Guide réalisé par Thierry Le Peut

Revivez les huit saisons de la série :

saison 1  -  saison 2  -  saison 3  -  saison 4  -  saison 5  -  saison 6  -  saison 7  -  saison 8

 

 

Mannix est disponible en DVD zone 1 chez CBS-Paramount, en coffret Intégrale proposant les 8 saisons de la série en VO (sous-titrée en anglais pour certaines saisons), ou en coffrets individuels pour chaque saison. 

En France, seules les saisons 1 et 2 ont été éditées par TF1 Video (en VF).

Joseph Campanella et Mike Connors

 

Saison 1

(1967-1968)

 

1.01 (01) The Name is Mannix (Il s’appelle Mannix)

 

CBS, 16 septembre 1967

Ecrit par Bruce Geller

Réalisé par Leonard J. Horn

 

Mike Connors et Lloyd Nolan

 

Sam Dubrio a demandé à Lew Wickersham, le patron d’Intertect, son meilleur détective. Aussi Wickersham charge-t-il Joe Mannix de se rendre à Palm Springs chez Sam Dubrio, ex-figure du Syndicat, aujourd’hui à la retraite. La fille de Dubrio, Angela, a été enlevée et les ravisseurs exigent une rançon d’un demi-million, que Mannix est chargé de remettre. Il rencontre son contact, Eddie Lee Prentiss, dans le tout nouveau funiculaire de Palm Springs, mais il lui a préparé une surprise : il a fait mettre dans le sac de la rançon non un demi-million mais un million de dollars, sachant ce qui allait arriver. Prentiss, appâté, a laissé la moitié de la somme dans une consigne et livré à ses complices la somme initialement convenue. Lorsqu’il revient chercher l’argent, il trouve Mannix. Contraint, Prentiss le conduit jusqu’à la tour d’une piste d’atterrissage isolée, où est détenue Angela Dubrio. Là, les deux hommes essuient des coups de feu tirés depuis la tour ; Prentiss est tué, peu après un autre malfrat fait une chute mortelle, et au sommet de la tour Mannix trouve Angela. Ils fuient ensemble, poursuivis par un troisième homme, blessé, aux commandes d’un hélicoptère qui les traque jusque sur un parcours de golf en bordure du désert. Durant la poursuite, Mannix reconstitue les événements : Angela a monté elle-même son enlèvement pour soutirer l’argent à son père, puis elle a tué ou tenté de tuer ses complices. Mannix réussit à faire s’écraser l’hélicoptère, non sans qu’Angela ait été heurtée par l’un des patins de l’appareil. Tandis que la jeune femme est transportée à l’hôpital, il reste à Mannix à faire la lumière sur une autre part de vérité que Sam Dubrio aurait préféré ne pas entendre…

 

Lloyd Nolan
Barbara Anderson

 

Kim Hunter
Buzz Henry

 

John Colicos
Henry Wills

 

L’épisode se distingue par de longues séquences dépourvues de dialogue, où décors (l’environnement du funiculaire, les palmiers de Palm Springs, le désert, le golf) et machines (le funiculaire, l’hélicoptère) volent le premier plan aux personnages. Dans ce jeu silencieux, les regards ont également une grande importance.

 

Mannix à Lew : « If I were you, I’d fire me. »

 

 

 

 

 

1.02 (02) Skid Marks on a Dry Run (Ambition)

 

CBS, 23 septembre 1967

Ecrit et réalisé par John Meredyth Lucas

 

Charles Drake et Marian Moses

 

Adam Pierson, candidat au poste de gouverneur, engage Intertect pour fouiller son passé à la recherche de tout ce qui pourrait lui nuire. Si les détectives ne trouvent rien, alors ses opposants n’en trouveront pas davantage. Mannix entend procéder à sa manière et commence par voir la personne que Pierson lui a explicitement demandé de ne pas importuner : sa femme Martha. Celle-ci est persuadée de la totale honnêteté de son mari. Il se rend ensuite dans une salle de billard que fréquentait Pierson dans son enfance ; là, il parle à un vieux joueur qui essaie de l’escroquer mais finit par lui donner quelques informations sur le jeune Pierson. L’homme est renversé juste après par une voiture, et tué. Mannix se rend ensuite à la fraternité étudiante que fréquenta Pierson, Rho Sigma Delta, où il apprend par l’album de l’année 1941 que l’étudiant Pierson, qui avait du succès auprès des filles, fréquentait la jolie Beverly Rennick. La beauté de la belle s’est un peu fanée avec les années et elle n’a pas grand chose à apprendre au détective ; aujourd’hui Mme Eddie Cortina, elle est mariée à un homme jaloux qui s’impatiente vite de la présence du détective. Et Mme Cortina est bientôt assassinée chez elle. L’entretien suivant est avec Sandra Ellis, la bien jolie secrétaire d’Adam Pierson ; la dame n’apprend pas grand chose non plus à Mannix mais ses empreintes si : elle a par le passé fait profession de ses charmes et a des liens avec le Syndicat du crime de Chicago. Quand elle lui tend un piège destiné à le tuer, il comprend – mais les morts semés sur son passage le lui suggéraient déjà bien assez – que son enquête a provoqué une réaction.

C’est chez Pierson que l’affaire connaît un dénouement violent. Lorsque Martha Pierson découvre les conclusions de l’enquête d’Intertect dans un dossier destiné à son mari, elle comprend qu’il a toujours été un criminel, depuis son enfance pauvre autour de la salle de billard. Eddie Cortina est lui-même lié au Syndicat. Adam siège même au « conseil » du Syndicat, qui veut maintenant éliminer la menace que représente l’épouse désormais informée. En s’y opposant, Pierson est tué et Mannix et Wickersham venu à la rescousse se rendent maîtres des deux criminels responsables…

 

Elisabeth Fraser
Gene Rutherford

 

Vincent Gardenia
Herbie Faye

 

Vic Perrin
Wende Wagner

 

Si l’on peut, avec de la bonne volonté, accepter le postulat de départ (un criminel engage un détective pour être sûr que ses connexions avec le milieu sont indétectables…), la suite est bien téléphonée : Mannix n’a guère de mal à retracer le parcours de son client et le Syndicat élimine les « connexions » que l’homme a laissées derrière lui, soit, mais quel besoin d’un détective pour cela, et plus encore d’une agence de l’importance d’Intertect ? On goûtera aussi avec plus ou moins d’indulgence la façon dont Mannix prévient Wickersham qu’il est en danger, dans le dénouement : un grand merci au truand pour l’avoir laissé envoyer un SOS en morse, et à la Providence pour avoir placé Wickersham précisément à l’autre bout du message, lui permettant de voler au secours de son détective in extremis (et en personne, car, voyez-vous, il n’y avait personne de disponible à Intertect).

« We’re efficient, we’re equipped, we have the best men available, (…) we’re the best in the business. » (Wickersham présentant Intertect à Pearson)

Wickersham : « Where are you going ? » Mannix : « Detecting ! »

Hayden (employé d’Intertect) à Wickersham : « Nothing about Mannix ever goes right ! »

 

 

1.03 (03) Nothing Ever Works Twice (Jamais deux fois)

 

CBS, 30 septembre 1967

Ecrit par Chester Krumholz

Réalisé par Murray Golden

 

Gloria De Haven et Mike Connors

 

Mannix refuse les affaires de divorce : c’est un fait connu et le détective ne change pas d’avis lorsque Lew Wickersham veut lui en refiler un. Jusqu’à ce qu’il prononce le nom de la cliente : Gloria Newman. Celle-ci est une ancienne petite amie de Mannix, devenue l’épouse du riche Victor Farnsworth, dont elle veut divorcer. Mannix n’a pas le cœur de lui refuser un service et se retrouve à espionner la résidence de Farnsworth ; pour peu de temps : il est vite assommé par surprise et se réveille dans la maison, près du corps de Victor Farnsworth, tué avec l’arme du détective ! Persuadé qu’il a été piégé par Gloria, il n’attend pas l’arrivée de la police lorsque l’employé de la maison le découvre, et décide de mener l’enquête en dépit de l’avis de recherche contre lui. Il peut compter sur le soutien de Lew mais dispose de peu d’éléments pour commencer. Il réussit tout de même à s’introduire chez Farnsworth et à parler à Gloria, qui prétend n’être pour rien dans le piège ; elle lui donne le nom de la maîtresse supposée de Victor, Susan Graham. Mannix va la cueillir dans son appartement mais il y est surpris par J.P. Malloy, l’associé de Victor, et visiblement aussi l’autre amant de Susan ; Malloy oblige celle-ci à quitter la ville immédiatement afin de n’être pas retrouvée par la police ; Mannix ensuite parvient à lui échapper et rencontre Clara Warner, la compagne de Lorne Marshall, un autre ami de Victor. Elle prétend avoir des choses à lui dire mais est tuée avant de pouvoir le faire. Mannix veut alors parler à Marshall mais doit le laisser pour échapper à la police. Il finit son équipée chez Farnsworth, avec J.P. Malloy : c’est en discutant qu’ils arrivent à la conclusion que Marshall a tué Victor à cause de dettes de jeu qu’il avait contractées et dont Victor avait tous les reçus. Marshall démasqué menace les deux hommes pour récupérer les traites et Mannix parvient à le maîtriser in extremis…

 

Gloria De Haven

 

Frank Aletter

 

Robert H. Harris (à gauche)

 

Mannix est décrit par Gloria comme « le meilleur » (des détectives).

Le scénario suit la tradition du film noir à la Grand sommeil, où le détective est entraîné dans un enchaînement de péripéties qu’il ne contrôle pas, passant d’un personnage à l’autre pour tenter de trouver la vérité tout en évitant les pièges semés sur son passage. Et l’ancienne maîtresse devenue veuve d’un homme riche mais malhonnête ajoute la pincée de « femme fatale » qu’il faut à ce modèle.

 

Mike Connors et Karla Most

 

 

1.04 (04) The Many Deaths of Saint Christopher (Le justicier)

 

CBS, 7 octobre 1967

Ecrit par Barry Oringer

Réalisé par John Meredyth Lucas

 

Linda Marsh et Mike Connors

 

Deux hommes d’affaires allemands, représentant la firme Richter, engagent Intertect (et Mannix en particulier) pour retrouver Ernst Stassos, un scientifique inventeur d’un procédé qui les intéresse au plus haut point. Ils sont prêts à offrir à Stassos un million de dollars pour sa formule. Malheureusement, Stassos a disparu lorsqu’ils ont, en premier lieu, refusé de céder à ses exigences financières. La seule piste qu’ils ont est sa fille, Irina, qui vient d’arriver à Los Angeles. Mannix est donc chargé d’approcher la fille, sans l’effrayer. Il fait sa connaissance en se présentant comme son défenseur lorsqu’un homme (McNeil, travaillant pour Intertect) l’importune dans un bar. Elle l’invite à prendre un verre, ils se revoient, mais rien ne permet pour l’instant d’approcher ou de localiser Stassos. Mannix place donc Irina dans une situation précaire (il lui fait perdre son travail puis son appartement) dans l’espoir de forcer Stassos à sortir de l’ombre. Mais lorsque cela se produit, les Allemands neutralisent Mannix et tentent de tuer Stassos, qui s’enfuit.

Vladek déclare alors à Mannix que ses amis et lui sont en réalité des chasseurs : ayant survécu à l’exécution d’un village entier par les nazis durant la guerre, ils traquent depuis les responsables et Stassos est en vérité Herman Muller, officier SS. Mannix veut bien les croire mais pas être complice d’une chasse à l’homme. Vladek et les siens, cependant, enlèvent Irina, au secours de laquelle vole le détective. Celui-ci a entre-temps entendu le récit de Stassos, qui prétend être le chasseur de nazis et accuse les autres d’être les criminels de guerre. Mais son attitude étonne Mannix lorsqu’il s’agit de sauver Irina. Stassos est-il la victime, ou le criminel ?

