Guide réalisé par Thierry Le Peut

 

 

 

 

Avec James Arness (Marshal Matt Dillon).

Et avec Dennis Weaver (Chester Goode), Milburn Stone (Doc Adams), Amanda Blake (Kitty).

 

 La période 30 minutes : saison 1  -  saisons 2 à 6

La période 50 minutes noir et blanc : saisons 7 à 11

La période 50 minutes couleur : saison 12  -  saisons 13 à 15  -  saison 16  -  saisons 17 à 19  -  saison 20

 

 

Saison 1

(1955-1956)

 

1.01  Matt Gets It

 

CBS, 10 septembre 1955

Adaptation : Charles Marquis Warren, histoire de John Meston

Produit et réalisé par Charles Marquis Warren

 

John Wayne présente la série au public

Amanda Blake et James Arness

 

Un shérif du Texas, Jim Hill, se présente au marshal Matt Dillon à Dodge City, Kansas. Il recherche Dan Grat, qui a tué un homme désarmé. Même si Grat ignorait, au moment où il a dégainé, que l’autre n’était pas armé, il doit répondre de ce crime devant la loi. Ce soir-là, au Lady Gay Saloon, un homme vient trouver Matt à une table où il prend une bière avec Kitty. Il veut le prévenir à l’avance qu’il décline toute responsabilité si d’aventure quelqu’un lui cherche querelle et se fait tuer : il dit en effet ne vouloir qu’une chose, qu’on le laisse tranquille, mais il sait par expérience que ce n’est pas toujours le cas et comme il est bon tireur ce sont les autres qui y restent. Matt comprend qu’il a affaire à Dan Grat, ce que confirme l’intéressé. N’ayant aucune raison de l’arrêter à Dodge City, Matt l’avertit de la présence du shérif qui, lui, a le droit de procéder à son arrestation.

C’est ce que Hill cherche à faire dès que Grat quitte le saloon. Grat refuse de se rendre et prévient le shérif qu’il dégainera si l’homme de loi tire son arme. Hill est bientôt abattu. Matt, alors, veut à son tour arrêter Grat, qui le défie de la même façon. Plus rapide que le marshal, Hill l’atteint de deux balles.

Vivant, Matt est soigné par le Doc. Pendant ce temps, Grat reste en ville, faisant au moins une victime tout en clamant toujours qu’il veut juste qu’on le laisse tranquille. Remis sur pied, Matt est conscient qu’il n’est pas encore assez solide pour affronter une seconde fois Hill. Aussi décide-t-il d’attendre, rongeant son frein. Quand enfin il se sent suffisamment fort, il se rend à l’hôtel Dodge House où Grat a pris une chambre, et lui demande de se rendre. Grat procède comme à son habitude : il refuse, discute, cherche à s’avancer suffisamment près de l’adversaire pour être sûr de ne pas le manquer. Conscient de sa méthode, Matt se tient à bonne distance et attend, pour dégainer, d’être en état de légitime défense…

 

Paul Richards

 

Dennis Weaver (à droite)

 

Robert Anderson

 

Avec Paul Richards (Dan Grat), Robert Anderson (Jim Hill), Malcolm Atterbury (Bird), Howard Culver (hotel clerk). Et, pour introduire la série : John Wayne (lui-même).

 

C’est un Matt Dillon jeune que découvre ce soir-là le public américain sur son écran de télévision. Et vulnérable. Cette première histoire montre en effet le marshal abattu par un tireur plus rapide que lui. Rétabli, le marshal se montre prudent, conscient de son infériorité. Face à lui, Grat est un homme qui joue l’innocence et prétend ne dégainer qu’en état de légitime défense mais que l’on sent anxieux de démontrer son habileté. Un homme, aussi, qui semble jouer avec la mort autant qu’avec ses adversaires, constatant à chaque nouvel homme abattu qu’il a de nouveau gagné. Jusqu’à la fois suivante. Ce que le dénouement révèle, c’est sa vulnérabilité dès lors qu’on ne l’autorise pas à procéder d’une manière invariable : il veut en effet que son adversaire s’approche assez près de lui pour être certain de ne pas manquer son coup. Bon tireur, donc, mais pas infaillible. Incertain de sa force, le marshal Dillon utilise son cerveau pour pallier l’éventuelle lenteur de son bras.

Le trio d’acolytes est en place : Chester Goode, l’adjoint pas très futé (en apparence), au parler lent, dévoué au marshal qu’il admire et respecte ; Kitty, la fille du saloon, heureuse de s’asseoir au côté du marshal ; et Doc, qui soigne et s’inquiète de son patient.

John Wayne introduit la série dans une courte séquence liminaire, présentant ce western comme un programme adulte et honnête et affirmant que seul James Arness pouvait incarner le marshal Matt Dillon. Wayne avait décliné le rôle. Puis une autre séquence introduit le marshal en mode « Dillon par lui-même » : James Arness se tient au milieu des tombes du cimetière, surplombant la ville qu’il décrit comme une « Gomorrhe des plaines », et présente son rôle, qui est d’empêcher que le cimetière ne soit trop peuplé ! Cette séquence du cimetière est reprise au début d’une partie des épisodes de cette saison, filmée différemment et assortie d’un commentaire off différent à chaque fois, en lien plus ou moins explicite avec l’histoire de la semaine.

 

 

1.02  Hot Spell

 

CBS, 17 septembre 1955

Histoire et adaptation : E. Jack Neuman

Produit et réalisé par Charles Marquis Warren

 

Grosse chaleur et justice expéditive

James Arness et John Dehner

 

Il fait chaud à Dodge City et les esprits s’échauffent aussi. Matt Dillon intervient pour empêcher la pendaison de Cope Borden, accusé par le fermier Rance Bradley d’avoir volé un cheval. Matt place Borden en cellule le temps de vérifier son histoire en télégraphiant au shérif de Yuma, où il prétend avoir acheté le cheval qu’il monte et dont la marque est identique à celle de Bradley. Quand la réponse du shérif confirme l’histoire de Borden, Matt le relâche, bien qu’à contre-cœur car l’homme ne lui plaît pas, il a déjà été recherché et a une réputation de tueur. Borden, au lieu de quitter prudemment la ville, décide de traîner au saloon, où se trouve justement Rance Bradley. Borden y joue aux cartes avec un étranger qu’il surprend à tricher et qu’il tue. L’autre a dégainé le premier, Borden est donc en état de légitime défense mais il se trouve que l’homme était Jason Bradley, le neveu de Rance, et ce dernier défie ensuite Borden au milieu de la rue. Matt intervient de nouveau, empêchant Bradley de sortir son arme et emmenant Borden dans son bureau. Mais cette fois Rance Bradley refuse d’abandonner la partie et il veut forcer le marshal à lui livrer Borden. Plusieurs hommes prennent son parti et commencent à tirer sur le bureau du marshal. Matt se refuse à tirer sur eux mais il refuse tout autant de laisser lyncher Borden. Jouant le tout pour le tout, il sort du bureau en tenant fermement son fusil et met les habitants au défi d’entrer prendre Borden. Sa détermination refroidit l’ardeur de Bradley qui range son arme et s’excuse, réalisant qu’il est allé trop loin. Borden, lui, semble s’être beaucoup amusé à observer tout cela, habitué à ce genre de réaction partout où il passe. Mais le marshal exige cette fois qu’il quitte la ville…

 

John Dehner

 

James Westerfield

 

Marvin Bryan

 

Avec John Dehner (Cope Borden), James Westerfield (Rance Bradley), Marvin Bryan (Jason Bradley).

 

La défense de la loi met ici le marshal en porte-à-faux avec ses administrés, en la personne de Rance Bradley. « Quel genre d’homme de loi êtes-vous pour interférer comme ça avec la justice ? », lui dit Bradley quand il s’oppose à la pendaison de Borden, qui est le traitement appliqué couramment aux voleurs de chevaux. Tout au long de l’épisode, Dillon est mal à l’aise avec ses propres actions, déchiré entre un sentiment de justice qui lui fait donner raison à Bradley et son interprétation stricte de la loi qui l’oblige à défendre Borden, qu’il n’aime pas. John Dehner, lui, confère à Borden un côté sympathique par sa nonchalance et son humour, qui contrastent avec l’arrogance agressive du tueur de l’épisode précédent. Il est curieux, cependant, de voir que les deux premiers épisodes de la série mettent le héros dans une position inconfortable, comme s’il avait du mal à trouver ses marques, et certains y ont vu un signe extra-fictionnel, le temps nécessaire à James Arness pour chausser les bottes du marshal Dillon et aux producteurs et scénaristes pour trouver la bonne tonalité.

Borden à Matt Dillon après avoir rencontré la ravissante Kitty : « Your girl ? » Matt ne répond pas et la question visiblement le contrarie.

 

1.03  Word of Honor

CBS, 1er octobre 1955

Adaptation : Charles Marquis Warren, histoire de John Meston

Produit et réalisé par Charles Marquis Warren

James Arness (en stase) et Milburn Stone

Robert Middleton et James Arness

 

Doc Adams a été amené à 35 miles de Dodge pour soigner un homme blessé par balle mais il n’a pu le sauver. L’homme a été abattu dans le dos, forcément par l’un des trois qui sont venus chercher Doc, et deux d’entre eux sont d’avis de régler le compte du Doc pour qu’il n’aille pas dire qui ni où ils sont. Celui qui impose son autorité aux autres, Harry, décide pourtant de laisser partir Doc en échange de sa parole d’honneur qu’il ne les dénoncera pas. Doc, à contre-cœur, songeant surtout à rester en vie pour s’occuper de tous les autres patients qui ne peuvent compter que sur lui à cent miles à la ronde, promet. De retour à Dodge, il conte son aventure au marshal Dillon mais tient parole en ne révélant ni nom ni endroit.

Quand Jake Worth vient trouver le marshal et lui apprend qu’il a déposé vingt mille dollars en pleine nature après avoir reçu un mot l’assurant que son fils Hank lui serait rendu s’il payait, Dillon fait le lien entre les deux histoires. Il accompagne Worth jusqu’au lieu où il a déposé l’argent et n’est pas surpris d’y trouver Hank mort. Apprenant qu’un homme pourrait dénoncer les meurtriers mais qu’il refuse de parler, Worth donne au marshal vingt-quatre heures pour lui dire ce qu’il veut savoir, faute de quoi il le tuera. Le délai passé, Worth se présente en ville avec ses deux fils encore vivants, Jeff et Ed, déterminé à faire comme il a dit. Dillon refuse de nommer Doc mais déclare à Worth qu’il est en mesure de prendre les meurtriers. Il oblige Worth à lui donner sa parole d’honneur qu’il l’aidera à y parvenir. Worth jure et Dillon demande à Chester de placer les trois hommes en détention. C’est, dit-il, le moyen le plus sûr de l’aider : en ne risquant pas de le gêner.

Doc, en fait, sans trahir sa parole, a fait courir le bruit qu’il avait parlé. Le but étant d’inciter les trois complices à venir lui régler son compte. Ce qu’ils font. Dillon est embusqué dans le cabinet du Doc, attendant les trois hommes…

Robert Middleton
Ray Boyle

 

Claude Akins
Will J. White

 

T. Carney, D. Paxton & M. Stone
Milburn Stone

 

Avec Robert Middleton (Jake Worth), Claude Akins (Harry), Dick Paxton (Rudy), Thom Carney (Jack), Ray Boyle (Jeff Worth), Will J. White (Ed Worth).

La parole d’un homme est sacrée, voici un scénario qui veut l’illustrer ! Il faut adhérer à ce postulat pour accepter l’histoire et ses développements, dans lesquels la parole d’honneur reste la clé de voûte. James Arness n’occupe pas encore entièrement le rôle, la faute peut-être au caractère statique du scénario, qui l’oblige à débiter ses répliques en n’ayant pas grand-chose à faire. Ses regards manquent de la dureté et de l’assurance qui plus tard caractériseront son jeu.

 

1.04  Home Surgery

CBS, 8 octobre 1955

Histoire et adaptation de John Meston

Produit et réalisé par Charles Marquis Warren

James Arness et Gloria Talbott

Dennis Weaver et James Arness

 

Dillon et Chester sont en route pour aller chercher un prisonnier quand ils rencontrent une toute jeune femme, Holly Hawtree, qui leur confie que son père a été blessé en tombant de cheval et qu’il est très mal. Ils acceptent de la suivre et trouvent en effet le père dans un état inquiétant : la gangrène s’est attaquée à sa jambe et il n’a guère de temps à vivre. L’amputation du membre mort peut cependant lui donner une chance de s’en sortir, aussi Dillon décide-t-il de pratiquer lui-même l’opération, avec les moyens dont il dispose. Le garçon de ferme de Hawtree, Ben Walling, est parti depuis une semaine avec le chariot pour chercher un médecin et il est possible qu’il n’ait aucune intention de revenir. Le garçon n’est pas quelqu’un de bien, selon Hawtree, qui s’inquiétait de le voir s’intéresser à sa fille. Dillon vient de terminer l’amputation lorsque Walling fait son apparition. Il prétend avoir eu un souci avec les chevaux mais Dillon et Chester trouvent surtout qu’il ment très mal. En examinant la selle de Hawtree, Dillon découvre qu’une sangle a été coupée. Il est logique de penser que Walling a provoqué l’accident dans l’espoir de blesser voire de tuer le père afin d’avoir le champ libre avec la fille. Walling confirme ces soupçons en pointant bientôt un fusil sur le marshal et Chester. Dillon parvient sans mal à maîtriser le garçon. Il lui sera impossible en revanche de sauver Hawtree, qui, avant de mourir, lui fait jurer de s’occuper de Holly. Il livrera aussi Walling à la justice…

Joe De Santis

 

Gloria Talbott

 

Wright King

 

Avec Joe De Santis (Mr Hawtree), Gloria Talbott (Holly Hawtree), Wright King (Ben Walling).

Le jeu d’Arness souffre des mêmes réserves que dans l’épisode précédent et pour des raisons similaires : les situations sont statiques et le dialogue l’emporte largement sur l’action. Le caractère languissant de l’histoire est accentué par le jeu de Gloria Talbott, qui donne à Holly une nonchalance étrange, comme si le personnage n’habitait pas complètement son corps.

Dennis Weaver et James Arness

 

1.05  Obie Tater

 

CBS, 15 octobre 1955

Adaptation : Charles Marquis Warren, histoire de John Meston

Produit et réalisé par Charles Marquis Warren

 

Milburn Stone et James Arness

Royal Dano et Dennis Weaver

 

Obie Tater est un fermier. C’est un homme sans problème, qui vit seul, ne veut ni ne fait de mal à personne. Un jour, deux hommes, Mitch et Quade, s’arrêtent chez lui et il leur offre l’hospitalité sans se poser de questions. Mais les deux étrangers ne font pas que passer : ils ont entendu les histoires que l’on raconte à Dodge au sujet d’Obie Tater, qui serait arrivé de Californie les poches pleines de l’or trouvé là-bas. Ce trésor doit être caché quelque part et peu importe qu’Obie prétende être pauvre et avoir investi tout ce qu’il possédait dans cette ferme. Peu importe qu’il dise que les habitants de Dodge n’ont jamais pu se défaire de ces histoires fausses qu’on raconte à son sujet. Ils passent une corde autour de lui et le traînent derrière un cheval jusqu’à ce qu’il soit à demi-mort.

