Guide réalisé par Thierry Le Peut
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La saison 1 existe en DVD sous différents packagings, avec VF et VO sous-titrée en français, distribuée par Sony Pictures Home Entertainment. |
le pilote - saison 1 (1e partie) - saison 5
Jaclyn Smith, Farrah Fawcett-Majors et Kate Jackson devant le décor de la prison de femmes de Pine Parish dans l'épisode "Une prison pour ces dames"
Charlie's Angels est (c) copyright Sony Pictures Television / Sony Pictures Home Entertainment / Columbia Tristar / ABC Productions. All photos are (c) Sony Pictures / ABC Productions.
Saison 1
(1976-1977)
- Première partie -
Avec Kate Jackson (Sabrina Duncan), Farrah Fawcett-Majors (Jill Munroe), Jaclyn Smith (Kelly Garrett) et David Doyle (John Bosley). Et avec John Forsythe (Charlie – invisible et non crédité).
Voix françaises : Perrette Pradier (Sabrina), Béatrice Delfe (Jill), Evelyn Séléna (Kelly), Philippe Dumat (Bosley), Jean Berger (Charlie).
Créé par Ivan Goff et Ben Roberts
Producteurs exécutifs Aaron Spelling, Leonard Goldberg
Produit par Rick Husky (1, 2, 3, 4, 6), David Levinson (5, 8, 9, 10), Aaron Spelling et Leonard Goldberg (7), Barney Rosenzweig (11)
Musique de Jack Elliott et Allyn Ferguson
Les voix françaises sont indiquées sous réserve : je me fie à mon oreille, sans aucun document pour en confirmer la fiabilité. Si vous relevez des erreurs, n'hésitez pas à me les signaler.
1.01 Hellride (C’est l’enfer)
ABC, 22 septembre 1976
Ecrit par Edward J. Lakso
Réalisé par Richard Lang
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Suzy Lemson trouve la mort dans une course automobile sur le circuit de Corbin et, à la demande de son mécanicien Jerry Adams, Charlie charge les filles de mener l’enquête. Sabrina, qui a quelque expérience en la matière, se fait passer pour pilote tandis que Jill et Bosley jouent les rôles d’un prêcheur itinérant et de sa fille. Kelly, elle, les rejoint après avoir questionné les parents de Suzy en Caroline du Nord. Les suspects sont l’une des rivales de Suzy, Mary Barrows, alias Bloody Mary, son mécanicien Ted Kale, Eddie Dirko et Gene Wells. Les filles tentent de leur arracher des informations, ce qui ne va pas sans attirer leur attention et vaut à Jill de se retrouver en fâcheuse posture, tandis que Sabrina devient la nouvelle cible à abattre sur la piste, après que l’équipe a découvert que les quatre complices projettent d’utiliser la course de Corbin à Baja pour faire passer des diamants volés au Mexique à l’insu de la douane…
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Avec Don Gordon (Gene Wells), Mayf Nutter (Eddie Dirko), Kurt Grayson (Ted Kale), John Dennis Johnston (Jerry Adams) et Jenny O’Hara (Bloody Mary [Barrows]). Et avec Ric Mancini (poker player), Norma Connolly (Mrs Lemson), Rosane Covy (Suzy Lemson) et Russ Grieve (Mr Lemson), Anne Ramsey (Henry’s wife), Bob Frank (Henry).
Vf Serge Sauvion (Wells), Patrick Préjean (Eddie), Bernard Tiphaine (Kale), Michel Beaune (Jerry / Highway patrolman), Philippe Ogouz (poker player / Henry), Georges Atlas (race track announcer / Mr Lemson).
Charlie apparaît deux fois : sous les pieds experts d’une masseuse d’abord, dans la séquence d’exposition au sein de l’agence Townsend, puis dans sa piscine avec une brochette de jolies filles, dans l’épilogue.
Dans l’épilogue, Bosley offre à Sabrina un cadeau de Charlie : un trophée pour sa performance de pilote automobile.
L’accroche de Frère John (alias Bosley) sur sa caravane de prêcheur est « Race the Lord », jeu de mots sur l’expression « Praise the Lord » ou « Raise the Lord ».
L’officier de la Highway Patrol qui arrête Kelly et Dirko sur la route n’est pas crédité au générique de fin.
Sabrina porte au cou une chaînette dorée arborant les lettres de son prénom, ainsi qu’un tee-shirt rouge portant l’inscription « Sabrina ».
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1.02 The Mexican Connection (La filière mexicaine)
ABC, 29 septembre 1976
Ecrit par Jack V. Fogarty
Réalisé par Allen Baron
Dan Mason engage l’agence de Charlie Townsend pour faire la lumière sur la drogue transportée par sa sœur Laurie dans un avion qui s’est crashé à son retour du Mexique. Selon l’ami de Mason, Jim Taylor, c’est leur partenaire au Mexique, Frank Bartone, qui est à l’origine du trafic de drogue mais il n’en a pas la preuve. Sabrina se fait donc passer pour la nouvelle hôtesse de l’air embauchée par Taylor tandis que Jill et Kelly approchent Bartone, la première en se faisant engager comme professeur de natation pour la fille de Bartone, Maria, la seconde en attirant son attention sous la couverture anodine d’une enseignante en vacances au Mexique. Toutes trois obtiennent ainsi leur entrée dans la résidence de Bartone lors d’une réception, et Sabrina et Jill en profitent pour s’infiltrer dans sa cave, par où transitent des bouteilles de Bourgogne contenant en réalité de la drogue raffinée par le chimiste Steiner, auquel Sabrina a préalablement rendu une petite visite, accompagnée de Jim Taylor. Bartone, cependant, est obsédé par son principal concurrent, Escobar, que personne ne semble avoir jamais rencontré, et qu’il pense responsable du crash de l’avion, destiné à le discréditer auprès de ses clients dans le but de s’emparer du marché. Au cours de la réception, un cadeau est livré à Bartone dans une caisse entourée d’un ruban rouge : elle contient le cadavre de Steiner. Surprise dans la cave par Bartone et son gorille Nick Doyle, Jill improvise un mensonge pour se sortir d’affaire et permettre à Sabrina de s’éclipser sans être vue : elle prétend travailler pour Escobar et organise un rendez-vous entre ce dernier et Bartone à Los Angeles. C’est là que Bosley tend une souricière, avec le concours de la police…
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Avec Cesare Danova (Frank Bartone), Edward Power (Jim Taylor), Joseph Burke (Nick Doyle), Arnold Soboloff (Steiner). Et avec Robert Tafur (Col. Morales), Elyssa Davalos (Maria Bartone), Alex Tinne (peasant), Dante D’Andre (butler).