 

Linda Marsh
G. Curtiz & Barry Ford

 

John Marley
Edwin Max

 

David Hurst
Neil Diamond

 

Une scène dans la maison de Mannix.

Neil Diamond se produit dans la boîte où Mannix rencontre Irina. Il ne s’émeut guère quand Mannix et McNeil se battent : il demande simplement à Mannix si ça ne le dérange pas de le laisser finir sa chanson. On le revoit dans une autre scène, toujours chantant.

Le ton est grave et la machination ourdie par Mannix pour pousser Stassos à se montrer en manipulant sa fille ne laisse pas de susciter une certaine perplexité, même si le détective exprime lui-même des doutes sur sa manière d’agir. Si la révélation des véritables enjeux (la traque des nazis) peut sembler justifier les moyens employés, il reste que l’enjeu connu de Mannix au moment de la machination est de nature industrielle. « Quel plaisir de travailler pour un organisme humanitaire ! » ironisait le détective en parlant au début de l’enquête avec Wickersham, dont le but est de gagner de l’argent. Force est de constater que l’ironie n’empêche pas Mannix d’employer ensuite des moyens contestables.

 

 

1.05 (05) Make It Like It Never Happened (Comme si de rien n’était)

 

CBS, 14 octobre 1967

Ecrit par Lee Loeb

Réalisé par Leonard J. Horn

 

Letitia Roman et Mike Connors

 

Mannix accepte de travailler pour Betsy Larkin, une fillette qui dépose 27 dollars sur son bureau en demandant à ce que son père soit innocenté. William Larkin, condamné pour le meurtre de Carlos Santina, se trouve dans le couloir de la mort et doit être exécuté dans 24 heures. Malgré l’interdiction de Wickersham, Mannix décide d’enquêter pour son compte. Il questionne les personnes impliquées dans l’affaire, y compris Clint Houston, un riche client d’Intertect, qui le fait arrêter pour violation de propriété. C’est sa compagne, Stella Scott, une femme qu’il entretient, qui paye la caution. Mannix est persuadé que toutes les personnes impliquées cachent quelque chose, jusqu’à Larkin lui-même, qui ne veut visiblement pas qu’il enquête, alors que le seul témoignage de sa fille pourrait sinon l’innocenter du moins donner à réfléchir aux juges. Mannix décide de séduire Stella pour pousser Houston à la faute, à défaut de trouver les preuves susceptibles de sauver Larkin…

 

Amber Flower & Phillip Pine
Elena Verdugo

 

John Randolph
Tom Palmer

 

Logan Ramsey
Tony Giorgio & Ric Roman

 

 

 

1.06 (06) The Cost of a Vacation (La fin d’une aventure)

 

CBS, 21 octobre 1967

Ecrit par Chester Krumholz

Réalisé par John Meredyth Lucas

 

Mike Connors et Marlyn Mason

 

Mannix se fait confier par Lew une enquête pour Joyce Loman, un mannequin de ses amis. Elle veut qu’il retrouve un ancien amant, Ramon Verona, qui l’a appelée ce matin-là et qui, pense-t-elle, est sur le point d’attenter à ses jours. En retrouvant l’hôtel où Verona est descendu sous un nom d’emprunt, Mannix n’y rencontre qu’une chambre vide et un cadavre, celui d’un détective privé du nom de Diego Cintron, abandonné dans la ruelle sous la fenêtre de la chambre. Au bureau de Cintron, il trouve un dossier concernant Verona mais ne contenant qu’une page blanche avec le mot HELP ; puis Mannix est assommé par un agresseur qu’il ne voit pas et revient à lui avec une bosse et deux policiers au-dessus de lui. Ayant fait la preuve de son identité et servi son histoire aux policiers, il peut repartir rendre compte à Joyce des progrès de son enquête. Ils sont alors pris pour cible par un tireur embusqué qui, fort heureusement, les rate à plusieurs reprises. Joyce admet alors qu’elle n’a pas été tout à fait honnête : en fait, Verona ne l’a pas appelée ; c’est elle qui l’a aperçu et qui a voulu le retrouver. Ce faisant, elle a visiblement déclenché une réaction inattendue ! Intertect apprend à Mannix que le mot HELP est un acronyme qui conduit le détective dans une petite agence humanitaire tenue par Leonard Duncan ; humanitaire pour la façade, car Duncan est l’homme qui a fait entrer dans le pays Ramon Verona, un assassin professionnel redouté dans son pays du Costa Verde. Verona est là pour tuer Lazaro Figueroa, le patron de Costa Verde Exports, et l’enquête diligentée par Joyce est de nature à attirer sur lui une attention dont il n’a nullement besoin, c’est pourquoi il a tenté d’abattre la jeune femme…

 

Marlyn Mason
Henry Beckman

 

Donnelly Rhodes
Billy Snyder

 

Henry Calvin
Sheppard Sanders

 

Deuxième épisode tourné mais sixième diffusé.

Mannix à Joyce Loman quand il la laisse dans son bureau, exposée à la caméra-espion de Lew : « Attention, Big Brother vous surveille ! » Et à Lew : « Vous regardez votre chaîne préférée ? »

 

 

1.07 (07) Warning : Live Blueberries (Le gourou)

 

CBS, 28 octobre 1967

Ecrit par Barry Oringer, histoire d’Arthur Dales

Réalisé par Vincent McEveety

 

Mike Connors et Phil Leeds

 

Max Bonnett, un vieil ami, demande à Mannix de s’assurer que sa fille Jill va bien. La demande, curieuse, s’explique bientôt : Jill, étudiante, est tombée sous la coupe d’une secte de hippies fondée par un professeur, Roger Wilson, et établie dans les collines, au Camp Meridian. Max ne demande pas qu’on la ramène car il doute qu’elle le veuille, mais il veut être rassuré sur sa situation. Un jeune garçon, Jerry Robles, membre de l’équipe de basket-ball du Pacific State College, s’est tué récemment en faisant une chute mortelle dans les parages du Camp Meridian et il est possible qu’il se passe là-haut des choses inquiétantes. Mannix se rend au College et rencontre la camarade de chambre de Jill, Cindy Gier, en se faisant passer pour un agent d’assurance chargé de voir personnellement Jill. Elle l’envoie au Lost Dimension, un bar fréquenté par les hippies, où se produit ce soir-là le groupe Buffalo Springfield ; Mannix y échange quelques mots avec Morgan Carpenter, rédacteur en chef du journal du College, mais il réalise bientôt qu’il n’est pas le bienvenu, lorsque le patron du lieu, Tony Lucio, veut le faire tabasser par ses hommes. Leur ayant faussé compagnie, Mannix se rend au Camp Meridian dans l’espoir d’y trouver Jill ; il y rencontre le professeur Wilson, qui n’a guère de lumières à lui offrir, et empêche un autre joueur de l’équipe de basket, Ken, un ami de Jerry, de commettre une bêtise en menaçant de son arme le professeur en robe pourpre. Ken est convaincu que la mort de Jerry n’était pas accidentelle et que Wilson a quelque chose à se reprocher. Mannix raccompagne le jeune homme à son logement. Il rencontre enfin Jill, qui l’assure que tout va bien pour elle – mais elle n’est pas très convaincante et la mort de Jerry Robles paraît de plus en plus suspecte à Mannix. Jill finit par lui avouer qu’elle pense avoir tué Jerry : elle se souvient de s’être disputée avec lui, sous l’effet de la drogue ; quelques instants plus tard, il gisait sans vie au pied d’une falaise. Mannix sent le coup monté derrière le récit de la jeune fille, que l’on a piégée, aussi continue-t-il d’enquêter. Quand il apprend par le shérif de San Pablo, comté sur lequel se trouve le Camp Meridian, que Wilson est soupçonné de complicité dans le trafic de drogue orchestré par Ralph Warden et son lieutenant, Tony Lucio, et qu’une descente de police doit avoir lieu dans le Camp, il y retourne, en contournant le barrage policier, afin d’en extraire Jill avant l’arrivée de la police, après quoi il entend confondre le véritable meurtrier de Jerry…

 

Brooke Bundy
S. Price & R. Emhardt

 

Valora Noland
Michael Stanwood

 

Tom Skerritt
Gregg Palmer

 

On retrouve ici l’imagerie hippie en vigueur dans nombre de séries de l’époque (par exemple Hawaii Police d’Etat, dès l’année suivante) : des jeunes gens en chemise blanche ou robe fleurie portant bandana ou petites lunettes rondes écoutent un joueur de sitar dans un bosquet d’eucalyptus, le regard vide et la tête dodelinante ; quand le cri de Jerry faisant une chute mortelle déchire l’air empli d’effluves stupéfiants, la musique s’arrête un instant et les têtes se tournent… puis tout reprend comme un instant plus tôt, comme si rien n’était arrivé. L’intrigue policière qui se greffe sur ce contexte montre les hippies – les jeunes comme leur gourou – sous la coupe de personnes bien plus conscientes de leurs actes, qui les utilisent pour couvrir leurs activités criminelles.

 

 

1.08 (08) Beyond the Shadow of a Dream (Les portes du rêve)

 

CBS, 4 novembre 1967

Ecrit par Laurence Heath

Réalisé par Leonard J. Horn

 

Judi Meredith et Mike Connors

 

Carrie Day veut le meilleur détective d’Intertect mais Mannix n’est pas très chaud quand il entend qu’il s’agit de rassurer la jeune femme qui a des doutes sur son fiancé, Mike DiAngelo. Il faut les larmes de la dame, qui témoignent de son grand trouble, pour qu’il accepte de se montrer dans une soirée qu’elle a organisée. Là, Mannix rencontre l’oncle Rick, le conseiller financier Walter Drake, le psychiatre Robert Adams et le fiancé, DiAngelo, pris à partie par une ancienne petite amie, Gwen Rogers. De quoi se faire une idée de l’entourage de Carrie, où chacun a ses secrets et ses raisons plus ou moins cachées. Resté pour la nuit, Mannix se porte au secours de sa cliente lorsque retentissent des coups de feu : un homme, dit-elle, s’est introduit dans sa chambre et a tiré sur elle avant de s’enfuir. Aucune trace de balle mais un revolver encore chaud sous l’oreiller de Carrie. Rick Day révèle au détective que sa nièce a passé dix ans dans un établissement psychiatrique, The Vespers, soignée par le Dr Adams. Il est tout à fait possible qu’elle ait mis en scène l’agression de la nuit. Tenté d’en rester là, Mannix se laisse pourtant convaincre par Carrie d’enquêter encore ; elle a besoin que quelqu’un la croie et l’aide à y voir plus clair. Mannix se rend donc à The Vespers pour rencontrer le Dr Adams, puis il retrouve Gwen Rogers, devenue depuis la veille la compagne de Frank Terrano, un homme dont Mannix connaît les accointances avec le Milieu. Pour elle, il ne fait aucun doute que c’est l’argent de Carrie qui intéresse DiAngelo. Mais l’oncle Rick est suspect de s’y intéresser aussi, de même que Walter Drake dont les affaires font l’objet d’une enquête de la SEC. Victime d’une nouvelle crise particulièrement virulente, Carrie est de nouveau internée à The Vespers, où Mannix tente de la voir. Perd-elle réellement la raison ou a-t-elle été droguée par quelqu’un qui voulait la renvoyer en maison de santé ? Le Dr Adams, secrètement amoureux de Carrie, refuse que Mannix vienne l’inquiéter ; il le fait enfermer dans une chambre, prisonnier d’une camisole de force…

 

Judi Meredith
Ann Prentiss

 

Robert Karnes
Richard Mulligan

 

Herbert Voland
Pat Priest

 

L’intérieur de la maison de Carrie Day a déjà été utilisé dans 1.03 (la maison de Farnsworth) et 1.07 (la maison de Ralph Warden). Plus largement, l’intrigue de cet épisode ressemble à celle de 1.03, dans son postulat comme dans ses péripéties.

