Guide réalisé par Thierry Le Peut

Avec James Arness (Marshal Matt Dillon).

Et avec Milburn Stone (Doc Adams), Amanda Blake (Miss Kitty Russell), Ken Curtis (Festus Haggen), Buck Taylor (Newly O'Brien).

 

La période 30 minutes : saison 1  -  saisons 2 à 6

La période 50 minutes noir et blanc : saisons 7 à 11

La période 50 minutes couleur : saison 12  -  saisons 13 à 15  -  saison 16  -  saisons 17 à 19  -  saison 20

 

 

Saison 16

(1970-1971)

 

16.01  Chato

CBS, 14 septembre 1970

Producteur exécutif John Mantley

Produit par Joseph Dackow

Ecrit par Paul F. Edwards

Réalisé par Vincent McEveety

Ricardo Montalban et James Arness

Miriam Colon et James Arness

 

Matt Dillon part dans les montagnes de Sangre de Cristo, au Nouveau-Mexique, à la recherche du renégat Chato, dont la dernière victime est un ami, le marshal Don Cooter. Chato, dont la mère cheyenne fut tuée par les soldats, est une légende remplie de haine envers l’homme blanc. Beaucoup ont tenté de l’appréhender, aucun n’a réussi, et depuis le village d’El Pozo del Infierno jusque dans les montagnes Dillon sait qu’il ne peut compter sur aucune aide pour le traquer et l’arrêter. Il décide d’emmener de force Mora, la femme qu’il aime, afin de forcer Chato à les suivre et à l’affronter. Les Jicarillas cependant, un peuple apache, les attaque et blesse Mora. Dillon passe alors un marché avec Chato, scellé par leurs paroles respectives : ils conduiront ensemble Mora jusqu’à un médecin, après quoi Chato attendra le marshal à l’endroit qu’ils auront décidé. Ensemble, ils échappent aux Jicarillas et Dillon conduit Mora à bon port. Le médecin, hélas, est incapable de la sauver. Et quand le marshal retourne dans les montagnes à la rencontre de Chato, il sait qu’un seul d’entre eux en ressortira vivant…

James Arness
Peggy McCay
Robert Knapp

 

Ricardo Montalban
William Bryant
Pedro Regas

 

Miriam Colon
Rodolfo Hoyos
M. Colon & R. Montalban

 

Avec Ricardo Montalban (Chato), Miriam Colon (Mora), Peggy McCay (Mrs [Beth] Cooter), William Bryant (Marshal [Don] Cooter), Rodolfo Hoyos (Juanito), Robert Knapp (surgeon), Pedro Regas (old man), Jim Sheppard (Case).

Le scénario de Paul F. Edwards fut honoré d’un Western Writers of America Golden Spur Award. Sur le mode romantique (renégat brave et honorable, amour passionné entre le renégat et la Mexicaine, amitié entre le renégat et le marshal que leur sens de l’honneur rapproche mais qui restent irréductiblement adversaires), cette histoire d’amour et d’honneur bénéficie des superbes paysages, du Nouveau Mexique notamment (dont le village de Taos).

L’un des thèmes musicaux, utilisé notamment lors du dénouement, et que l’on peut appeler « Dillon’s March » pour faire simple, sera adapté plus tard à Cannon par John Parker.

James Arness apparaît seul, loin de Dodge City.

 

16.02  The Noose

CBS, 21 septembre 1970

Producteur exécutif John Mantley

Produit par Joseph Dackow

Ecrit par Arthur Browne, Jr

Réalisé par Vincent McEveety

Tom Skerritt et James Arness. En prison, les trois acolytes du marshal.

Un homme s’arrête à Old Dodge Town, les ruines de l’ancienne Dodge, au nord de l’actuelle Dodge City. Il observe ce qui reste du vieux Long Branch Saloon et de la prison, en se remémorant les événements qu’il a vécus ici, il y a longtemps. Une pendaison. Avant de partir, il fixe une corde à l’entrée de la grange du maréchal-ferrant. Une corde terminée par un nœud coulant.

L’homme se rend à Dodge City. Il achète des provisions et un panier à pique-nique dans la boutique de Lathrop, puis il se rend au Long Branch après la fermeture. Miss Kitty y est seule. Il achète deux bouteilles de Champagne à 10 $ la bouteille puis pointe son revolver sur Miss Kitty et l’oblige à le suivre. Ils quittent la ville dans un buggy qu’il a fait préparer. Il enferme Miss Kitty dans la prison d’Old Dodge Town, mange avec elle le lendemain sur la belle nappe achetée à Lathrop puis accueille Festus parti à la recherche de Miss Kitty après que Sam, le barman, a prévenu de sa disparition. Festus n’a guère l’opportunité de se défendre et se retrouve enfermé avec Miss Kitty. Puis l’homme repart à Dodge City. Il en ramène Doc Adams, à qui il a raconté que le marshal adjoint s’était blessé du côté d’Old Dodge. Doc Adams à son tour est enfermé dans la prison. Impossible de faire dire à l’homme ce qu’il a en tête. Il semble perdu dans des pensées qui l’entraînent bien loin du moment présent, bien qu’il suive visiblement un plan mûri de longue date. Il sait que le marshal Dillon, absent au moment de la disparition de ses trois amis, viendra lui aussi, dès qu’il se sera mis à leur recherche. Il l’attend. Quand Dillon arrive effectivement, la vie de ses amis est un argument suffisant pour le désarmer. L’homme lui tire dans la jambe puis l’oblige à s’attacher avec des menottes à un anneau de fer fixé à un poteau devant la prison. Alors seulement il révèle son identité, et le rôle qu’il a joué dans la pendaison qui a eu lieu ici même, quinze ans plus tôt. Dillon lui demande de relâcher ses amis, si c’est le marshal qu’il veut pendre. Mais l’homme répond qu’il n’a pas encore décidé qui il allait pendre…

Tom Skerritt
Ted Jordan

 

William Fawcett
Woodrow Chambliss

 

Glenn Strange
Hank Patterson

 

Avec Tom Skerritt (Fred Garth), William Fawcett (Nebs), Glenn Strange (Sam), Ted Jordan (Burke), Woodrow Chambliss (Lathrop), Hank Patterson (Hank).

L’épisode suit le rythme du plan de l’étranger, implacable, jusqu’à un dénouement qui réduit les héros à l’impuissance, Dillon enchaîné et blessé. La corde de pendu attend son heure, depuis la fin de la séquence pré-générique jusqu’au dénouement, et la musique de John Parker gagne en intensité à mesure que la tension touche à son comble. Tout ce que l’on dira, c’est que le dénouement réserve un twist… Tom Skerritt, taciturne, le regard perdu dans le souvenir qui le hante, bougeant et parlant comme l’instrument d’un destin déjà écrit, est excellent.

James Arness apparaît dans le dernier quart d’heure (à partir de la dernière scène de l’acte 3, 36’).

Miss Kitty se souvient de l’ouverture du Long Branch, quinze ans plus tôt, dans Old Dodge Town. Quinze ans, cela signifierait que la première saison se serait déroulée dans l’ancienne Dodge, ou que la nouvelle ville aurait été fondée juste avant la première saison.

Au début de l’épisode, en parlant au vieux Nebs, Garth parle de Miss Kitty comme de « la femme » du marshal (« his woman »).

 

 

 

16.03  Stark

CBS, 28 septembre 1970

Producteur exécutif John Mantley

Produit par Joseph Dackow

Ecrit par Donald S. Sanford

Réalisé par Robert Totten

Richard Kiley face à Shelly Novack

Adam Bramley rentre au pays. Mais alors qu’il fait une halte dans un point d’eau, au milieu d’un troupeau, il essuie le feu d’un homme posté en hauteur, qui lui ordonne de jeter son arme et de descendre de cheval. L’homme, Lewis Stark, lui ordonne ensuite de se mettre des fers aux pieds. Adam s’est évadé d’une prison du Texas où il avait encore deux ans à faire. Stark empochera les 200 $ offerts pour sa capture. Adam lui promet alors 1000 $, une broutille pour son père qui possède un ranch à Dodge City. Stark se laisse tenter et accompagne le jeune homme. L’accueil qui lui est fait est si froid qu’il n’est pas difficile de voir que le jeune homme n’est pas le bienvenu. Le vieux John Bramley, un homme dur à la tâche, est très malade mais il a encore suffisamment de force et de colère en lui pour se dresser face à son fils et refuser les 1000 $ qu’il lui demande. Stark reste alors au ranch, près d’Adam, attendant son argent, ou plus encore. Car lorsque Glory, la sœur d’Adam, lui remet un chèque de 1000 $ il en réclame davantage. Elle le fait alors rosser durement par une poignée de cow-boys puis le fait accompagner hors du ranch, avec son chèque. Stark prend une chambre en ville et attend en pansant ses blessures. Adam vient bientôt le voir. La présence de Stark reste une menace pour lui et Stark le sait. Aussi exige-t-il 5000 $ de plus pour quitter le pays en le laissant tranquille. Rendez-vous est pris aux abords du ranch. Mais ce sont les employés du ranch qui se présentent à Stark : le vieux Bramley veut lui parler. Il lui remet 7000 $ pour qu’il s’en aille. John Bramley n’ignore rien de ce qu’a fait son fils depuis qu’il a quitté le ranch trois ans plus tôt. Il éprouve une vive déception à l’égard de son fils mais il ne souhaite pas pour autant le renvoyer en prison.

Tout semble s’arranger pour le mieux. Arrive Adam, qui s’oppose à ce que Stark s’en aille tranquillement avec l’argent. Lui-même n’a pu se résoudre à voler l’argent que lui demandait Stark. Au lieu de cela, il a informé le marshal Dillon de la vérité. Il fera son temps au Texas. Il n’a plus alors aucune raison de craindre Stark, qu’il prend violemment à parti, sous le regard fier de son père. Dillon intervient pour les séparer et Stark est invité, lui aussi, à se mettre les fers. Avant de suivre le marshal, Adam monte sur la colline parler à son père. Pour la première fois, il confesse ses erreurs et avoue son amour à son père. John Bramley l’entend et son cœur est touché. Mais ce sera sa dernière joie. Il s’éteint à cet instant…

Richard Kiley

Suzanne Pleshette

Shelly Novack

Henry Wilcoxon

 

Avec Richard Kiley (Lewis Stark), Shelly Novack (Adam Bramley), Henry Wilcoxon (John Bramley), Suzanne Pleshette (Glory Bramley), Rusty Lane (Bo), Bob Burrows (Charlie)

Les protagonistes de l’épisode sont la famille Bramley : le père, rude et fier travailleur qui a bâti sa fortune de ses mains, la fille, fière aussi et libre, assez forte pour se dresser face au père, enfin le fils, un garçon dans un corps d’homme, incapable de marcher dans les traces de son père mais trop fier pour l’admettre, incapable aussi de gérer lui-même ses affaires, jusqu’au dénouement, où il prend enfin sa vie en main.

Les « Dodgiens » apparaissent peu, simples spectateurs, et Dillon reste sur la touche, attendant que la Loi soit appelée pour remettre de l’ordre dans les choses.

