Guide réalisé par Thierry Le Peut

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Revivez les huit saisons de la série :

saison 1  -  saison 2  -  saison 3  -  saison 4  -  saison 5  -  saison 6  -  saison 7  -  saison 8

 

 

Mannix est disponible en DVD zone 1 chez CBS-Paramount, en coffret Intégrale proposant les 8 saisons de la série en VO (sous-titrée en anglais pour certaines saisons), ou en coffrets individuels pour chaque saison. 

En France, seules les saisons 1 et 2 ont été éditées par TF1 Video (en VF).

 

NB : je n'indique pas les distributions, présentes in extenso sur Imdb. Quand il y a une indication, c'est en général pour compléter ou corriger Imdb.

 

Saison 3

(1969-1970)

 

3.01 (50) Sometimes Eagles Can’t Fly (Le Noir et le Rouge)

CBS, 27 septembre 1969

Ecrit par Robert Heverly, histoire de Ernest A. Losso

Réalisé par Stuart Hagmann

Brad Turner et Jimmy Whitewing, le Noir et l’Indien, ont roulé leur bosse sur des chantiers de construction à travers le monde. Aujourd’hui, ils rentrent au pays comme deux Américains heureux de retrouver la terre natale, la tête riche de l’envie d’entreprendre et de monter leur propre boîte de construction. Ils s’arrêtent dans un magasin d’alcool, déjà un peu éméchés, et leur hilarité inquiète les propriétaires. La femme se retire dans l’arrière-boutique pour appeler la police, au cas où. Trois autres jeunes gens entrent alors dans la boutique, trois représentants de la bonne société blanche : Elgin Boyd, héritier d’une confortable fortune, son ami Teddy Reed et une fille levée dans le bar The Experiment, Tawny. Ils veulent s’amuser, eux aussi, et ils braquent le propriétaire, qui saisit une arme sous le comptoir. Echange de coups de feu, Teddy et le propriétaire sont tués, Jimmy blessé. Elgin s’enfuit avec la fille. Quand la femme du commerçant arrive de l’arrière-boutique, elle voit deux cadavres, Jimmy blessé et Brad qui a pris l’arme du commerçant. Les deux jeunes gens prennent la fuite.

Brad emmène Jimmy chez Peggy, qu’il connaît. Elle appelle Mannix, qui les rejoint et, après avoir écouté leur récit, tente de convaincre les jeunes gens de se rendre à la police. Mais ils ne croient pas que la parole d’un Noir et d’un Indien convaincront qui que ce soit, étant donné ce qu’a vu la commerçante, aussi s’enfuient-ils de nouveau. Le Lt Reed ne peut pas faire grand chose sinon les rechercher. Mannix, lui, retrouve Elgin et le suit jusque chez James Kitchener, propriétaire de The Experiment. Dans le bar, Mannix retrouve aussi Tawny. Mais Boyd a payé Kitchener pour faire le ménage en se débarrassant et du détective et de la fille. Ce sont finalement le détective et la police qui embarquent tout le monde.

Entre-temps, Brad a été pris par la police alors qu’il vidait son compte à la banque, et il a accepté de conduire les policiers jusqu’à Jimmy. Celui-ci s’est sauvé en accusant son ami de l’avoir trahi. Mannix et Brad le retrouvent dans l’immeuble Haworth Theatrical Scenery. Jimmy refuse d’écouter Brad, le menace même d’un couteau et se bat avec lui. Puis il se sauve en haut du bâtiment, où les efforts combinés de Mannix et de Brad le sauvent in extremis…

KG62114 : le numéro de mobile de la voiture de Mannix (conforme à 2.05 et 2.09).

 

3.02 (51) Color Her Missing (Le talon d’Achille)

CBS, 4 octobre 1969

Ecrit par Donn Mullally

Réalisé par Michael Caffey

Le détective privé Cory Boone, un bon ami de Mannix, a été projeté par l’une des fenêtres du penthouse de Charles Egan. Ce dernier est un avocat aux mains sales, pour lequel Mannix n’aurait pas accepté de travailler. Quand Egan revient à son appartement, au milieu de la nuit, il y trouve la police, le Lt Tobias et Mannix. Il prétend avoir conduit durant plusieurs heures. Seul. Autant dire qu’il n’a pas d’alibi. Excepté, peut-être, une femme dont il ignore le nom mais dont il fournit une description assez précise pour établir un portrait-robot : elle aurait surgi de nulle part devant sa voiture, alors qu’il longeait un réservoir dans Franklin Canyon. Mannix accepte de rechercher cette femme et finit par découvrir son identité, Dallas King. Hélas, celle-ci semble avoir péri dans un accident de bateau… avant qu’elle ne se présente, un soir, dans le bureau de Mannix, accompagnée de deux costauds au visage dissimulé sous un bas nylon. Il semble que les deux gorilles ont enlevé Dallas King en sachant qu’elle était l’unique alibi d’Egan ; ils réclament une rançon en échange de la femme, rançon que Mannix devra porter. Pour ramener la femme, Mannix devra échapper à la mort mais la mission est finalement accomplie, la dame reconnaît Egan et celui-ci est libéré par la police. Tout est bien qui finit bien ? Pour Egan, sans doute, mais on ne sait toujours pas qui a tué Cory Boone, ni pourquoi celui-ci venait de déposer la coquette somme de 20.000 $ sur son compte en banque. A moins que Mannix n’ait été habilement manipulé depuis le début…

Début sur les chapeaux de roues (plus précisément au poing, puisque le téléspectateur est introduit au beau milieu d’une bagarre) puis enquête en eaux troubles pour Mannix, qui consent à aider un avocat qu’il ne porte pas dans son cœur afin de faire la vérité sur la mort d’un ami détective privé. Ce faisant, il joue sans le savoir un rôle bien précis dans un plan habilement conçu. Mais, comme notre détective n’est pas si sot, il comprend la vérité et trouve le moyen de la faire apparaître dans le dernier acte. La question est : et le téléspectateur, quand comprend-il ?

 

3.03 (52) Return to Summer Grove (Le retour)

CBS, 11 octobre 1969

Ecrit par Cliff Gould

Réalisé par Gerald Mayer

Alors qu’il travaille tard, Mannix reçoit la visite à son bureau de Jean, son amour de jeunesse, qui vit toujours dans leur ville natale de Summer Grove où elle a épousé Troy McBride, ancien quarterback de l’équipe de football, où Joe a joué lui aussi. Elle lui apprend que Troy est sur le point d’être jugé pour meurtre. Mais ce n’est pas la seule chose qui est arrivée à Troy : un accident l’a rendu infirme et il a été placé dans un poumon artificiel. Joe les accompagne à Summer Grove afin de mener une enquête sur les charges retenues contre Troy, la principale étant que ses empreintes ont été relevées sur l’arme du crime. Après avoir rendu visite à l’avocat Leo Kolligian, Joe questionne plusieurs personnes, dont Ed Barkley, en affaires avec Troy et la victime Bo Sanders, et Lurene Warenski, qui lui avoue qu’elle était avec Troy au moment du meurtre, ce qu’il lui a fait jurer de ne pas révéler. Mais alors que Mannix est sur la route du bureau du shérif avec Lurene, ils ont un accident causé par le sabotage des freins de leur voiture. Tous deux en réchappent mais Lurene doit être opérée et Joe porter une minerve. L’accident permet toutefois à Mannix de se rapprocher de son père Stefan, même s’ils ont du mal à échanger autrement qu’en se disputant. Stefan ne comprend pas la vie que mène son fils et lui reproche de ne pas être resté à Summer Grove pour s’occuper des vignes familiales. Sitôt sorti de l’hôpital, cependant, Joe poursuit son enquête. Avec l’aide du shérif Madeiros, il découvre que les empreintes qui incriminent Troy ne sont en fait pas les siennes : leur identification a été faite sur la base de fichiers erronés remontant à un vol de voiture en 1948, commis par un jeune homme qui donna le nom de Troy pour se couvrir et dont les empreintes furent alors enregistrées sous ce nom. Les charges contre Troy sont aussitôt abandonnées. Mais le tueur, lui, court toujours…

Mannix a joué au football et au basket-ball. Il a fait la guerre de Corée, où il a été MIA. Sa mère est morte dix ans plus tôt.

 

3.04 (53) The Playground (La scène)

CBS, 18 octobre 1969

Ecrit par Ed Adamson

Réalisé par Paul Krasny

Mannix s’installe quelque temps au sein des studios Majestic à la demande de son ami producteur Rudy, qui l’a engagé pour veiller sur la vie de Mitch Cantrell, un acteur star victime récemment d’une tentative de meurtre. C’est en tout cas l’avis de Rudy car Cantrell, lui, ne prend pas la chose au sérieux et sert à Mannix un numéro de casse-cou que rien n’effraie, s’amusant de la mission du détective et jouant volontiers avec lui. Mannix n’est nullement impressionné mais l’insouciance arrogante de l’acteur ne lui facilite pas les choses. Il charge Peggy de fouiller dans le passé de plusieurs des collaborateurs de Cantrell, qui a fait engager une bande de potes qui vit avec lui au sein des studios. Son meilleur ami, Pete Joplin, est un suspect de choix : sa femme s’est suicidée à cause de Cantrell dont elle avait été la maîtresse. Joplin, pourtant, affirme n’avoir aucun grief contre Cantrell. Un autre, Bud Nicholson, a un passé d’artificier : est-ce lui qui a placé sur les pas de Mannix un piège explosif que le détective a déjoué de justesse ? Le détective n’a pas le temps d’en avoir le cœur net car Nicholson est déjà mort quand il lui met la main dessus. Autre suspecte : Mona, l’une des employées du studio, dont l’attitude ambiguë envers l’acteur est de nature à alimenter les soupçons. Et voilà qu’un tireur embusqué derrière une fenêtre se met à tirer sur Cantrell qui déambule dans une portion des studios…

Traitement de faveur pour Robert Conrad, crédité dès l’ouverture de l’épisode en qualité de Special Guest Star (seul Lloyd Nolan aura bénéficié du même égard pour l’épisode pilote de la série).

