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Guide réalisé par Thierry Le Peut
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Saison 7
(1982-1983)
7.01 Baby Rattlesnakes
NBC, 29 septembre 1982
Producteur exécutif David Moessinger
Producteurs superviseurs Sam Egan, William O. Cairncross, Lester Wm. Berke
Produit par Michael Braverman, Jeri Taylor
Ecrit par Jeri Taylor
Réalisé par Georg Fenady
Le Dr Emily Hanover entre en scène |
Ethan Kellough (DeVoreaux White) |
Une petite fille est atteinte par les balles tirées depuis la banquette arrière d’une voiture en direction de deux jeunes dans un quartier à majorité noire. Ethan Kellough, un gamin de quatorze ans, est accusé d’être l’auteur des coups de feu : un témoin affirme l’avoir vu tirer et on a trouvé des résidus de poudre sur lui, même s’il clame son innocence. Au cours d’une conférence de presse, Quincy, qui a autopsié le corps de la fillette, fait la connaissance du Dr Emily Hanover, une psychiatre qui travaille avec Rick Durado dont le programme de réinsertion des jeunes issus des gangs est la cible des critiques d’un politicien, Arthur Degauss. Ethan, en période de probation, fait partie de ce programme, pour l’instant unique en son genre mais que Durado aimerait voir se développer dans d’autres grandes villes. L’actualité, hélas, pourrait compromettre cette expansion. Accusé par Hanover d’être du côté de Degauss et de chercher une publicité facile aux dépens d’Ethan Kellough, Quincy s’intéresse au programme de Durado qui parvient à le convaincre du sérieux avec lequel est mené le travail auprès des jeunes délinquants, alliant bienveillance et fermeté, avec conviction mais lucidité. En demandant un examen approfondi de l’arme du crime, Quincy permet la découverte d’un élément nouveau de nature à confirmer l’innocence d’Ethan, que son avocat et sa propre mère, inquiets, cherchent à convaincre d’accepter une peine légère en plaidant coupable, ce que l’adolescent refuse…
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Jeri Taylor dessine en Rick Durado un éducateur animé de bonnes intentions mais mu aussi par une réelle connaissance des quartiers et des gangs. Contre le laxisme dont l’accuse le politicien Degauss et qui révolte le Dr Hanover, il démontre une lucidité et un sens des réalités qui sont le véritable argument par lequel Quincy est rapidement persuadé de la valeur du programme de réinsertion défendu par Durado. Les enjeux d’efficacité et d’image invoqués ici restent d’actualité aujourd’hui, tant dans la lutte contre la délinquance et la criminalité que dans le jeu politique.
Introduction du personnage d’Emily Hanover, qui deviendra au cours de la saison la femme de Quincy. Ce dernier est immédiatement séduit en la voyant batailler contre un politicien lors d’une conférence de presse mais leur première entrevue est explosive car reposant sur un malentendu, lequel malentendu se nourrit cependant d’une image imposée par Quincy lui-même : celle d’un homme qui se sert de la presse pour faire porter sa voix et que rien n’arrête quand il est en croisade. Le malentendu porte sur la sincérité de Quincy, connue des téléspectateurs mais mise en doute par Hanover. Il ne faudra pas plus d’un épisode cependant pour que l’alchimie fonctionne et que les deux personnages forment un couple.
Questionné par Emily, Quincy ne révèle pas son prénom. Elle-même garde le secret sur le sens du W. qui précède son prénom.
Le titre fait référence à une expression utilisée par Degauss, comparant les jeunes des quartiers « à problème » à des bébés serpents à sonnette, venimeux et dangereux comme le sont les adultes.