 

16.04  Sam McTavish, M. D. (aka Dr Sam)

CBS, 5 octobre 1970

Producteur exécutif John Mantley

Produit par Joseph Dackow

Ecrit par Gerry Day et Bethel Leslie

Réalisé par Bernard McEveety

Milburn Stone et Vera Miles

Doc Adams ne décolère pas : le docteur remplaçant qu’il a fait venir de St Louis, Sam McTavish, apparaît, indubitablement et scandaleusement, être… une femme ! Renonçant au voyage qu’il était sur le point d’entreprendre pour rendre hommage à son vieil ami le Dr Eldred Hudkins, il jure que cette femme ne prendra jamais sa place. Mais si le Dr Sam est effectivement une femme, le caractère qu’elle montre face à la misogynie de son collègue en fait aussi un adversaire à sa hauteur. Elle prend la liberté de le devancer au chevet d’Ellen Bascomb, dont elle met l’enfant au monde, en plus des chiots de la brave Esmeralda. Doc Adams est bien forcé, comme d’ailleurs Barn Bascomb, de reconnaître que le Dr Sam s’en est très bien tiré(e). Il lui faut encore du temps pour calmer son indignation, en partie parce qu’il est persuadé que les gens de Dodge City n’accepteront jamais une femme comme médecin, mais il propose néanmoins au Dr Sam de l’accompagner dans ses visites, qui sont l’occasion de constater qu’elle a le don de se faire adopter. Il finit donc par envisager de faire son voyage, après tout, en laissant ses clients entre les mains du Dr Sam. La maladie qui se répand dans le camp de squatters auquel appartiennent les Bascomb en décide autrement. La mère est malade, puis la fille, Christina. Les chiots meurent eux aussi, et le Dr Sam comme le Dr Adams se demandent quelle maladie a pu se transmettre ainsi des chiens aux humains. Certains habitants, comme les frères Slade, craignent pour eux-mêmes et leurs troupeaux et menacent de brûler le camp tout entier. Festus se dresse face à eux mais Doc Adams apporte l’argument imparable : la maladie s’est déjà répandue bien au-delà du camp et a atteint par exemple Minnie Carver, qui vit à quinze miles de là. Les Bascomb lui avaient offert l’un des chiots. La maison des Bascomb devient l’hôpital improvisé dans lequel les deux médecins soignent les malades, rejoints par le petit Frank O’Reilly. Sam elle-même est bientôt malade, au grand désespoir de Doc Adams qui a fini par tomber amoureux d’elle, au point de lui proposer le mariage…

Vera Miles
Lisa Gerritsen
Amzie Strickland (à dr.)

 

Milburn Stone
Dee Carroll
Glenn Redding & L. Gerritsen

 

Arch Johnson
Tom Fadden
the Slade brothers

 

Avec Vera Miles (Dr Sam [McTavish]), Arch Johnson (Barn Bascomb), Lisa Gerritsen (Christina [Bascomb]), Dee Carroll (Ellen Bascomb), Amzie Strickland (Minnie Carver), Tom Fadden (Harley), Kathleen O’Malley (Bridget O’Reilly), Glenn Strange (Sam), Harry Harvey, Sr (Johnson), Read Morgan (Dan Slade), Robert Rothwell (Joe Slade), Lance Thomas (Tom Slade), Glenn Redding (Frank O’Reilly).

Vera Miles précède d’une vingtaine d’années Jane Seymour dans le rôle d’une femme médecin dont l’Ouest ne veut pas. Du moins, jusqu’à ce que ses compétences l’emportent sur les préjugés qui gangrènent jusqu’au Doc Adams, furieux de voir débarquer une femme alors qu’il attendait un homme. Le père de l’intéressée aussi, manifestement, puisqu’il l’a appelée Samuel avant de lui enseigner son art. Il est certain en tout cas que ce Dr Sam fait preuve d’autant de caractère que de compétence, et il faut bien les deux pour amener Doc Adams, borné et acerbe, à réviser son jugement. L’affrontement se change en admiration et en amour aussi vite que la maladie se répand dans un camp de squatters. Une histoire attachante au dénouement poignant, qui donne l’occasion de voir Doc amoureux au point de proposer le mariage.

Le Dr Sam appelle Doc Adams par son prénom, Galen. Il lui en révèle l’origine : ses parents l’ont ainsi prénommé en hommage au Dr Claudius Galen, médecin vers 1200 avant J.-C.

L’indignation de Doc Adams s’étend sur tout ce qui touche au Dr Sam, y compris les poissons qu’elle pêche (car elle pêche, en plus !). Alors que Festus, Matt et Kitty ont l’eau à la bouche devant un poisson-chat qu’elle a rapporté, Doc tourne sa colère contre Festus qui a osé indiquer au Dr Sam l’endroit où lui-même va pêcher depuis des années, Crooked Creek. Où elle a attrapé son poisson-chat à lui, qu’il tentait d’avoir depuis tout ce temps !

Ken Curtis avait été le partenaire de Vera Miles dans le film de John Ford La Prisonnière du désert (1956).

Buck Taylor n’apparaît pas.

 

 

 

16.05  Gentry’s Law

CBS, 12 octobre 1970

Producteur exécutif John Mantley

Produit par Joseph Dackow

Ecrit par Jack Miller

Réalisé par Vincent McEveety

James Arness et John Payne

Matt Dillon voyage vers le Nord, près de la frontière du Colorado, sur les terres d’Amos Gentry. Ce propriétaire, qu’il a connu jadis à Hays City, est un rancher à l’ancienne, qui voit d’un mauvais œil toute intervention gouvernementale et entend appliquer lui-même la justice sur son territoire. Lorsque le squatter Orly Grimes prétend que son ami Floyd Babcock a été pendu par les deux fils d’Amos et Claire, Ben et Colt, Dillon sait qu’il devra affronter Amos. Ben et Colt, surprenant Babcock en train de se tailler un steak dans un bœuf isolé qu’il avait abattu sur leurs terres, ont voulu l’effrayer en prétendant le pendre sans procès, mais le cheval sur lequel ils ont fait monté Floyd, la corde au cou, s’est affolé et le squatter a bel et bien été pendu. Pris de peur, ils l’ont enterré rapidement et Orly a découvert son corps plus tard, avant d’envoyer une lettre à Dodge pour prévenir le marshal. Amos, apprenant de son côté le crime dont ses fils se sont montrés coupables, décide de les protéger en mentant à Matt et en faisant peur à Orly pour qu’il quitte la région. Orly indique néanmoins où pourraient se cacher Ben et Colt, invisibles depuis l’arrivée de Matt. Celui-ci les retrouve et Ben, agissant de nouveau sans réflexion, tire sur lui. Dillon n’est qu’éraflé mais plus décidé que jamais à emmener les deux frères avec lui, dût-il pour cela se dresser face à Amos Gentry…

James Arness
Peter Jason
Don Keefer

 

John Payne
Robert Pine
Darlene Conley

 

Louise Latham
Shug Fisher
John Flinn & Robert Totten

 

Avec John Payne (Amos Gentry), Louise Latham (Claire Gentry), Peter Jason (Colt Gentry), Robert Pine (Ben Gentry) et Shug Fisher (Orly Grimes), Don Keefer (Floyd Babcock), Darlene Conley (Leelah Case), John Flinn (Buel), Robert Totten (Abner).

Amos Gentry est un homme dur au sourire avare, certes, mais c’est surtout un homme fier et juste, très amoureux de son épouse. L’un comme l’autre déplorent l’immaturité de leurs deux fils mais c’est Claire qui, refusant de les protéger même des conséquences de leurs actes, indique à son fier mari la bonne voie à suivre, même s’il s’y montre rétif (« Je n’aurai pas pour fils des hommes qui tirent dans le dos et des lâches »). Dans le portrait du couple comme dans celui des fils et des deux squatters, Jack Miller se montre sobre et évite d’en rajouter dans le cliché, préférant l’humanité à la caricature sèche.

Gentry évoque le temps où Dillon était un jeune adjoint à Hays City.

Doc et Festus apparaissent dans le bureau de Dillon dans le premier acte. Miss Kitty et Newly n’apparaissent pas.

 

16.06  Snow Train Part I

CBS, 19 octobre 1970

Producteur exécutif John Mantley

Produit par Joseph Dackow

Ecrit par Preston Wood

Réalisé par Gunnar Hellstrom

James Arness avec Richard Lapp et X Brands (photo extraite de TV Guide, 30 janvier 1971)

Matt, Doc et Festus sont dans un train qui traverse les montagnes enneigées en les ramenant de Denver où ils ont témoigné à un procès. Le train est arrêté par des arbres disposés en travers de la voie par des Sioux qui ont quitté la réserve de Stone Ridge pour exiger qu’on leur remette deux des passagers du train : ces deux hommes ont vendu à la tribu du whisky empoisonné responsable de plusieurs morts, mais ils ignorent leur identité. Ils ne laisseront le train repartir, pourtant, que si on leur livre ces deux hommes. Matt se refuse à obtempérer et demande aux passagers de se préparer à des heures difficiles en attendant d’hypothétiques secours. Le conducteur du train, Lucas, entraînant avec lui les deux mécaniciens, Hap et Tibbett, essaie de repartir vers Denver mais les Indiens font tomber des arbres en travers de la voie, immobilisant le train dans les deux sens. Tibbett, de plus, est atteint par une flèche et les Indiens réagissent en envoyant une pluie de projectiles sur les wagons. Une jeune femme, Ada, enceinte, est par ailleurs l’objet des soins attentifs de Doc Adams. Matt décide de tenter une échappée solitaire afin d’aller lui-même chercher du secours à une dizaine de miles. Festus et Floyd Coleman font diversion pour permettre son évasion mais trois chasseurs sioux de retour d’une expédition découvrent ses traces et le prennent aussitôt en chasse…

Richard Lapp
Gene Evans
John Milford
Richard D. Kelton
Roy Engel
Tim Considine & Pamela Dunlap

 

X Brands
Dana Elcar
Loretta Swit
Eddie Applegate
Anne Seymour
Ronald A. One Feather

 

Clifton James
Ron Hayes
Ken Lynch
Eddie Firestone
Doreen Lang
Lemoyne L. LaPointe

 

Avec (dans l’ordre alphabétique) Eddie Applegate (Al), Tim Considine (Scott Coleman), Pamela Dunlap (Ada Coleman), Dana Elcar (Pennigrath), Roy Engel (Tibbett), Gene Evans (Billy), Eddie Firestone (Hap), Ron Hayes (Floyd Coleman), Clifton James (Sam Wickes), Richard D. Kelton (Bud), Doreen Lang (Mae), Ken Lynch (Lucas), John Milford (Clay Foreman), Anne Seymour (Sarah), Loretta Swit (Donna) et dans les rôles des Indiens Richard Lapp (Running Fox), X Brands (Red Willow), Ronald A. One Feather Lemoyne L. LaPointe LeMoyne W. Millard (the hunters).

Comme souvent les épisodes en deux parties (voire trois), ce « Snow Train » se distingue par sa lenteur. Il ne se passe pas grand-chose dans cette première partie, qui repose essentiellement sur les personnages invités et les scènes qui leur sont dévolues, où s’esquissent différents caractères et un mystère sous-jacent portant sur l’identité des deux meurtriers dissimulés parmi eux (lesquels sont révélés, du moins au public, à la fin de l’épisode).

L’une des séquences pré-génériques les plus longues de la série : plus de 9 minutes.

Plusieurs scènes tournées dans la neige, les autres dans le décor du train.

Doc et Festus se chamaillent une fois encore, cette fois au sujet du (très long) témoignage de Festus à Denver, puis d’une expression latine, « per diem », que Festus prononce « pure dime ».