Trois semaines plus tard, Obie se présente devant le marshal Dillon. Il lui a fallu ce temps pour se remettre et venir voir Doc Adams. Il raconte au marshal ce qui lui est arrivé et Matt et Chester font avec lui le tour des bars et des salles de jeu de la ville pour voir si les deux étrangers ne s’y trouvent pas. Au Long Branch, Obie reste soudain figé sur place : il est tombé amoureux au premier regard d’Ella Mills, une nouvelle fille du saloon. Elle accepte de prendre un verre avec lui et il ne faut pas longtemps avant que le marshal n’apprenne qu’Obie a épousé la fille. Il l’aime et il prend mal les soupçons du marshal : comment se fait-il que cette fille, nouvelle en ville, ait évoqué la Californie dès le premier soir, et qu’elle ait demandé à Obie s’il allait mieux, alors que tout le monde ignorait ce qui lui était arrivé ?

Quelque temps plus tard, Matt et Chester passent à la ferme d’Obie pour voir si tout va bien. Ella les salue sur le pas de la porte mais ne les fait pas entrer et elle déclare qu’Obie est absent. Soupçonneux, Matt décide d’inspecter la grange. Obie les y accueille avec un fusil. Il avoue au marshal qu’il s’est bien trompé et qu’Ella est bel et bien complice des deux étrangers. Elle refuse désormais de cuisiner pour lui et l’a même chassé de sa propre maison tant qu’il ne dit pas où il a caché sa fortune. Mitch et Quade ne tardent pas à se montrer, pointant leurs armes sur Matt, Chester et Obie. Cette fois, ils passent la corde autour du cou d’Obie et annoncent qu’ils vont le pendre jusqu’à ce qu’il parle. Ella, cependant, s’interpose, persuadée qu’Obie n’a réellement pas d’or caché ; elle tente de prendre l’arme de Mitch et un coup part, tuant la jeune femme. Matt abat l’homme et tient son complice en respect. Obie, en pleurant sur sa femme perdue, avoue alors qu’il a bien une petite fortune cachée dans un tonneau. Tout cela en valait-il la peine ? Les bandits n’ont pas eu l’argent mais Obie semble n’avoir pas droit non plus au bonheur…

 

Royal Dano

 

Par Conway & Jon Shepodd

 

Kathy Adams

 

Avec Royal Dano (Obie Tater), Kathy Adams (Ella Mills), Jon Shepodd (Mitch), Pat Conway (Quade).

 

Où l’on entend Matt chantonner en nettoyant son arme. Chester semble sceptique sur ses qualités de chanteur…

 

 

1.06  Night Incident / Night Visitor

 

CBS, 29 octobre 1955

Histoire et adaptation : Charles Marquis Warren

Produit et réalisé par Charles Marquis Warren

 

Peter Votrian et James Arness

 

Mrs Wyatt vient trouver le marshal pour lui demander un service : elle voudrait qu’il explique à son garçon, Timmy, combien il est mal de mentir. Timmy, qui admire profondément le marshal, raconte une curieuse histoire d’homme tombé du ciel qui attaquerait des gens pour les dévaliser. Matt accepte de parler à l’enfant. Celui-ci serait prêt à lui prouver qu’il ne ment pas mais seulement si le marshal jure de ne pas dire ensuite à ses parents ce qu’il lui aura montré. Matt refuse, puis se ravise et donne sa parole. Ce soir-là, à la nuit tombée, Timmy le conduit à l’écart de la ville et le fait entrer dans une maison où l’attend une petite Indienne, White Fawn, avec qui il aime venir jouer. C’est au cours de ces escapades nocturnes qu’il a été témoin de ce qu’il a raconté ensuite et qui lui vaut une réputation de menteur. Matt constate que White Fawn existe bien et qu’elle vit là avec un couple qui ne tarde pas à revenir au foyer. Le marshal et le garçon s’éclipsent alors, pour ne pas être vus par les deux adultes qui comptent de l’argent qu’ils ont ramené avec eux.

Pas de quoi justifier une intervention du marshal mais au moins Matt sait que le petit Timmy a dit la vérité sur cette partie de l’histoire. Il s’intéresse à l’homme vu dans la maison quand il l’aperçoit en ville, dans le magasin de Cal Ross. L’homme se nomme Hinton et, aux dires de Ross, est un client honnête.

Voulant vérifier le reste de l’histoire de Timmy, Matt retourne sur les chemins avec le garçon et la petite Indienne. Les enfants le conduisent à l’endroit où Timmy dit avoir vu l’homme tombant du ciel : il s’agit en fait de Hinton qui, perché dans un arbre, attend le passage d’un voyageur isolé pour lui sauter dessus et le détrousser. Matt joue donc les cavaliers avinés et se présente comme une proie facile. Il est effectivement attaqué et découvre la vérité sur cette étrange famille…

 

Peter Votrian
Jeanne Bates

 

Robert Foulk
Anne Warren & P. Votrian

 

Amzie Strickland
Lou Vernon

 

Avec Peter Votrian (Timmy [Wyatt], Robert Foulk ([Edward] Hinton), Amzie Strickland (Mrs [Lennie] Hinton), Anne Warren (White Fawn), Lance Warren (Maggie [Wyatt]), Jeanne Bates (Mrs Wyatt), Lou Vernon (Cal Ross).

 

La séquence d’introduction pose l’ambiance de l’épisode : le visage terrifié d’un enfant, deux grandes ombres aux mains avides qui se dessinent sur le mur au-dessus de lui, se passant quelque chose. La séquence épouse le point de vue de l’enfant et le rôle du marshal sera d’entrer dans son univers pour dénouer la part de réel et la part d’imaginaire.

Anne et Lance Warren sont sœurs.

Amanda Blake est absente et non créditée.

 

 

1.07  Smoking Out the Nolans

CBS, 5 novembre 1955

Adaptation : Charles Marquis Warren, histoire de John Meston

Produit et réalisé par Charles Marquis Warren

Les Nolan (Ainslie Pryor et Jeanne Bates)

John Larch fait appel au marshal Dillon

 

Clay Young essaie depuis des jours de faire sortir de leur ferme Josh Nolan et sa femme, en insistant toutefois pour que ses hommes n’usent pas de violence. En désespoir de cause, il va trouver le marshal Dillon et lui explique la situation : M. Burgess a offert d’acheter sa terre un bon prix mais il ne veut pas de squatters. Or, Clay a autorisé les Nolan à s’y installer mais en leur disant bien que ce serait provisoire. Aujourd’hui, ils ne veulent pas s’en aller et s’ils restent Burgess retirera son offre. Clay a obtenu un jugement contre les Nolan, aussi le marshal n’a-t-il d’autre choix que de faire appliquer la loi. Quand il parle aux Nolan, cependant, ceux-ci affirment qu’ils ont acheté la ferme et qu’ils ont, en toute confiance, laissé Clay faire enregistrer la transaction. Il ne leur a jamais rapporté l’acte de vente. Clay nie la chose. Dillon et Chester parviennent à forcer les Nolan à sortir en les enfumant, et ils se laissent emmener sans faire d’histoire. Le soir même, toutefois, Dillon est prévenu que Nolan s’est posté à proximité du Lady Gay Saloon où Clay doit conclure la vente avec Burgess. Armé d’un fusil, il les attend. Le marshal, alors, s’interpose entre le fermier et Clay, lequel, sous l’effet de la peur, finit par avouer qu’il a menti : les Nolan ont bien acheté la ferme…

John Larch

 

Ainslie Pryor

 

Ed Platt

 

Avec John Larch (Clay Young), Ainslie Pryor (Josh Nolan), Jeanne Bates (Mrs Nolan), Ed Platt (Mr Burgess).

Une histoire simple dont le dénouement est peut-être un peu facile, ou « téléphoné ». Le menteur passe aux aveux alors que le marshal semblait avoir la situation bien en main, permettant une résolution morale en forme de « tout est bien qui finit bien ». Cela dit, dès la première séquence le jeu de John Larch suggère la faiblesse de Clay Young, le dénouement n’est donc pas si surprenant. Ce qui l’est, au fond, c’est que cet homme à l’air honnête, et qui insiste pour ne pas faire de mal aux fermiers qu’il veut exproprier, ait menti en premier lieu.

Une scène ridicule, qui contribue (encore) à enlever de sa puissance au personnage du marshal Dillon : pénétrant dans une allée avec Chester, il cherche en vain où est posté le fermier Nolan armé d’un fusil (« Je ne le vois pas »), qui se tient pourtant juste devant lui ; soit, il fait nuit, mais Chester, lui, semble n’avoir aucun mal à y voir, et il désigne le fermier à Dillon (« Il est là »), qui apparaît ici comme l’idiot à qui il faut montrer l’évidence. Pour un homme redouté car toujours aux aguets, c’est un peu… ennuyeux.

Milburn Stone et Amanda Blake

 

1.08  Kite’s Reward

CBS, 12 novembre 1955

Histoire et adaptation : John Meston

Produit et réalisé par Charles Marquis Warren

James Arness et Milburn Stone dans la rue principale de Dodge City

Matt Dillon et Chester observent depuis un moment déjà un étranger qui traîne avec nervosité devant le saloon. Quand un autre étranger arrive à cheval et entre dans le saloon, le premier homme le suit et Dillon et Chester se disent qu’il a enfin trouvé ce qu’il attendait. Ils le suivent donc aussi et Dillon entre au moment où l’étranger nerveux défie l’autre, qui l’abat avant même qu’il ait complètement sorti son revolver du holster. Dillon est impressionné mais confisque l’arme du second étranger, Andy Travis. Ayant suivi le marshal dans son bureau, Travis affirme qu’il ne cherche pas la violence. Il ne connaissait pas l’homme qui a voulu le tuer. Dillon cependant a compris qu’il avait affaire à une fine gâchette qui allait amener en ville d’autres candidats à l’affrontement. Aussi demande-t-il à Travis de lui laisser son arme, tout en lui expliquant qu’avec celle-ci à la ceinture il n’aura pas le choix : il devra continuer de tuer. Travis se range à son avis et prend un emploi à l’écurie de Moss Grimmick, où il donne tellement satisfaction que le vieux Moss confie à Dillon qu’il aimerait qu’Andy soit son fils. La réputation de Travis, malheureusement, attire en ville une petite brute, Jim Beecher, qui le défie. Etant désarmé, Andy se bat à mains nues et ne met guère de temps à maîtriser Beecher, humilié devant les curieux qui se sont arrêtés pour assister à la scène. Dillon est parmi eux et la conclusion de l’affaire le remplit de contentement.

De fait, Andy parvient en très peu de temps à se faire des amis à Dodge, personne n’ayant à se plaindre de lui. Sa volonté de vivre en paix avec tout le monde ne fait aucun doute. Mais un autre étranger arrive en ville, en qui Dillon repère immédiatement une fouine dangereuse. Il s’appelle Joe Kite et prévient le marshal qu’il pourrait avoir à tuer un homme. Un autre homme arrive encore, cherchant également Andy ; cette fois, il apprend à Dillon que Travis est un nom d’emprunt et qu’il existe une prime pour la capture d’Andy, sous un autre nom. Dillon confisque son arme à cet homme, qui admet être chasseur de primes. Mais Kite est déjà dans l’écurie, où il interpelle Andy. Ce dernier, oubliant qu’il est désarmé, a le réflexe de faire le geste de dégainer, et Kite l’abat. Andy meurt dans les bras du marshal. Kite ne touchera pas la prime, cependant, car le marshal prétend que c’est lui qui a tué Andy ; même s’il ne le dit pas littéralement, Kite voit la prime lui filer sous le nez et Dillon l’exhorte à quitter la ville immédiatement. La foule menaçante qui se presse autour de lui convainc Kite qu’il est plus avisé d’obtempérer…

Adam Kennedy
Herbert Lytton

 

James Griffith
Joe Locke

 

George Selk
Chris Alcaide (à dr.)

 

Avec Adam Kennedy (Andy Travis), James Griffith (Joe Kite), Herbert Lytton (Jake Crowell), George Selk (Moss Grimmick), Joe Locke ([Jim] Beecher), Chris Alcaide (Barnes) et Bert Rumsey (Sam le barman – non crédité).

Le jeu trop figé d’Arness pèche encore quand il prononce face caméra son discours sur les gunfighters qui attirent la mort mais le scénario lui donne néanmoins un rôle intéressant. La mort d’Andy Travis, que d’aucuns trouveront émouvante, me paraît inutilement grandiloquente mais il n’en reste pas moins que le scénario aborde d’une façon attachante le thème du gunfighter désireux de ranger les armes et qu’une succession d’antagonistes empêche de le faire.

Dennis Weaver et James Arness

 

1.09  The Hunter

 

CBS, 26 novembre 1955

Histoire et adaptation : John Dunkel

Produit et réalisé par Charles Marquis Warren

 

James Arness et Richard Gilden

James Arness et Amanda Blake

 

Le chasseur de bisons Jase Murdock est en ville. Il achète du matériel dans la boutique de Cal Ross en vue d’une expédition. Ross lui déconseille d’aller vers le Sud, où se trouvent les derniers bisons, car ces territoires ont été donnés aux Indiens par traité et il est interdit d’y chasser. Mais Murdock n’est pas homme à écouter les mises en garde ni les conseils et sa réponse ne varie pas : un éclat de rire vif qui sonne lui-même comme une mise en garde. C’est ainsi qu’il répond au marshal Dillon venu lui parler et qu’il méprise : des années plus tôt, alors que Matt n’était pas encore marshal, Murdock lui a flanqué une correction dont il se souvient encore. Matt ne l’en met pas moins en garde contre une descente vers le Sud et le tient à l’œil. S’il s’obstine à tenter cette expédition, il trouvera le marshal sur son chemin. Matt suit la trace de Murdock et de son écorcheur indien Golden Calf après leur départ de Dodge City. Il ne tarde pas à essuyer les coups de feu de Murdock, qui le prend pour cible tout en se tenant à l’abri des rochers. Matt est contraint de courir d’un abri à l’autre pour s’approcher petit à petit de l’endroit où se tient Murdock. Les coups de feu s’arrêtent brusquement et le marshal n’aperçoit plus que la carabine du chasseur posée sur un rocher. Est-ce un piège ? Matt réalise que non quand il rejoint enfin l’endroit et qu’il découvre Murdock étendu sur le sol, un poignard enfoncé dans le corps. Golden Calf l’a tué pour l’empêcher de tuer le marshal, et peut-être aussi d’aller chasser les bisons sur les terres indiennes. Au marshal qui le questionne et l’informe qu’il doit le ramener avec lui pour répondre de son acte, Golden Calf avoue qu’il est le fils de Jase Murdock…

 

Peter Whitney

 

Richard Gilden

 

Lou Vernon

 

Avec Peter Whitney (Jase Murdock), Richard Gilden (Golden Calf), Lou Vernon (Cal Ross), Robert Keene (Dude).