UQW 477 : l’immatriculation de la voiture de Mannix.

 

 

1.09 (09) Huntdown (Pour une signature)

 

CBS, 18 novembre 1967

Ecrit par Richard Landau

Réalisé par Gerald Mayer

 

Steve Ihnat et Mike Connors

 

Mannix a un pied dans le plâtre mais après deux semaines d’immobilité il veut de nouveau travailler. Wickersham l’envoie donc remplir une mission simple : dans la petite ville de Grandvale vit un fermier nommé Amos Silo dont il faut recueillir la signature au bas d’un formulaire. Mannix se rend donc à Grandvale en bus mais dès son arrivée il constate que quelque chose ne va pas dans cette petite ville peu sympathique : il a à peine prononcé le nom du Twin Horn Ranch qu’on refuse de lui louer une voiture. C’est à pied, avec son plâtre, qu’il fait la route qui le conduit au ranch, en pure perte : tout a brûlé ! C’est au cimetière que Mannix trouvera Amos Silo : en tout cas, son nom sur une pierre tombale qui, d’après le fossoyeur, a surgi du jour au lendemain sans qu’il ait été sollicité. Mannix rend donc visite au maire, Sam Glass, qui affirme que Silo n’avait aucun parent, proche ou lointain. Soucieux d’en avoir la certitude, Mannix s’introduit de nuit dans la salle des archives de la mairie : il y trouve le dossier de Silo et le nom d’une parente, Violet Brooks, qui vit à Grandvale. Il se rend aussitôt chez elle et ne la trouve pas très réceptive aux soupçons qu’il nourrit quant à l’étrange mort d’Amos. Arrive le shérif, qui emmène Mannix en cellule pour effraction.

Mannix parvient à s’en échapper et continue son enquête ; retourné sur les terres de Twin Horn Ranch, il voit des machines de chantier pousser dans une fosse du bétail mort, mais les conducteurs des machines le prennent en chasse et il échappe de peu à la mort. Il revient frapper à la porte de Violet Brooks et s’écroule dans son salon. A son réveil, le maire, le shérif et le Dr Crow sont à son chevet, non pour le sauver cependant mais pour l’empêcher de leur nuire davantage ; Violet a pour instruction de lui faire boire toutes les quatre heures un médicament qui, selon toute apparence, n’est pas fait pour le soigner. Mannix déjoue le complot en trouvant le moyen de remplacer le produit par de l’eau, inoffensive. Quand il a repris suffisamment de forces, il s’échappe à nouveau et vole une Jeep pour s’enfuir de la ville. Il y renonce, pourtant, afin d’arrêter un convoi de camions qui se dirige vers Grandvale pour y embarquer des milliers de têtes de bétail que le maire vient de vendre à un pays étranger, représenté par M. Sureyano. Or, Mannix en est convaincu à cause de ce qu’il a vu, ce bétail a peut-être le charbon. C’est là la raison du complot dans lequel il a donné du pied : la vente de ce bétail est une garantie de survie pour Grandvale, quand bien même il y a danger pour les autres…

 

Steve Ihnat
Ford Rainey & S. Ihnat

 

Paul Stevens
Walter Baldwin

 

Sandra Smith
John Pickard

 

A partir du schéma classique de l’homme seul contre une ville entière (dont l’archétype est le film Un Homme est passé avec Spencer Tracy), Richard Landau signe une variation convaincante au dénouement bien amené et plausible. Le plaidoyer du maire laisse transpirer le désespoir d’un homme qui est allé trop loin pour entendre ses scrupules ; Mannix, qui fait entendre la voix que le maire veut faire taire en lui, devient l’homme à abattre. L’humour, discret, reste de mise : il s’exprime à travers l’attitude de Lew Wickersham, qui n’est guère surpris que Mannix transforme une mission ridiculement simple en une chasse à l’homme, et par la subtilité dérisoire du prétexte qui lance l’action ; Mannix, en recueillant enfin la signature qu’il est venu chercher, constate qu’il a fait tout cela pour une facture d’un montant de… six dollars et des poussières. Il n’y a pas de bureau de poste à Grandvale ?

Violet : « Mr Mannix, they want you dead. » Mannix : « So of a lot of people. That’s how I make my living. »

18’38’’ : gros plan sur la carte professionnelle de Mannix.

 

 

1.10 (10) Coffin for a Clown (Sépulture pour un clown)

 

CBS, 25 novembre 1967

Scénario : Chester Krumholz, histoire de Chester Krumholz et Robert Bloomfield

Réalisé par Alexander Singer

 

Laraine Stephens et Norman Fell

Gabriel Dell et Diana Muldaur

 

Mannix retrouve Alan Brewer et lui remet une lettre de son ex-femme Cloris. Les deux parents se disputent la garde de Josh, leur fils de huit ans, auquel Alan n’a aucune intention de renoncer. Cloris, qui a épousé le riche Burt Loman, espère pourtant l’y amener. Alors qu’Alan jette dans une poubelle publique la lettre que vient de lui remettre Mannix, celui-ci avise un fourgon qui fonce à vive allure vers le petit garçon en train de traverser la rue. Mannix se jette sur l’enfant et le sauve avant de se heurter la tête au trottoir. Quand il reprend ses esprits, le père et l’enfant ont disparu. Mais qui donc était prêt à écraser un petit garçon ?

Le cousin d’Alan, Daniel, prothésiste dentaire, semble ne pas vouloir entendre parler d’Alan, en qui il voit une source de problèmes, bien que son épouse Helen semble plutôt bien disposée envers le cousin. Burt Loman explique à Mannix que Cloris a peu de chances d’obtenir la garde de l’enfant parce qu’elle l’a abandonné, ainsi que son père, pour vivre avec son nouveau mari, d’où l’importance d’arriver à un accord avec Alan. Mannix cherche à retrouver ce dernier et il passe par sa compagne, Fran Webber. Alors qu’il surveille la maison de Fran, où viennent d’arriver Alan et Josh, il surprend trois hommes s’apprêtant à faire exploser la maison. Il les en empêche et doit tuer l’un d’eux, Anton Stasik. Alan en profite pour s’enfuir de nouveau. Quand Mannix le retrouve, sur la plage où il fait du dune buggie avec Josh, un complice de Stasik parvient à enlever l’enfant ; poursuivi par Mannix, il finira aussi mort que Stasik et Mannix emmène le garçon chez lui avant de le confier à des agents d’Intertect, laissant croire à tout le monde (sauf Lew) que l’enfant a bel et bien été enlevé.

La piste Stasik conduit Mannix jusqu’à Daniel Brewer et un mort nommé Fraser : un parent éloigné dont l’héritage doit aller à Alan, mais reviendrait à Daniel si son cousin mourait. Le détective privé Ed Regan, qui surveillait Alan, avait découvert son existence et il a été tué. Daniel, pressé par Mannix, finit par admettre qu’il a engagé Stasik pour tuer son cousin, mais il nie avoir engagé d’autres hommes. Or, Alan reçoit une demande de rançon, qu’il demande à Cloris et Burt de payer. Burt et Alan portent ensemble l’argent jusqu’à une galerie de mine désaffectée. Là, Alan découvre qu’il n’y a pas de kidnappeurs et que c’est Burt Loman qui veut sa mort…

 

Whitney Blake
Diana Muldaur

 

Frank Campanella
Aram Katcher

 

Harvey Perry
Christopher A. Knight

 

Un scénario qui multiplie les péripéties dans le « pur » style Mannix (et dans la lignée des detective novels et du film noir). L’intrigue ouvre plusieurs pistes pour alimenter le mystère jusqu’au dénouement mais l’important ce sont bien les incidents qui émaillent l’enquête, qui laissent peu de répit à Mannix. Lew, comme cela se produit plusieurs fois dans la saison, est aux côtés du détective pour le dénouement.

17’ : la première image de l’acte II est-elle un clin d’œil à Mission : Impossible ? On y voit une mèche allumée sur fond de trille musical.

Nouvelle incursion dans la maison de Mannix (une scène, où Wickersham lui rend visite).

La scène où Mannix roule dans le sable avant de tirer, que l’on retrouve au générique, est extraite de la course en buggy sur la plage.

Premier dialogue en arménien dans la série, entre Mannix et Arman d’abord, Mannix et Arikonian ensuite (officiellement marchand de tapis !). Ils échangent des répliques entières, sans sous-titre, compréhensibles grâce aux expressions et aux gestes des acteurs.

 

 

1.11 (11) A Catalogue of Sins (Secret professionnel)

 

CBS, 2 décembre 1967

Ecrit par Walter Brough

Réalisé par Lee H. Katzin

 

Mannix et Wickersham se reconvertissent en vendeurs d'encyclopédies

 

Eddie Stacy, perceur de coffres-forts, vole les carnets confidentiels d’un psychiatre, le Dr Steven Warren, puis il assomme son propre complice afin d’emporter seul les précieux documents dont il va se servir pour faire chanter les patients. Mannix est engagé par l’un d’eux, le directeur artistique Roy Bradley, pour porter une partie de l’argent exigé par le maître-chanteur. Mais il est assommé pendant la transaction, pas par le maître-chanteur mais par quelqu’un qui, semble-t-il, cherche à mettre la main sur le maître-chanteur. Lew Wickersham, lui, a été sollicité par le Dr Warren, qu’il connaît, et qui est prêt également à payer pour récupérer les carnets, même si lui-même n’est pas victime de chantage. Mannix s’intéresse à l’une des patientes de Warren, Audrey Chalmers, et à l’ex-mari de celle-ci, Duane Toohey, un individu bien antipathique. Mais il apprend aussi que l’un des patients, qui tient moins encore qu’un autre à ce que le contenu des carnets soit divulgué, est le gangster Frank Quigley. Eddie Stacy est d’ailleurs bien embêté quand il s’en rend compte mais sa complice Gladys le persuade d’encaisser l’argent du chantage au plus vite et de quitter le pays sans toucher à Quigley… ou être retrouvés par lui. Ils n’en auront pas le temps : Mannix les découvre morts tous les deux et délestés des précieux carnets. Le changement de mains n’empêche pas le chantage de continuer et Bradley doit assommer Mannix pour que le détective le laisse se rendre à un nouveau rendez-vous. Il emporte une arme avec lui, dont il a l’intention de se servir. Mannix se tourne alors vers Quigley, qui a lui aussi reçu un appel du maître-chanteur. Le détective l’empêche de se rendre au rendez-vous et y va à sa place…

 

Percy Rodriguez
Kim Hamilton
Roy Jenson

 

Joe Maross
Pepper Martin (à droite)
Boyd Holister

 

Richard Bakalyan
Joe Mantell et Fay Spain
Arline Anderson

 

Mannix : « I’m in a rotten business, Miss Chalmers. I have a rotten job to do but it’s got to be done. »

Se retrouvant par hasard chez le Dr Warren, Mannix et Lew forment ensuite un duo parfaitement synchrone pour recueillir des informations en se partageant les rôles, sans éveiller les soupçons de ceux qu’ils observent. Une complicité qui est l’autre aspect de leur relation, dont le caractère volontiers conflictuel est souvent mis en scène (avec humour en général). Le tandem se reforme dans l’acte III, où Lew démontre qu’en dépit de son travail de bureau il a gardé un poing d’acier.

Plan rapproché, dans le dernier acte, sur le « holster » en acier que Mannix porte à la ceinture et dans lequel il fixe son revolver.

