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Guide réalisé par Thierry Le Peut (et complété au fil des ans !)
Découvrez les épisodes déjà en ligne :
saison 1 (complète) - saison 2 - saison 3 - saison 4 (vide) - saison 5 - saison 6 - saison 7 - saison 8 (vide) - saison 9 - saison 10 (vide) - saison 11 (vide) - saison 12 (complète) - saison 13 (complète) - saison 14 (complète)
La série et les photos sont © CBS-Paramount (Bonanza) et/ou NBCUniversal (DVD). All rights reserved.
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Les saisons 1 à 8 ont été éditées au Royaume-Uni sous forme de coffret par Revelation Films, sous licence NBCUniversal, le titre Bonanza étant la propriété de CBS-Paramount. Chaque saison comporte des interviews et une collection rare d'images d'archives. |
2.24 The Dark Gate (La porte du mal)
NBC, 4 mars 1961
Ecrit par Ward Hawkins
Réalisé par Robert Gordon
Ned Florey (alias Med Flory) et James Coburn
James Coburn et CeCe Whitney
CeCe Whitney avec Pernell Roberts
Les Cartwright procèdent au grand rassemblement de leur bétail après l’hiver. Ils sont surpris de retrouver bien moins de bêtes que ce à quoi ils s’attendaient, d’autant qu’ils n’y a pas trace non plus de bêtes mortes. Ben demande à Adam d’aller demander de l’aide à Ross Marquette, un rancher qui est l’ami d’Adam depuis une quinzaine d’années et dont certaines bêtes ont été retrouvées mêlées à celles de Ponderosa. Mais Adam trouve un Ross Marquette complètement différent de l’ami de quinze ans : un homme au visage fermé, qui l’accueille revolver au poing et l’accuse d’être l’amant de sa femme Delphine. Celle-ci explique à Adam qu’elle a nié et fini par admettre ce dont Ross l’accusait, pour qu’il cesse de la battre. Il s’est alors convaincu que cet aveu fait sous les coups était la vérité. Adam réussit à désarmer Ross et à lui lier les mains. Il envoie Delphine à Ponderosa où elle sera en sécurité puis libère son ami et le laisse seul. Ce que lui raconte Delphine l’effraie cependant, car il semble que Ross ait tellement changé de comportement ces derniers mois qu’il n’est désormais plus le même homme. Adam consulte un prêtre, Joe, et un médecin pour tenter de trouver une explication plus ou moins logique à un tel changement. Le banquier Begley lui aussi a constaté le changement de Ross depuis qu’il a frôlé la ruine à l’automne dernier. Selon le médecin, Ross est peut-être en train de sombrer dans la folie et il n’est pas certain qu’il existe à cela un remède.
Désormais seul au ranch après avoir renvoyé tous ses employés, Ross s’associe avec le bandit Monk Hartley pour attaquer un transport de lingots d’or. Au cours de l’attaque, profitant d’une fusillade qu’il a lui-même provoquée alors que Monk ne voulait tuer personne, il blesse Monk, qu’il achève ensuite en prétendant le ramener au ranch pour le soigner. Les hommes de Monk restent travailler avec Ross mais l’homme les inquiète. Pendant ce temps, à Ponderosa, Delphine reprend goût à la vie. Mais la situation évolue lorsque l’on découvre où est passé le bétail disparu de Ponderosa : il a été volé par Ross qui, en changeant la marque de son ranch Silver Dollar, a fait en sorte que sa marque puisse recouvrir celle de Ponderosa. Le shérif Coffee pense, en outre, que Ross est derrière l’attaque du convoi de lingots. Ben, Hoss et Joe l’accompagnent chez Marquette pendant qu’Adam préfère retourner au ranch de Ponderosa afin de s’assurer que Delphine est en sécurité. Il la trouve mourante, battue par Ross qui a surgi alors qu’elle était seule. Elle meurt dans les bras d’Adam. Celui-ci traque alors son ami dans les montagnes. Au moment où sa famille et le shérif s’emparent des hommes de Monk au Silver Dollar, Adam affronte Ross. Celui-ci ne le reconnaît même plus ; il se croit persécuté par tout le monde et ouvre le feu sur Adam qui réplique. Ross, lui aussi, s’éteint dans ses bras, sans comprendre ce qui s’est passé, croyant être dix mois plus tôt, à la veille de son anniversaire de mariage avec Delphine, qui l’attend à la maison…
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Avec James Coburn (Ross Marquette), CeCe Whitney (Delphine Marquette), Ned Florey (Monk Hartley), Dean Stanton (Billy), Ray Teal (Sheriff Roy Coffee), James Anderson (Sam), Joe Di Reda (minister [Joe]), Roy Engel (doctor [Paul]), Donald Foster (Mr Begley), John Mitchum (Jake), Rush Williams (Matthew).