 

L’évocation de l’extinction des bisons place l’épisode au milieu des années 1880, ce qui coïncide avec les dates inscrites sur les pierres tombales dans la séquence d’ouverture de plusieurs épisodes de la première saison (1882-1883 notamment).

L’épisode est dominé par la figure de Jase Murdock, le chasseur de bisons, un homme tout d’une pièce, les épaules couvertes d’une fourrure de bison, qui ne reconnaît aucune loi que sa volonté et qui ne craint personne. Sa marque distinctive est son rire, qui prend sa source dans son torse puissant et s’arrête aussi brusquement qu’il a commencé, créant un malaise chez celui qui l’entend. Plus qu’une invitation à la bonne humeur, ce rire est une mise en garde : tiens-toi sur tes gardes, étranger, si tu chatouilles Jase Murdock.

La mention de la correction infligée à Matt des années plus tôt agit comme sa blessure dans le tout premier épisode : elle le rend vulnérable et le marshal reconnaît lui-même, en parlant avec Kitty, que Murdock l’a presque tué ce jour-là ; il semble ressentir encore la douleur (la peur ?) profondément imprimée dans sa mémoire. Il n’en est pas moins déterminé à se dresser sur la route de Murdock pour l’empêcher de transgresser la loi.

 

 

1.10  The Queue

CBS, 3 décembre 1955

Adaptation : Sam Peckinpah, histoire de John Meston

Produit et réalisé par Charles Marquis Warren

Milburn Stone et Keye Luke

Quand un Chinois du nom de Chen descend de la diligence devant le bureau de l’Overland Express, Rabb et Howard se portent à sa rencontre et lui conseillent de repartir immédiatement. Ayant eu une mauvaise expérience avec des Chinois par le passé, ils considèrent tout Chinois comme un danger, le premier signe d’une invasion massive. Le marshal Dillon prend la défense de Chen et invite les deux hommes à bien se tenir à l’avenir. Rabb et Howard cependant n’ont pas dit leur dernier mot et ils trouvent en Bailey, l’employé de l’Overland Express, un allié inattendu. Bailey, un pauvre homme qui considère Dodge City comme une ville de luxure peuplée de pécheurs et qui passe son temps libre à boire des bières, heureux de trouver quelqu’un pour les lui payer, comme Rabb et Howard, prétend connaître un moyen de chasser le Chinois de la ville sans violence. Dillon découvre bientôt lequel, lorsque Chen lui apprend que les deux hommes de la diligence sont revenus le voir et ont coupé de force sa natte, symbole de dignité pour le Chinois qui entend bien la récupérer. Dillon la réclame aux deux hommes mais n’obtient rien d’eux. Bailey, cependant, n’en a pas fini avec Chen : il pense que ce dernier transporte dans une boîte en fer un vrai trésor et il veut s’en emparer. Rabb et Howard lui donnent une arme et Bailey, le non violent, contempteur des brutes et des pécheurs, s’en sert pour frapper Chen afin de lui faire avouer où il cache son trésor. Ayant trouvé la boîte, il entend se débarrasser du Chinois. Dillon arrive à ce moment-là et abat Bailey qui a tourné son arme contre lui. Rabb et Howard arrivent à ce moment-là et Dillon obtient cette fois qu’ils rendent la natte : elle était dans l’une des poches de Bailey. Quant à la boîte en fer, Chen l’ouvre devant tous afin de faire voir ce que Bailey appelait son « trésor »…

Keye Luke

 

Sebastian Cabot

 

Devlin McCarthy & Robert Gist

 

Avec Keye Luke (Chen), Sebastian Cabot (Bailey), Robert Gist (Rabb Briggs), Devlin McCarthy (Howard) et Bert Rumsey (Sam le barman – non crédité). 

Le marshal Dillon se fait ici défenseur de l’opprimé, en l'occurrence le premier Chinois de Dodge City. En lui souhaitant la bienvenue à Dodge, il fait barrage au racisme professé par Rabb et Howard. Chen concentre les caractères du « Chinois » de l’Ouest : son vêtement, son allure, sa taille, son humilité, son anglais saccadé sont repris dans la plupart des représentations du « Chinois » dans le western. Le scénario toutefois retourne cette convention en montrant ensuite Chen comme un homme fier qui, devant Dillon, parle un anglais impeccable et explique qu’en public il offre aux Américains l’image qu’ils attendent, afin d’éviter de les rendre nerveux en décevant leurs attentes. S’il est victime de la violence de Rabb, Howard puis Bailey, il est aussi capable de brandir une arme pour exiger qu’on lui rende ce qui, à ses yeux, est inséparable de sa dignité : la fameuse « queue » (le mot employé dans la VO, en alternance avec « pigtail »). Cet attribut capillaire donne à Dillon l’occasion d’un discours que l’on dirait aujourd’hui « intégrationniste » : il explique en effet à Chen que s’il prétend s’installer en Amérique et y construire sa vie, alors il doit vivre comme un Américain et renoncer à des traditions qui l’en empêchent, comme de considérer que sa dignité d’homme est liée à sa natte.

Le personnage de Bailey est tout aussi intéressant que celui de Chen. Excellemment joué par Sebastian Cabot, il porte une critique virulente du « prêcheur » bien-pensant, dont les discours pseudo-religieux sur le péché déguisent mal une misanthropie fondée sur son incapacité à s’intégrer. Bailey est méprisé par ceux qui l’entourent et son attitude en est la cause : toujours en sueur, engloutissant des bières, sale et sirupeux, il agit sournoisement (l’idée de couper la natte est la sienne mais il ne l’exécute pas) et finalement directement mais en contradiction avec ses discours non-violents et moralisateurs. On peut dire que c’est un homme qui fait mine « de ne pas y toucher » mais qui est dévoré par de vils instincts qui, en vérité, l’obligent à un effort de tout instant pour, justement, « ne pas y toucher » : la scène avec Miss Kitty dans le saloon est significative ; il s’approche d’elle et lui propose de boire une bière avec lui, ne pouvant se retenir de poser sur son épaule (nue) une main dégoûtante de saleté et de moiteur. La réaction de Miss Kitty est viscérale : son dégoût se lit sur son visage. Dillon, témoin de la scène, réagit, lui, en baissant les yeux pour ne pas ajouter au malaise de Bailey, qui perçoit très bien le dégoût qu’il suscite.

James Arness paraît ici plus à l’aise, même si ses regards vagues (il réfléchit, quelque chose le turlupine) manquent encore de profondeur. La scène du saloon cependant persiste dans l’image de vulnérabilité que donnent plusieurs épisodes de cette première saison : intervenant pour faire cesser une bagarre, il semble mis en difficulté par les deux ivrognes qui n’usent contre lui que de leur langue acérée ; quand ensuite il est à deux doigts d’utiliser la violence contre Rabb et Howard à qui il réclame la natte du Chinois, les deux autres ont beau jeu de le renvoyer à ses propres paroles, « Si vous voulez vous battre, faites-le en dehors de la ville », et le pauvre marshal en reste penaud comme deux ronds de flan, ne trouvant pas la réplique qui sauverait l’honneur. Son départ du saloon, où il donne pour consigne à Chester de le prévenir quand Rabb et Howard sortiront, sonne comme une retraite.

 

1.11  General Parsley Smith

CBS, 10 décembre 1955

Adaptation : John Dunkel, histoire de John Meston

Produit et réalisé par Charles Marquis Warren

James Arness avec Milburn Stone

James Arness et quelques "Dodgiens"

 

Un nouveau banquier, Drew Holt, s’installe à Dodge et un ancien Général, Parsley Smith, le dénonce comme un voleur, ne cessant de mettre en garde les habitants et sommant le marshal de prendre la situation en main. Dillon est embarrassé car Holt n’a rien fait de répréhensible, même si le marshal se méfie du gunfighter qu’il a engagé, Nash, pour, dit-il, protéger la banque. Même le banquier Botkin est persuadé de l’honnêteté de Holt, voyant d’un bon œil l’ouverture d’une autre banque en ville. Doc Adams apprend à Matt qu’il a déjà rencontré Smith, qui n’a jamais été Général mais… boucher dans l’armée, et qui est un menteur patenté. Incapable de l’empêcher de lever ciel et terre contre Holt, Dillon finit par demander au Général de quitter la ville, tout en faisant la même demande à Nash. Ce soir-là, il retrouve Smith échangeant des coups de feu avec Drew Holt dont il assiège la maison ; le corps de Nash gît, sans vie, entre les deux hommes et Drew tire même sur le marshal qui est obligé de répliquer. Holt meurt peu après et dans sa maison Matt trouve un sac plein de l’argent de la banque ; selon toute évidence, Holt était bel et bien sur le point de s’enfuir avec l’argent. Smith se félicite de voir justice faite, mais il a lui-même reçu une balle et il s’éteint après avoir commencé à raconter comment il a su que Holt était un escroc. Une seule chose est sûre, pour le marshal Dillon : c’est encore un mensonge que vient de conter Parsley Smith, et pourtant il avait bel et bien raison…

Raymond Bailey

 

James O'Rear & John Alderson

 

Wilfrid Knapp

 

Avec Raymond Bailey (General Parsley Smith), James O’Rear (Drew Holt), John Alderson (Nash), Wilfrid Knapp (Mr Botkin).

Pas de Miss Kitty dans cet épisode.

 

1.12  Magnus

CBS, 24 décembre 1955

Histoire et adaptation de John Meston

Produit et réalisé par Charles Marquis Warren

Amanda Blake avec D. Weaver et J. Arness

Dennis Weaver et Robert Easton

 

A la veille de Noël, Chester est visiblement effrayé, au point qu’il est prêt à quitter la ville pour aller se terrer n’importe où. La raison ? L’arrivée en ville d’un homme qui le cherche. Habillé comme un trappeur, l’homme répond au nom de Magnus. Il est le frère de Chester mais ils ne se sont pas vus depuis des années. En fait, Magnus vit comme un sauvage, à l’écart de la civilisation, et Chester n’a aucune envie de le voir, tant il a honte de ce frère imprésentable. Dillon le force néanmoins à revenir à des sentiments plus raisonnables et à accepter de parler à son frère. Chester se met alors en devoir d’enseigner à celui-ci les rudiments de la vie civilisée : jouer aux cartes, boire, parler aux dames… Contre toute attente, dans toutes ces activités, Magnus se révèle meilleur que Chester, qui n’en revient pas. Même à la soirée dansante organisée par Miss Kitty au Long Branch, il est capable de danser honorablement avec Miss Kitty, qui est sous le charme de ce jeune homme si aimable. C’est que Magnus, quand bien même il tient à vivre dans la nature en évitant les gens, a malgré tout vécu un temps avec les Sioux et rencontré un prêcheur ambulant, et toutes ces rencontres lui ont appris quelque chose. C’est ainsi que, face au fusil que brandit Lucifer, un habitant de Dodge qui entend laver la ville de la débauche que représente à ses yeux Miss Kitty, Magnus détourne l’attention du puritain forcené en prêchant ; il suggère même à Lucifer de lapider Miss Kitty au lieu de simplement l’abattre, dans le seul but de l’approcher suffisamment pour le désarmer. Ayant redécouvert son frère, Chester n’a plus qu’une envie : le garder auprès de lui. Mais Magnus n’a jamais eu l’intention de rester. Il voulait passer les fêtes de fin d’année avec son frère, qu’il voit si rarement, et il repartira ensuite comme prévu…

Robert Easton

 

James Anderson

 

Than Wyenn

 

Avec Robert Easton (Magnus), James Anderson (Lucifer), Than Wyenn (dealer), Tim Graham (cowboy), Dorothy Schuyler (Olive).

Pas de séquence liminaire-type où le marshal fait un discours sur Dodge dans le cimetière de Boot Hill.

Dennis Weaver et James Arness

Doc Adams (à dr.) : "Joyeux Noël !"

 

1.13  Reed Survives

 

CBS, 31 décembre 1955

Histoire et adaptation : Les Crutchfield

Produit et réalisé par Charles Marquis Warren

 

James Arness et John Carradine

 

Lucy Hunt, une fille de saloon qui a épousé le fermier Ephraim Hunt, vient un soir dire au marshal que son mari veut la tuer. L’aimable Ephraim, ce fermier simple et honnête que tous connaissent, serait en privé un être méchant et cruel. Matt a quelque peine à y croire mais il rend visite au fermier et tente de se faire une idée lui-même. Il ne voit rien d’inquiétant. Il se méfie en revanche de Booth Rider, le jeune employé de la ferme, à qui il conseille de quitter la région. Son intuition n’est pas mauvaise mais Booth est lui-même une victime : ensorcelé par Lucy qui connaît l’art de séduire les hommes et qui prétend que le vieux fermier veut les tuer tous les deux, il tue Ephraim. Le fermier pousse son dernier soupir dans les bras du marshal. Celui-ci ne poursuit pas Booth Rider ; il attend patiemment le moment où le meurtrier reviendra chercher ce que la veuve lui a promis. Prévenu du retour de Booth, Matt se rend à la ferme avec Chester et confronte le jeune tueur. Il le blesse. Booth ne fait pas mystère d’avoir tué Ephraim et il raconte comment Lucy s’est moquée de lui quand il est revenu. Elle n’a jamais été amoureuse de lui et son idée était que Booth soit traqué et tué par le marshal. Quand elle a ri de lui, Booth a appliqué son propre châtiment à Lucy : il l’a étranglée…

 

Lola Albright

 

John Carradine

 

James Drury

 

Avec John Carradine (Ephraim Hunt), Lola Albright (Lucy Hunt), James Drury (Booth Rider), Virginia Chapman (gypsy).

 

Ephraim Hunt : « I admire you, Marshal. You have such implicit faith in the law. »

Créditée au générique, Virginia Chapman (épouse de James Arness) n’apparaît pas. On la voit en revanche dans l’épisode 1.28, sans qu’elle soit créditée. Hypothèse : la scène présente en 1.28 aurait en fait été tournée pour le 1.13.