Robert Conrad, tout juste sorti des quatre saisons des Mystères de l’Ouest, interprète une star arrogante et antipathique, dotée cependant d’un soupçon d’épaisseur : celle-ci tient à la peur qu’il cherche à dissimuler et qui semble néanmoins le hanter constamment, jusqu’au dernier plan que lui accorde Paul Krasny.

Les studios Majestic sont évidemment les studios Paramount. L’un des décors de western a servi pour Bonanza (on y retrouve l’enseigne Palace Hotel et celle du Doc J.P. Martin). D’autres ont servi à de nombreuses scènes de Mannix.

Le premier attentat contre Cantrell que déjoue Mannix consiste en balles réelles mélangées à des balles à blanc dans un fusil utilisé pour le tournage d’une scène. Un type d’incident qui peut se produire sur un tournage (le récent Rust avec Alec Baldwin en est une sinistre illustration).

Le réalisateur mentionné sur l’affiche du film The Wild Run dont Mitch Cantrell est la vedette est évidemment Paul Krasny, réalisateur de cet épisode (et chargé de la post-production de la série).

 

3.05 (54) A Question of Midnight (Minuit)

CBS, 25 octobre 1969

Ecrit par Barry Oringer

Réalisé par Sutton Roley

Mannix est engagé par Andrea pour enquêter sur une erreur médicale qui a obligé Benjamin Holland à abandonner l’exercice de la médecine. Holland, devenu épicier, est aujourd’hui en proie à des poursuites pour avoir pratiqué illégalement la médecine en soignant un enfant malade qu’Andrea lui a amené. Il a sauvé la vie de cet enfant en acceptant de lui administrer un traitement et Andrea pense que l’innocenter des charges qui l’ont fait bannir de l’hôpital de Pleasant Valley en premier lieu permettra de le soustraire aux poursuites actuelles. Mais Holland se heurte d’emblée au refus de Holland lui-même de l’aider dans son enquête. A Pleasant Valley, les gens qu’il questionne montrent une même réticence à revenir sur le passé : en autorisant l’anesthésie d’un riche patient alors que les examens de laboratoire indiquaient qu’il fallait absolument éviter l’anesthésie, puis en quittant son service prématurément, il a indirectement causé la mort de ce patient en salle d’opération. Holland a prétendu à l’époque avoir reçu les résultats du laboratoire par téléphone, autorisant l’anesthésie, mais le laboratoire a nié lui avoir communiqué ces résultats par téléphone. Pourtant, l’infirmière Hapgood, interrogée par Mannix, semble particulièrement mal à l’aise avec cette histoire. Le shérif Reardon, lui, aimerait que Mannix quitte la ville au lieu de remuer le passé. Quant à Reva Daniels, qui s’occupe des enfants de l’homme mort ce jour-là en salle d’opération, elle conseille aussi au détective de ne pas insister.

La mort de l’infirmière Hapgood, que l’on a voulu faire passer pour un suicide, n’est qu’un indice de plus qu’un lourd secret entoure les événements passés. Reva Daniels avoue bientôt à Mannix que c’est elle qui a poussé Holland à quitter son service ce jour-là en l’appelant d’urgence auprès de son père, le Dr Daniels, qui avait développé une addiction à la morphine et se trouvait en état de manque, un aspect de la vérité que Holland a refusé de révéler pour ne pas le compromettre.

Les investigations de Mannix le rendent dangereux et il est bientôt drogué lui-même par le Dr Bennett : ce dernier fournissait à Daniels la morphine dont il avait besoin et, en découvrant l’addiction du médecin, Holland était devenu gênant ; mais Bennett, associé à l’avocat Stillwell, convoitait aussi la fortune du patient qui est mort ce jour-là ; c’est lui qui a communiqué de faux résultats à Holland par téléphone pour lui faire endosser ensuite la responsabilité de la mort du patient, se débarrassant ainsi de Holland. Comme il se serait débarrassé de Mannix si Reva n’avait cru bon de prévenir le shérif Reardon…

Mannix à Reva Daniels : « Il semble que beaucoup de gens ont beaucoup de choses à cacher dans le coin, ce qui donne lieu à de bons mystères, et c’est comme ça que je gagne ma vie, en les résolvant. »

A la même, plus tard : « Je suis un hard-boiled private eye, dans la tradition classique. »

Le procédé récurrent utilisé par Roley pour les flashbacks (avec Hapgood puis Reva) : la personne qui se souvient est filmée en très gros plan et, en quittant le cadre, laisse le champ à la reconstitution du récit qu’elle fait ; lorsque le récit se termine, son visage occupe de nouveau le cadre en gros plan. Le personnage étant commun au passé et au présent, ces gros plans assurent la transition entre les deux moments du récit.

 

3.06 (55) A Penny for the Peep Show (Le spectacle de deux sous)

CBS, 1er novembre 1969

Ecrit par Stephen Kandel

Réalisé par Gerald Mayer

Mannix reçoit Celia James, dont l’oncle Simon Garvey a disparu en lui laissant un attaché-case contenant 312.000 $ et des papiers, lorsque trois hommes font irruption, Jackson, Clay et « Makuta ». Ils disent s’être évadés de prison et cherchent de l’argent. Ils retiennent en otages Mannix, sa cliente et Peggy, jusqu’à ce que Celia finisse par avouer l’existence de la mallette chez elle. Jackson l’y accompagne. En leur absence, Mannix et Peggy parviennent à maîtriser Clay et Makuta, puis Mannix se précipite chez sa cliente. Il prend en chasse la voiture dans laquelle Jackson s’enfuit avec l’argent et la poursuite se termine au fond d’un ravin pour Jackson, qui brûle avec la mallette. Ce n’est qu’ensuite que Mannix apprend par le Lt Kramer que les trois hommes ne sont nullement des évadés de prison. Il reste le problème de l’argent, et la disparition de Simon Garvey. Mannix persuade Kramer de le laisser tenter un coup de bluff : il fait courir le bruit qu’il a sauvé la mallette et qu’il est prêt à en vendre le contenu pour un bon prix. En utilisant les noms que Celia se souvient d’avoir lus sur les papiers accompagnant l’argent, il réussit à convaincre les malfrats, quand ils viennent à lui, qu’il a bel et bien ce qui les intéresse. Des informations manifestement compromettantes pour eux et qu’ils tiennent à récupérer. Il reste à leur tendre un piège. Mais les gangsters sont prudents et enlèvent Celia pour dissuader Mannix de les faire marcher…

Deux épisodes en un : deux actes pour la prise d’otages, deux autres pour le traquenard orchestré par Mannix. De l’un à l’autre, Celia James et l’attaché-case. Le scénario a donc un aspect patchwork qui ne le rend pas palpitant, alignant des situations convenues pour tenir la distance sans avoir réellement d’histoire à raconter. L’occasion, malgré tout, de montrer Mannix risquant sa vie pour protéger Peggy, et le tandem unissant ses forces (et sa ruse) pour neutraliser deux méchants. Le titre, finalement, annonce la couleur : mettez une pièce et profitez du spectacle.

Peggy mentionne le fait que son mari était policier et qu’elle sait manier une arme.

 

3.07 (56) A Sleep in the Deep (On a noyé Burton)

CBS, 8 novembre 1969

Ecrit par John Meredyth Lucas

Réalisé par Gerald Mayer

Ellen Barton engage Mannix pour faire la lumière sur la mort de son mari : officiellement, il s’est noyé dans la marina, où ils ont un appartement. Mais Barton était un excellent nageur et elle doute de la version officielle. Son mari a passé la soirée sur le Stella Polaris, le yacht d’Andre Korvak, qu’il aidait à négocier un contrat. Korvak, cependant, affirme que Barton était un ami, nullement un collaborateur en affaires, et le responsable de la sécurité de la marina, l’ex-flic Dave Wright, un ami de Mannix (qui lui sauva la vie sept ans plus tôt), apprend au détective que Barton était en réalité avec Barbara Stoner, l’une de ses (apparemment nombreuses) conquêtes. Mannix approche donc la jeune femme, fille de Robert Stoner et membre du club de la marina, et en faisant analyser ses empreintes (merci, Dave) il découvre qu’elle n’est pas du tout la fille de Stoner mais Sondra Markham, connue des services de police. Il l’a engagée pour voler quelque chose, mais quoi ? Mannix s’intéresse aussi à Tom Hewitt, visiblement amoureux d’Ellen Barton et donc suspect potentiel dans la mort du mari. Par ailleurs, un inconnu surveille Mannix, qui échappe bientôt à un harpon tiré sur lui…

Un épisode qui sort un peu des sentiers battus, par son cadre d’abord, la marina, où se déroule l’ensemble de l’action, par la variation sur le motif de l’acolyte policier, aussi, l’ex-flic Dave Wright remplaçant les lieutenants récurrents en introduisant une relation différente, Wright ne demandant qu’à couler des jours tranquilles dans un boulot peinard mais se sentant tenu d’aider Mannix à cause d’une vieille dette que celui-ci évite de lui rappeler… pour mieux la lui rappeler. Enfin, on apprécie de voir Peggy, sortie du 17 Paseo Verde (qu’on ne voit pas du tout ici), assistant son patron sur le terrain. Bon, les grincheux pourront déplorer qu’elle assiste sans bouger à un duel au poing entre Mannix et Gordon (l’agent de la Naval Intelligence), mais enfin elle est là et c’est déjà une variation sur l’ordinaire de la série. Ajoutons à cela une brochette de jolies femmes pour le côté sexy (Ellen Barton, Barbara Stoner et l’actrice italienne Carla Renata), une pincée de romance (l’un des suspects se révèle innocent et augure d’une belle union à venir) et un zeste d’espionnage (le McGuffin est un appareil développé par la Marine et permettant de générer de l’oxygène à partir de l’eau de mer, et la mort de Barton, entraîné au fond de l’eau par deux plongeurs, a un côté James Bond), plus un combat de Mannix avec un expert en arts martiaux (avec variation asiatique du thème de la série), et l’on tient un bon divertissement, très équilibré.