Vf Philippe Ogouz (Jim), Bernard Tiphaine (Bartone), Michel Barbey (Doyle), Séverine Morisot (Maria), Henry Djanik (Morales)
Deux apparitions pour Charlie : dans un chalet de montagne avec une séduisante compagne, puis sur un lit d’hôpital, une jambe dans le plâtre après un accident de ski, mais toujours une charmante hôtesse à son chevet.
Maria à Jill, pour la remercier : « You’re an angel. » Réponse en VO : « That’s what they tell me ! » (malicieuse, puisqu’elle est effectivement un Ange de Charlie) et en VF : « Ce n’est pas ce que tout le monde dit ! » (puisqu’en français ces dames sont des Dames et non des Anges).
Farrah Fawcett Majors fait une démonstration de ses talents de nageuse lors d’une double longueur dans la piscine.
Sabrina porte de nouveau la chaînette à son prénom, quand elle rencontre Jim Taylor.
Elyssa Davalos, Cesare Danova, Kate Jackson, Joseph Burke, Jaclyn Smith et Edward Power
Miss Farrah Fawcett-Majors sur le point de démontrer ses talents de nageuse
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1.03 Night of the Strangler (La nuit de l’épouvante)
ABC, 13 octobre 1976
Adaptation de Pat Fielder, histoire de Pat Fielder et Glen Olson & Rod Baker
Réalisé par Richard Lang
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Les Anges sont engagées par les parents de Dana Cameron, un mannequin assassiné par un tueur surnommé l’Etrangleur à la poupée (rag doll strangler), parce qu’il a laissé une poupée de chiffon près du corps de sa victime. Par un hasard extraordinaire, Dana Cameron était le sosie de Kelly, qui se présente à une séance de photos aux bureaux de Kevin St Clair, patron de St Clair Creations Incorporated qui employait Dana, et accessoirement amant de cette dernière. Kelly et Jill sont engagées et participent à une séance chez St Clair. Tous leurs suspects se trouvent réunis là : St Clair lui-même, sa femme Michelle, son attaché d’affaires Jesse Woodman, le photographe Alec Witt et le couturier Heinz Brandon. La ressemblance de Kelly avec Dana est bien sûr dans toutes les têtes mais St Clair lui-même ne semble pas s’en émouvoir outre mesure, une fois passé le choc de la première rencontre. Au cours de cette séance, Michelle est assassinée à son tour, selon le même mode opératoire. Un suspect de moins. St Clair étant visible de tous au moment du meurtre, il est écarté lui aussi de la liste. Restent Brandon, Woodman et Witt, auxquels s’intéressent les Anges. Une troisième agression a lieu, cette fois sur la personne de Candy, un autre mannequin, sauvée de justesse par l’intervention de Kelly. Le principal suspect est cette fois Alec Witt. Brandon, lui, figure toujours sur la liste… et finit mort dans une église, avec une poupée de chiffon et une note tapée à la machine dans laquelle il s’accuse des meurtres. Pour les Anges, cependant, la vérité reste encore à découvrir et les choses ne peuvent pas être si simples. Et s’il n’y avait pas un tueur mais plusieurs ?
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Avec Richard Mulligan (Kevin St. Clair), Dean Santoro (Jesse Woodman), William Beckley (Alec Witt), Alex Henteloff (Heinz Brandon), Elizabeth Robinson (Candy) et Rosemary Forsyth (Michelle St. Clair).
Vf Philippe Ogouz (Woodman), Michel Gudin (Brandon), Joëlle Fossier (Michelle), Mario Santini (Alec).
Toujours deux apparitions de Charlie, au début et à la fin, ici dans sa piscine, évidemment en galante compagnie, et prétendant toujours travailler ardemment.
Le jingle musical qui accompagne l’apparition des Anges au début de leurs missions est utilisé plusieurs fois ici pour souligner des plaisanteries des filles ou de Bosley, variante gimmick des rires enregistrés dans les sitcoms (ou dans Huit ça suffit en version originale).
Sabrina porte toujours sa chaîne Sabrina.
La maison des St Clair est la future résidence des Colbys dans Dynasty II : The Colbys. Incidemment, William Beckley, qui joue ici l’un des suspects, deviendra dans la décennie suivante le majordome des Carrington dans Dynasty, Gerard.
Farrah Fawcett-Majors face à Elizabeth Robinson
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1.04 Angels in Chains (Une prison pour ces dames)
ABC, 20 octobre 1976
Ecrit par Robert Earll
Réalisé par Phil Bondelli
Ces Dames avec Mary Woronov, alias la gardienne Maxine
Christine Hunter s’adresse à l’agence Townsend pour retrouver sa sœur Elizabeth, qui a disparu alors qu’elle était incarcérée dans la prison pour femmes de Pine Parish, une petite ville où la loi s’applique manifestement de façon très personnelle. Les Anges se font donc enfermer à leur tour, en attirant l’attention du shérif Clint par un excès de vitesse. Un seul homme sait qui elles sont réellement, le gardien Dan Winston, qui n’aime pas ce qui se passe à la prison. Elles commencent très vite à poser des questions sur Elizabeth et apprennent que l’on n’a plus revu celle-ci depuis qu’elle a été envoyée à l’infirmerie. Les détectives sont rapidement « invitées » à jouer les hôtesses lors d’une réception que donne la directrice de la prison, Mme Sorenson. Il est clair que celle-ci et le shérif se servent de la prison pour des affaires plus que douteuses, avec la complicité d’une bonne partie du personnel, dont les gardiens Karl Stern, Maxine et Fran, et qu’ils ne reculent pas devant un meurtre pour couvrir leur business. Le double jeu de Winston ne tarde pas à être découvert et le seul allié des filles à l’intérieur de la prison disparaît, en même temps que leur propre couverture prend du plomb dans l’aile. Clint et Karl reçoivent donc de Sorenson l’ordre de les faire disparaître à leur tour…
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Avec David Huddleston (Sheriff Clint), Anthony James (Karl Stern), Christina Hart (Billie), Mary Woronov (Maxine), Kim Basinger (Linda Oliver) et Neva Patterson (warden Sorenson). Et avec Brooke Tucker (Fran), Lauren Tewis (Christine Hunter), Brian Cutler (deputy [Dan] Winston), James E. Brodhead (Jill’s drunk [Harold]) et Robert P. Leib (doctor), Richard Kennedy (man), Terry Green (Elizabeth Hunter).
Vf Jacques Dynam (Clint), Claire Guibert (Sorenson), Arlette Thomas (Maxine), Gérard Hernandez (Karl), Philippe Ogouz (Winston), Francine Lainé (Billie), Sylvie Feit (Christine).
