Guide réalisé par Thierry Le Peut
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La série et les photos sont © CBS-Paramount. All rights reserved.
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Saison 12
(1970-1971)
Avec Lorne Greene (Ben Cartwright), Dan Blocker (Hoss Cartwright), Michael Landon (Joe Cartwright), Mitch Vogel (Jamie Hunter).
Créé par / producteur exécutif David Dortort
Produit par Richard Collins
12.01 The Night Virginia City Died (Le feu dans les yeux)
NBC, 13 septembre 1970
Ecrit par John Hawkins
Réalisé par William Wiard
Bing Russell et Angel Tompkins
Les habitants de Virginia City sont à cran : plusieurs incendies ont ravagé des bâtiments de la ville ces trois derniers mois et certains s’impatientent en accusant le shérif Coffee et son adjoint Clem d’incompétence. A leur tête, Wade Tucker, un notable, qui entend faire élire un nouveau shérif en rassemblant des signatures sur des pétitions qui font le tour de la ville. Le shérif demande l’aide de Ben pour enquêter car il reconnaît qu’il ne sait par quel bout prendre cette investigation. Les habitants en colère saisissent un homme qu’ils ont surpris dans une allée, Whiskey Smith, et l’accusent, à tort, d’être l’incendiaire, ce qui témoigne de la tension extrême qui menace d’exploser. Joe accompagne Clem chez Tim Moss, qui est revenu en ville peu avant que ne commencent les incendies, et dont la maison a brûlé. Le shérif le met en cellule sur la base de simples soupçons mais aussi pour calmer la ville. De fait, durant trois semaines, aucun nouvel incendie ne se produit. Roberta Lund, riche héritière, croit le moment opportun de donner une grande soirée ouverte à tous, afin de réunir des fonds pour aider à la reconstruction. Elle ignore qu’elle abrite sous son toit l’incendiaire tant recherchée : sa petite-fille Janie, fiancée à Clem Foster, dont le père abusif est mort dans l’incendie de sa maison. Janie est revenue à Virginia City juste avant que ne commencent les incendies mais personne n’a encore songé à la soupçonner. Ce soir-là, incapable de résister plus longtemps au désir de feu qui l’étreint et qui seul parvient à apaiser ses angoisses, elle allume non pas un mais deux nouveaux incendies. Clem la découvre dans une boutique alors qu’elle vient d’y mettre le feu, au moment où les habitants sont déjà en train de lutter contre le précédent incendie qu’elle a déclenché…
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Avec Angel Tompkins (Janie Lund), Ray Teal (Sheriff Roy Coffee), Bing Russell (Clem Foster), Phil Brown (Wade Tucker). Et avec Edith Atwater (Roberta Lund), Jon Shank (Tim Moss), Mark Tapscott (Hamilton), Lane Bradford (Ira Wall), William Fawcett (Whiskey Smith), Mona Bruns (Mrs Carter), Stuart Nisbet (Evans), Paul Kent (Dr Martin et Lou Frizzell (Dusty Rhodes – crédité mais absent) et Victor Sen Yung (Hop Sing – présent mais non crédité).
L’histoire commence dans le feu de l’action, avec un incendie qui attise les colères. Le pauvre shérif Coffee, qui une fois n’est pas coutume apparaît longuement avec son adjoint Clem Foster, est rendu responsable des méfaits d’un incendiaire qu’il est incapable d’arrêter. L’identité dudit incendiaire n’est pas gardée secrète longtemps : son visage éclairé par la flamme d’une lampe à pétrole, le regard fasciné, est bientôt révélé, accompagné d’un retour en arrière qui, complété plus tard par sa conclusion, est censé expliquer le traumatisme qui pousse le personnage à provoquer des inendies. Les fiançailles de Clem Foster ajoutent un élément romantique qui paraît un peu téléphoné mais contribue à rendre l’histoire plus personnelle, en impliquant un personnage récurrent, familier des spectateurs.
Cet épisode inaugure le nouveau thème musical de la série : composé par David Rose, il remplace la ballade qui lançait la série depuis onze ans. Il inaugure aussi un nouveau décor : à la fin de l’épisode, Ben déclare que c’est une nouvelle Virginia City qui a déjà commencé à se construire sur les ruines de l’ancienne, et pour illustrer ses paroles l’épisode se termine sur l’image du Palace Hotel déjà dressé au bout de la rue qui figure désormais la rue principale de Virginia City.
Hoss est confiné à Ponderosa à cause d’une entorse.
Lou Frizzell est crédité au générique de fin dans le rôle de Dusty Rhodes mais ce personnage ne fait son retour à Virginia City que dans l’épisode suivant.
Paul Kent tient le rôle du Dr Martin dans une scène, où il explique au shérif Coffee que la pyromanie est une maladie mentale.
L’incendie de l’hôtel Vienna, paroxysme des feux qui ravagent Virginia City, est extrait du film Johnny Guitar (Nicholas Ray, 1954).
Michael Landon et Bing Russell A new Virginia City ? |
Bing Russell et Angel Tompkins Bing Russell et Ray Teal |
12.02 A Matter of Faith (Le maître de la pluie)
NBC, 20 septembre 1970
Adaptation de Jack B. Sowards et John Hawkins, histoire de D.C. Fontana
Réalisé par William Wiard
Mitch Vogel et Lorne Greene
Dusty Rhodes est de retour à Virginia City. Il est accompagné d’un adolescent, Jamie Hunter. Celui-ci est persuadé qu’il peut faire venir la pluie, qui n’est pas tombée depuis un bon mois. La sécheresse inquiète tant les ranchers de la région qu’ils sont prêts à accorder foi aux prétentions de Dusty quand il se présente à eux sous le nom du Dr Barnaby Garibaldi, maître ès manipulation atmosphérique. Le maire Corey accepte de lui verser deux cents dollars d’acompte ; c’est l’argent nécessaire à l’achat des fournitures dont Jamie a besoin pour faire tomber la pluie. Alerté, Ben veut demander des comptes au curieux duo. Il découvre alors que Jamie est sincèrement persuadé de ce qu’il avance. Il se fie aux notes contenues dans le livre que lui a laissé son père en mourant. Tom Hunter était rainmaker et Jamie l’a vu bien souvent pris à partie par des populations frustrées et en colère qui le traitaient de charlatan. C’est ce qui a causé la mort de Tom Hunter avant que l’enfant ne soit recueilli par Dusty. Jamie pense qu’en suivant à la lettre les instructions contenues dans le livre, il prouvera que son père n’était pas un charlatan mais un génie. La foi du garçon incite Ben à lui apporter son aide, même s’il ne croit pas du tout en son « pouvoir ». Les ranchers, disposés à les laisser faire, deviennent suspicieux et furieux quand l’échéance fixée approche sans qu’une goutte de pluie ne soit tombée. Un soir, ils se rendent au camp de Dusty et Jamie sur les terres des Cartwright et le mettent à sac. L’un d’eux, Martin, brûle le livre de Tom Hunter…
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Avec Mitch Vogel (Jamie Hunter) et Lou Frizzell (Dusty Rhodes). Et avec Jack Collins (Mayor Corey), Geoffrey Lewis (Rogers Martin), Michael Hinn (Garrison) et Bruce Gordon (Scott). Et (non crédités) Dabbs Greer (le propriétaire de la boutique), George Sawaya (l’homme qui assomme Dusty), Charles Bail (rancher).
Une histoire de foi, comme l’annonce le titre original. Le rainmaker est l’une de ces figures insolites de l’Ouest, qui va de pair avec les vendeurs d’élixirs et autres produits miracles. Dusty Rhodes est apparu dans l’épisode 11.26 où il était le partenaire de Hoss et Joe dans une écurie, et on le reverra plusieurs fois. Les scénaristes utilisent ainsi un personnage déjà familier pour présenter au public le nouveau venu, Jamie Hunter, destiné à devenir le dernier Cartwright. A la fin de l’épisode, Ben offre au garçon de demeurer à Ponderosa aussi longtemps qu’il le voudra. Quelques minutes plus tôt, alors que Ben courait au chevet du garçon agité par des cauchemars nocturnes, Jamie déclarait qu’il avait cru un instant, en se réveillant, que c’était son père qui était auprès de lui.
Quant à savoir si la pluie tombe vraiment à la fin de cet épisode, il vous faudra le regarder pour en avoir le cœur net !
Le livre brûlé de Tom Hunter sera de nouveau évoqué dans l’épisode 13.13.
Here comes Mitch Vogel as Jamie Hunter
Mitch Vogel et Lou Frizzell Mitch Vogel et Lorne Greene |
Lorne Greene et Lou Frizzell Dan Blocker et Michael Landon |
12.03 The Weary Willies
NBC, 27 septembre 1970
Chansons « Man Passing Through », « Blood Brothers », « It won’t be very long » de Michael Martin Murphey et Owens Boomer Castleman, interprétées par Michael Martin Murphey
Ecrit par Robert Pirosh
Réalisé par Leo Penn
Richard Thomas et Lee Purcell |
Lorne Greene et Lee Purcell |
Des Weary Willies s’installent sur les terres de Ponderosa. Vétérans de la guerre civile, ces vagabonds refusent le travail et vont de lieu en lieu sans jamais s’établir, se cherchant eux-mêmes sans adhérer au monde qui les entoure. Les Cartwright les autorisent à rester quelque temps mais commencent à s’inquiéter quand les trois compagnons initiaux sont rejoints par d’autres errants et qu’une véritable petite communauté se constitue, abattant des arbres pour construire des abris. Ben les surprend un jour avec un veau de son troupeau. Il apparaît qu’ils ont secouru la bête, prisonnière de barbelés. Mais, si Ben est assez honnête pour reconnaître son erreur de jugement, un certain nombre d’habitants de Virginia City ne sont pas enclins à approuver le mode de vie de ces vagabonds qu’ils méprisent et croient capables de tous les crimes. Colter, propriétaire d’une boutique, est furieux de voir sa fille Angie rechercher la compagnie de la communauté et même leur apporter des vivres et des fournitures prises dans sa boutique. Lorsque Angie, en rentrant seule en ville, est agressée par un homme dont elle ne voit pas le visage, son père accuse aussitôt les Weary Willies et reproche à Ben de les avoir laissés s’installer. Pour éviter les dérapages, Ben se joint au posse constitué par Colter et persuade les vagabonds de suivre sans histoire le shérif, pour leur protection. L’un d’eux, Pelletin, reste en arrière et tombe ensuite sur un groupe de citoyens excités par Marcus à saccager le camp des vagabonds. Pelletin sera tué avant que la lumière ne soit faite sur l’agression d’Angie…
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Avec Richard Thomas (Billy), Lee Purcell (Angie Colter), Lonny Chapman (Colter). Et avec Elisha Cook (Marcus), Mayf Nutter (Pelletin), Kevin Tighe (Krulak), Scott Graham ([Edward] Trimble), David Hayward (Hurley), Remo Pisani (bartender), Ray Teal (Sheriff Coffee), Harry Holcombe (doctor), Stacy Keach (farmer), Victor Sen Yung (Hop Sing) et Lou Frizzell (Dusty Rhodes).