 

1.14  Professor Lute Bone

CBS, 7 janvier 1956

Adaptation : David Victor et Herbert Little, Jr, histoire de John Meston

Produit et réalisé par Charles Marquis Warren

Milburn Stone avec G. Castillo et D. Gardner

James Arness, Milburn Stone et John Abbott

 

Doc Adams passe la nuit chez les jeunes époux Ringle, dans une ferme éloignée, et parvient enfin à ramener à la vie leur bébé. Il ne comprend pas la raison de l’état soudain désespéré du nourrisson, jusqu’à ce que les Ringle lui avouent ingénument qu’ils lui ont fait boire l’élixir miracle du Professeur Lute Bone. Doc rentre furieux à Dodge City et excite Matt Dillon contre le charlatan, qui continue d’attirer les naïfs autour de sa roulotte, les séduisant par les chants de son serviteur noir Wellington avant de leur vendre des bouteilles de son remède censé soigner tous les maux. Pour avoir cru à son boniment, le fermier Stooler voit son vieux père s’effondrer au milieu du champ après avoir cru retrouver la force de ses vingt ans. Le pauvre fermier arrive en ville pour abattre le vieux charlatan, heureusement arrêté par le marshal. Doc examine avec soin l’élixir du Professeur et finit par découvrir qu’il contient de l’opium, un véritable poison qui crée une accoutumance et cause de terribles dégâts. Aucune loi n’autorise Matt à arrêter le Professeur mais il lui interdit d’ouvrir boutique à Dodge et lui demande de quitter la ville. Bone, qui refuse d’abord de croire que son élixir est dangereux, prend conscience de son erreur et en est sincèrement bouleversé. Il brûle sa propre roulotte, détruisant ses stocks, et quitte la ville comme un pauvre hère…

John Abbott

 

Jester Hairston

 

Sally Corner & Strother Martin

 

Avec John Abbott (Professor Lute Bone), Jester Hairston (Wellington), Gloria Castillo (Mrs Ringle), Don Gardner (Mr Ringle), Strother Martin (Mr Stooler), Sally Corner (Mrs Stooler).

Le scénario dénonce les méfaits de la drogue en donnant la vedette à l’opium, « drogue des poètes » au XIXe siècle, associée aux fumeries chinoises dans le Londres de Sherlock Holmes et dont les effets néfastes étaient connus dès l’Antiquité. Le Professeur Lute Bone est l’un de ces charlatans ambulants que l’on croisait dans l’Ouest mais le scénario lui donne ici une sincère préoccupation pour ses clients, persuadé qu’il est de soigner réellement leurs maux. En brpulant sa roulotte à la fin de l’épisode, il annonce au marshal Dillon un temps où lui non plus n’aura plus sa place dans l’Ouest car les tireurs de tout poil auront disparu à leur tour. En attendant, lui répond Dillon, je reste pour arrêter les gens comme vous.

 

1.15  No Handcuffs

CBS, 21 janvier 1956

Adaptation : Les Crutchfield, histoire de John Meston

Produit et réalisé par Charles Marquis Warren

Chester et Matt sont sur la piste...

... et rencontrent un chasseur (H. Lytton).

 

Un homme sort du Lady Gay Saloon et avise dans la rue, sur son cheval, un étranger au regard insistant. Le cavalier suit l’homme qui s’avance le long des bâtiments. L’homme, de plus en plus inquiet, finit par courir jusqu’au bureau du shérif et tambouriner comme un désespéré sur la porte fermée. Dillon et Chester arrivent alors que le cavalier, descendu de cheval, a sorti son revolver. Le marshal intervient et fait entrer les deux hommes dans son bureau. Le cavalier, Brake, adjoint du shérif de Mingo, accuse l’autre homme, Hank Springer, de meurtre. Mais Springer affirme qu’il n’a tué personne et que le shérif de Mingo, qui terrorise la ville entière et conduit des innocents à la potence en les accusant de crimes qu’ils n’ont pas commis, va l’exécuter sans procès s’il se laisse emmener par Brake. Ce dernier n’ayant aucun mandat, Dillon garde Springer en cellule pour le protéger. Mais, profitant d’une absence du marshal, Brake cherche à faire évader Springer qui se défend en l’assommant avant de s’enfuir. Dillon et Chester se lancent sur sa piste et, après quelques péripéties (un chasseur blessé par Springer qui a volé son cheval, puis une fermière effrayée qui cherche à les retenir) arrivent à Mingo, où ils le retrouvent, mort, dans la prison. Dillon défie alors le shérif au saloon…

Victor Perrin
Herbert Lytton

 

Mort Mills
Cyril Delevanti

 

Marjorie Owens
Charles Gray

 

Avec Victor Perrin (Hank [Springer]), Mort Mills (Brake), Marjorie Owens (woman [in the farm]), Herbert Lytton (hunter), Cyril Delevanti (turnkey), Charles Gray (Sheriff).

Le marshal Dillon est l’ultime rempart contre une justice dévoyée et finit par affronter un mauvais shérif (vêtu de noir comme il se doit). La méthode expéditive du marshal – il envoie bouler le shérif d’une gifle puissante – réduit le « terrible » shérif à n’être qu’une ombre finalement peu impressionnante, qui tirait son pouvoir de la terreur de ses administrés. On retrouvera un thème similaire, traité avec plus de profondeur, dans l’épisode 20.09, « The Tarnished Badge », où le shérif aura une tout autre consistance.

Miss Kitty n’apparaît pas dans cet épisode.

 

1.16  Reward for Matt

 

CBS, 28 janvier 1956

Adaptation : David Victor et Herbert Little, Jr, histoire de John Meston

Produit et réalisé par Charles Marquis Warren

 

Dennis Weaver, James Arness et John G. Lee

Helen Wallace et Amanda Blake

 

Matt est contraint d’abattre le fermier Jeremiah Stoner qui a tué un homesteader et refuse de se rendre à la justice. La veuve, Sarah Stoner, jure au marshal qu’elle tirera vengeance de lui. Elle fait placarder en ville des affiches promettant une récompense de 1000 $ à qui tuera Matt Dillon. De quoi intéresser nombre de gens, résidents ou non, comme Day Barrett qui avertit Matt qu’il touchera un jour cette prime. En attendant que Barrett choisisse son heure, d’autres essaient : un tireur invisible fait un joli trou dans la vitre de Doc, à quelques centimètres du dos du marshal, puis un jeune homme poussant son cheval dans la rue principale de Dodge ouvre à son tour le feu sur Matt, qui doit l’abattre. Le jeune homme, avant de mourir, dit combien il est désolé : son père a été tué et sa mère et sa sœur meurent de faim, aussi la prime l’a-t-elle rendu fou. Kitty se rend chez la veuve Stoner pour tenter de la raisonner, en vain. Matt, lui, est contraint d’assommer Barrett qui s’est enfin décidé à tenter sa chance, mais en tirant Barrett a tué un client du Long Branch.

Sarah Stoner finit par revenir en ville et proposer un marché à Dillon : elle retirera la promesse de récompense s’il quitte la ville ! La veuve est cependant ébranlée par les propos d’une pauvre femme venue elle aussi voir le shérif : c’est la mère de Jake Reeves, le jeune homme abattu par le marshal en pleine rue. Elle cherche son fils, poussé à la folie par la misère qui étreint la famille depuis la mort du père. Ce dernier était le homesteader tué par… Stoner. Toujours fière, mais honteuse, Sarah Stoner retire l’offre de récompense et rentre chez elle pleurer son mari et méditer sur sa propre responsabilité…

 

Helen Wallace
Jean Inness

 

Val DuFour
J. Arness & D. Weaver

 

Paul Newlan
John G. Lee

 

Avec Val DuFour (Day Barrett), Helen Wallace (Mrs Stoner), Paul Newlan (Mr Stoner), Jean Inness (Mrs Reeves), John G. Lee (young farmer [Jake Reeves]).

 

Pour rappeler peut-être que l’orthographe était une notion variable, le nom de Dillon sur les affiches est orthographié Dillion.

Première apparition de l’écriteau « G. Adams, M.D., Surgeon and General Pract. » au bas de l’escalier qui mène au cabinet de Doc.

Le barman du Long Branch s’appelle déjà Sam, joué ici par Bert Rumsey (non crédité au générique).

 

 

1.17  Robin Hood

CBS, 4 février 1956

Adaptation : Daniel B. Ullman, histoire de John Meston

Produit et réalisé par Charles Marquis Warren

William Hopper et James Arness

Le juge est contraint de remettre en liberté John Henry Jordan, que le banquier Botkin a pourtant identifié formellement comme l’homme qui a attaqué la diligence et l’a dépouillé de tout l’argent qu’il transportait. Les deux autres passagers de la diligence, M. et Mme Bowen, prétendent que Jordan n’est pas le bandit. Le marshal Dillon est persuadé qu’ils ont menti : Jordan a déjà échappé à la justice dans plusieurs Etats de la même manière, parce qu’il ne s’en prend qu’aux riches, se rendant populaire auprès des autres qui, comme les Bowen, le soutiennent. Libre, Jordan dépense tout son argent en payant des tournées au Long Branch. Une fois à sec, il cherchera à voler à nouveau, Dillon en est persuadé, aussi a-t-il fait renforcer la protection des diligences. Jordan s’attaque alors à ceux que, jusque là, il laissait en paix. Encore faut-il le prouver. Dillon demande à un ancien escroc qu’il a remis sur le « droit chemin », Vince Butler, de le plumer à une table du Long Branch, afin de l’acculer. Il entend ne pas le quitter des yeux ensuite. Mais c’est à Butler que s’en prend Jordan, en vain puisque l’homme a remis au marshal l’argent dont il avait délesté Jordan. Le marshal et Chester font alors la tournée des fermes des environs à la recherche de Jordan. Ils le retrouvent chez les Bowen, qui lui ont offert l’hospitalité mais réalisent bientôt leur erreur : sachant qu’ils conservent chez eux toutes leurs économies, il les oblige à lui remettre l’argent et s’apprête à les tuer pour ne laisser aucun témoin…

William Hopper
Nora Marlowe

 

James McCallion
S. John Launer

 

Barry Atwater
Wilfrid Knapp

 

Avec William Hopper (John Henry Jordan), Barry Atwater (Mr Bowen), Nora Marlowe (Mrs Bowen), James McCallion (Vince Butler), Wilfrid Knapp (Mr Botkin), S. John Launer (judge) et Bert Rumsey (Sam – non crédité).

C’est Chester qui évoque la légende de Robin Hood, en faisant bien rire Dillon et Doc puisqu’il pense que ce Robin Hood est un Indien. Le « Robin des Bois » de cet épisode, cependant, s’il prend aux riches, ne donne pas aux pauvres (sinon en payant des tournées au saloon). Surtout, il n’hésite pas à tuer des victimes pauvres quand il n’a plus de riches à dépouiller.

Amanda Blake et James Arness

 

1.18  Yorky

CBS, 18 février 1956

Adaptation : Sam Peckinpah, histoire de John Meston

Produit et réalisé par Charles Marquis Warren

Jeff Silver et James Arness

Brant et son fils Tom, qui élèvent des chevaux, surprennent une nuit un jeune Indien qui tente d’en voler un dans leur corral. Ils le blessent à la jambe mais le garçon s’enfuit. Quelque temps plus tard, un fermier, Seldon, vient trouver le marshal Dillon : il a recueilli un jeune Indien blessé qu’il a enfermé dans une cabane en essayant de le soigner. Mais il a découvert en s’occupant de lui qu’il ne s’agissait pas vraiment d’un Indien mais d’un Blanc, qui parle anglais, même s’il se comporte comme un jeune Arapaho. Dillon l’accompagne à la ferme et entreprend de soigner la jambe du garçon mieux que ne l’a fait Seldon ; ce faisant, il sauve sinon la vie du moins la jambe du garçon, qu’il ramène à la prison pour s’occuper de lui le temps de sa convalescence. Le garçon, qui dit s’appeler Yorky, se remet vite et accomplit ensuite de menus travaux pour le marshal, en attendant sa complète guérison. Un jour, il aperçoit Brant en ville, et surtout le cheval qu’il monte. Brant vient de vendre un lot de seize chevaux à l’armée et est fier de cette vente. Mais Yorky affirme que les chevaux ont été volés aux Arapahos, dans la Réserve ; c’est en tentant de les reprendre qu’il a été blessé par Brant et son fils. Dillon confronte alors Brant, qui n’hésite pas à dresser son revolver entre le marshal et lui. Le jeune Yorky trouve là l’occasion de payer sa dette en venant en aide au marshal…

Jeff Silver
Dennis Weaver

 

Howard Petrie
Malcolm Atterbury

 

Dennis Cross
Mary Gregory

 

Avec Jeff Silver (Yorky), Howard Petrie (Brant), Dennis Cross (Tom), Malcolm Atterbury (Seldon), Mary Gregory (Mrs Seldon).

Le marshal Dillon sauve la vie d’un jeune garçon élevé parmi les Arapahos et se dresse contre un « ami » pour rendre aux Indiens les chevaux qu’on leur a volés. Il démontre ainsi que l’application de la loi est plus forte que les « amitiés » personnelles. On retiendra l’opération improvisée que pratique Dillon sur la jambe du jeune garçon, sans anesthésie et sans grande douceur !

Ni Doc (absent de la ville) ni Miss Kitty n’apparaissent dans l’épisode.

Dennis Weaver seul et avec James Arness

 

1.19  20-20

CBS, 25 février 1956

Adaptation : David Victor et Herbert Little, Jr, histoire de John Meston

Produit et réalisé par Charles Marquis Warren

Matt Dillon est heureux de voir descendre de la diligence un vieil ami, Troy Carver, mais alors qu’il s’avance vers lui en compagnie de Miss Kitty et l’interpelle au milieu de la grand-rue, Carver dégaine soudain son revolver et le met en défi d’avancer davantage. Ce n’est qu’en entendant Matt se présenter qu’il s’adoucit et range son arme. Par la suite, Dillon le voit se disputer avec un croupier au Long Branch au sujet de cartes qu’il a mal distinguées. Le marshal comprend que son ami est en train de perdre la vue, même s’il refuse de l’admettre. Il comprend aussi que Carver a peur : il s’attend à voir surgir quelqu’un pour le tuer. Un étranger arrive bientôt, Lee Polen, qui, questionné par Dillon, admet qu’il a l’intention de tuer Carver, en le défiant au grand jour ; Carver, en effet, a abattu son frère, qu’il est déterminé à venger. Dillon cherche alors un moyen de sauver son ami, d’abord en bluffant pour persuader Polen de renoncer, ensuite en essayant de rétablir un certain équilibre des chances…

Avec Wilton Graff (Troy Carver), Martin Kingsley (Lee Polen), Pitt Herbert (dealer), George Selk (Moss Grimmick) et (non crédité) Bert Rumsey (Sam le barman).

