retrouve Soderling dans une convention de barmen ; l’homme, le reconnaissant, cherche à s’enfuir en montant sur le toit de l’immeuble… d’où il fait une chute mortelle. C’est embêtant pour l’interroger et cela vaut à Jim un passage par le bureau du Lt Chapman, trop heureux de pouvoir lui coller un meurtre sur le dos. Hélas pour Chapman, un témoin, l’ouvrier Craik qui travaillait sur le toit, innocente Rockford. La princesse, elle, est toujours inquiète pour son amie car elle est persuadée qu’on veut l’assassiner, alors que Kendall, elle, ne prend pas la chose très au sérieux…

Lauren Bacall
Corinne Michaels (à dr.)
Stuart Margolin
Robert Dunlap (à dr.)
Charles Picerni

 

Dana Wynter
Joe Santos & James Luisi
Jack Garner
Roger Til
Julie Parrish

 

Ed Nelson & M. Lombard
Cristopher Thomas
Jon Cedar
Abel Franco
Ivan Saric

 

Avec Lauren Bacall (Kendall Warren), Dana Wynter (Princesse Irene Rachevsky), Ed Nelson (Blake Sternlight), James Luisi (Lt Doug Chapman), Corinne Michaels (Linda Hassler), Michael Lombard (Gus Fairfield), Cristopher Thomas (Freddie Danzig) et Stuart Margolin (Angel). Et avec Jack Garner (Capt. McEnroe), Robert Dunlap (repairman Craik), Jon Cedar (Peter Pantazzi), Roger Til (Henri Tayir), Abel Franco (Max Escobedo) et Shirley Anthony (Bren Dagley), Luis Delgado (Officer Billings), Michael DesBarres (Gordon Flack), Charles Picerni (Richard Soderling), Douglas Ryan (2nd partygoer), Julie Parrish (Donna Soderling), Ivan Saric (Maître D’), Melody Thomas (Sherry), Nicholas Worth (1st partygoer), Wally Taylor (policeman).

Vf Paule Emanuèle (Kendall), Yves Barsacq (Henri)

Diffusé comme un 90’ unitaire, ce téléfilm est devenu un épisode en deux parties lors des rediffusions. Au contraire, par exemple, du 2-Hour Special qui ouvre la saison 3 de Cannon, dont le découpage en deux parties apparaît bricolé (durées inégales, un seul générique pour les deux parties), les deux parties ici ont chacune leur générique (de fin et de début), la 1e partie se ferme sur des scènes de la 2nde (annoncées par la voix de James Garner), la 2nde s’ouvre sur un teaser puis, après le générique d’ouverture (qui possède sa propre séquence « répondeur »), quelques scènes de la 1e partie. Il est donc plus naturel de considérer l’épisode comme un Two-Parter plutôt qu’un téléfilm découpé en deux parties. D’autant plus que chaque partie comporte sa propre logique narrative.

L’incrustation du titre au début de l’épisode se fait en plusieurs segments : à l’arrivée, devant le restaurant, d’une Rolls Royce dont sortent les occupants s’affiche le mot « Lions » qui, du centre de l’écran, se déplace en haut à gauche, puis le mot « Tigers » s’affiche quand une Ferrari rouge se gare à la place libérée par la Rolls, d’abord au centre avant d’aller se coller après « Lions », avec adjonction d’une virgule pour les séparer, ensuite le mot « Monkeys » sur une vieille Duesenberg, puis les mots « and Dogs » lorsque Rockford gare à son tour sa Pontiac, dont il sort avec sa compagne d’un soir, Corinne Michaels. Les trois précédents mots viennent alors rejoindre le « and Dogs » au milieu de l’écran, pour former le titre complet.

Angel s’immisce dans l’action tout en restant à la marge : en apprenant que Jim voit une véritable princesse, il voudrait le persuader de les présenter. Il est déjà prêt à se faire passer pour un aristocrate afin de monter une escroquerie de son cru, à laquelle Jim refuse absolument de collaborer.

 

6.02B  Lions, Tigers, Monkeys and Dogs Part II (A chacun sa couronne, 2e partie)

NBC, 12 octobre 1979

Ecrit par Juanita Bartlett

Réalisé par William Wiard

Joe Santos avec Lauren Bacall

Kendall accompagne Jim aux funérailles de Richard Soderling. Peu de monde mais une quantité impressionnante de fleurs qui fait dire à Jim que l’on se croirait à l’enterrement d’un gangster. Soderling avait-il des liens avec la « famille » ? Pour en avoir le cœur net, Jim subtilise l’une des cartes et le voilà avec Kendall dans la boutique du fleuriste Juliano, où elle lui est de nouveau d’un grand secours pour obtenir l’information convoitée : les fleurs ont été envoyées par Tommy Minette. Or, Minette n’est pas n’importe qui : c’est l’un des membres de la « famille », qui a ses « affaires » dans le milieu de la confection. Hélas, la visite chez Juliano suffit à attirer l’attention de Tommy Minette qui « invite » Rockford à le rencontrer en pleine nuit dans l’un de ses ateliers. Jim vient accompagné de Charlie Martell mais Minette a lui-même plusieurs gorilles sous la main et le pauvre Charlie finit à l’hôpital tandis que Jim s’en sort avec un avertissement qui n’est pas à prendre à la légère. Sitôt libéré, le détective se rend au bureau du Lt Chapman et porte plainte, ce qui vaut à Minette une visite au poste, dont il se sort sans être inquiété puisqu’il affirme avoir un alibi. Qu’à cela ne tienne : en quittant le commissariat, Jim le prend en filature, accompagné de Kendall qui est venue le retrouver. Mais alors qu’ils observent le gangster dans son intimité à travers les fenêtres de sa maison, ils le voient brusquement s’étrangler après avoir bu du vin, et s’effondrer sur le sol, raide mort. Empoisonnement.

Tout cela n’engage pas à prendre à la légère le danger qui pèse sur Kendall. Aussi Rockford insiste-t-il pour qu’elle passe la nuit avec lui chez Rocky, où ceux qui lui en veulent ne la trouveront pas. Et pourtant, au cours de la nuit, un homme parvient à s’introduire dans la chambre de Kendall et tente de l’étouffer sous un oreiller ! Jim a tôt fait de l’étendre pour le compte. Il s’agit de Gus Fairfield, qui affirme avoir agi pour… la princesse Rachevsky. Celle-ci nie et Kendall refuse de croire que son amie ait souhaité sa mort, d’autant que c’est elle-même qui a engagé Rockford pour la protéger. Fairfield n’en prétend pas moins qu’elle l’a fait chanter pour l’obliger à attenter à sa vie.

