Les épisodes  -  1e partie

par Thierry Le Peut

Voyagers ! la série et les photos sont © NBC-Universal

 

La série existe en DVD chez Universal (VO avec sous-titres anglais). 4 DVD sans bonus. (2 visuels différents)

Avec Jon-Erik Hexum (Phineas Bogg), Meeno Peluce (Jeffrey Jones).

Created by Executive Producer James D. Parriott

Theme by Jerrold Immel

Associate producer Dean Zanetos

 

LE site à visiter : Voyagers Guidebook

 

Meeno Peluce et Jon-Erik Hexum (ci-dessus dans l'épisode 6)

 

Publicité pour l'épisode pilote

 

1. Voyagers ! (Voyages au bout du temps)

NBC, 3 octobre 1982

Musique de Jerrold Immel

Producteur superviseur Alan J. Levi

Produit par Robert Bennett Steinhauer

Ecrit et réalisé par James D. Parriott

New York, 1982. Jeffrey Jones, 11 ans, a perdu ses parents dans un accident. Son père étant professeur d’Histoire, Jeffrey est passionné d’Histoire. Il est aussi malheureux car sa tante Elizabeth et son oncle Tom ne veulent pas de lui et il sait qu’il est indésirable dans leur foyer. Un soir, alors qu’il rumine ces pensées, un homme surgit dans sa chambre, en haut d’un immeuble, entrant en brisant la vitre. Il jure (« Bat’s breath ! ») et tient à la main un gros livre noire à la couverture illustrée d’un grand V, sur lequel se jette le chien de Jeffrey, Ralph. S’ensuit une mêlée au cours de laquelle Jeffrey tombe par la fenêtre. L’inconnu se jette aussitôt après lui et… ils disparaissent avant d’avoir atteint le bitume, des dizaines de mètres plus bas.

Egypte, 1450 avant J.-C. Jeffrey et le voyageur tombent (littéralement) au bord d’un cours d’eau. Le voyageur apprend à l’enfant qu’il voyage dans le temps pour « réparer l’Histoire ». Jeffrey se rend vite compte que son compagnon n’y connaît pas grand-chose, cependant, à l’Histoire : il suivait les instructions de son guidebook, resté en 1982. Mais, sachant où ils sont, Jeffrey comprend vite que le bébé que le voyageur vient de découvrir dans un berceau d’osier au bord de l’eau est le petit Moïse, qu’il faut rendre au courant pour qu’il soit retrouvé par la fille de Pharaon. Cela fait, le petit appareil que consulte régulièrement le voyageur, l’Omni, après avoir clignoté rouge se met à clignoter vert : c’est le signe que la réparation attendue a bien eu lieu. Le voyageur et son jeune compagnon disparaissent donc de cette époque pour en gagner une autre.

France, 1918. Jeffrey et son compagnon – il apprend bientôt qu’il se nomme Phineas Bogg – portent secours à l’actrice Mary Murphy qui transporte un Américain blessé. Celui-ci, Eddie Rickenbacker, est le plus grand pilote de la Première guerre mondiale ; problème : l’avion n’a pas été inventé ! Jeffrey indique donc à Phineas qu’ils doivent aller s’assurer que les frères Wright – dont Rickenbacker n’a jamais entendu parler – inventent bien l’avion.

Kitty Hawk, Caroline du Nord, 1903. Jeffrey et Phineas atterrissent sur une plage où il n’y a pas trace des frères Wright. C’est pourtant là qu’ils ont réalisé les essais de leur prototype. Jeffrey suggère donc de se rendre à Dayton, où ils ont un magasin de bicyclettes. Entre-temps, le voyageur et l’enfant apprennent à se connaître un peu mieux et Phineas, contrarié par la présence du garçon, comprend que ce dernier est traumatisé par la mort de ses parents, et très malheureux.

Dayton, 1903. Jeffrey et Phineas entrent dans la boutique d’Orville et Wilbur Wright qu’ils trouvent en pleine dispute au sujet d’Agnes Spence, qu’ils courtisent tous les deux. Tout à leur querelle, les frères Wright abandonnent leur atelier aux deux voyageurs qui achèvent leur prototype et le testent sous les yeux des frères Wright qui, éberlués et euphoriques, se remettent au travail.

France, 1918. Retour à l’époque où Mary Murphy accompagne Eddie Rickenbacker. A peine tombés (dans une meule de foin cette fois), Phineas et Jeffrey avisent l’avion du Baron Rouge qui vient de tuer deux pilotes américains. Pour permettre à Mary et Eddie de reprendre les airs, Phineas et Jeffrey prennent place dans un autre avion et attirent l’attention du Baron Rouge, qu’ils parviennent à descendre. Ils replongent dans le temps avant que leur propre avion ne s’écrase.

Quel est ce nouveau lieu où ils ont atterri ? D’après l’Omni, c’est l’Ecosse et, au vu des belligérants qui font bientôt leur apparition, Jeffrey comprend qu’ils sont tombés en pleine bataille de Hastings, en 1066…

Faye Grant
Sondra Currie

 

Ed Begley Jr
Peter Frechette

 

Donald Petrie
Meeno Peluce

 

Avec Ed Begley Jr (Wilbur Wright), Donald Petrie (Orville Wright), Sondra Currie (Agnes Spence), Peter Frechette (Eddie Rickenbacker) et Faye Grant (Mary [Murphy]). Et avec Jeanie Bradley (Aunt Elizabeth), Terrence O’Hara (Tom).

Ecrit et réalisé par James D. Parriott, l’épisode pilote établit le principe de la série, qui consiste à envoyer les voyageurs du temps dans plusieurs époques différentes, le second saut ayant pour but de réparer une erreur du passé qui modifiera les événements observés lors du premier saut : ici, les Allemands sont en train de gagner la Première guerre mondiale parce que l’avion n’a pas été inventé comme il aurait dû l’être, les héros font donc un nouveau saut dans le passé pour s’assurer que ce raté de l’Histoire soit réparé, puis ils reviennent dans la Première guerre mondiale pour s’assurer que l’Histoire a bien retrouvé son cours normal. Ce principe sera repris dans d’autres épisodes mais pas toujours avec la même logique, comme on le verra dès le deuxième épisode.

 

 

 

Il est clair dès la séquence d’introduction que Voyagers ! propose un divertissement à base de faits historiques et non une « leçon » d’Histoire. Les scénaristes ont à leur disposition les décors des studios Universal, qui seront réutilisés d’un épisode à l’autre. Le décor figurant la France de 1918 sera par exemple réutilisé pour figurer le Londres de 1889 dans l’épisode 20, tandis que celui de la séquence de pirates qui ouvre cet épisode pilote sera repris dès l’épisode 2 pour figurer l’école de gladiateurs de Bitiatus à Capoue. Des images d’archives sont utilisées pour compléter à moindre coût les séquences tournées : ainsi des tirs de canons du vaisseau pirate ou de l’apparition des armées de la bataille d’Hastings à la fin de l’épisode. Le procédé sera récurrent, l’épisode 2 empruntant aux archives l’image d’un bateau à aube du XIXe siècle ou quelques plans d’arène et de public nombreux venu assister au combat de gladiateurs, alors que la série mobilise en réalité un nombre très limité de figurants. La séquence d’introduction, ici, à savoir l’attaque de pirates au cours de laquelle Jeffrey se bat vaillamment mais ne peut empêcher la mort de ses parents, est traitée sur le mode parodique, ce qui convient justement à la modestie des moyens dont dispose la série. On remarque au début de la scène Charles Picerni dans le rôle d’un figurant qui se bat au sabre : la série emploiera nombre de figurants-cascadeurs que les sériephiles connaissent pour les avoir croisés dans pléthore de séries (on note au générique de l’épisode 2 Tony et Gary Epper, Chuck Hicks, Terry Leonard, Dave Cass, Sal Landi).