Les Weary Willies sont la transposition, après la guerre civile, des hippies et autres parias contemporains de la série. Le scénario offre une approche intelligente en les montrant agir et en faisant des Cartwright, bien disposés à leur égard, des témoins impliqués et parfois indécis. S’ils les acceptent sur leurs terres, ils ne s’en inquiètent pas moins de les voir former une communauté qui ne se plie pas aux règles de la société, notamment en ignorant les offres de travail qu’ils leur proposent. La communauté n’a pas de chef mais le personnage de Richard Thomas se détache des autres et devient en quelque sorte l’image de la communauté entière et de son mode de vie. Son idylle avec une jeune fille de Virginia City suscite réprobation et jalousie, cristallisées en deux personnages, le père et le prétendant. L’un comme l’autre appartiennent à la catégorie des notables, responsables, bien habillés, dévoués à la valeur travail et méprisant, de ce fait, le mode de vie oisif et naïf des Weary Willies. L’ensemble est traité sans recherche d’excès ni de spectaculaire. Avec sa perruque qui le fait ressembler à Harpo Marx, Richard Thomas oscille entre ingénuité, ridicule et drame, exprimant différentes émotions lors de son dialogue final avec Ben Cartwright, ni naïf ni moralisateur, bien qu’il s’adresse, à travers eux, au public lui-même.
Dusty Rhodes est présenté par Joe comme contremaître de Ponderosa. Jamie est maintenant pensionnaire du ranch ; il est devenu le gentil garçon qu’il sera désormais, poli, souriant, curieux, timide.
Jamie et Ben : « Mr Cartwright, what’s a Weary Willy ? – Well, Jamie, it’s, um, it’s a man who goes from one place to another looking for himself. – Why ? – Because he’s lost. – You mean, he doesn’t know where he is ? – No. Doesn’t know who he is, or why he’s here, or even what he’s looking for. – Oh, you mean, like someone who doesn’t know what he wants to be when he grows up ? – Something like that. You see, a man goes away, to war, and he lives every minute in danger, in misery and mud, and he comes back, he’s changed, and he can’t figure out why the rest of the world hasn’t changed as he has. So he goes looking. » (14’)
Ben et Billy : « Billy, do you think it’s gonna be different in the next town, or the next ? – I don’t know but I just keep on hoping. – What ? People will… change ? – Won’t they stop being selfish and greedy and suspicious and violent ? – And be what ? Like you ? Is that what you want ? A world full of people like you ? – Would that be so bad ? – Well… The world just can’t stop, you just can’t sit on the tree and the shade and dream about the future . You have to make the future. – It won’t be with me, Mr Cartwright, cause I don’t like this world. – Then change it. Don’t withdraw from it, Billy. Become part of it. Make it better. – You tell me, why should I ? – Because it’s the only world you’ve got. » (44’)
Elisha Cook et Michael Landon
Michael Landon et Lorne Greene dans la scène finale
Mitch Vogel et Lorne Greene. La barre de gouvernail rappelle que Ben Cartwright fut marin.
12.04 The Wagon (Le fourgon)
NBC, 5 octobre 1970
Ecrit par Ken Pettus
Réalisé par James Neilson
Salome Jens dans les bras de Dan Blocker
et la même Salome Jens entre les mains de Denver Pyle
Price Buchanan conduit des prisonniers à la prison de Gallow’s Pass dans un fourgon cellulaire. Fier de sa carrière d’homme de loi, Buchanan répète à qui veut l’entendre qu’il n’a jamais perdu un prisonnier. Et voià que l’un d’eux, Fred Quinn, réussit à lui fausser compagnie en assommant l’un de ses adjoints, Jase, lors d’une halte. La nuit venue, Quinn tombe sur Hoss qui a dressé un camp pour la nuit et lui vole son cheval en le laissant inconscient, la tête éraflée par une balle. Pendant ce temps, le fourgon cellulaire a pris un nouveau pasqsager à Yucca Wells : une femme, Madge Tucker, condamnée à un an de prison. Buchanan n’a rien dit de l’évasion de Quinn et il est toujours en train d’y penser quand le fourgon croise la route d’un Hoss étourdi, qui ne sait plus très bien où il est. Buchanan prend sur un coup de tête une décision lourde de conséquences : puisque personne à Gallow’s Pass ne fera la différence, il embarque Hoss comme prisonnier, décidé à le livrer comme Fred Quinn. Buchanan doit être fait marshal adjoint après cette mission et il n’a pas l’intention de laisser un malheureux concours de circonstances se dresser en travers de sa carrière. A Virginia City, cependant, Ben et Joe croisent le cheval de Hoss monté par Fred Quinn et livrent celui-ci à l’adjoint Clem, avant de se mettre à la recherche de Hoss. Quinn s’est donné le nom de Sam Johnson et a prétendu avoir trouvé le cheval errant dans la prairie mais ils n’en croient rien. Ils croisent bientôt le fourgon cellulaire et Buchanan prétend n’avoir rencontré personne ; à l’intérieur du fourgon, son adjoint Kye pointe une arme sur Madge Tucker pour dissuader Hoss de tenter quoi que ce soit. Le fourgon poursuit sa route vers Gallow’s Pass tandis que Ben et Joe partent vers Yucca Wells. Là les attend un télégramme de Clem, leur apprenant que Johnson est en réalité Fred Quinn, censé se trouver dans le fourgon cellulaire. Ils comprennent alors qu’il y a anguille sous roche et se remettent sur la piste du fourgon. Quand ils retrouvent celui-ci, il n’y a personne ni autour ni dedans. Hoss, avec la complicité de Madge, a réussi à s’évader durant la nuit et Buchanan, furieux, a renvoyé ses deux adjoints pour se lancer sur les traces de Hoss et Madge en compagnie du dernier prisonnier, Luis Getty. Ce sont eux qui retrouvent les évadés les premiers mais ils se retrouvent sous le feu de deux complices de Getty, qui ont suivi le fourgon. Ils veulent libérer Getty, qui a caché un fameux butin avant d’être arrêté…
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Avec Denver Pyle (Price Buchanan), Salome Jens (Madge Tucker). Et avec Jonathan Lippe (Kyte), Lee Jay Lambert (Jase), Stuart Randall (Sheriff Brody), Bob Vanselow (Fred Quinn), Bing Russell (Sheriff Clem [Foster]) et George Murdock (Luis Getty).
A partir d’un concours de circonstance qui place Hoss sur la route d’un fourgon cellulaire, le scénario trace deux routes qui tantôt se croisent tantôt s’éloignent, celle de Hoss prisonnier et celle de Ben et Joe qui le cherchent. Salome Jens apporte une touche féminine dans le rôle d’une prisonnière victime d’une accusation montée de toutes pièces par le puissant Farrell qui tient Yucca Wells sous sa coupe. A l’histoire de substitution de personne et d’évasion s’ajoute ainsi une injustice à réparer, ce dont se chargera Hoss en cours de route, après avoir triomphé des péripéties de cette aventure.
Ken Pettus adapte un scénario qu’il avait écrit pour The Big Valley en 1967 (3.12, « Four Days to Furnace Hill », où Victoria Barkley se retrouvait dans la situation qui échoit cette fois à Hoss).
Mitch Vogel n’apparaît pas et n’est pas crédité au générique.
Salome Jens et Jonathan Lippe |
Lorne Greene et Michael Landon |
12.05 The Power of Life and Death (Le droit de vie et de mort)
NBC, 11 octobre 1970
Ecrit par Joel Murcott
Réalisé par Leo Penn
Davis est-il un meurtrier ? (Rupert Crosse) |
Joe et Ben en tout cas le traquent |
De passage à Wells Junction, Joe, Ben et Dusty Rhodes entendent un coup de feu et voient un homme de couleur s’enfuir à bride abattue. On crie qu’il vient d’abattre le Colonel Clayton. Ben et Joe se joignent au posse réuni par le shérif pour traquer le fugitif et se portent volontaires pour explorer le désert. Ils ne tardent pas à retrouver le fuyard, Davis, et à l’arrêter. Mais des Indiens volent leurs chevaux et blessent Ben à la jambe. Joe décide de marcher jusqu’à Wells Junction afin de chercher de l’aide, laissant son père avec Davis. Commencent des heures d’attente sous un soleil de plomb, Ben devant lutter contre la douleur et la fatigue pour rester vigilant. Il finit par y renoncer et remet son arme à Davis. Ce dernier, jusqu’alors défiant et sournois, change alors d’attitude. Il soigne la jambe de Ben et s’occupe de lui en attendant le retour de Joe. La marche dans le désert est harassante pour ce dernier aussi et il finit par s’effondrer, privé d’eau après que les Indiens l’ont attaqué et ont percé sa gourde. Seul avec Davis, Ben cherche à comprendre les motivations de ce dernier. Il découvre que Davis, qui fut l’esclave de Clayton, a tué ce dernier en état de légitime défense. Mais qui croira un Noir ? Ben essaie de le convaincre d’avoir foi en la justice : un témoin au moins a assisté à la scène et pourrait l’innocenter…
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Avec Rupert Crosse (Davis), Larry Ward (Sheriff), Ted Gehring (Matt [Outpost manager]), Tina Menard (Mexican woman [Consuela]) et Lou Frizzell (Dusty Rhodes) et (non crédité) Evans Thornton (Colonel Clayton).
Bénéficiant du tournage en décor naturel dans la région d’Old Tucson en Arizona, qui était à la même époque le cadre de l’autre série de David Dortort, Le Grand Chaparral, cet épisode repose sur le personnage de Davis, ancien esclave devenu un homme libre, accusé du meurtre de son ancien maître. Il met en scène une relation contradictoire entre les Cartwright et Davis ; l’homme est sympathique et paraît honnête, pourtant il a tué, ou semble avoir tué. La notion de confiance tient donc dans le scénario une place aussi importante que le contexte de l’esclavage.
Dan Blocker et Mitch Vogel n’apparaissent pas et le second n’est pas crédité au générique.
12.06 Gideon the Good (Quand tout bascule)
NBC, 18 octobre 1970
Ecrit par Ken Pettus
Réalisé par Herschel Daugherty
Richard Kiley et Terry Moore |
Carmen Zapata et A Martinez |
A proximité de Black River, Joe entend un coup de feu et croise sur la route une femme qui s’éloigne précipitamment sur un buggy. A quelques mètres de là, il trouve un homme mort. Il transporte le corps à Black River et le remet au shérif Gideon Yates, en lui racontant ce qu’il sait et en ajoutant qu’il reconnaîtrait la femme s’il la revoyait. Sur les lieux du crime, ils découvrent un mouchoir de femme portant l’initale L. Le shérif accuse le coup et attend d’être de retour en ville pour demander des explications à sa femme, Lydia, dont il a reconnu le mouchoir. Seule avec son mari, elle ne nie pas le crime : la victime est Loomis, auquel elle était toujours mariée lorsqu’elle a épousé Gideon, et qui est revenu la menacer. Elle l’a tué en état de légitime défense. Le shérif Yates tente de convaincre Joe qu’il peut s’en aller sans s’inquiéter de la suite de l’enquête mais Joe a déjà télégraphié à sa famille qu’il était retenu à Black River. Ce soir-là, en marchant dans la ville, il tombe sur la photo de Lydia exposée dans la vitrine d’un photographe. Yates l’observe, indécis, de loin. Quand il réalise que Joe est dangereusement près de découvrir la vérité, il tire sur lui. Il croit la rue déserte mais Luis Valdez, le jeune garçon d’écurie, a tout vu. Joe, blessé à la cuisse, parvient à se cacher dans l’écurie, où Luis le trouve bientôt. Le jeune homme, cependant, ne le dénonce pas. Il lui explique que Gideon Yates est le pilier de la communauté, un homme solide et honnête en qui tout le monde a confiance ; même s’il racontait ce qu’il a vu, personne ne croirait la parole d’un garçon d’écurie mexicain. La nuit passée, Luis aide Joe à quitter l’écurie et le conduit dans la maison qu’il occupe avec sa mère Maria. Il va ensuite chercher le Dr Myles et le fait venir sous un faux prétexte pour qu’il soigne la jambe de Joe. Mais le shérif est toujours à sa recherche. Sur ces entrefaites, Ben et Hoss arrivent en ville, ayant décidé de venir à la rencontre de Joe…
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Avec Richard Kiley (Sheriff Gideon Yates), Terry Moore (Lydia Yates) et Carmen Zapata (Maria [Valdez]), John Himes ([Dr Lucas] Myles), Wes Bishop (Hicks), Allen Emerson (Pike Rogers) et A Martinez (Luis [Valdez]).