L’un des épisodes « iconiques » de la série, qui sera repris dans les futures déclinaisons de la franchise Charlie’s Angels. Une variation classique sur le thème de la prison (Christine Hunter parle d’une prison « comme on le montrait dans les westerns d’avant-guerre », « like something of an old western movie »), dans la lignée de La Chaîne de Stanley Kramer (1958) qui montrait Rock Hudson et Tony Curtis s’évadant enchaînés, et que l’on retrouve dans nombre de séries (par exemple Le Juge et le pilote en 1984, épisode 1.22). L’occasion de placer les Anges dans une situation habituellement dévolue aux hommes, en y ajoutant un gros soupçon de fantasme (la gardienne Maxine est visiblement très intéressée par la plastique masculine, avec la touche de sadisme appropriée, comme le gardien Karl, et la directrice Sorenson fait figure de mère maquerelle).
Une seule apparition pour Charlie cette fois, dans l’épilogue (avant-dernier plan). Il est dans sa piscine, seul (un plan déjà utilisé dans l’épisode précédent).
Sabrina porte toujours sa chaîne Sabrina.
Dans ses gros plans, Lauren Tewes ne cesse de jeter des regards à la caméra.
25’49’’ : l’un des noms sur le registre de l’infirmerie de la prison est Muriel Goldberg. Un lien de parenté avec Leonard ? (On trouve bien dans le recensement de 1940 dans l’Etat de New York un Leonard et une Muriel Goldberg frère et sœur, mais il ne s’agit pas du même Leonard.)
Dans l’épilogue, Charlie demande à Bosley d’oublier la facture de Christine Hunter, témoignant de sa bonté d’âme.
Dans l’épilogue aussi, Kim Basinger (l’une des détenues de la prison de Pine Parish) se présente à l’agence pour prendre le poste de standardiste.
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Terry Green as Elizabeth Hunter |
1.05 Target : Angels (Mais qui veut tuer Charlie ?)
ABC, 27 octobre 1976
Ecrit par David Levinson
Réalisé par Richard Lang
Sabrina et Jill profitent du grand salon de Charlie, entre billard, fléchettes, flippers et juke-box
Kelly est victime d’un attentat : un homme crible de balles sa fenêtre alors que son petit ami, le Dr Alan Samuelson, vient tout juste de la quitter. Dès le lendemain, les Anges se mettent en quête d’informations, en épluchant la liste des gens qu’elles ont envoyés en prison et qui pourraient vouloir se venger. Puis Jill est également attaquée par un homme qui boite, dans les vestiaires de l’équipe de basket féminine qu’elle entraîne. Sabrina propose alors à ses deux équipières de venir vivre dans son appartement, mais une bombe y explose. Qui veut donc la peau des Anges ? Sabrina, qui se fait passer pour morte afin d’enquêter plus librement, a recours à son père pour découvrir l’identité du tueur, un mercenaire du nom de Harry Wardlow. Se rendant (seule) dans son appartement, elle le découvre mort. Il agissait de toute évidence pour un commanditaire qui a choisi de se passer de lui. Au même moment, Kelly et Jill décident que l’endroit le plus sûr pour échapper au tueur est… la maison de Charlie, dans laquelle elles se font conduire par Bosley. Mais Sabrina, qui les y rejoint, s’avise brusquement que toute cette histoire n’a aucun sens : et si le tueur n’avait pas cherché à les tuer mais à les pousser, justement, à le conduire jusqu’à Charlie ? C’est donc dans les vieux dossiers de Charlie qu’il convient de chercher l’identité du mystérieux commanditaire. Alors que Bosley découvre son identité, un escroc nommé Meeker qui vient de sortir de prison où l’avait expédié Charlie, Meeker est déjà devant la maison de Charlie : il a l’intention de faire exploser le taxi qui amènera ce dernier. Kelly et Jill volent alors un taxi pour tromper l’ennemi de Charlie, avant que celui-ci ne rentre chez lui…
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Avec John Horn (Harry Wardlow), Tom Selleck (Dr Alan Samuelson), Michael Bell (Bill Duncan), David Healy (Cavendish), John Agar (Col. Blaylock), Irene Tedrow (Sister Anne). Et avec Thayer David (Meeker), Bill Smillie (doorman), John Petlock (minister), Steven Burleigh (cabbie #2), Michael Lederman (referee), Verda Bridges (Louise).
Vf Sady Rebbot (Wardlow), Jean-Claude Balard (Alan), Pierre Fromont (Bill), Jacques Ferrière (Cavendish), Raymond Loyer (Blaylock), Albert Augier (Meeker), Michel Gudin (le prêtre).
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Pour sa première production (il succède à Rick Husky), David Levinson signe un scénario qui jette par-dessus bord tout souci de vraisemblance. Si l’attentat contre Kelly reste dans un cadre conventionnel, l’attaque contre Jill bascule dans la fantaisie : il suffit d’un bruit de claudication (l’effet Long John Silver dans L’Ile au trésor) pour affoler Jill et la faire fuir devant un tueur qu’elle n’a même pas vu. La « mort » de Sabrina, ensuite, sert de cliffhanger de fin d’acte mais dès le début de l’acte suivant, qui montre la cérémonie funèbre, on comprend au jeu entre Bosley (grosses larmes) et Jill (indignation causée non par la mort de Sabrina mais par l’indécence de Bosley) qu’il ne nous est pas demandé un instant de croire à la mort de Sabrina, qui d’ailleurs réapparaît aussitôt. Puis vient l’idée saugrenue de se « cacher » chez Charlie, qui opère un nouveau basculement : le tueur est tué et son mystérieux commanditaire se met à jouer lui-même avec des bâtons de dynamite. Ce dernier acte est traité avec tant de désinvolture qu’il nous rapproche de séries burlesques (comme Max la menace ou Coup Double / The Partners), avec Kelly et Jill envoyant le taxi de Charlie s’emboutir dans un camion et l’ennemi de Charlie jetant sa dynamite sous le taxi censé transporter Charlie. Les péripéties, ici, s’enchaînent dans le souci de mettre en mouvement les personnages plutôt que de développer une histoire cohérente. On notera aussi que Levinson aime faire crier les dames : on retiendra en particulier le cri de Sabrina découvrant le cadavre de Wardlow dans un placard, peu cohérent avec la personnalité de nos détectives par ailleurs.