En quittant le commissariat, Irene Rachevsky se fait conduire par Freddie jusqu’au lycée de Simi Valley. Elle est dans un état d’agitation étrange et ses paroles laissent deviner que c’est bien elle qui a commandité l’assassinat de son amie Kendall. Irene est tourmentée par ses origines modestes à Simi Valley, origines dont Kendall est un rappel constant, depuis toujours. Elle met à l’épreuve l’amour de Freddie : est-il prêt à le lui prouver en faisant ce que ni Soderling ni Fairfield n’ont pu faire ? Elle appelle Kendall et la fait venir sur le stade du lycée de Simi Valley, où Freddie l’attend pour la tuer…

Lauren Bacall
James Luisi & J. Garner
Joe Santos

 

Dana Wynter
Michael Lombard
Alfred Dennis & T. Miratti

 

Carmine Caridi
Stuart Margolin
Leo V. Gordon (à g.)

 

Avec Lauren Bacall (Kendall Warren), Dana Wynter (Princesse Irene Rachevsky), Carmine Caridi (Tommy Minette), James Luisi (Lt Doug Chapman), Michael Lombard (Gus Fairfield), Cristopher Thomas (Freddie Danzig), Leo V. Gordon (Charlie Martell) et Stuart Margolin (Angel). Et avec Jack Garner (Capt. McEnroe), Paul Marin (Attorney Eyler), T. Miratti (Paul Juliano, Jr) et Harold Ayer (minister), Luis Delgado (Officer Billings), Alfred Dennis (Paul Juliano, Sr), Julie Parrish (Donna Soderling).

Comme dans la 1e partie, c’est la relation entre Garner et Bacall qui constitue le cœur de l’action. Ils mènent l’enquête ensemble, se contentant ici de suivre la piste du gangster. Rockford réagit aux événements plus qu’il ne les provoque et la conclusion s’offre d’elle-même au spectateur, dans une séquence finale amenée par la confession du tueur mais qu’aucune autre nécessité n’imposait à ce moment-là. Les motivations du coupable sont suggérées mais jamais explicitement éclaircies et Jim intervient en deus ex machina pour sauver Lauren Bacall, avec laquelle Garner partage l’épilogue. 

Lauren Bacall explique le sens du titre : Henri, le maître d’hôtel du restaurant fréquenté par Rockford au début de la 1e partie, classe ses clients par catégories, des « lions » de la haute société aux « singes », les « indésirables ».

On a rencontré Charlie Martell dans l’épisode 5.09, « Black Mirror ». Leo V. Gordon apparaissait sous un autre nom dans l’épisode 5.01, « Heartaches of a Fool ». De Charlie Martell (qui finit dans le coma à l’hôpital), Rockford nous dit qu’il se retrouve à l’hôpital à chaque fois qu’il fait appel à lui.

Jack Garner (le frère de James) fait deux apparitions dans le cours des deux parties dans le rôle du Capitaine McEnroe, un peu à l’ouest, soucieux d’éviter les complications et s’en remettant à Chapman pour régler les contacts avec la princesse. La 2e partie offre une partie de ping pong dialoguée entre le chien Rockford et le chat Chapman (à moins que ce ne soit l’inverse), où Lauren Bacall joue le rôle d’arbitre et Joe Santos celui de témoin (qui n’intervient pas puisqu’il a l’habitude). Garner grogne à l’intention de Chapman, pour rappeler sans doute que le mot « dogs » du titre s’applique à lui (ce que suggérait l’inscription des mots du titre au début de la 1e partie, voir ci-dessus).

Angel est de nouveau invité : ses efforts pour monter une petite escroquerie avec fausse identité lui ont valu d’être arrêté par la police.

Jim et Rocky parlent mariage : Kendall Warren (avec laquelle Jim semble devenir intime, puisqu’ils échangent un baiser chaste) lui rappelle feue son épouse et lui fait espérer – encore – que son fils finisse par se caser, ce qui n’est pas du tout d’actualité pour l’intéressé, qui n’est « pas prêt ».

 

6.03  Only Rock’n Roll Will Never Die Part I (Le rock and roll a la vie dure, 1e partie)

NBC, 19 octobre 1979

Ecrit par David Chase

Réalisé par William Wiard

George Loros, Kristoffer Tabori, Jan Marie Teige et James Garner

Jim Rockford se rend dans le « château » sur la colline de la star du rock Tim Richie, leader du groupe Renegade Lotion qui cartonne dans les charts. Tim s’inquiète de la disparition de son ami Brian Charles, dont son manager Ronny Martz, un barbu à la voix égrillarde qui s’étonne que Rockford ne porte pas de chapeau à la Bogey, dit qu’il était accro à la piqûre. Jim n’est pas très chaud pour mettre son nez dans ce qu’il devine être un nid de vipères mais il accepte l’affaire pour rendre service à son ami Eddie, qu’il a connu en prison et qui travaille aujourd’hui pour Tim Richie. En examinant le domicile de Brian Charles (où il entre par ses propres moyens), Jim n’y trouve pas grand-chose si ce n’est un paquet de cigarettes japonaises (de la marque Moon), mais il entend du bruit à l’extérieur et se retrouve à terre, frappé par une pierre jetée par une main invisible. Dès qu’il a repris conscience, il continue sa quête de Brian Charles et, en ressortant son costume de Texan, approche la chanteuse japonaise Chiyoko Takai qui, avec son manager Jerry Ito, lui apprend qu’elle a passé avec Brian la soirée du mercredi précédent ; c’est elle qui a laissé chez lui ses cigarettes. Le plus intéressant cependant est le lien que Chiyoko permet de faire entre Brian et la société Evergreen Management, dirigée par Bernie Seldon, un homme dont Jim retrouve la trace dans les registres photographiques de la police. De toute évidence, Seldon est lié à la pègre et cela ne fait qu’encourager Jim à se sortir de cette histoire aussi vite que possible. Il se rend donc au tribunal, où se déroule un retentissant procès intenté à Tim Richie par son ex-femme, Diane Bjornstrom, qui affirme qu’elle a sacrifié sa carrière d’actrice pour le chanteur et réclame aujourd’hui la moitié de sa fortune en guise de compensation. Le témoignage d’un obscur réalisateur français, Alain Florio, et de son frère Honoré porte un coup dur à Richie car il établit que Diane a effectivement renoncé à un contrat majeur à cause de son mariage avec Richie. Quoi qu’il en soit, Jim informe Tim de ce qu’il a découvert et remet sa facture en annonçant qu’il se retire de l’affaire. Ce soir-là, un Eddie déprimé et visiblement aviné gare sa Mercedes 450 devant le mobile home de Rockford pour lui reprocher sa défection mais surtout pour lui ouvrir son cœur, mis en morceaux par l’amour qu’il ressent pour la journaliste Whitney Cox, que Jim a croisée plusieurs fois car elle s’intéresse de très près au chanteur Tim Richie. Jim joue les confidents et les amis attentionnés mais, lorsqu’il raccompagne Eddie à sa voiture, ils essuient une série de coups de feu qui blessent Eddie au bras et Rockford à la jambe. Le tireur s’enfuit sur les chapeaux de roue…