Un Cartwright à la merci d’un shérif véreux, on a déjà vu. Ce shérif-ci, cependant, n’est pas corrompu. Il est poussé par la peur et l’amour à commettre un acte en lequel il ne se reconnaît pas lui-même et se trouve pris dès lors dans un engrenage dont il croit ne plus pouvoir sortir. Son épouse, meurtrière malgré elle, essaie de réparer son erreur et de le raisonner avant qu’il ne commette pire encore. Dans le rôle du garçon d’écurie mexicain, A Martinez impose sa présence à l’écran. Carmen Zapata, qui incarne sa mère, le sera également quatorze ans plus tard dans Santa Barbara.
Mitch Vogel n’apparaît pas et n’est pas crédité au générique.
Michael Landon et A Martinez
12.07 The Trouble with Trouble (Une ville sans foi ni loi)
NBC, 25 octobre 1970
Ecrit par Jack B. Sowards
Réalisé par Herschel Daugherty
Gene Evans et Lorne Greene |
Dan Blocker et G.D. Spradlin |
Montana Perkins, un vieil ami de Ben, passe par Ponderosa. Devenu pasteur dans la petite ville de Trouble en Californie, il cherche un shérif pour y faire régner l’ordre. Voulant rendre service, et puisque le rassemblement du bétail n’est prévu que dans deux semaines, Hoss offre ses services temporaires. Il accompagne donc Montana à Trouble et ne tarde pas à comprendre pourquoi cette ville porte ce nom. Ici, chaque citoyen est pour l’application de la loi… à condition qu’elle s’applique aux autres. Le barman Fred soutient les clients qui se battent et tirent dans son saloon, du moment qu’ils ont de l’argent pour payer leurs consommations ; ensuite seulement, il fait appel au shérif. Le commerçant Tom Blackwell vide ses poubelles dans la rue sans se préoccuper de savoir qui ramassera ses déchets. Même le juge en fait à sa tête : alors que Hoss a mis en cellule les trois frères Brody, connus pour chercher querelle à tous les étrangers de passage (vu que les habitants de Trouble s’enfuient dès leur approche), le juge les libère. La raison en est simple : ce sont ses neveux et il ne veut pas briser le cœur de sa petite sœur en les inculpant de quoi que ce soit. Les gamins se battent sans arrêt sans qu’aucun adulte n’y mette le hola, quant à leurs mères elles se crèpent le chignon en public. L’adjoint Chip Chesterfield essaie bien de prévenir Hoss qu’il ne sert à rien de s’agiter : depuis douze ans qu’il est adjoint à Trouble, les choses ont toujours fonctionné ainsi et il a perdu courage. Quand Hoss découvre que la banque a pour client le bandit Jack Clayton, qui est recherché dans de nombreux Etats mais… pas en Californie, la coupe est pleine. Et comme Joe arrive justement pour voir comment s’en sort son frère, Hoss l’enrôle et entreprend, avec l’aide de Chip, de mettre enfin de l’ordre à Trouble. Cela signifie que tout le monde, même le juge, va finir derrière les barreaux, mais peu importe. Hoss parvient même à entraîner Clanton et son gang jusqu’au-delà de la frontière de l’Etat pour le faire arrêter au Nevada ! Quand il revient à Trouble, Montana Perkins a si bien fait la leçon aux habitants emprisonnés que le juge condamne tout le monde à dix jours de travaux forcés, y compris lui-même, afin de donner un visage présentable à la ville. Et Chip se fait une joie de donner enfin une correction aux frères Brody. Une chose est sûre : lorsque Hoss quitte la ville avec Joe, il a laissé son empreinte pour longtemps à Trouble, et l’étoile du shérif est maintenant accrochée à la poitrine de Chip, qui a retrouvé l’envie de faire son métier…
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Avec Gene Evans (Montana Perkins), G.D. Spradlin (Chip Chesterfield), E.J. Andre (le Juge). Et avec Jeff Morris (Matthew Brody), Hal Holmes (Mark [Brody]), Ray Young (Rev[elation Brody]), Edgar Daniels (Tom Blackwell), Don Hanmer (Fred), Lane Bradford (Jack Clanton), Chanin Hale (Lily [alias Ethiopia]), Bobo Lewis (1st Lady), Athena Lorde (2nd Lady), E.A. Sirianni (Jethro), Sunshine Parker (Wally), Bobby Riha (Eben) et (non crédité) Victor Sen Yung (Hop Sing).
Episode de comédie dont Hoss est le protagoniste. A prendre au second degré, à moins d’y voir une satire de l’égoïsme contemporain, qui trouve encore des résonances dans l’état de notre société cinquante ans plus tard.
Un avis de recherche placardé derrière G.D. Spradlin dans plusieurs plans affiche le nom de Bronco Layne et la photo de l’acteur Ty Hardin. Ce dernier a tenu le rôle de Bronco Layne dans la série Bronco de 1958 à 1962, pour la Warner.
Mitch Vogel n’apparaît pas et n’est pas crédité au générique.
12.08 Thornton’s Account (Une vallée hostile)
NBC, 18 octobre 1970
Ecrit par Preston Wood
Réalisé par William F. Claxton
Michael Landon et Lorne Greene |
Gregory Walcott et Heather Menzies |
Alors qu’ils traversent une splendide vallée, Ben et Joe doivent faire face à une situation désespérée : désarçonné par un cheval fougueux, Ben est blessé et incapable de se lever, aussi Joe cherche-t-il du secours. Mais les colons à qui il s’adresse sont extrêmement méfiants et rechignent à laisser leur ferme pour aider un inconnu. Ils sont victimes du harcèlement d’un trio engagé par une association d’éleveurs qui lorgnent sur leurs terres et soupçonnent Joe de leur tendre un piège. L’un d’eux, Ed Thornton, accepte néanmoins, en dépit des prières de sa fille Martha, et il persuade son voisin Tom Boyle de lui prêter un chariot. Le fils de Boyle, Brian, décide contre l’avis de son père d’aider également mais Frank Wells et ses deux acolytes s’en prennent à Thornton, qu’ils blessent à l’épaule, et tout le groupe décide de renoncer à aider Joe. Celui-ci prend seul les rênes de l’attelage et croise sur son chemin Wells, Blue et Harvey ; contre toute attente, ils acceptent de l’aider, moyennant l’argent que Joe a sur lui. Ils mettent Ben sur une civière et tendent une corde pour le remonter mais s’en tiennent là et abandonnent Joe et son père. Joe désespère de libérer seul son père du ravin où ils sont coincés, lorsqu’il reçoit le secours inattendu des Boyle, qui sont revenus sur leur décision. Ben tiré d’affaire, Joe n’a pas l’intention de laisser Wells s’en tirer sans une bonne leçon. Et si, tant qu’à faire, il pouvait débarrasser les colons de la présence de ce trio menaçant ?…
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Avec Gregory Walcott (Ed Thornton), Carl Reindel (Frank Wells). Et avec Heather Menzies (Martha [Thornton]), Chick Chandler (Doctor), Harlan Warde ([Tom] Boyle), Darrell Larson (Brian [Boyle]), Ken Mayer (Sheriff), Scott Walker (Blue), Jerry Gatlin (Harvey).
Tourné entièrement dans le cadre naturel de Big Bear Lake, à l’est de Los Angeles, cet épisode est un « survival » où la vie de Ben, blessé après une chute de cheval, est suspendue au secours de Joe qui peine à trouver de l’aide. Entre des colons qui rechignent à aider et des brutes qui se font prier et payer mais ne songent qu’à tirer profit de la situation, la patience de Joe est mise à rude épreuve et il est contraint de ronger son frein et de subir quelques humiliations avant de prendre sa revanche dans un dernier acte qui rétablit l’équilibre. Hoss apparaît au début et à la fin, prenant part au dernier acte. Au final, une parabole bien menée sur le triomphe de la solidarité, avec quelques moments un peu lourds (les visions de Ben épuisé) mais aussi des revirements pas forcément prévisibles.
Le docteur n’est pas nommé, ni dans les dialogues ni au générique, mais l’écriteau apposé sur son cabinet est repris de l’épisode 12.06 : « Dr Lucas Myles ».
Mitch Vogel n’apparaît pas et n’est pas crédité au générique.
Little Joe : une épreuve de patience Heather Menzies et Michael Landon Dan Blocker et Michael Landon |
Ben Cartwright a besoin d'aide Ken Mayer et Carl Reindel Heather Menzies et Gregory Walcott |
12.09 The Love Child (Un enfant à aimer)
NBC, 8 novembre 1970
Ecrit par Michael Landon
Réalisé par Michael Landon
Lorne Greene et Will Geer
Zach et Martha Randolph sont voisins des Cartwright et des amis de Ben. Un soir, il assiste chez eux au retour inattendu de leur fille Etta, qui leur fait une visite-surprise avec son garçon de sept ans, Scott. Si Martha leur ouvre les bras, Zach, à leur vue, se fige et refuse même de les regarder. Il sort marcher et exige qu’ils aient quitté son toit à son retour. Ben accepte d’héberger la mère et l’enfant, le temps que Zach revienne à de meilleurs sentiments. Scott et Jamie deviennent immédiatement amis et passent du temps ensemble. Etta, elle, explique à Ben les raisons de l’attitude de son père : quand elle est partie vers l’Est huit ans plus tôt, en laissant simplement un mot à ses parents, c’est en suivant un homme marié, avec lequel bien sûr elle ne pouvait pas vivre. Ce qu’elle voulait, c’était un enfant. Mais elle savait que son père ne pouvait accepter cela, et en effet il ne lui a toujours pas pardonné. Mais, s’il lui reproche son « péché », c’est en réalité la façon dont elle est partie qui l’a fait souffrir, et qu’il refuse de pardonner. Etta cache cependant à tous la véritable raison de son retour : elle est malade et se sait condamnée. Aussi a-t-elle voulu que Scott rencontre ses grands-parents, et que ceux-ci deviennent sa famille quand elle ne sera plus là. Elle obtient de son père, sans lui dire la vérité, qu’il prenne l’enfant auprès de lui, et promet qu’elle ne reviendra plus ensuite. Bientôt, cependant, la vérité ne peut plus être dissimulée car elle est mourante. Martha vient à son chevet à Ponderosa mais Zach refuse, pensant qu’elle cherche à l’émouvoir. Ben va le trouver pour lui dire la vérité…
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Avec Carol Lawson (Etta), Michael-James Wixted (Scott), Will Geer (Zach Randolph). Et avec Victor Sen Yung (Hop Sing), David Bond (Doctor) et Josephine Hutchinson (Martha Randolph).
Ecrit et réalisé par Michael Landon, l’épisode met en scène un drame familial qui joue évidemment sur la corde sensible mais se distingue surtout par la tendresse qui s’en dégage. Si l’incompréhension et le malentendu sont au cœur de la relation entre Etta et son père, l’amour irradie dans les scènes qu’Etta partage avec son fils, tandis que celles qui unissent l’enfant et Jamie sont pleines de tendresse et de retenue. Landon travaille le cadre comme un peintre, laissant souvent la caméra immobile pour filmer deux personnages ensemble, deux visages qui souvent ne se regardent pas. Le silence et les non-dits sont alors aussi importants que les mots prononcés. Il faut, pour que cela fonctionne, une histoire simple, des sentiments bruts, mais aussi une mise en scène sobre et maîtrisée, qui propose une succession de tableaux, de scènes iconiques. La détresse de la femme qui apprend sa condamnation dans le cabinet du médecin, le retour de la fille « perdue », la fierté vindicative du père, le secours de l’amitié, les deux enfants pêchant au bord de l’eau, la veillée du malade sont les tableaux qui se succèdent ici, composant une histoire touchante où l’amour apparaît finalement davantage que la rancœur.