Le scénario introduit par ailleurs une dimension intime qui flirte avec le soap opera, sans servir l’intrigue. On fait la connaissance de l’ex-mari de Sabrina, le Detective Bill Duncan (du WCPD, comme les policiers de la série S.W.A.T. produite par Spelling / Goldberg en 1975-1976), et de son père, un Colonel à la retraite (qui nous apprend le nom de jeune fille de Sabrina, Blaylock). Tom Selleck, encore au début de sa carrière, est de son côté le petit ami de Kelly, congédié dans une scène qui, par sa désinvolture, frôle elle aussi le comique (involontaire ?). On y apprend que Kelly, qui a été élevée chez les sœurs catholiques (normal, pour un Ange), manque de confiance en elle et sabote systématiquement toute relation devenant sérieuse. Jill, elle, entraîne des enfants au basket.
Kelly habite une maison au n°326. Sabrina habite un appartement dans un immeuble qui emploie un gardien. La maison de Charlie est située au 674 Vinewood Lane (en fait le couvent de Los Feliz situé sur Waverly Drive, que l’on voit dans d’autres séries). A la fin de l’épisode, Charlie met en vente cette maison, devenue inutilisable puisque connue des Anges !
Deux apparitions de Charlie : lors du premier dialogue avec Bosley et les Anges, il est sur un bateau en pleine mer ; puis, dans le dernier acte, il est assis à l’arrière du taxi qui se dirige vers sa résidence. Sur les photos que Jill découvre chez lui, et où Bosley a découpé Charlie (réduit, donc, à un vide blanc), on reconnaît la piscine utilisée dans les deux épisodes précédents pour les apparitions de Charlie, et les deux filles sur le bateau de Charlie dans l’épisode suivant.
Verda Bridges, qui joue l’une des basketteuses de Jill, est la sœur de Todd Bridges, alias Willy dans Arnold et Willy.
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1.06 The Killing Kind (Une enquête musclée)
ABC, 3 novembre 1976
Ecrit par Rick Husky
Réalisé par Richard Benedict
Le corps d’une journaliste, Brooke Anderson, est rejeté par la mer. Son père, George Anderson, un ancien marin, aujourd’hui aveugle, est un ami personnel de Charlie, qui charge les Anges de découvrir la vérité sur la mort de Brooke. Elle enquêtait sur Moonshadows, un hôtel de luxe dont le patron est un nommé Paul Terranova. Jill s’y fait embaucher en qualité de professeur de tennis tandis que Kelly y entre sous l’identité d’une photographe. Elle constate très vite que Terranova n’aime pas du tout être photographié et qu’il n’est pas un homme à prendre à la légère, pas plus que les lieutenants dont il s’entoure, Koslo ou West. Jill découvre, elle, que le « Dr » Dignam, qu’elle a vu à la table du patron, travaille en réalité pour la commission d’aménagement. Tout porte à croire qu’il aide Terranova, de façon probablement illégale, à acheter un terrain sur la côte afin d’y construire un complexe hôtelier. De son côté, Sabrina rend visite à George Anderson, à qui sa fille avait envoyé une lettre en braille qu’il a malheureusement perdue. En réalité, cette lettre est entre les mains de Terranova et l’homme qui parle à Sabrina est un acteur, Fitzgerald, payé pour jouer le rôle d’Anderson que les hommes de Terranova ont enlevé pour l’interroger. En quittant sa maison, Sabrina manque être envoyée dans le ravin par un autre des gorilles de Terranova, Spencer, qui finit à sa place dans un précipice. De retour à Moonshadows, les filles essaient d’en savoir plus. Kelly est surprise par Terranova et Koslo alors qu’elle photographie des documents sur le projet immobilier de Seacliff, et emmenée dans l’écurie de l’hôtel pour y être « interrogée » par la masseuse Inga (Ingrid en VF), qui a déjà tenté d’extirper des informations à George Anderson. Sabrina et Jill (qui, entre-temps, a découvert le cadavre de Harvey Sunday, l’un des clients de Moonshadows, en réalité associé à Brooke dans l’enquête qu’elle menait) portent secours à Kelly tandis que Bosley se prépare à venir lui aussi à la rescousse…
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Avec Robert Loggia (Paul Terranova), Joseph Ruskin (Koslo), Hugh Gillin (Harvey Sunday [aka Harold Stephens]), Frank Maxwell (Fitzgerald). Et avec Judson Pratt (Dr [William] Dignam), Sean Fallon Walsh (West), Nancy Stephens (Brooke [Anderson]), Alex Sheafe (Dale Parker), Clarke Gordon (Mr [George] Anderson) et Janis Jamison (Inga [VF Ingrid]), Hal Needham (Spencer), Lupe Ontiveros (maid).
Vf Serge Lhorca (Terranova), Henry Djanik (Koslo), Philippe Ogouz (West), Pierre Garin (Harvey), Raymond Loyer (Dignam), Jacques Torrens (le vrai Anderson / employé de parking de Moonshadows), Yves Barsacq (Fitzgerald / le faux Anderson), Jean-Claude Balard (Dale)
Un scénario efficace qui donne la primauté à l’enquête en aménageant suffisamment de péripéties pour maintenir un rythme soutenu durant tout l’épisode, avec scènes d’action (dans l’eau, sur la route et ailleurs), quiproquos et fausses pistes. Sabrina y joue un rôle prééminent, se comportant en quelque sorte comme le cerveau de l’équipe, y compris en donnant des instructions à Bosley.
Où l’on apprend que Charlie a été marié et qu’il n’en garde pas un bon souvenir : cela lui a permis de se rendre compte qu’il aimait trop la vie pour être monogame !
Deux apparitions pour Charlie : la première sur un bateau en compagnie de deux jolies femmes, la seconde dans l’épilogue, sur le même bateau mais cette fois avec George Anderson. Exceptionnellement, la dernière scène revient entièrement à Charlie, qui démontre que les belles femmes et la séduction ne font pas toute sa personnalité mais que l’amitié et la poésie y ont aussi une part. La première scène correspond à l’une des photos trouvées chez Charlie dans l’épisode précédent.
Où l’on apprend, aussi, que Bosley est marié et qu’il laisse à sa femme le soin de choisir ses vêtements (ce qui lui vaut de se retrouver avec des chaussures marron et un smoking noir). Non seulement cette épouse ne sera plus mentionnée mais on verra par la suite Bosley au bras de différentes femmes.
Le coup du cadavre placé au sommet d’une étagère, et dont le bras tombe brusquement près du visage de Jill, est l’un de ces moments de pure fantaisie qu’affectionne la série. Quand on sait que le cadavre est celui de Hugh Gillin, un acteur… de poids, on est d’autant plus émerveillé de l’imagination des tueurs, qui doivent ensuite faire redescendre le macchabée.