Kristoffer Tabori
Lenny Baker
Alan Chappuis
Marion Yue

 

Marcia Strassman
Leigh Christian
Michael Champion
Jesse Dizon

 

George Loros
Jean Paul Vignon
Jack Garner
Laurie Lea Schaefer

 

Avec Kristoffer Tabori (Tim Richie), Marcia Strassman (Whitney Cox), George Loros (Eddie) et Lenny Baker (Ronny Martz). Et avec Stanley Brock (Bernie Seldon), Leigh Christian (Diane Bjornstrom), Jean Paul Vignon (Alain Florio), Fred Carney (Mitchell Robinson), Michael Champion (Dwight Dealeau), Jan Marie Teige (Julie Immelman), Laura Lee Teige (Jody Immelman) , Alan Chappius (Honoré Florio), Jack Garner (Capt. McEnroe), Marion Yue (Chiyoko Takai), Jesse Dizon (Jerry Ito) et Laurie Lea Schaefer (Lindy Jones), Cathryn O’Neil (secretary), Charles Rowe (anchor man / le présentateur TV), Luis Delgado (Officer Billings).

James Garner et Marcia Strassman

James Garner et Jack Garner (alias le Capt. McEnroe)

 

6.04  Only Rock’n Roll Will Never Die Part II (Le rock and roll a la vie dure, 2e partie)

NBC, 26 octobre 1979

Ecrit par David Chase

Réalisé par William Wiard

George Loros, Marcia Strassman et James Garner

Jim et Eddie se rendent au « château » où Jim force Tim Richie à l’écouter. Les coups de feu de la veille changent la donne et Jim ne veut pas laisser Seldon – qu’il soupçonne d’en être responsable – s’en tirer si facilement. Il oblige donc Richie à informer la police, même si la révélation des accointances de Brian Charles avec la pègre est de nature à lui faire du tort au moment où il risque gros dans son procès contre Diane Bjornstrom. Le Lt Becker accompagne Jim, Eddie et Whitney Cox à Evergreen Management, où Bernie Seldon a réponse à toutes les questions qu’on lui pose, même s’il finit par montrer la sortie au petit comité. Jim, Eddie et Whitney tiennent conseil devant une salade et une pizza pour décider de la suite à donner à tout cela. Ils finissent par creuser le jardin de Brian Charles où ils retrouvent le bonhomme, à six pieds sous terre. Bernie Seldon a-t-il fait assassiner Brian Charles ? C’est une lumière différente qui se fraie un chemin dans le cerveau de Jim alors qu’il regarde la télé avec Rocky ce soir-là, suivant les derniers rebondissements de l’affaire Bjornstrom vs Richie. Il comprend soudain que les frères Florio sont de mèche avec l’actrice et que leur témoignage devant la cour est bidon ; Brian Charles le savait et c’est pourquoi les frères Florio l’ont fait disparaître. Jim et Eddie se rendent chez Diane Bjornstrom, qui partage sa maison avec les frères Florio. Ils y trouvent Whitney Cox qui est venue interroger l’actrice et s’est retrouvée en mauvaise posture : pensant qu’elle s’approchait dangereusement de la vérité, Honoré Florio l’a envoyée dormir chez les anges d’un coup derrière la tête et il veut maintenant s’en débarrasser définitivement. Eddie est impliqué au premier chef car il a enfin réussi à conclure avec la journaliste – même si la nuit qu’ils ont passée ensemble n’a pas répondu à toutes les promesses qu’il s’en faisait, ce qui l’amène à réfléchir sur l’amour qu’il croyait ressentir pour Whitney. Mais pour l’heure il s’agit de sauver la journaliste en détresse tout en confondant les méchants…

George Loros
Joe Santos
Leigh Christian

 

Kristoffer Tabori
Lenny Baker
Alan Chappuis

 

Marcia Strassman
Stanley Brock
James Garner

 

Avec Kristoffer Tabori (Tim Richie), Marcia Strassman (Whitney Cox), George Loros (Eddie) et Lenny Baker (Ronny Martz). Et avec Stanley Brock (Bernie Seldon), Leigh Christian (Diane Bjornstrom), Jean Paul Vignon (Alain Florio), Fred Carney (Mitchell Robinson), Alan Chappuis (Honoré Florio), Jan Marie Teige (Julie Immelman), Laura Lee Teige (Jody Immelman) et Laurie Lea Schaefer (Lindy Jones), Charles Rowe (anchor man / le présentateur TV).

Comme dans l’épisode 6.05, David Chase écrit un scénario où l’intrigue policière est certes présente, et construite avec méthode, mais finalement secondaire. L’essentiel est dans les dialogues avec la multiplication des scènes à deux où les uns et les autres confient leurs existences, leurs espoirs et leurs peines, souvent à l’oreille de James Garner. D’Eddie qui doute de son sex appeal et meurt d’amour pour la belle journaliste Whitney Cox qui, elle, ne rêve que de Tim Richie, à Tim Richie justement, la star du rock en proie aux affres d’une vie d’artiste et tourmentée par l’inquiétude que lui inspire le sort de son ami Brian Charles, plus cher à son cœur qu’il ne veut d’abord l’admettre, peut-être le seul ami véritable dans sa vie de star, ce sont les secrets des cœurs qui font ici leur ronde dans un épisode qui, sur deux parties, prend le temps de développer son propos. L’ensemble peut paraître vain mais c’est précisément (peut-être) l’intention : on entre, le temps d’une histoire, dans l’intimité trouble des personnages qui traversent la vie du détective, lequel a ses propres échanges avec son père Rocky, reconduction d’une relation père-fils que l’on a vue se dérouler durant six années. L’histoire d’amour entre Eddie et Whitney inspire la même conclusion que toutes les intrigues policières : les apparences sont parfois trompeuses et ce que l’on trouve finalement au pied de l’arc-en-ciel n’est pas forcément ce que l’on s’attendait à y trouver. On fait avec, et la vie continue. Ce sera aussi la conclusion de l’épisode suivant, encore plus « soap » que celui-ci.