Michael Landon réutilisera son scénario en 1985 pour l’épisode « A Child of God » de Les Routes du Paradis (1.18).
Michael-James Wixted et Lorne Greene
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12.10 El Jefe (Le témoin)
NBC, 15 novembre 1970
Adaptation : Ken Pettus, histoire de Dick McDonagh
Réalisé par William F. Claxton
Warren Stevens et Jaime Sanchez
Hoss amène à Ponderosa Ramon Cardenas, qu’il a trouvé blessé dans la prairie. Ramon s’est enfui de Prince River où il vit avec sa femme Sara, accusé de meurtre par Owen Driscoll. Cet homme d’affaires, qui a sévi à Virginia City quelques années plus tôt, entend s’emparer des terres des fermiers mexicains et Ramon, qui s’est opposé ouvertement à lui, est devenu l’homme à abattre. Il a tué en état de légitime défense mais Driscoll a déjà intimidé le vieux mineur Zach Toler pour lui faire dire que Ramon a dégainé le premier. Quant au shérif Vincente Aranda, il est à la solde de Driscoll. Il prend l’initiative d’arrêter Sara Cardenas afin de forcer Ramon à revenir à Prince River. Ben et Hoss essaient d’aider Ramon, dont ils connaissent l’honnêteté, mais la partie s’avère difficile étant donné que la ville entière semble sous l’emprise de Driscoll. Toler accepte de dire la vérité mais Driscoll envoie aussitôt des hommes pour faire exploser sa mine, le supposant à l’intérieur. Lorsque Ramon revient dans la région, Driscoll et l’un de ses hommes de main, Brady, tentent de le tuer, ainsi que Ben. Mais ils n’ont pas prévu un retournement de situation orchestré par l’un des acteurs de la partie…
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Avec Rodolfo Acosta (Sheriff Vincente Aranda), Warren Stevens (Owen Driscoll), Jaime Sanchez (Ramon Cardenas). Et avec Anna Navarro (Sara [Cardenas]), Shug Fisher ([Zach] Toler), Troy Melton (Graves), Bill Shannon (Brady), Alex Sharp (Truitt), Pepe Hern ([Miguel] Rojas), Victor Sen Yung (Hop Sing).
Les Cartwright au secours des fermiers mexicains dont un spéculateur sans scrupule convoite les terres. Le scénario prend la forme d’une intrigue policière et comporte des longueurs, sauvées par un revirement final qui porte une lumière différente sur l’un des personnages et remet l’ensemble de l’histoire en perspective. On apprécie par ailleurs le changement de décor, une grande partie de l’action se déroulant dans une ville d’allure mexicaine (censée néanmoins se trouver au Nevada).
Mitch Vogel n’apparaît pas et n’est pas crédité au générique.
Jaime Sanchez et Lorne Greene |
Bill Shannon et Warren Stevens |
12.11 The Luck of Pepper Shannon (Le retour de Pepper Shannon)
NBC, 22 novembre 1970
Adaptation de John Hawkins, histoire de John Hawkins et George Schenck & William Marks
Réalisé par Nick Webster
Jamie (Mitch Vogel) a capturé le célèbre bandit Pepper Shannon (Neville Brand) !
Jamie fait par hasard la connaissance de Pepper Shannon, un braqueur de banques et de diligences dont les exploits font l’objet de dime novels que dévore l’adolescent. Shannon se remet entre les mains du shérif Coffee en prétendant que c’est Jamie qui l’a arrêté, un subterfuge pour éviter de se faire descendre à son entrée en ville par quelque citoyen avide de toucher la prime. Dès le lendemain, cependant, Shannon est libre : son dernier méfait remonte à douze ans, or c’est exactement le délai de prescription fixé par la loi du Nevada. Il se présente bientôt au bureau de Matt Corry, directeur d’une compagnie florissante, jadis simple employé de banque. Shannon a fait de la prison pour avoir volé l’argent de cette banque, or Corry l’avait précédé et tout ce que Shannon découvrit dans les sacs volés, ce fut du papier sans valeur. Nul n’en a jamais rien su mais Shannon réclame aujourd’hui à Corry les $80.000 qu’il est censé avoir volés ce jour-là, faute de quoi il révélera comment Corry a « bâti » sa fortune. En attendant, Shannon obtient un travail à Ponderosa, à la condition, posée par Ben, qu’il n’approche pas Jamie, afin d’éviter que son influence ne nuise au garçon. Mais Corry, avec la complicité de son avocat Mills, et en se servant du banquier Harry Donavan comme témoin impartial, fait en sorte d’abattre Shannon dans le dos en faisant croire qu’il a été tué par Mills en état de légitime défense alors qu’il tentait d’attaquer le banquier. Transporté chez les Cartwright dans un état grave, Shannon en réchappe mais sera arrêté dès son rétablissement. Dès qu’il va mieux, cependant, il persuade Jamie de l’aider à s’évader, non pour fuir Virginia City mais pour prouver son innocence. Pour ce faire, il doit tendre un piège à Corry afin de le forcer à se dévoiler en présence du témoin qu’il a lui-même choisi, Donavan…
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Avec Neville Brand (Pepper Shannon), Walter Brooke (Matt Corry), Dan Tobin (Mills). Et avec Arthur Peterson ([Harry] Donavan), Ray Teal (Sheriff Coffee), Harry Holcombe (Doctor Harris), Bing Russell (Deputy Clem), Raymond Guth (Jones), Victor Sen Yung (Hop Sing).
L’intérêt de Jamie pour les dime novels permet de le mettre au premier plan de cet épisode où Neville Brand interprète un hors-la-loi plutôt sympathique, décrit dans les récits que lit Jamie comme un Robin des Bois de l’Ouest, qui vole aux riches pour donner aux pauvres.
Le titre de l’épisode est aussi celui des dime novels que lit Jamie.
Le shérif Coffee et l’adjoint Clem Foster apparaissent de nouveau tous les deux dans cet épisode mais ne partagent aucune scène (bien qu’ils soient censés se trouver dans le salon des Cartwright au même moment, dans une scène).
Curieusement, Harry Holcombe, qui incarne régulièrement le Dr Martin, est ici crédité du nom de « Harris ».
Jamie dévore les aventures de Pepper Shannon...
... qui laissent Hoss perplexe
Lorne Greene et Ray Teal
Soirée de détente : Hoss joue aux échecs avec l'adjoint Clem sous le regard bienveillant de Ben, assis dans son fauteuil favori à lire au coin du feu.
12.12 The Impostors (Les imposteurs)
NBC, 29 novembre 1970
Ecrit par Robert Vincent Wright
Réalisé par Lewis Allen
Michael Landon avec Strother Martin
Hoss et Joe arrivent dans une petite ville, à la recherche de Joad Bruder, le père de leur ami Randy. En fait, ils se font seulement passer pour ses amis, Gabe Leroy et Bud York : les trois hommes ont attaqué la diligence dans laquelle voyageait Hoss, à qui ils ont volé une ceinture contenant $51.000, que les Cartwright souhaitent évidemment récupérer. Randy, en prison à Virginia City, a dit à ses complices, également arrêtés, qu’il avait confié l’argent à son père. Comme ils sont censés avoir participé à l’attaque de la diligence, ils réclament leur part du butin. Si Willy et Cass, les frères de Randy, ne respirent ni la finesse ni l’amabilité, Joad Bruder se considère comme un homme honnête, qui ne songerait jamais à priver de leur part de bénéfices les complices de son fils Randy. Il prend néanmoins le temps de la réflexion, offrant l’hospitalité à Hoss et Joe dans ce qui est en fait une ville fantôme devenue le repaire secret des Bruder et du gang qu’ils ont formé. Hoss et Joe voient en effet bientôt arriver d’autres hommes, chargés d’un nouveau butin. Willy et Cass, cependant, méfiants et cupides, ramènent de Pineville la femme de Bud York, comptant démontrer à leur père que les deux étrangers sont des imposteurs. A leur grande surprise, Katie York prétend reconnaître en Hoss son mari, et joue le jeu des Cartwright. Elle se venge ainsi, à sa façon, des mauvaises manières des deux garçons Bruder qui l’ont traînée là sans ménagements. Joad leur offre avec joie sa propre chambre pour qu’ils puissent savourer leurs retrouvailles… plongeant Hoss dans un abîme de perplexité. La femme se montre heureusement très digne et tout à fait compréhensive lorsque Hoss lui explique les tenants de l’affaire. Pendant ce temps, cependant, Randy Bruder parvient à s’évader de la prison de Virginia City et il ne tarde pas à débarquer chez son père. La supercherie fait donc long feu. Mais Ben arrive à son tour, ayant suivi la piste des Bruder, accompagné des adjoints Clem et Harris…
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Avec Strother Martin (Joad Bruder), Anthony James (Willy Bruder), Diane Shalet (Katie York). Et avec William Lucking (Gabe [Leroy]), Jarion Monroe (Cass [Bruder]), Bing Russell (Deputy Clem), Jim Raymond (Deputy Harris), Harry Harvey [Sr] (Bixle), Robert Ridgely ([bartender Jake] Marley), Larry W. Finley (Petey) et Anthony Colti (Randy [Bruder]).
Hoss et Joe réunis dans un nouvel épisode de comédie où ils usurpent l’identité de deux bandits dans l’espoir de récupérer l’argent qu’on leur a volé. Anthony James, Jarion Monroe et Anthony Colti jouent trois frères patibulaires tandis que Strother Martin minaude et cabotine dans la peau de leur père, bandit mais honnête, qui a fait d’une suite d’hôtel dans une ville fantôme son antre magnifique, rempli de richesses acquises (on s’en doute) fort illégalement.
Mitch Vogel n’apparaît pas et n’est pas crédité au générique.
Anthony Colti et Dan Blocker Michael Landon et Dan Blocker |
Dan Blocker et Diane Shalet Diane Shalet et Dan Blocker |
12.13 Honest John
NBC, 20 décembre 1970
Ecrit par Arthur Heinemann
Réalisé par Lewis Allen
Jack Elam avec Mitch Vogel et Dan Blocker |
Dan Blocker et Jack Elam |
Ben offre l’hospitalité à un vagabond, « Honest John », blessé à la main. L’homme reconnaît en un corbeau que Jamie a recueilli et dont il a soigné la patte blessée son compagnon Lucifer, à qui il a appris de nombreux tours. Jamie, qui s’était attaché au volatile, en est contrarié. Il change d’opinion sur le vieil homme, cependant, quand celui-ci lui dit avoir rencontré son père, Tom Hunter, quelques années plus tôt. C’est un mensonge, fabriqué à partir de quelques mots que Ben a dits au sujet du père de Jamie, mais Honest John s’en sert pour gagner la sympathie du garçon qui plaide auprès de Ben pour que ce dernier l’autorise à rester plus longtemps à Ponderosa. Soucieux de plaire à Jamie, qui ne semble pas encore s’être fait complètement à la vie à Ponderosa, Ben accepte que l’on aménage un coin douillet dans la grange, où Honest John se sent comme chez lui. Mais il apparaît vite que le vieil homme engloutit en cachette tout l’alcool de la maison et qu’il se sert de l’amitié de Jamie. Les Cartwright ne disent rien pour ménager le garçon mais Jamie lui-même finit par perdre confiance en Honest John. Ce dernier, malade, craint de repartir sur les routes et de mourir seul dans quelque fossé. Il s’en va de lui-même, néanmoins, mais Hoss ne tarde pas à le retrouver dans une cellule de la prison. Il a vendu son corbeau pour acheter de l’alcool mais semble réellement mal en point. Aussi Hoss le ramène-t-il au ranch, où Jamie, cependant, lui fait un accueil froid, suggérant à Hoss de le laisser mourir seul. Il ne croit pas si bien dire, car le vieil homme s’éteint dans son sommeil, laissant Jamie avec sa culpabilité. Une note laissée par Honest John pourrait cependant atténuer ses remords…
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Avec Jack Elam (Honest John). Et avec Bing Russell (Sheriff Clem), Victor Sen Yung (Hop Sing), Bucklind Beery (Luke).