Le marshal, ici, ne s’oppose pas à un règlement de comptes au grand jour. Il est ennuyé cependant de laisser un ami y participer alors qu’il souffre d’un handicap certain. Mais il ne peut pas, pour autant, causer lui-même la mort d’un homme en permettant à son ami d’avoir le dessus. Un dilemme assez curieux, mais qui est le postulat de cet épisode.

 

1.20  Reunion ‘78

CBS, 3 mars 1956

Histoire et adaptation de Harold Swanton

Produit et réalisé par Charles Marquis Warren

Jerry Shand arrive à Dodge City et provoque, au Long Branch, un homme d’affaires établi depuis une dizaine d’années, Andy Culley. Le marshal Dillon intervient et emmène Shand ; Culley, cependant, s’oppose à son arrestation et paye même une caution pour le libérer. Il va ensuite le trouver avant son départ de Dodge et offre de lui donner une grosse somme d’argent pour simplement l’oublier. Culley en effet se reproche son passé de bushwhacker dans la milice de William Quantrill : il a participé au massacre de Lawrence au cours duquel Shand a perdu ses parents et sa petite amie, Ellie, emmenée de force. Shand refusant de renoncer à sa vengeance, Culley le menace d’une arme, et Shand réagit en dégainant la sienne. Il le tue mais Dillon ne retrouve aucune arme auprès du corps. L’un des hommes accourus avant lui l’a-t-il fait disparaître ?

La scène a eu un témoin : Belle, l’une des filles du Long Branch, qui observait derrière sa fenêtre. Dillon et Miss Kitty s’en rendent bientôt compte mais Belle refuse de dire quoi que ce soit. Elle est visiblement bouleversée. Quel secret peut donc la terrifier au point qu’elle refuse de sauver la vie de Shand en disant ce qu’elle a vu ?

Avec Val Dufour (Jerry Shand), Marion Brash (Belle [Archer]), Maurice Manson (Andy Culley), Joe Perry (witness), Mason Curry (Marty) et (non crédité) Bert Rumsey (Sam le barman).

Le massacre de Lawrence au Kansas, perpétré par les bushwhackers de Quantrill, eut lieu en août 1863.

Andy Culley est fier de montrer à Shand (qui ne l’a pas encore provoqué) et au barman Sam un morceau de fil de fer barbelé : c’est une nouvelle invention qu’il s’apprête à commercialiser au Kansas. C’est en novembre 1874 qu’un Américain déposa un brevet pour cette invention, version améliorée d’une invention remontant aux années 1860.

 

1.21  Helping Hand

CBS, 17 mars 1956

Adaptation : David Victor et Herbert Little, Jr, histoire de John Meston

Produit et réalisé par Charles Marquis Warren

Miss Kitty et le marshal Dillon prennent la défense du jeune Steve Elser contre la bande de Pence, décidée à le lyncher en l’accusant de vol de bétail. Ayant recueilli le récit de la vie difficile du jeune homme, Dillon l’encourage à chercher du travail mais il doit vite se rendre à l’évidence : non seulement Elser ne cherche pas mais il finit par s’acoquiner avec un mauvais gars, Ben Hander. Lorsque celui-ci commet un mauvais coup et blesse le malheureux Wilkins, Elser est à ses côtés. Refusant d’être accusé et plus encore d’être chassé de la ville par le marshal, Elser s’empare d’une arme et tire sur Dillon…

Avec Brett Halsey ([Steve] Elser), Ken L. Smith (Pence), Russ Thorson (Bowers), Michael Granger ([Ben] Hander) et (non crédités) Bert Rumsey (Sam le barman), James Nusser (Wilkins).

Dillon joue les bons Samaritains et réalise que les bonnes intentions ne sont pas toujours gratifiées de bons résultats. Au spectateur comme au marshal, Elser paraît d’abord digne de compassion, avant de révéler un caractère dilettante, victimaire et irrécupérable.

 

1.22  Tap Day for Kitty

CBS, 24 mars 1956

Adaptation : John Dunkel, histoire de John Meston

Produit et réalisé par Charles Marquis Warren

Miss Kitty prend la défense de Nip Cullers, un vieux mineur en butte aux moqueries de deux filles du Long Branch, Kate et Blossom, à qui il raconte avec la plus grande naïveté qu’il est venu en ville pour trouver une épouse. L’homme n’est guère attrayant, ni par son physique ni par son caractère, mais il se révèle potentiellement dangereux : s’étant pris d’affection pour Kitty, il déclare qu’il va l’épouser et ne tient aucun compte ni de ses protestations ni des mises en garde du marshal Dillon. Refusant que ce dernier se dresse entre lui et sa femme, il affirme qu’il le tuera. C’est cependant Cullers qui est victime d’un tir, non mortel, et Dillon est bien embarrassé de découvrir à proximité des empreintes de chaussures féminines qui correspondent parfaitement avec les pieds de Miss Kitty, laquelle avait menacé Cullers, devant témoins, de lui réserver un accueil au fusil s’il revenait l’importuner…

Avec John Dehner (Nip Cullers), John Patrick (Jonas), Mary Adams (Nettie), Evelyn Scott (Olive), Dorothy Schuyler (Kate), Charlene Brooks (Blossom) et (non crédités) Bert Rumsey (Sam le barman), George Selk (Moss Grimmick).

Comme l’épisode précédent, on voit ici qu’une attitude généreuse et secourable n’est pas forcément payée de gratitude. John Dehner, vieilli de vingt ans par son maquillage, campe un « bouseux » à l’allure naïve mais au caractère inquiétant. Le dénouement prend finalement la forme d’un happy end romantique.

Miss Kitty plaisante à la fin de l’épisode en disant qu’elle n’attendrait certainement pas vingt ans qu’un homme lui propose le mariage. La remarque embarrasse Dillon. Elle n’imagine pas que, vingt ans plus tard, elle aura quitté la série… sans avoir convolé !

 

1.23  Indian Scout

 

CBS, 31 mars 1956

Histoire et adaptation de John Dunkel

Produit et réalisé par Charles Marquis Warren

 

DeForrest Kelley (de dos), James Arness et Eduard Franz (l'homme au fusil)

 

Les habitants de Dodge City contemplent, désolés, le retour de 23 soldats morts dans une embuscade tendue par les Comanches. Un seul a survécu : l’éclaireur Amos Cartwright. C’est suffisant pour que le frère de l’une des victimes, Will Bailey, l’accuse d’avoir délibérément conduit le détachement dans l’embuscade et jure de le tuer. Alerté par Chester, Matt parle à Bailey pour l’en dissuader mais l’homme ne dissimule pas sa détermination. Entre alors au saloon Amos Cartwright, le fusil en avant. Il est venu affronter en personne celui qui veut le tuer. Matt s’interpose et fait sortir Amos. Quelques heures plus tard, celui-ci tue Bailey avec un couteau et s’enfuit de la ville. Matt et Chester suivent sa trace dès le lendemain et le retrouvent. Amos a l’intention de rejoindre les Comanches, avec lesquels il a vécu et dont il a épousé l’une des femmes ; c’est la mort de celle-ci qui l’a décidé à partir et à devenir éclaireur. A Matt, qui l’interroge, il déclare qu’il n’a pas délibérément conduit le détachement à la mort mais, au fond, c’est tout comme : il savait que les Comanches avaient tendu une embuscade et n’a pas prévenu les soldats, ne voulant pas être responsable du massacre de ses amis comanches. Il a préféré abandonner le détachement et le laisser aller seul à la mort. Il ne compte pas repartir avec Matt, qui est, lui, déterminé à le ramener. L’arrivée d’un groupe de Comanches l’en empêche. Ils ne les ont pas vus encore mais c’est bien l’endroit où ils se cachent dans les buissons qui retient leur attention. Amos alors s’avance vers eux. Il a reconnu à leur tête le frère de sa femme indienne, Buffalo Tongue, et c’est lui qui s’avance à sa rencontre. A Amos qui le salue il répond en plaçant une flèche sur son arc et en la tirant sur Amos. Il le laisse et repart avec les Comanches. Matt pense qu’Amos savait ce qui allait se passer. En s’avançant à la rencontre des Comanches, Amos leur a sauvé la vie…

 

Eduard Franz

 

DeForrest Kelley

 

Pat Hogan

 

Avec Eduard Franz (Amos Cartwright), DeForrest Kelley (Will Bailey), William Vaughn (Twitchell), Tommy Hart (Clay), Pat Hogan (Buffalo Tongue).

 

Le personnage de l’éclaireur indien domine cet épisode, partagé entre deux cultures dont l’impossible conciliation fait de lui un déraciné où qu’il aille.

 

1.24  The Pest Hole

CBS, 14 avril 1956

Adaptation : David Victor et Herbert Little, Jr, histoire de John Meston

Produit et réalisé par Charles Marquis Warren

Toute la ville est inquiète : plusieurs cas de fièvre font craindre une épidémie de typhoïde au Doc Adams. Ces craintes se confirment lorsque l’un des malades meurt dans la prison transformée en hôpital. Plusieurs commerçants, soupçonnant la nourriture du restaurant Bedino’s d’être à l’origine de la maladie, veulent fermer l’établissement ; l’un d’eux, Matthews, va plus loin : il met à sac le restaurant et tue Bedino. Il est mis en cellule par le marshal mais l’urgence pour le Doc est de découvrir ce qui a causé la fièvre, car il apparaît vite que le Bedino’s n’y était pour rien. Doc soupçonne bientôt la cuisine d’immigrants allemands. Il veut s’en assurer en procédant à une petite expérience chez Frantz Beltzer, se proposant de goûter lui-même à sa nourriture. Mais c’est Chester qui, alléché, croque le porc cuisiné par le solide Germain ; s’il se sent en pleine forme tout d’abord, il est bientôt victime à son tour de la fièvre sournoise…

Avec Howard McNear (Bradley), Patrick O’Moore (Matthews), Evelyn Scott (Olive), Norbert Schiller (Frantz Beltzer), Phil Rich (townsman), Gordon Mills (burkleman), Lisa Golm (Mrs Saur), Howard Culver (Hannah).

Exceptionnellement, les comédiens sont crédités au générique de fin sans indication de leur rôle.

 

1.25  The Big Broad

CBS, 28 avril 1956

Adaptation : David Victor et Herbert Little, Jr, histoire de John Meston

Produit et réalisé par Charles Marquis Warren

L’arrivée d’un couple étrangement assorti amuse Chester, Dillon et Doc Adams assis devant le bureau du marshal : elle, grande et farouche, se nomme Lena Wave, lui, petit et timoré, se prénomme Emmett. Il est, dit-elle, un joueur, et ils ont l’intention de tirer profit de cette activité durant leur séjour à Dodge City. Chester en fera bientôt les frais, gratifié d’une claque monumentale après avoir osé accuser Emmett de tricherie. Le marshal Dillon est bien embêté car le caractère bien trempé de Lena appellerait selon lui une réaction ferme, qu’il est bien en peine de lui opposer simplement parce qu’elle est… une femme, et qu’elle en joue elle-même. Il ne s’agit plus d’une simple claque, cependant, quand elle abat un homme au Dodge House. Légitime défense, confirme le timide employé de l’hôtel, mais Dillon confisque tout de même l’arme de Lena. Un chasseur de bisons, Nate Bannister, déclare bientôt qu’il a l’intention de venger le meurtre de son associé, la victime du Dodge House, mais quand il se trouve face à Lena il tombe… sous le charme. Et elle, tout intimidée de se voit traiter comme une dame, s’entiche aussi du vaillant chasseur, avec lequel elle s’amuse au Long Branch sous le regard dépité et haineux d’Emmett. Le petit bonhomme va jusqu’à brandir un petit revolver, dont il se sert pour blesser Nate. L’effet est fulgurant : Lena est soudain prise d’amour pour son petit compagnon, qui ne s’est jamais comporté comme un mari depuis dix ans qu’ils sont ensemble, alors qu’ils sont… mari et femme ! Devant le public ému du Long Branch, elle demande à partager la cellule de son homme…

Avec Dee J. Thompson (Lena Wave), Joel Ashley (Nate [Bannister]), Terry Becker (Emmett [Fitzgerald]), Heinie Brock (drummer), Howard Culver (hotel clerk) et (non crédité) Bert Rumsey (Sam le barman).

Parabole tendre qui met en question la féminité de sa protagoniste. Sorte de Calamity Jane fière et agressive qui met en avant sa condition de « faible » femme pour échapper au traitement que le marshal infligerait à un antagoniste masculin, elle se révèle dotée d’un cœur de midinette dès qu’on la traite comme… une femme. Le personnage d’Emmett met en perspective, à l’opposé, le concept de virilité : le petit homme malingre et insignifiant se rebelle quand il craint de perdre la femme qu’il aime en silence, et se dresse en face du chasseur géant pour défendre son amour. Toute la clientèle du Long Branch en est émue, jusqu’au marshal Dillon.

 

1.26  Hack Prine

CBS, 12 mai 1956

Histoire et adaptation de John Meston

Produit et réalisé par Charles Marquis Warren

Le marshal Matt Dillon ramène à Dodge City un fugitif qu’il a repris, Lee Timble. Le frère de Lee, Dolph, les attend à la descente de la diligence. Il déclare au marshal qu’il ne laissera pas son frère croupir en prison, mais il n’est pas assez téméraire pour défier Dillon au revolver. Arrive en ville un vieil ami de Dillon, Hack Prine, un gunfighter que Dolph ne tarde pas à engager pour faire le sale travail à sa place. Dillon connaît suffisamment Hack pour savoir qu’il possède un sens moral. Il n’hésite donc pas à lui tourner le dos après lui avoir appris que Lee Timble doit être jugé pour avoir abattu dans le dos un homme désarmé. L’information n’est pas sans effet sur Hack. Peu de temps après, cependant, Oley, un vétéran qui avait alerté le marshal sur une réunion que tenait Dolph au Long Branch dans le but de rallier des hommes à sa « cause », est retrouvé mort dans la chambre de Hack Prine au Dodge House. Dillon cherche donc Hack pour lui parler. Il le rencontre alors que Prine vient d’abattre Dolph Timble. C’est ce dernier qui a tué Oley et a voulu faire accuser Prine. Le marshal l’avait compris. Mais il est contraint maintenant d’arrêter Hack pour meurtre, car il a abattu Timble alors que ce dernier refusait de dégainer son arme. Refusant de se laisser arrêter, Hack affronte le marshal au milieu de la rue principale…

Avec Leo Gordon (Hack Prine), George Wallace (Dolph Timble), Hal Baylor (Lee Timble), Wally Cassell (Oley).

Les différences de décors (le bureau du marshal mais aussi le Long Branch et le Dodge House) s’expliquent par le fait que cet épisode était le pilote original de la série. Tourné avant les autres, il ne fut diffusé qu’en 26e position. L’unique scène où apparaît Miss Kitty est écrite comme une scène d’exposition, qui montre le léger embarras de Matt à la vue de Kitty, soulignant la romance latente entre les deux personnages. Kitty évoque le fait qu’elle ne fera pas forcément ce métier toute sa vie, ce qui est une autre différence avec le reste de la saison, où ce genre de réflexion ne semble pas même lui traverser l’esprit.