 

6.05  Love Is the Word (Le groupe des vainqueurs)

NBC, 9 novembre 1979

Ecrit par David Chase

Réalisé par John Patterson

James Garner et Kathryn Harrold

De retour de Houston où il a dû participer à un procès, Jim décide de s’arrêter chez le Dr Megan Dougherty, la psychanalyste aveugle qu’il a rencontrée un an plus tôt (voir 5.09)qu’il voit de loin en loin. Une relation sincère quoique distendue s’est nouée entre eux et ils s’aiment, de cette manière. Megan, cependant, annonce ce soir-là à Jim qu’elle va bientôt épouser Jeffrey Smith, un architecte, que Jim rencontre incidemment, lorsqu’il s’arrête lui aussi impromptu chez Megan. Jim accuse le coup, réalisant en écoutant Megan parler de son désir d’enfant et de stabilité qu’il ne peut pas lui donner ce qu’elle recherche, mais éprouvant aussi qu’il l’aime néanmoins. Mais voilà que Jeffrey disparaît soudainement, et Jim se retrouve à mener l’enquête avec Megan. En s’introduisant dans le bureau de Jeffrey, ils y découvrent des traces de lutte et du ruban adhésif sur le sol indiquant la présence d’un cadavre et le passage de la police. Au poste de police, le Lt Kiefer leur apprend que Jeffrey est recherché pour le meurtre de Barry, le cousin de Kevin Spector, qu’il aurait tué au cours d’une querelle au sujet d’argent détourné par Jeffrey. Megan refuse d’y croire, ni le vol ni le crime ne correspondant au caractère de son fiancé. Jim et elle passent la nuit dans un hôtel proche du commissariat en attendant d’y revenir le lendemain ; ils parlent de leurs sentiments et finissent dans les bras l’un de l’autre.

Le lendemain, ils comprennent que Randy, le frère de Jeffrey, est la clé de cette histoire : photographe et surtout paumé, addict, Randy est le véritable auteur du détournement de fonds mais il n’a pas tué Barry. Ce dernier a été tué par son cousin Kevin alors qu’ils se trouvaient dans le bureau de Jeffrey, qu’ils menaçaient ; Kevin cherche maintenant à retrouver Jeffrey pour l’éliminer à son tour. Il retrouve d’abord Randy, lui aussi témoin gênant de cette affaire, mais l’intervention de Jim l’empêche d’en disposer. Kevin est arrêté, Randy inculpé et Jeffrey innocenté. Il peut épouser Megan comme prévu et Jim, le jour de la cérémonie, fait ses adieux à Megan, et à l’amour qu’elle lui apportait…

Kathryn Harrold
Van Williams

 

David-James Carroll
Richard Cox

 

Anthony Herrera
Barbara Mandrell & the Do-Rites

 

Avec Kathryn Harrold (Megan Dougherty), David-James Carroll (Randy Smith), Anthony Herrera (Jeffrey Smith), Van Williams (Lt Duane Kefir), Richard Cox (Kevin Spector) et Barbara Mandrell and the ‘Do-Rites’ (eux-mêmes). Et avec Rick Goldman (Lou Metzer), David Cadiente (Keith Keoloha), Lisa Figus (Mrs Dougherty), Betty Kennedy (Patty), Eduardo Ricard (waiter).

Megan Dougherty avait été introduite dans l’épisode 5.09, écrit par David Chase, un an plus tôt. Dans ce curieux épisode, l’intrigue policière occupe une portion congrue, l’essentiel étant le drame amoureux que traversent Jim et Megan. L’occasion pour James Garner et Kathryn Harrold d’une performance insolite pour le show, qui n’est pas sans évoquer l’épisode 6.08 diffusé trois semaines plus tard. La part du dialogue est plus grande ici, toutefois, comme s’il s’agissait pour David Chase de réaliser une sorte d’exercice de style, un échange théâtral (longs dialogues en intérieur, l’un sur le mode de la dispute, l’autre de la confidence douloureuse) sur le thème de la rupture, mettant le héros face à sa contradiction : une capacité et un désir d’aimer mais une incapacité à s’engager dans une relation stable et quotidienne. En gros, le syndrome du détective privé.

 

6.06  Nice Guys Finish Dead (Mort d’un sénateur)

NBC, 16 novembre 1979

Ecrit par Stephen J. Cannell

Réalisé par John Patterson

James Garner et Tom Selleck : à qui le trophée ?

L’UALI (United Association of Licensed Investigators) tient sa convention annuelle au Beverly Sherwyn. Les détectives privés y sont réunis en nombre pour voir le précieux trophée du Meilleur Détective de l’Année décerné à l’un d’entre eux. Jim Rockford est parmi les finalistes, pour une affaire d’assurances qu’il juge de bien peu d’importance mais qui n’en a pas moins été remarquée – même si seul Lance White lui accorde du mérite. White, évidemment, est lui aussi finaliste, pour une série d’actes de bravoure qui lui valent les applaudissements de la salle. A la surprise générale, le grand gagnant ce soir-là est Rockford, qui reçoit le trophée – et le seul à l’applaudir avec conviction est Lance White, ravi pour lui. Mais la cérémonie est brusquement interrompue lorsque l’on crie au meurtre : le corps d’un Sénateur qui devait prendre la parole vient d’être découvert dans les toilettes et le présumé coupable, découvert auprès du cadavre, s’enfuit en courant. Il s’agit de Freddie Beamer, le détective myope et maladroit que Jim a rencontré deux ans plus tôt (voir 4.01). Bondissant dans sa Pontiac, Jim se lance à la poursuite de Beamer qui a volé une voiture ; il le rattrape sans peine, puisque le pauvre Freddie tombe en panne d’essence. Freddie, bien sûr, n’a pas tué le Sénateur, il a juste trouvé le corps avant d’être surpris et accusé, mais il est bouleversé et ne voit pas comment prouver son innocence. 

D’abord, éclaircir les choses avec la police. Jim met sa Pontiac en gage pour faire libérer Freddie sous caution mais c’est Lance White qui quitte le poste de police avec Freddie. Les trois hommes se retrouvent alliés de circonstance pour prouver l’innocence de Beamer, tandis que Vern St. Cloud, l’organisateur de la convention, clame partout que Freddie est le meurtrier et qu’il doit être jugé. Lance conduit Freddie chez son amie Brandy qui pratique l’hypnose ; l’exercice n’est guère concluant avec un candidat comme Freddie, incapable de se concentrer. Pourtant, les détectives associés finissent par faire la lumière sur les circonstances de la mort du Sénateur…

James Whitmore, Jr
Simon Oakland
Fritzi Burr & J. Bernard

 

Tom Selleck
Erica Hagen
Gregory Norman Cruz

 

Larry Manetti
James Luisi
Fred Lerner

 

Avec James Whitmore, Jr (Freddie Beamer), Tom Selleck (Lance White), Simon Oakland (Vern St. Cloud), Larry Manetti (Larry St. Cloud), Erica Hagen (Brandy Alexander), James Luisi (Lt Doug Chapman). Et avec Joseph Bernard (Carmine DeAngelo), Fritzi Burr (Mrs [May] DeAngelo) et Roscoe Born (T.V. commentator), Fred Lerner (Carl Richman), Steve Jones (newsman), Al Berry (Ed Fuller), Gregory Norman Cruz (attendant), Larry Dunn (Norm Cross), John Lombardo (police clerk).