Sabrina porte sa chaîne Sabrina.
Chacune des Dames conduit ici sa propre voiture, ainsi que Bosley dans le dernier acte (la même que celle qu’il conduit dans l’épisode précédent).
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1.07 To Kill an Angel (Gare à la dame)
ABC, 10 novembre 1976
Ecrit par Rick Husky
Réalisé par Phil Bondelli
Jaclyn Smith et Dennis Dimster
Kelly voit un garçon et le garde secret. Il s’agit d’un petit garçon, Skip, pensionnaire du Pacific Sanitarium où Kelly passe du temps à s’occuper d’enfants. Skip a été abandonné et parle peu ; Kelly est la seule adulte avec laquelle il se détend et prend du plaisir. Ce jour-là, elle l’emmène au parc d’attractions de Brady Pier mais elle le perd de vue durant quelques minutes. Suffisamment pour qu’il heurte deux tueurs quittant les lieux après avoir assassiné Sam Howard dans l’une des attractions, et que l’un d’eux laisse tomber son revolver, que l’enfant ramasse. Quand Kelly le retrouve, il tend vers elle le revolver mais un coup part accidentellement et Kelly est blessée à la tête. Elle est transportée à l’hôpital tandis que l’enfant s’enfuit. Alors que Bosley, Jill et Sabrina le recherchent, il erre seul dans la ville, se cache pour une nuit dans un restaurant fermé, le Giovanni’s, d’où il s’enfuit au matin en emportant un bouquet de fleurs et un chaton qu’il a recueilli dans la ruelle adjacente. Il est pris en stop par une jeune surfeuse qui le conduit jusqu’à Zuma Beach. Là, il ramasse des algues et un coquillage, puis s’enfuit à nouveau. Il arrive près d’une maison sur la plage, dont la résidente est bouleversée de le voir : il s’agit de Gail Francis, sa mère, qui l’a abandonné à son cœur défendant. L’enfant accepte de la nourriture puis, de nouveau, s’enfuit, en emportant une alliance.
Pendant ce temps, à l’hôpital, Kelly reçoit la visite d’un homme qui se prétend le père de l’enfant, dont la photo a paru dans les journaux. Il s’agit en réalité de l’un des tueurs, Korbin, qui essaie de soutirer à Kelly des informations. Croyant à sa sincérité, elle lui dit ce qu’elle sait. D’après les indices que lui ont donnés Bosley et les filles, elle a compris que Skip est en train de recueillir les « présents du prince » d’un conte de fée qu’elle lui a raconté. Elle devine donc où il va se rendre ensuite : au parc d’attractions où tout a commencé. Ce n’est qu’après le départ de Korbin qu’elle réalise soudain que l’homme lui a menti et que l’enfant est en danger. Aussi quitte-t-elle l’hôpital pour se faire conduire en taxi jusqu’au parc, en suppliant le chauffeur de taxi de téléphoner à Bosley…
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Avec Robert Donner (Korbin [aka Frank Evans]), Craig Ludwin (Masters), John Zaremba (Dr Stafford), Lee Bryant (Gail Francis) et Dennis Dimster (Skip [aka Bobby Francis]). Et avec Danny Dayton (peanut vendor), Michael Alldredge (Adams), Mike Robelo (Giovanni), Carol Jones (Cathy), George Kramer (Cliff Stanton) et Daryle Ann Lyndley (nurse #1), Bea Silvern (nurse #2).
Vf Dominique Paturel (Korbin), Francine Lainé (Gail), Jacques Marin (le chauffeur de taxi / le vendeur de cacahuètes), Joëlle Fossier (Cathy), Bernard Lanneau (Cliff), Georges Atlas (l’imprimeur), Jacques Torrens (docteur)
Le scénario ouvre de nouveau une fenêtre sur la vie privée de l’un des Anges, en l’occurrence Kelly, dont la générosité s’exprime dans les soins qu’elle accorde aux enfants en difficulté. Dennis Dimster interprète ici un petit garçon perturbé qui erre dans la ville en collectant des éléments de conte de fée. C’est l’idée touchante de cette histoire qui met par ailleurs Kelly en danger (c’est encore elle qui sera entre la vie et la mort dans le tout dernier épisode de la série, cinq ans plus tard). On y revoit la Ford Cobra II de Jill en action, comme dans l’épisode précédent.
L’arrestation de Korbin est l’une des arrestations les plus délicieuses de la série : enfermé dans une attraction qui tourne à grande vitesse, il est collé à la paroi, ainsi que son revolver, sous le regard amusé de Sabrina et Jill. Et Robert Donner lui-même s’est prêté à l’exercice, ce qui on l’imagine a dû rendre le tournage encore plus amusant.
Korbin - C’est dommage pour Kelly Garrett. Elle a l’air d’un ange. (« She sounds like an angel. »)
Producteurs de l’épisode, Spelling et Goldberg ne sont donc pas crédités en qualité de producteurs exécutifs au début du générique de fin.
Une seule apparition pour Charlie, au début de l’épisode ; il est assis dans un fauteuil, dans son salon, et après avoir raccroché le téléphone fait entrer une ravissante jeune femme.
Cathy, la jeune surfeuse, porte un tee-shirt Starsky & Hutch que la caméra met bien en évidence.
Plusieurs rôles secondaires ne sont pas crédités (le docteur de l’hôpital, le chauffeur de taxis, l’imprimeur) bien qu’ils aient leur importance et bénéficient tous de plans rapprochés.
Ce que la VF appelle « la nouvelle plage » est, dans la VO, Zuma Beach, l’une des plages les plus fréquentées de Malibu, où fut tournée en 1968 la célèbre scène finale de La Planète des singes, et où seront tournées aussi des scènes d’Alerte à Malibu.
Seconde apparition de Tom Selleck dans la série, mais presque inaperçue : il est l’homme de la publicité au verso du magazine feuilleté par Robert Donner dans la chambre de Kelly, au moment où l’infirmière vient lui administrer un sédatif. Et cette fois il porte la moustache.
Robert Donner et Jaclyn Smith
Ces Dames arrêtent les méchants avec un sourire éblouissant.