La réussite de cet épisode est de combiner cet aspect divertissant au caractère flamboyant et héroïque (mais parfois irréfléchi) de Phineas Bogg, qui sans maîtriser les engins qu’il utilise, side-car ou avion, parvient malgré tout à réaliser de beaux exploits en comptant sur la chance : cet aspect « bande dessinée » définit le ton de la série, qui est une comédie d’action. Tandis que défile le générique de fin, la voix de Meeno Peluce invite les spectateurs à se rendre à la bibliothèque la plus proche pour consulter les livres qui leur en diront plus sur les faits et les personnages historiques évoqués dans l’épisode : c’est l’autre réussite de la série, qui se donne une ambition éducative tout en adoptant une tonalité légère. Et l’on apprend réellement des choses dans chaque épisode, même si les faits sont romancés pour assurer un spectacle familial bon enfant. Enfin, sans renoncer à un rythme rapide qui fait se succéder de façon dynamique des événements nombreux, la série prend le temps de donner à ses protagonistes un soupçon d’épaisseur : la séquence d’ouverture présente la solitude et la souffrance de Jeffrey, qui laissera vite la place à un enthousiasme juvénile et volontaire mieux accordé au caractère superficiel de Phineas Bogg, mais la séquence sur la plage de Kitty Hawk en 1903 crée une communion émotionnelle entre l’adulte (ou le grand adolescent, on dirait aujourd’hui kidulte) et l’enfant, en soulignant la profondeur de la tristesse de Jeffrey, dont Phineas est ému en en prenant conscience. En 1918, la réflexe de Jeffrey questionné par Mary Murphy est éloquent : il prétend que Phineas est son père. Plus tard, à Dayton, Phineas, encore réticent, le présente comme son neveu, mais il finit par le présenter comme son fils, ce qui rend l’enfant extrêmement fier. Cette communion émotionnelle est esquissée mais elle est essentielle à la réussite du tandem formé par Phineas et Jeffrey ; même si la souffrance de l’orphelin n’est pas constamment évoquée, elle constitue l’arrière-plan toujours présent qui rend touchant le tandem, même s’il est entraîné dans des situations à dominante comique, ou ludique.

Jon-Erik Hexum avec Faye Grant et Peter Frechette

Publicity still montrant les deux protagonistes dans une posture adoptée dès le pilote : face au danger, Phineas Bogg prend Jeffrey sous le bras et l'emmène avec lui.

 

2.  Created Equal (Les gladiateurs)

NBC, 10 octobre 1982

Musique de Elliot Kaplan

Producteur superviseur Robert Janes

Produit par Jill Sherman

Co-producteur Robert Bennett Steinhauer

Ecrit par Nick Thiel

Réalisé par Virgil W. Vogel

Capoue, 73 avant J.-C. En tombant sur deux gladiateurs qui viennent de s’affronter devant le laniste Bitiatus et le sénateur romain Cicéron, Phineas et Jeffrey se font remarquer par ce dernier, qui leur fait affronter aussitôt une véritable bête, Tomeris. Séduit par leur performance, Cicéron les achète, ainsi que le gladiateur Spartacus, et les emmène avec lui à Rome. Là, ils font évader Spartacus afin de lui permettre de conduire la révolte d’esclaves qui l’a rendu célèbre, mais le gladiateur est repris et ils n’échappent eux-mêmes à la capture qu’en sautant dans le Temps.

Missouri, 1847. A peine tombés au milieu des bois, près d’une rivière, Jeffrey et Phineas viennent en aide à une femme noire poursuivie par un shérif, ses adjoints et un homme, Bastaine, qui affirme que la femme est une esclave qu’il a gagnée au poker. Ils n’ont d’autre choix que de les laisser l’emmener mais Jeffrey déclare qu’ils doivent l’aider : il s’agit en effet de Harriet Tubman, qui aida de nombreux esclaves à s’échapper par la voie de l’Underground Railroads, et elle n’est pas censée se trouver dans le Missouri. Phineas s’improvise donc joueur de poker, même s’il ignore tout de ce jeu, afin de regagner Harriet. Jeffrey, peu confiant dans les compétences de son compagnon, prend l’initiative avec un garçon des environs de faire échapper Harriet. Ils sont vite capturés par le shérif et ses adjoints mais, entre-temps, Phineas est parvenu à gagner Harriet aux cartes, elle est donc libre. Jeffrey et Phineas sautent à nouveau dans le Temps, non sans avoir réalisé que le petit complice de Jeffrey était le jeune Sam Clemens, le futur écrivain Mark Twain !

Rome, 73 avant J.-C. Retour dans la Ville éternelle afin de libérer aussi Spartacus, dont la révolte donnera un récit exemplaire aux esclaves du futur comme Harriet Tubman. Phineas doit affronter le gladiateur dans l’arène, sous les yeux d’un public enfiévré, mais Jeffrey pendant ce temps réussit à voler un char qu’il utilise pour faire évader Phineas et Spartacus sous les yeux éberlués de tout Rome. Libre, l’esclave Spartacus va pouvoir retourner à Capoue et, là, initier la révolte…

Jay Robinson
Fay Hauser
Tim Rossovich

 

Robin Ignico & Leigh Hamilton
Ed Bakey
Ian Abercrombie

 

Dan Pastorini
Rossie Harris
Duke Stroud

 

Avec (par ordre alphabétique) Ed Bakey (Bastaine), Leigh Hamilton (Octavia), Rossie Harris (le jeune Sam Clemens), Fay Hauser (Harriet Tubman), Robin Ignico (Calpurnia), Dan Pastorini (Spartacus), Jay Robinson (Cicéron), Tim Rossovich (Thamaras [Tomeris ?]). Et avec Ian Abercrombie (Bitiatus), Duke Stroud (Sheriff), Gary Allen (Sandy) et Darin Willis (Cabin Boy), Dorothy Chace (woman), Tony Epper (Junior), Dave Cass (Andrew), Chuck Hicks (guard #1), Gary Epper (guard #2), Terry J. Leonard (guard #3), Sal Landi (guard #4).

Bogg : « Smart kids give me a pain » (« Les garnements malins me tapent sur les nerfs ») (Dernière phrase de l’épisode, quand Jeffrey vole à Bogg son Omni et s’enfuit avec.)

