publié en mars 2001 (ASS 4)

par Thierry Le Peut

 

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L.A. Heat était d’abord un téléfilm réalisé en 1989 par Joseph Merhi, scénariste, producteur et réalisateur de films d’action parfois programmés chez nous dans les Hollywood Nights et autres Made in USA de TF1. Le héros était un flic pur et dur en lutte contre la pègre de la Cité des Anges, fasciné par le mythe du cow boy. Le slogan : « Un flingue, un badge et les lois de Chance » (le nom du héros). Sept ans plus tard, Merhi et son compère Richard Pepin remettent le couvert mais en modifiant un petit peu les cartes : le héros n’est plus noir mais blanc, il s’appelle désormais Chase MacDonald et il est flanqué d’un acolyte, noir celui-là, qui répond au doux nom d’August. Le tandem, comme le concept 100 % action, est pompé sans vergogne sur les exploits cinématographiques de Riggs et Murtaugh dans la série des Arme Fatale : MacDonald est un casse-cou à la limite de la démence (moins sombre cependant que celle du personnage campé sur grand écran par Mel Gibson), August un flic plus mature et posé dont les habitudes vont être légèrement modifiées par l’arrivée en fanfare de son nouveau partenaire. Merhi et Pepin ont ajouté au concept un autre pompage, télévisuel cette fois : le duo black and white, les tenues impeccables de MacDonald et son goût des voitures de sport, la fortune du héros qui autorise cette esthétique classieuse, tout cela sent bon son Miami Vice, sans le côté tragique qui caractérisait la série de Michael Mann.

Une fois admis ce double « emprunt », on pourra apprécier l’énergie qui se dégage de Los Angeles Heat, déjà plusieurs fois rediffusée par M6 et Série Club. Wolf Larson, ex-Tarzan d’une série écolo, et Steven Williams post-21 Jump Street, qui incarnait à la même époque le mystérieux M. X de The X-Files, sont parfaits dans leurs rôles de jeune casse-cou et de vieux briscard. A leurs côtés, Kenneth Tigar, médecin dans L’Homme de l’Atlantide, prête vie à un capitaine classique, enveloppé et râleur. Chaque épisode met le duo aux prises avec un poseur de bombes, un tueur en série, un kidnappeur ou quelque criminel fanatique. Le chemin de la résolution est parsemé de coups d’éclat, explosions, fusillades, plongeons vertigineux et sans parachute, un cocktail mené tambour battant dans l’esprit des Arme Fatale. En parallèle, histoire de ménager quelques moments de tranquillité (« dans un monde de brutes ») et un fil rouge capable d’intéresser le téléspectateur aux protagonistes, les scénaristes font une place aux intermèdes sentimentaux, August étant marié à la tendre et dynamique Kendra tandis que MacDonald courtise la blonde Jodi.

Loin des séries dites réalistes, comme Homicide et New York Police Blues, Los Angeles Heat est une autre de ces séries « sans prétention » dont les gros moyens sont visibles à l’écran, un plaisir des yeux qui ne cherche pas à délivrer de message. On peut trouver ses héros un rien expéditifs, ce qui dans un discours politique amènerait des réserves évidentes, mais on peut aussi ne pas se poser de questions et passer un bon moment à regarder péter le feu. Juste pour le fun !

Tag(s) : #Arrêt sur Télé
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