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1.08 Lady Killer (Tueur de dames)
ABC, 24 novembre 1976
Ecrit par Sue Milburn
Réalisé par George McCowan
Farrah Fawcett-Majors est une Féline
Tony Mann et David Erhard ont fondé le magazine Féline devenu la première pierre d’un empire. Mais une série d’incidents menacent cet empire et Tony engage Charlie pour découvrir qui cherche à le ruiner. Un tueur a récemment assassiné l’une de ses « félines », les serveuses de son club, dont les plus chanceuses font aussi la page centrale du magazine. Jill est donc embauchée comme Féline tandis que Sabrina se fait passer pour la nouvelle petite amie de Tony – ce qui ne va pas sans difficultés puisque Tony a déjà une petite amie, Carmel, qui prend fort mal la chose et se met à sortir avec son principal concurrent Danny Auletta. Il est vrai que Tony se montre rarement en compagnie de femmes de plus de vingt ans, ce qui fait de Sabrina une antiquité. Kelly, elle, se fait embaucher également au club et se produit comme chanteuse sur scène. Très vite, Jill est approchée par le gérant du club, Victor, qui pour tenter de la séduire n’hésite pas à lui faire du chantage. Elle s’en sort grâce à Kelly et se retrouve à jouer au tennis sur le court de Tony, qui lui offre la page centrale de son magazine. Un nouvel incident se produit cependant, dont elle est la victime. En fouillant le bureau d’Erhard, Kelly découvre que ce dernier était au courant de tous les incidents avant qu’ils ne se produisent, ce qui le désigne comme leur instigateur. Bosley et les Anges lui tendent un piège et il réagit en pointant un revolver sur Kelly, qui s’en tire de justesse grâce au concours de ses amis. Tout est bien qui finit bien et Charlie accorde aux filles deux jours de repos. Mais, la nuit même, Jill est attaquée chez elle par une personne qui l’aurait probablement tuée si elle n’avait réussi à la mettre en fuite. Il apparaît que Dave Erhard était coupable de vouloir voler son empire à Tony mais pas de meurtre. Jill accepte de servir d’appât une nouvelle fois en acceptant de poser nue pour le magazine et l’assistante de Tony, Paula, lui offre de s’installer un temps dans sa chambre d’amie, pour la protéger d’une nouvelle attaque. Le principal suspect des filles et de Bosley est à présent Victor Burrell…
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Avec Hugh O’Brian (Tony Mann), Alan Fudge (Dave Erhard), Richard Foronjy (Danny Auletta) et Jan Shutan (Paula). Et avec Bob Basso (Victor Burrell), Lory Kochheim (Carmel), Martha Smith (Shelley), Ruth Ko (Feline China), Denise Gordy (Nikki).
Vf Pierre Hatet (Tony Mann), Jean-François Laley (David), Gérard Hernandez (Auletta), Nicole Favart (Carmel), Jacques Torrens (le premier client entreprenant)
Deuxième production de David Levinson, qui s’inscrit cette fois dans les pas de Rick Husky avec une intrigue policière classique autour d’un tueur de filles et d’un magnat de la presse sexy (Tony Mann est un avatar de Hugh Hefner, le fondateur de Playboy). Le dénouement en rajoute dans le mélo mais l’ensemble de l’intrigue est conforme au schéma de la série, avec péripéties, mise en danger des filles et fausses pistes.
Outre la découverte du tueur, Sabrina relève un second enjeu de taille : apprendre à Tony Mann à considérer les femmes de plus de vingt ans ! Le machisme est délicieusement moqué dans cet épisode : à Tony Mann qui doit renoncer à sa petite amie de vingt ans pour jouer les petits amis de Sabrina, Sabrina répond qu’il pourra dès la fin de l’enquête se précipiter vers l’école la plus proche pour séduire une nouvelle gamine. Mais c’est Jill qui joue le meilleur tour à un homme trop entreprenant : l’un des clients du club lui ayant donné la clé de sa chambre d’hôtel en espérant l’y retrouver dans la nuit, elle se débarrasse d’un autre séducteur aux mains lourdes en lui remettant cette clé, qu’elle prétend être la sienne, et en lui demandant de l’y attendre cette nuit, en gardant la lumière éteinte. On imagine le quiproquo qui attend ces deux messieurs.
Jaclyn Smith démontre ses talents de chanteuse en se produisant sur scène au club de Tony Mann. On nous montre néanmoins Bosley avec un magnétophone en train de tourner en coulisses : chante-t-elle en playback ? Quoi qu’il en soit, elle porte la même robe que sur la couverture du magazine Time daté du 22 novembre 1976, deux jours avant la diffusion de l’épisode.
Après Sabrina et Kelly dans l’épisode 1.05, c’est Jill qui nous fait entrer chez elle, une maison sur la plage (comme on en a vu plusieurs déjà dans les épisodes précédents, la maison du père de Sabrina, celle de George Anderson etc.).
Aucune apparition de Charlie dans cet épisode, il n’est présent que par la voix. A la fin de l’épisode, il provoque l’excitation des Anges en leur apprenant que Tony doit lui rendre visite : elles assaillent aussitôt Tony de questions !
Les Anges en couverture de Time |
et posant avec Aaron Spelling |
Lory Kochheim, Hugh O'Brian et Kate Jackson
Farrah Fawcett-Majors et Jan Shutan
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1.09 Bullseye (La vie de château)
ABC, 1er décembre 1976
Ecrit par Jeff Myrow
Réalisé par Daniel Haller
Un instant de détente sur le tournage de la première scène dans le bureau de Bosley
Charlie envoie les Anges au Fort Jameson, où une recrue féminine, Mary Jo Walker, a été assassinée pendant un exercice de tir. Jill et Kelly revêtent l’uniforme et doivent subir l’entraînement des recrues tandis que Sabrina endosse l’habit d’infirmière pour travailler à l’hôpital du camp, dans le service du Dr Canlan. Jill apprend de la recrue Sally Miller, la seule amie qu’avait Mary Jo dans le camp, que cette dernière s’entendait mal avec le Sgt Billings, le sergent instructeur. Kelly décide de fouiller le bureau du Sergent, qui la surprend et en déduit aussitôt qu’elle sera source de problèmes. Il lui réserve donc un incident en forme d’avertissement, en lui remettant lors d’un exercice un masque à gaz défectueux. Sabrina, de son côté, soupçonne un trafic de médicaments dans lequel le Dr Canlan pourrait être impliqué avec Billings : ils revendraient à l’étranger des médicaments périmés, destinés aux régions sinistrées où la provenance des produits se perdrait. Un trafic lucratif porté à l’attention de Sabrina à la faveur d’un incident : une dose de ce produit est administrée à l’une des patientes de l’hôpital, Jenny Warren, et son inefficacité est ainsi révélée. Les filles et Bosley travaillent en étroite collaboration avec le commandant de la base, le Brigadier Général Greene. Jill, cependant, est surprise à son tour par Billings alors qu’elle fouille son bureau et cette fois il l’emmène hors de la base pour se servir d’elle comme otage afin de quitter le pays. Canlan a pour mission de vider leurs comptes en banque avant que leur trafic ne soit découvert mais Billings tue son complice afin de garder tout l’argent. Kelly et Sabrina volent au secours de leur amie…
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Avec L.Q. Jones (Sgt. [J.] Billings), Robert Pine (Dr Conlan *), Marla Pennington (Jenny Warren). Et avec Peter Leeds ([Brig.] General [D.] Greene), Kelly Sanders (trainee), Erin O’Rielly (Mary Jo Walker), Helen Lockwood (Sally Miller) et Nora Marlowe (Cicely), Jeanne Bates ([nurse] Alice Clements), Frank Geraci (bartender), Betty Bridges (cpl. Sedgewick). * Conlan au générique, Canlan sur son badge et… Canlon dans la VF
Vf René Arrieu (Billings), Yves-Marie Maurin (Canlan), Francine Lainé (Jenny), Michel Gudin (Greene), Jane Val (Cicely), Marie Francey (Clements), Georges Aubert (le barman / le fermier).