Le duo fonctionne désormais très bien, démontrant dans le combat contre le bestial Tomeris comme dans l’évasion de Harriet Tubman une complémentarité efficace. De nouveau, ils visitent deux époques liées par la même problématique, celle de l’esclavage et de la liberté. Ce n’est pas de projet délibéré cependant qu’ils sautent à deux endroits du Temps qui les mettent en présence de cette problématique, contrairement à ce qui se passait dans l’épisode 1. La présence de Mark Twain est un « plus » en forme de clin d’œil à l’Histoire. On retiendra le lapsus amusant du jeune Sam, passionné par les grenouilles (« frog » en anglais), sur le nom de Phineas : « Phineas Frog ? » « Non, Phineas Bogg », rectifie Jeffrey.

Question : quel est le sens du mot « snibbitz » ? Quand Jeffrey lui cite certaines des mains du poker, Bogg s’écrie : « Snibbitz ! I played that game in Hungary, learned it from the Gypsies. » (« Snibbitz ! J’ai joué à ce jeu en Hongrie, les Gitans me l’ont appris. ») D’après urbandictionary.com, le mot désigne ces sortes de moments de folie qu’ont les chats à certains moments, mais Bogg en fait le nom d’un jeu de cartes.

C’est le premier épisode qui impose l’anglais comme langue de référence, quel que soit le pays visité par les voyageurs du temps : dans l’épisode 1, les Allemands parlaient peu mais parlaient allemand, ici les Romains parlent anglais et ce sera désormais le cas de tous les non-anglophones, comme les Ottomans et les Arabes de l’épisode 5.

Le gladiateur Tomeris est montré comme un avatar de l’Incroyable Hulk : il grogne comme une bête et prend la posture menaçante de Lou Ferrigno dans l’autre série Universal (produite de 1977 à 1982, donc annulée quelques mois avant la diffusion de Voyagers !), dont James D. Parriott fut en 1978 l’un des scénaristes et producteurs.

Jon-Erik Hexum et Fay Hauser

Jon-Erik 'Gladiator' Hexum et Meeno 'Senator' Peluce

Jon-Erik Hexum et Dan Pastorini 

 s'exercent aux jeux de l'arène

 

3.  Bully and Billy (Billy et Bully)

NBC, 24 octobre 1982

Musique de Elliot Kaplan

Producteur superviseur Robert Janes

Produit par Jill Sherman

Co-producteur Robert Bennett Steinhauer

Ecrit par B.W. Sandefur

Réalisé par Virgil W. Vogel

Frank Koppala, Jon-Erik Hexum et Gregg Henry

Cuba, 1898. Phineas et Jeffrey atterrissent au milieu de la révolution cubaine contre les Espagnols. Ils portent secours à Rita et apprennent que Teddy Roosevelt et ses Rough Riders n’ont pas gagné la bataille de San Juan Hill, qui devait permettre la victoire de la révolution. Et pour cause : Roosevelt a été tué par Billy the Kid dans l’Ouest ! Ils doivent donc faire un bond dans le passé pour rectifier cette erreur d’aiguillage.

Pennsylvanie, 1752. L’Omni les emmène en 1752 au lieu de les transporter dans l’Ouest. Ils rencontrent Benjamin Franklin et l’aident à réussir son expérience avec un cerf-volant censé capter la foudre.

L’Ouest, 1880. Arrivant en 1880 comme prévu, Phineas et Jeffrey tombent dans des sables mouvants et sont sauvés par William Bonney, alias Billy the Kid. Jeffrey se prend aussitôt d’une admiration irraisonnée pour le gunfighter, entrant en conflit avec Bogg qui lui interdit de toucher un révolver, alors que Billy veut lui apprendre à tirer. Ils rencontrent Teddy Roosevelt, passager de la diligence qu’attaquent Billy et ses trois compagnons ; le futur Président des Etats-Unis n’a pas froid aux yeux et va jusqu’à gifler le gunfighter avant de refuser de saisir une arme pour l’affronter, choisissant de le narguer par le mépris. Billy en reste là sur l’instant mais, apprenant ensuite que l’homme venu de l’Est est décidé à le traquer, il retournent à Carson Wells pour le défier de nouveau. Phineas s’interpose, sauvant la vie du futur Président et désarmant Billy the Kid avant de le traiter comme un gamin insolent. Phineas et Jeffrey sautent dans le temps avant que Billy ne saisisse de nouveau son arme.

Cuba, 1898. Les deux voyageurs tombent à pic pour sauver Roosevelt et Rita tombés aux mains des Espagnols. Ils permettent à Roosevelt de remporter la victoire de San Juan Hill, rendant l’espoir aux révolutionnaires.

Gregg Henry
Alan Stock
Sid Conrad

 

Frank Koppala
Jon Lindstrom
Lee Kessler

 

Gina Gallego
Gregory Itzin
Don Maxwell

 

Avec Gregg Henry (Teddy Roosevelt), Frank Koppala (William Bonney aka Billy the Kid), Gina Gallego (Rita), Alan Stock (Charley). Et avec Jon Lindstrom (Remington), Gregory Itzin (Davis), Sid Conrad (Sheriff), Michael Sandoval (Ned Dawson), Lee Kessler (Maggie), Don Maxwell (bartender), East Carlo (Jorge), Wilfredo Hernandez (Manuel), Robert O’Sullivan (soldier) et Fredd Wayne (Ben Franklin).

Le détour dans l’Ouest est un attendu d’une série américaine sur le voyage dans le temps. Ici, la rencontre de Billy the Kid avec Teddy Roosevelt est une idée originale mais l’intrigue n’a rien de transcendant. Roosevelt est montré comme un homme de l’Est plus téméraire que courageux, qui traite Billy the Kid comme un garnement, ce qu’il est, au fond, et c’est ainsi que le traite également Phineas dans le dénouement. D’un point de vue plus spécifique à la série, on retiendra la querelle entre Jeffrey et Phineas, qui joue le rôle du père en voulant protéger l’enfant de la mauvaise influence du gunfighter, lequel encourage Jeffrey à prendre son autonomie et à ne pas se laisser dicter sa conduite par un adulte. Tout à son admiration pour le « héros » Billy the Kid, Jeffrey se dresse contre Phineas, en affirmant à Billy que Phineas n’est pas son père ; on notera la réaction blessée de Phineas à cette déclaration. Par la suite, Jeffrey réalise que Billy n’inspire pas du tout le respect mais la peur, ce qui est très différent. Dans la seconde séquence cubaine, Roosevelt apparaît de nouveau comme une sorte de bravache, plein de panache certes mais assez ridicule.

La séquence Ben Franklin n’est qu’un intermède entre Cuba et l’Ouest américain. Il sera de nouveau question de lui dans l’épisode suivant mais sans aucune mention de cette rencontre (qui, du fait des hasards de la programmation, aurait aussi bien pu être diffusée plus tard).

A Rita, Jeffrey se présente comme Américain mais il présente Phineas comme « international ».