La séquence liminaire (Dillon sur Boot Hill avec monologue off) est légèrement différente de celles que l’on voit dans les autres épisodes. En particulier, un gros plan sur l’une des stèles et un plan montrant Dillon, de dos, marchant en direction de Dodge City (en matte painting).

L’épisode met en scène des hommes fourbes (Dolph Timble) mais aussi deux hommes au sens moral fort et qui se respectent (Dillon et Hack Prine). C’est une question de morale qui résout le conflit entre Dillon et Hack. C’est une question de morale, encore, qui oblige Dillon à arrêter ensuite Hack : « I’m a lawman. I got no choice. » L’affrontement, dès lors inévitable, se résout en l’un de ces duels qui constituent la signature de la série, reprise en préambule à chaque épisode, dans la courte séquence qui sert de générique.

 

1.27  Cooter

 

CBS, 19 mai 1956

Produit par Charles Marquis Warren

Adaptation : Sam Peckinpah, histoire de John Meston

Réalisé par Robert Stevenson

 

Strother Martin et Vinton Hayworth

Amanda Blake et Milburn Stone

 

A Dodge, Cooter Smith est considéré comme un brave garçon qui n’a pas toute sa tête et dont on se moque volontiers mais qui ne ferait de mal à personne. Il s’est pris d’admiration pour un joueur de passage, Ben Sissle, auquel, ce soir-là, il apporte un verre à la table du Long Branch où il joue avec deux hommes, Pate et un jeune homme. Ce dernier a perdu plus de 300 $ et est d’humeur méfiante et maussade. Persuadé d’avoir enfin vu Sissle tricher, il exige de récupérer toute sa mise. Sissle refuse, le jeune homme dégaine, Pate dégaine à son tour et le tue. Légitime défense, clame-t-il avec le soutien de Sissle en prenant la salle à témoin. Quand le marshal Dillon rentre à Dodge le lendemain matin, Kitty lui raconte ce qui s’est passé ; ce n’est pas Pate que la victime menaçait mais Sissle. Matt met en garde ce dernier, qu’il cerne vite : Sissle est un lâche qui paye un homme pour le protéger, Pate en l’occurrence, si d’aventure quelqu’un s’en prend à lui. Matt demande à Pate de quitter la ville. Alors qu’ils sont tous les trois dans la chambre de Pate au Dodge House, Sissle ordonne à Pate de tuer le marshal. Matt est prêt à dégainer, Pate a la main près de la crosse de son revolver, il hésite et finalement renonce, préférant quitter la ville. Sissle est furieux, considérant l’incident comme une humiliation personnelle.

En apprenant que Cooter se promène avec une arme, Matt s’inquiète. Il comprend ce qui se prépare quand Cooter lui apprend que c’est Sissle qui lui a donné cette arme. Cooter est fier de travailler pour M. Sissle. Ce soir-là, au Long Branch, Sissle raconte au marshal que Cooter a l’intention de le tuer ; il serait en colère après le marshal parce que celui-ci aurait déclaré qu’il allait confisquer son arme. Arrive Cooter, qui se dirige vers eux. Il regarde très sérieusement le marshal et déclare qu’il va le tuer. Mais il a à peine approché sa main de son arme que déjà Matt tient la sienne en main. Cooter, alors, change d’attitude et demande à Sissle s’il a bien joué son rôle. Dans son esprit, ce n’était qu’une plaisanterie, il a fait exactement ce que lui a demandé M. Sissle. Celui-ci ne rit pas du tout. Et quand Matt explique à Cooter que Sissle s’est servi de lui et que son intention était de forcer le marshal à le tuer, dans l’espoir que Dillon réagirait très mal et renoncerait peut-être à son étoile, Cooter ne supporte pas l’idée que Sissle se soit moqué de lui. Il menace alors Sissle de le tuer, et sort effectivement son arme. Matt ne peut l’empêcher de s’en servir. Et alors que Sissle gît sur la terre battue, Cooter ne réalise pas la portée de son geste. Il dépose l’arme auprès du corps et déclare à Sissle qu’il ne travaillera plus pour lui désormais. Puis il s’en va, triste, sous le regard de tous. Matt sait qu’il n’ira pas loin, et il pense qu’on en a assez fait à Cooter Smith pour une journée…

 

Strother Martin

 

V. Hayworth & B. King

 

Robert Vaughn

 

Avec Strother Martin (Cooter [Smith]), Vinton Hayworth ([Ben] Sissle), Brett King (Pate), Robert Vaughn (Kid).

 

Fable sur la lâcheté d’un homme qui se sert de la naïveté d’un simple d’esprit pour servir ses desseins criminels. Vinton Hayworth (qui sera le Magistrat Galindo dans Zorro en 1958) est parfait dans le rôle du lâche, joueur, tricheur, manipulateur et dangereux. Strother Martin également dans celui du simple d’esprit, dont l’apparente innocuité n’empêche pas la possibilité d’une violence soudaine. Serviable, servile même, Cooter est profondément blessé quand il pense que l’on se moque de lui, c’est le ressort dramatique sur lequel repose la fable, où le méchant est puni, mais le gentil aussi.

Robert Vaughn apparaît dans le rôle du joueur abattu par Pate autour de la table de poker. Il était au tout début de sa carrière ; on le reverra dans un seul épisode de la série, « Romeo » en 1957 (3.09), un premier rôle cette fois. Strother Martin était déjà apparu dans l’épisode 1.14 et participera à neuf autres épisodes de la série, dans des rôles différents, entre 1957 et 1974.

 

 

1.28  The Killer

 

CBS, 26 mai 1956

Produit par Charles Marquis Warren

Adaptation de John Dunkel, histoire de John Meston

Réalisé par Robert Stevenson

 

David Chapman et Charles Bronson

James Arness, Amanda Blake et Dabbs Greer

 

Deux hommes parlent autour d’un feu. L’un d’eux est très méfiant, il n’ose se détendre et l’autre se moque de cette inquiétude. Un instant plus tard, sous le prétexte de secouer sa couverture, le deuxième homme sort son revolver et tire sur le premier. Le premier coup a sans doute été fatal mais il en tire deux encore.

Le lendemain, Matt et Chester trouvent le corps du mort. De retour en ville, ils se rendent au Long Branch. Matt intervient pour faire cesser une querelle entre un jeune homme, Jesse Hill, et un étranger qui l’a provoqué et a visiblement décidé de le tuer. L’étranger s’appelle Crego, c’est le meurtrier de la veille. Matt l’oblige à s’asseoir à une table mais Crego jure qu’il n’oubliera pas Jesse. Peu de temps après, un homme est abattu par Crego, qui l’a poussé à sortir son arme avant de le blesser à la main, de tirer dans ses deux genoux et finalement dans son ventre. Doc est consterné par une manière aussi cruelle d’agir. Matt, en entendant ce récit, comprend que Crego est un homme dangereux, qui aime tuer. Quand Doc lui apprend que la victime était un ami de Jesse Hill et que ce dernier est devenu fou furieux après cette exécution, Matt se rend très vite dans la rue mais trop tard : il n’a que le temps de voir Crego pousser Jesse à dégainer et le tuer, lui aussi, en prétextant la légitime défense.

Plus tôt, Matt avait provoqué Crego dans le magasin de Jonas après qu’il eut ennuyé Kitty et menacé de la frapper. Matt s’était interposé et avait mis Crego au défi de dégainer son arme en face de lui, l’accusant d’être un lâche qui ne s’en prenait qu’aux femmes et aux enfants. Crego avait tourné casaque. Matt, cette fois, ne veut pas attendre qu’il tue à nouveau. Il résout donc de le provoquer encore, sans le laisser se défiler. Il va le trouver au Long Branch et le met au défi de le rejoindre dans la rue, en annonçant clairement son intention de le tuer. Crego proteste, retire même son ceinturon et jure qu’il est prêt à quitter la ville. Matt ne s’en dit pas moins décidé à l’affronter dans la rue. Lorsqu’il lui tourne le dos, Crego saisit vivement son revolver. Chester crie pour avertir le marshal qui dégaine et tire le premier. Crego ne tuera plus personne…

 

Charles Bronson

 

James Nusser

 

Virginia Chapman

 

Avec Charles Bronson (Crego), David Chapman (Jesse [Hill]), James Nusser (man), Dabbs Greer (Jonas). Et avec Virginia Chapman (gypsy – non créditée).

 

Variation sur le premier épisode, « Matt Gets It », où le marshal est affronté aussi à un tueur. Dans les deux cas, ce dernier ne dégaine que quand il pense avoir toutes les chances de son côté.

Dans le magasin de Jonas, Kitty dit à Matt qu’elle ne l’a jamais vu provoquer un homme de cette façon. C’est tout de même ce qu’il a fait, déjà, dans le premier épisode de la série, afin de forcer un autre tueur à dégainer face à lui.

La scène avec la gitane est déconnectée du reste de l’épisode. Elle est là, simplement, lorsque Matt et Chester passent dans la rue et elle invite Chester à s’asseoir à sa table, où elle lit la bonne aventure. Matt rappelle Chester à l’ordre et il n’est plus question de la gitane. L’actrice, Virginia Chapman, est la femme de James Arness ; elle n’est pas créditée au générique mais l’était à celui de l’épisode 1.13, bien qu’elle n’apparaisse pas dans l’épisode. On peut donc penser que la scène avait été tournée pour l’épisode 1.13 et finalement écartée.

 

 

1.29  Doc’s Revenge

 

CBS, 9 juin 1956

Produit par Charles Marquis Warren

Histoire et adaptation de John Dunkel

Réalisé par Ted Post

 

Dennis Weaver et Milburn Stone

 

Chester est avec Doc dans la rue quand ce dernier change brusquement de visage à la vue de trois hommes qui viennent de s’arrêter devant le Long Branch. Les traits tirés par la haine, il déclare à Chester, inquiet, qu’il va tuer un homme. Il remonte dans son cabinet prendre une vieille arme et la charger avant de se rendre au saloon. Prévenu par Chester, Matt trouve Doc le revolver en main, déclarant à un étranger qu’il va le tuer, qu’il accepte ou non de sortir avec lui dans la rue. Le voyant déterminé, Matt s’interpose. Les étrangers ne font aucune histoire pour répondre à ses questions et semblent de toute bonne foi : Clem Maddow, son frère George et leur associé Ben Bartlett ne font que passer en ville et sont tout prêts à repartir le soir même pour éviter les histoires, dès qu’ils auront réglé leurs affaires. Clem, celui que défiait Doc, déclare qu’il n’a rien fait à ce dernier mais qu’il connaît les raisons que peut avoir Doc de le haïr. Matt sermonne Doc, qui rebrousse chemin. On ne le voit plus pendant plusieurs heures. Ce soir-là, Clem est abattu dans la rue. Il a reçu une balle dans le dos mais vit encore. George Maddow déclare qu’on l’a assommé mais qu’il n’a pas vu qui. Ben Bartlett accuse Doc d’avoir mis sa menace à exécution. Doc, qui vient avec sa sacoche, attiré par le coup de feu, déclare qu’il n’en est pas l’auteur et Matt ne peut croire de toute façon qu’il ait tiré dans le dos de qui que ce soit. Clem est transporté chez le médecin qui le soigne. Ce faisant, d’ailleurs, il sent disparaître la haine qu’il éprouvait pour cet homme. Matt, qui a son idée, confronte les deux compagnons de Maddow et ne tarde pas à pousser le coupable à se démasquer. En restant avec le docteur et le blessé, Matt apprend enfin ce qui motivait la haine de Doc. Helen, une femme qu’il a aimée, lui préféra Clem mais celui-ci l’abandonna enceinte et elle mourut en mettant l’enfant au monde. Doc a nourri la haine de cet homme durant des années et elle s’est brusquement réveillée lorsqu’il s’est trouvé en sa présence. Clem pourtant n’est apparemment pas un mauvais gars et il est plein de remords de ce qui s’est passé…

 

Chris Alcaide

 

Ainslie Pryor

 

Harry Bartell

 

Avec Chris Alcaide (Clem Maddow), Ainslie Pryor (George Maddow), Harry Bartell (Ben Bartlett), Bert Rumsey (bartender).

 

Les sidekicks du héros, aussi bons bougres soient-ils (même avec un sale caractère comme celui de Doc), sont parfois capables d’un comportement qu’on ne leur prêterait pas. C’est ici le Doc qui le démontre, en exprimant une haine et une rage de tuer que ses amis n’auraient pas soupçonnée en lui. La nature inoffensive et coopérative de l’homme qui motive cette haine ajoutent à l’intérêt de ce scénario qui lève un coin de voile sur le passé du Doc.

 

1.30  The Preacher

CBS, 16 juin 1956

Produit par Charles Marquis Warren

Adaptation de John Dunkel, histoire de John Meston

Réalisé par Robert Stevenson

A l’arrivée de la diligence, l’un des passagers, le boxeur Sam Keeler, veut obliger un autre, l’inoffensif Seth Tandy, à se battre. Il lui reproche de n’avoir pas dit un mot durant le voyage et de n’avoir pas levé la tête une seule fois ! Keeler est simplement une brute qui veut montrer sa force au détriment d’un homme visiblement décidé à se laisser faire, accablé par l’idée même de violence. Le marshal Dillon intervient et c’est lui, alors, que Keeler entend provoquer. Dillon est assez vif pour éviter son poing et lui asséner un coup de revolver sur la nuque, qui envoie Keeler au tapis. Furieux d’avoir été la risée du public attiré par ses propres provocations, Keeler entend bien se venger. On retrouve Seth Tandy sérieusement amoché ce soir-là, mais il refuse de désigner Keeler comme son agresseur. Dans le cabinet de Doc Adams, il avoue être un prêcheur qui a perdu la foi et qui n’accorde plus la moindre importance à sa propre existence. Il accepte sans protester de passer la nuit en prison, précaution qui paraît utile au marshal pour éviter qu’il ne tombe de nouveau sous les poings de Keeler. Au matin, avant que Tandy n’ait le temps de monter dans la diligence pour quitter la ville, il est enlevé par Keeler et son acolyte Humbert qui laissent un mot pour le marshal : s’il ne vient pas chercher le prêcheur, seul et sans arme, Keeler le tuera…

Avec Royal Dano (Seth Tandy), Chuck Connors (Sam Keeler), Paul Dubov (Humbert), Jim Hyland (stage driver), George Selk (Moss Grimmick) et (non crédité) Bert Rumsey (Sam le barman).