7.21 Suffer the Little Children
NBC, 23 mars 1983
Producteur exécutif David Moessinger
Producteurs superviseurs Sam Egan, William O. Cairncross, Lester Wm. Berke
Produit par Michael Braverman, Jeri Taylor
Scénario : David Karp et Neal J. Sperling, histoire de David Karp
Réalisé par William O. Cairncross
Le père, le fils, la mère (P. Martin, N. Katt, M. Marsh) |
Emily et Quincy, les optimistes invétérés |
Quincy se réjouit d’aller pêcher quelques jours loin des tracas du travail. Pas de problème, lui dit Asten, qui lui demande juste de faire un crochet par le comté de Bower afin de valider les résultats de l’autopsie pratiquée par le médecin légiste local, Vance Curtis, sur un petit garçon de sept ans décédé dans un centre d’accueil pour mineurs, Green Springs, appartenant à George Ward. Mais, à Bower, Quincy est sidéré par ce que lui dit Curtis de ce centre, où les enfants, dit-il, sont maltraités. La mort du petit Chris Rayano est le résultat selon lui de la négligence de Ward dans la gestion du centre. En s’y rendant, Quincy s’indigne de voir un adolescent « rétif » enfermé dans une cage grillagée, et exige qu’on l’en sorte. Le garçon, Jeff, est le frère du petit Chris. Tous deux ont été retirés à la garde de leurs parents, incapables de les élever. Le père, Ed, boit et devient violent ; la mère, Ginny, a du mal à joindre les deux bouts. En en parlant avec Emily, après avoir obtenu la fermeture de Green Springs sur la base de relevés accablants, Quincy se rend compte qu’il n’a peut-être pas arrangé le sort des enfants : Jeff a en effet été replacé dans un centre pour jeunes délinquants où il risque d’être plus mal traité encore qu’au centre d’accueil. Mais Emily connaît un programme, ambitieux et coûteux mais susceptible de donner des résultats, pour aider des familles comme les Rayano à vivre ensemble, en apprenant à s’écouter, à s’entendre, à se comprendre. Un juge accepte de laisser Emily tenter cette solution avec les Rayano : Quincy parle aux parents et Emily s’installe pratiquement chez eux pour leur apprendre à tenir compte l’un de l’autre et à gérer leurs émotions, en dépit des doutes de Ginny et du peu d’espoir de Jeff.
La partie n’est pas gagnée. Chacun fait des efforts mais Ed, ne trouvant pas de travail, rentre un jour en colère, réclamant une bière et exigeant de Jeff qu’il fasse autre chose que ses devoirs. En s’interposant, Emily reçoit un coup. Elle tient néanmoins à persévérer, bien que Jeff n’ait pas reparu à la maison après la dispute, et qu’Ed soit bientôt arrêté à la suite d’une bagarre, en état d’ivresse. La nuit passée en prison et un speech sans complaisance de Quincy incitent Ed à se reprendre ; il écume la ville à la recherche de son fils et tente de lui parler. Le garçon refuse d’écouter mais finit par revenir à la maison. Les parents et l’enfant se disent prêts alors à tenter encore l’aventure…
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Quincy doit batailler de nouveau contre une bureaucratie difficile à (é)mouvoir afin de faire fermer le centre d’accueil où les enfants sont mal traités ; le scénario ne fait pas l’impasse sur une réalité en demi-teintes en montrant que Quincy, dans son souci d’aider, n’arrange pas forcément la situation du jeune Jeff Rayano. Sa conversation avec Emily permet d’évoquer des expérimentations menées dans d’autres pays, notamment en Suède, pour aider les familles à vivre ensemble plutôt que de séparer les enfants de leurs parents. De là, le programme Home Builders qu’Emily décide de mettre en œuvre avec les Rayano, ce pour quoi ils doivent encore batailler et argumenter pour obtenir qu’un juge autorise l’expérimentation. Les prestations de Pepper Martin, Michele Marsh et Nicky Katt sont convaincantes et touchantes et le scénario, de nouveau, souligne l’écart entre les belles idées et leur mise en pratique. Si l’expérience se termine sur une image optimiste, l’adolescent et ses parents acceptant de s’embrasser et d’essayer encore, les Rayano n’en restent pas moins responsables de leur avenir, qui peut être rose ou noir selon l’optimisme ou le pessimisme du spectateur.
7.22 An Act of Violence
NBC, 27 avril 1983
Producteur exécutif David Moessinger
Producteurs superviseurs Sam Egan, William O. Cairncross, Lester Wm. Berke
Produit par Michael Braverman, Jeri Taylor
Ecrit et réalisé par Michael Braverman
Quincy est lui-même victime... |
... et affronté à sa propre colère. |
Une femme de 72 ans est agressée et tuée chez elle. Quincy et Sam pratiquent l’autopsie qui révèle qu’elle a reçu de nombreux coups mais il est difficile de déterminer à l’aide de quoi ils ont été portés. Ce soir-là, Quincy retourne dans l’appartement de la victime pour y faire des observations. Lorsqu’il le quitte, il est à son tour agressé par les deux mêmes types qui se sont jetés sur la vieille dame. Frappé brutalement, il ne doit sans doute la vie qu’à l’intervention d’un voisin qui appelle la police. Au lieu d’être transporté à l’hôpital, Quincy demande à être conduit à la morgue où il fait réaliser des prélèvements et des examens extrêmement précis par Sam, afin de permettre à la police de retrouver les agresseurs. Ensuite seulement, il accepte d’être soigné.