Phineas et Jeffrey dans l'Ouest

Rencontre avec Ben Franklin (Fredd Wayne)

Photo de Fredd Wayne, dédicacée par B. Franklin (sic)

Frank Koppala, Jon-Erik Hexum et Gregg Henry

Jon-Erik Hexum et Gregg Henry

 

4.  Agents of Satan (Chasse aux sorcières)

NBC, 31 octobre 1982

Musique de Elliot Kaplan

Producteur superviseur Robert Janes

Produit par Jill Sherman

Co-producteur Robert Bennett Steinhauer

Ecrit par James D. Parriott

Réalisé par Alan J. Levi

Jon-Erik Hexum dans le feu de l'action

Salem, Massachusetts, 13 novembre 1692 (vendredi). Jeffrey et Phineas atterrissent aux pieds de Abiah Folger, future mère de Benjamin Franklin, au moment où les colons de Salem s’apprêtent à la saisir pour la juger comme sorcière. Considérés comme des agents de Satan, ils sont condamnés à périr avec elle et Phineas est attaché sur un bûcher auquel on met le feu. Bien qu’enchaîné, Jeffrey parvient à le libérer et ils sautant dans le temps.

Massachusetts, 1924. Ils tombent au milieu d’une séance de spiritisme où le grand magicien Harry Houdini défie la médium Margaret de lui démontrer l’existence des esprits. Leur apparition, bien que brève, renverse les certitudes de Houdini. Juste avant qu’ils ne sautent à nouveau, Jeffrey remarque la lumière rouge de l’Omni, signe que quelque chose ne va pas sur cette ligne temporelle.

Baltimore, Maryland, 16 septembre 1814. Phineas et Jeffrey atterrissent à Baltimore juste le temps d’éviter que Francis Scott Key n’égare les paroles du futur hymne national américain, qu’il vient de coucher sur le papier.

Massachusetts, 1924. Jeffrey et Phineas permettent à Harry Houdini de ne pas être manipulé par Margaret, qui tente de les faire disparaître en les enterrant vivants tous les trois. C’est compter sans l’Omni qui leur permet de sauter dans le temps…

Afrique… Les trois voyageurs tombent par erreur au milieu d’une tribu africaine animée d’intentions visiblement hostiles. Il ne faut qu’un instant pour sauter à nouveau dans le temps…

Massachusetts, 1924… et en tombant au milieu d’une nouvelle séance de spiritisme, ils démasquent l’imposture de Margaret.

Salem, 14 novembre 1692. Retour à Salem, au lendemain de leur évasion, pour sauver Abiah Folger et confondre les filles du Révérend Parris, dont les accusations mensongères sont à l’origine de la chasse aux sorcières. Cela ne se fera pas, cependant, sans l’intervention d’un véritable fantôme…

Michael Durrell
Earl Boen
Shannen Doherty

 

Marta DuBois
Guy Stockwell
Kim Marie

 

Jennifer Holmes
David Hooks
Helene Heigh & Zachary Berger

 

Avec (par ordre alphabétique) Earl Boen (Révérend Parris), Marta DuBois (Margaret), Michael Durrell (Harry Houdini), Jennifer Holmes (Abiah Folger), Guy Stockwell (Révérend Noyce). Et avec David Hooks (Justice Sewell), Shannen Doherty (Betty Parris), Kim Marie (Abigail Williams) et Andy Wood (Francis Scott Key), Katie Budge (Suzanne Martin), Gwendolyn Brown (woman in crowd), Douglas Blair (man ghost), James Cook (Scientist at seance), Zachary Berger (elderly man), Helene Heigh (elderly woman), Robert Nadder (reporter).

Jeffrey et Phineas n’ont visiblement pas le souvenir d’avoir rencontré Benjamin Franklin en personne dans l’épisode précédent. Phineas pense l’avoir rencontré, mais ailleurs.

La rencontre avec Francis Scott Key est un intermède, comme celle de Ben Franklin dans l’épisode précédent. On notera que Phineas n’est pas familier de l’hymne national américain.

Phineas, au moment de monter sur le bûcher, à Jeffrey : « You’re the best thing that ever happened to me, kid. Out of all the people in time, the best. » (« Tu es la meilleure chose qui me soit arrivée, mon garçon. Toutes époques confondues, la meilleure. »)

Meeno Peluce, Jon-Erik Hexum et Jennifer Holmes

Jon-Erik Hexum se prépare à brûler en enfer

 

5.  Worlds Apart (Séparés)

NBC, 7 novembre 1982

Musique de Jerrold Immel

Producteur superviseur Robert Janes

Produit par Jill Sherman

Co-producteur Robert Bennett Steinhauer

Ecrit par James D. Parriott & Jill Sherman

Réalisé par Ron Satlof

Meeno Peluce, Tony Brafa (derrière), Steven Keats et Arthur Rosenberg

Sibérie. Perdus dans les neiges de Sibérie, Phineas et Jeffrey parviennent enfin à faire refonctionner l’Omni pour quitter ce lieu inhospitalier/

Aqaba, 1917. Ils tombent au milieu du raid mené par Lawrence d’Arabie et les forces arabes de Hussein ben Ali mais, au lieu de mettre les Ottomans en fuite, Lawrence est capturé. Saisi à son tour par les Ottomans, Phineas lance l’Omni à Jeffrey en lui ordonnant de s’enfuir.

Menlo Park, New Jersey, 19-21 décembre 1879. Jeffrey atterrit dans le jardin de Thomas et Mary Edison. Le temps qu’il se remette de la fumée respirée à Aqaba, Edison s’est emparé de l’Omni et… l’a entièrement démonté pour en comprendre le fonctionnement ! Désespéré, Jeffrey comprend qu’il doit aider l’inventeur à démontrer au banquier J.P. Morgan la réussite de ses travaux sur l’électricité. Après quoi Edison remontera l’Omni, en espérant qu’il permettra à Jeffrey de retourner à Aqaba en 1917.

Aqaba, 1917. De retour à Aqaba, Jeffrey tombe à pic pour aider Phineas à s’évader en compagnie de Lawrence et de Medina, détenue elle aussi dans la prison. Ils gagnent les catacombes et parviennent à l’air libre. Lawrence est alors en mesure de remporter la victoire sur les Ottomans. 

Menlo Park, New Jersey, 31 décembre 1879. Jeffrey et Phineas arrivent à Menlo Park au soir du 31 décembre pour voir une rue entière illuminée par l’électricité.

Steven Keats
Arthur Rosenberg
Lynn Seibel

 

Judson Scott
Mary Kate McGeehan
Michael Horsley

 

Shanit Keter
Robert Ackerman
Tony Brafa

 

Avec Judson Scott (Lawrence d’Arabie), Lawrence Dobkin (le Commandant de la prison d’Aqaba), Shanit Keter (Medina), Arthur Rosenberg (John Kruesi) et Steven Keats (Thomas Edison). Et avec Mary Kate McGeehan (Mary Edison), Marius Mazmanian (prisoner), Robert Ackerman (J.P. Morgan), Michael Horsley (Upton), Tony Brafa (Boehm), Nicholas Khan (Oman), Lynn Seibel ([Grosvenor] Lowrey).