 

3.08 (57) Memory : Zero (Une mémoire défaillante)

CBS, 22 novembre 1969

Adaptation : Lionel E. Siegel, histoire de Rik Vollaerts

Réalisé par Harry Harvey, Jr

Maggie Wells constate que sa voiture ne démarre pas. Par chance, un taxi se trouve là, dans lequel elle monte. Mais le (faux) chauffeur a causé la panne de sa voiture précisément pour la faire monter dans la sienne, à seule fin de la tuer. Il ne résiste pas au plaisir de l’effrayer d’abord en roulant comme un fou, mais il manque percuter un autre véhicule et doit s’arrêter, donnant à Maggie l’opportunité de s’enfuir. Elle se rend au bureau de Mannix, à qui elle raconte ce qui s’est passé. Ce n’est pas la première fois, dit-elle, qu’un homme essaie de la tuer. Mais la description qu’elle fournit n’est pas d’une grande aide au détective et elle ne parvient pas à se souvenir de quoi que ce soit d’intéressant. Il accepte néanmoins de l’aider. Maggie était la secrétaire d’un détective privé, Rex Benson, récemment décédé. Supposant que sa mésaventure est liée aux affaires sur lesquelles travaillait Benson, Mannix oblige Maggie à fouiller sa mémoire à la recherche de détails qui pourraient les mettre sur la voie. Lorsque le tueur s’en prend à Mannix en s’introduisant dans son bureau, le détective décide de louer un camping-car et de prendre un emplacement dans le Seaside Trailer Camp de Malibu, avec Maggie, sous le nom de Mr & Mrs Smith. Là, ils continuent d’explorer la mémoire de Maggie – non sans quelques moments de détente, voire de romance. Le travail avant tout, cela dit : Mannix accepte aussi de reprendre l’enquête dont s’occupait Benson pour le compte de Greg Martel, victime d’un maître-chanteur. Il faudra quelque temps au détective pour réaliser que Benson a été tué précisément à cause de Martel : il avait découvert une information prouvant sa culpabilité dans un meurtre et c’est Benson lui-même qui faisait chanter Martel. Celui-ci l’a fait assassiner par un ancien compagnon de cellule, Frank Connelly, qui est le tueur qui cherche maintenant à tuer Maggie, que Martel soupçonne de détenir elle aussi l’information…

On notera la rivalité (traitée sur un mode léger) entre les deux secrétaires, Peggy et Maggie. La première rappelle à son patron que, quoi qu’il fasse avec Maggie, il a déjà une secrétaire. Ce qui ne l’empêche pas de sympathiser avec Maggie, à laquelle Katherine Justice donne, outre son charme naturel, une légèreté et un humour séduisants.

Maggie parlant à Mannix de son patron détective privé : « He chased women incessantly, compulsively, indiscriminantly. All private detectives do, right ? » Long échange de regards éloquents mais aucun commentaire de la part de Mannix.

35’ : un aperçu sur un coin habituellement caché du bureau de Mannix (côté mur à gauche de son bureau).

39’ : le reçu que le tueur trouve dans le portefeuille de Mannix porte la date du 20 août 1969. Il correspond à sept jours de réservation au Seaside Trailer Camp de Malibu, du 20 au 27 août 1969.

40’ : le numéro du téléphone qu’utilise Mannix est 555-2368. Voir commentaire de l’épisode 1.24, où ce numéro apparaissait aussi.

L’expression qui donne son titre à l’épisode, « Memory : Zero », est utilisée par Mannix dans la dernière scène. Il fait remarquer au coupable l’ironie de la situation : il s’est donné beaucoup de mal pour faire assassiner Maggie Wells et a lui-même fait son propre malheur, car Maggie n’a aucune mémoire et ne se serait jamais rappelé ce qu’il craignait qu’elle ne sût (et qui pouvait l’incriminer)… s’il n’avait pas précisément cherché à la tuer, la poussant ainsi dans les mains de Mannix qui a réussi à exhumer l’information compromettante de sa mémoire, au prix de gros efforts.

 

3.09 (58) The Nowhere Victim (La victime de nulle part)

CBS, 29 novembre 1969

Ecrit par Dan Ullman

Réalisé par Sutton Roley

Walter et Shirley rentrent chez eux après une soirée bien arrosée qui bascule en un instant dans le cauchemar : leur voiture heurte un homme qui a brusquement surgi au milieu de la rue. Walter continue de rouler puis s’arrête un peu plus loin, encore sous le choc, et décide de rebrousser chemin. Mais ils ne retrouvent aucun corps dans la rue. Le lendemain, Shirley engage Mannix pour tenter de découvrir si oui ou non ils ont heurté quelqu’un. Il commence par se renseigner auprès du Lt Malcolm : rien à signaler, sinon l’appel d’un vieil homme qui disait avoir vu quelqu’un se faire renverser précisément dans cette rue. Mais le témoin, questionné par Mannix, prétend s’être trompé. Il est en fait sous la menace de deux hommes, Smith et Brown, assis dans son appartement à l’insu de Mannix. Deux hommes qui rendent ensuite visite au détective à son bureau, l’accusant d’avoir accepté un contrat. Il y a bien eu une victime, leur patron. Mannix les a tout juste convaincus de leur erreur qu’il est enlevé par un autre homme ; assommé, il reprend connaissance en présence de James Vincent, un gangster, le neveu d’Angelo Palerma que tout le monde croit en Sicile. Vincent, lui, est persuadé que son oncle est de retour et qu’il veut réorganiser la « famille », à son détriment. La mystérieuse victime est donc Angelo Palerma. Pour garder la vie sauve, Mannix offre de retrouver Palerma, ce qu’il ne tarde pas à faire en suivant la piste du Dr Whitaker, qui a opéré le gangster par le passé. Mais les hommes d’Angelo veillent et Mannix est emmené ailleurs, dans la vieille ferme des Brittelli où le vieux Brittelli et sa petite-fille Victoria sont gardés en otages par les mafieux. Dans le sous-sol, le Dr Whitaker opère Angelo Palerma, que son accident a sérieusement blessé. Le vieil Angelo, en apprenant par le détective que son neveu le sait de retour aux Etats-Unis, comprend que c’est Vincent qui veut sa mort. Mannix doit trouver le moyen de prévenir le Lt Malcolm tout en restant en vie et en préservant celle des otages…

Avec Corinne Camacho (Victoria Brittelli), Frank Puglia (Grampa Brittelli), William Long Jr (Walter) et avec (non crédité) Stuart Nisbet (Al).

A partir d’un incident « ordinaire » (un homme renversé par une voiture), Dan Ullman tisse une histoire de gangsters qui nous plonge bientôt dans une ambiance à la Parrain, version Mannix en tout cas, avec hommes en noir dans des voitures noires, imbroglios et rivalités familiales. Corinne Camacho assure la présence féminine, réduite ici au strict minimum, tandis que Marc Lawrence incarne le vieux mafioso mourant (mais qui réserve encore des surprises), un rôle qu’il endosse dans d’autres séries (par exemple Agence Tous Risques, 4.22).

« It’s a hundred dollars a day, plus expenses » (Mannix à Vincent)

Numéro du téléphone de la voiture de Mannix : KG 62114. (Egalement dans le 2.09)

 

3.10 (59) The Sound of Darkness (Les bruits de la nuit)

CBS, 6 décembre 1969

Ecrit par Barry Trivers

Réalisé par Corey Allen

Rudy Marin, vendeur de voitures d’occasion, rentre chez lui. Dans le garage souterrain de son immeuble, il est brusquement pris pour cible par un homme au volant d’une autre voiture, portant des lunettes de soleil. Le tireur l’accule contre un mur et tire cinq balles… autour de son visage, mais sans le toucher. Mise en garde, mais pourquoi ? Rudy veut engager Mannix mais quand celui-ci lui demande de rester chez lui il refuse ; il a, dit-il, une chose urgente à faire. Il renonce aussitôt à engager le détective. Mannix, cependant, ne se le tient pas pour dit ; l’attitude de Marin l’intrigue et il finit par se dire que cette chose urgente que Marin doit faire, c’est peut-être justement pour le forcer à la faire maintenant que le tireur l’a terrorisé. Il suit Marin jusque dans un immeuble désaffecté où l’homme est entré avec de la dynamite. Mais le tireur est là également ; il abat Marin puis tire sur Joe, lui éraflant le visage. Joe cherche à le suivre mais s’écroule dans une allée. Il est aveugle. Choc psychosomatique. Passager ? Durable ? Le Dr Lang n’en sait rien. Joe doit apprendre à vivre avec ce handicap. Sur les conseils du Lt Tobias, il engage un ancien Marine, Jerry, comme coach. Jerry a été aveugle lui-même durant dix ans, il travaille aujourd’hui avec des aveugles. Mannix lui demande de lui apprendre à survivre, car le tireur est susceptible de venir finir le travail inachevé. Il lui faut apprendre à se déplacer dans son appartement comme s’il voyait encore, et être capable de réagir instantanément. Sa volonté lui permet de faire des progrès rapides. Il met aussi le temps à profit pour réfléchir à Marin, car le personnage continue de l’intriguer. Il finit par faire le lien avec Marino, auteur d’un braquage dont le butin n’a jamais été retrouvé ; Rudy Marin était son fils et il savait probablement où l’argent était caché : quelque part dans l’immeuble désaffecté où on l’a tué. C’est ce butin que convoitait le tueur. Pour forcer ce dernier à sortir de l’ombre, Mannix entreprend de lui faire croire qu’il a retrouvé la vue et qu’il est donc en mesure de trouver le butin avant lui, voire de l’identifier…

Mannix en situation de grande vulnérabilité, psychologique et physique. C’est un postulat qui rend l’épisode inhabituel et intéressant, d’autant que Mike Connors et Gail Fisher offrent chacun une prestation en parfaite harmonie, apte à souligner l’enjeu dramatique du scénario. On vérifie l’attachement particulier qui les unit et la fidélité sans faille qui permet à Peggy d’être bien plus qu’une secrétaire. Robert Reed dans le rôle du Lt Tobias s’inscrit lui aussi dans cette histoire d’amitié, partageant avec Connors et Fisher un finale touchant. James Edwards, qui interprète Jerry, se montre un auxiliaire sobre et immédiatement apte à répondre à l’angoisse et à la volonté de Mannix.