Très vite, Emily s’inquiète de son état psychique. Quincy en effet a été traumatisé par l’agression, il est hanté par la peur et poursuivi par des cauchemars. En outre, lorsque Monahan annonce que les deux agresseurs ont été arrêtés, il diffère le moment d’aller les identifier, incapable d’affronter sa peur. Emily l’exhorte alors à consulter un psychiatre, le Dr Schoenbeck, qui l’aide à prendre conscience de ce dont, exactement, il a peur. Autant sinon plus que ses agresseurs, c’est sa propre colère qui le terrifie. L’entretien lui donne la force de se rendre au poste de police où Monahan accepte de le laisser seul dans une salle d’interrogatoire avec l’un des agresseurs, Hector Wing. Monahan et Emily observent la scène derrière une glace sans tain. Reconnu par l’agresseur, qui ne tarde pas à se montrer menaçant et en vient à le toucher, Quincy réagit en bousculant à son tour Wing. Il est saisi de l’envie de le battre voire de le tuer mais réussit à surmonter cette réaction, affrontant sa peur et se dressant face à l’agresseur…
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Quincy est lui-même victime et, comme le soulignent Emily et Monahan, être témoin et être victime sont deux choses bien différentes. La façon dont Quincy réagit à son agression peut évoquer l’épisode « Let Me Light the Way » (1.17) : même traumatisme, même détermination néanmoins à recueillir le moindre indice pour permettre à la police ensuite d’arrêter les coupables. Ici, le scénario suit Quincy dans sa gestion du traumatisme et met en scène sa résolution par une confrontation avec l’agresseur, en utilisant la femme de Quincy, le Dr Hanover, psychologue, comme révélatrice du choc psychologique et de la terreur qui empêche Quincy de le surmonter. La nécessité, toutefois, d’aller vite, pour faire entrer un long processus dans le cadre restreint d’un épisode, peut rendre le résultat caricatural. On peut accepter le postulat, quoiqu’un peu forcé, qui fait de Quincy la victime des mêmes agresseurs qui ont tué une vieille femme, mais sa confrontation finale avec l’un d’eux sort du cadre réaliste : il s’agit davantage de donner corps à un fantasme que de montrer une réalité envisageable. Laisser seuls l’agresseur et sa victime dans une salle d’interrogatoire, et ne pas intervenir quand ils en viendraient aux mains, pourrait mener dans la réalité à des conséquences bien différentes de ce qui nous est montré ici. En affrontant son agresseur, c’est sa propre peur que Quincy empoigne, car il doit la vaincre s’il veut surmonter le choc qu’il a subi.
7.23 Whatever Happened to Morris Perlmutter ?
NBC, 4 mai 1983
Producteur exécutif David Moessinger
Producteurs superviseurs Sam Egan, William O. Cairncross, Lester Wm. Berke
Produit par Michael Braverman, Jeri Taylor
Ecrit et réalisé par Sam Egan
W. Parfrey, R. De Camp, J. Klugman et A. Gillette |
Woodrow Parfrey et Keenan Wynn |
Une ancienne actrice souffrant de sénilité, Violet Winston, est tuée chez elle par un cambrioleur qui prend la fuite. En rencontrant la sœur de la victime, Eugenia Winston, qui forma durant des années un duo célèbre avec Violet, Quincy ne peut se retenir de lui dire l’admiration qu’il a toujours eue pour elles. Elle le prie alors d’assister aux funérailles, où ne sont présents que quelques amis. C’est là qu’il fait la connaissance de Morris Perlmutter, éternel amoureux non déclaré d’Eugenia, ancien partenaire sur scène des sœurs Winston. Pendant que Quincy et Sam analysent le sang du cambrioleur retrouvé sur les lieux et le comparent ensuite à celui du jeune Cliff Thompson, fils d’un conseiller municipal, dont Eugenia affirme avoir reconnu le visage dans le journal, Morris Perlmutter a la surprise de se voir confier par un jeune réalisateur, Roland Davies, le premier rôle d’une dramatique devant être diffusée en direct à la télévision deux semaines plus tard. Il remplace au pied levé l’acteur Hugo Dreiser qui a quitté le plateau pour « différend artistique » avec Davies. Un véritable défi pour un comédien qui n’a pas joué de grand rôle depuis bien longtemps et ne joue plus que les figurants âgés. Morris se lance d’autant plus