La prestation de James Coburn et celle de Pernell Roberts dominent cet épisode où l’histoire d’une folie est aussi celle de la mort d’une amitié et de la chute d’un homme. Elle se termine sur le chagrin d’Adam que le soutien des siens aidera à surmonter l’épreuve.
L’épisode aborde frontalement la question des femmes battues, d’une façon particulièrement brutale. La séquence pré-générique filme en plan rapproché une femme battue par son mari, que la caméra tarde à montrer. La suite de l’épisode lie cette violence conjugale à la folie explicite de l’homme qui s’en montre coupable. La mort de Delphine est la conséquence extrême et dramatique du pré-générique et constitue également une scène d’une grande intensité.
2.27 The Gift (Le Grand Blanc)
NBC, 1er avril 1961
Ecrit par Denne Petitclerc et Thomas Thompson
Réalisé par William Witney
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Ben, Hoss et Adam sont au Camp McDonald, au Fort Tyson Wells, en Arizona, attendant le retour de Joe pour ramener chez eux des chevaux qu’ils ont achetés. Mais Cochise soulève les Apaches qui conduisent des raids dans toute la région et, Joe ne revenant pas, ils décident de partir à sa recherche. Hoss et Adam ont avoué à leur père que Joe était parti à Yuma pour lui acheter un cheval qui serait son cadeau d’anniversaire. C’est avec ce cheval, et l’homme à qui il l’a acheté, Emeliano, que Joe est seul dans le désert. A court d’eau, ils se résolvent à en demander à Sam Wolfe et sa bande de Comancheros, des bandits dont le camp est dressé en plein territoire apache et qui ne craignent pas les Indiens. Wolfe s’empare de tout l’argent de Joe mais aussi du Grand Blanc, le cheval, et met Joe et Emeliano en cellule. Il compte faire de Joe une cible pour distraire ses hommes. Joe parvient à s’enfuir avec Emeliano, en emmenant le Grand Blanc, mais le jeune frère de Wolfe, Cash, est tué par le cheval lors de leur évasion. Wolfe se lance à leur poursuite avec son gang. Se voyant acculés dans les montagnes, Emeliano pointe son fusil sur Joe et l’oblige à s’enfuir sur le Grand Blanc tandis que lui tiendra les bandits en respect. Il ne tarde pas à être tué et Joe s’enfonce seul dans le désert, poursuivi bientôt par un seul homme : Wolfe lui-même. Wolfe abat le Grand Blanc, forçant Joe à continuer à pied. Il le rejoint rapidement, épuisé, au bord d’un cours d’eau auquel il l’empêche d’accéder. Entre-temps, Ben, Adam et Hoss ont vu mourir Emeliano et se sont débarrassés des derniers comancheros. Ben, parti en avant, retrouve Joe aux mains de Sam Wolfe…
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Avec Jim Davis (Sam Wolfe) et Martin Landau (Emeliano). Et avec Jack Hogan (Cash Wolfe), Robert Christopher (Lieutenant), Joe Yrigoyen (Cayetano), Felipe Turich (le garde comanchero), Bob Miles (Chet, l’éclaireur blessé).
Un épisode à l’action riche et sans temps mort qui fait figure de petit film et constitue un excellent divertissement, bénéficiant en prime d’un tournage en extérieurs qui confère de l’ampleur aux poursuites dans le désert. Si Martin Landau et Jim Davis donnent de l’épaisseur à leurs personnages, on notera particulièrement la mort d’Emeliano jouée de manière outrancière par Landau (une prestation qui rejoint la mort de Marion Cotillard dans The Dark Knight Rises au rang des morts les plus théâtrales de l’écran). A noter aussi, dans un autre genre, le duel final qui oppose Lorne Greene à Jim Davis, filmé dans le décor monumental d’Arizona.
A la fin de l’épisode, une scène évoque le Ben patriarche biblique que l’on voyait par exemple dans l’épisode 1.09 : alors qu’il vient de sauver son fils, Ben lève la tête vers le ciel et prononce un « Merci » qui ne peut s’adresser qu’à Dieu. Plus tôt dans l’épisode, Joe a cité une phrase que son père lui a souvent lue dans la Bible : « Un chien vivant vaut mieux qu’un lion mort » (Ecclésiaste, 9:4).
