Guide réalisé par Thierry Le Peut

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Pour revoir la saison 4 en DVD, il faut passer par la VO (sans sous-titres), disponible chez VEI. Sans bonus. En France, seules les saisons 1 et 2 sont disponibles en DVD.

 

Saison 4

(1974-1975)

 

Producteur exécutif Quinn Martin

Produit par Anthony Spinner

 

4.01  Kelly’s Song (Une femme de bonne volonté)

CBS, 11 septembre 1974

Ecrit par S.S. Schweitzer

Réalisé par William Wiard

Pour le Capitaine Sam Royce, le meilleur moyen pour coincer rapidement Fred Ellis, qui vient d’abattre un policier, est d’obliger Kelly Prentice à collaborer avec la police. Fred était le maquereau de Kelly deux ans plus tôt mais, depuis, elle a refait sa vie avec l’aide de Cannon qui lui a promis qu’elle ne serait plus jamais ennuyée par Ellis. Refusant de la laisser entre les mains de Royce, Cannon insiste pour superviser l’opération, malgré l’hostilité affichée de Kelly, qui lui en veut de trahir sa parole. Elle rentre donc à L.A. avec lui et fait savoir qu’elle cherche Ellis. Celui-ci ne tarde pas à la contacter et Cannon l’accompagne au rendez-vous fixé par Ellis ; hélas, la police intervient si maladroitement que le piège est éventé et il s’en faut de peu qu’Ellis ne tue Kelly. Celle-ci fait appel à un ami, Carl Kingston, pour lui trouver une planque que la police ne connaîtra pas, mais Ellis ne l’en retrouve pas moins. Cannon dispose néanmoins d’un levier pour la sauver : il sait pourquoi Ellis est revenu après avoir disparu durant deux ans, et ce qu’il cherche…

Avec Stefanie Powers (Kelly Prentice), James Sloyan (Fred Ellis), Frank Marth (Capt. Samuel E. Royce), Fred Beir (Carl Kingston), Janice Heiden (Jessica). Et avec Skip Ward (Dave Lambert), John Deke Russo (Charley Victor), John Orchard (Dolfe), Ian Abercrombie (bartender), Frank Bonner (Allecino), Dort Clark (Lt Harvey Masters).

Invraisemblable et incohérent, le scénario place Cannon en position d’attente et met au premier plan le personnage de Kelly, sans toutefois offrir autre chose à Stefanie Powers qu’un rôle caricatural. L’attitude des policiers, la part qu’accepte de jouer Cannon, les péripéties mises sur le chemin des personnages ne sont ni convaincantes ni palpitantes.

Il ne serait qu’à moitié étonnant que le scénario de S.S. Schweitzer soit emprunté à une autre série et nullement écrit pour Cannon, à moins qu’il ne s’inspire simplement d’un film où le rôle de Cannon serait en fait celui d’un policier.

Plusieurs rôles très secondaires mais néanmoins parlants ne sont pas crédités au générique de fin.

Stefanie Powers et William Conrad

 

4.02  The Hit Man (Le tueur)

CBS, 18 septembre 1974

Ecrit par Robert Heverly

Réalisé par William Wiard

Cannon a la désagréable surprise d’être accueilli par un tueur à gages à son retour chez lui. Mais Leo Crothers n’est pas venu le tuer : il est venu lui demander de sauver l’homme qu’il vient d’accepter de tuer ! Crothers n’en a plus pour longtemps et il refuse de tuer un évêque catholique, Michael Harrigan, dont la pègre de Woodfield veut se débarrasser car il est prêt à prendre la tête d’une révolte citoyenne contre la criminalité dans sa ville. Crothers a été engagé par Lester Cain, dont le lieutenant à Woodfield est Alex Brennan. Ce dernier n’a jamais vu Crothers et Cannon emprunte donc l’identité du tueur en se rendant à sa place à Woodfield. Il espère simuler le meurtre de l’évêque et confondre les tueurs ; mais Harrigan refuse de coopérer avec lui, préférant se dresser dignement face à la pègre. Cannon convainc le Père Gant de l’aider en dépit de l’évêque mais il a un autre souci : la pègre a un informateur au sein de la police, capable de faire voler en éclats sa couverture…

Avec Richard Kiley (Bishop Michael Harrigan), Richard O’Brien (Chief Michael Ames), Ray Danton (Alex Brennan), Val Avery (Leo Crothers), Michael Bell (Delaney), Christopher Connelly (Father Joseph Gant). Et avec Paul Stewart (Lester Cain), Than Wyenn (Mr Bruce) et J.H. Lawrence, Jim Driskill, Dennis Whitcomb, Jonathan Hole, Francisco Ortega (le docteur).

Il faut accepter que Cannon puisse se faire passer pour un tueur à gages (malgré sa renommée, qui devrait le faire reconnaître de la pègre autant que de la police, même s’il agit ici dans une autre ville que L.A.) et admettre ensuite l’enchaînement des péripéties pour apprécier cette incursion du détective sur la voie de Dieu, dont Richard Kiley incarne un représentant courageux qui ne recule pas devant une bagarre aux poings avec des mafieux. Mention spéciale au finale… assourdissant.

Lester Cain sera en 1984 le nom de l’un des commissaires de Rick Hunter.

Cannon fait son auto-portrait en disant au Père Gant ce que la police de L.A. pourrait dire de lui.

 

4.03  Voice From the Grave (Affaire en suspens)

CBS, 25 septembre 1974

Ecrit par Robert Hamner

Réalisé par William Wiard

Ray Wheelock était un bon policier mais une affaire continue de le tourmenter quatorze ans après : un double meurtre commis par Andy Norlan, qui a purgé une peine pour ce crime. Ses investigations inquiètent manifestement quelqu’un car un tueur à gages tente de le tuer. A la demande de la fille de Ray, Susan, Cannon accepte d’enquêter à son tour. Il fait le tour des protagonistes de l’affaire, attirant à son tour l’attention du tueur à gages. Celui-ci travaille pour Hollinger, l’avocat du riche Owen Kendall, qui a bâti son empire industriel après la mort de son associé Eddie Ryan, l’une des deux victimes d’Andy Norlan. L’agitation suscitée par Wheelock et Cannon persuade Norlan qu’il est temps de jouer sa carte maîtresse : faire chanter Hollinger et mener une vie de millionnaire qui le dédommagera des années passées en prison. Gloria Norlan a beau tenter de le raisonner, il s’y voit déjà, grâce aux photographies et à l’enregistrement audio qu’il cache depuis 14 ans et qui impliquent Hollinger et Kendall dans la mort d’Eddie Ryan. Le tueur met la main sur ces documents et envoie Gloria à l’hôpital, mais elle a encore assez de vie pour révéler à Cannon où trouver des copies de ces précieux documents…

Avec Robert Webber (le tueur), Jason Evers (Hollinger), Michael Baseleon (Lt Gus Mancuso), Madlyn Rhue (Gloria Norlan). Et avec Ford Rainey (Raymond Wheelock), Dennis Patrick (Owen Kendall), Dick Bakalyan (Andy Norlan), Virginia Gregg (Kay Ryan), Patricia Stich (Susan Wheelock), Milton Frome (nightclub owner), Larry J. Blake (Grant Sylvester), Patrick O’Hara (butler), Toni Berrell (girl), Ron McIver (Jim Grady), Michael Patrick Regan (sergeant), Nicholas Worth (longshoreman).

Robert Hamner déroule une intrigue convenue sans chercher à sortir des sentiers battus. Seul le spectateur s’étonne qu’un policier chevronné comme Ray Wheelock ait travaillé 14 ans sur une affaire que Cannon dénoue en si peu de temps, comme de l’amateurisme du tueur à gages et de celui qui l’emploie. On notera aussi que l’immeuble où vit Cannon est décidément bien dangereux : c’est le second tueur à gages qui attend Cannon devant sa porte, après Val Avery dans l’épisode précédent.

Susan est une photographe dont le travail intéresse forcément Cannon : elle photographie une table bien garnie !

Cannon s’inquiète moins pour les moines du dernier acte que pour l’évêque de l’épisode précédent : il les laisse gérer seuls le tueur à gages blessé qu’il abandonne sur leur pelouse.

 

4.04  Lady in Red (La dame en rouge)

CBS, 2 octobre 1974

Ecrit par Max Hodge

Réalisé par William Wiard

Un homme d’affaires, Arthur Rogers, engage Cannon pour suivre discrètement sa femme Evelyn tandis qu’elle portera à son patron, J. N. Hagenson, à San Francisco, des bons au porteur d’une valeur qu’il dit négligeable. Evelyn ne doit pas savoir qu’il la suit. Ce que veut Rogers, c’est une description précise de la ou des personne(s) qui pourraient la suivre. Mais, dès l’aéroport, Evelyn Rogers fausse compagnie au détective en changeant complètement d’allure dans les toilettes pour femmes. Elle est retrouvée plus tard dans un motel, défigurée par des balles tirées à bout portant. Son meurtrier a volé les bons. S’il est accusé d’être responsable, par son incompétence, de la mort de Mrs Rogers, Cannon n’est pas homme à en rester là. Pourquoi Evelyn a-t-elle déjoué la filature ? Qui a-t-elle retrouvé dans ce motel ?