Dr Lang : « You live a dangerous and complex life. You risk it constantly in your profession. To you that’s just… an occupational hazard. But you’re a man. And mortal. When that bullet caught you, only the thickness of a single hair kept you from being killed. In that split second, you felt death. Your eyes saw it. They couldn’t stand it, and they closed. »

 

3.11 (60) Who Killed Me ? (Qui m’a tué ?)

CBS, 13 décembre 1969

Adaptation de Stephen Kandel, histoire de Charles McDaniel

Réalisé par Harry Harvey, Jr

Bradley Everett, président d’Everett Aviation, décolle pour le Mexique aux commandes de son petit avion privé. Il envoie un message de détresse alors qu’il survole la mer de Cortez pour signaler une panne soudaine et annoncer qu’il va devoir se poser sur l’eau. On est ensuite sans nouvelles de lui, comme de l’avion, et on le pense mort. Il réapparaît pourtant bien vivant dans le bureau de Mannix et, souhaitant pour l’instant rester « mort », engage le détective pour découvrir qui l’a tué. Mannix rend visite à l’épouse, Diana Everett, nullement éplorée (mariage de convenance, par consentement mutuel), puis à la maîtresse, Christina Preston, plus affectée. Alors qu’elle conduit Mannix vers sa voiture pour lui remettre les cartes que Bradley a oubliées dans sa voiture avant de prendre l’avion, des balles sont tirées dans leur direction et un homme s’enfuit à moto. Evidemment, les cartes ont disparu de la voiture de Christina. Quelle valeur pouvaient-elles donc avoir ? Mannix se rend ensuite au siège d’Everett Aviation et rencontre les associés d’Everett, Larry King et Henry Marshak, deux requins qui avaient essayé d’évincer Everett et ne sont donc pas bouleversés par sa disparition. Des suspects potentiels au titre de meurtriers. Mais Marshak est bientôt retrouvé mort et King disparaît. Mannix révèle alors au Lt Malcolm qu’Everett est vivant, et les deux femmes de sa vie en sont du coup informées. L’officielle n’en est pas plus bouleversée que par sa mort, et l’officieuse a du mal à lui pardonner les trois jours d’angoisse qu’elle a passés en le croyant mort. Bientôt, King refait surface : il prend Everett en otage au siège d’Everett Aviation et menace de le tuer ! La police est sur place, Mannix s’avance à la rencontre des deux hommes ; King fait mine de lui tirer dessus, il réplique, King meurt. Affaire classée, semble-t-il. Everett devient le seul directeur de sa compagnie. Mais Mannix n’est pas satisfait…

et Mark Russell (le policier qui tient un fusil – non crédité)

Un scénario assez plat qui repose sur le postulat du mort qui ne l’est pas et une situation que résume le titre de l’épisode. La suite est une conspiration qui implique des apparences trompeuses et une manipulation insidieuse, mais qui devient évidente au moment de la prise d’otage. Il ne reste plus qu’à dévoiler la vérité (que Mannix a comprise) et ménager une dernière péripétie avant de permettre au détective de sauver la dame en détresse (Susan Howard, toujours séduisante) et de coincer le méchant.

Mannix délivre à Christina Preston deux proverbes en arménien – et promet de réfléchir à un troisième à la fin de l’épisode.

 

3.12 (61) Missing : Sun and Sky (Le soleil se cache)

CBS, 20 décembre 1969

Adaptation : Cliff Gould et Halsted Welles, histoire de Halsted Welles

Réalisé par Sutton Roley

Sun and Sky, l’un des favoris du Kentucky Derby, s’envole avec le poney Alexander dans un avion-cargo. En vol, les quatre membres de l’équipage sont drogués et perdent connaissance. Aucune trace de l’avion ensuite. Richmond et Althea Green, les propriétaires des chevaux, se montrent très coopératifs avec Mannix, mandaté par la compagnie d’assurances Great Pacific. Ils retrouvent l’avion dans le désert, sur une vieille piste de l’armée, avec l’équipage encore inconscient, et bien sûr sans les chevaux. Rien à tirer des quatre hommes, qui ne se souviennent que d’avoir perdu connaissance après avoir bu du café. Les Green, ne voulant pas être soupçonnés d’avoir organisé le rapt pour toucher l’argent de l’assurance, mettent à disposition leur comptabilité, qui n’est pas fameuse en vérité : ils comptaient sur une victoire de Sun and Sky pour renflouer les caisses. Un de leurs amis, Sam Dallas, est persuadé qu’une demande de rançon sera émise, et elle l’est en effet, mais pour un montant dérisoire : 753 dollars ! Mannix va déposer l’argent, dans un simple sac en papier, et tombe sur une vieille connaissance, l’escroc Paddy Wright, sorti de prison depuis quelques mois : Paddy regarde le détective se faire copieusement rosser par trois types qu’il a engagés. Mannix est sauvé non par le gong mais par un sifflet : celui de hippies venus collecter l’argent ! La demande de rançon en effet était une farce. Remis sur pied dans le repaire flower power des hippies, Mannix retourne porter la nouvelle aux Green. Le détective a bientôt des raisons de soupçonner une collusion entre l’un des employés des Green, Floyd Brand, l’un des drogués de l’avion, et Sam Dallas : Brand sait piloter et Mannix pense qu’il a seulement feint d’être drogué puis a posé l’avion, après quoi il a vraiment absorbé la drogue pour être retrouvé inconscient comme les autres. Le détective ne tarde pas à localiser le ranch où Dallas a repeint Sun and Sky et l’a fait retatouer. Et Paddy est parmi ses complices…

Scénario minimaliste qui laisse à Sutton Roley toute latitude pour filmer des scènes légèrement décalées, comme il les aime, où les dialogues ne disent pas grand-chose mais où la caméra choisit des cadrages insolites. On retiendra la scène que partagent Mannix et Paddy dans le bureau du détective et surtout l’aparté dans le repaire des hippies. Mike Connors est entouré de bons acteurs qui composent avec lui une brochette intéressante et sympathique, faisant de l’aventure une expérience distrayante, en dépit de la finesse (contraire d’épaisseur…) du scénario. Ouverture et fermeture bénéficient de tournages en extérieurs, avec hélicoptère et avion pour l’intro, chevaux et Jeep pour la conclusion.

 

3.13 (62) Tooth of the Serpent (Les dents du serpent)

CBS, 27 décembre 1969

Ecrit par Robert Lewin

Réalisé par Paul Krasny

Eve Chancellor, la femme du Detective Jim Chancellor, engage Mannix à l’insu de son mari : leur fils de dix-sept ans, Cap, a disparu depuis trois jours après qu’elle l’a surpris avec un revolver qu’il avait rapporté à la maison. Mannix retrouve le garçon alors qu’il se querelle avec un autre jeune homme en pleine rue, devant une terrasse dont l’un des occupants, Eberhard, intervient pour les séparer. En voyant le détective, Cap s’enfuit. Dans ses affaires, sa mère a trouvé un papier portant des noms et des numéros qui correspondent à des entrepôts ; c’est ce qui mène Mannix à l’étape suivante, un entrepôt où il retrouve Eberhard. Curieuse coïncidence. Cap, lui aussi, croise de nouveau Eberhard, à qui il apprend incidemment que son père le policier enquête sur le braquage d’un fourgon blindé et sur des entrepôts. Plus tard, Mannix suit Cap et son ami Rich Gaines – le jeune homme avec lequel il se querellait – dans l’entrepôt où Eberhard est gardien de nuit. Il voit les deux jeunes gens se glisser dans le bureau pendant la ronde d’Eberhard et fouiller dans les poches de son vêtement. Il n’en saura pas plus : Jim Chancellor est là aussi, et il arrête Mannix.

Chancellor père est intervenu à la suite d’un appel informant la police que quelqu’un avait pénétré dans l’entrepôt. Il n’a pas connaissance de la présence de son fils cette nuit-là. Mannix refuse de lui dire ce qu’il y faisait. Continuant son enquête, il découvre qu’Eberhard pourrait bien être mêlé au braquage du fourgon blindé, et que Rich Gaines occupe l’appartement qu’habitait Eberhard au moment du casse. Il finit par comprendre que les deux jeunes gens sont tombés sur un indice reliant Eberhard au braquage, dont le butin n’a jamais été retrouvé. C’est très probablement après ce butin que les gamins se sont lancés, tendant un piège à Eberhard pour qu’il les mène à l’argent. Quand Chancellor découvre que Mannix a été engagé par sa femme, il réagit mal et veut régler lui-même ses affaires de famille. Il confronte Cap mais est assommé et drogué par Rich. Ce dernier et Cap sont à deux doigts d’obtenir ce qu’ils veulent mais leurs objectifs diffèrent : Cap n’a jamais voulu que prouver à son père qu’il était capable de faire quelque chose de bien en résolvant l’enquête sur laquelle Jim travaille, mais Rich veut mettre la main sur le butin.

Mannix et Jim se retrouvent dans l’entrepôt où Cap et Rich ont été surpris par Eberhard. En luttant avec ce dernier, Rich le tue, puis il retourne le revolver contre Cap et révèle ses vraies intentions. Mannix et Jim entendent tout. Jim s’avance alors pour protéger son fils et prend la balle que Rich lui destinait. Tandis que Mannix arrête Rich, Chancellor fils reste auprès de Chancellor père…

Un épisode « cheap » : tournage essentiellement dans les studios, peu de personnages. Mais pas inintéressant pour autant : le scénario offre une intrigue policière traditionnelle consistant à coller ensemble des pièces présentées séparément, mais également une fable sur le conflit des générations, la fierté d’un policier noir et celle de son fils adolescent. La question est de savoir si le père et le fils finiront par se trouver. Entre les deux, Lynn Hamilton est la mère inquiète, prise entre la fierté de son mari et la rébellion de son fils.