L’armée figure au nombre des milieux traditionnellement visités par les policiers et détectives de tout poil, il était naturel que ces Dames y officient un jour ou l’autre. Féminité oblige, c’est parmi les recrues féminines qu’elles enquêtent, même si les officiers et sous-officiers sont, eux, des hommes. Le scénario suit un schéma d’enquête classique ponctué de péripéties et se termine par une poursuite entre avion et Jeep (pilotée par Sabrina, avec Jill et Kelly à ses côtés – et ça remue !) et une belle explosion.
Kate Jackson reprend ici l’uniforme d’infirmière, qu’elle a endossé durant les quatre saisons de The Rookies, la série d’Aaron Spelling qui la révéla et dont le terme incita Spelling et Goldberg à trouver un nouveau « véhicule » pour l’actrice, qui devint Charlie’s Angels.
La première scène dans le bureau de Bosley confirme l’abandon par David Levinson du gimmick du projecteur, qui présentait les protagonistes de l’intrigue avant de lancer les filles dans leur mission. Dans l’épisode 1.05, c’était le tueur qui regardait des diapositives des Anges pour préparer ses méfaits. Dans le 1.08, Hugh O’Brian venait lui-même au bureau parler de son cas. Ici, Sabrina, Kelly et Jill s’amusent aux dépens de Bosley en invitant celui-ci à imiter Jill, qui a pris la position du lotus sur une table et semble en pleine méditation. La joie semble sincère et l’un des regards de Kate Jackson s’adresse droit à la caméra.
Au contraire des épisodes 1.05 et 1.08, où les crédits d’ouverture étaient légèrement décentrés vers le bas de l’écran, ils retrouvent ici leur place au milieu.
Une seule apparition pour Charlie, dans l’épilogue : les Anges lui ont réservé une surprise en lui envoyant Cicely, la secrétaire du Général Greene, qui durant une permission se jette sur lui comme un enfant sur une friandise !
Sabrina évoque son père militaire à deux reprises. Dans le bureau du Brigadier Général Greene, elle avise au mur un cadre dont la photo a été retirée et devine que c’était une photo de lui et Charlie, retirée à la demande de Bosley.
Kelly évoque son enfance au Texas : c’est son grand-père qui lui aurait appris à tirer.
Betty Bridges, actrice et réalisatrice, est la mère de Todd Bridges (Arnold dans Arnold et Willy) et de Verda Bridges (aperçue dans l’épisode 1.05).
Jill et Kelly au sortir d'un exercice à base de gaz
Sabrina encourage Kelly à bien viser dans le dernier acte, où la vie de Jill dépend de son adresse
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1.10 Consenting Adults (L’antiquaire)
ABC, 8 décembre 1976
Ecrit par Les Carter
Réalisé par George McCowan
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Un antiquaire disparaît et sa mère, une ancienne actrice, engage l’agence de Charlie Townsend. Les Anges et Bosley se rendent au magasin d’antiquités du disparu, Clifton Cunningham, afin de chercher des indices. Ils y trouvent un portrait de jeune femme et constatent que la boutique a été cambriolée. La jeune femme, Tracy Martel, prétend ne pas connaître Clifton mais son appartement est orné d’objets provenant de la boutique, dont l’un porte encore l’étiquette du magasin. Il apparaît que cette femme est en réalité Dolores Martin, une prostituée qui travaille pour l’agence de rencontre Adultes Consentants dirigée par un certain Cooley. C’est ensemble qu’ils ont piégé Clifton : pendant qu’il était chez Tracy, Cooley et un nommé Mumford ont cambriolé la boutique. Ce que tous ignorent, c’est qu’une anodine grenouille de porcelaine emportée par Mumford contient des diamants africains que Cunningham recelait pour Ed Bialy, un « ancien » trafiquant devenu « honnête » éleveur de chevaux. Bialy et son garde du corps Duran (Enrico en VF) retiennent Clifton dans les écuries afin de le faire parler car ils ne croient pas à l’histoire du cambriolage. Jill se fait embaucher par Adultes Consentants afin d’approcher Tracy qui, démasquée, avoue la vérité. Bosley et les filles tendent donc un piège à Cooley et Mumford en les amenant à cambrioler une maison censée appartenir à Bosley, qui s’est adressé à Adultes Consentants pour être mis en relation avec Jill. Sabrina suit en voiture le camion de déménagement dans lequel les deux hommes emportent leur butin, jusqu’à un entrepôt sur le boulevard de San Fernando. Surprise par Cooley, elle est ligotée, avec un foulard sur les yeux, pour être interrogée, mais Duran fait une apparition inattendue, tue les deux hommes et récupère les diamants en laissant là Sabrina, qui n’a pas pu le voir. Les Anges et Bosley reconstituent alors la logique des événements, volent le cheval vedette de Bialy (Khaki) et lui proposent d’échanger l’animal contre les bijoux et Cunningham. Une rencontre est organisée à Griffith Park…
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Avec Audrey Christie (Maggie Cunningham), Laurette Spang (Tracy [Martel, aka Dolores Martin]), Alan Manson ([Ed] Bialy), Dick Dinman (Clifton Cunningham), George Sperdakos (Duran, VF Enrico), Ward Wood (Cooley). Et avec G.W. Bailey (Mumford), Robert Hackman (bartender), Montana Smoyer (waitress), Randy Stone (stable boy).
Vf Jane Val (Maggie), Jacques Berthier (Clifton), Jacques Marin (le barman), Claude Chantal (la serveuse), Jacques Torrens (le client du bar avec Tracy), Marc François ? (Mumford / le garçon d’écurie).