James Arness et le réalisateur Gunnar Hellstrom (collection personnelle de James Arness)

Scènes de tournage

 

16.07  Snow Train Part II

CBS, 26 octobre 1970

Producteur exécutif John Mantley

Produit par Joseph Dackow

Ecrit par Preston Wood

Réalisé par Gunnar Hellstrom

James Arness as Marshal Matt Dillon

Richard Lapp et X Brands

 

Pendant que Matt court en direction de la station de télégraphe la plus proche, se rendant maître au passage des trois chasseurs sioux qui le poursuivent, Sam Wickes prend la direction d’une chasse aux sorcières dans le train, afin de démasquer les deux meurtriers et de les livrer aux Indiens au matin, quand leur ultimatum sera écoulé. Mais les coupables apparents ne sont pas forcément les vrais coupables… Parvenu à la station de télégraphe pour découvrir que les fils sont coupés, Matt s’en retourne vers le train avec les noms des vrais coupables, fort opportunément télégraphiés au vieux télégraphiste depuis la ville de Cheyenne avant la coupure des fils, dans l’espoir d’arriver à temps pour sauver les passagers…

Avec Ron Hayes (Floyd Coleman), Tim Considine (Scott Coleman), Pamela Dunlap (Ada Coleman), Roy Engel (Tibbett), Eddie Firestone (Hap), Bill Erwin (telegrapher), Ken Lynch (Lucas), John Milford (Clay Foreman), Loretta Swit (Donna), Dana Elcar (Pennigrath), Eddie Applegate (Al), Richard D. Kelton (Bud), Anne Seymour (Sarah), Doreen Lang (Mae), Gene Evans (Billy), Clifton James (Wickes), X Brands (Red Willow), Richard Lapp (Running Fox), Lemoyne L. LaPointe Ronald A. One Feather LeMoyne W. Millard (the hunters).

 

 

 

Le résumé de la première partie et le générique occupent 8 minutes. Le dernier acte (de 43’ à 49’) est presque entièrement consacré à des scènes d’épilogue, sur lesquelles s’incrustent les noms des acteurs, de façon très inhabituelle.

Il se passe un peu plus de choses dans cette seconde partie mais pas tant que cela. L’intrigue se partage entre le périple du marshal Dillon d’une part et l’action dans le train d’autre part, les deux trames se rejoignant pour le dénouement. L’ensemble de l’histoire (parties 1 et 2) est construite sur le principe de l’aller et retour : les Indiens s’approchent des rails au début de la partie 1 et s’en retournent à la fin de la partie 2, Dillon traverse le troupeau de bisons en marchant au début de la partie 2 puis s’en revient à cheval avant le dénouement. Et bien sûr le train, qui arrivait par la droite de l’écran dans la partie 1, repart vers la gauche à la fin de la partie 2.

Dans les montagnes inhabitées où se déroule l’action, le minuscule relais de télégraphe s’appelle Oblivion (Oubli).

 

16.08  Luke

CBS, 2 novembre 1970

Producteur exécutif John Mantley

Produit par Joseph Dackow

Ecrit par Jack Miller

Réalisé par Bernard McEveety

Katherine Justice et Anthony Costello

Les mêmes, avec Morgan Woodward

 

Luke Dangerfield est atteint de deux balles tirées dans son dos par Moses Reedy. Son compagnon de route, le jeune Austin Keep, le conduit à Dodge pour le faire soigner. Mais Luke, recherché par la justice, ne veut ni docteur ni représentant de la loi. Tout ce qu’il veut, c’est revoir sa fille, Cathy Allen, qu’il a abandonnée avec sa mère dans leur petite ferme près de Dodge, il y a bien longtemps. En posant des questions, Austin apprend que Cathy a été fille de saloon au Bull’s Head mais qu’elle est morte depuis. Une idée germe alors dans son esprit : payer une autre fille, Doris, pour qu’elle accepte de jouer le rôle de Cathy afin d’adoucir les derniers instants de Luke. Elle finit cependant par convaincre Austin de faire venir le Doc, qui parvient à sauver la vie de Luke, même si le marshal est également prévenu de sa présence en ville. Entre-temps, Luke, se croyant à l’agonie, a remis à Doris les 300 $ d’économies qu’il cachait dans sa ceinture, ce qui donne le sentiment à Austin qu’il est le dindon d’une farce qui lui échappe. Doris, toutefois, bien qu’elle ait d’abord accepté l’imposture pour empocher l’argent, n’est pas si vénale qu’elle en a l’air ; elle s’est peu à peu attachée à Luke et finit d’ailleurs par lui avouer son identité. Elle s’est aussi attachée à Austin, par ailleurs, qui n’est pas insensible à ses charmes. Sur ces entrefaites, voilà que Moses Reedy arrive en ville pour réclamer les 3000 $ de prime offerts pour la remise de Luke Dangerfield à la justice. Et Austin n’a qu’une idée : lui faire payer ce qu’il a fait…

Morgan Woodward
Rex Holman

 

Katherine Justice
Howard Culver

 

Anthony Costello
Ken Curtis

 

Avec Morgan Woodward (Luke Dangerfield), Katherine Justice (Doris Prebble) et Anthony Costello (Austin Keep), Rex Holman (Moses Reedy), Glenn Strange (Sam), Howard Culver (Howie), Victor Izay (Bull).

On peut qualifier cette histoire de bluette inoffensive, construite autour d’une trinité familiale : au couple père-fils symbolique que forment Luke et Austin s’agglutine une fille providentielle dont on se dit qu’elle finira par épouser le fils avec la bénédiction du père. Moses Reedy, dont le visage mauvais et sournois ouvre l’épisode, est l’élément « méchant » de l’intrigue, qui pourrait transformer la bluette en tragédie… peut-être.

 

16.09  The Gun

CBS, 9 novembre 1970

Producteur exécutif John Mantley

Produit par Joseph Dackow

Ecrit par Donald S. Sanford

Réalisé par Bernard McEveety

Kevin Coughlin et L.Q. Jones

Ken Curtis avec Jon J. Mantley (à sa dr.)

 

Randy Gogan, jeune employé du dépôt de Nathan Burke, qui vit dans un appentis attenant à celui-ci aux murs tapissés d’avis de recherche, fasciné qu’il est par les histoires que publient les journaux à sensation sur les tireurs de l’Ouest, reconnaît un soir le hors-la-loi Vance Jessop. Celui-ci, se sachant reconnu, veut tuer le gamin mais c’est finalement ce dernier qui, bien que terrifié, le tue en état de légitime défense. Il devient aussitôt le héros de la ville, alors que se prépare le Dodge Day qui attire chaque année de nombreux visiteurs, notamment les tireurs qui veulent se mesurer à l’épreuve de tir (turkey shoot). L’un d’eux, Wade Pasco, qui jouit déjà d’une réputation et a fait équipe avec Vance Jessop, apprenant la mort de ce dernier, tient absolument à se mesurer au gamin dont on fait tant de cas, refusant de croire qu’il a été capable de tuer Jessop en l’affrontant de face. Un journaliste, Sumner Pendleton, est justement en ville pour rencontrer Randy. En quête de sensations mais surtout de profit, Pendleton monte la tête de Randy et pousse celui-ci à embellir ce qui est réellement arrivé et à s’entraîner au tir, avec le revolver de Jessop. Il le pousse ensuite à se présenter au concours de tir, sachant que Pasco l’y attend. Lorsque, contre toute attente, le gamin réalise une meilleure performance que le tireur patenté, ce dernier furieux le provoque devant témoins au Long Branch, excité par Pendleton. Le marshal interrompt l’affrontement mais Pendleton continue de manipuler Randy et Pasco pour obtenir le duel qu’il recherche. Le gamin, ne voulant pas être traité de lâche, et croyant de surcroît à l’avenir de rêve que lui a promis Pendleton, accepte de rencontrer Pasco en dehors de la ville…

Kevin Coughlin
Sam Melville
Glenn Strange
Jon Jason Mantley

 

L.Q. Jones
Ken Mayer & Stanley Clements
Ted Jordan
Frank Biro & Foster Brooks

 

Patricia Morrow
Robert Phillips
Jack Garner
Buck Taylor

 

Avec Kevin Coughlin (Rangy Gogan), L.Q. Jones (Sumner Pendleton), Patricia Morrow (Stella Felton), Sam Melville (Wade Pasco), Ken Mayer (Greenwood), Stanley Clements (Ed Jacobi) et Robert Phillips (Vance Jessop), Ted Jordan (Burke), Jack Garner (Kemble), Eric Chase (Joseph), Jon Jason Mantley (Tom), Marie Mantley (Anne), Glenn Strange (Sam), Foster Brooks (sporting gentleman #1), Frank Biro (sporting gentleman #2), Henry Wise (townsman #1), Bert Madrid (townsman #2).

Brodant sur la célèbre phrase de L’Homme qui tua Liberty Valance, donnant la primauté à la légende sur la vérité, Donald S. Sanford met en scène un jeune homme amateur d’histoires à sensation entraîné malgré lui dans la spirale de la violence par un journaliste sans scrupules. Le drame se joue sur fond de fête annuelle de Dodge, où l’on voit notamment Festus participer à un concours de consommation de tarte avec les enfants, au grand dam de Doc qui refuse de lui donner le prix.

Le magazine que lit Randy au début de l’épisode, The Outlaw of Hangman’s Gulch, est le même que tiendra le shérif amateur d’histoires à sensation dans l’épisode 13.23 de Bonanza.

Miss Kitty n’apparaît pas dans l’épisode, bien que plusieurs scènes se passent dans le Long Branch. Sam en revanche a un rôle plus conséquent que dans beaucoup d’épisodes.

James Arness et Ken Curtis

Patricia Morrow et Kevin Coughlin

 

16.10  The Scavengers

CBS, 16 novembre 1970

Producteur exécutif John Mantley

Produit par Joseph Dackow

Ecrit par Jim Byrnes

Réalisé par Robert Totten

Yaphet Kotto et Slim Pickens

Cicely Tyson et Yaphet Kotto

 

Piney Biggs, épuisé, affamé, les pieds en sang, découvre un groupe de Blancs massacrés par des Indiens. Hommes, femmes et enfants gisent au milieu des débris de leurs chariots et de leurs affaires éparpillées. Sur l’un des hommes, il trouve et prend une montre en or qui produit de la musique quand on l’ouvre. Soudain, quelques Indiens errants arrivent à leur tour. Effrayé, Piney s’enfonce lui-même une pointe de flèche dans le flanc et fait le mort. Il attend le départ des Indiens, dont l’un a pris la montre, avant de se relever, réalisant alors qu’il est incapable de retirer la pointe de flèche de sa chair. Il est plus tard trouvé au bord du chemin et amené à Dodge où Doc le soigne. Piney raconte alors qu’il voyageait avec un convoi de gens massacrés par des Indiens et, questionné par le marshal, il décrit deux des Indiens qu’il a aperçus et mentionne la montre volée par l’un d’eux. Or, des renégats ont déjà attaqué des convois et sont recherchés par l’armée. Le marshal monte un posse pour les traquer mais ce sont trois chasseurs de bison, Colley, Rath et Logan, qui mettent la main sur les Indiens croisés par Piney et les ramènent à Dodge pour toucher la prime offerte pour leur capture. N’osant pas se dédire, Piney déclare que la montre est à lui et identifie les Indiens comme ceux qu’il a vus.

Piney vit dans une petite maison de Dodge avec sa femme Rachel et leur fille Merrilee. Rachel est indignée par son mensonge et l’exhorte à dire la vérité au marshal. Mais les trois chasseurs de bison, qui flairent quelque chose de louche, font pression sur lui pour qu’il maintienne sa version car ils tiennent à toucher la prime. La nuit où les Indiens doivent être pendus à Fort Dodge, alors que Rachel est sur le point de mettre au monde leur deuxième enfant, Piney est retenu malgré lui au Bull’s Head par les trois hommes, qui veulent l’empêcher de retourner voir l’adjoint du marshal…

Yaphet Kotto
Slim Pickens
Victor Holchak

 

Cicely Tyson
Roy Jenson
James Almanzar

 

Jerelyn Fields
Link Wyler
Eddie Little Sky

 

Avec Yaphet Kotto (Piney Biggs), Cicely Tyson (Rachel [Biggs]), Slim Pickens (Colley), Roy Jenson (Rath), Link Wyler (Logan), Victor Holchak (Lieutenant), James Almanzar (Ogana), Eddie Little Sky (Scarface), Victor Izay ([Bull’s Head’s] barkeep), Glenn Strange (Sam), Ted Jordan (Burke), Jerelyn Fields (Merrilee Biggs), Henry Wise (livery man), Steve Raines (driver [Hap]).