volontiers dans l’aventure quand il apprend que Davies est le petit-fils d’un de ses vieux partenaires de scène d’autrefois. Mais, face à la gageure de mémoriser un rôle de cette importance en si peu de temps, Morris est bientôt gagné par la peur, et même la terreur de ne pas y arriver. A la veille du tournage, il perd ses lignes et jette l’éponge, humilié. Davies, cependant, ne l’entend pas ainsi. Il propose de lui faire fabriquer un microphone identique à sa prothèse auditive, pour lui souffler le texte si par malheur il l’oublie. Arrive le jour de la diffusion. Quincy est présent dans la salle au côté d’Eugenia Winston. C’est le moment de vérité pour Morris…
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Comme l’ont déjà remarqué les fans de Quincy, cette histoire pourrait être autre chose qu’un Quincy. Le médecin légiste y mène certes quelques investigations autour du meurtre de Violet Winston commis au début de l’épisode, mais le prétexte policier compte peu à côté du thème de la sénilité développé autour du retour sur scène de Morris Perlmutter, un personnage qui n’est pas concerné par l’enquête policière mais qui prend rapidement toute la lumière. Le sujet de l’épisode est en effet le défi que représente pour un comédien de 71 ans le rôle principal d’une dramatique télé diffusée en direct (donc aussi contraignante pour la mémoire qu’une représentation théâtrale), alors que depuis des années il ne joue plus que les utilités, en dépit de la grande carrière qu’il a vécue jadis sur les planches. Keenan Wynn, 66 ans à l’époque (il allait mourir en 1986, à 70 ans), côtoie un casting en partie âgé pour illustrer un drame de la vieillesse qui est aussi le sujet de la dramatique qu’il joue. Il sait être flamboyant et émouvant selon les moments et le Dr Hanover plaide, dans une tirade destinée à Quincy, pour une meilleure prise en compte des maladies de la vieillesse, afin que l’on n’enferme pas trop vite les gens dans une boîte marquée « sénilité », sans chercher les autres causes possibles de leurs difficultés. Elle évoque son père, mort peu de temps après qu’on lui eut diagnostiqué une maladie vasculaire qui était la véritable origine des troubles qu’il connaissait depuis des années et l’avaient, précisément, condamné à paraître et très vite se sentir sénile. Quincy intervient ici en témoin et ami davantage qu’en médecin légiste affronté à une énigme.
Val Bisoglio n’apparaît pas dans cet épisode.
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7.24 The Cutting Edge
NBC, 11 mai 1983
Producteur exécutif David Moessinger
Producteurs superviseurs Sam Egan, William O. Cairncross, Lester Wm. Berke
Produit par Michael Braverman, Jeri Taylor
Ecrit par Jeri Taylor
Réalisé par Georg Fenady
Quincy présente le Dr Gabe McCracken... |
... qui a aussi des soucis de famille. |
Un ouvrier, Kenny Kelso, est grièvement blessé lors d’un accident sur un chantier. Son avant-bras gauche a été sectionné. Quincy, qui intervient sur les lieux de l’accident avec l’équipe médicale, fait recueillir le bras sectionné dans l’espoir qu’il puisse être rattaché au corps. Kenny est transporté à l’hôpital de Las Manos qui abrite une équipe expérimentale dirigée par le Dr Gabriel McCracken : baptisée « Experiment Hope », elle est composée de chirurgiens mais aussi de chercheurs en robotique qui travaillent sur des prothèses capables de remplacer un membre perdu. McCracken est entièrement dévoué à son travail, dévouement qui vient peut-être de causer sa séparation d’avec sa femme ; il essaie néanmoins de demeurer présent pour son fils adolescent, Jay, avec lequel la relation n’est pas toujours aisée. Sa relation avec le directeur de l’hôpital, Peter Muscanni, n’est pas toujours simple non plus, Muscanni étant obsédé par les règlements alors que McCracken les méprise. Il a créé cette équipe pour repousser les limites du possible et c’est dans cet esprit qu’il pousse le Dr Ted Wickett à opérer Kenny Kelso afin de rattacher l’avant-bras au membre sectionné, alors que Wickett se prononçait pour l’amputation. Il s’agit ensuite d’accompagner Kenny dans sa convalescence, ce qui implique le suivi médical mais aussi psychologique, même si l’équipe ne comporte pas encore de psychologues. L’optimisme de Kenny et sa combativité sont mis à rude épreuve lorsque, contre toute attente, alors que le bras réparé semble bien répondre, c’est l’autre bras qui semble paralysé…