Leçon de vie pour le jeune Jamie, qui en se prenant d’amitié pour un vieux vagabond menteur et roublard apprend le discernement et l’indulgence, tour à tour. Jamie confie à Honest John qu’il lui arrive de penser que les Cartwright sont sa famille, puisqu’il n’en a pas connu d’autre, et cela le trouble, l’amenant paradoxalement à se rebeller contre l’attention qu’ils lui prodiguent. Ben et Hoss se montrent soucieux de communiquer avec le garçon, qui ne leur facilite pas toujours la tâche.
12.14 For a Young Lady (Une jeune demoiselle en détresse)
NBC, 3 janvier 1971
Ecrit par B.W. Sandefur
Réalisé par Don Richardson
Peggy Rea et Jewel Blanch |
Mitch Vogel et Lorne Greene |
Carrie Sturgis, qui a à peu près l’âge de Jamie, vit avec son grand-père sur une portion de terrain qui fait partie de Ponderosa. Le vieux Buford y exploite une mine et tous deux vivent à l’écart, unis dans la défiance à l’égard du monde extérieur. Lorsque Buford fait une chute qui l’oblige à rester alité et nécessitent son transport à Virginia City, dans le cabinet du Dr Wayne, Carrie n’a d’autre choix que d’aller vivre avec sa tante Vella et son mari Gifford. Ceux-ci la traitent comme une ouvrière à qui il faut apprendre le respect et les bonnes manières, lui interdisant d’aller voir son grand-père et l’enfermant même dans une remise. C’est là que Jamie la découvre et, scandalisé par ce traitement, il l’aide à s’échapper. Carrie trouve refuge à Ponderosa et Joe renvoie Gifford Owens quand celui-ci vient l’y chercher. Il revient avec l’adjoint Clem et exige que l’enfant lui soit rendue. Les Cartwright s’inclinent à contre-cœur, inquiets pour l’enfant, dont le sort s’assombrit encore lorsque Buford meurt. Il est clair que les Owens n’ont que faire de Carrie : ce qui les intéresse, c’est la mine du vieil homme…
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Avec Jewel Blanch (Carrie Sturgis), Madeleine Sherwood (Vella Owens), Paul Fix (Buford Sturgis). Et avec Harry Holcombe (Doctor [Wayne]), Peggy Rea (Clara), Bing Russell (Deputy [Clem]), Victor Sen Yung (Hop Sing) et William Bramley (Gifford [Owens]).
Histoire de cupidité en forme de conte avec orpheline tombant aux mains d’une méchante tante et de son vilain mari. Les Cartwright jouent les gentils sauveurs qui trouvent le moyen de tirer l’enfant des griffes du méchant couple en tirant parti de leur cupidité même, et lui trouvent en prime un nouveau foyer auprès d’une femme aimante.
Harry Holcombe, en général Doc Martin, est ici crédité d’un autre nom, Dr Wayne. (Le générique ne mentionne pas le nom mais il est écrit à l’entrée du cabinet du docteur.)
A noter : un plan (rare) de Ponderosa en décors naturels.
12.15 A Single Pilgrim (Le pèlerin solitaire)
NBC, 10 janvier 1971
Ecrit par Suzanne Clauser
Réalisé par William Wiard
John Schuck, Beth Brickell et Jeff Corey se demandent que faire de Hoss, blessé
Alors qu’il est seul dans les montagnes, Hoss est blessé par un chasseur, Tom Brennan, qui l’a pris pour un animal. Tom le ramène chez lui, une cabane où il vit avec sa femme Dilsey et son père Frank. Le vieil homme, méfiant envers tout étranger, est d’avis de laisser mourir le blessé, de peur qu’il ne leur fasse des ennuis. Tom le confie néanmoins à Dilsey qui l’allonge dans un débarras et le soigne. Blessé à la jambe et à la tête, Hoss met du temps à retrouver des forces mais comprend vite que sa présence dérange et que sa vie même est en danger. Sa présence réveille chez Dilsey des instincts féminins qui lui font voir d’un œil embarrassé la misère dans laquelle elle vit avec Tom et Frank, au milieu des bois, sans jamais voir personne. Pendant ce temps, Ben et Joe s’inquiètent de l’absence de Hoss. Plus le temps passe, plus Hoss est en danger car Frank Brennan a jeté son dévolu sur son cheval et ses armes et tente de convaincre Tom que la mort de l’étranger est la meilleure option pour eux. Dilsey s’oppose alors ouvertement à son beau-père et à son mari, faisant fuir le cheval de Hoss après avoir écrit un message sur un linge qu’elle a noué à son harnais, afin d’informer les Cartwright…
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Avec Beth Brickell (Dilsey Brennan), Jeff Corey (Frank Brennan), John Schuck (Tom Brennan).
Aventure bucolique d’une certaine manière, filmée dans la forêt de Los Padres, mais qui met Hoss en danger. Le scénario met au centre de l’intrigue le personnage de Dilsey, à qui la présence soudaine de Hoss fait prendre conscience qu’elle n’est pas aussi résignée qu’elle le croyait à la vie fruste que lui impose son mari, sous l’autorité d’un beau-père sournois et brutal. Hoss prend la défense de Dilsey et plaide, ce faisant, en faveur de l’émancipation féminine. John Schuck incarne un chasseur fruste mais honnête et aimant, que la révolte de sa femme pousse à se rebeller à son tour, avant de laisser s’exprimer son amour et sa tendresse pour sa femme.
Le thème musical qui accompagne la première scène de l’épisode est le futur thème de La Petite maison dans la prairie, qui sera le thème principal de l’épisode 12.17.
Mitch Vogel n’apparaît pas et n’est pas crédité au générique.
12.16 The Gold-Plated Rifle (Une carabine plaquée or)
NBC, 17 janvier 1971
Ecrit par Preston Wood
Réalisé par Joseph Pevney
Jamie (Mitch Vogel) fort désappointé devant la carabine cassée de Ben
Ben annonce à Jamie qu’il suivra désormais la classe de Mrs Hagen à l’école. Jamie est d’abord furieux d’y être forcé, d’autant que plusieurs garçons de la classe, à commencer par Frank Snyder, cherchent à le tester en le provoquant dès le premier jour. Lors du premier concours d’orthographe, de plus, il se trompe et aucun Cartwright n’est venu le soutenir, la famille étant occupée à rassembler le bétail, ce qu’il se réjouissait de faire lui aussi. Pour épater Frank, Jamie emprunte un jour le fusil préféré de Ben, un objet de valeur plaqué or, et le casse malencontreusement. Il le remet en place en dissimulant son forfait et ment à Ben en affirmant n’y être pour rien. Après avoir subi une nouvelle humiliation de la part de Frank devant les autres élèves de l’école, il avoue, honteux mais également furieux contre Ben, avant de s’enfuir en refusant la punition décidée par Ben. Il se fait embaucher dans une écurie de Virginia City, où Ben va le trouver. Il reconnaît avoir été accaparé par les affaires du ranch et ne s’être pas montré très disponible mais ajoute que ce sont les nécessités de la gestion d’un ranch tel que Ponderosa et que Jamie doit les accepter. Il sera néanmoins le bienvenu s’il le décide et recevra l’affection et l’attention que l’on pourra lui donner, à condition d’accepter les contraintes qui vont avec la vie à Ponderosa. Ce soir-là, Ben veille tard en espérant voir rentrer le garçon…
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Avec Jessica Myerson (Mrs Hagen), George Paulsin (Frank [Snyder]), Victor Sen Yung (Hop Sing), Ray Teal (Sheriff Coffee), John Daniels (1st boy), Jimmy Brown (2nd boy) et Lou Frizzell (Dusty Rhodes).
Le dernier acte donne à Ben l’occasion de jouer le rôle du père affectueux mais ferme face à un adolescent honnête et agréable mais capable aussi de colère lorsqu’il est soumis à la frustration et à l’autorité des adultes. Les autres garçons de l’école l’accusent d’être un « chien perdu » adopté par les Cartwright mais qui ne fait pas vraiment partie de la famille. Jamie doit donc apprendre à gérer la frustration et la contrainte tout en se montrant résilient face à l’agressivité des garçons de son âge. Les scènes de l’école inaugurent une thématique que développera La Petite maison dans la prairie, en montrant le quotidien parfois rude de la vie adolescente. D’autres épisodes de Bonanza illustreront cette approche familiale.
12.17 Top Hand (Le champion)
NBC, 24 janvier 1971
Adaptation de John Hawkins, histoire de Arthur Heinemann
Réalisé par William F. Claxton
Dan Blocker, Lorne Greene et Michael Landon avec Ben Johnson
Ben, Hoss et Joe joignent leur bétail à celui d’autres éleveurs avant de le faire conduire par Kelly James. L’un des éleveurs, Weatherby, n’approuve pas ce choix : il a renvoyé Kelly à cause d’un problème d’alcool et il ne lui fait pas confiance. Ben considère, au contraire, que Kelly s’est amendé et mérite une seconde chance. L’homme que Weatherby voudrait voir conduire le troupeau, le jeune et fougueux Bert Yates, est bien décidé, durant la semaine qui précède le départ, à prouver qu’il est meilleur que Kelly et que la place lui revient. Il conteste l’autorité de Kelly, notamment en entraînant les hommes à la poursuite de chevaux sauvages menés par un superbe étalon noir, puis il néglige la surveillance des chevaux pour aller se soûler à Stillwater, toujours en entraînant plusieurs hommes avec lui. C’est Kelly qui, au matin, va les cueillir au saloon pour les ramener de force. Entre-temps, faute de surveillance, les chevaux sauvages se sont enfuis et ont rejoint l’étalon dans la prairie. Yates et Kelly rivalisent de nouveau en se lançant tous les deux après l’étalon. A la fougue sans limite du jeune Yates répond la détermination méthodique et expérimentée du vieux Kelly…
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Avec Ben Johnson (Kelly James), Roger Davis (Bert Yates). Et avec Walter Barnes (Weatherby), Jerry Gatlin (Quincy), Dick Farnsworth (Sourdough), Bill Clark (Jimpson), Ed Jauregui (Bones), Hal Burton (Smokey), Evans Thornton (Ed - non crédité).
Les Cartwright sont en retrait dans cet épisode porté tout entier par Ben Johnson et Roger Davis. Ben Johnson, figure du western mais aussi cavalier émérite, est remarquable notamment dans la séquence de la poursuite de l’étalon noir à la fin de l’épisode, moment épique porté par la musique de David Rose durant cinq bonnes minutes. Peu de discours mais de magnifiques paysages (ceux d’Old Tucson en Arizona où sera tourné également l’année suivante l’épisode 13.03) et le spectacle des cow-boys conduisant et dressant les chevaux sauvages : un épisode à part, ode au grand Ouest et aux hommes qui y vivaient.