40’37’’ : le panneau « Arizona Mining Company » derrière Percy Rodriguez est celui que l’on voit dans Le Grand Chaparral, 1.26.

 

Bruce Geller et Mike Connors dans un décor de western

 

 

1.12 (12) Turn Every Stone (Anguille sous roche)

 

CBS, 9 décembre 1967

Ecrit par Jeri Emmett

Réalisé par John Meredyth Lucas

 

Mike Connors et Nita Talbot

 

Homer Boswell publie dans son journal des accusations de corruption contre le Sénateur Miniver mais les preuves qu’il attendait de la part de son ami Sid Abernathy ne lui sont jamais parvenues. Abernathy a disparu et Miniver a intenté une action en justice contre Boswell, qui risque de tout perdre s’il est incapable de prouver ses accusations. Il engage Intertect pour ce faire et Mannix se rend à Washington pour travailler en liaison étroite avec la branche locale d’Intertect dirigée par Traynor. Les centaines de fiches éditées par les ordinateurs de l’agence intéressent assez peu Mannix, à vrai dire, qui préfère le contact direct. Il en a un, rude, avec le garde du corps du lobbyiste Daniel Turpin, tandis qu’il cherche à identifier la source de Boswell, lequel refuse de mentionner Abernathy au nom de la confidentialité des sources. Mannix n’en arrive pas moins jusqu’à Abernathy, ou du moins jusqu’à son bureau : quelqu’un l’a mis à sac et l’occupant est introuvable. Une femme que Mannix trouve là, et qui prétend être la secrétaire d’Abernathy, déclare que celui-ci est parti pour un mois, sans dire où. Quatre pages manquent à son calepin, qui contenaient peut-être cette information. Mannix tente de suivre la dame mais une voiture surgie de nulle part l’en empêche.

Rien n’arrête un bon enquêteur : Mannix arrive donc à localiser Abernathy. Mais c’est pour trouver sa – vraie – secrétaire assassinée et voir bientôt Abernathy lui-même se faire tuer, sans compter qu’il manque y rester lui-même. Mais il retrouve l’homme qui l’a empêché de suivre la fausse secrétaire, Cornwall Dover, et identifie la femme : Gloria Turnbull. Tous deux sont en possession des fameuses preuves attendues par Boswell et acceptent de les vendre à ce dernier pour 10.000 jolis billets. Le Sénateur Miniver, consterné par ce que contiennent ces documents, prétend qu’ils ont été forgés de toutes pièces et abandonne les poursuites judiciaires pour se consacrer à sa propre défense. Mannix et Lew étudient la possibilité que ces documents soient effectivement faux et que le but de toute l’opération soit de compromettre à la fois le Sénateur et Boswell. Mannix retrouve donc Cornwall et Gloria qui ne sont pas des oies blanches puisqu’ils ont tué Abernathy, probablement sa secrétaire, et tenté de tuer Mannix. Maix eux-mêmes ont été manipulés par celui qui, dans l’ombre, a tiré toutes les ficelles depuis le début et qui maintenant veut se débarrasser de tous les gêneurs…

 

Linden Chiles
Dabbs Greer
Joan Tompkins

 

Noam Pitlik (à gauche)
Hampton Fancher
G.D. Spradlin (à droite)

 

Lloyd Gough
Madge Blake
John Crawford

 

Mannix est un « odd man out », dit Traynor, un « type étrange », comprenez : un maverick, qui ne suit pas les mêmes sentiers que les autres.

 

 

1.13 (13) Run, Sheep, Run (Le ver dans le fruit)

 

CBS, 16 décembre 1967

Ecrit par Howard Browne

Réalisé par Gene Reynolds

 

Mike Connors et Joyce Van Patten

 

Mannix travaille pour la police : l’inspecteur Frank Kyler lui demande de retrouver et de ramener Mavis Miller, seul témoin du meurtre d’un policier travaillant sous couverture, assassiné sous ses yeux par un policier corrompu. D’emblée, Mannix se sent en porte-à-faux et le premier contact est tendu avec le Capitaine Tom Randolph, l’un des policiers en qui Kyler dit avoir le plus confiance. Il s’acquitte néanmoins de la mission mais, sur la route du retour, Mavis Miller – qui l’a suivi de mauvais gré – et lui sont interceptés par un trio de tueurs qui finissent par obtenir ce qu’ils veulent : la mort de Mavis. Mais, en examinant le cadavre, Mannix découvre sur elle… un badge de flic. Il déboule furieux dans le bureau de Kyler : Jean Coleman, policière, a effectivement accepté de servir d’appât. La véritable Mavis Miller est introuvable. Quant à Randolph, loin d’être un homme de confiance il est l’un de ceux dont Kyler se méfie le plus !

Bien que prié par Kyler de ne plus s’occuper de l’affaire, Mannix continue de chercher Mavis Miller. Il passe par l’une de ses amies, Lola Collins, que le détective se trouve avoir aidée par le passé. Lola accepte d’essayer de convaincre Mavis, qui doit la contacter par téléphone, de rencontrer Mannix. Celui-ci, après avoir trouvé un tueur chez lui, Orville Gooch, entre en contact avec le patron de ce dernier, le prêteur sur gages Monty Kelbo, qui a payé une caution pour sortir Mavis Miller de prison et doit la retrouver pour ne pas perdre les 10.000 $ avancés. Mannix retourne chez Lola, persuadé qu’elle n’est pas honnête avec lui. Elle finit par avouer en effet qu’elle sait où Mavis se cache : dans son immeuble, dans l’appartement d’un ami absent. Mais cet aveu est entendu par Orville qui a posé un micro chez Lola. Il avertit aussitôt le Capitaine Randolph qui tente d’atteindre Mavis, de toute évidence pour la réduire au silence : c’est lui en effet qui a abattu le policier infiltré sous les yeux de la jeune femme…

 

Ruta Lee
Richard Devon

 

S. Crane & J. Van Patten
George Keymas

 

Malachi Throne
John Abbott

 

L’un des épisodes les moins convaincants de la saison. La première partie reprend l’intrigue de base du film L’énigme du Chicago Express (1952, scénario d’Earl Fenton, réalisation de Richard Fleischer), qui se déroulait dans un train roulant vers Los Angeles, avec un twist qui sera repris notamment dans l’épisode « La randonnée de la mort » de Starsky & Hutch quelques années plus tard. Mais l’histoire tourne en rond et l’on en retiendra un procédé récurrent et agaçant : les coups de feu sont tirés dans le vide lors de plusieurs scènes inutiles, où même un tireur armé d’un fusil à lunette est incapable de faire mouche. On se demande bien aussi pourquoi la première Mavis Miller, étant donné ce qu’elle est réellement, agit de façon aussi stupide en s’offrant à la balle qui la tue (il y en a au moins une qui touche son but). On est tenté de dire que cette histoire ne convenait pas à Mannix et qu’elle fait figure de pièce rapportée.

De nouveau une scène dans la maison de Mannix.

 

 

1.14 (14) Then the Drink Takes the Man (Un verre de trop)

 

CBS, 30 décembre 1967

Ecrit par Sam Ross

Réalisé par Laslo Benedek

 

Mike Connors et Lynda Day

Mike Connors et Julie Adams

 

Mannix est admis dans une clinique au Mexique, La Hacienda Real, un établissement privé où l’on soigne les alcooliques. Il est inscrit sous le nom de Carter et confié par son épouse Liza Carter à la directrice du lieu, Miss Durand. Les examens sanguins confirment qu’il est positivement ivre : un bon détective ne fait pas les choses à moitié ! Il faut donc à Mannix attendre d’être dessoûlé pour commencer son enquête. Il a été engagé par Carol Blake, persuadée que son père George Blake, l’un des résidents, est victime d’une escroquerie. Il a en effet signé de gros chèques dont elle ignore la destination. Mannix constate que Scott Winters, un escroc qu’il connaît – et qui le connaît -, passe du temps avec Blake. Il se méfie aussi de l’un des infirmiers, Travers, qu’il soupçonne d’avoir fouillé ses affaires et de l’avoir assommé. Plus grave : en voulant fouiller le cottage de Blake, il y trouve un autre résident, Jefferson, avec un couteau planté dans le dos. Blake est hors de cause puisqu’il assistait au même moment à la projection d’un film avec les autres résidents, mais de toute évidence Jefferson avait trouvé quelque chose qu’il n’aurait pas dû voir.

Carol Blake apprend bientôt à Mannix que son père vient de signer un chèque d’un quart de million de dollars. Tout porte à croire que Winters est mêlé à cette transaction, aussi Mannix décide-t-il de le suivre quand il quitte la clinique – dût-il pour cela assommer un infirmier et voler une voiture. Il suit la voiture de Winters jusqu’aux Etats-Unis, où il le perd cependant après avoir été arrêté par une patrouille de police. Simple contrôle, semble-t-il, mais en étant de nouveau arrêté peu après Mannix découvre que les premiers policiers étaient des imposteurs. Ils ont retiré quelque chose qui était scotché sous la voiture que Mannix a volée à La Hacienda Real. En confrontant Miss Durand de retour à la clinique, Mannix réalise qu’elle n’est pas mêlée à ce qui se passe. Il abandonne le rôle de Carter et décide de suivre l’une des voitures quittant la clinique, jusqu’aux Etats-Unis de nouveau. Il retrouve alors les deux faux policiers et les voit détacher un paquet scotché sous la voiture. Les suivant, il arrive chez George Blake. Ce dernier n’est en réalité pas une victime mais le cerveau d’un trafic de drogue qui utilise La Hacienda Real et ses résidents pour faire passer la frontière à sa marchandise. Cette révélation bouleverse Carol Blake, prête à se faire sa complice pour soustraire son père à la police. C’est lui-même qui l’en dissuade…

 

John Anderson
Dorothy Green

 

Julie Adams
Sean McClory

 

Lynda Day
Eddie Firestone

 

Le titre original provient, dit Miss Durand, d’un proverbe japonais : « First the man takes the drink. Then the drink takes the drink. And then the drink takes the man. »

Lew Wickersham n’apparaît pas dans cet épisode.

 

 

1.15 (15) The Falling Star (Le retour d’Ida Marion)

 

CBS, 6 janvier 1968

Ecrit par Dorothy Herald

Réalisé par Denis Sanders

 

Mike Connors et Jan Sterling

 

Anne Marion, une star suffisante et arrogante, convoque une conférence de presse pour annoncer son intention de publier son autobiographie. La nouvelle est censée faire l’effet d’une bombe : en fait, c’est une véritable bombe qui est découverte après le passage en tempête du petit ami actuel de la star, Jim Dancy, dans ce qui ressemble fort à un numéro préparé, et les journalistes croient à une fausse bombe jusqu’à ce qu’elle explose réellement, ne faisant heureusement aucune victime. N'étant pas davantage prise au sérieux par la police que par les journalistes, Anne Marion engage un détective d’Intertect et porte son dévolu sur Mannix. Celui-ci ne souhaite pas rester sur l’enquête dès lors qu’il lui paraît probable que tout ceci n’est qu’une mise en scène de la star en quête de publicité. Il rencontre néanmoins les ex-maris, le spécialiste en effets spéciaux Tom Lockwood et le réalisateur au tempérament belliqueux Steven Kosloff, ainsi que l’actuel petit ami Dancy, dont les deux gorilles, d’ailleurs, croient judicieux d’administrer une correction au détective pour lui ôter l’envie de mettre son nom dans les affaires du patron. Mannix prendra sa revanche sur l’un des deux hommes, Artie, dès que son acolyte se sera éloigné, et il en profitera pour prendre une bonne fois son congé, d’autant que la star n’a visiblement plus besoin de lui : elle renonce à publier son autobiographie !