 

 

L’originalité de cette intrigue est de séparer les deux voyageurs du temps, chacun prenant en charge un événement différent. L’Omni lui aussi est en danger puisqu’Edison le démonte entièrement, au risque d’empêcher tout nouveau saut dans le temps.

Judson Scott, aussi blond que Peter O’Toole, campe Lawrence d’Arabie avec une raideur que l’on dira « toute britannique », et des idées de grandeur. Steven Keats, lui, est un Edison plus préoccupé par ses travaux que par les gens, pour autant qu’on puisse en juger ici, dans la lignée des inventeurs géniaux et un brin lunatiques. Quant au banquier J.P. Morgan, il apparaît comme un homme d’affaires ferme mais séduit par la conviction audacieuse du petit Jeffrey, à qui il demande de revenir le voir quand il aura grandi.

Meeno Peluce et Steven Keats

 

6.  Cleo and the Babe (Cléopâtre)

NBC, 14 novembre 1982

Musique de Peter Myers

Producteur superviseur Robert Janes

Produit par Jill Sherman

Co-producteur Robert Bennett Steinhauer

Ecrit par Jill Sherman

Réalisé par Bernard McEveety

Jon-Erik Hexum dépose Cléopâtre (Andrea Marcovici) à New York

 

 

Rome, 44 avant J.-C., ides de Mars. Phineas et Jeffrey sont ravis de tomber sur un lit de coussins, bien plus moelleux que les surfaces sur lesquelles ils atterrissent souvent. Ils découvrent qu’ils sont dans un palais de Rome où l’on vient d’assassiner Jules César. Un Sénateur en furie veut s’emparer de Cléopâtre, la maîtresse égyptienne du dictateur, que les deux voyageurs du temps aident à s’enfuir. Finalement, pour échapper à leurs poursuivants, ils décident de sauter tous les trois dans le temps. Hélas, Jeffrey reste derrière.

New York, 21 mai 1927. Cléopâtre est fascinée par New York et si déterminée à s’y faire une place qu’elle fausse compagnie à Phineas, lequel veut retourner à Rome pour chercher Jeffrey. Ce qu’il fait pour le ramener avec lui à New York, où ils se mettent à la recherche de Cléopâtre. Entre-temps, celle-ci s’est aisément acclimatée : l’or qu’elle portait sur elle lui a permis de s’acheter des vêtements élégants et de se donner toutes les apparences d’une dame des années 1920. Elle a même rencontré un homme qui s’est épris d’elle : Lucky Luciano. Jeffrey, lui, est horrifié de découvrir que le Yankee Stadium n’a pas été construit et il en comprend la raison en discutant avec un vendeur de journaux : Babe Ruth n’a pas quitté les Red Sox pour jouer avec les Yankees, il n’est pas devenu la légende du base-ball qu’il était censé être. Il faut donc retourner dans le passé pour rectifier cette erreur d’aiguillage.

Boston, Massachusetts, 1919. C’est chez les Red Sox que les deux compagnons rencontrent Babe Ruth, lanceur dilettante que l’entraîneur Barrow n’ose toutefois pas renvoyer parce qu’il n’a personne à mettre à sa place. Jeffrey pousse alors Phineas à être candidat au titre et, en lui donnant un cours accéléré pour lui enseigner des techniques de lancer qui n’ont pas encore été inventées en 1919, il lui permet de concurrencer aisément Babe. Mais celui-ci doute de sa valeur et est tout prêt d’abandonner. Jeffrey lui enseigne alors la façon de frapper les balles apparemment insaisissables de Phineas, et voilà Babe Ruth frappeur vedette des Red Sox, en route vers la gloire qui lui sied.

Cambridge, Angleterre, 1669. Voulant revenir en 1927, Jeffrey et Phineas sont déposés par l’Omni, de nouveau en mode automatique, dans un parc de Cambridge où ils rencontrent le professeur Isaac Newton très ennuyé par ses réflexions sur la gravité. Et pour cause : il n’est pas assis sous le pommier dont les fruits doivent lui apporter la révélation ! Ils s’assurent donc que la pomme tombe bien sur le docteur, puis disparaissent.

New York, 29 et 30 septembre 1927. Retour en 1927. Le Yankee Stadium est bien là, les Yankees sont une équipe phare et Babe Ruth une légende. Il doit le lendemain marquer son soixantième home run, un événement très attendu. Mais Lucky Luciano a parié gros qu’il n’y parviendrait pas et il compte sur Cléopâtre pour distraire le joueur toute la nuit afin de lui faire rater sa performance. Jeffrey et Phineas interviennent pour empêcher cela, au risque d’une querelle avec Lucky Luciano. Ils assistent, le lendemain, sur le terrain, à l’exploit de Babe.

Rome, 44 avant J.-C. Enfin, retour à Rome, où les deux compagnons confient Cléopâtre au vaillant (et amoureux) Marc Antoine…

Andrea Marcovici
Ken Swofford
Norman Snow

 

William Lucking
Ed McCready
Clint Young

 

Michael Gregory
Dan Kern
George Sawaya (à dr.)

 

Avec (par ordre alphabétique) Michael Gregory (Lucky Luciano), William Lucking (Babe Ruth), Andrea Marcovici (Cleopâtre), Ken Swofford (Barrow). Et avec Norman Snow (Marc Antony / Marc Antoine), Ed McCready (news vendor), Dan Kern (Sir Isaac Newton), George Sawaya (Senator [Brutus]), Michael J. London (doorman), Clint Young (announcer) et John Achorn (reporter #1), David Blackwood (man #2), Don Boughton (man #1), Richard Morof (telegraph worker), Charles C. Stevenson (reporter #2).

De haut en bas : Jon-Erik Hexum et Meeno Peluce dans le New York des années folles  -  Jon-Erik Hexum et William Lucking face à face  -  Michael Gregory et Andrea Marcovici : Lucky Luciano et Cléopâtre

La représentation de Cléopâtre est pour le moins cocasse mais s’inscrit dans la tradition de la beauté légendaire de la reine d’Egypte. En la transformant en dame des années folles et en l’acoquinant avec Lucky Luciano, Jill Sherman prolonge au fond une légende déjà sulfureuse : ce qu’elle attend de Luciano, c’est d’ailleurs d’être présentée à « l’Empereur » Coolidge, qui était à l’époque le 30e Président des Etats-Unis. Si Jules César n’apparaît pas ici, un buste est néanmoins censé le représenter (Cléopâtre crie à Phineas de ne pas l’abîmer en l’utilisant comme arme contre le Sénateur Brutus – l’un des assassins de César), et son « héritier » Marc Antoine apparaît dans l’épilogue.

Jill Sherman se souvient aussi du statut d’orphelin de Jeffrey, qui à la vue du Yankee Stadium pleure son père défunt, qui l’amenait ici voir des matchs. Phineas joue son rôle de substitut paternel en consolant l’enfant et en le serrant dans ses bras.