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2.28 The Rival (Le rival)
NBC, 15 avril 1961
Ecrit par Anthony Lawrence
Réalisé par Robert Altman
Peggy Ann Garner et Dan Blocker |
Dan Blocker et Charles Aidman |
Peggy Ann Garner et Charles Aidman
Hoss fait sa cour à Cameo Johnson, une charmante voisine. Alors qu’il rentre d’une de ses visites à la jolie dame, il aperçoit un groupe de cavaliers parmi lesquels il reconnaît un ami, Jim Applegate. Il n’y prête pas plus attention que cela, jusqu’à ce qu’il découvre une femme morte, abattue dans le dos, et son mari pendu à un arbre devant leur petite ferme. Jess et Peggy Morehouse étaient des homesteaders paisibles. Cloué sur un arbre, l’écriteau « Voleurs de bétail, prenez garde ». Très vite, le shérif Coffee, à la tête d’un posse, surprend le groupe de cavaliers qui a commis ce méfait ; les hommes sont abattus en tentant de résister, l’un est capturé, Gideon, un autre s’enfuit. Hoss est gêné car le dernier homme du groupe a toutes les chances d’être Jim Applegate, mais il hésite d’autant plus à dire au shérif ce qu’il a vu que Jim courtise aussi Cameo. N’aura-t-il pas l’air, en parlant, de vouloir se débarrasser d’un rival ? Gideon, cependant, dénonce Jim comme son complice et le shérif l’arrête. Mais Cameo croit en son innocence et Hoss n’ose toujours pas parler. Jim nie avoir participé au lynchage et Hoss craint que son témoignage ne fasse condamner un innocent. Lorsque Jim parvient à s’évader, le frère de Morehouse réunit un posse pour le retrouver, déterminé à le pendre sans procès. Il soupçonne Hoss de le cacher à Ponderosa. Hoss, lui, sait où chercher : il retrouve Jim chez Cameo. La jeune femme a pris conscience de son amour pour Jim et elle n’hésite pas à pointer un fusil sur Hoss pour qu’il les laisse s’enfuir ensemble. Ils sont rapidement pris par Morehouse qui s’apprête à pendre Jim devant la ferme de son frère. Cameo se retourne alors vers Hoss et le supplie de les aider…
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Avec Peggy Ann Garner (Cameo Johnson) et Charles Aidman (Jim Applegate). Et avec Robert McQueeny (Gideon), Joe De Santis (Morehouse), Ray Teal (Sheriff Coffee), Orville Sherman (Jess Morehouse), Charlene Brooks (Peggy Morehouse), Bill Clark (Clem Johnson).
Cas de conscience pour Hoss, qui se retrouve pris entre la loyauté due à un ami, l’amour qu’il éprouve pour une femme et le devoir de vérité. Ben joue le rôle de sa conscience pour l’aider à prendre la bonne décision. Entre intrigue sentimentale et règlement de comptes, le scénario met habilement en scène le dilemme de Hoss et l’incertitude qui entoure le « coupable » Jim Applegate, ménageant un coup de théâtre pour le dénouement. A la fin de l’épisode, Hoss laisse partir la femme qu’il aime, conscient qu’elle en aime un autre.
Hoss fait sa cour à la jolie Cameo |
Peggy Ann Garner |
Dan Blocker et Peggy Ann Garner : la belle et la bête ?
Orville Sherman menacée par l'un des hommes masqués
Charles Aidman : bas le masque !
2.34 Sam Hill (Sam Hill)
NBC, 3 juin 1961
Ecrit par David Dortort
Réalisé par Robert Altman
Claude Akins est Sam Hill et Edgar Buchanan est John Henry Hill
Les Cartwright sont heureux du retour de leur ami Sam Hill, qui revient à chaque printemps pour se recueillir sur la tombe de sa mère, Rachel Lee Hill, morte dans l’incendie de leur maison dix-huit ans plus tôt. Sur le terrain que possède toujours Hill se dresse un arbre exotique qui fait l’admiration du pays car il résiste à tous les temps, de façon inexplicable. Il fut ramené d’un voyage par le père de Sam, John Henry Hill, qui a disparu depuis longtemps et que Sam tient pour mort. Ce terrain, cependant, n’a jamais cessé d’être convoité par le « Colonel » Tyson, un manchot toujours en uniforme et flanqué d’une armée privée de trois hommes, qui réitère chaque année à Sam son désir d’acheter le terrain. Invariablement, Sam refuse car ce lieu reste un lieu dédié à la mémoire de sa mère.