James Whitmore, Jr reprend son rôle de Fred Beamer, créé dans l’épisode 4.01, et Tom Selleck celui du détective parfait Lance White, créé dans l’épisode 5.04 (également écrit par Stephen J. Cannell). Dialogues, situations, acteurs, tout concourt à faire de « Nice Guys Finish Dead » l’un des meilleurs épisodes de la série.

Mené sans temps mort, le scénario multiplie les moments comiques autour de Lance White, homme et détective parfait, toujours optimiste, toujours souriant, d’une assurance infaillible, capable d’agir en toutes circonstances avec une exigence et un à-propos remarquables (ou consternants, tout dépend du point de vue). Lorsqu’il confie à Jim la mort de sa jeune épouse – avec laquelle il est parti à la fin de leur précédente rencontre -, décédée peu de temps après leur mariage en lui laissant un gros héritage, il y a de quoi arracher des larmes mais le fringant détective a déjà repris le dessus, comme il le fait après chaque coup du sort ; la scène joue du décalage entre la tonalité comique de l’épisode et le ton dramatique de la confidence. Lorsqu’il entreprend de retrouver les lunettes de Freddie ou le trophée de Jim, que les deux intéressés ont déjà cherchés sans succès, il va droit à eux sans l’ombre d’une hésitation. « Ce type est parfait ! » s’écrie Freddie, béat d’admiration. « L’esprit humain est plein de ressources », répète Lance White parmi ses mantras optimistes. Le sien, d’ailleurs, est capable de retenir absolument tout ce qu’il voit, y compris des détails insignifiants, et il n’a aucun effort à faire pour cela : comme toutes ses qualités, celle-ci est naturelle ! Autre moment délicieux, filmé avec une ironie délectable : la rencontre de Lance avec le Lt Chapman. « How’s tricks ? » commence par demander Lance (« Quoi de neuf ? » ou « Ça boume ? », formule idiomatique que reprendra Emma Gioberti dans Falcon Crest et que Lance White sert à tout le monde), qui un instant plus tard appellera le Lt « Chappie », petit nom que jamais n’oserait prononcer Rockford mais qui passe les lèvres de White comme une lettre à la Poste. Réparties courtes, sur le mode de la stichomythie au théâtre, gros plans des visages en champ-contrechamp, immobilité insolite, Chapman paraît comme hypnotisé par le jeune, élégant et charmant détective, dont il dira finalement, une fois White sorti : « Quel type ! », aussi admiratif que Freddie. La jolie Brandy elle aussi fond pour White, qui hélas n’a pas le temps de répondre à ses avances pressantes : le travail, le travail avant tout ! Le seul à ne pas être envoûté est bien sûr Rockford, que la perfection de son confrère et l’admiration benoîte de tous ont plutôt tendance à agacer prodigieusement.

Le trophée de l’UALI constitue l’un des gags de l’épisode : quoi qu’il en dise, Rockford est flatté de le recevoir (ce qu’il fait en réduisant son discours à deux mots : « Thank you » - à la demande, il est vrai, de Vern St. Cloud) mais il n’hésite pas à le jeter par la fenêtre de sa voiture pour montrer à Freddie qu’il ne s’agit que d’un bout de métal sans importance. Bout de métal qu’il reviendra néanmoins chercher, un peu honteux, dès le lendemain. Lance, lui, en a déjà sept, qu’il conserve dans un placard, et il finira par en avoir huit : dans l’épilogue, St. Cloud annonce que le comptage des votes était erroné et que le véritable gagnant est évidemment… Lance White. Trophée et convention fourniront aux scénaristes de Magnum le thème d’un hommage rendu à cet épisode : dans « A.A.P.I. », diffusé le 22 décembre 1989, sur un scénario de Reuben Leder, Thomas Magnum (Tom Selleck, dix ans après Lance White) reçoit à son tour le précieux trophée décerné par ses pairs du monde entier (un policier de Marseille et des doublures de Kojak, Columbo et Mike Stone sont présents !) et ne cesse de dire que l’objet n’a vraiment pas d’importance, tout en y tenant évidemment beaucoup. Stephen J. Cannell fera une apparition remarquée dans l’épisode, dans le rôle du détective de l’hôtel accueillant la convention des détectives privés, Ray Lemon. Larry Manetti, guest star dans cet épisode de The Rockford Files, y sera l’acolyte (devenu régulier) de Selleck.

Jim est désigné à la convention par ses deux prénoms : James Scott Rockford.

 

6.07  The Hawaiian Headache (La fièvre d’Hawaii)

NBC, 23 novembre 1979

Ecrit par Stephen J. Cannell

Réalisé par William Wiard

Jim et Rocky ont gagné un séjour à Hawaii. Rocky n’en revient pas et tout l’émerveille dans cette escapade au Paradis. Mais les vacances tournent au cauchemar. Dès l’arrivée à l’aéroport, Jim est enlevé dans un bus pour touristes : à son bord, le Colonel John « Howling Mad » Smith, qui lui sauva la vie durant la guerre de Corée et qui aujourd’hui, devenu agent secret, lui demande de payer sa dette. C’est Smith qui a monté ces vacances impromptues afin d’amener Jim à Hawaii où il lui demande de porter un attaché-case contenant 100.000 $, dans le cadre de l’opération Net Serve. Le but : permettre l’envoi d’une équipe de ping pong américaine au Vietnam. La mallette doit être remise à une délégation vietnamienne qui remettra en échange l’équivalent en argent vietnamien. C’est aussi simple que cela. L’affaire d’une heure au plus, sans le moindre risque, aucune complication. La mallette est en fait portée par l’agent Dwight Whipple, jeune, inexpérimenté mais sympathique, sur lequel doit veiller Rockford. Mais Dwight disparaît dès l’arrivée à l’hôtel Royal Surf et Jim se retrouve avec la mallette dont il ne sait que faire. Il est poursuivi par deux Hawaiiens surpris à fouiller la chambre de Dwight et doit se quereller avec Rocky qui ne comprend pas son comportement erratique. Quand enfin il reçoit des instructions le conduisant jusqu’au délégué étranger, c’est pour trouver celui-ci mort dans les toilettes d’un restaurant et se faire enlever lui-même, après avoir été drogué.