Enfin, le rôle majeur que joue Jeffrey nous rappelle qu’il est le moteur historique de la série : sans lui, Phineas serait perdu, incapable de reconnaître les personnages historiques et plus encore de saisir les situations. Doté d’une culture livresque impressionnante, Jeffrey est également très calé en base-ball puisqu’il est capable d’enseigner à Phineas puis à Babe Ruth lui-même des techniques précises. La rencontre avec Babe Ruth met également en avant la passion qu’éprouve l’enfant pour les héros américains, quel que soit le domaine où ils se sont illustrés (ici le sport, l’Histoire avec Abraham Lincoln, l’aviation avec Charles Lindbergh, etc.). L’épisode 9 nous montrera qu’en plus d’une formation en base-ball et en Histoire, Jeffrey a suivi les cours de secourisme du programme Junior Lifesaving Course.

Meeno Peluce avec William Lucking

Lucking et Swofford avec Hexum et Peluce

Ken Swofford et William Lucking encadrent Jon-Erik Hexum

Jeffrey connaît l'extase avec Babe Ruth

Phineas et Jeffrey, père et fils

 

7.  The Day the Rebs Took Lincoln (Le sauvetage de Lincoln)

NBC, 21 novembre 1982

Musique de Peter Myers

Producteur superviseur Robert Janes

Produit par Jill Sherman

Co-producteur Robert Bennett Steinhauer

Ecrit par Robert Janes

Réalisé par Bernard McEveety

Meeno Peluce et Jon-Erik Hexum posent avec John Anderson dans le rôle d'Abraham Lincoln

Gettysburg, Pennsylvanie, 19 novembre 1863. C’est le jour où le Président Abraham Lincoln doit prononcer son fameux discours de Gettysburg. Problème : le Sud sont en train de gagner la guerre car Lincoln a été fait prisonnier et est détenu dans un camp où sont également conduits Phineas et Jeffrey. Ce dernier réussit à approcher le Président qui lui raconte, à sa demande, comment il est tombé aux mains des Rebelles. Jeffrey se hâte ensuite de rejoindre Phineas sur le point d’être fusillé, et tous deux sautent dans le temps.

Londres, 18 et 19 avril 1832. Dans la précipitation, cependant, Phineas n’a pu entrer que la date du 18 avril, et au lieu de se retrouver en 1862 à Washington ils tombent à Londres, où deux enfants pickpockets, Artful Dodger et Nancy, leur volent l’Omni. Ils doivent donc retrouver les garnements, qui font partie de la bande de Fagin et Bill Sikes, et trouver le moyen de récupérer l’Omni. Ce faisant, ils rencontrent Marion Brownlow et son ami Charles Dickens, un jeune écrivain très intéressé par ce que Jeffrey lui apprend de la bande de Fagin.

Washington, D.C., 18 avril 1862. Arrivant enfin à Washington, Jeffrey et Phineas s’introduisent dans une réception donnée par le Président et son épouse, au départ de laquelle ils seront enlevés par l’espionne Jane Phillips et son complice le Lt Bates. Jeffrey est charmé de voir comme Phineas danse bien, distrayant la Phillips dans l’espoir de sauver le Président. Hélas, l’intrigante trouve le moyen malgré tout de mener Lincoln et son épouse dans les mains des Rebelles. C’est donc aux deux voyageurs du temps de rétablir la situation.

Gettysburg, 19 novembre 1863. Un dernier saut permet de s’assurer que le discours de Gettysburg aura bien lieu, marquant un tournant dans la guerre…

John Anderson
Gerald Hiken
Ray Colbert
Cameron Dye

 

Alexa Hamilton
Robert Phalen
Nicky Katt
Glenn Morrissey

 

Karen Dotrice
Alex Hyde-White
Melissa Ann Fuller
Rachel Bard (à dr.)

 

Avec (par ordre alphabétique) John Anderson (Abraham Lincoln), Karen Dotrice (Marion Brownlow), Alexa Hamilton (Jane Phillips), Gerald Hiken (Fagin), Robert Phalen (Bill Sikes). Et avec Ray Colbert (Rebel officer), Alex Hyde-White (Charles Dickens), Nicky Katt (Jack), Melissa Ann Fuller (Nancy), Cameron Dye (Steve) et Glenn Morrissey (Lincoln guard), Allan Lurie (gate guard), Rachel Bard (Mrs Lincoln), Donald Durrell (Lt Bates), Alex Daniels (Mess Line guard), Ross Evans (Officer), Suki Goodwin (Ad Lib woman), Julian Barnes (Ad Lib man).

Jon-Erik Hexum avec Nicky Katt et Melissa Ann Fuller

John Anderson est un Abraham Lincoln convaincant dans cette intrigue qui touche à l’Histoire intime des Etats-Unis. L’épilogue met en scène le discours de Gettysburg en surimprimant la statue du Lincoln Memorial au visage d’Anderson, renvoyant le public au monument de Washington qui immortalise toujours cette allocution et la figure de Lincoln. L’aventure donne aussi à Phineas et Jeffrey l’occasion de réaliser quelques cascades, grâce aux séquences de poursuite. Après avoir bondi du siège du cocher sur le dos de l’un des chevaux affolés de l’attelage, Jeffrey déclare à Phineas qu’il a appris cela en regardant les films de John Wayne. L’incursion dans le Londres de Dickens est également réussie et les personnages d’Oliver Twist trouvent ici une représentation tout à fait honorable. Que les personnages et leur « inventeur » partagent la même « réalité » n’a rien de choquant, d’autant que Dickens s’est inspiré de la réalité pour certains d’entre eux.

En s’adressant à Marion Brownlow, Jeffrey présente Phineas comme son père. Phineas paraît un instant surpris avant de jouer le jeu.

Meeno Peluce rencontre John Anderson

Lincoln et Bogg, Anderson et Hexum

Meeno Peluce entre Charles Dickens (Alex Hyde-White) et Fagin (Gerald Hiken)

Meeno Peluce et Alex Hyde-White : Jeffrey rencontre Charles Dickens

 

8.  Old Hickory and the Pirate (Les pirates)

NBC, 28 novembre 1982

Musique de Elliot Kaplan

Producteur superviseur Robert Janes

Produit par Jill Sherman

Co-producteur Robert Bennett Steinhauer

Ecrit par Robert Janes

Réalisé par Peter Crane

Meeno Peluce et George Innes, alias Black Bill Scroggins

Meeno Peluce et Jon-Erik Hexum avec James Carroll Jordan

Nouvelle Orléans, Louisiane, 1815. La ville est terrorisée par les Anglais alors que les Américains sont censés remporter ce jour-là la bataille décisive grâce à laquelle le Général Andrew Jackson mit fin à la guerre anglo-américaine. Les choses s’annoncent mal puisque Jackson n’a pas reçu les canons et la poudre que le pirate français Jean Lafitte était censé lui apporter. Et pour cause : Jean Lafitte, c’est son frère Pierre qui l’apprend aux deux voyageurs du temps, a été pendu par les Espagnols il y a longtemps, à l’époque où il se trouvait aux Bahamas.