Cette année, Sam Hill a la surprise d’apprendre par Tyson que son père, John Henry, est attendu à Virginia City. Sam le rencontre en effet : un vieil ivrogne qui se fait remarquer au saloon de Percy avant de finir dans un abreuvoir. Sam l’emmène avec lui sur le terrain familial où, dessoûlé, John Henry est heureux de revoir ce fils qu’il n’a pas vu grandir, et peiné d’apprendre la mort de Rachel Lee, qu’il n’a jamais cessé d’aimer. John Henry a toujours refusé, comme son fils, de vendre la terre où ils se sont aimés. Mais Tyson surgit un soir à Ponderosa, où les Hill sont invités, et remet à John Henry l’argent de la vente du terrain. Pour preuve de la transaction, il a enregistré au Land Office un acte de vente dûment signé par John Henry. Bien qu’il dise n’avoir aucun souvenir d’avoir signé ce document, la preuve est sous ses yeux et Sam est dévasté. Il retourne aussitôt sur sa terre et commence à enfoncer des piques de fer profondément dans le sol. Lorsque survient Tyson, Sam tient tête à sa petite armée. Le sol se met soudain à trembler et une puissante énergie en jaillit, donnant à Sam l’apparence d’un surhomme, tandis qu’il se tient debout près de la tombe de sa mère. Deux choses alors sont révélées : la raison de la fertilité extraordinaire de ce petit bout de terrain, et les véritables circonstances de la mort de Rachel Lee…
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Avec Claude Akins (Sam Hill) et Edgar Buchanan (John Henry Hill). Et avec Ford Rainey (Colonel Tyson), Robert Ridgely (Billy Joe), Caroline Richter (Lonesome Lil), Howard Wendell (Willis), Ray Teal (Sheriff Roy Coffee), Mickey Simpson (Percy the bartender), Richard Bartell (hotel clerk), Nesdon Booth (Sgt Hathaway).
Ford Rainey face à Claude Akins Claude Akins et Edgar Buchanan |
Claude Akins et Lorne Greene Michael Landon et Dan Blocker |
David Dortort signe un épisode assez étrange, ancré dans la terre et pourtant teinté de surnaturel. La force extraordinaire de Sam Hill est soulignée dès le pré-générique, où il rivalise de puissance avec Hoss en frappant une enclume avec un marteau, faisant cesser l’orage qui tonne au-dessus de la région. La scène du tremblement de terre pose Sam Hill en quasi-géant, plus mythologique que réel, et Hoss et Little Joe ne cessent durant l’épisode de s’émerveiller (ou de s’inquiéter, parfois) de la puissance insolite de leur ami, qui semble travailler sans cesse (il est maréchal-ferrant et forgeron) et ne jamais dormir. Sam Hill maniant le marteau évoque Héphaïstos (Vulcain) mais l’imagerie biblique est également prégnante : le petit coin de verdure où se dresse l’arbre exotique (« candlenut tree ») est un jardin d’Eden autour de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, et Sam Hill en est le gardien (Dieu, ou une évocation du Premier Homme en sa pureté originelle ?). Son ennemi, le sombre Tyson, serait donc le démon, monté (pour le contraste) sur un cheval blanc. Les yeux de Tyson (comme, d’ailleurs, ceux de Sam Hill) paraissent soulignés au khôl, comme pour exacerber leur étrangeté.
La personnalité très paisible de Sam, qui forme un contraste avec cette puissance fantastique, et le souvenir quasi-religieux de Rachel Lee, contribuent à donner une tonalité « poétique » à l’épisode.
Sam Hill est un nom utilisé comme synonyme de « hell » dans l’expression familière « What in (the) Sam Hill… ? », fréquemment employée, par exemple, par Festus dans Gunsmoke. (Variante : « What in tarnation… ? » et aujourd’hui « What in the hell… ? », « What the fuck… ? » etc.) C’est une façon de « châtier » son langage en ne prononçant pas le mot « hell ». Il existe des Sam Hill dans l’Histoire mais on n’est pas sûr que l’expression soit rattachée à l’un d’eux, même si plusieurs hypothèses ont pu être formulées. L’expression « What in Sam Hill… ? » est employée à la fin de cet épisode.
Hoss et Little Joe forment un duo comique dans cet épisode. Adam, en revanche, est là sans avoir grand-chose à faire, visiblement étranger à la complicité qui existe entre ses deux frères.
A la fin de l’épisode, Sam Hill quitte Ponderosa avec son chariot de forgeron, un âne à sa suite, mais surtout en compagnie de deux acolytes : son père John Henry et une sorte de ménestrel apparu brusquement dans l’épilogue et qui se révèle être un autre fils de John Henry. Les trois hommes (et leur âne) forment un équipage qui aurait pu être au centre d’une autre série : mais « Sam Hill », pilote potentiel de cette série dérivée, resta sans suite.
Images qu'on aurait pu voir dans une série Sam Hill, si elle avait existé : en haut, le trio constitué par Robert Ridgely, Claude Akins et Edgar Buchanan, au-dessous Claude Akins et Edgar Buchanan.
Dan Blocker et Claude Akins avec David Dortort, scénariste de l'épisode et créateur-producteur de Bonanza.