Pas besoin d’être un grand détective pour soupçonner Arthur Rogers de dissimuler quelque chose. L’assassin, c’est lui, même si le détective ne le sait pas encore. Pour l’heure, il remonte la piste d’un possible amant, qui le conduit jusqu’à Udo Giesen, le jeune assistant de Rogers. Ses soupçons se transmettent à Armand, le musculeux homme à tout faire de J. N. Hagenson, chargé de suivre Cannon pour le tuer dès qu’il aura retrouvé les bons, bien plus précieux que ce qu’en a dit Rogers, et Armand amoche le pauvre Udo qui, en définitive, est victime de la machination de Rogers au même titre que Cannon. Udo a une petite amie, Susan Williams, mais la beauté du jeune assistant avait aussi séduit Mrs Rogers, et il semble que le mari s’en soit rendu compte. Tout cela ne fournit pas encore toutes les clés de l’affaire mais Cannon s’en approche, traînant Armand dans son sillage…

Avec Steve Forrest (Arthur Rogers), Laraine Stephens (Susan Williams / Evelyn Rogers), David Soul (Udo Giesen). Et avec Robert Emhardt (J.N. Hagenson), Larry Ward (Lt Coxen), Claudia Jennings (Evelyn Rogers / Susan Williams), Lawrence Montaigne (Armand Duvall), Elissa Von Zobor (Leni Giesen), Marcia Mae Jones (neighbor), Diana Chesney (cleaning woman), Damian London (travel agent), Nancy Bell (travel clerk), Kay E. Kuter (motel manager), Marvin Dean Stewart (James McCary), Larry Watson (Don Muller), David Parish (airport attendant), Russell Shannon (taxi dispatcher), Dorian Schafer (woman).

Le premier bon épisode de la quatrième saison. Un scénario maîtrisé, habilement retors, qui donne au détective une raison personnelle d’enquêter mais soigne aussi les personnages secondaires, des criminels aux victimes, dans un astucieux jeu de travestissement, de fausses identités et de manipulation. David Soul, dont c’est la seconde apparition dans la série, impose sa présence dans un casting de qualité.

Le français et l’allemand s’invitent dans les dialogues : originaire d’une ville située à la frontière de la France et de l’Allemagne, Udo Giesen et sa mère parlent les deux langues. Armand lui aussi est d’origine française. Cannon a donc l’opportunité de prononcer quelques mots dans cette langue (ces jeux de langues ayant évidemment plus de sens dans la VO que dans la VF).

Ancien flic, Cannon bénéficie souvent de l’estime voire de l’amitié des policiers, et donc de leur aide dans ses enquêtes. Le Lt Coxen, ici, prend le contrepied de ce cliché, en déclarant à Cannon que si le Chef et toute la police l’apprécient, lui en revanche n’en a rien à faire. Il ne l’aime pas, point, ne se prive pas de l’envoyer promener et ne veut pas le voir traîner dans ses pattes.

Pour la troisième fois en trois épisodes successifs, un tueur arrive jusqu’à la porte de Cannon. Sans porter de David Soul qui lui colle son poing sur la figure sans s’être fait annoncer.

L’immatriculation de la voiture de Rogers, 777 EHY, a été et sera plusieurs fois utilisée dans la série (comme dans d’autres, notamment Police Woman).

28’55 : gros plan sur la carte de visite de Cannon.

 

4.05  The Deadly Trail (Double imposture)

CBS, 16 octobre 1974

Ecrit par Calvin Clements

Réalisé par George McCowan

Cannon est cueilli à la sortie du green par deux gardes du corps qui le conduisent jusqu’au siège de la compagnie du célèbre Général Nielson, ancien militaire reconverti en homme d’affaires, avec son ancien aide de camp le Colonel Cade. Nielson demande au détective de retrouver la fille dont il a longtemps ignoré l’existence, née durant la guerre de Corée d’un mariage éphémère avec Donna Roberts ; c’est dans un banal reportage télévisé qu’il a reconnu en une jeune femme arborant une croix égyptienne autour du cou le portrait craché de ce qu’était sa mère vingt ans plus tôt. Sur la base des quelques informations que lui donne Nielson, Cannon réussit en cinq heures à retrouver la jeune femme, là où Cade a échoué pendant six mois. Il persuade Cheryl, réticente, de rencontrer son père. La jeune femme est ensuite identifiée par Donna, sur la foi d’une marque de naissance. Tout est bien qui finit bien : Cannon est remercié de son efficacité et le Général retrouve sa fille.

Pourtant, Cannon a des doutes. La facilité avec laquelle il a retrouvé Cheryl le rend sceptique. Aussi décide-t-il de creuser davantage, au grand dam de Cade : ce dernier, en effet, a monté cette imposture avec la complicité de Donna, afin de faire de Cheryl l’héritière de la fortune de Nielson, et tout simplement de la capter à son profit. En poursuivant son enquête, Cannon risque de mettre au jour la supercherie, aussi devient-il l’homme à abattre…

Avec Kevin McCarthy (General Nielson), William Smithers (Colonel Cade), Katherine Cannon (Cheryl Blythe). Et avec Whitney Blake (Donna Roberts), Ronne Troup (Cherry Sanders), Bill Quinn (Mr Tobias), Grace Lee Whitney (Ida), Dennis Dugan (George Peters), John Milford (film editor), Paula Victor (casting director) et Lee Paul (Shaw – non crédité).

L’intrigue est simple et rondement menée, sans coups d’éclat mais avec méthode.

A la fin de l’épisode, Nielson propose à Cannon de monter à cheval ; il refuse pour ne pas être accusé de cruauté envers l’animal.

Les bad guys, Shaw et son complice, essaient de précipiter la Ford Lincoln Continental de Cannon du haut d’une falaise. C’est la preuve qu’ils n’ont pas vu la série : la Continental n’est jamais abîmée. Le spectateur sait donc à l’avance que la voiture n’atteindra pas le bord de la falaise. Dans le dernier acte, quand elle passe à travers une barrière, il est visible que celle-ci n’est pas très solide et que la carrosserie n’a rien à en redouter. (Ironiquement, la Continental sera pourtant abîmée… quelques semaines plus tard, dans le 4.12 !)

Mention spéciale à la partition musicale de Tom Scott, qui ajoute un intérêt supplémentaire à cet épisode.

 

4.06  The Exchange (L’otage)

CBS, 23 octobre 1974

Ecrit par Jackson Gillis

Réalisé par George McCowan

Le Sgt Jorge Martinez est assassiné par Luis Gutierrez, qu’il avait contribué à envoyer en prison. Gutierrez compte assassiner également le Lt Lyle Stacy, à qui il reproche la mort de son frère cadet, tué lors de son arrestation. Stacy est un ami de Cannon et répond à l’appel à l’aide de la fille du policier, Barbara, qui s’inquiète pour son père. Lorsque Gutierrez enlève Davey King, jeune aspirant policier, protégé de Stacy, et ordonne à ce dernier de le retrouver au nord de L.A., quelque part dans le désert, Cannon fait son possible pour suivre la trace de son ami qui veut agir seul. Gutierrez a emmené Davey dans un ranch abandonné, près d’une vieille mine, et il a tout préparé pour recevoir Stacy. Cannon décide de s’inviter au règlement de comptes en empruntant un chemin dangereux : les galeries de la mine, qui menacent de s’effondrer sur lui…

Avec Robert Loggia (Luis Gutierrez) et Edward Binns (Lt Lyle Stacy). Et avec George McCallister (Davey King), Suzann Arnold (Barbara Stacy), Russell Thorson (le vieux conducteur de la Jeep), Roberto Contreras (le propriétaire de la salle de billard), Abel Franco (Sgt Jorge Martinez), Ron Henriquez (Garcia), Ray Vitte (Joe), Rick Richards, Owen Bush (le soigneur), Tom Stewart, Edward Olmos (joueur de billard), Jason Laskay, Ed Deemer, Robert Rhodes, Chester Jones, John Steadman, Walt Davis, Lance Kerwin (l’enfant qui porte le message).

« Die at Noon », ou pourquoi pas « High Noon », pourrait être le titre de cet épisode qui reprend un thème de western pour l’adapter à Cannon. L’histoire est simple, efficace, servie par de bons acteurs.