Quelque part au nord-ouest des Etats-Unis, 1803 ou 1804. En chemin pour les Bahamas, Phineas et Jeffrey atterrissent en fait en pleine nature nord-américaine et rencontrent les explorateurs Lewis et Clark qui hésitent sur la route à suivre. L’Omni aide les voyageurs du temps à faire le bon choix. 

Bahamas, 1798. Parvenus aux Bahamas, Jeffrey et Phineas rencontrent à Nassau un Jean Lafitte pas très vigoureux, qui n’a pas de bateau pour gagner le continent et n’est donc pas en mesure d’aider le Général Jackson bien des années plus tard. Ils veulent lui faire découvrir le trésor dissimulé sur la plage par le pirate Black Bill Scroggins dans les griffes duquel ils ont failli tomber à leur arrivée. Pour ce faire, ils entraînent Lizzie Palmer et Annie Brown, les deux tenancières de l’auberge The Two Maids from Bristol. Après un combat épique contre les pirates, ce sont elles finalement qui s’emparent du trésor mais peu importe : ils ont tout de même réussi à convaincre Jean Lafitte qu’il avait plus d’avenir à la Nouvelle Orléans qu’aux Bahamas.

Nouvelle Orléans, 8 janvier 1815. Retour en Louisiane tout de même pour s’en assurer : Phineas et Jeffrey trouvent un Général Jackson qui s’inquiète de ne pas voir arriver Lafitte et ses canons, alors que les Anglais s’apprêtent à attaquer, dès que la brume sera levée. Les deux compagnons se mettent à la recherche de Lafitte et le découvrent freiné dans son approche par un bataillon anglais. Ils créent donc une diversion qui met celui-ci en fuite et permet à Lafitte de rejoindre Jackson. Ils assistent à la bataille, qui apporte la victoire aux Américains…

George Innes
Lance LeGault
John Dullaghan (à dr.)

 

Tricia O'Neil
William Bryant
Eric Mason

 

J.C. Jordan & Andra Akers
Robert Feero
(A.) Michael Baldwin

 

Avec (par ordre alphabétique) Andra Akers (Lizzie Palmer), William Bryant (Mr Bundy), George Innes (Black Bill Scroggins), James Carroll Jordan (Jean Lafitte), Lance LeGault (Andrew Jackson), Tricia O’Neil (Annie Brown). Et avec Michael Bond (William Clark), William McLaughlin (Meriwether Lewis), John Dullaghan (blind man), Stacy MacGregor (1st soldier), Roger Rook (2nd soldier), Ruth Britt (Maria), Robert Feero (Scar), Mik One (York), Dominic Barto (man), David Cadiente (1st pirate), Eric Mason (Pierre Lafitte), Michael Baldwin (Jim).

Jon-Erik Hexum, George Innes, Meeno Peluce et James Carroll Jordan

Où l’on apprend que Phineas était pirate avant de devenir voyageur du temps : c’est même de là que lui viennent les vêtements qu’il porte. Il démontre d’ailleurs qu’il sait se servir d’une épée et tenir tête aux pirates – avec un peu d’aide.

Comme dans d’autres aventures, l’Histoire rencontre ici l’imaginaire puisque la peinture des pirates évoque autant le cinéma d’aventures que L’Ile au trésor de Stevenson (comme Jim Hawkins, Jeffrey entend les pirates parler de leur plan alors qu’il est caché dans un tonneau). George Innes donne à Black Bill Scroggins une gouaille aussi pittoresque que menaçante qui évoque bien sûr Long John Silver, même s’il n’a pas de jambe de bois (mais les deux aubergistes ont, elles, un perroquet qui se fait volontiers remarquer). A l’autre extrémité du spectre de la comédie, Lance LeGault campe un Général Jackson fier et impavide sur son destrier : son surnom Old Hickory (vieux noyer) faisait référence à sa dureté et à son caractère impénétrable, dit-on. Quant à James Carroll Jordan, il est un Jean Lafitte bon vivant et dilettante (l’image du Français vu des Etats-Unis ?), mais brave quand vient le moment de se battre.

W. McLaughlin et M. Bond : Lewis et Clark

Jeffrey joue aux pirates

Rencontre avec un pirate : George Innes et Meeno Peluce, pile et face

 

9.  The Travels of Marco… and Friends (Les voyages forment la jeunesse)

NBC, 3 décembre 1982

Musique de Elliot Kaplan

Producteur superviseur Robert Janes

Produit par Jill Sherman

Co-producteur Robert Bennett Steinhauer

Ecrit par James D. Parriott

Réalisé par Paul Lynch

 

 

 

New York, 11 décembre 1930. En tombant dans une rue de Brooklyn où s’activent des déménageurs – au risque d’écraser les passants sous des caisses énormes -, Phineas et Jeffrey comprennent bientôt la raison de leur présence : empêcher Albert Einstein de passer de vie à trépas. Le grand savant les invite à dîner le soir même. Leur projet est cependant différé à cause d’une rencontre inattendue : un balayeur de rue les remarque et se présente, il s’agit d’Isaac Wolfstein, alias Wild Man Wolfstein, l’un des Voyageurs les plus célèbres, une légende ! Quand vint le temps de prendre sa retraite, Isaac choisit de la passer à New York dans les années 1920… sans avoir prévu le krach qui allait plonger le pays dans la Dépression. En dépit de la mauvaise volonté de Jeffrey, qui n’apprécie pas le vieil homme méprisant et bougon, Phineas accepte de le transporter ailleurs.

Nord-est de la France, 1870. L’Omni les dépose au milieu d’un champ de bataille, juste au bon moment pour sauver de la mort Clara Barton, future fondatrice de la Croix Rouge américaine. Jeffrey lui fait du bouche à bouche pour la ramener à la vie, lui parlant ensuite des groupes de jeunes sauveteurs que formera la Croix Rouge.

Iles Marshall, 1er juillet 1946. Arrêt suivant : les îles Marshall après la Seconde guerre mondiale, zone verte passée sous contrôle américain. Isaac râle toujours mais devrait être heureux dans ce petit coin de paradis. Personne ne remarque que l’île est en réalité une zone d’essais nucléaires…

Chine, 13 août 1275. Tombant en Chine en 1275, Phineas et Jeffrey rencontrent le grand Kublai Khan, qui désespère de revoir Marco Polo et ses frères, repartis à Rome pour lui ramener une lettre du Pape et un échantillon d’huile sainte de Jérusalem. Marco aurait dû être déjà de retour, et d’après ce que leur dit Kublai Khan Jeffrey et Phineas supposent qu’il a été arrêté dans son voyage quelque part en pays tartare trois ans plus tôt.

Perse, 1272. Jeffrey et Phineas se transportent donc en Perse et entreprennent de rechercher Marco Polo. Ils le retrouvent dans le camp tartare du colossal Oxen (Bœufs), contre lequel doit se battre Phineas. Puis le camp subit une attaque des Karaunas, redoutables guerriers qui profitent du brouillard pour fondre sur leurs proies. Jeffrey se retrouve prisonnier des Karaunas avec les frères Polo.