Drame de conscience autant que drame social, qui met au centre du scénario les personnages de Yaphet Kotto et Cicely Tyson, un couple de Noirs pauvres mis à l’épreuve par un enchaînement de circonstances qui amène Kotto à mentir et à se retrouver piégé par son propre mensonge, que lui reproche Tyson. Celle-ci joue le rôle de la conscience de Kotto, le rappelant à un devoir d’honnêteté et le stigmatisant quand il commet l’erreur de mépriser les Indiens en parlant d’eux comme les Blancs parlent des gens de couleur.

Cet épisode fut récompensé d’un Black Image Award pour l’image complexe et positive qu’il donne des personnages de couleur. Cicely Tyson est une actrice connue pour avoir refusé des rôles qui ne donnaient pas une image positive des personnes de couleur.

Les mots « niggers » et « darkie », désignant les personnes de couleur, sont parfois censurés lors de rediffusions sur des chaînes américaines. Cicely Tyson emploie le premier pour s’indigner lorsque Yaphet Kotto déclare que « on dit » que tous les Indiens se ressemblent : « They say the same thing about niggers », déclare, furieuse, Cicely Tyson. Le second mot est employé par Slim Pickens en parlant de Kotto, qui est également qualifié de « Black Indian » par Roy Jenson, quand il avoue avoir volé la montre sur le cadavre d’un Blanc.

Steve Raines, qui fut l’un des réguliers de Rawhide, apparaît dans un petit rôle.

 

16.11  The Witness

CBS, 23 novembre 1970

Producteur exécutif John Mantley

Produit par Joseph Dackow

Ecrit par Shimon Wincelberg

Réalisé par Philip Leacock

Tim O'Connor et Barry Brown

Dans le train qui se dirige vers Dodge, un Texan apostrophe un jeune homme en l’accusant d’avoir tué son frère dans des guerres de barbelés à Lincoln County. Le jeune homme pousse l’homme à l’attaquer et l’abat en criant à la légitime défense. Mais un passager, Wendell Beecher, l’accuse de meurtre. Le jeune homme, Ira Pickett, le gifle violemment et met au défi les autres passagers de l’accuser. Un jeune passager, Jared Sprague, réveillé par le coup de feu de Pickett, se jette sur celui-ci et le désarme, avant de le tenir en respect avec l’aide de son père, Arnie Sprague, jusqu’à Dodge, où Pickett est remis au marshal.

Le père et le frère d’Ira, Osgood et Joseph, apprenant l’incident, décident de traiter l’affaire à leur façon, en réduisant au silence les deux témoins qui ont déposé chez le marshal, Beecher et Arnie Sprague. Ils surprennent le premier chez lui et le tuent en faisant passer sa mort pour un accident, puis ils se rendent à la ferme des Sprague et menacent Arnie de tuer sa femme et sa fille pendant qu’il témoignera devant le juge Brooker en ville avec Jared. Terrifié pour sa famille, Arnie revient sur son témoignage, à la grande surprise du marshal et de son fils. Jared est scandalisé par l’attitude de son père, même quand, de retour à la ferme, il en comprend les raisons. Libéré, Ira Pickett rejoint son père et son frère mais ceux-ci n’ont pas l’intention de partir. Osgood Pickett déclare qu’Arnie lui doit dédommagement pour le temps perdu, alors que ses fils et lui étaient attendus à Clark County pour louer leurs armes dans une autre guerre de territoire. Il s’amuse, par ailleurs, de voir Ira lutiner avec la jeune Edda Sprague, qui ne se doute de rien, et se dit qu’accorder un peu de bon temps à Ira n’est pas une mauvaise idée. Les Sprague se retrouvent sous la coupe des Pickett durant la nuit entière, dans la terreur…

Harry Morgan
June Dayton
I. Stanford Jolley
Ted Jordan

 

Tim O'Connor
Annette O'Toole
Ray Young
Robert Swan

 

Barry Brown
Dack Rambo
Herb Vigran
James Arness

 

Avec Harry Morgan (Osgood Picket[t]), Tim O’Connor (Arnie Sprague), Barry Brown (Jared Sprague), June Dayton (Martha Sprague), Annette O’Toole (Edda Sprague) et Dack Rambo (Ira Pickett), I. Stanford Jolley ([Wendell] Beecher), Ray Young (Joseph [Pickett]), Herb Vigran (Judge Brooker), Ted Jordan (Burke), Robert Swan (Texan [in the Train]), Glenn Strange (Sam).

Une histoire simple, qui se concentre entièrement sur le dilemme et la peur des personnages. Tous les comédiens sont convaincants, Harry Morgan dans le rôle d’un patriarche au regard carnassier et qui s’exprime comme un pasteur, Tim O’Connor dans celui d’un père de famille humilié et muselé par la peur, Barry Brown dans celui du fils brave et indigné, June Dayton dans celui d’une mère compatissante et intelligente, Annette O’Toole en adolescente insouciante et sotte (parce qu’elle met longtemps à voir ce que tous les autres ont compris avant elle).

Tous les acteurs réguliers apparaissent au moins une fois, Curtis, Stone et Blake partageant une scène de saloon qui est le seul moment comique de l’épisode (l’un des échanges savoureux de Festus avec le Doc), sous le regard amusé de Glenn Strange.

La première scène à Dodge est tournée en extérieur, dans le décor qui, d’un épisode à l’autre, figure souvent une autre ville que Dodge (par exemple Hoxie Station dans l’épisode 16.16). Les suivantes sont tournées en studio.

Dack Rambo interprète la chanson populaire Get Along Home Cindy Cindy que chantaient Dean Martin et Ricky Nelson dans Rio Bravo en 1959 et qui a été interprétée également par Johnny Cash et Elvis Presley, entre autres.

Dack Rambo et Ken Curtis

June Dayton et Barry Brown

Annette O'Toole et Dack Rambo

Harry Morgan, Barry Brown et Tim O'Connor

Dack Rambo, Ray Young et Harry Morgan

James Arness et Buck Taylor

 

16.12  McCabe

CBS, 30 novembre 1970

Producteur exécutif John Mantley

Produit par Joseph Dackow

Ecrit par Jim Byrnes

Réalisé par Bernard McEveety

Dan Kemp et Mitch Vogel : l'amour a-t-il une chance ?

Dillon retrouve un fugitif, McCabe, dans un train. McCabe prend une passagère en otage, Abigail Hartly, et négocie sa reddition : il suivra le marshal si celui-ci lui accorde deux jours. Dillon accepte et accompagne son prisonnier jusqu’à une petite ferme à proximité de Bowie Flat. Ils y arrivent quelques minutes seulement après la mort de la mère, Ami, qui laisse un garçon, Dobie. Ce dernier est en fait le fils de McCabe, qui les a abandonnés alors que l’enfant avait quatre ans. Plein de rancœur à son égard, Dobie essaie de le tuer avec un fusil puis jure qu’il veut le voir pendu. Il se précipite à Bowie Flat et prévient le shérif Shackwood de la présence du fugitif, recherché ici pour le meurtre de deux employés du ranch Bar-K lors d’une guerre des barbelés. Shackwood, apprenant que McCabe est le prisonnier du marshal, décide de ne pas interférer mais Clay White, l’ancien patron des deux victimes, se rend aussitôt à la ferme avec trois hommes, Hicks, Kipp et Weaver. Les voyant arriver, McCabe assomme Dillon pour tenter de fuir, sachant qu’ils ne lui laisseront aucune chance. Il est capturé par les quatre hommes qui le remettent au shérif Shackwood en affirmant qu’ils l’ont pris alors qu’il s’évadait. Lorsque Dillon arrive à Bowie Flat, le juge Clairborne est déjà en train de présider le procès de McCabe. Celui-ci déclare avoir tué les frères Scott en état de légitime défense mais sa parole ne vaut pas grand-chose face à celles de White et d’une foule de gens en colère qui crient vengeance. Il est donc condamné à être pendu le lendemain, à midi. Dillon envoie un télégramme au Gouverneur, lui demandant d’intercéder. S’il est rendu à la garde du marshal, c’est à Dodge que McCabe sera jugé, pour vol, encourant une peine de cinq ans au maximum. En attendant, McCabe attend son exécution en prison et White et ses gars ne quittent pas le saloon, en face. Dobie, qui est venu avec le marshal, est tourmenté par la situation. Il a agi dans un élan de colère et de haine mais, en parlant avec son père, il réalise que ce dernier n’est revenu que pour lui. Bien qu’il prétende ne s’être jamais soucié de personne, McCabe n’a pu se résoudre à laisser son garçon seul, après avoir reçu une lettre d’Ami se disant malade. Pris de remords, Dobie vole un revolver au saloon et le porte à son père en prison. Mais Clay White l’a vu faire. Au lieu de prévenir le shérif, il se poste avec ses hommes en face de la prison, attendant que McCabe en sorte…

Dan Kemp
David Brian
Mills Watson
Marie Cheatham

 

Jim Davis
Jon Lormer
Dan Kemp & Lew Brown
Tom Sutton

 

Mitch Vogel
Robert Sorrells
Tani Phelps
Pete Kellett

 

Avec Dan Kemp (McCabe), Jim Davis (Sheriff Shackwood), David Brian (Clay White) et Mitch Vogel (Dobie), Jon Lormer (Judge Clairborne), Robert Sorrells (J.W. Hicks), Mills Watson (Kipp), Lew Brown (Weaver), Tani Phelps (Ami), Marie Cheatham (Abigail Hartly), Trevor Bardette (conductor), Tom Sutton (Lennie), Pete Kellett (bartender [Pete]).

La relation compliquée entre un père, gunslinger recherché, et son fils, rempli de haine et de colère, constitue le cœur de ce scénario excellent qui suscite rapidement la sympathie pour le hors-la-loi. McCabe est déchiré entre la vie qu’il a menée, solitaire et violente, et la responsabilité qu’il ressent envers son garçon, qu’il a abandonné une dizaine d’années plus tôt. Il a beau prétendre ne se soucier de personne, on sent qu’il cherche à s’en convaincre lui-même, n’osant pas avouer ce qui apparaît pourtant dans son attitude : un amour sincère pour son enfant. Il lui manque les mots pour l’exprimer et, face à lui, l’enfant se débat lui-même avec des sentiments contradictoires. La beauté du scénario est de mettre en scène avec une clarté sobre la communication maladroite entre le père et le fils, aussi perdus l’un que l’autre. L’enjeu de l’histoire est alors de savoir s’il existe une chance pour que tous deux apprennent un jour à se connaître, en vivant ensemble.

Dans le rôle d’un shérif honnête, Jim Davis offre une composition tout en retenue et, tout en restant à la marge de l’action, s’affirme comme un allié sûr et solide pour le marshal Dillon.

Aucune scène à Dodge, les acolytes n’apparaissent donc pas.