Parker et Mannix : « Don’t you never give up ? – That’s how I earn my living : being stubborn. »

Shakespeare, Le Roi Lear, I, 4 : « How sharper than a serpent’s tooth it is / To have a thankless child ! »

 

3.14 (63) Medal for a Hero (Médaille pour un héros)

CBS, 3 janvier 1970

Ecrit par Frank Telford

Réalisé par Seymour Robbie

La police fait une descente dans les entrepôts d’Avery Pickman et y trouve une grande quantité de marchandises volées mais aussi un carnet contenant une liste de dates et de noms correspondant à des pots de vin. Le Lt Ives est stupéfait d’y trouver le nom de plusieurs policiers : Hoxie, Heineman et… Fair. Le mari de Peggy, Marcus Fair, tué dans l’exercice de ses fonctions, était-il en réalité un flic corrompu ? Ives voudrait ne pas y croire mais il ne peut empêcher le Lt Burdette de conduire une enquête qui implique de fouiller l’appartement de Peggy à la recherche de biens volés. La secrétaire de Mannix doit laisser Burdette emporter la bague que lui offrit Marcus deux mois avant sa mort, pour leur septième anniversaire de mariage. Toby, son fils, est bouleversé par les soupçons qui entachent la mémoire de son père. L’homme qui est en prison pour le meurtre de Marcus, Clayton Donnelly, affirme aujourd’hui qu’il a tiré en état de légitime défense et que Marcus était impliqué dans les vols. Sa sœur, Hettie Wills, déclare, elle, qu’elle a vu Marcus toucher un pot de vin. Mannix a bientôt des raisons de soupçonner l’ancien équipier de Marcus, Warren Hoxie, suspendu le temps de l’enquête, d’avoir été, lui, réellement corrompu. C’est ce que confirme une page du carnet dans lequel Marcus inscrivait des informations liées à ses enquêtes, et que Peggy a conservé. En menant son enquête, cependant, Mannix irrite le Lt Burdette qui finit par réclamer une audience à la commission des licences pour faire suspendre son droit d’exercer. Burdette est lui-même suspect : non seulement il abat Avery Pickman alors que Mannix était sur le point de l’arrêter, mais ses initiales, L.B., figurent également dans le carnet de Marcus. Lorsque Mannix se rend jusqu’à Masheena Lake pour y retrouver Hoxie qui s’est enfui, ils sont pris pour cible par un tireur et voient brusquement surgir devant eux le Lt Burdette…

Avec Dean Harens (Albert Jensen / L.B. Ogilvy) et (non crédités) George Sawaya (le complice de Donnelly), Mark Russell (officer)

L’épisode est évidemment majeur puisqu’il revient sur les circonstances de la mort du mari de Peggy, qui prend les traits de Terry Carter dans plusieurs flashbacks (dont l’un nous montre une Peggy avec nattes et rubans bleus). On revoit le petit Toby, invité de plusieurs épisodes au fil de la série, et dont on entend parler plus souvent encore. Mannix agit bien entendu pour sauver la réputation de Marcus dans une enquête qui offre son lot d’indices et de fausses pistes.

Toby a huit ans. Peggy et Marcus ont été mariés huit ans.

29’ : le nom de Bruce Geller s’affiche en grandes lettres à la façade d’un immeuble en arrière-plan, « Geller’s ».

Bobby Troup reprend le rôle qu’il tenait dans l’épisode 2.14, assis derrière un piano dans l’un des bars du voisinage de Mannix. Il apparaît comme un expert ès déchiffrage de codes, qualité qui lui permet de déchiffrer celui qu’a appliqué Marcus Fair dans son carnet.

 

3.15 (64) Walk With a Dead Man (Le mort-vivant)

CBS, 10 janvier 1970

Ecrit par Ed Adamson

Réalisé par Harvey Hart

Mannix est sur le point de sortir pour rencontrer un client quand un homme l’appelle au téléphone et lui conseille de rester chez lui. Une balle vient donner du poids à cet avertissement dès que le détective fait mine de sortir. Il utilise donc une autre voie pour s’en aller et rencontre son client dans un bus. Martin Emory est victime d’un maître-chanteur qui menace de diffuser des clichés de sa femme Laura avec un amant. Il veut que Mannix traque et trouve le maître-chanteur ; en attendant, il lui remet le dernier paiement de 10.000 $, à remettre lui-même. Mannix dépose l’enveloppe et attend de voir qui la prendre ; mais il n’a pas l’opportunité de prendre l’homme en filature car une autre voiture surgit brusquement entre eux et l’oblige à abandonner. L’immatriculation le conduit jusqu’au conducteur, un certain David Tremont ; mais il a à peine ouvert sa porte que des balles sont tirées dans sa direction. Il réplique, Tremont s’effondre. Là commencent les ennuis : car aucune balle n’est retrouvée du côté de Mannix et les seules dont la police trouve trace sont celles du détective. En outre, Tremont s’appelait en réalité Dennis Taggert. Quand Mannix se rend au bureau d’Emory pour lui demander des explications, il est éconduit par un Emory qui prétend ne l’avoir jamais vu. Il s’introduit alors dans sa propriété afin d’en avoir le cœur net et Emory feitn toujours de ne pas le connaître. Quant à sa femme, qu’il prétendait avoir envoyée en Europe, elle est bel et bien là. Mannix retourne fouiller la chambre d’hôtel de Taggert avec Peggy et en vient à la conclusion que quelqu’un d’autre que Taggert a tiré dans sa direction, des balles à blanc, pour le forcer à répliquer ; sans doute Taggert était-il déjà mort. Des empreintes qu’il a relevées à l’extérieur de l’appartement, sur l’escalier de service où se trouvait le tireur, donnent des résultats : elles appartiennent à Harry Glidden, officiellement mort dix ans plus tôt après avoir disparu avec le butin d’un braquage auquel avait participé Dennis Taggert. Quant à Laura Emory, elle ressemble finalement beaucoup à une brune portant lunettes de soleil que Mannix a vue dans le bus le jour de sa première rencontre avec Emory, qu’il a cru revoir au volant de la voiture qui l’a empêché de suivre Tremont et qui semble avoir occupé la chambre voisine de Taggert. Depuis le début, Mannix n’a été que le pigeon choisi par le couple pour éliminer Taggert, qui avait reconnu en Martin Emory Harry Glidden, en dépit de son changement de nom et de visage…

Avec Bart LaRue (Vince [the mechanic]), Hollie Hayes (Marcia [Phillips, the secretary]), Larry Vincent (wino [in the bus]).

Un coup monté habilement mis en musique par Ed Adamson, qui a la bonne idée de remplacer les alliés policiers habituels de Mannix par une nouvelle tête, moins encline à la connivence avec le détective privé. Le Lt Deegan mentionne lui-même le Lt Tobias pour avertir Mannix qu’il ne lui jouera pas la même musique. Dane Clark reprendra le rôle de Deegan dans les épisodes 4.01 et 4.17.

Attention, scène rare : Mannix prend le bus ! Bon, c’est pour rencontrer un client « en toute discrétion », soit.

Peggy à Mannix – I know a bullet hole when I see a bullet hole. And a bullet hole is no joke.

Lt Deegan – Mannix may be stubborn but he’s not stupid.

Dialogue entre Mannix et Archie le rédacteur en chef du journal hippie Cool City : « You fuzz ? – No. – You look like fuzz. – I’m a private investigator. – Same as fuzz. – Not in downtown. »

 

3.16 (65) A Chance at the Roses (Les fleurs de la chance)

CBS, 17 janvier 1970

Ecrit par Lou Shaw

Réalisé par Nicholas Webster

Un jeune homme pointe un revolver sur un employé de pharmacie qui réagit en le défiant et en refusant de lui donner quoi que ce soit. Le jeune homme tire sur l’employé et s’enfuit. Il est cueilli à la porte par deux policiers qui étaient en planque devant la boutique, le Lt Lockwood et Delaney. L’arrestation semble acquise mais le jeune homme bouscule Delaney et prend la fuite ; Lockwood empêche Delaney de tirer, déclarant qu’il veut le jeune homme vivant.

A priori, l’affaire est limpide et Mannix ne voit pas ce qu’il peut y changer lorsque Peggy lui demande d’examiner le dossier. La femme du jeune fugitif, Marge Lavor, affirme que son mari ne peut être coupable de ce qu’on lui reproche, en dépit des témoignages directs. Bien qu’il n’y croie pas du tout, Mannix se laisse convaincre par Marge et Peggy d’ouvrir une enquête. Après avoir questionné le Lt Lockwood, le pharmacien M. Levine, et tenté de voir le blessé, Johnson, à l’hôpital, le détective a cependant des doutes. Ce Johnson, informations prises, a surgi de nulle part en produisant des références fausses, et n’était employé à la pharmacie que depuis quelques semaines qui coïncident avec un premier vol à main armée. Lockwood semble dissimuler quelque chose. Quant à Danny Lavor, le présumé coupable, il est, selon son père (un ivrogne peu sympathique mais qui n’a a priori aucune raison de mentir), parfaitement incapable de se servir d’une arme. De plus, un porte-flingue de la mafia (« the Mob »), Vodich, essaie d’intimider Mannix en lui ordonnant de ne pas se mêler de l’affaire. C’est plus qu’il n’en faut pour le persuader, au contraire, d’y regarder de plus près. Pourquoi Vodich et Hammel tiennent-ils tant à voir Johnson ? Pourquoi s’intéressent-ils à Danny Lavor ? Et quel rôle Lockwood et Delaney jouent-ils dans ce qui ressemble de plus en plus à un coup monté ?…

L’idée centrale du scénario est intéressante et le premier acte crée un mystère en remettant en question des faits auxquels le spectateur lui-même a assisté. Qui trompe qui, et pourquoi ? sont les questions auxquelles Mannix doit répondre afin de dévoiler la vérité et de faire la part entre bons et méchants. Passé le premier acte, cependant, la tension a tendance à retomber et le rythme à devenir poussif, l’action étant remplacée par des scènes bavardes. Le rôle de Peggy paraît incongru dès le départ et l’assistante efficace et volontaire de Mannix fait un peu figure ici d’ingénue à qui l’on aurait demandé de faire des clins d’œil et des sourires. Les péripéties également semblent téléphonées (par exemple la longue poursuite de Hammel par Mannix dans les couloirs de l’hôpital, qui se termine par un coup derrière la tête, appliqué par un Vodich surgi là où rien ne justifie sa présence, à moins qu’il n’ait anticipé le parcours de son complice fuyant devant Mannix), jusqu’au finale, qui vaut surtout par le site original où il se déroule (de vieux bâtiments en ruine, originaux parce qu’inédits dans la série, où les ruines sont souvent des immeubles de studio, non un extérieur).