Le thème musical principal de cet épisode, décliné tout au long, deviendra le thème de La Petite maison dans la prairie. On le réentendra dans Bonanza (notamment en 14.06 et 14.09).
12.18 A Deck of Aces (Un autre Ben)
NBC, 31 janvier 1971
Ecrit par Stanley Roberts
Réalisé par Lewis Allen
Lorne Greene et Lorne Greene, face à face
Bradley Meredith est un escroc présentement associé à deux acolytes peu éclairés, Turk et Nicholson. Ils viennent de voler un sac de courrier dans lequel ils croyaient trouver une enveloppe pleine d’argent, ce qui n’a pas été le cas. En s’arrêtant à l’écurie de Milt Jarvis, cependant, Meredith a la surprise de se voir offrir un cheval frais sans avoir le moindre sou à dépenser : Jarvis l’a pris pour un certain Ben Cartwright, propriétaire du plus grand ranch de la région près de Virginia City, et lui a remis l’animal en différant la note à la fin du mois. Bien heureux d’apprendre qu’il est le sosie de ce Ben Cartwright, Meredith s’empresse de se rendre à Virginia City avec ses partenaires. Il constate que son visage lui ouvre toutes les portes sans qu’il ait délier sa bourse : le tailleur Mel Waters lui remet des vêtements élégants et l’employé du Palace Hotel lui octroie une suite confortable sans lui réclamer d’argent, tandis qu’au saloon il boit à l’œil avant de se joindre à des joueurs qui lui font crédit sur la foi de son visage. Il peut ainsi feindre l’ignorance du jeu avant d’emporter le tapis grâce aux cartes qu’il cache dans ses manches. Ses compagnons de jeu, tricheurs eux-mêmes, n’ont pas l’occasion de lui demander des comptes mais il n’a pas lui-même l’opportunité d’empocher la mise car le shérif Coffee s’interpose et chasse les tricheurs avant d’emmener « Ben » en prison… où les attendent le maire Blaine et le représentant d’une compagnie de chemin de fer, Wentworth, qui veut acheter le bois d’une portion de Ponderosa. Ben Cartwright a déjà refusé son offre mais le maire et le shérif veulent le faire changer d’avis, jugeant l’affaire bonne pour la ville. En entendant le montant que Wentworth est prêt à lui remettre cash, Meredith promet aussitôt sa signature… mais il doit au préalable apprendre à imiter ladite signature, aussi emporte-t-il le contrat en promettant de le remettre signé après l’avoir soigneusement étudié. Une fille du saloon, Dixie Wells, l’ayant vu tricher à la table de poker, démasque l’imposteur et réclame une part du magot en échange de son silence. Meredith réussit à entrer et sortir de Ponderosa en se faisant passer pour Ben, afin de mettre la main sur un exemplaire de sa signature. Le véritable Ben, cependant, finit par découvrir lui-même la supercherie et confronte l’imposteur, qu’il fait arrêter ainsi que ses complices Turk et Nicholson. Il n’est pas dit toutefois que Meredith ait joué son dernier tour…
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Avec Alan Oppenheimer (Wentworth), Linda Gaye Scott (Dixie Wells), Jeff Morris (Turk Murphy), Charles Dierkop (Nicholson). Et avec Tom Basham (Dan Fielding), Ray Teal (Sheriff Coffee), Jack Collins ([Mayor] Ned Blaine), Victor Sen Yung (Hop Sing), Guy Wilkerson (Milt Jarvis), Stephen Coit (Mel Waters), Sam Javis (Telegraph operator), Ralph James (1st Poker Player [Anderson]), Bern Hoffman (bartender), John Gilgreen (desk clerk #1), Lee McLaughlin (2nd Poker Player) et (non crédités) Cosmo Sardo et Jeffrey Sayre (3rd et 4th Poker Players).
Le scénario repose sur la double prestation de Lorne Greene en Ben Cartwright et en Bradley Meredith, son sosie (« dead ringer »), qui reparaîtra à Virginia City dans l’épisode 13.26 confié au même tandem Stanley Roberts – Lewis Allen. L’épisode suit essentiellement Meredith, qui se distingue de Ben par un tic gestuel : il touche constamment le lobe de son oreille droite.
Le shérif Coffee n’est pas ici à son avantage : (spoiler) il est deux fois dupe de Meredith qui se joue de lui pour s’évader en faisant passer Ben pour l’imposteur.
Le titre original est une expression employée par Meredith à la fin de la séquence pré-générique : « A deck full of aces », une main pleine d’as (il en présente six en même temps).
Mitch Vogel n’apparaît pas et n’est pas crédité au générique.
12.19 The Desperado (Un homme désespéré)
NBC, 7 février 1971
Musique de Fred Steiner
Ecrit par George Lovell Hayes
Réalisé par Philip Leacock
Hoss (Dan Blocker) porte Liza Walter (Marlene Clark)
Alors qu’il voyage seul, Hoss est capturé dans les montagnes par un couple de fugitifs noirs, Buck et Liza Walter, qui le prennent pour l’un des hommes de « Solomon » et entendent ou bien le tuer ou bien l’utiliser comme otage. C’est en vain qu’il déclare ne pas savoir de quoi ils parlent, ils ne sont pas disposés à lui faire confiance. Pour eux, il n’est qu’un Blanc, complice de ceux qui les traquent et leur veulent du mal. Il tente de s’enfuir mais est repris. Pendant ce temps, Ben et Joe s’inquiètent de la route qu’il a suivie et se mettent sur sa trace. Ils rejoignent bientôt le posse conduit par le shérif Solomon Rudd et son adjoint Cal, qui est aussi son beau-frère. Au groupe s’est également joint Thad, un tueur à gages engagé par le vieux Ledbetter : Buck Walter a tué son fils et c’est la raison pour laquelle Solomon veut l’arrêter et Ledbetter le voir mort. Dans les montagnes, Buck et Liza en viennent à admettre que Hoss n’est pas celui qu’ils croyaient et qu’il n’a aucune mauvaise intention à leur égard. Ils finissent même par le libérer après qu’il a donné l’alerte en voyant approcher Thad, qui voulait surprendre les fugitifs. Buck est décidé cependant à mourir en résistant à l’arrestation. La raison pour laquelle il a tué le fils Ledbetter est que celui-ci les harcelait pour avoir leur petite ferme ; en mettant le feu à leur grange, il a tué leur fils. Déterminé à mourir plutôt que de se soumettre à la justice des Blancs, Buck assomme Liza et la confie à Hoss en le renvoyant, puis il se dresse seul face au posse de Solomon…
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Avec Lou Gossett (Buck Walter), Ramon Bieri (Sheriff Solomon Rudd), Marlene Clark (Liza Walter). Et avec Mike Mikler (Thad), George Dunn (Andy), Sandy Rosenthal (Davy [Bent]) et Warren Vanders (Cal).
Comme dans l’épisode 12.15, Hoss est prisonnier pendant que Ben et Joe le recherchent. Le temps passé avec un couple de fugitifs noirs est le prétexte à une réflexion sur le racisme mais la situation de Buck et Liza Walter met aussi en question la dignité humaine et les limites de l’humiliation qu’un être humain peut supporter avant de rendre les coups reçus. Ben et Joe restent en retrait de l’action durant tout l’épisode, y compris le dénouement.
Mitch Vogel n’apparaît pas et n’est pas crédité au générique.
12.20 The Reluctant American (L’immigré)
NBC, 14 février 1971
Ecrit par Stanley Roberts
Réalisé par Philip Leacock
Daniel Massey et J. Pat O'Malley
Leslie Harwood, banquier d’investissements londonien, fait le voyage jusqu’au Nevada afin de voir par lui-même comment est géré le ranch Mallory dans lequel il a fait investir sa banque mais qui accuse des pertes. Il est accueilli à Virginia City par le contremaître Zach Bolton, qui n’est visiblement pas ravi de l’arrivée du « patron » anglais, accompagné de son épouse Gillian, enceinte. Sur le chemin du ranch, le convoi est attaqué par des voleurs de bétail auxquels Bolton donne la chasse, laissant les Harwood poursuivre seuls. Ils arrivent à Ponderosa et croient avoir trouvé « leur » ranch, dont le charme les séduit immédiatement… avant que le retour des Cartwright ne leur révèle leur erreur. Ben les invite à passer la nuit, après quoi Jamie les accompagne jusqu’au ranch Mallory, bien plus… fruste. Le couple est néanmoins ravi de vivre cette aventure américaine et Leslie entreprend très vite de se faire montrer le ranch par Bolton. Ce dernier, cependant, n’apprécie pas la mise en cause de son travail par Leslie Harwood, encore moins quand celui-ci suit les conseils de Jamie. Aussi claque-t-il la porte, emmenant les employés avec lui et ne laissant que la domestique de maison, sa propre fille Haida, née d’une mère indienne. Qu’à cela ne tienne : Leslie entend engager une nouvelle équipe et jette son dévolu sur la petite troupe qu’il trouve au saloon, emmenée par le truculent Big Mac Hennessy. Entre-temps, Leslie a accusé les Cartwright de lui avoir volé son bétail : il a surpris en effet Hoss et Joe en train de mêler ses bêtes aux leurs et, sans entendre leur explication – le sachant sans personnel, ils ont pris la liberté d’emmener les bêtes du ranch Mallory afin de les protéger des voleurs de bétail -, les a dénoncés au shérif Clem (qui en a levé un sourcil, voire les deux). En regagnant ses terres avec sa nouvelle troupe, Leslie tombe sur de vrais voleurs de bétail, qui ne sont autres que ses anciens employés, avec Bolton à leur tête. Un échange de coups de feu s’ensuit mais Leslie doit son salut à l’intervention de Hoss et Joe…
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Avec Daniel Massey (Leslie Harwood), Jill Haworth (Gillian Harwood). Et avec Daniel Kemp ([Zach] Bolton), J. Pat O’Malley (Big Mac [Hennessy]), Ronald Long (Gore Stanhope), Bing Russell (Clem), Victor Sen Yung (Hop Sing), Sandra Ego (Haida [Bolton]), Pat Houtchens (Reverend Williams), Red Morgan (Stokely) et George Tracy (Cherokee ? – non crédité).
Illustration du concept du poisson hors de l’eau avec gentleman anglais transporté dans le rude Nevada. Leslie Harwood et son épouse Gillian se montrent cependant, contre toute attente, très capables de s’acclimater, d’autant que Leslie, qui s’est battu dans l’armée de Sa Majesté, maîtrise aussi bien les armes que les chevaux, au grand dam de Bolton qui croyait se moquer à bon compte. L’histoire tire plus vers la comédie que vers le drame et se laisse regarder avec plaisir, les malentendus entre Harwood et les Cartwright se résolvant heureusement. Tout se termine d’ailleurs par le baptême du petit Leslie Benjamin Harwood, alors que les Harwood annoncent leur intention de rester, devenant ainsi les nouveaux voisins des Cartwright. L’épisode, semble-t-il, avait pour but de tester l’idée d’une possible série dérivée, qui ne vit finalement pas le jour.