La fille d’Anne, cependant, Carol, une adolescente complexée, sans cesse rabrouée par sa mère, supplie Mannix de ne pas renoncer car elle croit vraiment sa mère menacée. Elle accepte de voler son journal pour l’apporter au détective, qui s’en sert pour attirer les suspects : Lockwood, Kosloff et Dancy (flanqué de ses deux gorilles) défilent ce soir-là chez Mannix, qui en tire la conclusion qu’aucun d’eux en réalité ne veut attenter à la vie d’Anne Marion. Ils ne veulent pas voir révélées des informations qui peuvent se trouver dans le journal de la star mais ils ne sont pas pour autant prêts à tuer pour cela. La personne qui en veut véritablement à sa vie, Anne la découvre ce soir-là dans le studio où elle vient de se prêter à une séance de photos…

 

Marian Seldes
Quinn Redeker (à droite)

 

Lee Bergere
Bobby Hall

 

Doug Henderson
Rona Barrett & Army Archerd

 

L’histoire de la star odieuse, mauvaise actrice, femme insupportable et mère tyrannique, est un classique et le portrait d’Anne Marion ne cherche pas l’originalité. On retrouvera ailleurs (par exemple dans Les Rues de San Francisco, 5.08, « L’enfant de la colère ») le couple mère indigne – fille humiliée qui est aussi un motif convenu. La solution de l’affaire se trouve d’ailleurs dans l’intimité de la star plus que dans son journal.

Quand Anne Marion choisit son détective (au lieu de laisser Lew en désigner un), elle le fait en observant trois enquêteurs d’Intertect sur les écrans de Lew. Et elle choisit Mannix en le voyant sans veste en train de jouer aux fléchettes dans un bureau en désordre – alors que les deux précédents étaient en costume strict dans des bureaux impeccables !

Army Archerd et Rona Barrett jouent leur propre rôle dans la séquence prégénérique. Le moins que l’on puisse dire est que Rona Barrett est aussi mauvaise actrice qu’elle le sera sept ans plus tard, en réapparaissant dans l’épisode 8.12.

29’ : un coup d’œil dans le tiroir où Mannix range diverses pièces de son attirail maison, dont le holster en acier. Plusieurs scènes se déroulent dans la maison du héros. On aperçoit aussi l’une de ses cartes de visite, où son nom est écrit avec la même police que dans le générique de la série. Ce détective-là est assurément une marque !

Mannix fume des cigarettes Morley (marque fictive qui apparaît dans de nombreux films et séries).

 

Barbara Hunter et Mike Connors

 

 

1.16 (16) License to Kill – Limit Three People (Le droit de tuer)

 

CBS, 13 janvier 1968

Ecrit par Lee Erwin

Réalisé par John Meredyth Lucas

 

Elisa Ingram, Peter Haskell et Mike Connors

 

David Tate, le fondateur de Tate Industries, est recherché pour un triple meurtre : Thorney Walters et sa maîtresse ainsi qu’un policier intervenu sur le lieu du crime. Tate a fait une dépression nerveuse et le Lt Bowers pense que la jalousie pourrait être son mobile : Tate pensait que sa femme Elaine le trompait avec Walters et la femme qu’il a abattue pouvait, à distance, passer pour son épouse. Sa secrétaire Ruth Levitt, visiblement éprise de lui, est pourtant persuadée qu’il est innocent et harcèle Lew Wickersham pour qu’il accepte d’enquêter. Il refuse avec obstination mais Mannix se porte volontaire pour prendre l’affaire. Il rencontre Robert Hartigan, l’associé de Tate, qui prétend que ce dernier était obsédé par l’idée que quelqu’un cherchait à voler ses travaux et qu’il était surmené. Il retrouve aussi Elaine Tate qui se cache dans une cabane près d’un lac, persuadée que son mari veut la tuer. Elle ne semble en revanche pas tourmentée par la fidélité, même si Mannix n’est pas d’humeur, ce jour-là, à mélanger travail et plaisir. Quelqu’un, cependant, prend visiblement ombrage de son enquête, à en juger par les coups de feu qu’il essuie dans la cabane, à moins qu’ils ne soient destinés à la dame. Le tireur de toute façon s’enfuit, peut-être à cause de l’arrivée de deux Detectives qui ont suivi Mannix. Celui-ci finit par retrouver Tate dans un garage où il s’est fait embaucher comme mécanicien, mais l’homme, armé, l’enferme avant de prendre la fuite. Sorti par ses propres moyens, Mannix se rend à la cabane où il pense retrouver Tate. Il y trouve Elaine en compagnie de Robert Hartigan, qui pointe un revolver sur lui. L’arrivée de Tate change la donne. Il a enfin trouvé l’amant de sa tendre épouse et semble décidé à les tuer. Mannix, qui n’y croit pas, joue son jeu afin de pousser les amants conspirateurs aux aveux : car c’est Hartigan qui a abattu Walters, voulant faire accuser Tate et se débarrasser ainsi de lui…

 

Karen Black
Harry Basch

 

Wright King
Melinda Fee

 

Warren Kemmerling
William O'Connell

 

L’épisode s’ouvre par une séquence de trois minutes montrant l’entraînement de Lew et de trois agents d’Intertect, dont Mannix. Un parcours du combattant semé d’embûches.

Mannix cite Frank Buck et sa devise : « Bring’em back alive » comme ayant bercé son enfance. La devise sera en 1982 le titre original de Frank Chasseur de fauves où Bruce Boxleitner tiendra le rôle de Frank Buck.

Mannix a une relation conflictuelle avec les policiers de cet épisode, à commencer par le Lt Bowers qui ne cache pas qu’il le mettrait volontiers derrière les barreaux.

Le journaliste Clete Roberts apparaît dans son propre rôle, présentant les news, sur l’écran de télévision de Walters dans la séquence pré-générique.

39’10’’ : gros plan sur la carte professionnelle de Mannix.

 

 

1.17 (17) Deadfall Part I (Traquenards, 1)

 

CBS, 20 janvier 1968

Ecrit par Chester Krumholz

Réalisé par Leonard J. Horn

 

Joe Mannix vs. Lew Wickersham

 

Fred Reston, l’un des employés d’Intertect, meurt dans une sortie de route consécutive à une poursuite. Il était en charge d’une enquête au sein de Vancom Industries, où une explosion s’est produite au moment où il mourait. George Carlisle, directeur de Vancom, et les Drs Forrest et Josephus apprennent à Mannix que les plans d’un laser qu’ils étaient en train de développer ont été volés et c’est une autre compagnie, Berwyn Enterprises, qui s’apprête à présenter « son » laser.

Lew, dont le comportement brusquement agité et colérique étonne Mannix, se rend à la démonstration de Berwyn Enterprises en se faisant passer pour un scientifique. Il s’introduit dans le bureau du directeur, Justin Detweiler, et photographie des documents prouvant un lien entre le Dr Josephus et Berwyn Enterprises. Confronté à ces documents, Josephus ne paraît pas en faire grand cas, même s’il aurait préféré qu’ils restent secrets. Il prétend que c’est Reston qui a volé les plans du laser, non lui. En lui parlant, Lew est pris de vertiges ; depuis des heures, il avale pilule sur pilule d’un médicament que lui a prescrit son médecin, Bernstein, un produit qui, selon Josephus, peut provoquer des effets indésirables très sérieux. Lew quitte les lieux et sort. Il croit alors apercevoir Reston dans la rue, puis dans un bus. Monté dans le bus, il sort son revolver et se dirige droit vers Reston… avant de réaliser que c’est une vieille dame qu’il est en train de menacer de son arme. Il quitte alors le bus, égaré.

Mannix, pendant ce temps, découvre que Reston voyait une autre femme que son épouse, Gail Mason, qui se révèle une employée de Vancom Industries. Elle semble croire sincèrement à la mort de Reston mais il a des doutes. Comme il en a sur Edna Reston, qui a fait incinérer très vite le corps de son mari. En la harcelant de coups de téléphone anonymes, et allant jusqu’à tirer une balle à travers sa fenêtre, Mannix l’effraie suffisamment pour lui faire quitter sa maison précipitamment. Il la suit alors jusque sur le port, où il la voit monter sur un bateau à quai. Quand il veut la suivre, il est pris à partie par plusieurs marins. Il voit alors un homme plonger de l’avant du bateau et, pour échapper aux marins, il plonge à son tour et poursuit l’inconnu. Celui-ci lui échappe mais il l’a clairement reconnu : c’était Fred Reston. Rattrapé par les marins, Mannix est rudement passé à tabac mais il voit clairement autre chose : Lew, à quelques pas de lui, questionnant l’un des marins, Logan, le frère d’Edna, comme si de rien n’était. Lew agit comme s’il ne le voyait pas, ou ne le reconnaissait pas, ou s’en moquait.

Tenant à peine sur ses pieds, Mannix confronte son patron dans l’un des bureaux déserts d’Intertect. Lew paraît aux abois, inquiet, il ne veut pas parler à Mannix et se met à le frapper, sans ménagement. Les deux hommes se battent durant plusieurs minutes avant que Mannix ne parvienne à maîtriser Lew, qui n’agit toujours pas rationnellement. Epuisé, le détective se rend ensuite chez Gail Mason, enfonçant sa porte et exigeant de savoir où est Reston. Sous prétexte de lui faire boire un verre d’alcool, elle le drogue et quand il s’en rend compte il est déjà trop tard, la drogue commençant à faire effet… TO BE CONTINUED NEXT WEEK (dernier carton, qui repousse la mention « Executive Producer Bruce Geller » au générique de fin)

 

Antoinette Bower
Beverly Garland

 

Michael Tolan
Nick Georgiade

 

Roscoe Lee Browne
Sidney Clute

 

Mannix à Wickersham : « your big fat computers » et « She’s a woman, you know, not one of your sophisticated data cards ».

 

 

1.18 (18) Deadfall Part II (Traquenards, 2)

 

CBS, 27 janvier 1968

Ecrit par Chester Krumholz

Réalisé par Leonard J. Horn

 

Mike Connors et Joseph Campanella

 

Il semble que Gail Mason ait simplement voulu calmer Mannix afin de permettre au Dr Bernstein, qu’elle a appelé, de venir jusque chez elle. Bernstein s’occupe des blessures de Mannix et lui apprend qu’il traite Lew pour un problème de santé sérieux. Le traitement pourrait être responsable du comportement erratique de Lew depuis quelques jours. Il est d’ailleurs impossible à Howard Pender de retenir Lew à Intertect comme le lui demande Mannix : Lew va jusqu’à le frapper quand il se met sur son chemin. Appelé par Edna Reston, Lew se rend chez elle où il est assommé par Fred Reston qui l’emmène dans le coffre de sa voiture jusqu’au port, où il l’enferme au fond d’un paquebot. Edna contacte ensuite Mannix à Intertect et lui dit d’attendre les instructions qu’il recevra plus tard par radio. Radio ? Le mot met aussitôt Mannix sur la piste d’un avion ou d’un bateau et, connaissant la parenté d’Edna avec Logan, le pêcheur de thon, il choisit de chercher du côté des bateaux. Pendant ce temps, Lew reprend connaissance et a de nouveau des hallucinations, voyant Reston là où il n’est pas. Privé de ses médicaments, cependant, il ne peut en reprendre et peu à peu la brume de son esprit s’estompe et il recommence à penser rationnellement. Il trouve le moyen de sortir de sa prison et se rend chez Josephus, qu’il soupçonne toujours. Josephus cependant a été suspendu par George Carlisle et il continue de dire qu’il n’a rien à voir dans le vol du laser. Lew se rend alors chez Gail Mason et l’oblige à l’accompagner à la recherche de Reston et de Mannix. Lew et Mannix vont se retrouver sur les docks où Reston a rendez-vous avec l’homme qui a réellement volé les plans du laser : le Dr Forrest, le concepteur du projet, lui-même. La somme proposée par Berwyn Enterprises était trop tentante, elle a eu raison de ses scrupules. Reston, qui l’avait découvert, a accepté de se taire en échange de la moitié de l’argent. Mais Forrest n’a pas l’intention de la lui donner : il devra se contenter d’une peccadille. Les deux hommes s’affrontent, Reston tue Forrest et s’enfuit avec l’argent. Mannix le poursuit et ne pourra l’arrêter qu’avec le concours de Lew…

 

Dana Elcar
Austin Willis
Madge Cameron

 

Beverly Garland
Roscoe Lee Browne
Morgan Jones (à droite)

 

Michael Tolan
Edwin Max
Joseph Campanella

 

Les 3’49’’ du prégénérique sont des scènes de l’épisode précédent.