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L’exposition à base de diapositives refait son apparition au début de l’épisode. On y voit aussi Jill avec une planche à roulettes, annonce de la poursuite du dernier acte, entre Jill en skateboard et Duran le tueur au volant d’un camion de glaces.
Le chien qui se tient près de Jaclyn Smith dans le parc était vraiment le chien de l’actrice, un King Poodle appelé Albert. Quant au magazine qu’elle tient, je me demande si la dernière page n’est pas encore un portrait de Tom Sellck (voir épisode 1.07).
Kelly tend au barman une photo de Cunningham tourné vers la droite ; dans le plan suivant, la photo que tient le barman montre Cunningham tourné vers la gauche. (10’)
De même que dans l’épisode 1.07 « Zuma Beach » devenait « la nouvelle plage », de même « Griffith Park » (VO) devient « le nouveau parc » (VF).
Une apparition pour Charlie, dans la scène d’exposition : il est dans un fauteuil, dans son salon, et une charmante jeune femme lui apporte un verre tandis qu’il prétend être victime d’une affection rare, « empoisonnement par le whisky » (« scotch poison » en VO). Dans l’épilogue, Bosley et les Anges sont dans un bar où Charlie téléphone rapidement à Bosley. On apprend ensuite qu’il était assis dans le bar quelques instants plus tôt. (Inutile de scruter les silhouettes : on voit bien un homme se lever en arrière-plan dans les instants qui précèdent, en chemise bleu et pantalon blanc, mais cet homme est de nouveau assis au bar dans les plans suivants.)
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1.11 The Seance (Kelly entend des voix)
ABC, 15 décembre 1976
Ecrit par Robert C. Dennis
Réalisé par George Brooks
Kelly et Jill se prêtent à une séance de spiritisme avec Madame Dorian (Carole Cook)
Bosley et les Anges se rendent chez la riche Mrs Rodeheaver, dont on a volé, pour la troisième fois, un bijou précieux. Le coffre-fort n’a pas été forcé. Sabrina décide de rester habiter quelque temps chez la cliente tandis que Jill et Kelly prennent une couverture pour se rendre chez la « conseillère » de Mrs Rodeheaver, Madame Dorian, une médium qui tient une grande place dans la vie de leur cliente. Kelly se fait passer pour la fille d’un riche pétrolier décédé l’année précédente et qui souhaite entrer en contact avec son esprit. Dès le premier rendez-vous, l’assistant de la voyante, Terrence, fait entendre à Kelly une musique qui l’hypnotise et, sans qu’elle s’en rende compte, la place sous le contrôle mental de Terrence. C’est aussi de cette façon qu’il a poussé Mrs Rodeheaver à prendre elle-même des bijoux dans son coffre pour les placer à un endroit où il les récupérait, sans qu’elle s’en rende jamais compte. La séance de spiritisme avec Madame Dorian réveille ensuite des souvenirs douloureux enfouis dans la mémoire de Kelly. Elle est profondément tourmentée par le souvenir de Babette (en VO Beamish), une maîtresse (en VO une « matron », c’est-à-dire plutôt une gardienne) acariâtre qui la punissait en l’enfermant dans un placard et en la privant de sa poupée Lilibeth. En sortant de la séance de spiritisme, Jill et Sabrina sont surprises par l’agressivité inhabituelle que montre Kelly. Elles sont si inquiètes qu’elles se rendent de nuit chez leur amie en constatant qu’elle ne répond pas au téléphone, et elles trouvent sa maison vide. C’est devant la maison de la voyante qu’elles retrouvent sa voiture, mais Kelly est introuvable. En fait, elle a roulé de nuit, en état d’hypnose, jusqu’au bureau de Terrence qui, en la soumettant à un interrogatoire, s’est rendu compte qu’elle avait joué la comédie et a imprimé en elle l’idée que l’horrible Babette est revenue et s’est déguisée… en Jill. Quand celle-ci et Sabrina arrivent chez la voyante, Terrence a déjà plié bagage, en laissant derrière lui le corps sans vie de Madame Dorian, devenue gênante. Sabrina et Jill retrouvent Kelly chez elle mais sans le moindre souvenir de son escapade nocturne. En revanche, Kelly, en voyant Jill, pense se retrouver face à Babette, et ne tarde pas à essayer de faire ce que lui a suggéré Terrence : la tuer, et elle-même aussi. C’est de justesse que le lien hypnotique est rompu et que leurs vies sont épargnées. Terrence, lui, veut encore extorquer un bijou à Mrs Rodeheaver avant de disparaître…
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Avec Rene Auberjonois (Terrence), Carole Cook (Madam[e] Dorian *), George Wyner (La Plante) et Gertrude Flynn (Grace Rodeheaver). Et avec Cliff Medaugh (elderly gentleman), Kathryn Fuller (Putty, VF Patricia), Nancy Cameron (Miss Ohio). * Madam au générique de fin mais Madame sur l’agenda de Mrs Rodeheaver
Vf Jacques Ciron (Terrence), Jane Val (Mme Rodeheaver), Francis Lax (La Plante), Marie Francey (Putty), Jacques Torrens (le joueur de bridge).
Voyance et hypnose comptent parmi les motifs constamment réutilisés dans les séries américaines, notamment dans les années 1970. C’est encore Kelly qui, ici, est la victime principale du drame, affrontée à des souvenirs traumatisants issus de son enfance. L’occasion de rappeler (comme en 1.05) qu’elle a été élevée dans un orphelinat, où la terrifiante Babette était « matron » (gardienne). Elle déclare qu’elle n’a jamais connu son père.
Première production de Barney Rosenzweig, qui écarte lui aussi la scène d’exposition dans le bureau de Bosley pour placer les Anges chez leur cliente, déjà au travail. Bosley fait des présentations en règle à destination de La Plante en nommant tour à tour chacune des trois Dames (dans l’ordre Sabrina, Jill et Kelly), comme s’il s’agissait de les présenter également aux spectateurs. Charlie intervient par la voix quand Sabrina lui téléphone pour l’informer.
Une apparition de Charlie dans l’épilogue : il est dans son bureau, face à un mannequin en bikini qui tient un ballon de plage, et déclare qu’il va… jouer au ballon.
Bosley joue le rôle d’un chauffeur de limousine, en tenue de rigueur.
Kelly habite toujours une maison mais plus au n°326 comme dans l’épisode 1.05, mais au n°1539. Le rôle de Kelly enfant, non crédité au générique, serait tenu par Tonya Crowe, cinq ans à l’époque, bientôt fille d’Abby (Donna Mills) dans Côte Ouest.
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To be continued
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