David Brian avec Robert Sorrells, Lew Brown et Mills Watson : les "méchants"

James Arness et Mitch Vogel

David Brian et Jim Davis

 

16.13  The Noonday Devil

CBS, 7 décembre 1970

Producteur exécutif John Mantley

Produit par Joseph Dackow

Ecrit par William Kelley

Réalisé par Philip Leacock

Anthony Zerbe face à Anthony Zerbe

et face à James Arness

 

Le marshal Bones Cunningham et son compagnon de route Diego sont attaqués dans le désert par un moine franciscain et son compère mexicain Quito. Diego est tué, le marshal grièvement blessé, les deux bandits partent avec la mule du marshal chargée d’or. Blessé également, Quito rend l’âme quelque temps plus tard dans les bras de son complice, qui promet d’enterrer sa dépouille au sanctuaire de Chimayo. C’est là qu’arrivera lui aussi le marshal Dillon en suivant la trace des bandits sur la foi des indices fournis par Bones Cunningham avant de mourir. Dillon découvre alors une situation inattendue : le bandit, Heraclio Cantrell, est le frère jumeau du Père Hernando qui dirige le monastère. Piété et impiété se répondent dans ces deux hommes liés par le sang, Heraclio affichant une haine envers son frère et une ironie mordante à l’égard de la religion qui interdisent tout dialogue apaisé entre eux. Hernando essaie de sauver l’âme de son frère en l’incitant à se rendre et à se confesser mais Heraclio, s’il a bien recours au droit d’asile que lui procure le monastère, ne cherche que le moyen de se dérober au châtiment…

Anthony Zerbe
Natividad Vacio
Anthony Cordova (à g.)

 

Warren Vanders
Pepe Callahan
Fred Coby

 

Ernest Sarracino
Annette Cardona
Tony Davis

 

Avec Anthony Zerbe (Heraclio Cantrell / Father Hernando Cantrell), Warren Vanders (Bones Cunningham), Ernest Sarracino ([Francis]Quito Vega), Anthony Cordova (Brother Antonio), Pepe Callahan (John Hike [ebanista]), Natividad Vacio (Diego), Annette Cardona (Rita), Fred Coby (doctor), Tony Davis (Indian boy [Caleb]), Julio Medina (Rodriguez), Bert Madrid (Carlos).

Sans surprise, cette histoire de jumeaux sur fond de religion (on prêche beaucoup, d’un côté comme de l’autre, pour exprimer la parole de Dieu ou pour la moquer) repose sur la performance d’Anthony Zerbe, rodé à l’exercice. Le tournage en extérieurs, notamment dans le désert de Vasquez Rocks, ajoute au plaisir de cet épisode.

Ni Kitty, ni Festus, ni Newly n’apparaissent. Doc apparaît seulement dans l’épilogue, destiné à donner une conclusion à l’histoire en montrant Doc et Matt discutant du revirement final.

James Arness as Marshal Matt Dillon

 

16.14  Sgt. Holly

CBS, 14 décembre 1970

Producteur exécutif John Mantley

Produit par Leonard Katzman

Ecrit par William Kelley

Réalisé par Bernard McEveety

Miss Kitty tape dans l'oeil du Sergent Holly...

... et le marshal n'a qu'à s'inquiéter !

 

Le Sgt Holly est à Dodge avec six soldats – très occupés à jouer aux cartes dans un appentis. Il a pour mission d’aller chercher la paye de l’armée. Mais Willis Jeeter, renvoyé de l’armée pour désertion, médite un sale coup : il fait boire à Holly et aux soldats du whisky empoisonné au laudanum puis vole l’ordre de mission et les uniformes pour s’emparer de la paye avec ses complices, Chico et Roy Gast. Quand Holly dessoûle, il apprend qu’il est accusé du vol et activement recherché. Aussi s’enfuit-il de Dodge – avec le concours de Miss Kitty qui ne connaît pas encore toutes les données de la situation – avec son cheval (le soldat Cheval, Private Horse) afin de retrouver Jeeter et la paye et de rétablir son honneur. Il ne tarde pas à surprendre les complices dans une cabane de Blister Canyon avec presque tout l’argent volé, les deux hommes devant retrouver Jeeter et le reste de l’argent dans la ville d’Oblivion, plus au Sud. Il les laisse pendus par les pieds à la garde d’un éclaireur indien rencontré en chemin, Little Bugle. Entre-temps, Miss Kitty, informée des tenants et des aboutissants de la situation, a décidé de se mettre seule à la recherche du Sgt Holly. Quand elle arrive à Oblivion, où Holly croyait retrouver Jeeter, elle le trouve entouré de cinq gredins qui ont fait main basse sur la paye de l’armée. Il doit ruser pour les convaincre qu’il a rendez-vous avec son complice, Jeeter, afin de récupérer le reste du butin, mais est contraint de laisser Miss Kitty entre les mains des bandits tandis qu’il part à la rencontre de Jeeter. De son côté, le marshal Dillon s’est lancé à son tour sur les traces de Holly, et refait le chemin déjà parcouru par Kitty…

Forrest Tucker
Victor Eberg
Med Flory

 

Albert Salmi
Bob Morgan & Gregg Palmer
Glenn Strange

 

Vito Scotti
Bob Morgan & David Renard
Frank Hotchkiss

 

Avec Forrest Tucker (Sgt. [Emmett] Holly), Albert Salmi (Willis [P.] Jeeter), Victor Eberg (Luke Pinero), Gregg Palmer (Bodine), David Renard (Chico Fuentes) et Vito Scotti (The Indian [Little Bugle]), Med Flory (Corp. Steckey), Glenn Strange (Sam), Read Morgan (Roy Gast), Bob Morgan (Lomax), Frank Hotchkiss (Corp. Tuttle).

Cinquième des six participations de Forrest Tucker à la série. Il reprend le rôle du Sgt Holly qu’il tenait l’année précédente dans l’épisode 15.15, « The War Priest », où il était renvoyé de l’armée. On n’explique pas ici pourquoi il est de retour sous l’uniforme, mais il est question qu’il soit renvoyé à nouveau pour avoir laissé voler la paye de l’armée.

L’intrigue n’a pas grand intérêt et l’épisode repose essentiellement sur la performance de Forrest Tucker en Sergent Grande Gueule et sur le duo qu’il forme avec Amanda Blake. Le baiser qu’il lui arrache en la présentant comme sa fiancée pour abuser Pinero et ses hommes passerait mal aujourd’hui. Miss Kitty, néanmoins, démontre sa capacité à se défendre, y compris contre les assauts du bandit Pinero, qu’elle assomme avec une bouteille de whisky.

Holly surnomme Dillon « Big Fist » et mentionne la jalousie que le marshal pourrait ressentir en le voyant courtiser Miss Kitty. L’épilogue joue sur cette jalousie, lorsque Dillon, entrant dans l’Oblivion Inn, découvre Kitty embrassant Holly puis jetant un regard de défi au marshal avec l’air de dire : « Si tu ne fais rien, je pourrais bien aller m’amuser ailleurs ».

Sam se joint à Dillon, Festus et Newly pour traquer Holly et les voleurs.

Dans le double épisode 16.06-07, Oblivion est un misérable relais de télégraphe au milieu de nulle part, ici c’est une ville (plutôt fantôme, mais ville néanmoins), au sud de Dodge.

Les scènes de désert sont tournées du côté de Vasquez Rocks.

Vito Scotti et Forrest Tucker

Amanda Blake et Forrest Tucker

 

16.15  Jenny

CBS, 28 décembre 1970

Producteur exécutif John Mantley

Produit par Leonard Katzman

Ecrit par Jack Miller

Réalisé par Robert Totten

Lisa Gerritsen et Steve Ihnat

Milburn Stone et Lisa Gerritsen

 

Il fait très chaud à Dodge quand la diligence dépose devant le Long Branch Saloon une fillette de (presque) dix ans, Jenny Pritchard, venue retrouver son père dont elle montre fièrement, à Newly et Miss Kitty, la photographie dans un médaillon qu’elle porte autour du cou. Tous deux reconnaissent alors Lucas Pritchard, dont le visage orne un avis de recherche : une prime de $2000 est promise pour sa capture. Newly se rend au rendez-vous que Pritchard a fixé à sa fille et lui offre une amnistie de deux jours pour voir son enfant, après quoi il consent à se rendre à la justice. Mais le juge Franklin, présent devant la prison quand Newly y arrive avec Pritchard, ordonne que ce dernier soit immédiatement mis en détention, sans considération pour la parole que lui a donnée Newly. Bien qu’il ait protesté, Newly ne peut faire autrement, en sa qualité d’adjoint, que d’arrêter Pritchard quand il tente de s’échapper. La petite Jenny apprend la vérité le lendemain matin et en veut autant à son père qu’à Newly. Pritchard avait prévu d’emmener sa petite fille au-delà de la frontière du Texas sans lui révéler qu’il était recherché, espérant vivre heureux avec elle. A présent, il est aussi malheureux qu’elle. Il persuade Newly de le laisser sortir de cellule pour parler à l’enfant mais celle-ci refuse de lui parler, bouleversée. Quand Pritchard profite de l’occasion pour s’enfuir, le juge Franklin fait mettre Newly en cellule et ordonne à Festus de réunir un posse pour retrouver le fugitif. Les hommes reviennent bredouilles mais le marshal Dillon, de retour en ville sur ces entrefaites, libère Newly sans tenir compte des objections du juge. Newly ne tarde pas à retrouver, seul, Pritchard. Celui-ci n’est pas le meurtrier qu’on l’accuse d’être, même s’il a enfreint la loi ; blessé par Newly, il est soigné par le Doc mais Jenny reste emmurée dans son refus de le voir, comme d’écouter Newly…

Buck Taylor
Rance Howard (à g.)

 

Lisa Gerritsen
Steve Raines

 

Steve Ihnat
Amanda Blake

 

Avec Steve Ihnat (Lucas Pritchard), Lisa Gerritsen (Jenny [Pritchard]), Rance Howard (Judge [Alan] Franklin), Glenn Strange (Sam), Ted Jordan (Burke), Steve Raines (Ed Reilly), Bob Burrows (driver).

Histoire de famille, de malentendu et de chagrin avec Newly en première ligne et Miss Kitty juste à côté, émue par la petite fille venue seule de St Louis pour retrouver un père qui se révèle différent de ce qu’elle espérait. Festus et Dillon prennent le parti de Newly face au juge Franklin, outsider vite mis de côté. Newly évoque le fait qu’il a pisté Lucas Pritchard au printemps dernier mais les deux hommes ne se sont jamais rencontrés. Doc trouve un moyen habile de sortir l’enfant de son mutisme.

Le tableau qui orne le mur de la chambre de Jenny au Long Branch est le même que l’on voyait chez les Sprague dans l’épisode 16.11 (un enfant face à un chien).

La poupée de type Raggedy Ann que tient Jenny durant tout l’épisode (et qu’elle appelle Melissa) a été commercialisée après la création du personnage par Johnny Gruelle dans Raggedy Ann Stories publié en… 1918. Quelque temps donc après l’époque de cet épisode.