Mannix, au sujet de Wickersham : « We’re friends. Been through wars. He saved my life, I saved his. »

Le relation de Mannix avec Lew est évidemment l’attrait principal de cet épisode en deux parties (il n’y en aura que tois dans les huit saisons de la série). Les deux hommes se sont plusieurs fois opposés sur les principes et les méthodes, ils ont aussi parfois travaillé ensemble, avec plaisir et efficacité à la fois, et cet épisode met en avant cette ambiguïté faite d’amitié et d’antagonisme, aggravée par le comportement irrationnel de Lew. La conclusion est intéressante par sa manière de mettre les deux hommes face à face, sans beaucoup de mots, Lew épuisé s’effondrant finalement dans les bras de son ami. Le jeu des regards et des paroles rend également intéressant le personnage de Gail Mason, ambigu durant tout l’épisode, soupçonnée à tort, peut-être pas innocente, elle refuse d’en dire le fin mot à Mannix, le laissant volontairement dans le doute et s’éloignant en le laissant avec ses questions, silhouette énigmatique que l’on voit s’éloigner de dos.

 

 

1.19 (19) You Can Get Killed Out There (Pour un collier)

 

CBS, 3 février 1968

Ecrit par Dorothy Herald

Réalisé par Lou Brandt

 

Marianna Hill et Mike Connors

 

Mannix refuse de travailler pour Aram Karmalis, un truand, et son désaccord avec Lew Wickersham le conduit à démissionner d’Intertect. Il accepte alors de rencontrer une femme en détresse à la demande de son amie Kitty, qui tient un restaurant. Mais la femme, Arleen, recherche un homme disparu qui se trouve être le même homme que Karmalis recherche : Danny Boyle. Mannix croit à un traquenard mais Kitty le persuade qu’Arleen a réellement besoin d’aide et Arleen prétend ne rien savoir des affaires de Karmalis. Mannix accepte de la suivre jusqu’à un stade où s’entraîne un homme, Steve Cade : ce dernier prétend ne pas la connaître et pourtant, dit-elle, il est son mari ! A la suite d’un accident survenu dans le gymnase de Karmalis, il a perdu la mémoire. Sa blessure, sérieuse, l’empêchera aussi, probablement, de jamais remonter sur un ring. Steve était un ami de Danny Boyle. Celui-ci aurait disparu en volant à Karmalis un collier précieux qu’il avait offert à sa femme Marcie. En acceptant de mener l’enquête, Mannix croise forcément la route de Mallory, l’agent que Lew a mis sur l’affaire, et celle de Lew lui-même, qui ne comprend pas ce qu’il fait sur cette affaire après avoir démissionné pour ne pas s’en charger. Il trouve aussi sur son chemin deux gorilles à la solde de Karmalis, ce qui vaudra à ce dernier quelques coups puissants portés par Mannix pour solder leur compte. Mannix est convaincu que Cade n’a nullement perdu la mémoire et qu’il simule pour ne pas faire de tort à Danny Boyle, dont il connaît probablement la cachette. Il en obtient la confirmation en retrouvant Steve chez Arleen, vers qui il est finalement revenu, par amour, mais Cade refuse toujours de l’aider. Mannix et Lew se retrouvent en même temps devant la joaillerie de Martin Case, pour le questionner sur le collier. Case n’est pas là et quand Mannix se trouvera enfin en sa présence il n’y sera plus du tout : une balle se sera chargée de le rendre silencieux à jamais, destinée semble-t-il par le tireur à Marcie Karmalis. Il ne reste alors qu’à suivre la piste de Steve, à son corps défendant : ce faisant, Mannix et Lew se retrouveront encore dans la cachette de Danny Boyle. Karmalis aussi, hélas, informé par un appel anonyme. La vie de Danny s’arrête là mais Mannix retrouve le collier, qu’il rapporte à Marcie Karmalis. Aram Karmalis est de nouveau là et le canon de son revolver est pointé sur Mannix. L’histoire du collier se fait jour, et en même temps celle des secrets de Marcie, bien moins innocente qu’elle ne le dit, adultère, complice du vol, responsable aussi du meurtre de Martin Case qui avait confectionné deux colliers, l’un précieux, l’autre sans valeur, pour le compte de la dame et à l’insu de Karmalis…

 

Howard Da Silva
Barbara Baldavin

 

Scott Marlowe
Mort Mills

 

Marianna Hill
Jody Gilbert

 

Avec Howard Da Silva (Aram Karmalis), Scott Marlowe (Steve Cade), Marianna Hill (Marcie Karmalis) et Barbara Baldavin (Arleen [Cade]). Et avec Mort Mills (Tony), Vic Lundin (Al), Charles Wagenheim (Danny), Jody Gilbert (Kitty), Sid Mc Coy (Mallory), Jon Silo (Maitre D’), Morris Buchanan (factotum), Harry Harvey Sr (proprietor).

 

L’histoire du collier importe assez peu. L’intérêt de cet épisode est dans l’antagonisme de Mannix et Wickersham qui atteint un point culminant avec la démission du détective, qui ne supporte plus les compromissions de son patron ni, ce que l’on sentait depuis le début, la toute-puissance de l’Ordinateur dans les méthodes d’Intertect. Les deux hommes se querellent tout en menant chacun une enquête sur la même disparition : à chacun ses motivations, à chacun sa méthode. La conclusion les mettra à égalité et la querelle sera résolue par un échange de répliques : « Quand revenez-vous travailler ? – Demain. » Comme dans « Traquenards » (1.17-18) et « Secret professionnel » (1.11), Mannix et Lew forment un duo efficace dès qu’ils se retrouvent ensemble sur le terrain, ce qui pose en soi un problème : car Mannix est un maverick, un solitaire, et son départ, en germe depuis le début de la saison, réalisé ici le temps d’un épisode, deviendra une nécessité dès la saison 2.

Lew à Mannix : « You’re bigheaded » (3’25’’), « You are stubborn and irresponsible. » (23’43’’)

Mannix à Lew : « Vous savez, un truc ne va pas avec votre ordinateur, Lew : il n’a aucun odorat. Et Karmalis a une odeur bien particulière. » (« You know, there’s one thing wrong with your computer, Lew : it has no sense of smell. And Karmalis has a definite odour. »)

Lew, au sujet de Karmalis : « Where did he lie ? » Mannix : « Knowing Karmalis, I’d say he lied in your office, his office, on the streets, in the park, any place else he ever opened his mouth. »

Aram Karmalis à Mannix : « Je vous enverrai une carte postale. Au cimetière de votre choix. » (« I’ll send you a postcard. To the cemetery of your choice. »)

 

 

1.20 (20) Another Final Exit (L’impossible enquête)

 

CBS, 10 février 1968

Ecrit par Chester Krumholz et Teddi Sherman

Réalisé par Ralph Senensky

 

Mike Connors et Joseph Campanella

 

Bernie Farmer est marié à Rose, la sœur du gangster Jerome Gault. Celui-ci leur a confié la garde d’une boîte en fer dissimulée derrière un mur dans le sous-sol de sa maison. Apprenant la sortie de prison de Jerome après une peine de cinq ans, Bernie décide de casser le mur et de voir ce que contient cette boîte. Il découvre alors qu’elle est… vide. Il se présente avec sa boîte et son problème à l’agence Intertect afin de parler à Mannix et à Lew Wickersham, qui décident de l’aider à retrouver le contenu de cette boîte, faute de quoi Bernie pense qu’il aura de gros problèmes avec son beau-frère. Contre l’avis de Lew, Mannix se dit que le meilleur moyen de trouver qui s’intéresse à cette boîte est de faire croire que c’est lui qui l’a : il s’introduit donc dans le sous-sol, laisse délibérément ses empreintes et se présente dans une entreprise que possède Gault (Cordon Rouge Catering) avec la boîte, pour qu’il soit clair qu’il l’a en sa possession. Son plan fonctionne à merveille. La police, qui a trouvé ses empreintes, commence par l’arrêter et Lew le fait sortir de cellule ; ils font croire que Mannix joue en solo et qu’il est renvoyé d’Intertect. Une série de personnes se présente alors à Mannix : un homme et ses gorilles qui le passent à tabac, la fille du Juge Ames (une junkie qui met à sac son salon en cherchant le contenu de la boîte), un autre homme (et ses gorilles). Tout cela fait bien des coups et des péripéties sans pour autant révéler le contenu de la boîte et encore moins permettre de le retrouver. La raison en est simple : ceux qui ont volé le contenu n’ont aucune raison de faciliter la tâche à Mannix, et ceux qui recherchent ce contenu sont prêts à tout pour l’avoir. Les coupables ? Rose, bien sûr, et son amant Harry, un ami de Bernie, qui espèrent réaliser un joli profit avec ce qu’ils ont volé. Mais bien mal acquis ne profite pas toujours et les événements qu’ils ont déclenchés leur échappent. Quant au contenu de la boîte, il faut attendre le dénouement pour le découvrir…

 

Larry Storch
Walter Brooke
Don Hanmer

 

Jan Shepard
Aram Katcher
Ernest Harada

 

Paul Comi
Pamela Dunlap
Harry Landers

 

Le titre fait référence à l’habitude de Bernie, qui ne peut jamais s’en aller une bonne fois (« final exit ») et qui, s’en allant, revient pour une dernière remarque… puis une autre. Il le fait à deux reprises : en venant trouver Mannix et Lew à Intertect puis à la fin de l’épisode, en les quittant. Bernie Farmer est l’originalité de l’épisode : pauvre gars dépassé par ce qui lui arrive, il porte sa misère sur le visage. On ne sait pas comment il en vient à demander l’aide d’Intertect, ni pourquoi Mannix et Lew le connaissent apparemment si bien (et veulent l’éviter !), mais ils l’aident finalement sans qu’il soit question de salaire. Philanthropie ?

 

De nouveau, Mannix et Lew forment une équipe efficace. Ils se complètent en jouant un numéro aux policiers pour rendre crédible le départ de Mannix d’Intertect puis ils font équipe jusqu’au dénouement, où l’intervention de Lew est très utile à Mannix. Ils sont tous les deux avec Bernie Farmer, au début et à la fin de l’épisode.

 

Révélation (à ne pas lire évidemment si vous voulez garder la surprise) : le contenu de la boîte tient en une liasse de feuilles contenant assez de secrets pour faire chanter pas mal de monde.

 

Deux scènes ont lieu dans la maison de Mannix, dont on découvre aussi les abords (et dont on revoit la boîte aux lettres en forme de petite maison blanche).

 

Lew – Some children never grow. (Il y a des enfants qui ne grandissent jamais.)

Il dit cela au sujet de Mannix en le sortant de prison ; Mannix répond en l’appelant « Daddy » et lui collant son droit dans le menton. Il s’agit d’un numéro joué par les deux hommes (mais frappant, néanmoins).