Il se réveille sur la plage où un homme nommé Dutch Ingram lui tient un discours auquel il ne comprend pas grand-chose. Le mieux lui paraît donc de s’enfuir à la première occasion et de retourner à l’hôtel ; là, il est arrêté par le Sgt Okemoto pour le meurtre de Dwight, dont on retrouve le cadavre dans le coffre de la voiture louée au nom de Jim. Celui-ci essaie de contacter le Lt Becker à L.A. pour qu’il se porte garant de lui, et découvre à cette occasion que Dennis est en fait lui aussi à Hawaii, pour de petites vacances. Il n’aura pas l’occasion de l’aider, cependant, puisque c’est le Colonel Smith qui le sort du poste de police avant de l’entraîner dans la maison de Dutch Ingram pour une opération impliquant plusieurs agents et qui se termine par une fusillade en règle au cours de laquelle une balle touche malencontreusement l’épaule de Jim. Et pendant tout ce temps le pauvre Rocky ne comprend rien à ce qui se passe et en veut à son fiston de gâcher un séjour dont il se promettait des merveilles…

Ken Swofford
James Murtaugh (à dr.)
Jack Garner
Jake Hoopai & Esmond Chung

 

W.K. Stratton
J. Garner & S. Margolin
Jimmy Borges
Carmella Letman

 

Christopher Cary
Daniel Kamekona
Elissa Dulce Hoopai (à g.)
Noah Beery, Jr

 

Avec Ken Swofford (Colonel John ‘Howling Mad’ Smith), W.K. Stratton (Doug Whipple), James Murtaugh (Gordon Lyle), Christopher Cary (Dutch Ingram) et Stuart Margolin (Angel). Et avec Jack Garner (Capt. McEnroe) et Luis Delgado (Officer Billings), Daniel Kamekona (Sgt Okemoto), Jimmy Borges (Marshall Mingus), Esmond Chung (Shawn Kimotto), Paul Dennis Martin (doorman), Jake Hoopai (Benny Kimotto), Elissa Dulce Hoopai (waitress), Carmella Letman (desk clerk), Julie Blissett (Mrs Ingram).

Vf Yves Barsacq (Smith)

La maison qui accueille le dénouement de cet épisode deviendra la nouvelle Agence Townsend pour les quelques épisodes hawaiiens de la dernière saison de Drôles de dames, l’année suivante.

La formule « Book’em. Murder One » (« Bouclez-les. Meurtre au premier degré ») prononcée par le Sgt Okemoto est une référence à la phrase qui termine nombre d’épisodes de Hawaii Five-O, dans la bouche de Steve McGarrett (qui en général la dit à son assistant Danny Williams). Daniel Kamekona, qui joue Okemoto, a fait une multitude d’apparitions dans Hawaii Five-O, dans des rôles différents, comme d’ailleurs Jimmy Borges que l’on retrouve également ici. On les reverra dans Magnum.

Rocky a beau déclarer qu’il vient à Hawaii pour la première fois, il avait en fait déjà gagné un séjour dans l’archipel en 1977, dans l’épisode « Dirty Money, Black Light » (3.22), écrit par David Taylor.

Le Colonel John Smith gardera son nom et ses vêtements mais prendra les traits de George Peppard dans la série Agence Tous Risques que Stephen J. Cannell créera avec Frank Lupo en 1982 (pour une diffusion au premier trimestre 1983). Il conservera aussi son enthousiasme indéfectible et sa propension à traiter les opérations les plus dangereuses comme des parties de rigolade. Son surnom, « Howling Mad » (le Fou Hurlant), sera conservé également mais transféré à un autre personnage, celui du pilote « fou » (en français « Looping »). Jim Rockford avait lui aussi un surnom durant la guerre de Corée, donné par Smith : « Hound Dog » (Chien de chasse), parce qu’il hurlait comme un chien pendant que Smith le traînait, blessé, dans la neige coréenne.

Jack Garner, le frère de James, fait une apparition dans le rôle du Capitaine McEnroe de la police de L.A. ; il a tenu de multiples rôles au cours de la série (23 épisodes) mais était déjà McEnroe dans les épisodes 6.02 et 6.03.

 

6.08  No Fault Affair (Coup de cœur)

NBC, 30 novembre 1979

Ecrit par Juanita Bartlett

Réalisé par Corey Allen

James Garner et Rita Moreno (scène de tournage de la scène finale)

Rita Capkovic est heureuse d’annoncer à Jim et Rocky qu’elle a obtenu son diplôme de coiffeuse, grâce auquel elle se voit déjà à la tête d’un salon dans Beverly Hills, enfin sortie de la prostitution. Hélas, elle déchante vite : aucun salon ne veut l’embaucher car son diplôme n’a aucune valeur. Elle retombe alors entre les griffes de son maquereau Al Haluska qui lui fait payer cher ses rêves d’émancipation en la battant comme plâtre. Rita en pleurs se réfugie auprès de Jim qui l’héberge dans son mobile home le temps qu’elle se remette de ses blessures et qu’elle trouve le courage de retourner dans son appartement, où elle craint de tomber sur Al. Le provisoire cependant s’étire et Peggy Becker, comme Rocky, se rendent compte que Rita est en réalité amoureuse de Jim, dont elle ne veut plus se séparer. Jim, lui, ne prend pas la chose au sérieux, jusqu’à ce que Rita s’immisce dans ses affaires amoureuses, s’imposant entre lui et Linda Hassler. C’est à ce moment que Al retrouve Rita et exige qu’elle reprenne ses activités, faute de quoi c’est à Rockford qu’il s’en prendra. Il va jusqu’à enlever Rita alors qu’elle se trouve dans le mobile home avec Rocky. Jim fait alors appel à Angel pour retrouver Rita et tenter de l’enlever à Al, ce qui ne sera pas une mince affaire…

Rita Moreno
Pat Finley & Joe Santos
William Beckley

 

Jerry Douglas
Ignatius Wolfington
Jilian Kesner (à g.)

 

Corinne Michaels & J. Garner
Gloria Calomee
J. Garner & Rita Moreno

 

Avec Rita Moreno (Rita Capkovic) et Jerry Douglas (Al Haluska), Corinne Michaels (Linda Hassler), Pat Finley (Peggy Becker) et Stuart Margolin (Angel). Et avec Ignatius Wolfington (Silky), Gloria Calomee (Hildy), William Beckley (Mr Norman), Sandy Freeman (Mrs Kramer), Karen Bercovici (Carla), Jilian Kesner (Lily Showalter), Mavis Neal Palmer (Mrs Stelnitz) et Gregory Michaels (Doug), Michael Barker (Perry).

Vf Michèle Bardollet (Rita)

Si Rita Capkovic ne manque pas de vivacité et de couleurs, le scénario mêle ici le mélodrame amoureux à la noirceur la plus brutale : la séquence où Rita, battue, est jetée de la voiture de son maquereau et cherche désespérément de l’aide auprès d’une amie puis de Jim Rockford s’éloigne radicalement de la comédie pour plonger dans le drame. La brutalité de Al en fait un personnage dérangeant qui se distingue des gangsters souvent tournés en dérision par la série.