Newly, Kitty, Sam et Festus

Dernier plan pour Miss Kitty

 

16.16  Captain Sligo

CBS, 4 janvier 1971

Producteur exécutif John Mantley

Produit par Leonard Katzman

Ecrit par William Kelley

Réalisé par William Conrad

Salome Jens et Richard Basehart

Richard Basehart et Royal Dano

 

Le Capitaine Aron Sligo a vendu son bateau et décidé de s’établir sur le centième méridien, où son maître d’équipage Watney a déjà dressé un mât et commencé de construire leur ranch. L’un et l’autre se trouvent juste devant le porche de la veuve Burney, qui est scandalisée de cette intrusion saugrenue dans son quotidien, quand bien même la construction se trouve bel et bien sur la terre achetée par le Capitaine. Mais l’audace de ce dernier ne s’arrête pas là : constatant que la veuve Burney, Josephine de son prénom, est encore une femme tout à fait présentable, et même désirable, dont les deux enfants Tim et Anne sont immédiatement séduits par leur nouveau voisin haut en couleur et au parler si pittoresque, l’œil plein de l’air du large et la bouche remplie d’histoires de baleines, le Capitaine envisage le plus sérieusement du monde d’épouser la veuve et de lui faire neuf enfants qui tous bien entendu seront des garçons. La veuve s’indigne de la présomption de cet étranger brusquement surgi dans sa vie mais reconnaît aussi qu’elle n’est pas elle-même insensible au charme si envahissant dudit étranger. Si seulement il avait l’élégance de la courtiser en y mettant quelques formes ! En attendant, puisqu’il est si imbu de sa personne, elle se garde bien de lui expliquer pourquoi le prix que lui font des vendeurs de bétail stationnés près de Hoxie Station, plus au Sud, devrait lui mettre la puce à l’oreille. Il le découvre bientôt : le bétail du Texas est infesté de tiques et affligé de la fièvre du Texas, autrement appelée fièvre espagnole, ce qui interdit son entrée sur le territoire du Kansas. Le Capitaine fort dépité n’en trouve pas moins le moyen de revendre le bétail à Leonard et Tanner qui le lui ont vendu, en exerçant sur eux une pression dont ils se vengent en mettant à mal le pauvre Watney qui a eu la mauvaise idée de se trouver seul face à eux, et ivre de surcroît. Le sang du Capitaine ne fait qu’un tour en voyant revenir son maître d’équipage – et accessoirement meilleur ami, sinon le seul – à demi-mort, et il décide de rendre justice de ce pas, et en personne…

Richard Basehart
Stacy Harris
Geri Reischl

 

Salome Jens
Robert Totten
Boyd 'Red' Morgan

 

Royal Dano
Bobby Eilbacher
Troy Melton

 

Avec Richard Basehart (Captain Aron Sligo), Salome Jens (Josephine Burney), Royal Dano (Watney), Stacy Harris (Leonard), Robert Totten (blacksmith), Bobby Eilbacher (Tim Burney), Geri Reischl (Anne Burney), Larry Finley (bartender), Matt Emery (trail boss), Brian Foley (cowboy), Boyd ‘Red’ Morgan (Tanner), Glenn Strange (Sam), Fred Stromsoe (Tobin), Troy Melton (Rackley), Bob Herron (Vern), Ted Jordan (Burke – non crédité).

Richard Basehart et Salome Jens tiennent cette histoire sur leurs épaules, rejouant le motif de la mégère apprivoisée – quoiqu’en l’occurrence la « mégère » ait toutes les raisons de hausser le ton et de dire son fait à l’arrogant loup de mer incarné par Richard Basehart. Le couple ne prétend pas à la finesse mais ses querelles sont une distraction très honorable pour un public enclin à la comédie, d’autant que l’intrigue ménage quelques scènes d’action où le sieur Basehart feint de se battre comme un beau diable. Les deux petits comédiens qui donnent fraîcheur et spontanéité aux deux enfants de la veuve Burney achèvent de composer le bouquet familial.

Le rôle de loup de mer que tient Basehart est une réminiscence de son rôle d’Ishmael dans le film Moby Dick de John Huston (1956), harpon inclus. En plus évidemment de son rôle d’Amiral dans la série Voyage au fond des mers.

C’est le second (et dernier) épisode réalisé par William Conrad, qui donna sa voix au Marshal Dillon à la radio. (Le premier était le 8.31, « Panacea Sykes ».)

James Arness et Buck Taylor

Samantha Blake et Ken Curtis

 

16.17  Mirage

CBS, 11 janvier 1971

Producteur exécutif John Mantley

Produit par Leonard Katzman

Ecrit par Jack Miller

Réalisé par Vincent McEveety

John Anderson, Mary Rings et Gary Wood

John Anderson et Ken Curtis

 

Festus s’est lancé seul sur la piste d’Eli Maddox et s’est avancé profondément dans le désert pour le traquer. Maddox meurt d’une blessure mais il a d’abord percé la gourde de Festus qui, après avoir enterré le hors-la-loi, se retrouve à marcher dans le désert avec sa mule Ruth sans la moindre goutte d’eau, et sans nourriture. Combien de temps s’est-il écoulé quand il arrive dans une ville fantôme à Dry Creek ? Toujours est-il que Festus a commencé à avoir des hallucinations. Lui tire-t-on vraiment dessus depuis les ruines du Mooney Mercantile ? En tout cas, il réplique puis, entrant dans le bâtiment, il y découvre un homme mort, mais aucune arme. Un cheval erre également dans la ville, dont la selle porte le nom d’Adam Cleery, de Ridgetree. Festus enterre l’homme et emporte son cheval. C’est le vieux Stocker qui le retrouvera à moitié mort d’épuisement et le ramènera à Dodge pour le confier aux soins du Doc. Les propos de Festus sont incohérents. Il ne sait plus ce qui s’est réellement passé là-bas et ce qu’il a simplement imaginé. Matt rapporte néanmoins le cheval à la famille Cleery : le père, Lemuel, et ses deux enfants Tom et Elsie sont bouleversés d’apprendre la mort du plus jeune fils, Adam, et le récit insatisfaisant que leur fait le marshal ne peut qu’augmenter leur incompréhension et attiser leur colère et leur désir de connaître la vérité. Aussi, pendant que le marshal poursuit sa route vers Methusulah, où le jeune Adam s’était rendu pour acheter une vache laitière, les Cleery se rendent, eux, à Dodge. Ils obligent Festus à les suivre sous la menace d’une arme et, devant ses souvenirs incohérents, l’emmènent avec eux jusqu’à cette ville fantôme où leur parent serait enterré. Ils y trouvent bien des traces de sang, mais toujours aucune arme ; ils ne voient pas celle qui, tombée sous le plancher, est couverte de poussière et invisible à leurs yeux. Festus est incapable, de surcroît, de retrouver l’endroit où il a enterré le cadavre. Alors que Matt, à Methusulah, apprend qu’Adam Cleery est bien passé en ville (le 5 août), et qu’on recherche par ailleurs un repris de justice du nom de Joe Kettridge, Lemuel Cleery est de plus en plus empli de colère et de chagrin. Il ne doute plus, à présent, que Festus ait tué son garçon de sang-froid et veut appliquer la justice divine : œil pour œil…

Ken Curtis
Mary Rings
Robert Knapp

 

John Anderson
Bill Zuckert
Dan White

 

Gary Wood
Harry Raybould
Kevin Burchett

 

Avec John Anderson (Lemuel [Cleery]), Gary Wood (Tom [Cleery]), Mary Rings (Elsie [Cleery]), Bill Zuckert ([Methusulah] hotel clerk), Harry Raybould ([Eli] Maddox), Robert Knapp (Deputy [from Methusulah]), Dan White (Stocker), Kevin Burchett (Adam [Cleery]).

Dilemme moral habilement mis en scène par Jack Miller avec des accents de tragédie : le spectateur n’en sait guère plus que les personnages, y compris Festus trahi par sa mémoire, et la colère des Cleery est aussi compréhensible que la culpabilité confuse de Festus. John Anderson est tantôt émouvant tantôt effrayant en patriarche épris de justice et finalement rongé par un désir de vengeance aveugle.

Kitty, parlant de Festus : « You know, sometimes I think that man’s head is made out of solid marble. » Newly : « And maybe that’s why he’s still alive. »

 

16.18  Tycoon

CBS, 25 janvier 1971

Producteur exécutif John Mantley

Produit par Leonard Katzman

Ecrit par Robert Vincent Wright

Réalisé par Bernard McEveety

Shug Fisher et Ken Curtis

John Beck et Shug Fisher

 

Festus se retrouve riche du jour au lendemain lorsque Petey Grimes, à qui il avait prêté dix dollars trois ans plus tôt pour lui permettre d’aller prospecter, ce qui lui a visiblement réussi, lui lègue la somme de $500. Quand Titus, tout juste mis à la porte de la banque par Henry Folsom parce qu’il prétendait obtenir un prêt de $200 pour réparer son vieux chariot, lui parle de son projet de transport entre Dodge City et Denver, dont il est sûr qu’il rapportera gros, Festus se laisse tenter par une association, non sans avoir consulté Doc, Miss Kitty et Matt… sans leur avoir dit que c’était une idée de Titus, ce qui aurait certainement changé leur façon de voir la chose. Festus comprend vite qu’il s’est embarqué dans une affaire brinquebalante : ce ne sont pas les $200 promis que Titus dépense mais $402, pour réapparaître avec un chariot rutilant, digne d’un cirque, tiré par quatre chevaux blancs, portant haut en lettres d’or le nom de leur société, Titus and Haggin Freight Co. Titus a aussi convaincu Festus de s’acheter des habits somptueux qui changent complètement son apparence. A ce prix, il vaudrait mieux que l’affaire rapporte effectivement quelque chose, et vite ! Mais, dès le premier voyage, Festus découvre que son partenaire lui a caché un « détail » important : la route qu’il a tracée traverse la propriété des Fowler qui entendent faire payer un droit de passage ! Et quand Ma Fowler (Lucrèce de son petit nom), trompée par les beaux habits de Festus et les galéjades de Titus, s’imagine que M. Haggin est riche comme Crésus, elle envisage aussitôt une association lucrative assise sur le mariage du sieur Festus avec sa fille Dora Lou. Laquelle Dora Lou n’a envie, elle, que d’épouser Clarence Carver qui possède une petite ferme et la courtise déjà officiellement. Plus les heures passent, plus Festus se retrouve empêtré dans un embrouillamini dont il ne voit plus comment se sortir…

Ken Curtis
Gwynne Gilford
Herman Poppe

 

Shug Fisher
John Beck
Walker Edmiston

 

Nora Marlowe
James Minotto
C. Wagenheim & J. Minotto

 

Avec Shug Fisher (Titus), Nora Marlowe (Ma [Lucretia] Fowler), Gwynne Gilford (Dora Lou [Fowler]), John Beck (Moody Fowler), James Minotto (Amos Fowler), Herman Poppe (Clarence Carver), Glenn Strange (Sam), Ted Jordan (Burke), Walker Edmiston (Henry Folsom), Charles Wagenheim (Parson Mueller).

Une comédie que chacun jugera drôle ou consternante. On est (au moins) dans la comédie de boulevard alignant des situations invraisemblables et invitant les acteurs à forcer le trait jusqu’à l’outrage. Le meilleur moment est la fin, quand Festus trouve enfin le moyen de se sortir de la situation en démontrant qu’il ne manque pas d’intelligence, n’en déplaise au Doc. On peut voir cette histoire comme un « Festus découvre le capitalisme », en même temps qu’une expérience de confiance déçue, qui ne laisse pas le sieur Haggen démuni mais permet de le retrouver la semaine suivante aussi pauvre (encore que…) et mal fagoté qu’auparavant.

Cette histoire nous rappelle que Festus ne sait pas lire (ou si peu) : aussi, quand il remet leur courrier à Miss Kitty, Doc et Matt après (dit-il) l’avoir trié, ils sont obligés de s’échanger les lettres pour rendre à chacun ce qui lui revient. De même, c’est à Doc que Festus s’adresse pour lire ce qui le concerne, tout en prenant soin de ne jamais avouer qu’il ne sait pas lire.

Sur le chariot de Titus resplendit le nom de « Haggin », qui est une autre façon d’écrire Haggen, le nom de Festus. La prononciation se rapproche en effet de « Haggin » et c’est cette graphie qui est souvent choisie dans les sous-titres de l’édition DVD.