 

4.07  The Avenger (Le vengeur)

CBS, 30 octobre 1974

Ecrit par Robert Sherman

Réalisé par Corey Allen

Lorsque son ami le detective Ted Anschluss l’appelle pour l’informer qu’il a trouvé Del Foxworth, un fils de bonne famille que Cannon est chargé de retrouver, Cannon lui demande de le prendre en filature le temps qu’il arrive. Mais Ted décide d’intervenir lorsqu’il surprend Del en compagnie du dealer Yamagata, lequel réagit en tirant sur Ted avant de s’enfuir. Del disparaît également. Le partenaire de Ted, Calloway, reproche à Cannon ce qui est arrivé, comme le fait le père de Ted, Arthur, bien qu’il ne le dise pas. Arthur et Cannon remontent la piste de Yamagata et acculent le dealer dans le manège hanté d’une fête foraine, où ils sont forcés de l’abattre. C’est encore Arthur qui retrouve le premier Del Foxworth, auquel il donne un rendez-vous en se faisant passer pour un dealer. Del n’est pas un junkie, comme on l’en accuse, mais son amie Sally l’est, et a désespérément besoin d’une dose. Lorsqu’Arthur lui demande de le retrouver à l’endroit de sa rencontre avec Del, et qu’ensuite Calloway lui apprend que l’examen balistique a révélé que c’était l’arme de Yamagata qui avait tué Ted, et qu’il en a déjà informé Arthur, Cannon comprend que ce dernier ne cherche plus à coincer le meurtrier de son fils mais à se venger des deux hommes qu’il juge responsables de sa mort au même titre que Yamagata : Del Foxworth et Cannon…

Avec Robert Walker (Del Foxworth), Dane Clark (Arthur Anschluss), Greg Mullavey (Lt George Calloway), Diana Douglas (Mrs Foxworth), Kay Lenz (Sally). Et avec Henry Beckman (Billy Burrows), George Gaynes (Edward Foxworth), Nora Marlowe (Edna), David Dukes (Ted Anschluss), Pat Morita (Chuck Yamagata), Karl Lukas (truck driver), Florence Sundstrom (Mae), Sandy Balson (Ruth Anschluss).

 

4.08  A Killing in the Family (Affaire de famille)

CBS, 6 novembre 1974

Ecrit par Larry Alexander

Réalisé par George McCowan

Gail Haggarty, une femme de 33 ans, meurt dans un accident de voiture. Les examens post mortem révèlent qu’elle avait avalé une pleine bouteille de scotch. Cannon est engagé par Wilcox, un homme qui dit représenter la compagnie d’assurances auprès de laquelle elle avait souscrit une importante assurance-vie, qui souhaite savoir si la jeune femme s’est tuée elle-même ou a été assassinée. En rendant visite à la famille, Cannon apprend que Gail ne tolérait pas l’alcool. Dès qu’il entend cette information, Wilcox remercie Cannon et déclare qu’il n’a pas besoin de pousser plus loin son investigation. Intrigué, Cannon se rend au siège de la compagnie d’assurance, où il découvre un Wilcox très différent de l’homme qui l’a engagé. En continuant d’enquêter sur Gail Haggarty, il apprend que cet homme est Dave Nordoff, qui venait d’épouser Gail dans le plus grand secret. Dave, fils de l’éditeur Mark Nordoff, est persuadé que c’est son propre père qui a fait assassiner Gail, parce qu’il ne supportait pas que son fils épouse une femme noire. Quand il apprend par Al, le bras droit de son père, que ce dernier appartient au syndicat du crime, Dave décide d’engager un tueur à gages pour l’assassiner. Al lui présente Ace, que Dave accepte de payer sans discuter, et sans se douter un instant qu’il a été entièrement manipulé par Al. C’est ce dernier qui a tué Gail, avec Ace, et dans le seul but d’amener Dave à commanditer l’assassinat de son père, à qui Al veut faire payer la mort de son frère, qu’il a lui-même exécuté sur l’ordre de Mark Nordoff. Cannon démêle peu à peu cet imbroglio familial et criminel, et essaie d’empêcher Dave d’aller jusqu’au bout de son projet…

Avec Peter Strauss (Dave Nordoff), Simon Scott (Mark Nordoff), Robert Mandan (Al), Paul Koslo (Ace). Et avec Jane Kean (Rhonda), Joseph Perry (Lt Karinsky), Carl Franklin (Wilson Haggarty), Roger Aaron Brown (Jebediah), Linda Scruggs (Karen), Lauren Gilbert (Devereau), Adrian Ricard (Mrs Haggarty), Dallas Mitchell (Nick), Eileen Ramsey (Gail Haggarty), Danil Torppe (rookie), Heath Jobes (Milton Chadway), Erwin Fuller (Blaine).

Cannon n’est pas le bienvenu chez les Haggarty, mais à la fin de l’épisode il gagne le respect du frère de la victime, Wilson. On a le droit de penser que c’est là un épilogue simpliste.

 

4.09  Flashpoint (La minute de vérité)

CBS, 13 novembre 1974

Ecrit par Robert Heverly

Réalisé par William Wiard

Volpone est une ville au bord de l’explosion : trois jeunes femmes violées et assassinées en l’espace de six mois, et enfin un coupable, Danny Botner, que la ville entière voudrait lyncher. Le public defender Arthur Abbott persuade Cannon de l’aider à innocenter Danny, et sans espoir de rémunération ! Cannon constate très vite qu’il n’est pas le bienvenu car il fait l’objet de provocations de la part de quelques habitants, en particulier Al Sparling. Celui-ci est un ami de Cliff Perrow, le jeune fils de la riche Nora Perrow, une sommité locale. Cannon ne terdera pas à découvrir que Cliff a un passé psychiatrique lourd. De fait, Cliff est le véritable meurtrier : il a commis ses forfaits avec deux complices, Tommy Fryer et Cindy Homes, qui le craignent. Tommy, cependant, refuse un jour d’aller plus loin et Cliff le tue, faisant disparaître son corps dans un lac. Cannon réussit à persuader Cindy de l’aider, en l’assurant que Cliff ne tardera plus à se tourner contre elle pour se protéger. Elle lui avoue que Cliff a organisé une embuscade afin de s’emparer de Danny Botner pendant qu’il sera transporté par deux policiers. Cliff veut lui faire signer une confession avant de laisser un groupe d’habitants en colère faire justice eux-mêmes. Nora Perrow, cependant, découvre dans la chambre de son fils des diapositives représentant toutes les victimes photographiées juste avant leur mort, le visage terrifié…

Avec Ruth Roman (Nora Perrow), Bob Random (Danny Botner), Robert Reiser (Tommy Fryer), Kristoffer Tabori (Cliff Perrow). Et avec Ninette Bravo (Cindy Homes), Frank Maxwell (Police Chief [James Whitley]), Martin West (Arthur Abbott), Jesse Vint (Al Sparling), James Lydon (D.A. Ben Collins), Don Dubbins (Mr [Harry] Fryer), Heather Lowe (Delores West), Olan Soulé (Polygraph examiner), Gordon De Vol (Officer Wallace), Tifni Twitchell (waitress).

Un excellent scénario qui met entre les mains de Cannon le sort d’un homme injustement accusé, sur fond de fureur collective. Le détective privé remplace une justice trop paresseuse et suffisante représentée par le chef de la police et le District Attorney.

Scène amusante et pleine de malice lorsque Cannon feint de courber l’échine devant un trio de brutes, jouant les chiots apeurés avant de sortir enfin les crocs. L’un des hommes verse une très grande quantité de sucre dans le café de Cannon, qui y goûte et… rajoute encore du sucre.

 

4.10  The Man Who Couldn’t Forget (L’homme qui ne pouvait oublier)

CBS, 20 novembre 1974

Ecrit par Robert I. Holt

Réalisé par George McCowan

Un jeune homme à moto surveille l’arivée de Peter Van Damme à l’aéroport et suit la voiture d’Eduard Stanoia, qui emmène Van Damme chez lui. Le motocycliste sort soudain un revolver et tire plusieurs balles en direction de Van Damme avant de s’enfuir. Van Damme, qui a évité les balles, refuse que Stanoia appelle la police. Aussi Stanoia, courtier de son métier, comme Van Damme, fait-il appel à Cannon, qui constate dès leur première entrevue que Van Damme n’a aucune envie de le voir s’en mêler. Il y est invité, cependant, lorsque trois hommes l’attendent chez lui et lui font subir un interrogatoire brutal pour savoir où est Van Damme ; la même nuit, Stanoia reçoit la même visite, et un peu plus tôt dans la soirée Van Damme avait échappé aux mêmes hommes, au rang desquels figure le motocycliste. Cannon doit monter jusqu’au Consulat de Hollande pour découvrir que Van Damme est en réalité un chasseur de nazis : depuis trente ans, il traque les anciens officiers SS qui se cachent sous de fausses identités partout dans le monde. Un seul lui a échappé : Erich Strasser. Jusqu’à récemment. Strasser serait l’homme d’affaires Elliot Strong et une jeune femme a été envoyée de Hollande, Anna Meister, pour s’assurer de sa véritable identité ; mais elle en est tombée amoureuse et se montre réticente aujourd’hui à faire ce que Van Damme lui demande de faire. Même après que Strong lui a avoué être bel et bien Strasser, Anna veut tant croire qu’il a changé qu’elle ne peut se résoudre à douter de lui. Même après la mort de Johnny Cabe, opportunément tué par l’explosion de sa moto après ses fiascos répétés. Elle veut toujours croire à la sincérité de Strasser quand il lui demande d’organiser une rencontre avec Van Damme…

Avec Leslie Stevens (Elliot Strong / Erich Strasser), Alf Kjellin (Peter Van Damme), Alfred Ryder (Eduar Stanoia), James Keach (Johnny Cabe) et Joan Van Ark (Anna Meister). Et avec John Ragin (Lt Vern Daggett), John Devlin (Carl), Robert Boon (le proconsul des Pays-Bas), Raymond Kark (l’employé d’hôtel), Larry Ellis, Glen Eckenroth, Pierre Gonneau.

Peut-être influencé par Le Dossier Odessa, un livre de Frederick Forsyth publié en 1972 et adapté au cinéma en 1974, Robert I. Holt signe un scénario impeccable qui laisse peu de place à la légèreté, à l’exception de l’épilogue et d’un brin d’humour dans la relation entre Cannon et le Lt Daggett. Joan Van Ark et Alf Kjellin sont parfaits et Leslie Stevens parvient à insuffler à son personnage suffisamment d’ambiguïté pour qu’un doute persiste quant à la véritable nature d’Erich Strasser. Le scénario oblige ainsi le spectateur à se poser la même question qu’Anna Meister : peut-on avoir été un criminel de guerre à vingt ans et devenir un homme respectable à cinquante ? Inspiré de Simon Wiesenthal, Van Damme est un homme sensible mais dévoué à la cause de toute une vie, qui ne laisse aucune place aux doutes qui tourmentent Anna ; pour lui, les criminels nazis ne doivent pas seulement être arrêtés, ils doivent être jugés et subir le juste châtiment de leurs crimes passés, sans aucune prescription.

Dans l’épilogue, Cannon demande à Van Damme de lui envoyer de Hollande… de la nourriture.

La piscine de Strasser est celle de Gull’s Way, la future maison de Hardcastle dans Le Juge et le pilote.

 

4.11  The Sounds of Silence (Mort ou vif)

CBS, 4 décembre 1974

Adaptation de Stephen Kandel et Anthony Spinner, histoire de Stephen Kandel

Réalisé par George McCowan

Joan Stevens engage Cannon pour retrouver son fiancé, Chris Brock. Mais le père de Chris, Jason, et ses associés d’affaires, Dick Krueger et Coy, prétendent que Chris n’a pas disparu, qu’il est en voyage et qu’il a signifié à Joan leur rupture, qu’elle refuse d’admettre. D’abord réticent à accepter l’engagement parce qu’il pense qu’il n’y a pas d’affaire, Cannon change d’avis en voyant Joan agressée par un homme juste après leur entrevue. Chez les Brock, il rencontre la grand-mère de Chris, Lila, une dame très âgée qui déclare tout de bon que Chris est mort, et l’engage à aller le vérifier auprès du Dr Jeffers. Celui-ci a davantage l’air d’un gourou que d’un médecin et apprend seulement à Cannon que Chris avait des problèmes psychologiques. Essayant d’en savoir plus auprès d’un véritable médecin que consultait Chris, le détective et Joan apprennent que ce médecin vient de se noyer dans sa piscine. Quand le garde du corps et meilleur ami de Chris, Eddie Main, téléphone à Cannon pour le rencontrer, c’est écrasé sur le bitume que le détective le trouve, après une chute de plusieurs étages. De quoi donner crédit aux dires de Joan, même si Dick Krueger leur fait entendre à tous deux la voix de Chris, qu’il appelle au téléphone : laconique, Chris demande à Joan de ne plus l’importuner. Un appel fabriqué à partir d’un montage audio, comme le découvre vite Cannon. Il faudra encore une tentative d’assassinat contre sa propre personne avant que le détective ne découvre enfin la vérité, dans le chalet des Brock…

Avec Leslie Charleson (Joan Stevens), Estelle Winwood (Lila Brock), William Prince (Jason Brock), David White (Dick Krueger), Andrew Prine (Coy). Et avec Robert Quarry (Dr Jeffers), Charles Dierkop (Eddie Main), Sam Chew (Chris Brock), Vince Howard, Victor Campos (Vince Rodriguez), Maurice Marsac (Maitre’d), James Sikking (Clint), Anne Newman, Patrick Culliton, Jocelyn Jones, Hunter Von Leer (security guard), Tom Pittman, Alex Gerry, Tom Ormeny.

« Death is the sound of silence », dit Krueger à Cannon dans le dénouement.

 

4.12  The Prisoner (Le prisonnier)

CBS, 11 décembre 1974

Ecrit par Norman Hudis

Réalisé par William Wiard

Cannon acceptant un contrat pour assassiner un homme ? C’est en tout cas ce qu’il laisse croire à Wayne Morgan, un héros de guerre devenu homme d’affaires, qui lui offre cent mille dollars pour le débarrasser de Johnny Fogarty, un maître-chanteur. La véritable intention de Cannon est de sauver la cible. Il ne tarde pas à établir que Fogarty est un soldat atteint de stress post-traumatique après avoir passé huit ans dans un camp de prisonniers ; il appartenait à l’unité commandée par Morgan et entièrement décimée dans une embuscade, à l’exception de Morgan, de Fogarty et d’un troisième homme, Walt Adams, décédé depuis. Considéré comme l’unique survivant, Morgan fut décoré et c’est sur ce fait de guerre qu’il a bâti toute sa réputation. Mais Fogarty sait que Morgan, en réalité, a fui. Il voulait le dénoncer à l’armée mais s’est laissé convaincre par son beau-frère Chad Roper de le faire chanter. Morgan a tenté de le tuer, avant d’engager Cannon. Ce dernier, en proposant une association à l’assistant de Morgan, Mark Ballard, espère trouver un allié mais Ballard est plus intéressé, en fait, par l’argent que la confession de Fogarty – et celle d’Adams contenue dans une déclaration signée que détient Fogarty – pourrait lui rapporter. Cannon trouve Fogarty et le persuade de s’en remettre à lui en abandonnant le chantage ; Roper, en s’y opposant, tue accidentellement Fogarty et s’enfuit avec la confession d’Adams. Cannon et Ballard lui mettent la main dessus mais Ballard choisit ce moment pour se tourner contre Cannon…

Avec Peter Haskell (Mark Ballard), Steven Keats (Johnny Fogarty), Paul Jenkins (Chad Roper) et Ed Power (Wayne Morgan). Et avec Edmund Gilbert (Major Nelson), Tim Herbert (Biff Colter), Stanley Clements (Hank Holly), Arthur Adams (Officer Murray), Carl MacIntire (TV announcer), Scott Ellsworth (Eddie Gamble).

La guerre du Vietnam dans sa forme polémique : l’ancien officier est un héros de guerre qui vit dans la peur de voir sa lâcheté révélée et sa gloire effacée, tandis que l’ex-prisonnier de guerre est un homme rongé par l’angoisse et la paranoïa, atteint de ce que l’on appellera bientôt le syndrome de stress post-traumatique. La préférence de Cannon se porte vers la victime, alors que le « héros » est d’emblée antipathique. Le scénario de Norman Hudis illustre ainsi la difficile – voire impossible – réinsertion dans la société des vétérans de la guerre du Vietnam, à une époque où celle-ci est toujours en cours.

Evénement exceptionnel dans la série : la Ford Lincoln Continental de Cannon est emboutie (arrière droit) lors d’une poursuite. Il se déplace ensuite en taxi ou dans la voiture d’un autre.

Ballard à Cannon – Fat man with a fat mouth !

 

4.13  Daddy’s Little Girl (Sans remords)

CBS, 18 décembre 1974

Ecrit par Larry Alexander

Réalisé par Leslie H. Martinson

Dans un restaurant où il dîne, Cannon empêche Gianni Testor de tuer l’un des clients et se retrouve contraint lui-même d’abattre Gianni. La fiancée de ce dernier, Edie, la fille du « parrain » Kowalski, veut se venger en tuant Cannon mais son père refuse de s’exposer en commanditant un meurtre qui n’a aucun intérêt pour lui. Elle feint alors de partir pour l’Europe et pousse Tony, le frère de Gianni, lui aussi un tueur au service de Kowalski, à l’aider à obtenir sa vengeance. En essayant de pousser la voiture de Cannon hors de la route, Tony déplaît à Kowalski qui le met en garde : si Cannon meurt, il meurt lui aussi. Edie se rend alors elle-même chez Cannon et tente de tuer Cannon. Il la désarme facilement et envisage de lui révéler ce que tout le monde ignore : Gianni est vivant, sa mort était une mise en scène pour qu’il puisse témoigner contre le Syndicat et se voir offrir ensuite une nouvelle vie. Mais, en allant proposer à Gianni de mettre Edie dans la confidence, Cannon est suivi par Tony, qui découvre ainsi la vérité. Quand Cannon revient avec Edie, Tony a emmené son frère pour le livrer à Kowalski. C’est chez lui que se retrouvent les protagonistes de l’histoire, pour un ultime règlement de comptes…

Avec Kitty Winn (Edie Kowalski) et Leif Erickson (Kowalski). Et avec Frank Christi (Tony Testor), Vincent Baggetta (Gianni Testor), Conrad Janis (Larry Warshaw), Ed Bakey (Lt Lincoln Gormley), Adam Williams (George Damler), Jeff DeBenning (Horace Van Adler), Betty McGuire (woman reporter), Treva Frazee (Mrs Tenel), Henry Capps (Kenny).

Incursion dans la pègre sur le mode soap opera : amour, vengeance, rivalités, loyautés contradictoires. On peut s’étonner de la présence de Cannon au milieu de ce marivaudage criminel : pourquoi le D.A. impliquerait-il de cette manière un détective privé dans un marché avec un tueur de la pègre ? Personne ne songe à l’expliquer.

« The fatman » est le qualificatif qu’utilise plusieurs fois Kowalski pour désigner Cannon.

Plusieurs petits rôles (serveur, policier, coroner) ne sont pas crédités au générique.

La Lincoln Continental de Cannon est poussée dans le bas-côté ; en revanche, pas d’image de choc entre la voiture et le truck qui lui fait quitter la route.

 

4.14  The Conspirators (Le témoin)

CBS, 1er janvier 1975

Ecrit par Margaret Armen

Réalisé par George McCowan

Cannon reçoit de Kimberly, Texas, une boîte contenant une cassette audio, la photo d’une jeune femme et un billet de cent dollars. Sur la cassette, une voix d’homme lui demande de venir jusqu’au Texas enquêter sur le meurtre de Nellie Fox : bien qu’Art Culina ait affirmé l’avoir vue partir par le bus, le client de Cannon prétend qu’elle a été assassinée par quatre hommes qui ont ensuite fait disparaître son corps. Dès son arrivée à Kimberly, Cannon s’adresse au shérif Pat Andrews, sans se douter qu’il parle à l’assassin. Andrews, au cours d’une sortie de chasse avec trois de ses amis, Culina, Long et Tweedy, tous trois ivres, a surpris Nellie seule et s’est jeté sur elle ; dans la lutte qui a suivi, elle est tombée et sa tête a heurté un rocher, la tuant sur le coup. Cannon croit d’abord que son client est l’oncle de la jeune femme, Walt Fox, un ivrogne, mais il comprend bientôt qu’il s’agit en fait de Johnny Shouse, un jeune homme de couleur qui travaille au garage de Long. Par téléphone, Shouse l’a conduit jusqu’au lieu du crime, où il a retrouvé un bout de vêtement taché de sang et un médaillon renfermant la photo de Nellie et celle de Johnny, qui s’aimaient. Il n’en faut pas plus à Andrews pour déclarer que Johnny est le meurtrier. Le jeune homme se tourne vers Cannon pour échapper à la foule qui le traque mais, surpris par Andrews, il est mis en cellule. Cannon continue seul ses recherches et, en prenant Culina en filature, découvre où le corps de Nellie a été jeté : dans le lac…

Avec Tom Skerritt (Sheriff Pat Andrews), Dabbs Greer (Walt Fox), Hilly Hicks (Johnny Shouse). Et avec Roy Applegate (Art Culina), Rayford Barnes (Billie Long), Dick Balduzzi (Mart Tweedy), Martine Bartlett (Maybelle Tweedy), John Dennis (deputy #1), Cathey Paine (Nellie Fox).

Un bon épisode, tourné presque exclusivement en décors extérieurs et tout entier au service d’une histoire simple et de personnages peu nombreux mais tous bien campés, sur le modèle du détective enquêtant dans une petite ville où sa présence n’est pas souhaitée (modèle classique qui était déjà celui du téléfilm pilote et que la série a réutilisé plusieurs fois, comme d’ailleurs beaucoup de séries – demandez à Mannix ou Rockford).

En prenant fait et cause pour Johnny Shouse, Cannon se dresse contre le racisme de cette petite ville du Texas ; il prévient le shérif que, n’étant ni noir ni pauvre, il ne sera pas un bouc émissaire aussi facile que Johnny. La différence de couleur de peau de Johnny et Nellie est également soulignée.

Comme la Floride dans l’épisode suivant, le Texas de cet épisode n’existe que dans la fiction, le tournage ayant eu lieu en Californie.

Le calendrier derrière le shérif et celui derrière Culina affichent le mois de septembre 1974. (6’)

La photo que découvre Cannon dans la boîte et celle qu’il donne ensuite à Walt, bien que censées être la même, sont en fait deux photos différentes.

 

4.15  Coffin Corner (Chasse à l’homme)

CBS, 15 janvier 1975

Adaptation de Robert I. Holt, histoire de Rick Husky

Réalisé par George McCowan

Richard Halsey vient de vider son compte à la banque de Tampa mais deux tueurs l’attendent à la sortie. Il prend la fuite et se réfugie dans un motel mais ils l’y retrouvent. Il s’enfuit à nouveau. Quand Cannon se présente chez Linda Halsey, disant avoir été engagé par Richard qui l’a déjà payé et lui a envoyé un billet d’avion, elle dit ne pas savoir où est son mari et ajoute qu’il aurait davantage besoin d’un docteur que d’un détective. Cannon se met néanmoins en quête de son client et, après avoir consulté un policier, Sonny Wills, il se rend chez le beau-père de Halsey, Lionel Evers, qui l’encourage à rechercher son gendre. Celui-ci, toujours traqué, est blessé par l’un de ses poursuivants, Joe Slosser, qu’il laisse finalement mort à proximité d’une route. Il trouve refuge à Bryland, chez son père alcoolique, Jack, mais un autre tueur l’y retrouve, Bert Kelly, qui se fait passer pour un policier. Jack met sa vie en danger pour permettre à son fils de s’enfuir ; battu presque à mort, il finit à l’hôpital. Richard, entre-temps, a trouvé de l’aide auprès de sa petite amie d’antan, Carole Downs, aujourd’hui fiancée au shérif de Bryland, Tom Peters. Elle soigne son épaule blessée et lui permet de se cacher dans le stade de football de Bryland (« capitale mondiale du football », avec son équipe les Bryland Gators !). Quand il en sort pour prendre le risque de visiter son père à l’hôpital, Kelly l’y attend mais l’intervention de Cannon l’oblige à se sauver sans pouvoir tuer Richard, qui s’enfuit de nouveau. La découverte du corps de Slosser a cependant livré un nouvel indice à Cannon : un numéro de téléphone noté sur un bout de papier. Quand il compose ce numéro, c’est la voix de Lionel Evers qui répond. Evers, vers lequel se tourne sa fille Linda quand Richard l’appelle pour lui révéler où il se cache…

Avec Gary Lockwood (Richard Halsey), James McMullan (Sheriff Tom Peters), Corinne Michaels (Carole Downs), Richard Evans (Bert Kelly) et Patty McCormack (Linda Halsey). Et avec Noble Willingham (Det. Sgt. Sonny Wills), Austin Willis (Lionel Evers), Karl Swenson (Jack Halsey), Joe E. Tata (Joe Slosser), Eddie Firestone (motel manager), Robert Phillips (Wilt Newton), Jack Edwards (bank manager), Tony Paxton (deputy), Bill McLean (Medical Examiner), Ted Lehmann (doctor), Herb Graham (used car dealer), Redmond Gleeson (gas station attendant).

Gary Lockwood Is Running, et Cannon suit ses traces dans l’espoir de le sauver des tueurs du Syndicat, au milieu d’un imbroglio qui ne se dénoue que dans le dernier acte. Bien mené, équilibrant l’action et les dialogues, un épisode sans temps mort.

On se demande bien pourquoi un homme à Tampa, Floride, engagerait un détective privé de Los Angeles alors qu’il se sent en danger immédiat… mais le téléspectateur est invité à ne pas se poser la question et à faire comme si l’action se déroulait en Floride, même si le tournage n’a pas quitté la Californie. Noble Willingham parle avec un accent à couper au couteau qui évoque « le Sud », même si ce n’est pas forcément la Floride.

Comme dans Mannix à la même époque, le Syndicat est le nom donné ici au crime organisé, et le tueur Joe Slosser vient de Detroit, comme pas mal de tueurs du Syndicat dans Mannix.

 

4.16  Perfect Fit for a Frame (Une ténébreuse affaire)

CBS, 22 janvier 1975

Ecrit par Robert Hamner

Réalisé par William Wiard

Cannon se rend à San Diego à la demande de R.A. Simmons, PDG d’Exothermic Industries, qui veut l’engager pour veiller sur sa fille Daphne tout en l’escortant jusqu’au Nouveau Mexique. Daphne est harcelée par un homme qu’elle a rencontré en Europe, Ellis Monroe, qui s’est révélé dangereux. Cannon est loin de se douter que Simmons, père et fille, n’existent pas vraiment, pas plus que le prétendu policier de San Diego présent dans le bureau de Simmons au moment de leur entretien. Ils sont en réalité Ed Farrell et sa maîtresse Gail Dexter, qui ont abandonné le mari de cette dernière, Phil Dexter, au milieu de l’océan… avant de découvrir qu’il avait miraculeusement survécu, attaqué par des requins certes mais recueilli par un bâteau de pêche. Dexter a juré de se venger en les tuant, mais d’abord en les terrorisant. Comme il est officiellement mort, Farrell et Gail ont élaboré un plan machiavélique pour se débarrasser de lui une bonne fois, en faisant porter le chapeau à Cannon. Après avoir tué « Ellis Monroe » pour protéger « Daphne », Cannon découvre que, le temps d’aller chercher le shérif du coin (Logan City), sa protégée a disparu. En vérifiant son histoire, le shérif Dodd apprend qu’il n’y a aucun R.A. Simmons à San Diego, aucune société Exothermic, et que s’il existe bien un Ellis Monroe il est actuellement en détention en Europe. Pour Dodd, Cannon a tout simplement assassiné sa victime, dont on ignore l’identité, et probablement la fille, enterrée quelque part. Incapable de prouver son innocence, Cannon s’évade afin de retrouver lui-même ceux qui l’ont piégé. Avec le concours d’un journaliste de KBEX à San Diego, David Ortez, il découvre l’identité du mort et n’a pas grand mal ensuite à remonter jusqu’aux deux assassins…

Avec Mitchell Ryan (Ed Farrell / R.A. Simmons), Kathleen Cody (Gail Dexter / Daphne Simmons), Ralph Meeker (Phil Dexter), Robert Donner (Sheriff Dodd). Et avec Robert Gentry ([Bill] Braden), James Sutorius (deputy Eldon), Jay Varela (David Ortez), Felipe Turich (Dr Xomiti), Doris Singleton (rental agent), Nadyne Turney (maid [Thelma]), John Kerry (policeman #1), John Davey (Lt Waley), Don Diamond (Dexter #2), Owen Hithe Pace (Marshall).

Cannon y met du sien pour se laisser piéger : le plan des méchants en effet n’est possible que parce que Cannon laisse sans surveillance, à plusieurs reprises, la fille qu’il est censé protéger. Une fois acceptée cette incohérence vénielle, on peut profiter du plaisir de voir le héros piégé, emprisonné et évadé pour prouver lui-même son innocence.

Le nom Logan City est également utilisé… dans l’épisode suivant. Il ne s’agira plus d’une petite ville avec shérif local mais d’une grande ville avec Detectives.

 

4.17  Killer On the Hill (Le tueur de la colline)

CBS, 29 janvier 1975

Ecrit par Carey Wilber

Réalisé par Harry Falk

Cannon arrive à Logan City à la demande de Cathy Caluso, dont le mari Joe, un entrepreneur du bâtiment, est accusé de tentative d’assassinat sur la personne d’un candidat au Sénat, John Widdig. Il aurait tiré du haut d’une colline surplombant la maison du politicien, en laissant suffisamment d’indices derrière lui pour permettre à la police de le trouver sans difficulté. Au premier contact, Cannon trouve Caluso bien peu sympathique ; il affirme être victime d’un coup monté parce qu’il possédait une cassette audio pouvant impliquer Widdig dans un scandale de corruption, et il faisait chanter l’entourage du politicien. Selon Cathy, cependant, Joe est un homme honnête qui a cédé à la facilité parce que, proche de la faillite, il était fatigué de voir des concurrents décrocher les marchés en versant des pots de vin. En examinant le lieu du crime, d’abord la colline, ensuite la maison de Widdig, Cannon acquiert la conviction que Caluso a effectivement été piégé. De fait, plusieurs collaborateurs de Widdig sont impliqués : ses assistants David Elder et Margaret Harder, ainsi que Marty Kaufman et P.J. Delehanty, ordonnateurs des basses œuvres. Kaufman est victime de plusieurs tentatives d’assassinat et finit par se jeter d’une fenêtre… ou par en être jeté, alors qu’il était sur le point de déballer ce qu’il savait à Cannon. Ce dernier devient la cible du tueur, Klaut…

Avec Michael Tolan (John Widdig), Brooke Bundy (Cathy Caluso), Lawrence Pressman (David Elder), Ellen Weston (Margaret Harder), George DiCenzo (Joe Caluso). Et avec Milton Selzer (Marty Kaufman), Bill Fletcher (Klaut), Virginia Vincent (Ann Kaufman), Sidney Clute (Lefty Morgan), Ken Lynch (P.J. Delehanty), Bert Holland (bartender), William Bryant (Police Lieutenant), Lindsay Workman (surgeon), Sam Edwards (bellhop), Francis De Sales - James Chandler (les invités à la réception), Robert Cleaves (l’automobiliste), Jon Cedar (policier en civil), Jack Warford, Dani Nolan (l’employée de maison), David Dreyer, Richard DiSante.

Cannon dans les eaux troubles de la politique. Il s’y jette carrément lorsqu’il plonge pour échapper à un tueur. Dans le combat de l’honnête entrepreneur contre le politicien, la question est : le candidat au Sénat est-il lui-même corrompu, ou trop naïf sur la véritable nature de ses collaborateurs ?

 

4.18  Missing at FL307 (Le cinquième homme)

CBS, 5 février 1975 (53’)

Ecrit par Carey Wilber

Réalisé par William Wiard

Janet Coyne engage Cannon pour retrouver son père, Harry Coyne, qui est sorti de prison où il a purgé une peine pour un vol dont on n’a pas retrouvé le butin, ni les complices : Harry est monté dans le vol 307 à Atlanta mais n’en est jamais descendu. Un homme met sens dessus dessous l’appartement de Janet, cherchant manifestement quelque chose qu’il ne trouve pas. Cannon interpelle un autre homme qui, depuis sa voiture garée dans la rue, surveille l’appartement de Janet ; ce n’est que plus tard qu’il apprend que cet homme, Marty Wytrovsky, était probablement l’un des complices dont Coyne refusa de donner les noms. Wytrovsky ne tarde pas à être assassiné et le dernier mot qu’il prononce quand Cannon lui demande le nom de son meurtrier est : Harry. Janet découvre alors dans un pendentif que lui avait donné son père avant d’aller en prison un morceau de ticket de consigne, qu’elle confie à Cannon. Ce ticket permettrait-il de retrouver le butin caché par Harry ? Cannon suit la piste des complices présumés de Coyne et rencontre son avocat, Douglas McGee, qu’il soupçonne rapidement d’être impliqué. Il l’ignore encore mais McGee a tué Harry à Atlanta avant de monter à sa place dans l’avion et d’en descendre sans se faire remarquer, faisant croire à la disparition de Harry pendant le vol ou à l’arrivée à L.A. C’est lui aussi qui a tué Wytrovsky, sur lequel il a récupéré un autre morceau du ticket de consigne, et il est de mèche avec Doughboy Morelli, l’homme qui a retourné l’appartement de Janet. Tous deux enlèvent Janet pour contraindre Cannon à leur donner ce qu’ils veulent…

Avec Bradford Dillman (Douglas McGee), Jess Walton (Janet Coyne), Mark Gordon (Marty Wytrovsky), Ed Barth (Paddy Chabreau). Et avec Edward Walsh (Doughboy Morelli), Barbara George (Lois Hunter), Paul Lukather (Morgan), Vivi Janiss (woman [Ms Steiner]), Artie Spain (Charlie Batts), Robert Riesel (Lt Danny Waller), Lee Delano (Detective), Sally Marr (secretary), Aldine King (clerk).

Chabreau à Cannon – Frank, you’re the only man in the world who can bribe a public officer with food.

Les mêmes – You are a fat extorsionist, do you know that ?

« Fatman », « Fats » sont les jolis noms appliqués à Cannon par Morelli.

La maison où Wytrovsky est assassiné est le Harold Lloyd Estate, utilisé comme lieu de tournage par de nombreuses séries.

La cachette astucieuse : Cannon retire une balle du barillet de son revolver afin d’y glisser le bout de ticket convoité par les bad guys.

 

4.19  The Set Up (Le complot)

CBS, 12 février 1975

Ecrit par Robert Sherman

Réalisé par George McCowan

Cannon revient du Cannon et, à l’aéroport, est apparemment pris pour un autre par une inconnue, qui insiste en l’appelant « Steve » avant de s’incliner devant ses dénégations. Sur la route, en quittant l’aéroport, il est suivi par une autre voiture dont le conducteur, en venant se placer à sa droite, tire au fusil sur sa voiture. Supposant un lien avec la méprise de l’aéroport, il cherche et trouve la femme, Alison Demorra, qui lui fournit une explication bien étrange : elle aurait agi ainsi pour protéger son frère Steven d’un tueur qui, dit-elle, les observait, désignant tout simplement au tueur une autre victime ! Ce Steven travaillant pour une firme d’avocats et principalement sur les affaires de la maison Balford, Cannon se présente chez la riche Mary Balford, pour apprendre qu’elle est décédée récemment, précisément, en fait, au moment où Steven Demorra aurait disparu de la circulation. Un autre avocat, Ward Trustin, à présent en charge des affaires de la famille, prétend que Demorra est tout simplement en vacances. En réalité, il est caché dans une dépendance par Laura Balford, la nièce de la défunte, amoureuse de lui, à l’insu de Trustin. Informé de la visite de Cannon, Steven surprend celui-ci le soir même et l’oblige à monter dans sa voiture, sous la menace d’une arme mais, dit-il, pour lui parler ; ils sont suivis par la même voiture qui suivit Cannon après l’aéroport, et poussés hors de la route. Tous deux survivent mais Steven prend la poudre d’escampette. En parlant à R.J. Stonehurst, le patron de Steven et de Trustin, Cannon apprend que ce dernier est soupçonné d’avoir intrigué pour être nommé exécuteur testamentaire de Mary Balford, juste avant qu’elle ne meure. En réalité, Trustin et Alison sont complices ; la fausse méprise de l’aéroport était un moyen de pousser Cannon à rechercher Steven, qui se cachait pour leur échapper, sachant qu’il les savait coupables du meurtre de Mary Balford. Ils ne sont pas prêts à renoncer à la fortune des Balford, faudrait-il pour cela commettre d’autres meurtres…

Avec John Vernon (Ward Trustin), Linda Marsh (Alison Demorra), Davey Davison (Laura Balford), Norman Alden (Walt). Et avec Byron Morrow (R.J. Stonehurst), Oliver Clark (Steven Demorra), Mark Allen (Lt [George] Bryce), Ivan Naranjo (Mike Viscardo), Ken Sansom (desk clerk), Joe Warfield (reservation clerk), Mavis Neal Palmer (Mildred (housemaid]), Julie Rogers (Mae), Jodean Russo (lady doctor), Frank Killmond (caddy).

De nouveau une machination dont Cannon est censé être le dindon (voir 4.16). L’intrigue est cette fois moins convaincante. Norman Alden et Mark Allen jouent deux policiers dont l’attitude à l’égard de Cannon est en total contraste : Alden plaisante et sourit tandis qu’Allen crie et finit par mettre Cannon dehors. Ivan Naranjo est Mike, vendeur de fruits et légumes qui sert aussi d’informateur à Cannon. Et lui offre une pomme Granny que le détective ne finit pas, disant qu’elle lui paraît moins bonne que quand il était un flic patrouillant dans la rue (« on the beat »). 

La Continental est de nouveau la cible d’un tir.

La Ford Mercury de Steven Demorra, une fois au fond du ravin, explose : les flammes, cependant, sont un effet spécial qui ne fait guère illusion.

 

4.20  The Investigator (L’investigateur)

CBS, 26 février 1975

Ecrit par Robert C. Dennis

Réalisé par George McCowan

La mort du journaliste Danny Reavis est-elle un accident ? Il enquêtait sur un vaste trafic impliquant des policiers corrompus de Jefferson City et est mort dans l’explosion de sa voiture quand, poursuivi par la police qui le prenait pour un cambrioleur, il a eu un accident. Sa femme Selma est persuadée qu’il a été assassiné mais son alcoolisme agit sur la clarté de ses propos. Cannon a été engagé par le maire et une commission restreinte pour enquêter en toute discrétion, mais la raison de sa présence est vite connue du chef de la police, le Capitaine Peter DeAlba, en dépit des précautions prises par le maire. DeAlba cherche à impressionner Cannon en lui recommandant de quitter la ville, ce qui n’a bien sûr qu’un effet très limité sur Cannon. Quand celui-ci cherche à retrouver des cassettes audio sur lesquelles Danny Reavis aurait consigné toutes ses données, et qu’il est pris pour cible par deux flics ripoux perchés sur une colline, O’Shea et Custick, DeAlba intervient comme par miracle ; les deux ripoux prennent la fuite et Cannon se demande quel rôle joue dans tout cela le chef de la police, dont le comportement est bien ambigu. DeAlba prétend l’avoir suivi, pour éviter qu’il ne lui arrive quelque chose. Il apparaît bientôt que Katherine Patterson, la secrétaire du maire, pourrait savoir où sont cachées les cassettes de Reavis ; elle est enlevée par O’Shea et Custick alors qu’elle s’apprêtait à quitter la ville précipitamment…

Avec Cameron Mitchell (Capt. Peter DeAlba), Marianne McAndrew (Katherine Patterson), Keith Andes (Kermit Matthews), Morgan Paull (Custick), Kelly Jean Peters (Selma Reavis) et Hari Rhodes (Mayor Jesse Satterfield). Et avec Lee De Broux (O’Shea), Ben Frank ([Sgt] Wirsching), Warren Stevens (Clifford Judd), Patricia Mattick (Frances), Arthur Adams (Leon Tatum), Jack Collins (Edinger), Lee Anthony (Danny Reavis), Jerome Guardino (junkman), Sandra de Bruin (Joyce), Gene Otis Shane (motorcycle cop), James Hayes (desk clerk).

Enquête dans un nid de vipères. Si des policiers corrompus sont clairement identifiés, plusieurs personnages demeurent dans une ombre pleine d’ambiguïté, à commencer par le Capt. DeAlba. Cette ambiguïté fait justement l’originalité de cette histoire claire-obscure et rend le couple Cannon-DeAlba plus intéressant. On devine dans l’épilogue que les faux-semblants et la politique limiteront l’effet des révélations apportées par Cannon, qui s’en va en déclarant à DeAlba qu’il est ravi de quitter sa ville. Ce qui visiblement fait très bien l’affaire de DeAlba.

En plus de « fatman », Cannon a droit de la part de DeAlba au qualificatif de « overweight shamus ». (25’)

La date sur le PV de Cannon est le 11 novembre 1974. (Le détective interpellé et verbalisé pour un délit mineur dès son arrivée dans une nouvelle ville est un poncif du genre.)

Gene Otis Shane, crédité dans le rôle du « motorcycle cop », est en fait en voiture : c’est le policier qui verbalise Cannon à son arrivée dans la ville.

 

4.21  Lady On the Run (La fugue)

CBS, 5 mars 1975

Ecrit par Gerald Sanford

Réalisé par George McCowan

Linda Merrick s’apprête à s’enfuir avec son amant, Steve Danton. Mais celui-ci est un dangereux manipulateur qui s’intéresse à son argent ; quand il tue sous ses yeux un « collecteur » venu recouvrer une dette, Ricardo Alvarez, elle prend la fuite au volant de sa voiture. Son mari, Paul Merrick, un homme d’affaires, engage Cannon pour la retrouver. C’est en visitant la salle de gym pour dames qu’elle fréquentait qu’il obtient le nom de Maria Costello, une masseuse avec laquelle elle semblait s’être liée d’amitié. Maria ne lui donne guère d’informations mais il apprend par un autre moyen qu’elle a sans doute été la complice de Steve Danton, qui à présent lui fait peur pour qu’elle l’aide à retrouver Linda. Cette dernière s’est réfugiée au Sandhaven Sanitarium mais elle s’est ainsi mise à la merci de son psychiatre, Prideman, un escroc qui, apprenant ce qu’elle a vu, lui extorque 20.000 $ en menaçant de la dénoncer pour complicité de meurtre. Cannon retrouve la trace de Linda en même temps que Danton, qui vient de l’enlever…

Avec Barbara Rush (Linda Merrick), Barbara Luna (Maria Costello), Victor Mohica (Steve Danton), Barry Atwater (Dr V. Prideman), Russell Johnson (Paul Merrick). Et avec Priscilla Morrill (Miss Rhodes), Jean Hale (Jackie Rockwell), Peter Carew (Harry), Hanna Hertelendy (Anna), Gregory Bach (Ric Alvarez), Layla Gallaway (Doris), Ilona Wilson (Olga), Nancy Reichert (nurse), Barry Delaney (Burt), John Yates (Roy).

Barbara Rush est une femme malheureuse que sa dépression met à la merci de plusieurs escrocs : un séducteur et… un psychiatre (qui, c’est heureux pour la profession, a usurpé ses diplômes). L’histoire ne présente pas d’originalité et constitue un épisode honorable mais non remarquable. Cannon joue les « facilitateurs » matrimoniaux dans un épilogue à l’eau de rose.

Le scénario de Gerald Sanford sera repris pour l’épisode 5.24 de Barnaby Jones, diffusé le 19 mai 1977. La femme dépressive sera remplacée par une ado en conflit avec son père et la clinique psychiatrique par une secte mais les grandes lignes resteront les mêmes.

C’est au Lt Marty Driscoll que Cannon téléphone après avoir mis au tapis le Dr Prideman qui le menaçait avec une arme.

Une vitre de la Continental est explosée par une balle, et un pneu éclaté.

 

4.22  Vengeance (Vengeance)

CBS, 12 mars 1975

Ecrit par Robert I. Holt

Réalisé par Alf Kjellin

Cannon est engagé par Jonathan Quill, un homme extrêmement agité, qui dit avoir engagé un tueur à gages pour le tuer… avant de changer d’avis. Il veut donc que Cannon retrouve cet homme, qu’il ne connaît que sous un pseudonyme, Ed Foster. Cannon a vite des raisons de soupçonner Quill de ne pas lui dire toute la vérité mais, pour l’heure, son enquête rend nerveux deux hommes qui travaillent pour une Organisation, Paul Wilson et « Ed », le premier ordonnant au second de résoudre le problème en éliminant Quill, et Cannon par la même occasion. Ed essaie plusieurs fois, sans succès. Cannon découvre, en chemin, que personne n’a essayé de tuer Quill : il a inventé cette histoire pour lancer Cannon sur la piste de Foster. Il est persuadé que ce dernier travaille pour la CIA, qui l’a un jour recruté pour transporter un sac en Amérique Centrale, où il a été arrêté et détenu durant deux longues années, soumis à des tortures qui l’ont traumatisé. Ce qu’il veut, aujourd’hui, c’est se venger. Ed, cependant, est un professionnel et pourrait bien avoir le dernier mot, d’autant que l’Organisation pour laquelle il travaille n’est pas du tout la CIA mais le Syndicat, en l’occurrence Vince Barkin, un criminel notoire. Il enlève l’ex-femme de Quill, Diana, afin d’attirer le détective et son client dans un piège…

Avec Monte Markham (Ed Foster / Condor), Nancy Malone (Diana Quill) et Clu Gulager (Jonathan Quill). Et avec Lloyd Gough (Paul Wilson), John Lupton (John Phillips), Brenda Venus (Ginny), Clint Young (Sgt Lawton), Mike Falco (bartender).

La curiosité de cet épisode est le couple formé par Lloyd Gough et Monte Markham, que l’on nous fait prendre d’abord pour des employés de la CIA, au comportement contrasté : autant Markham est « cool », très maître de lui, autant Gough est nerveux et paranoïaque, tremblant au moindre coup de téléphone de son lointain patron « Monsieur B ». Affronté à Cannon, le « grand tueur » Ed ne fait guère d’étincelles, hélas.

La voiture de Markham est immatriculée 777 EHY, une plaque souvent vue dans la série.

Le dénouement est tourné au Griffith Observatory, que l’on voit fréquemment dans les séries (notamment Mannix, à la même époque).

 

4.23  Tomorrow Ends at Noon (Au nom de la liberté)

CBS, 19 mars 1975 (53’)

Ecrit par Robert C. Dennis

Réalisé par William Wiard

Fabiana Di Marco, la fille d’un diplomate italien en poste aux Etats-Unis, est enlevée par un groupe de terroristes palestiniens auquel appartient Haddad, le jeune homme dont elle est amoureuse, et qui obéit aux ordres du Colonel Mirza. Les terroristes veulent ainsi faire pression sur le frère de Mario Di Marco, Lorenzo, ministre du gouvernement italien, afin d’obtenir la libération de quatre prisonniers palestiniens détenus en Italie. Mario Di Marco fait appel à Cannon pour retrouver sa fille. Il a jusqu’au lendemain, à midi. Il suit la piste de Haddad avec le concours du Lt Maxwell et d’une étudiante, Charlotte Gates, amie de Fabiana. Pendant ce temps, Haddad, blessé par l’un des employés de Di Marco lors de l’enlèvement, est détenu avec Fabiana dans un navire à quai. Il réalise bientôt que ses propres compagnons se méfient de lui parce qu’il aime sincèrement Fabiana et espère l’épouser une fois cette opération menée à bien. Aussi saisit-il la première occasion de s’enfuir avec elle. Cannon les recherche en même temps que Mirza et son lieutenant Hassan…

Avec Harold Gould (Colonel Mirza), Cal Bellini (Haddad), Ann Ruymen (Fabiana Di Marco), Harvey Jason (Salim) et Charles Cioffi (Mario Di Marco). Et avec Cheryl A. Waters (Charlotte Gates), Nicholas Lewis (Hassan), Edward Ansara (Lorenzo Di Marco), Zitto Kazann (Omar Bachar), Robert P. Lieb (Lt Maxwell), Peggy Doyle (dean Margo Rischauer), Paul Bryar (Collins the gateguard), Lou Fant (Di Marco’s employee), Sandy Balson (Di Marco’s secretary), Larkin Ford, René Assa, Morgan Page, Rocky Randall (stewardess), Gary Battaglia.

Le Moyen-Orient est d’actualité dans ces années 1970 où le monde traverse une crise du pétrole et où Israël vient de gagner la guerre du Kippour. Le terrorisme palestinien s’invite ainsi dans la série, à travers une intrigue simple mais efficace, sur fond de romance entre un combattant pour la cause palestinienne et la fille d’un diplomate italien.

Cannon – I spent a lot of time within LAPD. I’m still an honorary member of the club, as it were.

A une hôtesse de l’air qui lui demande de boucler sa ceinture, Cannon répond qu’elle est déjà bouclée… même si une partie de son anatomie empêche l’hôtesse de le voir.

 

4.24  Search and Destroy (Pas de témoin)

CBS, 2 avril 1975

Adaptation de Stephen Kandel, histoire de Robert et Esther Mitchell

Réalisé par Edward Abroms

Shelly Cochran, 18 ans, est témoin du meurtre de Jordan Pierson par sa tante Judith Hobart et « un homme noir ». Ce dernier est en fait l’avocat et amant de Judith, Paul, qui a couvert son visage d’un masque de couleur. Judith, qui a hérité la fortune de son mari, s’est servie copieusement dans les caisses de son entreprise ; Pierson l’ayant découvert, ils l’ont assassiné mais ils n’avaient pas prévu que Shelly rentrerait impromptu et les surprendrait. L’adolescente s’enfuit et Judith engage Cannon pour la retrouver. Il découvre qu’elle s’est réfugiée chez un artiste qui a l’âge de son père, Brad Sartino, qui ne couche pas avec elle mais l’aime néanmoins et est prêt à se battre pour la protéger, y compris d’un gros détective trop curieux. Cannon apprend néanmoins ce qu’a vu Shelly et persuade le Lt Driscoll de sonder un lac dans lequel le corps de Pierson pourrait avoir été jeté. Paul, inquiet de la tournure que prend l’enquête de Cannon, qu’il a suivi durant ses recherches, décide de tuer Shelly et son artiste-père pour assurer ses arrières…

Avec Dana Wynter (Judith Hobart), Lee Purcell (Shelly Cochran), Alex Rocco (Paul) et James Wainwright (Brad Sartino). Et avec Priscilla Pointer (Dr Janet Cochran), Alex Henteloff (Jordan Pierson), Steve Gravers (Lt [Marty] Driscoll), Abe Vigoda (Mr Couzellous), Julius Harris (Millner), Edgar Daniels (Jake Belden), Constance Coté (airline clerk), Brian Wood (Dr Grovner).

Le père de Shelly a été tué au Vietnam. Le titre original est d’ailleurs une expression en usage dans l’armée.

 

Tag(s) : #Guide d'épisodes 1970s, #Guide d'épisodes
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