C’est le troisième et dernier épisode à mettre en scène Rita Capkovic. C’est aussi la dernière apparition de Peggy Becker (qu’on aura vue six fois entre 1975 et 1979).

Dans une scène qu’elle partage avec Jerry Douglas, qui joue Al Haluska, Rita Moreno s’écrie « Jerry, no ! » au lieu de « Al, no ! ».

 

6.09  The Big Cheese (Surveillez le facteur)

NBC, 7 décembre 1979

Ecrit par Shel Willens

Réalisé par Joseph Pevney

A la gare d’Union Station, Eddie Hellinger, un journaliste en général sous l’emprise de l’alcool, poste un paquet pour Jim Rockford puis il téléphone à celui-ci pour lui annoncer qu’il lui a envoyé « quelque chose d’énorme ». Il n’a pas le temps d’en dire plus car un homme, Coco, lui plante un pic à glace dans le dos. On retrouvera Eddie dans une rue peu de temps après, ainsi qu’un autre homme, Arnold Moe, tué de la même manière. Rockford est choqué de la mort du pauvre Eddie, un solitaire qui n’avait guère d’amis pour le pleurer en dehors du détective. Emmené et interrogé par le Lt Chapman en charge de l’enquête, Rockford voit ensuite la porte de sa chambre défoncée par Coco et Stamps qui l’emmènent, de nuit et en pyjama, dans une conserverie de viande : là, Chuck Ryan, président du Syndicat des ouvriers de la viande, lui apprend qu’Eddie Hellinger lui a volé quelque chose et c’est ce quelque chose que Rockford doit recevoir par la Poste. Coco et Stamps lui tiennent donc compagnie dans sa roulotte jusqu’à l’arrivée du courrier mais le colis attendu ne s’y trouve pas. Les deux truands vont donc s’attaquer au facteur, Fred Barlow, durant sa tournée, sans davantage de succès. C’est que le colis a été livré par erreur à un John Rockfield, que Rockford parvient à retrouver mais seulement pour apprendre que Rockfield a rapporté le colis à la Poste, qui l’a remis en circulation. Le Lt Chapman essaie de le récupérer mais il se heurte aux règlements administratifs qui rendent l’accès au colis impossible même pour un lieutenant de police ! Rockford a plus de chance : il rencontre Fred alors que celui-ci transporte le paquet, que Fred s’empresse de lui remettre avant de filer. Le détective ouvre le colis en compagnie de Sally Packard, une journaliste, collègue d’Eddie, et y découvre… un gros fromage, du cheddar, le préféré de Jim. C’est ce fromage que Coco et Stamps emportent sans même regarder le contenu du colis et remettent à Chuck Ryan. Pendant ce temps, au journal, Rockford trouve une clé ouvrant un coffre de consigne à Union Station ; toujours en compagnie de Sally, qui s’est révélée être un agent de l’IRS (le fisc) et non une collègue d’Eddie, il ouvre le casier et y trouve enfin ce que tant de monde recherche : un livre de comptes donné à Hellinger par Arnold Moe, le comptable de Chuck Ryan…

Constance Towers
James Luisi
Mary Jackson
Brian J. Pevney

 

Alan Manson
Hank Brandt
Jimmy Weldon
Bill McLean

 

Ben Andrews & Mark Lonow
George Pentecost
Eldon Quick
Frank McCarthy

 

Avec Constance Towers (Sally Packard), Alan Manson (Chuck Ryan), Ben Andrews (Stamps), Mark Lonow (Coco), James Luisi (Lt Doug Chapman) et Stuart Margolin (Angel). Et avec George Pentecost (George Neff), Mary Jackson (Postal supervisor), Hank Brandt (Sgt Roy Floyd), Eldon Quick (Willis Hoag), Bill McLean (Fred Barlow), Jimmy Weldon (John Rockfield), Frank McCarthy (Eddie Hellinger), Brian J. Pevney (Allen Calder) et Luis Delgado (Officer Billings), Anne Churchill (clerk), Marie Denn (newspaper woman).

Odyssée postale à la poursuite d’un McGuffin qui donne finalement son sens au titre original (les traducteurs ont préféré conserver le mystère et s’intéresser au facteur plutôt qu’au colis). Rockford visite entre autres lieux une conserverie de viande où l’un des employés donne quelques coups sur un quartier de bœuf (l’effet Rocky). L’épilogue s’amuse aux dépens du Lt Chapman en proie aux affres de la déclaration de revenus, et qui commet une gaffe devant une inspectrice de l’IRS. Un pur moment de jouissance pour Rockford.

 

6.10  Just a Coupla Guys (Il y a toujours un début)

NBC, 14 décembre 1979

Ecrit et produit par David Chase

Réalisé par Ivan Dixon

Quelque part dans Newark, New Jersey : un cercueil est introduit dans la chambre froide d’un restaurant italien. On apprendra dans le dénouement de quoi il retourne…

Eugene Conigliaro et son compère Mickey Long rêvent de se faire remarquer par Joseph Lombard, un ancien parrain goûtant une retraite paisible dans sa belle résidence. Ils se sont donc mis en tête de découvrir qui jette des poulets morts dans la propriété du parrain, espérant ainsi être honorés de la gratitude de Lombard, qui leur mettrait le pied à l’étrier. Dans le même temps, Jim Rockford arrive de Californie à la demande de Renee, la fille de Lombard, qu’il a connue à Los Angeles ; mais sa voiture de location et sa montre lui sont volés alors qu’il n’a pas encore quitté l’aéroport et il se retrouve coincé des heures au poste de police. Quand il arrive enfin chez Lombard, c’est pour découvrir que ce dernier est un ancien parrain, ce que Renee lui avait caché, or il a pour principe de ne jamais travailler pour la pègre. Il n’a pas le temps de reprendre l’avion qu’il se retrouve au milieu d’une fusillade lorsque des tireurs en voiture ouvrent le feu sur la maison de Lombard alors qu’il discute avec Renee. C’est que la situation dont s’occupaient Eugene et Mickey a suivi son cours et est en train de devenir passablement compliquée : les deux compères ont surpris un gamin de douze ans à jeter un nouveau poulet par-dessus la grille de Lombard et ce dernier a renvoyé l’enfant en citant les Saintes Ecritures et en l’invitant à cultiver la parole du Seigneur ; mais le gamin est en vérité le fils de Tony Martine, qui a repris les affaires de Lombard et qui non seulement a envoyé les tireurs chez lui mais ne tarde pas à enlever sa fille. Le petit Anthony avait entendu son père parler en mauvais termes de Lombard et il croyait aller dans le sens de Tony en jetant ces poulets morts chez le vieux. Mais c’est quelque chose de plus précis que Tony Martine attend de Lombard : il veut que celui-ci intercède auprès du Cardinal Finnerty pour obtenir une messe catholique pour son cousin, qui s’est suicidé. Lombard a beau insister sur le danger dans lequel se trouve sa fille, rien n’y fait, le Cardinal reste sourd à sa demande, tout en lui recommandant de s’en remettre à Dieu. Jim va alors conjuguer ses forces à celles d’Eugene et Mickey pour retrouver Renee, que Martine retient prisonnière dans le restaurant où il a mis au frais le cercueil de son cousin…