La passivité de Seth Tandy fait de lui la cible du querelleur Sam Keeler mais fait aussi dire à Matt Dillon que, s’il n’est pas prêt à se battre, Dodge City n’est pas une ville faite pour lui. On comprend comment le marshal en arrive à cette conclusion mais elle est simplement scandaleuse dès lors qu’elle est prise au pied de la lettre, ce qui est bien le cas : car c’est Tandy que le marshal invite à quitter la ville par la première diligence. Comme s’il n’y avait à Dodge City que des brutes et des bagarreurs, ce que déplore pourtant le marshal à (presque) chaque début d’épisode, en arpentant le cimetière de Boot Hill !

La suite de l’histoire montre Dillon amené à se défendre, lui, par la violence, en acceptant d’affronter Keeler à mains nues. Chuck Connors est un antagoniste auquel il est impossible de trouver la moindre qualité et on n’est certes pas fâché de le voir recevoir les coups du marshal. Il n’empêche que le triste Seth Tandy fait pâle figure jusqu’au bout en prêchant la non-violence.

Dillon partage une scène au Long Branch avec Miss Kitty. Il se montre fatigué du spectacle incessant des brutes comme Keeler et se demande s’il pourra faire ce métier toute sa vie. La conversation apparaît comme le reflet inversé de la scène qu’ils partagent dans l’épisode 1.26 (épisode pilote de la série).

 

1.31  How to Die for Nothing

CBS, 23 juin 1956

Produit par Charles Marquis Warren

Adaptation : Sam Peckinpah, histoire de John Meston

Réalisé par Ted Post

Le marshal a maille à partir avec deux convoyeurs de bétail texans venus à Dodge pour prendre du bon temps. Il en calme un, Zack, en lui portant un coup sur la tête mais doit abattre l’autre, le jeune et bouillant Ned, qui a utilisé son arme contre lui. Zack le met alors en garde : le frère de Ned, Howard, ne laissera pas la mort de son frère impunie et il est du genre à abattre un homme dans le dos plutôt qu’à l’affronter de face. Dillon vit dès lors dans l’attente de la confrontation et soupçonne tout étranger suspect. Quand Bulow se présente à lui pour le narguer, il lui prend son arme et le met en cellule dans l’espoir qu’il se calmera. Le patron de Bulow, Jacklin, vient alors en ville réclamer son employé et, Dillon refusant de le lui rendre, menace de mettre la ville à feu et à sang avec la troupe qui l’accompagne. Puis il assemble ses hommes devant la prison et exige que Dillon lui rende Bulow. Le marshal tente l’intimidation mais Jacklin n’est pas homme à se laisser impressionner et Riesling, le directeur du Dodge House, exhorte Matt à céder, pour le bien de la ville. Matt s’y résout, bien à contrecoeur, espérant que l’affaire en restera là. Mais Bulow n’a nullement changé d’état d’esprit et il revient à Dodge City…

Avec Mort Mills (Howard Bulow), Maurice Manson (Riesling), Lawrence Dobkin ([Will] Jacklin), James Nolan (Zack), Bill White Jr (Ned [Bulow]), Herbert Lytton (stranger [Roberts]).

Dillon, qui pratique régulièrement l’art de l’intimidation, s’y essaie ici en rencontrant quelque résistance. D’abord celle d’un étranger qui refuse de se laisser arrêter sans raison : de fait, le marshal n’a rien à lui reprocher, sinon qu’il le soupçonne d’être l’homme qui projette de lui tirer dans le dos. Il se trouve qu’il a tort, ce qui ne fait que souligner l’abus de pouvoir dont il s’est montré coupable, et qui indigne le respectable directeur du Dodge House, soucieux avant tout de défendre son commerce en prenant le parti de l’étranger, donc du client. Ensuite celle de Bulow, son véritable ennemi, qu’il conduit en cellule non parce qu’il a fait quoi que ce soit mais parce qu’il a l’intention de le faire (syndrome pré-Minority Report), et qui ne change nullement d’idée. Enfin, et surtout, celle du Texan Jacklin, un vrai dur, qui n’entend pas laisser un homme de loi lui dicter sa conduite. L’épisode procède par affrontements successifs puisque, avant l’étranger et Bulow, Dillon est mis face à Zack, le convoyeur de bétail ivre qui lui tient tête. Dillon décline ainsi plusieurs réactions : la force brute mais non létale (un coup sur la tête de Zack), le revolver (il abat Ned en état de légitime défense), l’intimidation verbale (avec l’étranger mais sans succès, puis avec Bulow sans davantage de réussite, enfin avec Jacklin de façon tout aussi inefficace). Face à la bande de Jacklin, incapable de s’en remettre à ses poings ou à son arme (même avec Chester à ses côtés, il n’a aucune chance), et conscient de sa responsabilité envers les citoyens de Dodge City (son entêtement aurait des conséquences pour la ville), il cède. Riesling représente la « raison » du peuple, en l’occurrence du peuple commerçant, qui voit d’un mauvais œil l’obstination du marshal menacer les affaires et la sécurité de la ville. Le dénouement souligne sa lâcheté : il y a un monde entre un Dillon et un Riesling. Finalement, l’affrontement du marshal avec Bulow aura bien lieu, en huis clos, ce qui permet de résoudre le conflit central du scénario tout en laissant en suspens les conséquences que l’on pourrait imaginer avec Jacklin. Le spectateur reste libre de son jugement sur le marshal Dillon.

Miss Kitty n’apparaît pas dans cet épisode. Doc Adams non plus, bien qu’il soit crédité au générique de fin.

 

1.32  Dutch George

CBS, 30 juin 1956

Produit par Charles Marquis Warren

Adaptation et histoire de John Dunkel

Réalisé par Robert Stevenson

Ne jamais faire confiance à un étranger. C’est ce que le jeune Jimmy McQueen apprend à ses dépens en acceptant Dutch George près de son feu avant de se faire assommer et voler son cheval bai. Le cheval attire l’attention du marshal Dillon à Dodge City parce qu’il connaît Dutch George depuis longtemps et il le soupçonne d’avoir volé la bête. Dutch George ne se fera pas avertir deux fois de ne pas violer la loi à Dodge : dès le lendemain, il a quitté la ville. Jimmy McQueen, en revanche, y est arrivé, et il n’a pas plus tôt parlé de son cheval bai que le marshal se lance sur la trace de Dutch George, avec Chester et McQueen. S’étant mis en tête de récupérer lui-même son cheval, McQueen fausse bien vite compagnie au marshal et à son assistant. Dillon et Cole retrouvent dans la nuit Dutch George et plusieurs complices à quelques pas d’un troupeau de chevaux ; ils les tiennent en respect, lorsque le troupeau est affolé par des Cheyennes qui tuent deux des complices de Dutch George et s’enfuient avec les chevaux. Sans crime à lui reprocher, Dillon n’a rien de mieux à faire que de laisser filer Dutch George, en lui recommandant de ne pas revenir à Dodge City. De retour en ville, il a la surprise d’y retrouver McQueen, qui a récupéré son cheval bai et qui dissimule à peine que c’est lui qui a mis les Cheyennes sur la trace des voleurs de chevaux mais ne se montre nullement affecté par les deux hommes qui ont perdu la vie dans l’affaire…

Avec Robert Middleton (Dutch George), Tom Pittman (Jimmy MacQueen), Richard Warren (Hack), George Selk (Moss Grimmick) et (non crédité) Bert Rumsey (Sam le barman).

Un voleur sympathique et une victime que le marshal trouve finalement antipathique. Ce pourrait être la morale de cette histoire, énoncée par Dutch George au terme de la première séquence et reprise par Dillon à la fin de l’épisode : ne jamais faire confiance à un étranger. Il n’empêche que Dutch George est bel et bien un filou et un voleur, même si Dillon a de la sympathie pour lui, et que le jeune McQueen apparaît dans son droit, en plus d’avoir un caractère plutôt sympathique. Au spectateur de décider, en fin de compte, si la morale devrait lui faire ressentir de la culpabilité, ou si les complices de Dutch George ont finalement mérité leur sort.

Contrairement à ce qu’indique la fiche Imdb de cet épisode, Miss Kitty apparaît bien. Elle parle avec Matt Dillon devant la fenêtre du Long Branch, derrière laquelle Dutch George rumine les paroles de Dillon.

 

1.33  Prairie Happy

 

CBS, 7 juillet 1956

Produit par Charles Marquis Warren

Adaptation de David Victor et Herbert Little, Jr, histoire de John Meston

Réalisé par Ted Post

 

Dabbs Greer, Robert Ellenstein et J. Arness

Robert Ellenstein et Anne Barton

 

En rentrant à Dodge City, Matt et Chester rencontrent un fermier qui a chargé ses bagages sur son chariot et s’en va. Il prétend que les Pawnees sont sur le sentier de la guerre et qu’ils attaqueront le lendemain matin. Matt est surpris de cette annonce et il l’est plus encore quand, arrivé à Dodge City, il constate que la ville est elle-même en proie à la peur : des fermiers viennent des environs pour se réfugier dans la ville tandis que les citadins s’arment et se préparent au combat. Jonas, le boutiquier, presse le marshal d’établir un plan de défense. L’agitation empêche les hommes de réfléchir et Matt se heurte à la colère quand il tente de raisonner les habitants. D’où vient donc cette rumeur au sujet des Pawnees, que Matt tient pour dénuée de fondement ? Nul ne le sait. L’attention de Matt est cependant attirée par un vieil homme, Tewksbury, qui a vécu parmi les Pawnees et presse les hommes de partir en guerre contre eux avant qu’ils n’attaquent. Il prédit la souffrance et la mort, entre deux verres de whisky.

Cette nuit-là, la ferme de Danvers est incendiée et deux de ses employés sont tués par le feu. Des flèches pawnees sont retrouvées sur place. Jonas et un groupe d’agités reprochent de nouveau au marshal son inaction mais il apparaît bientôt que le feu a été allumé par Tewksbury : Chester le voit raviver les flammes alors que les hommes s’énervent et s’agitent. Matt poursuit l’homme et l’arrête. Le vent de la colère tourne alors : si Tewksbury est responsable de la rumeur et de l’incendie, qu’il soit pendu ! Nul besoin de procès, en dépit de ce que dit le marshal !

Une femme arrive bientôt en ville, une Indienne. Elle se dirige vers le bureau du marshal, auquel elle se présente comme la fille de Tewksbury, Quiet One. Elle est venue voir le vieil homme. Il a quitté les Pawnees parce qu’il ne parvenait pas à les dresser contre les Blancs ; il a ensuite tenté de dresser les Blancs contre les Pawnees. Tewksbury n’est plus à sa place ni chez les uns ni chez les autres. Il est en proie à la peur et au dépit. Quiet One est venue lui apporter le repos, grâce à la « médecine » qu’elle transporte avec elle. Matt la laisse entrer dans la cellule. Le repos que la médecine apporte bientôt à Tewksbury est celui dont on ne revient pas. Et c’est le corps de son père que Quiet One emporte avec elle en quittant la ville, sous le regard des habitants de Dodge City…

 

Robert Ellenstein

 

Anne Barton

 

B. Holland & T. McVey

 

Avec Robert Ellenstein (Tewksbury), Dabbs Greer (Jonas), Anne Barton (Quiet One), Wilfrid Knapp (Botkin), Tyler McVey (father), Bruce Holland (boy), Jack Holland (Danvers), Roy Engle (citizen).

 

 

1.34  Chester’s Mail Order Bride

 

CBS, 14 juillet 1956

Produit par Charles Marquis Warren

Histoire et adaptation de David Victor et Herbert Little, Jr

Réalisé par Robert Stevenson

 

Dennis Weaver et Mary Carver

 

Tout le monde a remarqué combien Chester est préoccupé ces derniers temps mais personne ne sait pourquoi. Jusqu’à ce que Nate, au saloon, s’amuse à ses dépens en subtilisant la photographie qu’il vient de montrer à Sam le barman : elle représente une ravissante jeune femme qui semble être la source de l’inquiétude et de l’agitation de Chester. Celui-ci avoue à Matt qu’il a échangé des lettres avec cette jeune femme de Philadelphie, après avoir lu une annonce dans un magazine. Et elle vient de lui écrire qu’elle arrivait bientôt à Dodge City. En fait, il est presque temps d’aller l’accueillir à la gare. Le souci de Chester, outre la peur de rencontrer réellement cette personne, est qu’il n’a pas été tout à fait honnête avec elle : quand ils ont échangé leurs photos, ce n’est pas la sienne qu’il a envoyée mais celle… de Matt. Ce dernier accepte d’aller accueillir Ann à la gare mais ensuite il laissera Chester se charger des explications ! Quand il rencontre la jeune femme, cependant, il découvre qu’elle aussi a envoyé une autre photo : celle de sa sœur, plus jolie qu’elle !

Une fois le malentendu éclairci, malgré un premier contact délicat, Chester et Ann découvrent qu’ils s’entendent bien et prennent plaisir à se revoir. Ils font même des projets de vie commune et le mariage évoqué dans leurs lettres est bientôt confirmé. Une fête de fiançailles est organisée au Dodge House. C’est alors qu’un homme nommé Brady arrive de Philadelphie : il est chargé par la famille d’Ann de ramener la jeune femme à la maison. Il apparaît qu’elle a là-bas des gens qui l’aiment et que son projet de mariage dans l’Ouest s’est bâti sur une vision romantique façonnée par les magazines. Chester, aidé par Matt, prend conscience que le mariage dans ces conditions n’est pas souhaitable, et Ann en convient elle aussi…

 

Mary Carver

 

Joel Ashley

 

Russ Thorson

 

Avec Mary Carver (Ann), Joel Ashley (Linus *), Russ Thorson (Brady), William Hamel (customer), Bert Rumsey (Sam). * Linus au générique de fin mais il est appelé Nate durant tout l’épisode.

 

Mary Carver, âgée de trente-deux ans à l’époque, incarne un personnage qui en affirme dix-sept. Vingt-cinq ans plus tard, elle deviendra la mère d’A.J. et Rick Simon dans Simon & Simon.