12.21 Shadow of a Hero (L’ombre d’un héros)
NBC, 21 février 1971
Musique de Fred Steiner
Adaptation de John Hawkins et B.W. Sandefur, histoire de Mel Goldberg
Réalisé par Leo Penn
Dean Jagger et Lorne Greene
Ben, Hoss et Joe sont à Clear Creek, Nevada, pour les célébrations en l’honneur du Général Ira Cloninger, un héros de retour dans sa ville natale qui a décidé de lui ériger une statue et de changer son nom en Cloninger. Ben et le juge Donavan ont également l’intention d’annoncer au Général qu’un comité l’a choisi pour se présenter aux prochaines élections pour le poste de Gouverneur de l’Etat. L’arrivée d’un journaliste de San Francisco, Barnabas Freed, jette une ombre sur la cérémonie : il est venu enquêter sur ce qu’il appelle un « meurtre » commis la veille par le Général. Cloninger a en effet abattu un Indien, Jacob Greybuck, qu’il a surpris lui volant des chevaux avec deux autres Indiens. Ceux-ci se sont enfuis. Le shérif a enquêté et la version du Général a été admise aisément, mais Freed a des doutes. Il réussit à convaincre Joe de le conduire à Angels’ Point où a eu lieu l’incident. Là, ils rencontrent les deux « complices », Samuel et Thomas Greybuck, respectivement le père et le frère de Jacob. Ils affirment qu’ils ne faisaient que traverser le ranch du Général, une terre ouverte (open range), avec des chevaux qui leur appartenaient, lorsque le Général leur a tiré dessus. Le lendemain, Sam et son fils se rendent chez le Général afin de reprendre ces chevaux dont ils revendiquent la propriété, et Cloninger ouvre le feu sur eux. Le Général est blessé mais tue le second fils de Samuel, qui s’enfuit dans les montagnes, poursuivi par l’ancien aide de camp du Général devenu son employé de maison, Willis. Joe empêche ce dernier d’abattre l’Indien, qu’il livre au shérif. Une audience a vite lieu, au cours de laquelle Cloninger réaffirme son droit tandis que Greybuck choisit de se taire. Ben commence à avoir des doutes sur ce qui s’est réellement passé, doutes que lui reprochent le Général et son épouse Bertha. Poussé à se justifier, le Général exprime des idées qui choquent Ben et le juge Donavan : il affirme avoir le droit d’abattre tout Indien surpris sur ses terres, car ces « sauvages » sont des meurtriers et des voleurs de chevaux. Il devient vite clair qu’il a ouvert le feu sur les Greybuck pour cette seule raison. Freed apporte bientôt la preuve que les Greybuck sont bel et bien entrés sur les terres du Général avec des chevaux à eux. Tout, brusquement, se délite. Willis fait évader Greybuck de façon à le faire paraître résolument coupable et le Général revêt son uniforme pour se lancer à la poursuite du « sauvage »…
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Avec Dean Jagger (Général Ira Cloninger), Laurence Luckinbill (Barnabas Freed), John Randolph (le Juge Donavan). Et avec Linda Watkins (Bertha Cloninger), Lane Bradford (Willis), Ruben Moreno (Sam Greybuck), Stuart Randall (Sheriff Baker), Steve Shemayne (Thomas Greybuck).
Un scénario poignant centré sur la personnalité d’un héros de guerre dont aucune tache n’a jamais assombri la réputation… jusqu’à ce qu’un journaliste l’accuse de meurtre et commence à enquêter sur un événement qui finit par révéler le traumatisme profond que la guerre, et notamment les guerres indiennes, a causé dans l’âme du Général. Joe et Ben jouent les auxiliaires de la Vérité dans une intrigue très bien menée.
Mitch Vogel n’apparaît pas et n’est pas crédité au générique.
Michael Landon et Ruben Moreno
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12.22 The Silent Killer (L’épidémie)
NBC, 28 février 1971
Adaptation de John Hawkins, histoire de Edward De Blasio
Réalisé par Leo Penn
Meg Foster au chevet de Mitch Vogel
Une épidémie de grippe menace Ponderosa, où les malades commencent à s’accumuler dans le dortoir des employés. Le Dr Martin apporte les premiers soins et laisse les malades à la garde de l’infirmière Harriet Clinton. Une jeune femme irlandaise, Evangeline Woodtree, se trouve également confinée au ranch lorsque le Dr Martin met en place une quarantaine. Epouse du Dr George Woodtree, elle est venue plaider auprès de Ben la cause de son mari, mis en cellule par le shérif Clem Foster à la suite d’une plainte de Ben et du Dr Martin. Venu récolter des fonds pour fonder un hôpital, Woodtree a prétendu être titulaire d’un diplôme de Harvard alors qu’il est en réalité diplômé d’une université irlandaise. Regrettable mensonge, certes, mais qui ne justifie pas selon Evangeline qu’il soit mis en prison. Hop Sing malade, Evangeline offre de le remplacer et se montre préoccupée de la façon dont Martin et Harriet traitent les malades, en les confinant dans un dortoir surchauffé, toutes portes et fenêtres fermées. Elle préconise de les nourrir de bouillon et d’aérer la pièce mais se heurte à la résistance forcenée d’Harriet Clinton. C’est néanmoins selon ses propres préceptes qu’Evangeline soigne Hop Sing et Ben, tombé malade à son tour, et qui se rétablissent rapidement. Lorsque le Dr Martin est alité à son tour, Evangeline, lasse de se soumettre, prend les choses en main avec énergie et impose ses méthodes, qui ne tardent pas à convaincre même les plus incrédules…
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Avec Meg Foster (Evangeline Woodtree), Louise Latham (Harriet Clinton). Et avec Harry Holcombe (Dr [Joshua] Martin), Bing Russell (Deputy Clem), Victor Sen Yung (Hop Sing), Bill Clark (Smoky), Hal Burton (Barney Bates) et Ion Berger (Dr George Woodtree).
Evangeline Woodtree est inspirée par Florence Nightingale (1820-1910), surnommée « the Lady with a lamp » (titre d’un film de 1951 et expression employée par le Dr Martin pour la désigner), qui oeuvra pour améliorer les conditions sanitaires dans les hôpitaux et contribua à former les infirmières selon des principes en contradiction avec les pratiques de son époque. L’insistance d’Evangeline pour aérer les pièces dans lesquelles sont agglutinés les malades est directement inspirée des préceptes de Florence Nightingale. Le Dr Martin et l’infirmière Harriet Clinton représentent ici la résistance du corps médical arc-bouté sur ses certitudes – mais qui s’ouvre, in fine, aux préceptes nouveaux d’Evangeline. Le Dr Woodtree, son mari, confiné à la marge du récit, représente, lui, l’apport de médecins étrangers dont les Etats-Unis avaient besoin à l’époque et qui n’alla pas toujours sans résistances. Au Dr Martin qui ne juge que par Harvard, il faut un épisode pour admettre la compétence d’un confrère muni d’un diplôme étranger, donc suspect à ses yeux.
Ben et Evangeline évoquent aussi le câble transatlantique qui permet une communication plus rapide entre les Etats-Unis et l’Irlande. Le premier câble fut posé en 1858. Ben déclare qu’il est utilisé « depuis trois ans » mais il est peu probable que l’action de cet épisode se situe en 1861.
La peur suscitée par la maladie évoque à Jamie la mort de son père.
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12.23 Terror at 2:00 (Terreur à deux heures de l’après-midi)
NBC, 7 mars 1971
Ecrit par Michael Landon
Réalisé par Michael Landon
Steve Ihnat, l'inquiétante fusion de l'homme et de la mitrailleuse
Virginia City s’apprête à recevoir une délégation de l’armée et le chef des Paiutes Winnemucca. Ils vont signer un traité par lequel le Gouvernement s’engage à rendre leurs terres aux Paiutes. Trois hommes se faisant passer pour des journalistes de St Louis prennent leurs quartiers dans une suite du Palace Hotel dont les fenêtres donnent sur la tribune où sera signé le traité. Ils apportent secrètement une mitrailleuse Gatling qu’ils ont volée à l’armée en assassinant froidement les deux soldats (Baines et Harris) qui la transportaient. Gantz, habité par une haine fanatique des Indiens, entend exterminer ces derniers mais également tous les gens présents lors de la signature du traité. Il rêve plus largement de l’extermination totale des Rouges. L’attitude de l’un de ses complices, Hunter, qui se promène en ville avec un appareil photographique sans le matériel adéquat pour prendre effectivement des photos, intrigue cependant le journaliste du Virginia City Star, Sam Dawson, dont Jamie est l’apprenti. Dawson frappe donc à la porte de Gantz afin de le questionner et se retrouve otage des bandits. Inquiet de l’absence de Dawson, Jamie envoie Hoss s’enquérir, faisant de lui sans le savoir le nouvel otage de Gantz. L’autre complice, Graham, attire bientôt l’attention de Joe et de l’adjoint Clem Foster, qui comprennent alors que quelque chose de grave se passe au Palace Hotel…
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Avec Steve Ihnat (Gantz), Dabbs Greer (Sam Dawson). Et avec Bing Russell (Deputy Clem [Foster]), Byron Mabe (Hunter), Ron Foster (Graham), Helen Kleeb (Mrs Carruthers), Bruce Kirby (Mr Loomis), Chubby Johnson (John Baines), Jess Vint (Toby Harris), Kerry MacLane (Teddy Daws), James Jeter (Buck [the Blacksmith]), Iron Eyes Cody (Winnemucca), Robert Noe (Fred Caldwell).
Sans renoncer à l’humour (notamment à travers Hoss, sa fascination un peu naïve pour la photographie et ses échanges avec l’adjoint Clem), Michael Landon scénariste et réalisateur installe une tension lourde qui explose dans une scène finale d’une grande violence. Ecriture et réalisation sont remarquables.
Steve Ihnat incarne avec talent le tourment intérieur et la tension obsessionnelle et meurtrière qui menacent de semer la terreur à Virginia City. Le crime qui le hante, à la hauteur de son fanatisme meurtrier, s’exprime de façon ambiguë et inquiétante dans la scène qu’il partage avec le jeune Kerry MacLane. Son regard, sa façon de toucher son visage, la tension intérieure qui l’habite pendant que l’enfant ouvre pour lui une bouteille de Champagne installent une tension dérangeante qui prend sens ensuite, quand on découvre la nature de son tourment intérieur, sans perdre pour autant son caractère dérangeant. Le rapport d’Ihnat à la mitrailleuse est manifestement une affaire de compensation. La scène du meurtre des deux soldats, qui ouvre l’épisode, est également poignante.
On retrouve le Chef Winnemucca, déjà rencontré dans plusieurs épisodes de la série, ici sous les traits (muets) d’Iron Eyes Cody.
On peut s’étonner du moyen de transport choisi par les criminels pour préparer leur fuite. Techniquement, il a pour vocation d’intéresser personnellement Joe Cartwright à l’action, mais d’un simple point de vue pragmatique il n’est certainement pas le véhicule le plus approprié pour quitter le lieu d’un crime.
Jamie délivre un message en donnant son avis sur la signature du traité, prétexte à des célébrations qui mettent la ville en fête : il s’étonne de toute cette mise en scène et des congratulations que s’adressent à eux-mêmes les Blancs alors même qu’ils ne font que rendre aux Indiens des terres qui leur appartenaient au départ. Sam Dawson, touché par son point de vue, lui dit qu’il fera un bon journaliste.
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12.24 The Stillness Within
NBC, 14 mars 1971
Ecrit par Suzanne Clauser
Réalisé par Michael Landon
Ben au chevet de Joe
Michael Landon et Jo Van Fleet
Une violente explosion rend Joe aveugle. Le Dr Martin se veut rassurant en affirmant que ce peut n’être que temporaire mais Joe éprouve les plus grandes difficultés à accepter son état. Il refuse avec véhémence la venue d’une enseignante, Ellen Dobbs, que Ben a engagée pour lui apprendre à assumer sa cécité. Ellen, aveugle elle-même, parvient à l’amener à accepter sa présence et à lui enseigner à se déplacer et à lire le braille, sans jamais lui révéler sa cécité. Elle est présente lorsque Joe, après une visite d’une amie pleine de pitié à son égard, retombe dans le rejet et la colère, s’apitoyant sur son sort au risque de compromettre tout le travail déjà accompli. La famille regarde avec douleur et impuissance le dur combat de Joe…
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Avec Jo Van Fleet (Ellen Dobbs). Et avec Harry Holcombe (Dr Martin), Victor Sen Yung (Hop Sing), Jeannine Brown (Sally Morris), Robert Noe (ranch hand #1).