Où l’on voit… une 2CV garée derrière Mannix (18’).

Plusieurs rôles ne sont pas crédités au générique de fin (un policier en uniforme, la compagne de Lavor père). 

 

3.17 (66) Blind Mirror (Le miroir)

CBS, 24 janvier 1970

Ecrit par Jackson Gillis et Don Brinkley, histoire de Jackson Gillis

Réalisé par Nicholas Webster

Winifred Hill, la secrétaire de l’éditeur George Diamond, arrive chez lui, dans sa maison du bord de mer, un vendredi en fin de journée (le 18). Elle ne le trouve pas mais, depuis la terrasse surplombant la mer, elle entend soudain un cri de femme. Regardant vers la mer, elle aperçoit George se disputant sur les rochers avec sa femme Stella. Cette dernière tombe à l’eau en criant et Winifred, horrifiée, voit George rester immobile, sans rien faire pour la sauver. C’est un jeune homme athlétique qui, de la plage, l’entend et nage à son secours. George, alors, réalise que Winifred a observé toute la scène ; elle, prenant peur, s’enfuit sans attendre qu’il la rejoigne.

Après le week-end, George Diamond engage Mannix pour retrouver Winifred Hill. Il raconte qu’il ne l’a pas vue depuis le vendredi et qu’il s’inquiète. Il rapporte aussi l’accident de Stella, mais sans mentionner leur querelle, ni même sa présence auprès d’elle quand elle est tombée dans l’eau. L’assistant de Diamond, Clay Riggles, ne juge pas la situation inquiétante mais Diamond insiste. Mannix comprend, au ton de sa voix, qu’il tient personnellement à Winifred et qu’elle est plus pour lui qu’une secrétaire. Auprès de Stella Diamond, qu’il trouve en compagnie du jeune homme qui l’a sauvée, Jerry Smith, le détective entend une autre version, cette fois mentionnant la dispute. Stella se demande si son mari n’a pas tenté de la tuer parce qu’elle lui refuse le divorce. Auprès de Clay Riegles, près de chez qui il retrouve la voiture de Winifred Hill, Mannix entend encore autre chose : Winifred serait passée chez lui le vendredi soir, en proie à une vive agitation à cause de ce qu’elle avait vu chez Diamond, et elle aurait échangé sa voiture contre celle de Riggles afin de brouiller sa piste, pour que Diamond ne la retrouve pas.

Mannix demande des explications à Diamond, qui reconnaît la dispute sur les rochers et sa liaison avec Winifred. Il affirme cependant que la chute de Stella était un accident mais ajoute que, au moment de lui porter secours, il a hésité parce qu’il a eu le sentiment qu’elle avait en fait prémédité l’incident et qu’elle souhaitait qu’il saute à l’eau.

Mannix essaie de faire la part des vérités et des mensonges, ou des demi-mensonges, dans les différents témoignages qu’il entend. Mais l’affaire ne tarde pas à se compliquer : Diamond est agressé dans son bureau par un homme qui vole son revolver – ou a-t-il monté lui-même la scène pour faire croire au vol ? – puis Stella Diamond est assassinée chez elle, précisément avec ce revolver, et Mannix en arrivant se heurte à Jerry Smith qui s’enfuit. Le détective, ensuite, retrouve Winifred Hill dans un hôtel en bord de mer, Holiday House, et quelqu’un tire un coup de feu à travers la fenêtre avant de s’enfuir en abandonnant le revolver de Diamond. Celui-ci aurait été le suspect numéro un s’il ne s’était trouvé au même moment avec le Detective Crawford, au poste de police. Il l’aurait été aussi du meurtre de Stella si, à l’heure de la mort, il ne s’était trouvé en compagnie de Mannix. En attendant, alors que Mannix cherche le tireur, celui-ci enlève Winifred Hill.

Dernier acte, retour à la maison de George Diamond au bord de la mer. Là, sur la plage, Mannix retrouve Winifred Hill. Elle affirme qu’on a voulu la noyer. De nouveau, l’intention était de faire accuser George Diamond, innocent depuis le début. Et Mannix se trouve bientôt face à l’artisan de ce coup monté : amant de Stella Diamond, il a planifié avec elle la mort de George dans la mer mais le plan a échoué parce que Diamond n’a pas sauté à l’eau. Son intuition l’a sauvé. Et Jerry Smith, en sauvant la femme, l’a éloignée du complice, qui a voulu se venger…

Avec Robert Lansing (George Edward Diamond), Diane McBain (Stella Diamond), Linda Marsh (Winifred Hill), Mike Farrell (Clay Riggles), Ed Gilbert (Det. Pete Crawford), Craig Littler (Jerry Smith).

Une affaire de points de vue, comme le souligne Mannix à la fin de l’épisode. La scène vue par le spectateur avant le générique est racontée par plusieurs personnages et le détective doit reconstruire la vérité à partir des récits contradictoires. Plusieurs suspects sont offerts au public, les faux étant éliminés (au propre ou au figuré) jusqu’à ce qu’il n’en reste qu’un. La séquence du dénouement est filmée de façon à faire ressortir l’étrangeté du procédé qui structure tout l’épisode : Mannix et le coupable regardent la mer et commentent la scène (reconstitution de la scène vue au début de l’épisode) comme si elle se déroulait réellement devant eux, rétablissant la vérité des faits en y intégrant l’élément décisif auquel personne n’est censé avoir fait attention auparavant.

14’ : la rue où est garée la voiture de Winnifred, Sycomore Street, et l’immeuble Belmont Towers correspondent à la partie du studio qui jouxte le décor des bureaux de Mannix au Paseo Verde. C’est du haut de la maison que l’on voit face à Mannix au début de la scène que le tueur à gages de l’épisode 8.23 abattra sa victime dans la première séquence de cet épisode.

La résidence de Diamond en bord de mer est-elle Gull’s Way, la propriété qui deviendra celle du Juge dans Le Juge et le pilote ? Le plan large n’est pas Gull’s Way mais les plans tournés aux abords de la résidence (la façade de la maison, les pelouses avec statues, la terrasse surplombant la plage) semblent bien l’être. Gull’s Way est située (comme le Holiday House, voir note suivante) sur Pacific Coast Highway.

Le Holiday House où se cache Winifred Hill est situé au 27400 Pacific Coast Highway. Il a été utilisé dans d’autres séries. Il existe encore en 2022 et jouxte le Geoffrey’s Restaurant. Il sera également utilisé dans l’épisode 4.17.

La logeuse de Winifred Hill, présente dans une scène, n’est pas créditée au générique de fin.

 

3.18 (67) Harlequin’s Gold (L’or d’Arlequin)

CBS, 31 janvier 1970

Adaptation : Don Brinkley, histoire de Oliver Crawford

Réalisé par Gerald Mayer

Que fait donc Mannix dans les habits d’un marin titubant, ivre, d’un bar à l’autre ? Il fait savoir à tout le monde qu’il cherche un survivant de l’Harlequin, un navire qui a sombré. De fait, il a été engagé par H.T. Stewart, le vice-président de la banque Westland, pour retrouver Paul Gantry, l’un des marins de l’Harlequin, qui aurait pris un vol de Melbourne à Los Angeles. Il est le seul bénéficiaire d’un million légué par un oncle en Australie et l’argent l’attend à la banque. Mannix, qui n’a pas encore réussi à trouver sa trace, constate en revanche qu’il est suivi. C’est finalement Gantry qui vient à lui, en l’assommant dans une allée. Il se présente sous un autre nom mais sa ressemblance avec la description qu’on lui a faite de Gantry saute aux yeux du détective. Gantry lui rend d’ailleurs visite dans son bureau peu de temps après ; il ne nie plus qu’il est Gantry mais ne croit pas en l’héritage, qu’il prend comme un appât pour le faire sortir de l’ombre où il se terre. L’Harlequin, en effet, a été coulé pour voler sa cargaison d’or et tout l’équipage assassiné. Lui-même a survécu aux requins et désormais se cache, craignant pour sa vie mais aussi pour celle de la fiancée qu’il a laissée à Melbourne, Sheila Sprague. Alors qu’il parle avec Gantry, Mannix entend un bruit de heurt et voit, par sa fenêtre, une voiture prendre la fuite en laissant un homme sur le bitume. Ses papiers indiquent le nom de Harry E. Agar, agent des Assurances Bay-Shore, qui cherchait à voir Mannix. On ne saura jamais quelles informations il aurait pu ajouter à cette affaire, et le temps que Mannix sorte constater sa mort Gantry a disparu, ainsi d’ailleurs que le magnétophone de Mannix, qui venait d’y enregistrer le compte rendu de sa rencontre avec Gantry. Mannix retrouve celui-ci et le persuade de se rendre à la police ; il le laisse entre les mains du Lt Tobias mais Gantry ne tarde pas à reprendre sa liberté sans avoir aidé le policier à résoudre la mort de Harry Agar. Tout s’achève sur le yacht de Garrett Clegg : ce loup de mer venu d’Australie, propriétaire de l’Harlequin, est l’homme qui tire les ficelles. Après avoir fait suivre Mannix, il a enlevé Peggy et la retient prisonnière. Ce qu’il veut, c’est Gantry, mais il n’a pas l’intention de laisser en vie des témoins gênants. Et, cerise sur le gâteau, il sait ce qu’il est advenu de Sheila Sprague, la divine sirène de Gantry…

L’un des épisodes « cheap » de la saison. Tourné essentiellement dans les studios et un peu dans l’une des marinas de Los Angeles, il déroule un scénario poussif, peuplé de personnages pittoresques mais assez bavard et étiré par des péripéties sans grand intérêt. Robert Reed, héros depuis l’automne 1969 de la série The Brady Bunch, reprend le rôle du Lt Tobias en qualité de Special Guest Star.

Assommé à la fin de l’acte I, Mannix se réveille dans une chambre d’hôtel. Le scénario ne dit pas comment il y a été transporté par Gantry, pauvre bougre qui traîne une jambe et n’a qu’un bras valide. Ni d’ailleurs pourquoi, car le bonhomme aurait pu tout aussi bien le laisser dans la rue.