 

Mannix (assis sur le bord d’une route) – I’m being tailed. (On me suit.)

Lew (s’arrêtant devant lui en voiture) – By what ? A turtle ? (Quoi ? Une tortue ?)

 

 

1.21 (21) Eight to Five, It’s a Miracle (Miracle)

 

CBS, 17 février 1968

Adaptation : Dorothy Herald, histoire de Maureen Daly

Réalisé par Harry Harvey, Jr

 

William Smithers et Larry Perkins (aka Lee Broker)

 

Un évêque engage Intertect pour enquêter sur un miracle. Sur un terrain appartenant au gansgter Rico Pucci, les murs d’une maison se sont effondrés en ne laissant debout que quelques briques en forme de croix, au pied desquelles est apparue une source rouge. Le Père Mancino, qui s’occupe de la paroisse, a cherché une explication scientifique au phénomène, sans la trouver. Pour les gens du voisinage, c’est un miracle. Mannix constate leur dévotion jalouse – et agressive – en allant prélever quelques gouttes de l’eau de cette source afin de les faire analyser dans les laboraroires d’Intertect. Il est suivi, en s’en allant, par un homme qui veut lui parler ; ils ont à peine échangé quelques mots que l’homme est abattu par un tireur invisible. Il s’appelait Stanley Blake, chimiste. Mannix rend visite à sa fille, Sandy, mais elle ne connaissait guère son père, qui l’avait abandonnée avec sa mère alors qu’elle était enfant. Elle se souvient, cependant, de l’avoir vu passer des heures à manipuler des produits lors d’un séjour chez elle. En la quittant, Mannix constate que deux hommes l’attendent, qui lui font passer un très sale moment. Les deux gorilles travaillent pour la famille Pucci. Mannix rencontre les deux frères, l’impulsif et agressif Rico Jr et l’aîné, plus posé, Salvatore, qui prétend qu’il ne connaissait pas Stanley Blake. Mannix pense que ce dernier a joué un rôle dans l’« apparition » de la source rouge mais les laboratoires d’Intertect sont incapables de fournir la composition exacte de l’eau prélevée par Mannix. Celui-ci apprend en revanche que le « miracle » a eu un effet immédiat sur la valeur du terrain : contre toute attente, c’est à la moitié de sa valeur que Norman Kiley, le patron de Sandy Blake, s’apprête à l’acheter.

Qui a le plus intérêt à entretenir l’idée qu’un miracle a bien eu lieu ? Kiley ? Les frères Pucci ? En déclarant à ceux-ci qu’il sera bientôt en mesure de prouver que le prétendu miracle est une machination, Mannix y gagne quelques bleus supplémentaires et Salvatore Pucci le retient prisonnier. S’échappant, il rencontre le vieux Rico Pucci Sr, visiblement très malade, sincèrement persuadé que le miracle est réel et que c’est un signe de pardon que lui a envoyé Dieu. Mannix parvient à s’échapper de la maison des Pucci. Il reçoit bientôt un appel de Sandy Blake effrayée ; elle a été enlevée. Mannix la retrouve aux mains de l’un des gorilles des Pucci, et la libère. Quand il arrive chez les Pucci avec la jeune femme, le Père Mancino est au chevet du vieux Pucci, mourant. Salvatore, bouleversé, avoue la supercherie, destinée à apaiser l’esprit tourmenté de son père, effrayé à l’idée de se présenter devant Dieu sans avoir obtenu le pardon de ses péchés. Il dit aussi qu’un homme les fait chanter, connaissant la vérité. Norman Kiley. C’est ce dernier qui a fait tuer Stanley Blake, lequel voulait révéler la vérité à Mannix. Il se sert maintenant de Sandy comme d’un bouclier pour tenter d’échapper au détective…

 

Larry Perkins
Weston Gavin
Jay Novello

 

William Smithers
Bruce Gordon
Gregg Palmer

 

Brenda Scott
Roy Engel
Miriam Goldina

 

Un scénario habilement mené et empreint d’humanité. L’interaction de Mannix et du Père Mancino, homme sincère et bienveillant, est réussie, donnant en quelques scènes un sentiment d’épaisseur. La même sincérité émane de Sandy Blake et, contre toute attente, de Salvatore Pucci au terme de l’épisode. Si les péripéties comportent leur lot de coups (de feu et de poing), c’est cette humanité qui l’emporte en définitive, faisant de l’épisode l’une des réussites de la saison.

Bill Raisch, le Manchot du Fugitif, est assis au premier rang des paroissiens durant un prêche du Père Mancino.

 

William Smithers et Jay Novello

Larry Perkins et Mike Connors

 

 

1.22 (22) Delayed Action (Réhabilitation)

 

CBS, 2 mars 1968

Ecrit par Barry Oringer

Réalisé par Michael O’Herlihy

 

Mike Connors et Louise Sorel

 

Mannix arrive au Memorial Hospital à la demande du Sgt Wylie. Un homme, Anthony R. Spinelli, a été renversé par une voiture et tandis qu’on le transportait à l’hôpital il n’a prononcé qu’un seul mot : « Mannix ». Wylie s’attend donc à ce que Mannix le connaisse ; mais le détective dit ne l’avoir jamais vu.

Tant que l’homme est incapable de parler, Mannix n’a que peu de choses pour enquêter. Une photo d’une petite fille, déjà ancienne, avec la mention Greenbriar Photography, qui conduit Mannix jusqu’au photographe Watkins dont le visage paraît gêné quand il lui montre la photo. Mannix l’oblige à fouiller dans ses dossiers et repart avec un document que Watkins voulait manifestement lui cacher. La petite fille est devenue un ravissant modèle dont le styliste Herbanoff donne à Mannix le nom : Danielle Michaels. Celle-ci a rencontré semble-t-il un problème d’addiction qui l’a conduite à demander l’aide de Synanon, une association proposant un soutien psychologique aux victimes d’addictions. Alors qu’il se rend aux bureaux de Synanon, situés en bord de plage, Mannix manque être transpercé par le harpon que tire sur lui un homme revêtu d’une combinaison de plongée. Poursuivant cet homme, il tombe sur trois individus en tenue de plongée qui entreprennent de l’interroger sur sa présence dans les locaux de Synanon : Warren, Louie et Harry. Un quatrième se joint à eux, Brian, ainsi que deux femmes, Barbara… et Danielle. Mannix n’aura guère le temps de parler à celle-ci : Benny, le responsable de Synanon, qui le connaît, interrompt la petite réunion et fait partir tout le monde sauf Mannix.

Peu après, à Intertect, Mannix reçoit la visite de Sam Bailey qui lui révèle que Danielle Michaels est en réalité Mary Higgins, la fille de Joe Higgins, le responsable de l’explosion survenue le 14 octobre 1945 dans l’immeuble du Clarion, qui fit plusieurs morts. Higgins est mort en prison et Bailey, qui le connaissait, s’est occupé de Mary, alors enfant. La jeune femme apprend plus tard à Mannix que Spinelli s’est aussi occupé d’elle. Ils ont voulu la protéger de ce que son père avait fait mais Mary n’en a pas moins dû apprendre à composer avec la culpabilité que fit naître en elle le fait d’être la fille de Joe Higgins. Mary accompagne Mannix dans l’appartement de Spinelli, où ils découvrent des photographies prises le 14 octobre 1945 et montrant, au volant de la voiture que Joe est censé avoir conduite ce jour-là, devant le Clarion, un autre homme : Spinelli. Ce dernier, capable à présent de parler, avoue que c’est lui et non Higgins qui posa la bombe ce jour-là. C’est ce qu’il voulait que Mannix découvre, afin que Mary sache qu’elle n’était pas la fille d’un criminel.

Mais Mannix ne croit pas à l’histoire de Spinelli. Faisant analyser les photographies, il découvre que le visage de Spinelli à la place du conducteur est un trucage. C’est auprès de Sam Bailey qu’il espère découvrir la vérité. Bailey était lui aussi un ami de Higgins et il faisait partie du groupe au nom duquel fut posée la bombe. Mannix le trouve en séance à Synanon ; prenant place lui aussi dans le cercle, il oblige Bailey à avouer la vérité. C’est Bailey qui a posé la bombe ce jour-là ; Higgins l’avait assuré que l’immeuble du Clarion serait vide. C’est pour cette raison que Higgins a ensuite pris sur lui la responsabilité de l’attentat, confiant son enfant à Bailey. Mais cette vérité en cache encore une autre, que Mannix révèle en se rendant au centre océanographique où travaille Mary. Richard Sefton, le directeur du centre, vêtu cette fois d’un costume et non d’une combinaison, pointe de nouveau sur Mannix un fusil à harpon : c’est lui qui, en 1945, affirma à Higgins que l’immeuble du Clarion serait vide. Il fut grassement payé pour cela par des gens qui se sont servis des militants idéalistes et fanatisés qu’étaient Higgins et Bailey pour perpétrer un crime qui servait leurs intérêts…

 

Louise Sorel
Richard Bull
Eddie Ryder
Michael Greene

 

John McLiam
Ronald Long
Peggy Rea
Walter Mathews

 

Ned Glass
Joel Fluellen
Craig Littler
Walter Koenig

 

Avec Louise Sorel (Danielle Michaels / Mary Higgins)

 

Le sentiment d’étrangeté (à la James Bond) que provoque le plongeur tirant un harpon sur Mannix qui vient de garer sa voiture en bord de plage est prolongé par la rencontre avec les trois autres plongeurs qui, insensiblement, se révèlent non des « gorilles », comme Mannix a l’habitude d’en rencontrer sur sa route, mais des patients d’un groupe de thérapie dans lequel le détective se retrouve embrigadé sans véritable explication. La séance, avortée, est reprise dans le dernier acte : Mannix s’assoit de nouveau dans le cercle et fait avouer la vérité qu’il recherche à l’un des membres du groupe, sous la pression des autres. Les injonctions des autres membres sont filmées en gros plans, dans un montage rapide qui crée un sentiment d’oppression et de violence : la violence des « malades » pressant l’un des leurs de cracher, littéralement, la vérité qu’il cache et qu’ils soupçonnent d’être plus terrible que leurs propres secrets. Leur souffrance se délecte de celle de celui contre qui ils se liguent, sous l’œil gêné de Mannix qui, lui, garde sa lucidité dans un moment de fièvre malaisant (on se permet ici d’utiliser ce mot issu, dit-on, du lexique adolescent et entré en mai 2019 dans le Petit Robert).

 

Acte IV : un dialogue de Lew et Mannix oppose la technologie informatique de pointe d’Intertect (réalisant le rêve de Lew, avoue-t-il dans un moment de confidence – voir ci-après) et… le sentiment, auquel préfère se fier Mannix. Le « feeling ». Deux méthodes ! Plus tôt, en apportant à Mannix les réponses fournies par l’ordinateur 360 sur Danielle Michaels, Lew découvrait que Mannix les détenait déjà : il venait de les recevoir de vive voix de la bouche d’un homme venu lui parler. La machine vs. l’humain.

 

Mannix est assis au bureau, absorbé par l’examen de photographies. Il écoute distraitement Lew qui est assis sur le bord du bureau et nettoie ses lunettes.

Lew – Joe, do you know how I began this organization ?

Mannix – I think so, Lew.

Lew – I began with a subleased ten-by-12 office, a desk and a box of stationery donated by my mother, and an idea. An idea, Joe.

Mannix – Yeah, I know.

Lew – It was an idea both old and new. Now, some people call it cybernetics, but that’s such a cold word, Joe.

Mannix – Mm.

Lew – No, I prefer to think of it in terms of mathematical precision, where all is order and nothing is left to man’s irrational temperament.

Mannix – Yeah, I know.