 

 

1.35  The Guitar

 

CBS, 9 juin 1956

Produit par Charles Marquis Warren

Adaptation de Sam Peckinpah, histoire de John Meston

Réalisé par Harry Horner

 

Aaron Spelling et Jacques Aubuchon

La ballade du pendu

 

Avant de quitter la ville pour la journée, le marshal rappelle à l’ordre deux cow-boys tapageurs, Short et Tyler, qui semblent s’être pris d’amitié pour un chétif joueur de guitare de passage à Dodge City avec son âne et ont entrepris de faire le tour des bars de la ville avec lui. L’homme en effet est du Texas, comme eux. Mais leur visage change quand ils apprennent qu’il a fait partie de l’armée du Nord. Des habitants préviennent Chester, après le départ du marshal, qu’ils ont prévu de continuer leur tournée des bars avec le guitariste puis de le pendre purement et simplement. Quand ils entrent finalement au Long Branch en faisant entrer aussi l’âne de Weed Pindle, la situation ne tarde pas à dégénérer. Leur projet se révèle bien réel et ce que le naïf et crédule Weed prenait pour une farce risque de tourner au drame. Short et Tyler sortent leurs armes pour menacer quiconque tenterait de les arrêter, menaçant également Doc quand il s’indigne. Chester, qui s’est éclipsé, revient avec un fusil et met les deux trublions en joue. Son attitude rend courage à deux habitants qui pointent aussi leurs armes, forçant les farceurs à quitter le bar. Weed est alors invité à jouer de la guitare pour détendre tout le monde ; invité aussi à rester en ville, il confie ses habitudes de solitude et préfère décliner l’offre. La vraie vie, pour lui, est d’être toujours sur les chemins avec son âne. Les clients mettent donc de l’argent dans sa poche pour le payer de sa musique et lui souhaiter bonne route. Mais Short et Tyler n’ont pas dit leur dernier mot : Weed découvre son âne tout peinturluré et les deux auteurs de cette nouvelle farce brisent la guitare à laquelle il tient tant. C’est le moment où Matt rentre à Dodge. Informé de la situation, il administre une correction à Short et Tyler et les chasse de la ville. Ils attendent, pourtant, le départ de Weed Pindle afin de le surprendre sur la route, hors de la ville, pour le pendre comme ils l’ont promis.

Doc vient constater la mort au pied de l’arbre où a eu lieu cette rencontre. Matt est là, ainsi que Chester et plusieurs habitants. Mais ce n’est pas Weed Pindle qui est pendu, et tout le monde jure qu’il était encore en ville quand la pendaison a eu lieu, si l’on en croit l’estimation de Doc. Les pendus sont Short et Tyler. Matt n’a guère de peine à comprendre que ce sont les habitants de Dodge qui ont commis ce crime, pour punir les trublions et sauver Weed Pindle. Sans preuve, il ne peut cependant arrêter personne…

 

Aaron Spelling
Bill Hale

 

Jacques Aubuchon
D. Weaver & Joseph Mell

 

Charles Gray (à droite)
D. Weaver, M. Stone & D. Grey

 

Avec Aaron Spelling (Weed Pindle), Jacques Aubuchon (Short), Charles Gray (Tyler), Duane Grey (Delmer), Bill Hale (Tom), Joseph Mell (Pence).

 

C’est la conclusion de l’épisode qui en fait l’originalité. Au spectateur de porter un jugement moral s’il le souhaite. Dillon, lui, se contente, sans grande conviction dirait-on, de rappeler aux habitants de Dodge que la loi s’applique à tous et qu’il devra arrêter le coupable… s’il en trouve un.

La carrière d’acteur d’Aaron Spelling s’est limitée aux années 1950, même s’il fera ensuite quelques apparitions dans certaines séries produites par ses soins, comme L’Homme à la Rolls et Beverly Hills. Sa carrière de producteur commence en 1959 avec Zane Grey Theater  et Johnny Ringo.

Le Lady Gay Saloon, vu dans le premier épisode, est de nouveau visible ici.

 

 

1.36  Cara

 

CBS, 28 juillet 1956

Produit par Charles Marquis Warren

Adaptation de David Victor et Herbert Little, Jr, histoire de John Meston

Réalisé par Robert Stevenson

 

Un vieil amour de Matt passe à Dodge...

... et Miss Kitty en est visiblement contrariée.

 

Matt apprend par Doc qu’une femme prénommée Cara souhaite le voir au Dodge House. Le Doc est intervenu pour panser son poignet après une tentative de suicide qu’il ne juge pas très convaincante. La présence de Cara à Dodoge City laisse Matt perplexe : il a connu Cara autrefois à Yuma et n’attend visiblement rien de bon de cette nouvelle rencontre. Cara, cependant, dit vouloir rester quelque temps en ville et sollicite l’aide de Matt pour se faire embaucher au Long Branch. Kitty se fait tirer la jambe mais accepte de rendre ce service à Matt. Bientôt, une visite du Sheriff Benson apprend à Matt que Jack Tolliver, recherché pour des attaques de banques et plusieurs meutres, a une complice dont le signalement correspond à Cara. Celle-ci semble contrariée quand Matt prétend devoir quitter la ville un jour ou deux et elle lui demande s’il ne pourrait pas attendre un peu avant de partir. Il pense qu’elle attend Tolliver la semaine suivante et qu’elle préférerait qu’il soit absent de la ville à ce moment-là plutôt que maintenant. Quand Kitty emprunte vingt dollars à Matt de la part de Cara, le marshal charge Chester de surveiller Cara. Chester la voit acheter un billet de train pour St. Louis et Matt la questionne à ce sujet. Elle reconnaît que Tolliver est dans le train : c’est pour lui qu’elle a acheté ce billet. Elle met cependant Matt au défi de le trouver au milieu de tous les passagers. En embarquant dans le train avec Chester, Matt sert le plan de Cara et il le sait : il ne doute pas que Tolliver ne soit pas du tout passager du train mais que ce soit au contraire une ruse destinée à envoyer le marshal ailleurs pour que Tolliver puisse attaquer tranquillement la banque de Sam Botkin. Aussi Matt et Chester descendent-ils du train une dizaine de miles plus loin afin de revenir sans être vus et d’attendre à l’intérieur de la banque jusqu’à la nuit. Ils sont alors prêts à recevoir Tolliver quand il s’introduit effectivement dans la banque avec un complice. Tolliver utilise Cara comme bouclier et n’hésite pas à lui tirer dans le dos quand elle cherche à lui échapper. Il est alors abattu par Matt…

 

Jorja Curtright

 

Charles Webster

 

J. Curtright & D. Odney

 

Avec Jorja Curtright (Cara), Charles Webster (Sheriff Benson), Douglas Odney ([Jack] Tolliver), Wilfrid Knapp (Mr [Sam] Botkin), Howard Culver (Mr Uzzel).

 

 

1.37  Mr and Mrs Amber

 

CBS, 4 août 1956

Produit par Charles Marquis Warren

Adaptation de David Victor et Herbert Little, Jr, histoire de John Meston

Réalisé par Ted Post

 

Gloria McGhee et Paul Richards

 

Neal Amber, un homesteader, confie son désespoir au marshal Dillon. Malgré ses efforts incessants, il ne parvient pas à faire fructifier la terre que lui a donnée le frère de sa femme, le fermier Peak Fletcher. Ce dernier est un homme rude, qui puise dans sa foi en Dieu et le travail une confiance inébranlable et cruelle. Il ne cesse de dénoncer l’incapacité des Amber à produire de quoi vivre et refuse de les aider en quoi que ce soit. En se rendant chez eux, Matt et Chester constatent à quel point Amber est épuisé et sa femme désespérée. Eprouvés par un labeur vain, sans le sou, ils ne voient plus le moyen de s’en sortir. Matt a payé un sac de graines que le marchand Jonas a surpris Amber à voler dans son magasin, ému par la détresse du fermier, mais Neal Amber n’a plus même la force de les semer. Sa femme pense qu’il n’est tout simplement pas fait pour travailler la terre, bien qu’il s’obstine à lui prouver, et plus encore peut-être à Peak Fletcher, qu’il peut y arriver. Peak et son fils Simon désapprouvent l’aide que le marshal leur apporte. Un nouvel incident se produit bientôt, quand Simon affirme avoir surpris Mrs Amber à voler un veau. Elle prétend qu’elle l’a trouvé dans la grange et qu’elle était encore à le regarder, surprise, quand Simon a surgi en pointant sur elle un doigt accusateur. Bientôt, les Fletcher viennent trouver le marshal en signalant la disparition soudaine de Mrs Amber. Matt se rend à la ferme avec Chester ; ce dernier découvre la femme morte à proximité de la maison. Neal Amber dit l’avoir tuée. Elle était à bout, elle ne pouvait en supporter davantage.

Matt emmène Neal Amber. Les Fletcher réclament un châtiment. Alors qu’ils sont revenus parler au marshal, Neal s’empare d’un fusil qu’il brandit devant eux ; Simon dégaine son revolver, les deux hommes se blessent mutuellement. Le jeune homme succombe dans les bras de son père mais il confirme ce dont Amber l’accuse : c’est lui qui a placé le veau dans la grange. Il voulait porter le coup fatal aux Amber, celui qui leur ferait abandonner leur terre. Amber succombe à son tour, en révélant lui aussi un secret au marshal à qui il fait jurer le silence : il a bien tiré sur sa femme mais elle était déjà morte. Elle s’est donné la mort elle-même…

 

Ainslie Pryor

 

Bing Russell

 

Dabbs Greer

 

Avec Paul Richards (Neal Amber), Ainslie Pryor (Peak Fletcher), Gloria McGhee (Mrs Amber), Dabbs Greer (Jonas), Bing Russell (Simon Fletcher).

 

La situation des Amber est suffisamment désespérée pour fournir un bon postulat à l’épisode, qui se perd un peu dans les péripéties liées à la haine implacable des Fletcher. La conséquence de ces péripéties est que le drame du couple poussé au désespoir n’est traité qu’en surface, perdant de son acuité dans un dénouement poussif, inutilement mélodramatique.

 

 

1.38  Unknown Grave

 

CBS, 18 août 1956

Produit par Charles Marquis Warren

Histoire et adaptation de David Victor et Herbert Little, Jr

Réalisé par Ted Post

 

2 h 10 à Dodge City

William Hopper face à Amanda Blake

 

Dans une diligence qui file vers Dodge City, un jeune homme a les mains enchaînées. En face de lui, un shérif tient son revolver dans une main et a l’autre main contre son cœur. « Mauvais moment pour une crise cardiaque », dit le jeune prisonnier, le sourire aux lèvres. Le shérif Darcy ne veut pas laisser la victoire à la douleur qui opprime sa poitrine : il conduira son prisonnier jusqu’à Dodge City, comme il s’y est engagé, et lui fera prendre le train du lendemain.

Le marshal Dillon est avec Mrs Randolph, une mère à la recherche de son fils. Hélas, ce dernier gît maintenant dans une tombe anonyme sur Boot Hill. Lorsque le shérif Darcy entre brusquement dans le bureau en poussant son prisonnier, la douleur de Mrs Randolph se reporte instinctivement sur ce derneir : il est jeune, comme l’était son fils, et il lui paraît victime de la brutalité du shérif. Celui-ci explique la situation au marshal Dillon : il faut garder le prisonnier, Blackie, jusqu’au lendemain, mais toute sa bande est en route pour Dodge City. C’est dans une chambre du Dodge House que Matt surveillera le prisonnier jusqu’au matin. Mais la première attaque ne viendra pas des bandits : elle sera perpétrée par Mrs Randolph, qui tentera maladroitement de faire évader le garçon. La mère endeuillée une fois maîtrisée, Matt attend le matin. La bande de Blackie arrive en ville mais nul ne lui dit où se trouve le prisonnier.

Quand arrive le matin, Matt et Chester entreprennent de sortir dans Front Street et d’aller jusqu’à la gare, où attend déjà le train. Les bandits sont là. La première victime sera Blackie lui-même, abattu par l’un de ses complices. Matt recevra lui aussi une balle, mais les bandits seront maîtrisés. Et Mrs Randolph, témoin de la fusillade, éprouvera le remords de s’être trompée, et présentera des excuses au marshal blessé…

 

Ron Hagerthy

 

Helen Kleeb

 

Than Wyenn

 

Avec Ron Hagerthy (Blackie), Helen Kleeb (Mrs Randolph), William Hopper (Tasker), Than Wyenn ([Sheriff] Darcy), Joe Scudero (Munro), Boyd Stockman (stage driver).

 

Un an après la diffusion de cet épisode sortira le film 3 h 10 pour Yuma, de Delmer Daves, sur une histoire d’Elmore Leonard adaptée par Halsted Welles. Le scénario est en gros le même : deux hommes, le gentil et le méchant, attendant dans une chambre d’hôtel l’heure du train dans lequel ils devront embarquer malgré la présence des complices du méchant.

 

 

1.39  Alarm at Pleasant Valley

 

CBS, 25 août 1956

Produit par Charles Marquis Warren

Histoire et adaptation de John Dunkel

Réalisé par Ted Post

 

Une famille effrayée : les Fraser

et deux voyageurs : Chester et Matt

 

Matt et Chester font route vers Dodge City quand une fumée noire les détourne de leur chemin. C’est une ferme qui a brûlé et les corps des fermiers gisent dans les herbes, tués par les Kiowas. Un détachement de tuniques bleues arrive bientôt : trop tard, hélas, constate le Lieutenant, à qui Matt laisse des couvertures pour y enterrer les morts. Le détachement recherche un groupe de rebelles kiowas qui parcourt la région. A peu de distance de là, Matt et Chester avisent d’autres fermiers en train de charger leur chariot. Sam Fraser, effrayé par la présence d’Indiens dans les parages, ne veut pas risquer la vie de son épouse Alice, enceinte. Contre l’avis de sa mère et de son frère, il a décidé de partir. Matt essaie de les en dissuader, arguant du fait qu’ils auront à lutter ailleurs autant qu’ici et qu’il est dommage d’abandonner une bonne terre comme la leur alors que les troubles actuels sont exceptionnels et temporaires. Mais Sam ne se laisse pas convaincre. Il ne parcourra guère que quelques centaines de mètres, cependant, avant que l’apparition des Kiowas ne l’oblige à rebrousser chemin. Matt et Chester aident les Fraser à décharger leur chariot pour se faire une barricade de leurs biens, puis ils attendent l’attaque des Indiens, qui sont perchés dans les collines. Matt propose de mettre le feu au chariot dans l’espoir que la fumée donne l’alerte aux soldats. Mais les Kiowas n’attendront pas la venue de l’armée pour lancer leur attaque…

 

Lew Brown
Dan Blocker

 

Helen Wallace
Bill White, Jr & J. Arness

 

Dorothy Schuyler
James Arness

 

Avec Lew Brown (Sam Fraser), Helen Wallace (Ma Fraser), Dorothy Schuyler (Alice Fraser), Bill White Jr (Tad Fraser), Dan Blocker (Lieutenant).

 

Le scénario est très simple. Une menace, une honnête famille de homesteaders, la peur. Les Indiens ne sont pas caractérisés : ils sont là, puis ils attaquent d’une façon si dénuée de bon sens qu’ils s’offrent comme des canards en bois dans une fête foraine, et au milieu de tout cela Dan Blocker (qui deviendra Hoss Cartwright dans Bonanza trois ans plus tard) conduit un détachement de tuniques bleues qui arrive systématiquement après la bataille. Le nom de la vallée qui accueille ces incidents est savoureusement ironique : Pleasant Valley.

Un épisode sans Kitty, sans Doc, et sans Dodge City.

 

 

Tag(s) : #Guide d'épisodes, #Guide d'épisodes 1950s
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