Greg Antonacci
Antony Ponzini
Lisa Donaldson
Vincent Howard

 

Gene Davis
Arch Johnson
Robin Riker
Stephanie Hankinson

 

Gilbert Green
Simon Oakland
Doug Toby
Eric Taslitz

 

Avec Greg Antonacci (Eugene Conigliaro), Gene Davis (Mickey Long) et Gilbert Green (Joseph Lombard), Antony Ponzini (Tony Martine), Arch Johnson (Cardinal Finnerty) et Simon Oakland (Beppy Conigliaro) Et avec Lisa Donaldson (Renee Lombard), Robin Riker (Kathlene O’Meara), Cliff Carnell (Albert Constantine), Eric Sinclair (butler / le majordome de Lombard), Doug Toby (Anthony Martine) et Vincent Howard (Transit cop), Joe Alfasa (Vito), Stephanie Hankinson (car rental attendant), Jennifer Rhodes (Jean Martine), Ed Deemer (delivery man), Eric Taslitz (school boy), Dean Wein (Detective), Frederick Rule (1st officer), Derek Thompson (2nd officer).

Vf René Bériard (Lombard)

Avec le recul, on sourit évidemment de cette histoire de gangsters située par David Chase dans le New Jersey (terre d’élection des Soprano, bien des années plus tard). Gilbert Green, qui a joué les parrains dans d’autres séries (Starsky & Hutch, par exemple), campe ici un gangster à la retraite qui a laissé sa vie de crimes derrière lui et entend expier ses péchés en plaçant sa conduite sous le regard de Dieu, dont il cite les Ecritures. Une déception pour le tandem Conigliaro-Long qui rêve d’être introduit dans le « milieu », et une surprise pour le spectateur qui voit bientôt intervenir un Cardinal. Sorte de « prequel » à l’épisode 5.03, « The Jersey Bounce », qui introduisait le couple Conigliaro-Long (l’un essayait de tuer l’autre, raison pour laquelle on est tenté de placer « Just a Coupla Guys » avant « The Jersey Bounce », d’autant que les deux compères ont terminé leur précédente apparition entre les mains de la police), cet épisode prend le chemin de la comédie en reprenant les codes du gangster en usage dans la série. Rockford y intervient en qualité d’invité, jouant un rôle secondaire jusqu’au dénouement, tandis qu’Antonacci et Davis (qui interprètent Conigliaro et Long) sont crédités en « Also starring ».

La famille Martine pourrait être une esquisse de la future famille Soprano. Le père est un gangster et a une dispute avec la mère à cause des initiatives malvenues du fiston qui, à douze ans, ayant entendu papa exprimer sa détestation du vieux Lombard, décide de harceler celui-ci en lui jetant des poulets morts, ce qui lui vaut les reproches de papa Tony qui finit par le serrer dans ses bras en lui pardonnant. Le fils s’appelle Anthony et est le reflet en miniature de son père Tony, ou la préfiguration d’un futur gangster. Comme, du côté des Lombard, il est aussi question de famille (le père et sa fille chérie) et d’états d’âmes (le vieux Lombard a rencontré Dieu et tourné le dos à sa vie de crime), on ne peut que noter qu’en David Chase travaillaient déjà les ingrédients des Soprano. D’autant que papa Tony demande à sa conjointe d’emmener fiston Anthony chez le psy !

Un épisode sans Rocky et sans Becker, puisqu’il est censé se dérouler dans le New Jersey. Simon Oakland fait juste une apparition dans le rôle de Beppy, le père d’Eugene.

 

6.11  Deadlock in Parma (L’embrouille)

NBC, 10 janvier 1980

Scénario : Donald L. Gold & Lester Wm. Berke et Rudolph Borchert, histoire de Donald L. Gold & Lester Wm. Berke

Réalisé par Winrich Kolbe

James Garner et Sandra Kerns

Rockford est parti pêcher à Parma, une ravissante petite ville. Il y rencontre John Traynor, un militant écologiste qui fait du camping. Les deux hommes partagent une truite cuite au feu de bois et Traynor explique à Rockford qu’il doit, le lendemain, participer à une réunion du conseil municipal très importante pour éviter que ce coin de nature préservé ne soit livré aux hommes d’affaires et au commerce. Soudain pris de terribles douleurs abdominales, Traynor doit être transporté à l’hôpital et il signe une procuration pour que Rockford puisse voter à sa place. Rockford n’en a guère envie mais il ne peut se défiler. Il réalise très vite qu’il a mis le doigt dans un panier de crabes : un homme mystérieux lui demande de quitter la ville, deux autres l’emmènent voir leur patron, Henry Gersh, qui a tout du gangster et qui veut au contraire s’assurer qu’il votera selon l’engagement de Traynor. Quant au shérif et au maire, ils souhaitent manifestement, eux aussi, qu’il quitte la ville avant la réunion. Et voilà que Rockford, en retrouvant Traynor – qui a visiblement simulé une appendicite pour se débarrasser de l’épineuse question de ce vote -, le découvre mort dans sa tente, en pleine nature… mais est incapable de le prouver puisque le corps et la tente ont disparu quand il revient avec la police…

Sandra Kerns
Joseph Sirola
Janice Carroll

 

Henry Beckman
Ben Piazza
Mary Munday

 

Jerry Hardin
Michael Cavanaugh (à g.)
Jim Scott

 

Avec Sandra Kerns (Carrie Osgood), Henry Beckman (Sheriff Neal), Jerry Hardin (le Maire Jay Sindell), Joseph Sirola (Henry Gersh), Ben Piazza (Stan Belding). Et avec Michael Cavanaugh (John Traynor), J. Edward McKinley (Lee Melvin), Virgil Frye (Perry), Gary Grubbs (Deputy Murray), David Clover (Officer Chet), Ken Letner (Hy Newman), Al Dunlap (councilman), John Davey (mechanic) et Paul Larson (waiter), Mary Munday (City Hall clerk), Janice Carroll (doctor), Jim Scott (State trooper), Frederick J. Flynn (Virgil), Diana Hale (councilwoman).

Vf Michel Gudin (Gersh)

 

Tag(s) : #Guide d'épisodes, #Guide d'épisodes 1970s
Partager cet article
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :