work in progress
Embryon de guide tout juste commencé par Thierry Le Peut
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La période 30 minutes : saison 1 - saisons 2 à 6
La période 50 minutes noir et blanc : saisons 7 à 11
La période 50 minutes couleur : saison 12 - saisons 13 à 15 - saison 16 - saisons 17 et 18 - saison 19 - saison 20
(1967-1968)
Avec James Arness (Marshal Matt Dillon), Milburn Stone (Doc Adams), Amanda Blake (Kitty), Ken Curtis (Festus Haggen).
13.14 Wonder
CBS, 18 décembre 1967
Produit par John Mantley
Adaptation de William Blinn, histoire de Mary Worrell et William Blinn
Réalisé par Irving J. Moore
The drifter and the boy, part II, mais avec deux nouveaux acteurs
James Arness avec Tony Davis
Jud Pryor est un drifter, incapable de rester longtemps au même endroit, incapable aussi d’accepter la moindre chaîne, fût-elle aussi charmante qu’Annie Franklin. Il fait donc ses adieux à la belle tandis que son compagnon, le jeune Indien Wonder, attend impatiemment à la porte de la ferme des Franklin. Impatient, c’est aussi l’état de Deke, le frère d’Annie, qui ne supporte pas que ce vagabond vienne rôder autour de leur ferme pour faire les yeux doux à sa sœur. Aussi Deke fait-il appel à une brute, Bo Warrick, pour provoquer Jud et le chasser de la région. De façon bien inutile, d’ailleurs, puisque Jud a décidé de s’en aller. Bo Warrick et les frères Franklin, Deke et Ed, ne l’en arrêtent pas moins à quelque distance de la ville, qu’il a quittée sans emmener Wonder avec lui. Ils ont l’intention de le pendre, pas moins ! Wonder, qui a suivi Jud, les voit se battre et court chercher de l’aide. Il réveille le marshal Dillon et revient à l’endroit de la lutte ; mais il ne s’y trouve plus personne, juste une corde de pendu. Dillon et Wonder suivent la trace de Jud jusqu’à un saloon où, ils l’ignorent encore, le vagabond blessé a été recueilli et soigné par une fille du lieu, Willy. Dillon laisse Wonder avec Annie Franklin, qui dit avoir laissé ses deux frères à la ferme avec Bo Warrick, mais sans Jud. Dillon trouve Deke et Ed en train d’enterrer le corps de Bo Warrick ; ils se sont disputés, Ed a tué Bo pour l’empêcher d’étrangler son frère, mais Deke raconte au marshal que c’est Jud qui a tué Warrick avant de s’enfuir. Le marshal suit de nouveau la trace et arrête Jud qui, entre-temps, s’est éclipsé du saloon avec Wonder en laissant derrière eux deux femmes éprises, Willy et Annie ! Mais Deke pousse Ed à tendre une embuscade au marshal, dans l’intention de le tuer avec Jud, sans quoi ils devront répondre de la mort de Bo Warrick…
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Avec Richard Mulligan (Jud Pryor), Norman Alden (Deke Franklin), Warren Berlinger (Ed Franklin), Jackie Russell (Annie Franklin), Fay Spain (Willy), Ken Swofford (Bo Warrick) et Tony Davis (Wonder).
Jud Pryor et le jeune Wonder ne sont pas des inconnus : ils étaient les protagonistes de l’épisode 8.28, « I Call Him Wonder », où l’on assistait à leur rencontre. Jud, cependant, a changé de nom (il s’appelait Sorrel, et c’est d’ailleurs le nom que lui donnent les sous-titres de l’édition américaine lors de sa première mention, bien que le dialogue dise bien Pryor) et aucune mention n’est faite de l’épisode ancien. Il a aussi un peu changé de caractère : alors que Jud Sorrel était du genre à tourner le dos à la bagarre et à faire profil bas, Jud Pryor ne rechigne pas à jouer du poing. Toujours vagabond, il est devenu en outre un séducteur, bien qu’il refuse toute entrave à sa liberté. C’est pourquoi il envisage d’abandonner l’enfant dont il a pourtant fait son compagnon de voyage, et à qui il a appris des rudiments d’anglais qui permettent à l’enfant de communiquer et d’interagir avec son entourage. Pour distinguer plus encore les deux épisodes, l’homme et l’enfant sont incarnés par des acteurs différents. Reprendre des personnages introduits près de cinq ans plus tôt et en faire les protagonistes d’une histoire autonome avec les modifications énoncées ci-dessus est une curieuse idée ; le scénario, distrayant, choisit une tonalité plus légère que le 8.28 et est aussi moins touchant, faisant de la relation entre l’homme et l’enfant non plus le cœur vivant de l’histoire mais un élément parmi d’autres.
Festus et Doc bénéficient de leur propre intrigue secondaire, sous forme de sketch à épisodes : on les voit d’abord se disputer au sujet d’une pêche aux écrevisses à laquelle Festus essaie vainement d’inviter Doc, Festus finissant par se boucher les oreilles en poussant la chansonnette pour ne plus entendre les paroles du Doc ; puis on voit Festus s’adonnant seul à ladite pêche, avant de le retrouver dans l’épilogue, qu’il partage avec Doc. Cette saynète est indépendante de l’histoire principale, même si Doc, en entrant au Long Branch pour échanger quelques mots avec Kitty au sujet des fameuses écrevisses, s’arrête un instant près de la table où Jud et Wonder jouent aux dames.
Dillon est une fois de plus blessé au bras gauche (une éraflure).
Festus se bouche les oreilles pour ne plus entendre Doc : le monde à l'envers ?
13.17 Dead Man’s Law
CBS, 8 janvier 1968
Produit par John Mantley
Ecrit par Calvin Clements, Jr
Réalisé par John Rich
Ken Curtis avec John Dehner
Ken Curtis avec Gunnar Hellstrom
Seul dans le désert, Dillon trouve un cheval blessé couché sur le sol. Il l’achève d’une balle mais, peu de temps après, un homme posté sur les rochers lui tire dessus et le blesse à l’épaule. Il l’abat, avant de tomber de son cheval, qui s’éloigne.
Un couple de migrants italiens en route pour la Californie trouve le cheval errant et l’emmène jusqu’à la ville la plus proche, qui se trouve être Dodge. Comme il y a du sang sur la selle, et que les migrants disent avoir enterré un homme qu’ils ont trouvé dans le désert, non loin du cheval, on croit à la mort du marshal Dillon. Festus veut toutefois s’en assurer et se rend dans le désert avec Newly O’Brien, laissant Doc et Kitty avec leurs doutes. En l’absence de représentant de la loi, le Major Wall et Eriksson, à la tête de la Coopérative des Eleveurs, ambitionnent de prendre le contrôle de la ville. Eriksson prend la tête d’un Comité de Salut Public constitué d’hommes à lui et fait régner sa loi, favorable aux éleveurs et hostile aux convoyeurs itinérants qui ont l’habitude de faire paître leur bétail aux alentours de la ville moyennant un simple permis délivré par le marshal. Eriksson et Wall obligent les convoyeurs à adhérer à la coopérative, simple prétexte à faire payer le droit de pâturage. A son retour, bredouille, Festus tente d’y mettre bon ordre : il se dresse face à Eriksson et laisse Newly en charge tandis qu’il repart dans le désert, refusant toujours de croire à la mort du marshal Dillon.
De fait, ce dernier a été trouvé dans le désert par un Indien qui l’a soigné. Il se remet lentement de sa blessure. Festus finit par le retrouver. A Dodge City, cependant, Doc est rudement tabassé par les hommes de main d’Eriksson pour s’être opposé aux plans de la Coopérative, et celle-ci reprend le contrôle de la ville, abattant sans sommation trois itinérants et le jeune compagnon qu’ils ont fait évader de prison où il attendait d’être jugé après avoir été accusé par Eriksson de vol de bétail. Lorsque la nouvelle du retour de Dillon arrive à leurs oreilles, Eriksson et Wall décident d’abattre le marshal en pleine rue, en faisant croire à un acte isolé. Ils auront alors les mains libres pour accomplir leur prise de pouvoir…
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Avec John Dehner (Sam Wall), Gunnar Hellstrom (Eriksson), Buck Taylor (Newly), Eddie Little Sky (The Indian), Craig Curtis (Sonny), Ralph Manza (Marco), Gregg Palmer (Fry), Robert Brubaker (head wrangler), Steve Raines (trail boss), Baynes Barron (Newt), Alex Sharp (rustler), Glenn Strange (Sam), Ted Jordan (Burke), Woodrow Chambliss (Lathrop), James Nusser (Louie), Hank Patterson (Hank), Jonathan Harper (Percy Crump).
Le scénario imagine une Dodge City privée du marshal Dillon qui, « depuis douze ans » (c’est Doc qui le rappelle à la population), fait régner l’ordre en ville, et livrée non à la violence des desperados mais à la rapacité du capitalisme sauvage. Festus a du mal à prononcer le mot Cooperative, qui devient dans sa bouche Copper-tative, une façon en fait de critiquer l’esprit de Firme des éleveurs, qui entendent imposer leurs intérêts à tous et monopoliser les terres où, par tradition, les itinérants sont autorisés à faire paître leur bétail.
On peut trouver bien expéditif le sort de l’Indien qui a sauvé la vie de Matt Dillon : envoyé chercher du secours jusqu’aux alentours de Dodge, il est abattu dans le dos par Eriksson et l’on n’en parle plus. Une façon abrupte de rendre hommage à sa bravoure.
Doc, à Festus – Don’t think ! That’s when you get dangerous.
(1968-1969)
Avec James Arness (Marshal Matt Dillon), Milburn Stone (Doc Adams), Amanda Blake (Kitty), Ken Curtis (Festus Haggen), Buck Taylor (Newly O'Brien).
14.03 Zavala
CBS, 7 octobre 1968
Produit par John Mantley
Ecrit par Paul Savage
Réalisé par Vincent McEveety
Manuel Padilla, Jr offre une orange et son amitié au marshal Matt Dillon
Matt Dillon a suivi la trace des frères Rawlins jusqu’au village mexicain de Zavala. Il y affronte Alex Rawlins et son complice Colten, qu’il abat. Un troisième homme, Smitty, est aussi envoyé prévenir Ben Rawlins par Bakman, un gringo gras et moite qui jouit de la protection des bandits dans ce village isolé de tout, où aucune police n’empêche les bandidos de faire régner leur loi. Légèrement blessé au côté, Matt constate très vite qu’aucun villageois ne veut prendre le risque ne serait-ce que de prendre soin de son cheval. Dans le désert, il est abordé par un enfant, Paco Avila, qui lui propose de venir chez lui : son père a été tué par un bandido, Jurato, et sa mère Amelita soignera l’étranger et lui donnera de quoi manger. Matt accepte, sans se douter que l’enfant, qui le prend pour un bandido norteamericano, compte secrètement sur lui pour tuer Jurato, qui s’est installé comme chez lui dans la petite ferme. Lorsque Jurato se présente, l’affrontement est inévitable et Dillon abat le bandit. Paco est si heureux qu’il imagine déjà que l’étranger restera avec sa mère et lui, pour toujours. Amelita, seule et effacée, n’y serait pas opposée elle-même, à mesure qu’elle apprend à connaître l’étranger dans les jours qui suivent. Matt doit leur expliquer qu’il ne restera que le temps d’arrêter Ben Rawlins, dût-il affronter toute sa bande. Il s’y prépare, tout en aidant aux travaux de la ferme. Paco, lui, essaie de pousser les villageois à se révolter contre les bandits, sans succès. Ben Rawlins, qui a chevauché sans relâche dès l’instant où il a appris la mort de son frère, arrive bientôt à Zavila avec trois hommes. Matt les attend de pied ferme, sous l’œil apeuré des villageois…
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Avec Miriam Colon (Amelita Avila), Jim Davis (Ben Rawlins), José Chávez (Jurato), Rico Alaniz (blacksmith [herrero]), Jonathan Lippe (Alex Rawlins), Rex Holman (Smitty), Robert Sorrells (Oakes), Warren Vanders (Densen) et Manuel Padilla, Jr (Paco Avila). Et avec Larry D. Mann (Bakman), David Renard (Mexican policeman), Nacho Galindo (masseur), Elizabeth Germaine (Dorita). Et (non crédités) Bobby Clark (Colton), Bill Catching (un homme de Rawlins).
Dans cette variation sur Shane, Manuel Padilla Jr offre une prestation émouvante dans le rôle d’un petit garçon privé de père qui se prend d’amitié pour Matt Dillon, en qui il voit un héros invincible venu libérer tout le village de l’emprise des bandits et occuper auprès de lui-même et de sa mère la place vacante. La fraîcheur de Padilla Jr fait merveille à côté de la rudesse tendre de Dillon, qui répond patiemment aux questions dont l’abreuve le garçon… mais reste évasif dès lors qu’il s’agit de dire si une femme l’attend chez lui. Un village terrifié et un bandit sans états d’âme complètent l’histoire, filmée en décors naturels ; Jim Davis est excellent dans le rôle du méchant, auquel il donne consistance en quelques scènes, chevauchant lui-même à fière allure dans le désert. L’épisode s’ouvre et se ferme par un gunfight, le premier dans une paisible cantina, le second sur la place du village, où Dillon est affronté à quatre tireurs. Histoire d’amitié, de devoir mais aussi de courage, car les villageois apeurés doivent décider s’ils restent inactifs ou s’ils contribuent à la neutralisation des bandits. Le réalisateur Vincent McEveety livre un véritable petit western chargé d’images iconiques. La dernière, après un adieu déchirant entre le petit garçon et le rude marshal au cœur tendre : le cavalier s’éloignant sur sa monture en direction du désert, sous le regard ému de l’enfant, debout au premier plan. L’un des épisodes favoris du producteur John Mantley, et l’on comprend pourquoi. Il est la preuve que, même avec une intrigue convenue, traitée dans beaucoup de westerns, on peut raconter une belle histoire.
Aucune scène ne se déroule à Dodge et aucun acolyte n’apparaît dans cet épisode.
Rico Alaniz, Manuel Padilla Jr et Miriam Colon
De droite à gauche : Jim Davis, Warren Vanders et Robert Sorrells sont les méchants
James Arness, Mexican-style
Manuel Padilla Jr et le sirupeux Larry D. Mann
14.17 Mannon
CBS, 20 janvier 1969
Producteur exécutif John Mantley
Produit par Joseph Dackow
Ecrit par Ron Bishop
Réalisé par Robert Butler
Amanda Blake fait face à Steve Forrest, alias Mannon, l'homme qui tuera (peut-être) le marshal Dillon
Festus rencontre un homme seul sur une route. L’homme est sans monture, il a une arme à la crosse blanche à la ceinture, il chante. Mais quand Festus lui adresse la parole, il ne dit qu’une chose : « Descends. » Et il la répète. Festus n’apprécie guère le ton, il le dit. L’homme dégaine plus vite qu’un clignement de paupière, il tire, Festus tombe à bas de sa mule Ruth et ne bouge plus. L’homme monte sur la mule et s’en va. En reprenant sa chanson.
Quand l’inconnu arrive à Dodge City sur Ruth, tout le monde reconnaît la mule de Festus. On prévient donc Newly, qui assure l’ordre en l’absence de Matt Dillon. Entre-temps, l’homme a pris une chambre au Dodge House, et laissé son nom : Will Mannon. Un nom tristement célèbre dans le Kansas : Will Mannon était l’un des hommes de Quantrill, responsable du massacre de Lawrence durant la guerre. Newly lui demande comment il s’est retrouvé avec Ruth, il prétend l’avoir trouvée et ne s’être pas posé davantage de questions. Newly et Burke sortent de la ville pour faire une recherche et découvrent Festus inanimé. Transporté chez le Doc, il est affaibli, mais vivant. Et il tremble au seul nom de Will Mannon, qu’il affirme deux fois plus rapide que Matt. Newly décide d’aller à la rencontre de celui-ci pour le prévenir de ce qui se passe.
En attendant, Mannon est toujours libre et il défie quiconque de se mettre en travers de son chemin. Il terrorise la ville entière, qui voit déambuler sa silhouette menaçante, une bouteille à la main, à toute heure du jour et de la nuit. Une nuit, il force la porte du Long Branch après la fermeture et se fait servir du whisky par Miss Kitty. Quand elle s’oppose à lui, il la frappe. Elle lui entaille le bras avec une bouteille brisée mais il la frappe à nouveau. Ensuite, il monte chez le Doc se faire soigner, et après seulement il envoie Doc au saloon.
Le lendemain, Miss Kitty demande pourtant à Doc de faire venir Mannon dans sa chambre. Elle veut diminuer, ne serait-ce qu’un peu, l’assurance de Mannon avant l’arrivée de Matt, et elle compte pour cela sur sa connaissance des hommes. Elle ne se trompe pas. Sans remords après ce qu’il a fait, Mannon croit sincèrement qu’elle est prête à lui ouvrir son cœur et il accuse sévèrement le coup quand elle refroidit ses espoirs, dressant devant sa volonté d’acier la sienne, inaltérée. Mannon boira plus encore qu’à l’accoutumée en attendant le marshal Dillon. Mais quand celui-ci arrive enfin à Dodge, la main de Will Mannon paraît toujours aussi rapide et sûre…
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Avec Steve Forrest (Mannon), Buck Taylor (Newly), Glenn Strange (Sam), James Nusser (Louie Pheeters), Roy Barcroft (Roy), Charles Seel (Barney), Ted Jordan (Burke), Woodrow Chambliss (Lathrop), Tom Brown (Ed O’Connor), Charles Wagenheim (Halligan), Howard Culver (Howie), Michelle Breeze (Chris), Fred Dale (townsman).
Un épisode « d’atmosphère », tout entier suspendu au regard bleu acier de Steve Forrest et à la silhouette haute et formidable de Will Mannon, que tout concourt à décrire comme l’adversaire le plus dangereux qui se soit jamais présenté devant Matt Dillon. Festus, le premier, est persuadé que Matt n’a aucune chance face à un tireur de la trempe de Mannon, précédé d’une réputation sanglante.
Steve Forrest reviendra trois fois encore dans la série (15.23, 18.12, 19.05) avant de reprendre son rôle de Will Mannon dans le téléfilm Return to Dodge (La vengeance du forçat) en 1987, écrit par Jim Byrnes et réalisé par Vincent McEveety.
Kitty précise que la guerre est finie depuis dix ans. Nous serions donc en 1875. Mais c’est aussi ce que disait Matt Dillon en 12.04, on serait donc continuellement en 1875 alors que le début de la série nous plaçait plutôt dans les années 1880. Incidemment, on peut imaginer que « la guerre est finie depuis dix ans » n’implique pas forcément dix ans pile mais « une dizaine d’années ».
Le massacre de Lawrence est l’un des épisodes sanglants de la guerre de Sécession. Il eut lieu au matin du 21 août 1863 lorsque les bushwackers de Quantrill (combattants irréguliers du Sud contre les abolitionnistes du Kansas) assassinèrent une partie des citoyens et mirent le feu aux maisons, en représailles de la mort de sœurs et d’épouses de plusieurs hommes de la bande lors de l’effondrement du bâtiment où, arrêtées, elles avaient été enfermées à Kansas City. Le réalisateur Ang Lee mettra en scène cet épisode dans le film Chevauchée avec le diable en 1999. En 1965, le film Arizona Raiders (Représailles en Arizona) de William Witney mettait en scène les pillards de Quantrill.
Kitty est prête à vendre le Long Branch pour sauver la vie de Matt, en offrant sept mille dollars à Mannon.
Le duel final s’ouvre sur l’image même qui a ouvert le show depuis ses débuts : le dos du marshal, son revolver, sa main prête à dégainer, et en face de lui l’adversaire.
Milburn Stone et Michelle Breeze
(1969-1970)
Avec James Arness (Marshal Matt Dillon), Milburn Stone (Doc Adams), Amanda Blake (Kitty), Ken Curtis (Festus Haggen), Buck Taylor (Newly).
15.10 The Innocent
CBS, 24 novembre 1969
Producteur exécutif John Mantley
Produit par Joseph Dackow
Ecrit par Walter Black
Réalisé par Marvin Chomsky
Ken Curtis et Eileen Heckart
Festus a conduit jusqu’au relais de Phelps un chariot de marchandises commandées par un certain Royce, qui arrive par la diligence. Quelle surprise de découvrir que ce Royce est en réalité Miss Royce, une institutrice qui compte conduire seule ce chariot jusqu’à la mission de Warusa, où elle compte transmettre ses connaissances aux Indiens ! Ne pouvant se résoudre à la laisser traverser seule un territoire où la guettent mille dangers, Festus impose sa compagnie à l’institutrice. La femme est déterminée et obstinée, même quand des impondérables se présentent sur leur chemin. Mais elle se révèle aussi pleine de ressources, en particulier quand elle se montre capable de communiquer avec des Indiens Kiowas qui cherchent des voleurs qu’un enfant, qui les accompagne, a vus et saurait reconnaître. Les deux voyageurs ne tardent pas à faire la rencontre de ces voleurs : le père Yewker et ses trois garçons, dont l’un est blessé. Loyal et Zeal Yewker sont aussi inexpressifs et manifestement méchants que leur père et Festus comprend immédiatement à qui il a affaire alors que Miss Royce s’imagine encore que ces hommes charmants leur proposent leur aide pour réparer la roue abîmée de leur chariot. En réalité, ils ont besoin du chariot pour transporter les peaux qu’ils ont volées aux Indiens, et contraignent Festus à travailler des heures durant, sans manger, pour réparer la roue. L’enthousiasme ingénu de l’institutrice finit par reconnaître la réalité, et ce faisant le danger qui les menace. Enfermés pour la nuit dans une cave, Festus et Miss Royce parviennent à en sortir alors que les Yewker sont endormis. Seul le plus jeune, Sonny, visiblement moins méchant que le reste de la famille, est éveillé et il les laisse se sauver sans alerter les autres. Au matin, et malgré les efforts de Festus pour mettre autant de distance que possible entre eux, les trois hommes les rattrapent…
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Avec Eileen Heckart (Athena Partridge Royce), Barry Atwater (Yewker), Anthony James (Loyal Yewker), Lee De Broux (Zeal Yewker), Tom Nolan (Sonny [Yewker]), Eddie Little Sky (Indian Chief), Manuel Padilla, Jr (Indian Boy), Robert B. Williams (Phelps), Rush Williams (Stage Driver).
Festus et Athena Royce forment un couple inspiré du modèle de Wayne et Hepburn dans La Bible et le fusil. Le scénario joue sur le contraste entre leurs personnalités, en y ajoutant quelques Indiens et un trio de hillbillies au visage si fermé qu’il en est inquiétant. Les Indiens déjouent les attentes en se révélant inoffensifs, et ce sont eux finalement qui résolvent la situation en intervant comme un deus ex machina. L’ensemble est tourné en décors naturels et n’offre pas d’originalité particulière.
Festus mentionne M. Jonas, le propriétaire du magasin de Dodge auprès duquel Miss Royce a passé commande.
James Arness et Milburn Stone apparaissent dans l’épilogue. Amanda Blake et Buck Taylor sont absents.
Lee De Broux et Anthony James
Ken Curtis et Barry Atwater
James Arness et Milburn Stone
15.16 The Pack Rat
CBS, 12 janvier 1970
Producteur exécutif John Mantley
Produit par Joseph Dackow
Ecrit par Jim Byrnes et Arthur Browne, Jr
Réalisé par Philip Leacock
Ken Curtis, James Arness et Amanda Blake avec Manuel Padilla, Jr
Matt Dillon ramène un prisonnier, Sam Danton. Au cours de la nuit, il surprend un petit Mexicain, Sancho, occupé à les dévaliser autour de leur feu de camp. Une fois délesté des biens indûment acquis et nourri, l’enfant raconte que les fermiers qui l’ont élevé ont été tués par des hommes qui l’ont laissé sans rien. Depuis, il se débrouille en volant. Matt le ramène avec lui jusqu’à Dodge, où il espère lui trouver une famille. La diligence qui vient d’arriver en ville a amené de son côté deux femmes : l’une, Martha Mason, est enceinte de huit mois et veut absolument accoucher au Fort Carson où est stationné son mari ; l’autre, Belle Clark, demande à accompagner le marshal quand il conduira son prisonnier au Fort Carson, où elle a des affaires urgentes à traiter. Matt laisse le petit Sancho à la garde de Miss Kitty tandis qu’il emmène Newly comme adjoint, sans se douter que Martha Mason s’est dissimulée sous la bâche du chariot. Quand elle est découverte, en cours de route, son bébé est tout près de venir au monde et c’est Belle Clark qui se charge de l’accouchement, durant la nuit. A Dodge, cependant, en regardant le contenu de la boîte à bijoux de Belle, qu’il a subtilisée à l’insu de tous, Sancho découvre qu’elle est l’épouse… de Sam Danton. Comprenant que le marshal est en danger, il emprunte la mule de Festus et prend la route de Fort Carson. Festus, découvrant au matin la disparition de sa mule, se lance, lui, à la poursuite du voleur ! Il le retrouve à temps pour apprendre dans quel traquenard file le marshal, auquel il est en mesure de porter secours. Belle, elle, émue par la naissance du bébé et triste d’avoir pour mari un hors-la-loi, comprend que Sam n’a pas seulement prévu de s’échapper, il est de mèche avec Jake Hawkins et deux autres gars qui n’ont pas l’intention de laisser le marshal Dillon en vie…
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Avec William C. Watson (Sam Danton), Manuel Padilla, Jr (Sancho), Heidi Vaughn (Martha Mason) et Loretta Swit (Belle Clark). Et avec Glenn Strange (Sam), Woodrow Chambliss (Lathrop), Robert Brubaker (Jake Hawkins), Robert Rothwell (shotgun), Tom Sutton (Shockley), Bill Catching (Trapp).
Troisième participation de Manuel Padilla, Jr (sur quatre, dont deux cette saison). Dans le rôle d’un orphelin qui vole tout ce qui lui passe sous la main (même le stéthoscope de Doc), il se révèle un auxiliaire utile pour le marshal quand sa manie du vol lui fait découvrir une conspiration pour faire évader un prisonnier. Dillon lui remet donc une étoile pour en faire son adjoint à la fin de l’épisode. On trouve aussi une famille au garçon, auquel on espère donc une vie heureuse. Au petit voleur, le scénario ajoute une femme enceinte (avec naissance sur la route, évidemment) et un traquenard tendu par des bandits dans les rochers en pointe de Vasquez Rocks. Un épisode mineur, mais honnête.
Festus insiste sur le fait que Ruth est une mule, non un âne (un burro, comme dit Sancho), et que c’est un « il ».
Kitty réserve à Belle Clark (qui entre au Long Branch au bras de Matt) un regard qui tue, même flanqué d’un demi-sourire.
Sancho et Kitty : « Marshal Dillon, are you his woman ? – That’s none of your business. »
James Arness à Vasquez Rocks
Manuel Padilla, Jr et Ken Curtis
Buck Taylor et Loretta Swit James Arness et Loretta Swit |
Ken Curtis, Manuel Padilla Jr et Ruth William C. Watson et Loretta Swit |
15.20 Albert
CBS, 9 février 1970
Producteur exécutif John Mantley
Produit par Joseph Dackow
Ecrit par Jim Byrnes
Réalisé par Vincent McEveety
Milton Selzer et Patricia Barry
A huit heures trente ce matin-là, comme chaque matin, Albert Schiller se rend à la banque pour l’ouvrir et y prendre sa place au guichet. Depuis quinze ans, c’est la place qu’il occupe et sa femme Kate ne se fait pas faute de lui reprocher son manque d’ambition. D’autant plus ce matin-là qu’Albert vient d’apprendre que les actionnaires de Chicago veulent nommer un directeur plus jeune après le départ à la retraite de son patron, Harry Bodkin, qui pourtant l’avait recommandé à ce poste. Mais tout ne se passe pas cette fois comme les autres jours. Aujourd’hui, trois hommes attendent Albert près de la banque et l’un d’eux, Jake Spence, pointe sur lui un révolver dissimulé sous un journal. Ils lui ordonnent d’ouvrir la banque et de les laisser entrer car ils veulent ouvrir le coffre et partir avec l’argent qu’il contient. Albert, qui n’a pourtant jamais été un homme courageux, ouvre le coffre mais donne l’alarme. Il est frappé par l’un des bandits, Joe Nix, mais les trois hommes prennent la fuite sans rien emporter tandis que Festus accourt. Profitant de la confusion qui s’ensuit, Albert, dans un moment d’audace – ou de folie -, met une liasse de billets dans sa poche. Cinq mille dollars qui vont à jamais changer sa vie.
Albert connaît son petit moment de gloire à Dodge City. Même Kate est surprise de son instant de bravoure. Mais Spence, Nix et le jeune Tom Clark apprennent bientôt par le journal que cinq mille dollars ont disparu du coffre, alors qu’ils n’ont absolument rien pris. Il ne leur faut pas beaucoup de présence d’esprit pour comprendre qui a volé cet argent. Ils retournent donc à Dodge et s’invitent dans l’appartement qu’Albert et Kate occupent en face du Long Branch Saloon, dont Kate fut, des années plus tôt, l’une des filles. Spence veut qu’Albert leur ouvre le coffre le samedi suivant. En attendant, sa femme sera constamment sous la surveillance d’au moins l’un des trois bandits.
Des jours d’angoisse se passent pour Kate et Albert, qui a toujours dans la poche de sa veste la liasse de billets volés. Il ne veut pas aider de nouveau les bandits mais que peut-il faire ? Chaque heure qui passe met Kate en danger car, si le jeune Tom Clark est au fond un pauvre bougre, complice presque malgré lui, et si Spence n’a en tête que le bon déroulement du plan, Nix en revanche est une brute qui lorgne sur Kate depuis le premier soir. Albert cache alors un révolver dans un tiroir de la banque. Quand Spence sera occupé à prendre l’argent dans le coffre, avec Clark, tandis que Nix sera resté à l’appartement avec Kate, Albert saisira le revolver et se rendra maître des voleurs. C’est ainsi qu’il voit les choses. Et samedi arrive bientôt, enfin…
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Avec Patricia Barry (Kate Schiller), Milton Selzer (Albert Schiller), L.Q. Jones (Nix), Bob Random (Tom Clark) et William Schallert (Jake Spence). Et avec Roy Roberts (Mr Bodkin), Glenn Strange (Sam), Dorothy Neumann (Emily Cushing), Natalie Masters (Mrs Bodkin).
Comme le titre l’indique en prenant le nom du personnage, « Albert » est une étude de caractère où le marshal et ses acolytes restent sur la touche la plupart du temps afin de laisser à peu près toute la place aux personnages invités. Caractères, au pluriel, est plus juste : étant donné le modèle du huis clos, ce sont les différentes personnalités qui se révèlent au fil de l’épisode, même si Albert tient la première place. « Albert » conte la mésaventure d’un homme qui, l’espace d’un instant, perd la raison et prend de l’argent qui ne lui appartient pas. Il a ses raisons, cependant, mais il est foncièrement honnête et l’argent ne cessera de lui brûler les doigts tant qu’il n’aura pas trouvé le moyen de corriger son erreur, dont la conséquence la plus embarrassante est le contrôle que les bandits prennent sur sa vie. Harry Bodkin, directeur de la banque de Dodge City dans dix-sept épisodes de la série, est dévoré de dépit en voyant le sort injuste qui est fait à son employé fidèle, dont la compagnie-mère ne veut plus, tandis que Kate Schiller réalise brusquement, à la faveur des événements insolites qui agitent ces quelques jours à Dodge City, qu’elle ne connaît pas son mari aussi bien qu’elle le pensait. On peut donc s’attendre à une fin dramatique, dont tout le monde ne sortira pas indemne, ou au contraire à un happy ending faisant de l’aventure une parabole sur l’honnêteté. On ne vous privera pas ici de la découverte : allez voir !
Milton Selzer offre ici sa quatrième et dernière prestation dans la série, tandis que Patricia Barry y apparaît pour la troisième (et également dernière) fois.
James Arness et Ken Curtis
L.Q. Jones, William Schallert et Milton Selzer
Patricia Barry et Milton Selzer
15.23 Morgan
CBS, 2 mars 1970
Producteur exécutif John Mantley
Produit par Joseph Dackow
Ecrit par Kay Lenard et Jess Carneol
Réalisé par Bernard McEveety
Steve Forrest et Amanda Blake à nouveau affrontés
Au milieu de la nuit, une bande armée investit Dodge City, surprenant les habitants dans leur sommeil. Elle a avec elle une mitrailleuse Gatling. Le chef de la bande, Cole Morgan, s’introduit dans le Long Branch Saloon pour s’y servir à boire. Kitty descend de sa chambre avec un révolver ; surpris, il dégaine mais sa balle est arrêtée par la rampe d’escalier. Celles de Kitty ne le sont pas : il est blessé à l’épaule et au visage. Ses acolytes accourent et désarment Kitty. Doc est amené pour soigner Morgan, dont le visage reste marqué par une profonde cicatrice. Sans la mission qui l’amène et les exhortations de l’un de ses hommes, Clint, il se serait peut-être bien vite vengé sur Miss Kitty. Mais la bande est là pour une raison : le marshal Dillon doit revenir avec un détachement de l’armée transportant un plein chariot d’or et tout doit être prêt pour les recevoir. Morgan force Newly et Festus à adapter la mitrailleuse à des munitions Sharps, son homme Carter oblige le télégraphiste à échanger les messages attendus avec les différents bureaux du télégraphe d’où Dillon le tient au courant de ses déplacements. Les heures de la nuit passent dans l’angoisse, particulièrement à l’intérieur du Long Branch où Kitty attend une occasion de s’emparer du fusil caché sous le comptoir, en vain. Une tentative de Newly et Festus pour saboter la mitrailleuse afin qu’elle explose au visage des bandits est également déjouée par Morgan. Quand le marshal Dillon pénètre dans la ville avec les soldats, rien ne semble plus pouvoir arrêter Morgan et sa bande…
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Avec Steve Forrest (Morgan), Charlotte Stewart (Jenny), Hank Brandt (Clint), Jonathan Lippe (Carter), Mills Watson (Greer), Ed Long (Trent), James Nusser (Louie Pheeters), Charles Seel (Barney), Read Morgan (Lieutenant), Jack Garner (Telegrapher), I. Stanford Jolley (Zack), Fletcher Bryant (Hawkins).
De Mannon à Morgan, Steve Forrest est à ce point fidèle au personnage du tueur froid et redoutable que l’on est obligé de faire le rapprochement entre cet épisode et le 14.17, un an plus tôt, d’autant que le format est le même : un huis clos dans le décor de Dodge City, essentiellement de nuit (en partie pour le 14.17, entièrement ici), l’attente angoissée du retour de Matt Dillon et la promesse d’un duel final entre « l’homme » de Miss Kitty et celui qui, la côtoyant durant tout l’épisode, prend ombrage de son rival et trépigne à l’idée de le tuer. Ici comme alors, Amanda Blake fait face à Steve Forrest qui, dans les deux cas, la frappe. Le fusil qu’elle ne parvient pas à saisir ici quand il lui fait face au comptoir, elle l’a bel et bien saisi l’année précédente, et l’humiliation qu’elle lui inflige en repoussant ses avances est également commune aux deux épisodes, si bien qu’il apparaît assez évident que « Morgan » est un moyen de rejouer « Mannon », qui avait marqué le public lors de la saison précédente. S’y ajoutent quelques péripéties différentes et la « diversion » ponctuelle assurée par le couple Clint-Jenny, anciens fiancés qui se retrouvent inopinément ici à Dodge City.
Buck Taylor et Ken Curtis
Hank Brandt, Steve Forrest et la mitrailleuse Gatling 1870
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