Afin de mettre en valeur l’équipage pompeux de Titus (payé avec l’argent de Festus), les scènes de rue de Dodge sont tournées exceptionnellement en extérieurs.

 

 

 

16.19  Jaekel

CBS, 1er février 1971

Producteur exécutif John Mantley

Produit par Leonard Katzman

Adaptation de Calvin Clements, histoire de Thelma & True Boardman

Réalisé par Bernard McEveety

Julie Gregg et Eric Braeden

Eric Braeden et Mia Bendixsen (et Skippy)

 

Carl Jaekel est de retour à Dodge City, bénéficiant d’une amnistie après une peine de prison de huit ans pour avoir sauvé la vie du directeur de la prison et d’un garde lors d’une révolte de prisonniers. C’est du moins la version à laquelle croit le directeur ; la vérité est plus complexe et le garde, Dirks, en savait quelque chose mais n’a pas eu l’occasion de le dire car Jaekel a précipité sa mort sans que quiconque s’en doute. A Dodge, il apprend que la femme qu’il s’apprêtait à épouser, Beth, s’est mariée entre-temps et a eu petite fille de six ans déjà. Il ne comprend pas. Durant huit ans, ils ont échangé des lettres dans lesquelles elle ne disait rien de sa vie réelle et prétendait encore l’aimer. Ces lettres étaient envoyées du Long Branch Saloon, comme si Beth n’avait jamais cessé d’y travailler, et c’est là aussi qu’il adressait ses réponses. Miss Kitty a accepté cette situation, bien que réticente, car elle compatissait avec la désarroi de Beth mais aussi sa peur : c’est pour le meurtre d’un homme qui la courtisait, Sy Cord, que Carl a été condamné, et Beth n’a jamais osé lui avouer qu’elle avait refait sa vie, craignant encore sa réaction. Non sans raison : car il est vite évident que Carl entend emmener la femme qu’il aime, qu’elle le veuille ou non. Profitant de l’absence de son mari, le fermier Norman Wilson, durant un week-end, il entreprend de la terroriser alors qu’elle est seule à la ferme avec la petite Penny…

Eric Braeden
Mia Bendixsen
Glenn Strange
Bob Golden

 

Julie Gregg
Amanda Blake
James Chandler
Ted Jordan

 

John Crawford
Victor Tayback
Scott Edmonds
& Skippy... the dog

 

Avec Eric Braeden (Carl Jaekel), Julie Gregg (Beth Wilson), John Crawford (Norman Wilson), Mia Bendixsen (Penny Wilson), Victor Tayback (Dirks), Glenn Strange (Sam), James Chandler (warden), Scott Edmonds (doctor), Bob Golden (guard), Ted Jordan (Burke).

Récit de terreur dans une ferme isolée, où une femme est livrée à l’amour pathologique d’un homme prêt à tout, y compris à tuer. Eric Braeden est ici un avatar du Robert Mitchum de La nuit du chasseur (1955) ou de Les nerfs à vif (1962), apparemment maître de lui mais mu par une volonté tyrannique qui le fait s’amuser avec la peur d’autrui. La scène où il incite la petite fille à marcher sur une souche au-dessus d’un étang est réminiscente de l’épisode de la petite fille et du monstre dans le Frankenstein de James Whale.

La relation entre Jaekel et Beth n’est pas exempte d’ambiguïté. Les questions que pose Jaekel à Beth sur l’amour qu’elle lui montrait huit ans plus tôt et le mariage qu’elle a contracté depuis ne sont pas sans fondement et suscitent un embarras visible chez Beth. La peur y joue un rôle prégnant mais aussi les incertitudes du sentiment, qui ont incité certains spectateurs (on pourra consulter les commentaires déposés sur le site Imdb) à voir en Beth un personnage au moins complexe, sinon coupable. Son mariage avec Norman Wilson semble avoir été dicté par la raison plutôt que par l’amour et ses sentiments à l’égard de Jaekel lui-même ne sont jamais exempts d’ambiguïté. Lorsque Jaekel l’accuse d’aimer en lui la part de danger, et de rechercher elle-même la peur qu’il lui inspire, on y voit le délire d’un psychopathe enfermé dans une vision malsaine de l’amour mais on ne se débarrasse pas pour autant de l’idée que Beth éprouve effectivement un sentiment contradictoire à son égard. Cette complexité ou confusion des sentiments ajoute évidemment à l’intérêt du thriller psychologique. L’ambiguïté de Miss Kitty également (elle a accepté et autorisé l’échange de lettres lui-même ambigu entre Beth et Jaekel durant huit ans, sans jamais en parler même à Matt) s’inscrit dans ce jeu de clair-obscur des sentiments qui redouble le jeu d’ombres et de lumières dans la mise en scène et le dénouement dans une mine abandonnée, motif classique dans les fictions et notamment les séries, assume pleinement ici le symbolisme d’une plongée dans les régions ambiguës du cœur humain.

Julie Gregg et Eric Braeden

Julie Gregg et John Crawford

Eric Braeden

James Arness face à Eric Braeden

James Arness et Ken Curtis

Buck Taylor, Ken Curtis et James Arness

 

16.20  Murdoch

CBS, 8 février 1971

Producteur exécutif John Mantley

Produit par Leonard Katzman

Ecrit par Jack Miller

Réalisé par Robert Totten

Jack Elam avec James Arness

Bob Random et Jack Elam

 

A quelques heures des célébrations du 4 juillet sur River Street, Front Street est investie par les adjoints de l’US Marshal Lucas Murdoch et ceux de Matt Dillon. Murdoch attend la venue du gang d’Amos Carver qui attaquera le dépôt d’Adams Express le soir même, il a un mandat pour leur arrestation et leur exécution. Dillon n’a que le temps de se joindre à la souricière. Ce soir-là, la bande de Carver se montre en effet mais un gamin, Lonny, évente involontairement le piège et une fusillade éclate. Gatlin et Fairchild sont tués, quatre autres sont arrêtés ce soir-là ou le lendemain, Carver parvient à s’enfuir. L’un des complices est le fils de Murdoch, Scott, qui n’a que dix-huit ans. Une chose ennuie Dillon : Murdoch, qui fut l’un de ses modèles quand il n’était qu’un gamin, parle beaucoup de pendaison et bien peu de justice. Il semble poursuivre une sorte de vengeance personnelle. Or, plusieurs des complices de Carver sont listés sur le mandat sous le nom de John Doe car leur identité n’est pas connue ; pour Murdoch, cela ne fait aucune différence, il est prêt à les pendre tous, même si certains des hommes arrêtés ne sont pas sur le mandat, en particulier son propre fils. Ce dernier méprise son père, qu’il a à peine connu et dont il a éprouvé surtout l’intransigeance. Le mettant au défi d’affronter Carver sans le secours de ses adjoints, Scott accepte de conduire son père jusqu’à lui, mais son père seul. Il veut voir le « grand » Lucas Murdoch affronter vraiment un adversaire de la trempe de Carver, et peu lui importe que la vue de son père soit considérablement diminuée depuis une blessure à l’œil gauche. Ce n’est qu’au dernier moment, en réalisant que Murdoch ira jusqu’au bout, qu’il change d’avis et tente d’aider son père…

Jack Elam
Anthony Caruso

 

Bob Random
Clint Howard

 

Jim Davis
Liz Marshall

 

Avec Jack Elam (Lucas Murdoch), Bob Random (Scott [Murdoch]), Anthony Caruso (Townsend) et Jim Davis (Amos Carver), Clint Howard (Lonny), Tom Waters (Morris), Tim Burns (Braly), Liz Marshall (Ruth), Glenn Strange (Sam), Ted Jordan (Burke), Bobby Clark (Gatlin), Gary Combs (Fairchild).

Lucas Murdoch, dont Matt Dillon raconte qu’il lisait les exploits quand il était gamin, au point de rêver d’épingler sur son propre torse le même insigne d’US Marshal que son modèle, a-t-il franchi une ligne en oubliant la différence entre justice et vengeance ? C’est la question que pose Dillon en se faisant, lui, le garant de l’application de la loi. L’introduction du fils de Murdoch modifie en cours de route l’enjeu de l’histoire, qui repose davantage sur la relation conflictuelle du fils avec son père, ou comment être le fils d’une « légende » froide et distante. Si l’un des yeux de Jack Elam prend la tangente, l’autre regarde droit devant lui et suffit à poser la rudesse sans concession du bonhomme, aussi déterminé dans ses discours que ferme dans ses silences.

Le nom de l’Attorney General sur le mandat de Murdoch est James Byrnes, l’un des scénaristes de la série. (19’)

Adams Express écrit avec une apostrophe (Adam’s) sur la diligence qui transporte l’or.

Au fond de Front Street apparaît, dans le décor peint, une livery stable qui n’est pas celle de Hank Patterson et qui porte le nom de Hays City. (2’ et 24’)

Les noms de Brownsville, Cole Station et Elm Mills sont mentionnés dans les dialogues.

Miss Kitty n’apparaît pas dans l’épisode.

Bob Random et Tim Burns

Gunfight at the Cole Station

 

16.21  Cleavus

CBS, 15 février 1971

Producteur exécutif John Mantley

Produit par Leonard Katzman

Ecrit par Donald Z. Koplowitz et Richard Davids Scott

Réalisé par Vincent McEveety

Amanda Blake et Robert Totten

Ken Curtis et Milburn Stone

 

Un homme affamé découvre une mine où un vieux prospecteur lui offre de quoi manger. Mais, dans un accès brusque de colère, lorsque le vieil homme persiste à l’appeler « fiston » (« son »), le vagabond le pousse contre la paroi et, sans l’avoir voulu, le tue. Il réalise ensuite que l’homme a sur lui de la poussière d’or et que toute la mine est parcourue de veines brillantes. Porté par la mule du vieux prospecteur, il se rend à Dodge afin de faire expertiser la poussière d’or et apprend, émerveillé, qu’il y a là pour $200 de valeur sûre. Au saloon, son entrée attire le regard de Festus qui reconnaît en lui un ami d’enfance, Cleavus Lukens. Les deux hommes sont heureux de se retrouver et Cleavus est plus ébahi encore devant la beauté de Miss Kitty, que lui présente Festus. Persuadé qu’il est désormais un homme riche, il s’achète de beaux vêtements et entreprend de faire la cour à Miss Kitty, à la surprise de Festus et de Miss Kitty elle-même, plus surprise encore quand elle entend Cleavus lui demander sa main. Il ne comprend pas son refus et s’emporte, accusant Kitty, comme Festus, de le mépriser à cause de sa pauvreté, reprochant au monde entier de douter de lui et de toujours exiger de lui des preuves. Incapable de comprendre que Miss Kitty n’est tout simplement pas amoureuse de lui, il lui demande de l’accompagner jusqu’à la mine dont la vue, croit-il, la fera changer d’avis. Elle accepte à la fois par compassion et par peur et découvre alors que ce qui a nourri les rêves de Cleavus n’est que de la pyrite, « l’or du fou ». Entre-temps, le corps du vieux prospecteur est retrouvé dans une ferme où l’a laissé Cleavus sur la route de Dodge, et la vérité commence à se faire jour dans l’esprit de Festus, qui apprend du Doc que Cleavus a quitté la ville avec Miss Kitty…

Robert Totten
Robert Cornthwaite

 

Arthur Hunnicutt
Robert B. Williams

 

William Challee
Henry Wise & R. Totten

 

Avec Robert Totten (Cleavus Lukens), Arthur Hunnicutt (Uriah Spessard), William Challee (Baylock), Robert Cornthwaite ([assay office] clerk), Glenn Strange (Sam), Robert B. Williams (Woody), Henry Wise ([Delmonico’s] waiter).