Iles Marshall, atoll Bikini, 1946. Phineas revient chercher Isaac afin de demander son aide pour retrouver Jeffrey. Ils sautent dans le temps juste avant que n’explose une bombe nucléaire.

Perse, Ormuz, 1272. Phineas et Isaac retrouvent Jeffrey et l’aident à s’évader en compagnie de Marco Polo et de ses deux frères, qui vont pouvoir continuer leur voyage jusqu’en Chine. L’évasion est l’occasion pour Isaac de se montrer valeureux, pour une fois, et le vieil homme et l’enfant se quittent bons amis. Isaac a finalement décidé de revenir dans le New York de 1930, où, au fond, il n’était pas si malheureux.

Michael Fox
Keye Luke
Paul Comi & Pat Renella

 

Paul Regina
Manu Tupou
Julius Harris

 

Mako
Nathan Adler
Patricia Donahue

 

Avec (par ordre alphabétique) Paul Comi (Maffeo Polo), Michael Fox (Isaac Wolfstein), Keye Luke (Kublai Khan), Mako (le chef karauna), Paul Regina (Marco Polo), Pat Renella (Niccolo Polo), Manu Tupou (Oxen [Bœufs]). Et avec Julius Harris (auctioneer), Nathan Adler (Albert Einstein), John Brandon (mover / le déménageur), Richard Lee-Sung (Tarter / Tartare), Michael Yama (Karauna guard), Jesse Borja (Khan’s guard), Patricia Donahue (Clara Barton), Wendy Hoffmann (Jennie), Dale Reynolds (reporter).

 

 

 

Il est cocasse de voir, en 1982, Michael Fox en voyageur du temps : trois ans plus tard, c’est son homonyme Michael J. Fox, de quarante ans son cadet, qui deviendra le héros de Retour vers le futur, également pour Universal (il sévira d’ailleurs dans certains des décors de la série).

L’adjonction d’un troisième voyageur ajoute un peu de sel aux voyages des deux héros, d’autant que Wolfstein permet de rappeler l’originalité du duo que forment Phineas et Jeffrey : privé de guidebook, Phineas voyage en fait avec un « guide » humain, car c’est bien ainsi qu’il présente Jeffrey (« C’est lui, mon guide ! »). Autant l’épisode 8 nous ouvrait une perspective sur la vie de Phineas avant les voyages temporels, autant celui-ci dirige notre regard vers la vie après les voyages : le Voyageur se voit offrir une retraite qui consiste à s’établir dans l’époque de son choix. Et l’on voit que les connaissances historiques sont essentielles : s’il avait étudié ce qui se passait après 1925, Wild Man Wolfstein n’aurait pas souffert de la Dépression ! Il est le premier à reprocher ensuite à Phineas d’avoir dormi pendant les cours de l’école des Voyagers.

 

10.  An Arrow Pointing East (La pointe vers l'est)

NBC, 12 décembre 1982

Musique de Joel Rosenbaum

Producteur superviseur Robert Janes

Produit par Jill Sherman

Co-producteur Robert Bennett Steinhauer

Ecrit par Jill Sherman & Nick Thiel

Réalisé par Ernest Pintoff

Dan Hamilton et Meeno Peluce : Robin et Jeffrey des Bois

Forêt de Sherwood, Nottingham, Angleterre, 1194. Sans savoir encore précisément où ils sont, Jeffrey et Phineas rencontrent un homme apparemment blessé qui les repousse en tirant – avec adresse – des flèches dans leur direction. Plus tard, ils rencontrent un grand gaillard appelé Petit Jean et son compagnon de route Frère Tuck, et Jeffrey comprend qu’ils ont sans doute eu affaire au légendaire Robin des Bois. Celui-ci passe pour avoir abandonné ses compagnons alors qu’il s’est retiré pour mourir dans les bois, seul. Ils lui portent secours et, ensemble, envisagent d’empêcher le mariage forcé de Lady Marian avec le sinistre Shérif de Nottingham. En attaquant celui-ci, cependant, ils se retrouvent en difficulté et doivent sauter dans le temps pour échapper aux archers du shérif.

New York, Roosevelt Field, 19 et 20 mai 1927. Ils se retrouvent avec Charles Lindbergh la veille de son départ pour la traversée de l’Atlantique. Le mauvais temps est en passe d’empêcher ce départ, qui doit absolument avoir lieu. Jeffrey et Phineas font donc leur possible pour que Lucky Lindy s’envole comme prévu.

Forêt de Sherwood, 1194. De retour à Nottingham, ils se mêlent au plan des compagnons de Robin pour sauver Lady Marian, au cours d’un tournoi d’archers.

France, Le Bourget, 21 mai 1927. Puis ils se rendent en France pour assister à l’arrivée de Lindbergh au Bourget, sous les acclamations d’un public en liesse. Phineas dissuade cependant Jeffrey de se porter à la rencontre de l’aviateur, auquel il serait difficile d’expliquer qu’ils ont fait le voyage des Etats-Unis à la France plus vite que lui…

Jonathan Frakes
Bryan O'Byrne & Michael Currie
V. Weddle & W. Wintersole

 

Dan Hamilton
Wendy Fulton
Alex Rebar

 

Denny Miller
Mills Watson
Jon Slade

 

Avec (par ordre alphabétique) Jonathan Frakes (Charles Lindbergh, aka Lucky Lindy), Wendy Fulton (Marian), Dan Hamilton (Robin Hood), Denny Miller (Little John / Petit Jean), Mills Watson (Frère Tuck). Et avec Vernon Weddle (Lane), Michael Currie (Harold Bixby), William Wintersole (Blythe), Bryan O’Byrne (Doc Kimball), Alex Rebar (Sheriff), Jon Slade (Prince John), George Caldwell (reporter #1) et Howard Schechter (reporter #2), Howard Goodwin (reporter #3), Chuck Howerton (Will), Jan Stratton (Mrs Lindburgh*).  * orthographié ainsi au générique, au lieu de Lindbergh

 

 

 

Imaginaire et Histoire se rejoignent dans cette intrigue qui mêle Robin des Bois et Charles Lindbergh. La flèche du titre fait le lien entre les deux lignes temporelles : à celles de Robin des Bois répond celle de la boussole de Lindbergh, qui déclare en quittant Roosevelt Field qu’il suivra l’aiguille qui pointe vers l’Est. La trame de Sherwood est plus ludique qu’historique et celle de Lindbergh fait davantage appel à l’émotion de Jeffrey, qui a ici l’occasion de rencontrer un héros réel et un héros légendaire à peu de « distance ». Ces deux rencontres mettent plus que jamais en lumière l’enthousiasme du jeune garçon, qui vise à impliquer le jeune public de la série et à l’envoyer vers la bibliothèque la plus proche – comme y invite la voix off de Meeno Peluce dans chaque générique de fin.

Dan Hamilton et Meeno Peluce

Mills Watson, Denny Miller, Jon-Erik Hexum

Jon-Erik Hexum en émule d'Errol Flynn dans la cour du château du shérif de Nottingham

 

A suivre : les épisodes, 2e partie

 

Tag(s) : #Guide d'épisodes, #Guide d'épisodes 1980s
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