Peggy est enlevée et laissée, sédatée, dans un canot. Dans le dernier acte, elle n’y est plus, et l’épisode s’achève sans qu’on l’ait revue.

 

3.19 (68) Who Is Sylvia ? (Qui est Sylvia ?)

CBS, 7 février 1970

Ecrit par Alfred Brenner

Réalisé par Reza S. Badiyi

Mannix retrouve un vieux copain de Corée, Phil Graves, lors d’une réception à laquelle l’a invité la femme de Phil, Kathy. Celle-ci, à l’insu de son mari, demande au détective de découvrir qui veut la tuer. Elle affirme en effet que l’accident de voiture qu’elle vient d’avoir est dû au sabotage de ses freins, non à une maladresse de sa part comme le pense Phil. Dans l’épave de la voiture, Mannix découvre un pendentif en forme de cœur avec l’inscription « Sylvia ». Qui est Sylvia ? Mannix pense à une maîtresse et questionne son ami, qui affirme ne connaître aucune Sylvia. Phil ne prend pas au sérieux l’idée que quelqu’un puisse vouloir tuer Kathy et prend ombrage de l’enquête de Mannix, qu’il fait suivre par un autre privé, Brandt. Mannix a vite fait de décourager celui-ci. Il découvre bientôt qui est la mystérieuse Sylvia… et apprend du même coup que le mariage de Phil et Kathy ne respire pas le bonheur. Il la trouve « froide », elle s’ennuie mortellement, au point qu’elle a commencé à fréquenter tous les après-midi un bar appelé le Princess Cave. Mannix pense que c’est peut-être là qu’elle a vu ou entendu quelque chose qui l’a rendue gênante pour l’homme qui a lancé à ses trousses une brute portant un cache-œil, dont le détective la sauve avant de la confier à Peggy. L’homme, cependant, ne tarde pas à rôder autour de l’appartement de Peggy, qui appelle son patron au secours…

et (non crédité) Mark Russell (Jed Collier)

Mannix se fait en quelque sorte conseiller conjugal dans cet épisode qui tourne autour d’un couple malheureux. Monsieur est vice-président d’une banque et consacre tout son temps à son travail, Madame passe pour frigide aux yeux du mari et se console en compagnie d’autres hommes dans un bar. Rien de particulièrement marquant dans tout cela, si ce n’est le petit air de mystère qui entoure Kathy.

Kathy Graves monte dans un taxi Red & White Cab Co., n°422. Un taxi identique apparaissait dans le dernier acte de l’épisode précédent.

Le privé Dick Brandt, qui suit Mannix, n’est pas crédité au générique (bien que ce soit un rôle parlant). Le garagiste Harrison non plus (qui ressemble à James Jeter), le majordome des Graves pas davantage.

Scotch on the rocks : c’est ce que prend Mannix deux fois dans cet épisode.

 

3.20 (69) Only One Death to a Customer (Le dernier des trois)

CBS, 14 février 1970

Ecrit par John Meredyth Lucas

Réalisé par Michael O’Herlihy

Mannix se rend un soir au rendez-vous que lui a fixé un client potentiel, Bradshaw. Mais celui-ci l’attend avec un complice, Parker, armé d’un fusil et posté à bonne distance pour ne pas manquer le détective. Blessé à l’épaule, Mannix parvient à échapper aux deux hommes et est finalement sauvé par l’arrivée de la police. Il se remet sur un lit d’hôpital quand un autre homme essaie de s’en prendre à lui. Il n’en tirera pas le nom du commanditaire, mais quand une balle traverse plus tard la fenêtre de son bureau, il ne fait plus aucun doute que son ennemi, quel qu’il soit, est déterminé à écourter son existence. Le suspect le plus vraisemblable est à ses yeux Frank Bauer, mais celui-ci vient de mourir en s’évadant de prison dans le Nevada. Il avait juré de s’en prendre au juge – or, celui-ci meurt dans l’incendie de sa maison -, au procureur et à Mannix. Le détective se rend dans le Nevada et parle au directeur de la prison, Larry Hammond, pour qui la mort de Bauer ne fait aucun doute. Les bâtons de dynamite que Mannix découvre sous le capot de sa voiture de location démontre cependant que sa vie est toujours menacée. Il voit aussi le procureur, Tom Corey, qui ne croit pas plus qu’Hammond à une vengeance, et il s’intéresse au frère de Frank Bauer, Ellsworth, qui ferait à ses yeux un suspect possible. Il approche en attendant Dorothy Harker, qui était la compagne de Frank Bauer. Elle se montre intéressée quand le détective prétend être à la recherche du butin que Bauer a caché et qui n’a jamais été retrouvé. Un « partenariat » est conclu à l’occasion d’un dîner et d’une nuit romantiques. Le lendemain, Corey fait une chute mortelle depuis le balcon de son hôtel. Il était ivre, selon le médecin légiste, mais Mannix ne doute pas qu’il ait été assassiné. Il se met bientôt en route pour le lac Tahoe où Dorothy se propose de lui faire rencontrer Ellsworth Bauer. Mais ce n’est pas Ellsworth qui y attend Mannix : c’est la vérité…

et (non crédités) William Benedict (le veilleur de nuit), Burke Byrnes (le tueur de l’hôpital)

Si le début de l’épisode plonge Mannix en pleine action, l’exposant à une balle et deux tueurs, la suite est plus lente et l’intermède romantique entre le détective et la blonde contribue à calmer les ardeurs. Quelques morts, vraies ou fausses, ponctuent l’intrigue avant que le dénouement ne mette Mannix entre un tueur irrécupérable et une dame indécise. Assez pour le sauver ?

Bien que l’action soit censée se dérouler en partie au Nevada, dans le comté de Washoe et au Lac Tahoe, le tournage a eu lieu en Californie. Dans la scène de la mort de Corey, on aperçoit le nom du Knickerbocker Hotel, 1714 Ivar Avenue.

Mannix séduit la dame mais, apparemment, ne couche pas avec elle : puisqu’ils sont toujours habillés au petit matin, on suppose qu’ils ont passé la nuit à causer sur le canapé. C’est, disent-ils, la différence entre « partners » et « buddies » : avant d’accéder à la seconde catégorie, il faut retrouver le butin !

 

3.21 (70) Fly, Little One (Vole, mon petit)

CBS, 21 février 1970

Ecrit par Arthur Weiss

Réalisé par Murray Golden

Amos, le chauffeur de l’école Geneva qui accueille des enfants atteints de troubles autistiques, conduit la petite Dana à son rendez-vous chez le Dr Wallenberg. En chemin, il s’arrête pour rencontrer Hicks, qui s’apprête à voler des bons au porteur d’une valeur de 150.000 $ précisément chez le Dr Wallenberg. Amos, qui a livré ces bons, est celui qui en a parlé à Hicks. Hicks s’inquiète de ce que Dana pourrait avoir entendu mais Amos le rassure en lui expliquant que, quoi qu’elle entende, elle ne le comprend pas de toute façon. Il quitte ensuite Hicks pour déposer l’enfant. Le vol des bons, cependant, tourne mal car Wallenberg surprend le voleur, qui le tue. Mannix, engagé par les Assurances Bayshore pour retrouver les bons volés, fait la connaissance de la petite Dana qui, pour une raison ou pour une autre, paraît lui faire confiance. En parlant avec elle, il en vient à penser qu’elle a peut-être vu ou entendu quelque chose en rapport avec le vol, et à soupçonner le chauffeur Amos, qui semble bien nerveux en répondant à ses questions. Hicks, lui, s’inquiète de ce que la fillette pourrait dire au détective et demande à Amos de la tuer dans un « accident » ; Amos en est incapable et c’est lui que tuent finalement Hicks et son complice Frank, avant d’attirer Mannix dans un piège. Le détective s’en tire sans mal mais Hicks est déjà en route pour s’occuper lui-même de Dana…

Avec Gene Dynarski (Frank)

L’intrigue policière est simple car l’intérêt du scénario réside dans la relation de Mannix et de la fillette. C’est en acceptant d’entrer dans son univers imaginaire inspiré des aventures de Peter Pan (d’où le titre de l’épisode, qui renvoie à deux scènes où l’enfant menace de « s’envoler » en se jetant d’une mezzanine puis d’un balcon) que Mannix parvient à dialoguer avec l’enfant, dont il devient le protecteur.

La porte des Assurances Bayshore est celle qui portait l’inscription Belmont Towers dans l’épisode 3.17.

L’employé des Assurances Bayshore qui remet 40.000 $ à Mannix n’est pas crédité au générique, pas plus que la voisine qui parle à Dana sur son balcon dans le dernier acte.

Le décor de la maison du Dr Wallenberg sera aussi celui de la maison du banquier Kimbrough dans l’épisode 3.22.

 

3.22 (71) The Search for Darrell Andrews (Un banquier véreux)

CBS, 28 février 1970

Ecrit par John Kneubuhl

Réalisé par Seymour Robbie

Mannix est tracassé par la mort soudaine d’un ami détective, Wes Tully, que l’on a retrouvé noyé dans sa piscine, apparemment à la suite d’une chute. Tully avait confié à Mannix, peu de temps auparavant, qu’il craignait un « accident » et il lui avait dit où trouver des éléments qu’il avait collectés dans le cadre d’une enquête, au cas où il lui arriverait effectivement quelque chose. En visitant sa maison, Mannix est assommé par un homme qui s’y trouve déjà et qu’il n’a que le temps de voir s’enfuir avec un complice. Il trouve ensuite une pellicule que l’autre n’a pas trouvée, cachée à l’intérieur d’une statuette. Il se rend chez Martin Kimbrough, le banquier pour qui travaillait Tully, afin de lui parler de cette pellicule et reçoit un appel de Darrell Andrews lui disant de ne pas aller trouver la police. Darrell Andrews est le nom de l’homme qui a braqué la banque de M. Kimbrough et qui n’a jamais été arrêté. Un simple pseudonyme. Mannix n’aura effectivement pas la possibilité de parler à la police : il en est empêché par deux hommes qui menacent de s’en prendre à Peggy et à son fils Toby. Ces derniers sont partis passer quelques jours dans un chalet près d’un lac et Mannix n’a aucun moyen de les contacter. Il est donc contraint de satisfaire la demande des deux hommes et de leur livrer la pellicule. Il retrouve ensuite Peggy et Toby qui étaient bel et bien surveillés mais sans même le savoir, par deux complices se faisant passer pour un homme et son neveu, Al et Eric Beckworth, voisins du chalet. Les quatre hommes sont déjà loin, avec la pellicule. Par un heureux hasard, Toby a photographié les Beckworth à leur insu, avec son petit appareil photo, et Martin Kimbrough reconnaît en Al Beckworth, que Mannix suppose être Darrell Andrews, un ancien employé de sa banque, Charles Addison. Mannix le retrouve effectivement à son domicile… mort. Il semble que les complices d’Andrews aient entrepris de faire le ménage et ils attirent Mannix chez Martin Kimbrough…

et (non crédité) Fred Krone (Wes Tully).