Cette parabole sur le combat d’un homme pour assumer sa cécité, qui prépare l’une des lignes majeures de La Petite maison dans la prairie, est aussi une histoire d’amour entre l’aveugle et sa professeure, qui s’exprime dans l’épilogue de façon poignante. Jo Van Fleet reçoit une grande part de la lumière dans cette fable claire-obscure où Landon tient le rôle de l’homme tourmenté par ses ténèbres. Lorne Greene et Dan Blocker sont invités à verser eux aussi quelques larmes.
Le titre de l’épisode est une expression employée par Ellen Dobbs, qui invite Joe à trouver en lui cette « tranquillité intérieure » qui lui permettra de se concentrer et de progresser.
Joe confie à Jamie que Hoss avait peur du noir quand il était enfant.
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12.25 A Time to Die (Une heure pour mourir)
NBC, 21 mars 1971
Ecrit par Don Ingalls
Réalisé par Philip Leacock
Henry Beckman, Lorne Greene et Vera Miles
Une amie des Cartwright, la veuve April Christopher, qui séjourne à Ponderosa en attendant de faire construire la maison dont elle rêvait avec son mari Paul, est mordue par un loup. La morsure d’un voisin, Sam, par un chien enragé fait craindre au Dr Phelps que le loup ne soit malade lui aussi mais Ben et le médecin décident de n’en rien dire à April, tant qu’elle ne présente aucun symptôme. Ben et ses fils traquent le loup et l’abattent afin d’expédier son corps à San Francisco pour des analyses qui permettront d’être fixé. En attendant, chacun s’efforce de ne rien laisser paraître de ses inquiétudes, mais la jeunesse de Jamie trahit ses émotions et April comprend bientôt de quoi il retourne. Elle insiste néanmoins pour que la soirée prévue de longue date à Ponderosa, et qu’elle a activement préparée avec l’aide de Jamie et de Ben, ait lieu malgré tout. Les premiers symptômes, cependant, ont déjà commencé de paraître et April s’évanouit en plein bal. Après le départ des invités, elle a la surprise de voir arriver sa fille Lori, venue plus tôt que prévu la rejoindre pour lui annoncer son mariage prochain. April n’a plus aucun doute sur l’issue fatale et doit en informer sa fille, qu’elle renvoie avec instruction de se marier au plus vite, sans elle, afin de revenir à Ponderosa où elle l’attendra. Elle sait, en vérité, qu’elle sera probablement morte au retour de Lori. Son état en effet s’aggrave et le retour des analyses réalisées à San Francisco ne laisse aucun doute sur son état…
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Avec Vera Miles (April Christopher), Henry Beckman (Dr Phelps). Et avec Victor Sen Yung (Hop Sing), Rance Howard (Sam), Bing Russell (Deputy Clem), Michael Clark (Perkins), Kimberly Beck (girl), Homer Garrett (caller) et Melissa Newman (Lori).
Ben est autorisé à tomber amoureux dans cet épisode dont l’heureuse élue est de toute façon condamnée. Vera Miles, qui l’année précédente était le Dr Sam dans l’épisode 16.04 de Gunsmoke, incarne la douce et forte à la fois April Christopher, dont la maladie est le cœur d’un scénario forcément émouvant.
Lorne Greene et Henry Beckman
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12.26 Winter Kill
NBC, 28 mars 1971
Adaptation de John Hawkins et Robert Pirosh, histoire de Jack Rummler
Réalisé par William Wiard
Dan Blocker et Clifton James
Les éleveurs sont aux abois : l’hiver très rude tue le bétail et certains voisins des Cartwright, comme Tyson et Gorley, sont prêts à vendre leur ranch à Quarry pour une bouchée de pain. Ben les en dissuade en obtenant du banquier Griggs un délai et la promesse d’un prêt s’il parvient à démontrer que les bêtes qu’il a ramenées du Montana sont capables de résister aux conditions hivernales. Un voisin des Cartwright, Howie Landis, qui est aussi le contremaître du ranch de Quarry, abat dans la montagne une bête qu’il croit errante mais qui porte la marque de Ponderosa. Lorsque Quarry le découvre, il menace Landis de le faire juger pour vol de bétail, en vertu d’une clause figurant dans le contrat de tous les éleveurs regroupés en association. Sauf si Landis lui laisse la bête, qu’il a l’intention de servir au prochain dîner des éleveurs, façon très ironique de fêter l’achat des terres des fermiers acculés à la ruine, et s’il prétend avoir vu cette bête morte de froid dans la montagne. Howie se plie à son chantage et ment aux Cartwright. L’annonce de la bête morte fait sur le banquier Griggs l’effet escompté par Quarry : si le bétail du Montana ne résiste pas mieux que celui du Nevada, Griggs n’a plus de raison de couvrir les pertes des fermiers et Quarry pourra mettre la main sur les terres qui l’intéressent. Les Cartwright ont des doutes, cependant, et cherchent vainement la bête morte dans la montagne. Ce sont les remords de Landis qui poussent néanmoins ce dernier à avouer la vérité lors du dîner des éleveurs. Quarry, pour se défendre, affirme que le bétail du Montana meurt dans la neige et une expédition est organisée pour sonder les montagnes. Quarry prend les devants en abandonnant une bête morte de son propre troupeau, dont il a modifié la marque pour la faire passer pour celle de Ponderosa…
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Avec Glenn Corbett (Howie Landis), Sheilah Wells (Marie Landis), Clifton James (Quarry). Et avec John Pickard (Griggs), Robert Knapp (Denman), Stuart Nisbet (Fred Tyson), Remo Pisani (bartender), Troy Melton (Gorley).
Si les subtilités du scénario peuvent paraître un peu tarabiscotées, le tournage en décors naturels, dans les montagnes enneigées, apporte un cachet d’authenticité qui profite au plaisir de l’aventure. On passe beaucoup de temps sur des raquettes à neige mais l’ensemble est divertissant.
12.27 Kingdom of Fear (Le royaume de la peur)
NBC, 4 avril 1971
Ecrit par Michael Landon
Réalisé par Joseph Pevney
Candy, Ben et Hoss à la merci d'esclavagistes (Luke Askew à gauche, Jay Jones à droite)
Ben, Hoss et Joe reviennent de Crescent City avec Candy et Billy, après avoir vendu du bétail. Ils sont accusés de violation de propriété privée par plusieurs hommes armés qui les obligent à déposer leurs armes. Billy, qui s’est avancé pour plaider leur cause, croyant à un simple malentendu, est abattu par le chef, Hatch. Emmenés jusqu’à un campement dans les montagnes, ils découvrent là d’autres hommes, enchaînés, et sont présentés à un homme qui se prétend shérif et juge à la fois. Il les condamne sans procès à six mois de travaux forcés. Un prisonnier du nom de Farley leur apprend plus tard que certains des travailleurs sont là depuis des années ; sa propre femme, Sarah, s’est pendue à cause du Juge. Les Cartwright et Candy n’ont d’autre choix que d’obéir aux ordres et de travailler à creuser la montagne à la recherche d’un filon d’or, tout en guettant la première occasion de s’évader. L’un des gardes, ayant trouvé un chèque de 22.000 $ dans les affaires de Ben, offre à celui-ci de les aider à fuir en échange, précisément, de 22.000 $. Mais il est démasqué par ses propres complices et le Juge en fait un exemple en lâchant sur lui les chiens agressifs qui montent la garde avec les hommes armés. Ils trouvent néanmoins une autre occasion et Joe parvient à briser ses chaînes et à s’enfuir. Poursuivi par Hatch, il fait en sorte de pousser les chiens après celui-ci et revient au camp pour libérer les prisonniers…
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Avec Alfred Ryder (le Juge), Luke Askew (Hatch), Richard Mulligan (Farley) et David Canary (Candy). Et avec Warren Finnerty (2nd gunman), Jay Jones (1st gunman), Charles Briles (Billy).
Tourné en 1968, cet épisode fut écarté en raison du contexte social et politique marqué par la guerre du Vietnam et les assassinats de Robert Kennedy et de Martin Luther King, et de la campagne anti-violence à la télévision. David Canary, qui jouait alors le rôle de Candy, est crédité au générique avec les autres acteurs invités et sa présence dans l’épisode n’est évidemment pas expliquée.
Le tournage a eu lieu en extérieurs près du Lake Tahoe, dans le Nevada, à Incline Village, qui est le site choisi originellement pour être le « vrai » ranch de Ponderosa.
Le chèque à l’ordre de Ben Cartwright porte la date du 24 juillet 1865 (20’42).
Mitch Vogel n’apparaît pas dans cet épisode tourné plusieurs années avant son introduction dans la série.
12.28 An Earthquake Called Callahan (Un nommé Callahan)
NBC, 11 avril 1971
Ecrit par Preston Wood
Réalisé par Herschel Daugherty
Victor French et Michael Landon
Dusty se retrouve en prison, accusé d’avoir volé l’argent de Meyers qu’il venait en fait de forcer à lui payer l’enjeu d’un pari. Un seul témoin pourrait confirmer la version de Dusty : un certain Tom Callahan qui parcourt le pays en roulotte avec Angeline et Otto, gagnant sa vie en mettant quiconque au défi de tenir trois rounds dans un ring face à lui. En se lançant sur la piste de Callahan, Joe croit remplir rapidement une mission sans difficulté. Mais Callahan est un homme pressé, toujours sur la brèche, et il n’a aucune intention de suivre Joe à Virginia City. Joe a même toutes les peines du monde à le forcer seulement à l’écouter ! En désespoir de cause, il monte lui-même sur le ring et entreprend de ruiner les affaires du boxeur en tenant, à chaque fois, trois rings contre lui, s’arrangeant pour esquiver ses poings le temps nécessaire. Mais Callahan ne s’avoue pas pour autant vaincu ; il propose à Joe un combat sans rounds, le dernier debout sera vainqueur et se pliera aux volontés de l’autre. Las, leur combat est si farouche qu’il les conduit à mettre sens dessus dessous la ville où ils se sont arrêtés, jusqu’à ce qu’un incident imprévu les conduise en prison. Ils en sont tirés par Dusty venu payer leur caution après que Joe a envoyé un télégramme à sa famille. Joe apprend alors que pendant qu’il s’échinait à suivre Callahan et essuyait ses coups, Dusty était déjà sorti de cellule, Meyers étant revenu sur son accusation…
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Avec Victor French (Tom Callahan), Sandy Duncan (Angeline). Et avec Dub Taylor (Otto), Larry D. Mann (Alex Steiner), Ted Gehring (Marshal), Hal Baylor (Shad Willis), Don Haggerty (Sheriff), Roy Johnson (barber), John Mitchum ([Ed] Meyers), Beth Peters (woman), Bing Russell (Deputy Clem) et Lou Frizzell (Dusty Rhodes) et George Sawaya (complice de Steiner - non crédité).
Un épisode suspendu aux poings de Michael Landon et Victor French, qui s’inscrit dans la veine comique de la série. L’intrigue est minimaliste et stupide et l’épisode ne vaut guère que pour la complicité qui semble déjà unir les futurs complices de La Petite maison dans la prairie et Les Routes du Paradis.
Sandy Duncan et Dub Taylor
Victor French et Michael Landon