Lew – You know, you know, yes. But do you listen ? You’ve been suspended, Joe. In the orderly scheme of things, a man who is suspended sits home and waits. Do you know what that word ‘suspended’ means ?

Mannix – Yeah, I’ve heard of it.

Lew – Then why… why, Mannix, are you here ? Why are you here ?

Mannix – It’s these pictures, Lew, I… just got a feeling.

Lew – You’ve got a feeling. A million and a half dollars worth of the finest computers devised by man and there they sit, silent, mute, meaningless, because you’ve got a feeling.

 

HNK 272 est l’immatriculation de la voiture qu’était censé conduire Joe Higgins le 14 octobre 1945.

 

 

1.23 (23) To Kill a Writer (Le suicide se porte bien)

 

CBS, 9 mars 1968

Ecrit par Ben Gershman et David Braverman

Réalisé par Charles Rondeau

 

Mike Connors face au géant Ted Cassidy

 

En rentrant plus tôt que prévu d’une excursion de pêche, l’écrivain Dwight West découvre dans son salon une note de suicide écrite… par lui. Il engage Intertect pour découvrir qui a placé là ce document, sans doute extrait d’un de ses manuscrits. Alors qu’il dit à Mannix qu’il ne se connaît pas d’ennemi, un coup de feu est tiré vers l’intérieur de sa maison. Mannix, en sortant, ne voit pas le tireur mais tombe sur un colosse de deux mètres au visage dur et impénétrable, qui s’en va sans dire un mot. Mannix envoie l’écrivain se cacher dans un hôtel tandis qu’il reste lui-même dans la maison, espérant le retour du tireur. C’est Willie Lang qui passe ce soir-là sa tête par la fenêtre de Dwight West. Willie est un escroc, il se dit l’ami de l’écrivain. Comme ce qu’il en tire ne le satisfait pas, Mannix le laisse repartir afin de le suivre. Lang le conduit jusqu’à Orlando Quinn, avocat spécialiste des affaires criminelles, qui défendit Lang dans une affaire mais semble étranger, a priori, à l’affaire West. Il en tire tout de même un nom : Nikki Jason, une amie de l’écrivain. Mannix rend visite à la belle, dont, pour l’instant, il ne tire pas grand-chose non plus. Et voilà que West disparaît : on le croit mort quand la morgue demande à sa fille Julie de venir reconnaître un corps sur lequel on a retrouvé des effets personnels de Dwight West, mais le corps est celui de Willie Lang. West réapparu, c’est l’agent d’Intertect laissé avec lui, Swanson, qui est assommé tandis que West a de nouveau disparu. Il a laissé cependant un message disant qu’il allait voir Montoya à l’Observatoire Griffith.

Felipe Montoya a été accusé du meurtre de la Vénus Rouge, une femme qui, dit-il, était sur le point de l’épouser quand elle a été assassinée. Le fin mot de l’affaire n’est toujours pas connu et c’est le matériau de base du prochain livre de West. A l’Observatoire, Mannix ne trouve pas West mais tombe sur Montoya qui l’accuse de faire partie de ceux qui ont assassiné sa fiancée et tente de le tuer avant de s’enfuir. Parti ensuite chez Montoya pour terminer leur « conversation », Mannix manque de nouveau se faire tuer et c’est Montoya qui y reste. Mannix retourne alors chez Dwight West où il trouve Orlando Quinn. Celui-ci pointe un revolver sur lui quand le détective évoque des révélations qu’aurait faites Montoya. Tentant un coup de bluff, Mannix feint de savoir que c’est Quinn qui a tué la Vénus Rouge, et il tombe juste. Elle s’était moquée de lui après avoir prétendu qu’elle l’aimait. Reste à Mannix à échapper à la balle que Quinn lui destine…

 

Michael Strong
Paul Petersen
Art Lewis

 

Patti Chandler
Shirley Bonne
Karl Lukas

 

Larry D. Mann
Ted Cassidy
David Fresco

 

Avec Karl Lukas ([William] Starkey)

Vf Claude Bertrand (West), Michèle Bardollet (Nikki), Henri Djanick (Swanson)

 

Intrigue à rebondissements et fausses pistes, ce qui est la marque de fabrique de la série. Les disparitions à répétition de l’écrivain amènent une certaine confusion. Lorsqu’il réapparaît une dernière fois, à la fin de l’épisode, c’est pour annoncer qu’il a découvert le véritable assassin de la Vénus Rouge… alors que Mannix vient de découvrir lui-même l’assassin (qui n’est pas le même). Les « adolescents » de l’épisode semblent surtout là pour faire diversion.

Patti Chandler, qui interprète la fille de l’écrivain, a été visiblement doublée (dans la VO) et sa voix est toujours en décalage par rapport aux autres.

 

Nikki – You seem worried.

Mannix – Just runs in my family. I’ve got an uncle in the hospital, worried about a heart attack every day of his life until he was 97.

Nikki – He finally had one.

Mannix – Broke his leg last week. Tripped, walking down the aisle of a burlesque house.

 

 

1.24 (24) The Girl in the Frame (Prenez garde à la peinture)

 

CBS, 16 mars 1968

Ecrit par Wilton Schiller

Réalisé par Barry Crane

 

 

Calvin Norris, un collectionneur d’art, engage Mannix pour retrouver un modèle qu’il a vu poser pour le peintre Lang. Il n’a aperçu la fille qu’à travers la lunette qu’utilisait un autre artiste, Marcos, pour observer la fille depuis son atelier situé en face de celui de Lang, et ce simple coup d’œil a profondément secoué Norris : il a reconnu en effet le modèle qui a posé pour un tableau qu’il a acheté, jusqu’au grain de beauté sur son flanc. Seulement voilà : ce tableau est censé avoir été peint par Renoir quelque cent ans plus tôt ! Au fond, ce n’est pas tellement la question du faux qui tourmente Norris, c’est l’obsession que le tableau a fait naître en lui pour la femme au bain qu’il représente. Mannix questionne bien sûr les deux artistes mais n’en apprend pas grand-chose ; Lang, en particulier, se montre hostile et Mannix doit l’affronter à mains nues. Il n’en parvient pas moins à retrouver la trace de la fille, Linda Marley, et, se faisant passer pour un apprenti peintre, il la fait venir chez lui au prétexte de la peindre. La jeune femme démasque vite l’imposture et, Mannix refusant de la laisser partir, elle appelle la police, qui envoie le Lt Collins. Mannix est d’ailleurs surpris : il pensait que Linda allait appeler ses complices. La femme serait-elle honnête ? Sa présence chez Mannix en tout cas attire bel et bien deux malfrats, cagoulés, qui s’en prennent au détective et emportent le faux Renoir que Norris lui avait confié.

Linda, que cet incident a rendue inquiète, s’en ouvre à Marcos. Un tireur tire soudain sur eux des coups de feu à distance, tuant Marcos. L’intervention de Mannix sauve probablement Linda et met en fuite le tireur, qui a blessé Mannix au bras. Le tireur n’est autre que Lang et Mannix en vient à penser que l’escroquerie n’est finalement pas celle qui semblait d’abord évidente : la « rencontre » de Norris et de Linda Marley n’était pas fortuite, elle a été organisée par les deux peintres afin d’amener Norris à faire sortir le tableau du coffre où il le conservait. Le tableau étant faux, il n’était plus utile de le protéger et Norris l’a confié sans inquiétude à Mannix. Que quelqu’un l’ait volé à ce dernier, là est le vrai mystère. Et sa réflexion conduit Mannix à soupçonner Simms, un ami de Norris, collectionneur lui aussi, chez qui Mannix et Lew retrouvent le tableau volé. Lang cependant ne tarde pas à ressurgir, décidé à s’emparer du tableau. Mais pourquoi tant de peine pour un faux Renoir ?…

 

William Windom
Oscar Beregi
Sivi Aberg

 

Leslie Parrish
Douglas Henderson
Arline Anderson

 

M. Pataki & P. Mantee
Dabbs Greer
Ward Wood

 

Parker – Here you are, Mannix. Every artist capable of duplicating a Renoir. (Et il met dans la main de Mannix une pile de fiches tout juste sorties de l’ordinateur.)

Mannix (découragé par l’épaisseur de la pile) – Everybody paints. (Et il jette la pile à la poubelle.) Now, I’d better start working on a sensible lead.

Lew – Oh ? You have a better idea ?

Mannix – Yeah, I’d like to get an even start on whoever is out to kill that girl.

Parker (qui a repris les fiches dans la poubelle) – Well, that’s the advantage of the computer is time. Now, in just a few seconds…

Mannix – Oh, come on, Parker ! By the time I went through ten of those cards, I’d get a call from the morgue to identify the body.

Lew – Joe, who are you going to punch in the mouth to get the information ?

Mannix – Does it make any difference ?

Lew – A big difference. Because we’re rapidly approaching a point where no insurance company will handle our liability policy.

Mannix – Well, I’ll just try not to hit anyone who can afford a lawyer.

Lew (levant les yeux au ciel) – Yeah, do that.

 

Parker – One thing we did turn up, Mannix : Linda Marley was injured last night, checked into a hospital, and was released this morning.

Mannix – Your computers turned that up ?

Parker – Well, no, it was, uh… in the morning paper.

 

Lew – Now, we start using the computers. Someday you’ll realize that ten minutes in here will save you two days in the field.

Mannix – I just saved the ten minutes. A little man called me. Let me tell you something, Lew. One of these days I’m going to open up an agency of my own ans I’m going to make cardboard mock-ups of all of these monsters. Then I’m gonna get me a bright little man and stick him inside, and I’ll just bet you that I’ll get better answers from him than you’ll ever get from all of these.

(Lew demande alors à Parker d’offrir à Mannix une démonstration des capacités de l’ordinateur, en sortant en quelques instants une information censée être compromettante sur Mannix.)

Lew – We opened a closet, found a skeleton.

Mannix – Three things, Lew. Number one, what I did was for a good reason, somebody’s life was at stake. Number two, in case you hadn’t noticed, the statute of limitations has run out. I can never be called up to account for this.

Parker – You, uh, said three things.

Mannix – Number three, I programmed that into the computer myself. The whole thing never happened. (Et il s’en va là-dessus, laissant Parker et Lew perplexes.)

 

Mannix – I’d like that list.

Lew – What list ?

Mannix – The one you were just talking about. Private collectors who are rich enough to afford the Mona Lisa and, uh, crazy enough to buy it.

Lew – Now, where would I get a list like that ?

Mannix – I thought your computers could do anything.

Lew – Oh, come on ! There are limitations, Joe, you know that.

Mannix – You’ve got one little machine that can get me that list. That one. (Il montre le téléphone de Lew.) You gotta admit, the computers haven’t been of big help.

Lew – I admit it. I’ll sign a notarized statement to that affect if you want me to. However, I’d like to remind you that we are a nationwide organization. We handle thousands of cases a year. And in each one of those cases, including a couple of yours, the computers have been invaluable.

 

Une fois encore, la caméra révèle le numéro de téléphone inscrit sur l’appareil de Lew Wickersham : 555-2368. C’est un numéro que l’on a vu plusieurs fois dans la saison (pas seulement dans le bureau de Lew mais ailleurs aussi, c’était par exemple le numéro de l’écrivain Dwight West dans l’épisode 1.23, gros plan à 31’37’’). C’est aussi celui que l’on peut lire sur le téléphone de Jim Rockford au début de chaque épisode de Deux cents dollars plus les frais.

 

Ward Wood, qui sera plus tard le Lt Art Malcolm, apparaissant dans plus de 70 épisodes de la série, fait ici sa première apparition, sous un autre nom, le Lt Collins, et il ne montre envers Mannix aucune sympathie, au contraire.

 

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