Une enquête menée tranquillement jusqu’au dénouement en forme de fusillade générale, se déroulant partiellement dans le cadre naturel du lac de Franklin Canyon, que l’on retrouve dans d’autres épisodes de la série. Peggy et son fils Toby y jouent un rôle plus développé qu’à l’ordinaire.

Le décor de la maison de Martin Kimbrough était celui de la maison du Dr Wallenberg dans l’épisode 3.21.

Immatriculation de la voiture de Peggy : NPH 623 (9’, un plan de transition) puis YPP 903 (15’ et ensuite, plans tournés pour cet épisode).

 

3.23 (72) Murder Revisited (La caméra ne ment jamais)

CBS, 7 mars 1970

Adaptation : Ed Adamson, histoire de Ed Adamson & Orville H. Hampton

Réalisé par Harvey Hart

Le Ted Hackett Show a fait de Ted Hackett une star, attirant deux millions de fidèles. Le credo de l’émission : la vérité, toute la vérité. Trônant comme un juge, Ted Hackett malmène volontiers ses invités au nom de la vérité qu’il doit à son public. En direct, il téléphone à Harry Armitage, accusé de délit de fuite, pour lui demander des comptes. Soudain, un coup de feu interrompt la conversation : quelqu’un vient de tuer Armitage. Deux millions de témoins ont entendu la chose se produire. Une sténographe, Muriel Price, est rapidement arrêtée à proximité du domicile d’Armitage ; c’est avec son arme qu’il a été tué. Sa sœur jumelle, Valerie Price, est cependant convaincue de son innocence et demande à Mannix de la démontrer. Il a cependant déjà été payé par Armitage lui-même, qui l’avait engagé avant sa mort, aussi enquête-t-il pour son propre compte. Il doit composer avec une Valerie ambiguë et des truands qui le suivent et finissent par s’en prendre à lui. Il leur échappe grâce au concours d’une citoyenne pleine de ressources et découvre qu’ils travaillent pour Carl Dorso, un escroc qu’il connaît bien et dont les motivations ne sont pas claires. Mais Ted Hackett lui-même, avec lequel Mannix n’a aucun atome crochu, ne semble pas jouer franc jeu et le détective doit percer le mystère de sa relation avec Harry Armitage. La vérité sera fixée par la caméra, au cœur du studio du Ted Hackett Show…

et (non crédités) Carmen Argenziano ? (Officer Grady), Mark Russell (photographe de la police), John Aprea (truand), George Sawaya (truand Pete)

« The camera never lies » est la dernière phrase prononcée par Mannix à la fin de l’épisode, alors qu’il vient de filmer la confession du meurtrier.

L’ensemble de l’épisode est tourné dans les studios. La rue où Mannix, sortant de chez Valerie Price, avise la voiture qui le suit est voisine du Paseo Verde même si les deux lieux ne sont pas attenants dans la fiction.

Frank Gerstle est décédé le 23 février 1970, deux semaines avant la diffusion de cet épisode. Il y apparaît dans un plan, à la fin de la séquence pré-générique, jouant Armitage mort. Le reste de sa « prestation » consiste en une présence indirecte : une réplique grandeur nature en carton, placée devant la caméra du Ted Hackett Show.

Reva Rose a un privilège relativement rare dans Mannix, celui d’interpréter un personnage secondaire qui intervient dans l’intrigue comme une parenthèse un peu fantaisiste. Elle occupe l’appartement dans lequel Mannix se cache de trois truands qui veulent lui régler son compte et (c’est ce qui est insolite pour la série) possède une personnalité fantasque, en décalage avec la gravité de l’action, réagissant de façon plaisante à la présence d’un inconnu dans son appartement et ironisant sur ses expériences avec les hommes, avant d’offrir son aide au détective pour se débarrasser des malfrats.

Arlene Martel joue un double rôle, celui de sœurs jumelles qui apparaissent ensemble dans une scène, l’écran étant séparé en deux par une cloison épaisse pour faciliter l’intégration d’un effet spécial.

 

3.24 (73) War of Nerves (Guerre des nerfs)

CBS, 14 mars 1970

Ecrit par Barry Trivers

Réalisé par Rowe Wallerstein

Carl Calder engage Mannix car il est sans nouvelles de sa fille. La jeune femme devait monter le cheval Moonfire à la foire annuelle de Mopado et elle a téléphoné à son père à son arrivée aux écuries Hitching Post, puis a disparu. Le propriétaire de l’hôtel où elle est censée être descendue, Ken Bailey, affirme qu’elle ne s’est jamais présentée et celui des écuries tient le même discours. Mannix a tôt fait de comprendre que toute la ville cache quelque chose, aussi invraisemblable que cela paraisse, et son insistance à enquêter amène le conseil de notables de la ville, dirigé par le maire Lewis, à lui avouer ce qui réduit au silence la ville entière : des hommes ont volé un container de gaz mortel à l’armée et menacent de le libérer en pleine ville pendant la foire, si on ne leur remet pas un million de dollars. La fille de Calder a été enlevée par ces hommes parce qu’elle les a surpris non loin des écuries. Comprenant que sa présence ne fait que compliquer les choses, Mannix s’éloigne de Mopado, non sans avoir parlé à un agent fédéral, Lenz, qui enquête sur le vol du gaz. Il ne renonce pas, cependant, à sauver la fille de Calder. Aussi conçoit-il avec Lenz un plan visant à la retrouver tout en obéissant, en apparence du moins, aux instructions des maîtres-chanteurs…

Avec Mort Mills (le chef des malfrats), Paul Picerni (le shérif), Hugh Beaumont (Carl Calder), Med Flory (Lenz), Alan Baxter (Mayor Lewis), Richard Anders (First Man [le complice]), Jon Lormer ([Valencia] Hotel clerk), Harry Harvey Sr (Ken Bailey), Johnny Silver (Jed) et (non crédités) Arthur Space (le propriétaire de Hitching Post Stables), Bill Quinn (Nick, l’ivrogne en cellule), Howard Culver (Mr Hume le banquier).

Le scénario combine le motif classique d’une conspiration à l’échelle d’une ville entière à celui d’une menace terroriste doublée d’un enlèvement. Le tout est tourné en décors naturels, ce qui apporte un cachet supplémentaire à l’épisode (comme le dit le chef des maîtres-chanteurs à Mannix en le laissant au milieu des champs : « Profitez du paysage ! »), où Mannix collabore avec un shérif local et un agent fédéral. L’action ne s’arrête qu’aux douze coups de midi, à la dernière seconde.

Peggy apparaît avec un genou dans le plâtre, s’aidant d’une canne pour marcher.

 

3.25 (74) Once Upon a Saturday (Tragique samedi)

CBS, 21 mars 1970

Ecrit par Arline Anderson et Barry Crane

Réalisé par Barry Crane

C’est samedi et Peggy avait prévu une journée tranquille avec Toby. Las ! Mannix a besoin d’elle au bureau. Arrive Bev Miller, une vieille amie du détective, qui est à la veille de l’ouverture de son parc d’attractions. Mais plusieurs incidents se sont produits récemment qui lui font craindre que quelqu’un n’essaie de la tuer. Comme elle ne veut pas attirer une mauvaise publicité en prévenant la police, c’est à Mannix qu’elle demande d’enquêter. Il passe donc ce samedi au parc, que Peggy et Toby auront presque pour eux seuls. Si ce n’est que Peggy passera une grande partie de son temps à travailler pour son patron. Mannix, lui, questionne plusieurs employés du parc, tous recrutés par Bev, et se rend vite compte que sa présence n’est pas souhaitée. On considère en effet qu’elle porte malheur, et tout le monde semble convaincu que les incidents relatés par Bev n’étaient que des accidents. Charlie et Rio, moins subtils que les autres, essaient de pousser Mannix vers la sortie en y mettant les formes, brutales, au point que Rick, qui de tous est le plus proche de Bev, les renvoie aussitôt. D’autres, cependant, menacent de partir si Bev ne renvoie pas le détective. Un nouvel incident se produit sur la piste des auto-tamponneuses, qui cette fois fait une victime : un ami de la fille de Bev, Susan, électrocuté. Le doute n’est pas permis, il s’agit clairement d’un sabotage et Mannix identifie le responsable : le magicien Armando. Il apparaît que celui-ci a tenté, sous le nom de Miguel Vasco, d’obtenir la licence d’exploitation du parc, sans succès. Démasqué, il s’en prend à Susan, qu’il ligote. Mais il est lui-même assommé par quelqu’un d’autre. Car le véritable responsable des accidents à répétition n’est pas Armando…

Un décor unique : le « carnival », ici baptisé King Beach, en fait The Pike de Long Beach. Le reste est tourné en studio. C’est clairement un « cheap episode » : unité de lieu, unité de temps, unité d’action, celle-ci étant constituée de péripéties plus ou moins cohérentes qui font attendre la levée du mystère. Un mystère bien dérisoire, une fois découvert. Bref, le scénario joue la montre, comporte quelques moments sympathiques, doublés d’une intrigue familiale dessinée en quelques traits (la relation de Bev avec sa fille adolescente), mais ce n’est pas un grand cru.

 

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