Robert Totten offre une composition remarquable en homme profondément marqué par la pauvreté et le malheur, qui croit avoir enfin croisé la chance et trouvé la richesse, réagissant par le dépit et la violence à chaque fois qu’on lui refuse le bonheur auquel il aspire désespérément. L’absence du marshal Dillon laisse Miss Kitty en tête à tête avec son soupirant qui n’entend pas accepter un refus comme une réponse.

Festus évoque son enfance avec Cleavus dans la cabane construite par son père à Picketwire River. Il est surpris de découvrir que cette enfance pleine de bons souvenirs pour lui n’a laissé dans la mémoire de son presque frère Cleavus que de l’amertume ; lui, en effet, avait été abandonné par ses parents.

L’une des rares fois où l’on voit dormir Festus, qui offre à son ami de partager la pièce qu’il occupe aux écuries, en échange de son travail pour le vieux Hank. On entre aussi dans le bureau de Miss Kitty.

47’14’’ : c’est une doublure qui se tient derrière Totten et Curtis près du précipice, à la place d’Amanda Blake.

James Arness n’apparaît que dans une scène, assis au Long Branch avec Miss Kitty. Le marshal quitte ensuite la ville par le train.

 

 

 

16.22  Lavery

CBS, 22 février 1971

Producteur exécutif John Mantley

Produit par Leonard Katzman

Ecrit par Donald S. Sanford

Réalisé par Vincent McEveety

James Arness et Anthony Costello

Amanda Blake et Judi West

 

Keith Lavery est un jeune homme qui a le don de se lancer des aventures dont il revient bredouille, les mains vides de la richesse qu’il rêve d’offrir à sa femme April, qui en attendant travaille au Long Branch. Vivant dans l’inquiétude de le voir repartir, cette fois pour Garden City où ses copains Clint et Harry l’attendent pour partir chercher de l’or dans le Dakota, April lui cache qu’elle est enceinte parce qu’elle ne veut pas qu’il reste auprès d’elle à cause du bébé. Accusé à tort du vol d’un cheval par Arno, un personnage antipathique que le marshal ne connaît que trop, Keith est prêt à partir sitôt faite la preuve de son innocence. Il accepte pourtant, non sans un sermon de Miss Kitty, de rester et de prendre un « travail honnête », à la tannerie de M. Hubert, ce qui permet à April de s’occuper du foyer plutôt que de travailler au saloon. Keith travaille dur, à la satisfaction de M. Hubert, mais l’arrivée de Clint et Harry risque de tout compromettre. Keith résiste pourtant à l’appel de l’aventure, par loyauté à sa promesse. Mais, le soir où M. Hubert lui offre en quelque sorte de devenir son associé plutôt que son employé, Clint et Harry s’introduisent dans la tannerie pour voler des peaux, blessant M. Hubert qui les surprend. Convaincu qu’on le croira complice, Keith s’enfuit avec l’intention de suivre ses deux compères dans le Dakota, sitôt qu’ils auront échangé les peaux volées contre des chevaux chez Arno. Quand ce dernier cherche à les escroquer, Keith perd son sang-froid et le frappe rudement. Sa propre violence lui fait réaliser le chemin terrible qu’il s’apprête à prendre et il se retourne contre ses amis ; mais ceux-ci menacent de mettre leurs exactions sur son dos s’il les dénonce…

Anthony Costello
Ken Swofford
Chanin Hale (à dr.)

 

Judi West
David Huddleston
Jack Perkins

 

Karl Swenson
David Carradine
Hank Patterson

 

Avec Anthony Costello (Keith Lavery), Judi West (April), Karl Swenson (Mr Hubert), Ken Swofford (Harry), David Huddleston (Arno) et David Carradine (Clint), Glenn Strange (Sam), Chanin Hale (Verna), Jack Perkins (trapper), Hank Patterson (Hank).

Conflit entre rêves de richesse et vie de famille « rangée » pour une histoire bien servie par ses acteurs, entre romance bien dosée, trahison et tension. Anthony Costello campe un homme jeune et fougueux qui peine à passer de l’adolescence à l’âge adulte et entre en conflit avec sa jeune femme qui représente la vie honnête et… triste à ses yeux.

Buck Taylor et Ken Curtis

Glenn Strange et Jack Perkins

 

16.23  Pike Part I aka Dirty Sally

CBS, 1er mars 1971

Producteur exécutif John Mantley

Produit par Leonard Katzman

Ecrit par Jack Miller

Réalisé par Bernard McEveety

Jeanette Nolan est Dirty Sally

Jeanette Nolan et Milburn Stone

 

Quatre hommes dévalisent le dépôt d’Adams Express par un soir venteux et parviennent à s’enfuir à cheval. L’un d’eux, Pike, est cependant blessé de deux balles tirées par Festus et ses complices veulent l’abandonner dans une vieille cabane en partant avec les $2800 de butin. Il les surprend en pointant sur eux un revolver caché dans sa botte et réussit à s’enfuir avec l’argent en les laissant sans montures. Il s’effondre à quelques miles de là, épuisé, mais, entendant arriver une vieille femme chantant à tue-tête sur son chariot brinquebalant, il dissimule la sacoche d’argent dans un vieux tronc à demi brûlé avant de s’écrouler sur le sol. La vieille Sally Fergus, qui vit seule dans sa cabane avec sa mule Worthless, gagnant sa subsistance en revendant tout ce qu’elle trouve, ne peut se résoudre à laisser là ce jeune homme mourant. Elle l’emmène dans sa cabane, extrait les balles, panse les blessures. Se rendant en ville pour chercher du laudanum afin d’alléger sa douleur, elle se refuse à parler du jeune homme à qui que ce soit. Pendant ce temps, les trois complices, Macomb, Hicks et Loomis, volent des chevaux et tuent un fermier, Hawkins, pour suivre la piste de Pike, que recherchent aussi le marshal et ses adjoints. De retour à sa cabane, Sally découvre que Pike est parti. Elle le retrouve inanimé près de son cheval à quelques mètres seulement de la cabane…

Jeanette Nolan
William Mims
Glenn Strange
Jon Jason Mantley

 

Dack Rambo
Jim Boles
Woodrow Chambliss
Maria Mantley

 

Cliff Osmond
Ross Hagen & William Murphy
Ken Curtis & Ted Jordan
Newmark, Puglia & McMickle

 

Avec Jeanette Nolan (Sally Fergus), Dack Rambo (Cyrus Pike), Cliff Osmond (Macomb), William Mims (Hawkins), Jim Boles (Sutro) et Ross Hagen (Hicks), Glenn Strange (Sam), Ted Jordan (Burke), Woodrow Chambliss (Lathrop), William Murphy (Loomis), Jon Jason Mantley (Billy), Maria Mantley (girl #1), John Puglia (boy #1), Susan Newmark (girl #2), Billy McMickle (boy #2).

 

 

 

 

L’action étant réduite au minimum, cette première partie est un show presque entièrement dédié à Jeanette Nolan dans le rôle de la pittoresque Dirty Sally (c’est le surnom que lui donnent les enfants de Dodge en l’accueillant par des moqueries). Vêtue de haillons, une boule de tabac dans la bouche, l’œil brillant devant la couleur ambrée du whisky, parlant avec sa mule Worthless (« inutile », « bonne à rien ») qui est sa seule compagnie, mais « le cœur plus grand que la cervelle » (c’est elle-même qui le dit), Sally est traitée avec sympathie par les protagonistes de la série et constitue ici l’unique secours de Cyrus Pike. Toutes les scènes où apparaît Jeanette Nolan (c’est-à-dire la plus grande partie de l’épisode) sont rehaussées par sa performance ; on retiendra en particulier sa première apparition, quand elle chemine sur son vieux chariot avec sa mule en scrutant le sol à la recherche de quelque objet intéressant, la scène du Long Branch où Miss Kitty et Sam prétendent recueillir son avis d’experte sur un nouveau whisky avant de tout simplement lui offrir la bouteille, la scène chez le Doc où elle joue les filles pudiques en accusant Doc d’avoir des pensées lascives à son sujet. Mais les fans de Nolan retiendront sans doute, eux, toutes les scènes !

L’épisode fut nommé « the Outstanding Western Episode of the Year » par le Cowboy Hall of Fame. Le scénariste Jack Miller reçut, lui, le Best Western Television Scripts Award décerné par l’association Western Writers of America.

Festus montre ses qualités de moraliste et de tuteur en faisant patiemment la leçon aux cinq enfants qui se moquent de Dirty Sally (parmi lesquels on retrouve Jon Jason et Maria, les enfants du producteur John Mantley, déjà apparus dans l’épisode 16.09).

James Arness et Ken Curtis

Jordan, Taylor, Blake et Curtis

 

16.24  Pike Part II aka Dirty Sally

CBS, 8 mars 1971

Producteur exécutif John Mantley

Produit par Leonard Katzman

Ecrit par Jack Miller

Réalisé par Bernard McEveety

Jeanette Nolan et Dack Rambo avec le scénariste Jack Miller

Sally ramène Pike à la cabane et continue de le soigner, cette fois avec le concours du laudanum. Il se remet vite et commence, de sa propre initiative, à faire de petits travaux qui, quoi qu’elle en dise, plaisent à Sally. Une affection mutuelle se noue entre le jeune homme et la vieille femme, que vient compliquer le butin du vol : quand Pike lui en offre une partie, Sally refuse d’y toucher et le jeune homme s’en va vexé en emportant le butin. Mais les trois complices sont arrivés entre-temps à la cabane de Sally et y ont trouvé la chemise de Pike. Ils menacent Sally qui ne dit mot et finissent par tirer sur la vieille mule Worthless. Sally, bouleversée, ment en leur disant que Pike s’est rendu à Dodge dont le marshal est absent. Les trois hommes s’y rendent aussitôt. Pike, ayant entendu les coups de feu tirés par ses complices, revient à la cabane et décide d’emmener la pauvre mule à Dodge dans l’espoir que Doc pourra la sauver…

Jeanette Nolan
Ross Hagen & William Murphy

 

Dack Rambo
Ken Curtis & James Arness

 

Cliff Osmond
& Worthless the mule

 

Avec Jeanette Nolan (Sally Fergus), Dack Rambo (Cyrus Pike), Cliff Osmond (Macomb) et Ross Hagen (Hicks), Glenn Strange (Sam), Ted Jordan (Burke), William Murphy (Loomis).

Cette seconde partie développe la relation d’amitié et d’affection entre le jeune voleur blessé et la vieille solitaire au cœur tendre, avec les trois gredins en épée de Damoclès. Le finale a lieu dans la rue principale de Dodge.

A la fin de l’épisode, Pike suggère à Sally de l’attendre jusqu’en septembre : les producteurs envisageaient alors de faire de Dirty Sally une série dérivée proposée à l’automne. CBS cependant ne retint pas l’idée, qui finira tout de même par voir le jour le 11 janvier 1974, pour 14 épisodes d’une demi-heure diffusés jusqu’en avril. Jeanette Nolan et Dack Rambo y reprendront leurs rôles, John Mantley et Leonard Katzman produiront, Immel, Parker et Broughton composeront la musique.

Cinq minutes de scènes de la première partie réduisent cette conclusion à 44 minutes, soit 94 minutes pour l’ensemble de « Dirty Sally ». (Ce titre est celui donné à l’épisode en syndication, le titre original étant « Pike ».) Les deux parties s’ouvrent sur le générique affichant les visages des acteurs réguliers et une dernière scène où Arness se tient face à un adversaire en position de duel.

 

 

 

 

 

 

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Tag(s) : #Guide d'épisodes, #Guide d'épisodes 1970s
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