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L’épisode n’est pas réellement un Quincy : il présente les personnages pressentis pour animer une série dérivée dont le titre aurait pu être celui de cet épisode, The Cutting Edge. En conséquence, Quincy n’apparaît que très peu : il secourt l’ouvrier blessé puis joue les candides en visitant le service dirigé par le Dr McCracken en compagnie de sa femme Emily. Celle-ci, psychologue, montre son intérêt en déclarant qu’elle aimerait beaucoup intégrer l’équipe de psychologues que McCracken voudrait réunir pour aider les patients à surmonter le choc de leur blessure et de l’intervention chirurgicale subséquente. Il était prévu en effet qu’elle fasse partie de la série dérivée. Quincy refait une apparition à la fin, pour recevoir les remerciements de Kenny Kelso lorsque celui-ci quitte l’hôpital. En gros, Quincy joue « l’hôte », dont le rôle est d’introduire l’histoire et de servir de médiateur entre le public et le nouveau cadre fictionnel (l’équipe du projet « Experiment Hope »). Les acolytes de Quincy n’apparaissent pas.
Barry Newman, qui fut de 1974 à 1976 le héros avocat de Petrocelli, est ici le chirurgien à l’origine du projet Experiment Hope. Il a conservé le caractère de Petrocelli : dynamique, déterminé, exigeant dans son métier mais dilettante dans son rapport à toute forme d’autorité et de règlement, volontiers impulsif. La sincérité de son engagement et le souci réel de ses patients le rendent humain, même si son attitude à l’égard de Kenny Kelso est, dans le dernier acte, plutôt brutale. McCracken (c’est son nom) peut aussi paraître abrupt, voire antipathique, c’est l’autre face de la médaille : sa relation avec son fils adolescent illustre les deux faces, un père réellement soucieux de son fils mais aussi un homme impatient capable de heurter la sensibilité des autres dans son obsession de la perfection. Bien faire n’est pas assez, il faut pour lui atteindre au meilleur, aller au-delà de ce qui est juste « bien » : à son collègue le Dr Wickett qui se prononce pour l’amputation du bras de Kenny Kelso, il répond que s’il y a une chance, même minime, de lui rendre son bras, cette chance doit être saisie. D’où le nom de son équipe : Experiment Hope, l’Espoir, non la résignation.
Les personnages qui entourent McCracken, et qui devaient être les autres protagonistes de la série dérivée, apportent un contrepoint ou un prolongement à la figure centrale de McCracken : le Dr Wickett, plus jeune, plus réaliste, moins emporté ; Muscanni, le directeur, plus vieux, soucieux des règles (à l’excès), bonne pâte dont on sourit derrière son dos tout en acquiesçant à toutes ses demandes sans en tenir compte ensuite, se révèle capable d’explosions d’autorité et rappelle lui aussi McCracken à certaines réalités, en l’occurrence celles de l’administration d’un hôpital ; le Dr Peterson, la femme du groupe, responsable du laboratoire de recherche prosthétique, sorte de Rudy Wells (le Monsieur Bionique des séries bioniques) au féminin, charmante mais pour l’instant plus intéressée par ses recherches que par ces messieurs (un collègue lui fait des avances répétées qu’elle repousse avec dédain), ajoute la technologie à la chirurgie et repousse les limites du possible. Enfin, le Dr Hanover (la femme de Quincy) aurait apporté en sus ce qui pour l’heure fait défaut : la dimension psychologique des soins aux patients, dont les blessures graves impliquent un travail long et difficile d’acceptation et de rééducation. (Incidemment, et puisque l’on parlait des séries bioniques, cet aspect psychologique était au centre de la première partie du téléfilm pilote de L’Homme qui valait trois milliards, adaptation du roman de Martin Caidin, avant que l’aventure ne prenne le pas sur la psychologie dans la série subséquente.)
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